Welcome Magazine Lyon n°3

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La politique est un exercice très marqué par le pouvoir surtout masculin. Pourquoi les femmes, même si cela semble changer un peu, n’ont encore que si peu de présence ? Vous savez, ça ne vaut pas qu’en politique, le pouvoir dans les entreprises, dans la haute administration reste largement aux mains des hommes. Progressivement, nous faisons évoluer les choses, en luttant contre le plafond de verre par des législations volontaristes et contraignantes, avec des quotas. La prééminence des hommes dans la sphère publique reproduit largement les stéréotypes et représentations sur la place et le rôle des sexes : les femmes dans la sphère privée, les hommes dans la sphère publique et aux commandes des affaires de la Cité. Les femmes qui s’engagent dans la vie politique se heurtent à ces représentations et doivent convaincre plus que les hommes de leur légitimité et de leurs compétences. C’est pourquoi depuis 2012, nous avons adopté des lois très ambitieuses, pour tous les modes de scrutins : élection municipales, départementales, sénatoriales. Les effets seront visibles très vite : en mars prochain, 16 000 nouvelles conseillères municipales seront élues ; au printemps 2015, les conseils départementaux seront constituée d’autant de femmes que d’hommes alors qu’aujourd’hui, on ne compte que 13,9 % des conseillères générales. Dans mon projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, je propose de doubler les sanctions financières à l’encontre des partis qui ne respectent la parité, pourtant prévue par la loi depuis 14 ans. Par ces mécanismes, nous créons les moyens de rendre la parité concrète et visible dans toutes nos assemblées élues. Ce sera un signal fort pour l’engagement des femmes dont nous avons besoin puisque ce que nous allons mettre en place, c’est une parité généralisée dans tous les organismes qui exercent des fonctions de conseils ou de décision

auprès de l’Etat : organismes consulaires, organismes consultatifs, autorité administratives indépendantes, conseils économiques et sociaux régionaux, ordres professionnels, etc.. Peut-on concilier vie de famille et politique pour une femme ? Chose qui a priori semble plus aisée pour les hommes ? Là encore, cette situation est le résultat d’un partage des responsabilités familiales qui repose sur des représentations dépassées mais bien ancrées dans notre société. Et effectivement, 96 % des bénéficiaires du congé parental sont des femmes aujourd’hui ; le temps partiel concerne massivement les femmes. Heureusement les mentalités évoluent, les hommes eux aussi souhaitent invertir leur responsabilité de père et mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle. Mais on ne peut simplement laisser faire, nous avons donc décidé d’accélérer cette évolution qui est indispensable pour réaliser l’égalité professionnelle entre femmes et hommes. Nous avons débloqué des moyens très importants (+ 2Mds € d’ici 2017) pour développer 275 000 solutions nouvelles d’accueil pour les moins de 3 ans ; dans mon projet de loi, je réforme le congé parental pour favoriser l’emploi des femmes et l’implication des pères, au travers d’une période (6 mois) du complément de libre choix d’activité réservée au second parent. Et puis nous renforçons dans ce projet de loi la protection des parents. je pense notamment à la protection contre la rupture de contrat de travail ou de collaboration au cours des semaines qui suivent la naissance de leur enfant pour les pères salariés ou collaborateurs libéraux. Nous accompagnons aussi les entreprises : avec 27 d’entre elles, j’ai signé des conventions pour favoriser l’implication des salariés dans leur responsabilité parentale. Une charte « 15 engagements pour l’équilibre des temps de vie » a été proposée à la signature de toutes les entreprises pour WM N°3 • 33


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