Sic transit Gloria… Le fils d’Albert, Léon, fut également bourgmestre d’Uccle après en avoir été échevin. Ce professeur d’histoire médiévale à l’ULB (dont il fut aussi le recteur) dirigea l’entité de 1900 à 1906. Au confluent des avenues Albert et Brugmann, séparant les deux tronçons de l’avenue Vanderkindere, un monument fut élevé à la mémoire de ce mémorialiste féru d’histoire locale. L’édifice survécut aux deux Guerres mondiales mais pas au passage du vicinal. En 1969, l’administration des routes le réduisit en charpie pour rabattre les transports publics en site propre, au milieu des deux artères. Placé dans le parc de Wolvendael, le buste conservé a, depuis, été volé.
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Chauffard royal En 1904, une voiture s’aventure à vive allure dans la rue Vanderkindere, où la circulation automobile est priée de respecter pourtant le… 5 km/h. Le conducteur fit une fausse manœuvre et renversa un Ucclois. Emoi considérable, bien entendu. Après dépôt d’une plainte, on s’aperçut que le “dangereux” chauffard n’était autre que… Léopold II.
Miaou… c’est haut Quartier Chat-De Katte? La première référence au Cattevelt remonte à l’époque de Charles Quint. Une mauvaise traduction se réfère à l’animal domestique, mais en réalité le vocable “Katte” signifie plutôt promontoire, point élevé. Proche de l’Altitude 100, les lieux affichent en effet 103 m au-dessus du niveau de la mer. Un des plus hauts points d’Uccle.
jardin, l’artère moderne est rapidement desservie par tramway, encore surnommé chemin de fer américain pour avoir vu le jour à New York en 1842. Avec eux et l’urbanisation grandissante des faubourgs de la capitale, la campagne uccloise n’est désormais plus seulement accessible aux seuls rentiers et douairières y possédant grandes propriétés esseulées, maisons de campagne et résidences secondaires. Cette future avenue Brugmann – laquelle aurait dû s’appeler avenue d’Uccle – coupe le milieu du domaine éponyme (les actuels buildings entre quartier du Chat, rue des Ormeaux – l’ancienne drève menant au château Belle-Vue des Brugmann – et bas de De Fré) et les terres de l’avocat Bidart. Après bien d’autres et au gré des alliances, ce dernier avait hérité du domaine occupé par l’ancien complexe conventuel des Franciscains (Boetendael), probable lieu d’ermitage dès le XIIIe siècle. Le tronçon Ma campagne-Uccle fut achevé en 1875. Au Globe, un dépôt fut érigé pour abriter 30 chevaux et une dizaine de voitures pour alimenter cette ligne au départ hippomobile. La vapeur remplaça les canassons vingt ans plus tard. Le long de l’artère de haut standing, le lotissement de terrains prévoyait initialement 695 parcelles. Il y en eut moins. Les quatre cinquièmes devaient être occupés par du bâti. Il n’y avait encore qu’une maison en 1880; 28 dix ans plus tard. Et puis l’artère résidentielle devant mettre en valeur la zone très étendue entre les deux chaussées périmètre (Alsemberg et Waterloo) fut bientôt lotie jusqu’aux Carmélites. Le véritable boom immobilier intervint au tournant du siècle, singeant un demi-siècle plus tard l’hausmannisation parisienne.
Idem à La Bascule
L’urbanisation du début de la rue Vanderkindere côté Vleurgat-Bascule est plus franche. Elle le doit beaucoup à sa
proximité avec la chaussée de Waterloo, la Walschen wesh évoquée dès 1399. Sur sa portion uccloise (6 km), cette route principale à circulation de plus en plus intense était, au départ, revêtue de troncs d’arbres! Puis, on pava Vleurgat-Vivier d’Oie et Vivier-Waterloo. On nivela aussi sérieusement ses pentes trop abruptes. Le premier tramway électrique de Belgique y fit son apparition, supplantant tour à tour, diligences et successeurs. Aux relais auberges et cabarets – Vader Lambic, Moeder Kramiek, Moeder Lambic, La Lisière, etc. —, succédèrent établissements les plus divers, petites entreprises et artisanats. Les quelques fermes, ateliers et postes de secours pour charrettes et chevaux la jalonnant disparaissent du paysage. Côté Vanderkindere, la première construction uccloise fut le bien nommé débit de boissons La Bascule. Un vieux relais (1777; démoli en 1931) situé dans ce hameau autrefois nommé Vleurgat et qui fut notamment exploité par un dénommé… Porto. Son enseigne rappelait le pont de pesage (bascule), levé de nuit, où étaient également perçus les droits de péage. Ils étaient acquittés non en fonction du poids transporté mais bien selon la nature des moyens de transports utilisés, en direction de Bruxelles ou Waterloo: charrettes et carrioles à quatre ou deux roues, à ressorts ou non, attelés d’un ou plusieurs chevaux. Selon que vous serez puissant ou misérable…, vibrionnait déjà Jean de La Fontaine, quelques siècles plus tôt, dans ses Fables, au chapitre consacré aux animaux malades de la peste. Philippe Golard Cercle d’histoire, d’archéologie et de folklore d’Uccle et environs, fondée en 1967. A ce jour, 243 bulletins Ucclensia publiés. Le cercle en édite cinq par an. 9 rue Robert Scott, 1180 Uccle. Tél.: 02 376 77 43.
Dossier: rue Vanderkindere