Dynamiques de déforestation dans le basin du Congo

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Les forêts du bassin du Congo : Description

comprendre des routes, des voies ferrées, des centrales électriques (y compris des barrages), des ports, etc. Ces nouveaux accords soulagent d’un grand poids les pays hôtes, qui n’ont généralement pas les capacités financières nécessaires pour couvrir les besoins d’investissement. Ils pourraient permettre de contourner l’une des principales faiblesses du développement des opérations minières dans les pays du bassin du Congo pour. • Enfin, la mauvaise gouvernance et le manque de cadres réglementaires clairs ont découragé les investissements privés : Dans le bassin du Congo, des règles fiscales complexes et souvent arbitraires (Banque mondiale, 2010), associées à un climat d’instabilité et à une faible gouvernance, n'ont pas permis d'attirer les investissement étrangers. De plus, la forte dépendance de certaines de ces économies vis-à-vis du pétrole n'a pas encouragé les États à diversifier leurs économies. La région du bassin du Congo n’a pas connu l’extension des plantations à grande échelle qu’ont vécue d’autres régions tropicales. Elle présente pourtant un important potentiel agroécologique pour le développement de plusieurs denrées majeures, telles que le soja, la canne à sucre, et le palmier à huile. La médiocrité du réseau de transport, les antécédents de faible productivité des terres et le piteux environnement des affaires constituent dans l’ensemble les principales faiblesses qui réduisent l’attractivité de la région pour les investisseurs. Des terres convenant à l’expansion agricole étant disponibles dans d’autres pays présentant de meilleures conditions d’infrastructures, de productivité, et d’environnement des affaires, le bassin du Congo n’a jusqu’ici pas attiré des investissements notables dans l’agriculture à grande échelle.

Un « profil CEFD » pour les pays du bassin du Congo La transition forestière est utilisée pour décrire une séquence dans la couverture forestière. La courbe de transition, un concept introduit par Mather (1992), fournit des indications sur les modèles qui pourraient s’appliquer à un pays forestier lorsqu’il progresse le long de sa courbe de développement. Des éléments probants indiquent que la couverture forestière d’un pays diminue lorsque le pays se développe et que les pressions sur les ressources naturelles augmentent. D’après la théorie de la transition forestière (TF) (voir encadré 1.5), dans les premières étapes de leur développement économique, les pays sont caractérisés par une couverture forestière élevée et une faible déforestation (CEFD). La déforestation tend ensuite à augmenter avec le temps et le développement économique jusqu’à ce qu’une couverture forestière minimale soit atteinte. Finalement, toujours selon la théorie de la TF, les pays ralentissent la déforestation et la couverture forestière recommence à s’étendre, normalement en même temps que l’économie se diversifie et que le bien-être et l’emploi dépendent moins des forêts, des terres et d’autres ressources naturelles. La théorie de la TF ne se livre à aucune prédiction particulière, mais met en évidence la corrélation entre le développement et la couverture forestière dans un pays ou une région. Dynamiques de déforestation dans le bassin du Congo  •  http://dx.doi.org/10.1596/978-0-8213-9827-2


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