Dynamiques de déforestation dans le basin du Congo

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Quels seront les facteurs de déforestation dans le bassin du Congo ? Une analyse multisectorielle

de formalisation des chaînes de valeur du bois de chauffage. La réglementation existante a tendance à limiter les droits d’accès aux ressources locales, mais elle est largement insuffisante en ce qui concerne les niveaux en aval de la chaîne de valeur (transformation, transport et commercialisation). L’économie politique du secteur est très complexe, avec de grands intérêts en jeu. La plupart du temps, le renforcement de la législation et du système de gouvernance existants ne peut apporter de solution à la chaîne d’approvisionnement de l’énergie tirée de la biomasse, et une réforme en profondeur des cadres politiques et règlementaires s’impose pour « moderniser » le secteur (Miranda, 2010).

Secteur des infrastructures de transport20 Réseaux de transport : insuffisants et en mauvais état Le bassin du Congo est l’une des régions du monde les moins bien dotées en infrastructures de transport. Il est confronté à un environnement difficile, où une forêt tropicale dense est traversée par de nombreux cours d’eau, qui nécessitent la construction de multiples ponts. Étant donné cette complexité environnementale, la construction d’infrastructures de transport ainsi que leur entretien constituent sans conteste un défi majeur pour les pays du bassin du Congo. Des études récentes indiquent que l’investissement nécessaire par kilomètre de nouvelle route est nettement supérieur à celui des autres régions d’Afrique subsaharienne, et qu’il en est de même pour l’entretien. Les infrastructures de transport sont en mauvais état. Le capital physique des infrastructures de transport est très détérioré dans le bassin du Congo. Les trois principaux modes de transport de la sous-région, à savoir les routes, les voies navigables et les chemins de fer sont concernés par cette situation. Un réseau de transport routier quasi inexistant et mal entretenu La densité des routes est particulièrement faible dans les six pays du bassin du Congo (entre 17,3 kilomètres pour 1 000 kilomètres carrés en République démocratique du Congo et 71,7 kilomètres pour 1 000 kilomètres carrés au Cameroun), alors qu’elle est en moyenne de 149 kilomètres pour 1 000 kilomètres carrés pour l’Afrique subsaharienne. Toutefois, cette faible densité routière dans les pays du bassin du Congo semble en partie compensée par la faible densité de la population (notamment dans les zones rurales). (Voir diagramme 2.10 et diagramme 2.11). Seule une partie très limitée du réseau routier est considérée comme de bonne qualité. Le ratio des routes classées dans un état bon ou acceptable varie entre 25 % en République du Congo et 68 % en République centrafricaine21. Ce ratio est dans l’ensemble inférieur à la moyenne des pays à faible revenu (PFR) et des pays riches en ressources (voir diagramme 2.12). Le réseau routier se trouve dans un état de délabrement avancé dans la plupart des pays du bassin du Congo, en raison d’un mauvais entretien et d’une absence de maintenance au cours des dernières décennies (la situation a été Dynamiques de déforestation dans le bassin du Congo  •  http://dx.doi.org/10.1596/978-0-8213-9827-2

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