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2.4.6 Les différentes perceptions de la durabilité textile 2.4.7 La difficile conscientisation des consommateurs
6. Les différentes perceptions de la durabilité textile
Le recyclage est parfois considéré comme corollaire de la durabilité, or comme le montre l’échelle de Lansink20, il n’est qu’une facette des stratégies de durabilité qui ne le prônent pas en premier recours.
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La durabilité est, plus fondamentalement, corollaire de prévention, il s’agit d’éviter que ce qui nous entoure ne soit considéré comme déchet. Au-delà de la prévention, intervient la valorisation qui passe par la réutilisation, la remise à neuf et le réemploi. Cela implique éventuellement une réflexion, en amont, sur l’augmentation de la durée de vie des textiles, qui soit évite d’aboutir au recyclage (en optimisant par exemple leur longévité et/ou en pensant des services qui permettent de prolonger le cycle de vie des produits), soit le facilite (en envisageant le possible désassemblage au moment de l’assemblage). À l’heure actuelle, les déchets textiles et plus particulièrement, ceux collectés via les bulles disposées dans l’espace public, sont soit destinés aux magasins de seconde main, s’ils sont en assez bon état pour être réutilisés tels quels, soit convertis en un autre produit ou détournés vers une autre fonction que ce pour quoi ils ont été conçus (éventuellement dans une démarche d’upcycling ou valorisation qualitative), soit recyclés avec une perspective de downcycling. Ils perdent alors une grande part de leur valeur, par exemple, dans une utilisation dans le rembourrage de siège de voitures, l’isolation, comme combustibles solides de récupération, dans la valorisation énergétique, comme chiffons d’essuyage ou autre. En dernier recours vient le traitement par enfouissement ou incinération. Tous les textiles collectés ne sont toutefois pas traités sur notre territoire. Une grande partie est exportée, au mieux pour la revente en seconde main ou le recyclage, au pire pour être abandonnée, in fine, dans des décharges. L’évolution vers plus de durabilité passe donc par une optimisation du tri des déchets, afin de favoriser le réemploi, l’upcycling ou même le recyclage (détournement avec préservation de la valeur qualitative). Cela permettrait également de faire émerger des filières liées à de nouveaux modes de valorisation des textiles collectés. Quant au recyclage, il devrait intervenir lorsque les autres stratégies sont impossibles21. Il ne va cependant pas sans écueils.
20 Norme aujourd’hui largement reconnue dans le domaine de la gestion des déchets, qui porte le nom du politicien néerlandais Ad Lansink, qui a déposé une motion, au parlement néerlandais, en sa faveur. 21 Des dérogations à ce principe sont néanmoins possibles dès lors qu’on démontre que la solution pour laquelle on opte permet un gain environnemental plus important. L’échelle de Lansink et la hiérarchie qu’elle induit tendent à ce que des mesures soient prises pour encourager les solutions produisant le meilleur résultat global sur le plan de l'environnement. Cela peut exiger que certains flux de déchets spécifiques s'écartent de ladite hiérarchie, lorsque cela se justifie par une réflexion fondée sur l'approche de cycle de vie concernant les effets globaux de la production et de la gestion de ces déchets.