Sur les traces du mouvement wallon (version intégrale)

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Sur les traces du Mouvement wallon

31. MONS, l’Institut provincial d’Hygiène et de Bactériologie Boulevard Sainctelette, 55

Fondé à l’instigation du docteur Descamps, membre du Conseil provincial du Hainaut, l’Institut d’Hygiène et de Bactériologie répondait aux besoins de son temps : la lutte contre les épidémies. Inauguré en 1911, au boulevard Sainctelette, il est le résultat du travail des architectes Symons et Dubail. Construit sur un plan en T, l’édifice comprend trois niveaux de hauteur dégressive. De tendance néo-renaissante, son style est pourtant bien éclectique et puise son inspiration tant dans l’Art nouveau que dans l’art de la Renaissance : pilastres colossaux, rythme vertical, bossages et décorations antiques. Le hall d’entrée est le seul élément d’origine avec sa cage d’escalier à double volée en marbre beige, bordé d’une balustrade de fer battu. Pour le reste, rien ne subsiste de la structure du bâtiment dans lequel l’actuel Institut provincial d’Hygiène et de Bactériologie poursuit ses activités.

1913 : l’Assemblée wallonne L’Assemblée wallonne qui se tient à Mons le 16 mars 1913 constitue sans aucun doute une étape primordiale dans la construction d’une identité wallonne. C’est en effet lors de cette réunion que l’Assemblée s’est définitivement prononcée sur l’adoption d’un drapeau wallon. Déjà évoquée lors du Congrès de 1905, la question avait été relancée en 1907 par la revue liégeoise Le Réveil wallon, qui proposait l’emblème du coq134. L’inauguration du monument de Jemappes135 en 1911 et le discours qu’y prononça Jules Destrée avaient conforté les membres de l’Assemblée wallonne dans cette idée. Lors de la réunion du 16 mars 1913, Richard Dupierreux136 présente un rapport, qui lui avait été demandé 134. Moreau, Y., La genèse du drapeau wallon, in Vers une symbolique wallonne, Musée de la Vie wallonne, Liège, Fonds d’histoire du Mouvement wallon, 2006, p. 12. 135. Voir les articles sur le coq de Jemappes et sur l’Institut commercial des industriels du Hainaut de Mons p. 68 et 114. 136. Richard Dupierreux (1891-1957). Collaborant dès son plus jeune âge avec Jules Destrée, il devient secrétaire de la Société « Les Amis de l’Art wallon » en 1912 et membre fondateur de l’Assemblée wallonne.

lors de l’assemblée de juillet 1912. Il y justifie la nécessité de choisir des emblèmes pour la Wallonie et déclare « qu’un drapeau, un chant et une fête wallonne affirmeront l’unité régionale137 ». Il parvint à convaincre ainsi les membres de l’Assemblée qui opteront pour un drapeau wallon sur lequel figure un coq rouge sur fond jaune. Le choix définitif se fera à Ixelles le 20 avril 1913 à l’occasion de la troisième réunion de l’Assemblée wallonne. L’Assemblée confie alors à l’artiste Pierre Paulus la tâche de dessiner le coq qui figurera sur l’emblème wallon. C’est en juillet 1998 seulement que le Parlement wallon, à l’initiative de son ancien président Willy Burgeon, adoptera un décret faisant du coq de Paulus l’emblème officiel de la Région, ce qu’il était déjà depuis 1975 pour la Communauté française138.

137. La Défense wallonne, mars 1913, p. l41.- Sur le rapport de Dupierreux, voir également l’article sur le parc de l’Harmonie à Verviers p. 94. 138. Voir l’article sur la tombe de Fernand Massart p. 173.

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