Palazzi A Venezia Fèvrier 2022

Photo valeriamelis

Henri Skrobeck Global Song Oksana Sacko Joan Didion The Barbizon Marie Sklodowska Florilège Veijo Ronkonnen Maggie Cardelius Abiter Albinen 700 après Dante Alighieri Susann Maria Hempel HEY! Le dessin Marlène Delcambre Realismo Magico L’Osteria dei Pittori L’Aurore de Guido Reni La Danza di Guido Reni Ewa Juszkiewicz Julie Mehretu Dame Helen Lydia Mirren Marcel Duchamp B or Bruno Traven Renè de Obaldia Wataru Ito Renata Tebaldi Anicka Yi Francis Bacon

PALAZZI A VENEZIA Publication périodique d’Arts et de culture urbaine de l’association homonyme régie par la Loi de1901 ISSN/Commission Paritaire : en cours Distribution postale/digitale Président Directeur de la Publication Vittorio E. Pisu Projet Graphique Emmerick Door Maquette et Mise en Page L’Expérience du Futur Correspondance zoupix@gmail.com palazziavenezia@gmail.com https://www.facebook.com/ Palazzi-A-Venezia https://www.vimeo.com/ channels/palazziavenezia Trentetroisième Année / numéro 02 / Fèvrier2022 Prix au numéro 5 euros Abonnement annuel 50 euros Abonnement de soutien 500 euros

Photo karavangallery

Henri Skrobeck

HORIZON du 5 février au 8 mars 2022 de 14h à 19h et sur RDV

Heartgalerie // Karavan Gallery 30 Rue de Charonne 75 011 Paris M° Bastille & Ledru-Rollin Tél.:+33 6 16 71 28 26 shalvak@free.fr https://m.facebook.com/ Karavan-Gallery-Paris

a rédaction de ce numéro de Palazzi A Venezia a visiblement pris du retard par rapport à la date usuelle de publication et j’en suis désolé mais bien d’évènements privés et publics ont occupé tout mon temps disponible, mais voilà quand même une série de propositions come d’habitude hétéroclites et disparates, subjectives et totalement sans liaisons apparentes avec quoi que ce soit, si ce n’est la date à la quelle elles sont encore ou vont être fréquentables.

N’empêche que cet exercice est pour moi vraiment réjouissant et me permet de découvrir sans arrêt des nouveautés ou me remettre en mémoire des personnages ou des évènements que je croyais connaitre mais dont j’ignoré la plus part des éléments qui en font l’intérêt.

En tout cas je suis reconnaissant à ceux d’entre vous qui me suivent et qui me le font savoir et c’est à eux que je pense lorsque je concocte ces pages. Merci.

Dernièrement il m’est arrivé de recevoir des messages d’abor via Messenger puis sur Whats’up, de Dame Helen Mirren ou de quelqu’un qui se fait passer pour elle.

En effet c’est un actrice que j’ai toujours aimé et admiré mais j’était un peu sceptique (ils m’arrivent des trop belles choses depuis un certain temps pour qu’en plus une star du cinéma mondial me contacte) et j’ai décidé donc de me replonger dans sa biographie vraiment incroyablement nourrie de succès et je lui enverrais cette revue, en lui demandant de me pardonner, pour lui avoir demandé le numéro de téléphone de Scarlett Johannson (sic) mais c’était pour déstabiliser l’éventuelle imposteur ou imposteuse (c’est comment cela que l’on écrit?)

Pour le reste vous aurez vraiment de quoi satisfaire votre curiosités légitime et découvrir peut-être quelque chose d’intrigant ou d’intéressant.

C’est vrai que j’ai l’air de vouloir vous balader dans le monde entier, surtout dans un moment où voyager ce n’est pas si évident ni facile, mais il parait que d’ici Pâques nous aurons peut être en vue la sortie du tunnel avec la possibilité de se promener à visage découverte si j’ose dire et de nous embrasser comme au temps jadis.

C’est tout ce que je nous souhaite, d’autant plus que j’espère voir cet été un certain nombre de peintres que j’ai invité à venir exposer dans un hôtel sur la cote est de la Sardaigne dans un endroit absolument paradisiaque.

Pour le reste les exposition de la série “Meglio una Donna” continuent de plus belle et nous allons inaugurer la onzième exposition que vous pouvez toujours voir dans le vidéos disponibles sur le site vimeo.com/unisvers avec d’autres que j’ai réalisé à l’occasion d’une courte visite à Paris en Janvier où j’ai pu en outre compléter “Qu’est ce que c’est que le cinéma” avec Pascal Aubier (visible sur vimeo.com) En vous souhaitant une bonne lecture en attendant le tant espéré printemps, je vous dis à bientôt. Vittorio E. Pisu PALAZZI 2 VENEZIA

Photo tangcontemporaryart

MARION BATAILLARD GLOBAL SONG

ne scansion, un rire, le bruit de pas.

Des volumes qui s’étrangent, des couleurs et le sol que l’on travaille, où tout ancrer.

Le sol et les ombres en portée, pour les chairs, asseoir les pieds, les bras, les fesses.

L’histoire de chaque modèle, le temps qu’il faut pour peindre qui on aime, les lignes qui structurent, la matière et ce que personne ne peut voir. Ce que personne.

Curator Fiona Lu Dans l’atelier de Marion Bataillard un jeu d’accroches, le bruit du bois, sa densité et une grande toile jusqu’au 12 february 2022 sur roues temporaires qui glisse d’un coin à l’autre.

Une mezzanine sous laquelle se reposent les œuvres Marion Bataillard, Jade en dehors du présent.

Un atelier, les ateliers, l’atelier propre à chacun qui ici Ching-yuk Ng, Alessandro sent la lavande, dont les tubes et les pinceaux sont bien Giannì, Gao Hang, ordonnés, chacun son bac.

Hao Zecheng, Diren Lee, Le peintre est grand, est sage, mythique. À priori banal, l’humilité d’une main qui s’adresse au regard, qui Rhiannon Salisbury, Ruby figure ou non le détail fonction de ce qui vient.

Swinney, Jessica Williams C’est dans l’absence du pinceau que l’autoportrait tient, dans le détail d’abricots ou d’un chat rouge, violent, que le réel nous agresse.

Tang Contemporary Art Le format dit qu’il sait qu’il y eut des stèles avant l’hi10/F, H Queen’s, stoire et qu’il y avait déjà, comme il y a toujours, le 80 Queen’s Road Central regard d’un être humain qui part du sol pour monter, parfois aux cieux, puis redescendre, oser le loin.

Hong Kong China Nous sommes légèrement dilatés, la matière du monde est autre. voir la vidéo Au premier plan très velouté d’une toile qui, peinte dehors, dans trois dehors, adresse le paysage : la terre, https://youtu.be/Qd7rFhaH5ZY

Group show

PALAZZI 3 VENEZIA

l’empreinte, le passage de la machine qui dit je suis. Marion Bataillard parle en plans, l’espace est un passage, le miroir une évidence où l’on ne saisit rien.

Qui d’autre, quoi d’autre, où dire l’importance ?

Ce qu’est la clairière, elle ne l’est que dans un bois.

Clare Mary Puyfoulhoux omment définir ce qui est “mondialisé”?

Il s’agit d’une entité qui, malgré l’engouement du monde entier pour elle et son “pouvoir populaire”, ne peut être monopolisée par aucun peuple, région, race ou pays. Cette forme ultime de mondialisation, au sens symbolique et représentationnel du terme, soulève une nouvelle question : Y a-t-il une prochaine étape pour la mondialisation ?

Comme l’a dit le philosophe français Bruno Latour, le binaire “global/ local” a déjà été remplacé par le binaire “hors du monde/terrestre”.

En ces temps où la fragmentation et le post-humanisme s’accélèrent, nous devons exprimer nos sens de manière métaphorique et réfléchir constamment au présent, afin de garder le contrôle sur l’avenir sans limites et sur nos propres émotions.

Tang Contemporary Art est une galerie d’art basée à Hong Kong, Pékin et Bangkok, qui représente certaines des principales figures de l’art contemporain chinois.

Photo Femen

OKSANA SACKO

aissance d’Oksana Šačko le 31 janvier 1987, militante et peintre ukrainienne, connue pour être l’une des fondatrices du mouvement féministe FEMEN. À l’âge de 8 ans, elle a fréquenté une école de peinture, quoique réservée aux adultes, où elle a appris à peindre des icônes orthodoxes, et où elle a ensuite obtenu son diplôme.

Après avoir refusé de devenir nonne, elle subvient à ses besoins en peignant.

En 2000, elle est entrée à l’université de sa ville natale pour étudier la philosophie, mais a souffert d’une crise de conscience au fil des ans.

Elle a décidé de devenir une militante pour la défense des droits des femmes et de la liberté d’expression.

En 2008, avec Hanna

Hucol et Oleksandra Ševčenko, elle a fondé le mouvement féministe FEMEN afin d’inciter et d’encourager les femmes ukrainiennes à lutter pour leurs droits.

La même année, elle a également loué un atelier où elle a fabriqué des costumes, des masques et des affiches pour leurs manifestations.

En août 2009, afin d’attirer l’attention de tous et notamment des médias, elle s’est déshabillée et s’est mise torse nu lors d’une manifestation à Kiev, faisant de cet acte de provocation une véritable marque de fabrique du mouvement, qui sera utilisée par de nombreux autres militants de différents pays.

Continuellement menacée par son pays d’origine, elle a demandé l’asile politique en France en 2013 et a obtenu gain de cause.

Suite à quelques bisbilles avec Inna Ševčenko, alors leader du mouvement, Oksana décide de le quitter en 2014 pour se consacrer à plein temps à sa passion pour la peinture.

En 2017, elle s’inscrit à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où elle a pour tuteur le sculpteur Olivier Blanckart.

Oskana Šačko a été retrouvée pendue dans son appartement à Paris le 23 juillet 2018.

Une lettre écrite par Oksana elle-même a également été trouvée, dans laquelle elle critique lourdement l’hypocrisie de la société et des hommes.

Nazzarena Bernardi Sabrina Degasperi #100donnevestitedirosso #allombradecipresses ##oksanašačko #oksana #Femen #activistmmm.

PALAZZI 4 VENEZIA

JOAN DIDION

Photo grasset oan Didion est décédée le 23 décembre dernier, à 87 ans.

Pionnière du journalisme littéraire, romancière, essayiste, scénariste, elle était une observatrice brillante que tout intéressait.

"Pour tout vous dire" (Grasset), rassemble des chroniques parues entre 1968 et 2000.

Le ton est libre, distrayant et spirituel.

Comme promis, elle nous dit tout : de ses difficultés à écrire, ses débuts à Vogue ("On apprenait vite, ou alors on ne faisait pas de vieux os"), à la lettre de refus reçue de l'université de Stanford, qui la fit se sentir "comme la vieille fille de Washington Square".

Elle nous entraine dans une "visite à Xanadu", le domaine de Randolph Hearst ("Exactement le genre de château qu'un enfant aurait construit, si un enfant avait disposé de 220 millions de dollars").

On la suit à une réunion des Joueurs anonymes, obsédés par l'idée d'atteindre la "sérénité" ("un mot que j'associe à la mort, dit-elle).

Puis dans la maison de Nancy Reagan, pour un portrait acide de "la jolie Nancy", du temps où Ronnie était gouverneur de Californie. Joan est là, avec une équipe de télévision. "À chaque fois que je pense à Nancy Reagan aujourd'hui, c'est à cette scène que je pense, à ce plan figé, la jolie Nancy Reagan s'apprêtant à cueillir une fleur de rhododendron trop grande pour les 15 centimètres de diamètre de son panier décoratif."

PALAZZI 5 VENEZIA

En quelques pages, Joan dissèque l'empire de Martha Stewart, qui n'a besoin que de 4 heures de sommeil par nuit, toilette longuement ses six chats et jardine la nuit avec une lampe de poche.

Martha Stewart, "ce n'est pas l'histoire d'une femme qui a tiré le meilleur parti de certains talents traditionnels.

C'est l'histoire d'une femme qui a géré sa propre introduction en Bourse (...) c'est l'histoire qui raconte comment même les femmes dépourvues de la moindre qualification professionnelle peuvent triompher grâce à leur seul culot ; l'histoire qui donne du courage aux femmes de ce pays, et menace les hommes".

Didion rend aussi un hommage émouvant à Ernst Hemingway, son maître : "La grammaire elle-même d'une phrase d'Hemingway dictait, ou était dictée, par une certaine manière de regarder le monde (...) une sorte d'individualisme romantique distinctement adapté à son époque et à sa source (...) Voilà un homme pour qui les mots avaient de l'importance".

L'accumulation d'anecdotes, de réflexions personnelles et de mises en perspective a fait la marque de Joan Didion.

Elle n'est plus là, mais, ce week-end, elle m'a encore prêté ses lunettes pour observer le monde.

Stéphanie Mesnier-Angeli facebook.com

Photo Jemal Countess/Getty Images

oan Didion, journaliste et écrivain e américaine, surtout connue pour être l’une des plus importantes représentantes du “nouveau journalisme”, un type de journalisme narratif et littéraire né dans les années 1960, est décédée à l’âge de 87 ans.

Didion est décédée suite à des complications de sa maladie de Parkinson, selon son éditeur.

Au cours de sa carrière, elle a écrit pour certains des journaux les plus importants des États-Unis, tels que Life, Esquire, le Saturday Evening Post et le New York Times.

En 2005, elle a remporté le National Book Award for Nonfiction pour “The Year of Magical Thinking*”, publié en Italie par Il Saggiatore sous le titre “L’anno del pensiero magico”, et en 2007, elle a reçu la Lifetime Achievement Medal de la National Book Foundation, l’une des fondations culturelles les plus prestigieuses des États-Unis.

Née à Sacramento, en Californie, le 5 décembre 1934, Joan Didion a commencé sa carrière d’écrivain alors qu’elle étudiait encore la littérature à l’université de Berkeley.

Lors de sa deuxième année d’université, elle remporte un concours de rédaction sponsorisé par le magazine de mode Vogue, qui l’engage comme rédactrice.

Elle s’installe ensuite à New York, où elle rencontre également son futur mari, l’écrivain John Gregory Dunne, et commence

à écrire son premier roman, Run, River, publié en 1963.

“Je n’ai jamais vraiment appris les règles de la grammaire, préférant me fier uniquement à ce qui sonnait bien”.

Au cours de sa carrière, elle s’est distinguée par un style d’écriture dans lequel le journalisme et le récit littéraire se confondent, que l’écrivain Tom Wolfe a défini comme le “nouveau journalisme” (du nom d’une anthologie d’articles éditée par Wolfe en 1973, qui comprenait également un article de Didion datant de 1966).

Elle a également écrit un certain nombre de scénarios, dont “Panique à Needle Park”, “Une étoile est née”, “Absolution” et “Something Personal”. * Décembre 2003. Quelques jours avant Noël, les écrivains John Gregory Dunne et Joan Didion vo-

ient la grippe banale de leur fille unique Quintana se transformer en pneumonie puis en choc septique.

Quelques jours plus tard, au retour d’une visite à leur fille, qui est toujours à l’hôpital, John et Joan sont assis à table : soudain, l’homme tombe à terre et, quelques minutes plus tard, meurt d’une crise cardiaque.

“La vie change rapidement”, écrivait Joan Didion quelques jours plus tard.

Pendant plus d’un an, la vie de Joan Didion a été écrasée par l’ampleur de ces deux événements, et ce livre est le récit de cette année, de sa tentative d’accepter la façon soudaine dont sa vie a été bouleversée.

Le dialogue entre la réalité et les stratégies que l’on emploie pour l’accepter devient difficile : alors qu’elle étudie des textes méd-

PALAZZI 6 VENEZIA

icaux pour faire face à la maladie de sa fille, qu’elle se rend insupportable aux infirmières de l’hôpital et qu’elle demande à ses amis les numéros de téléphone et les adresses des bons médecins, elle se rend compte que la mort et la maladie sont des événements qui échappent à son contrôle, qui la laissent sous l’emprise de ses souvenirs, et elle se surprend à penser comme les enfants : “comme si mes pensées ou mes désirs avaient le pouvoir de renverser l’histoire des faits”.

OU VECURENT GRACE KELLY & JOAN DIDION

l y avait autrefois un endroit à New York où se croisaient les vies d’actrices, de mannequins, d’écrivains et d’artistes ou d’artistes en devenir, dont Rita Hayworth, Grace Kelly, Sylvia Plath et Joan Didion. Il s’agit du Barbizon Hotel, un hôtel résidentiel et réputé réservé aux femmes qui, entre les années 1920 et 1970, était “l’endroit où les filles de tout le pays se rendaient pour donner une chance à leurs rêves”, comme l’a décrit l’historienne Paulina Bren dans un livre récemment publié.

Le Barbizon n’était ni le premier ni le seul hôtel résidentiel réservé aux femmes à New York, mais il était certainement le plus célèbre, devenant une sorte d’institution, en particulier dans les années 1940 et 1960.

Il a été construit en 1927, à une époque de prospérité et de grands espoirs pour l’avenir, comme en témoignent l’imposante architecture néogothique de 23 étages et l’ambiance moderne des salles ; c’était aussi une époque de grands changements pour les femmes américaines, qui avaient obtenu le droit de vote en 1920 et commençaient à être plus indépendantes.

De nombreuses jeunes filles ont quitté les petites villes où elles avaient grandi pour s’émanciper de leur famille et chercher de nouvelles opportunités professionnelles, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Certaines sont allées à l’université, d’autres ont travaillé comme secrétaires dans des bureaux de grande hauteur, et presque toutes ont été attirées par l’atmosphère cosmopolite de la ville et ont cherché à s’amuser, à être connues ou à trouver un mari. Bren dit qu’au Barbizon,

PALAZZI 7 VENEZIA

ces filles pleines d’espoir ont trouvé un endroit respectable où elles pouvaient se sentir protégées et en même temps devenir des personnes différentes.

Le Barbizon était situé à Manhattan, à l’intersection de Lexington Avenue et de East 63rd Street, juste au sud du quartier aisé de l’Upper East Side et à quelques rues de Central Park. Il comptait au total 686 chambres : louer l’une d’entre elles dans les années 1950 coûtait 12 dollars par semaine (proportionnellement, aujourd’hui, environ 130 dollars, plus ou moins 11o euros), tandis que pour 3 dollars de plus, vous pouviez en louer une avec une salle de bain privée. À l’intérieur de l’hôtel, il y avait une piscine, un gymnase, une bibliothèque, une cafétéria et d’autres services : un coiffeur, une blanchisserie, une pharmacie et des magasins de bonneterie et de chapeaux. Les clients avaient accès à la terrasse du toit du bâtiment et pouvaient boire du thé gratuitement l’après-midi Comme il était principalement habité par de jeunes femmes blanches, l’hôtel a été surnommé “la maison de poupées”.

L’environnement était contrôlé mais informel, un couvre-feu devait être respecté et les filles devaient porter des vêtements décents. Pour y entrer, il fallait passer par un processus de sélection, comme le rapporte le New Yorker : (suit page 8)

(suit de la page 7) le Barbizon exigeait des filles qu’elles fournissent une lettre de recommandation, et pendant trente ans, l’une des personnes qui dirigeait l’hôtel, Mae Sibley, a sélectionné les candidates en n’admettant que “le bon genre de fille”.

Selon Bren, les restrictions servaient principalement à apaiser les parents, mais finissaient par donner aux jeunes femmes, souvent lors de leur première rencontre avec New York, le sentiment de faire partie d’une sororité, c’est-à-dire d’une des sororités pour filles de l’université.

Les hommes n’étaient pas autorisés à séjourner dans l’hôtel : ils ne pouvaient entrer que dans le hall, dont la mezzanine était surnommée “lovers’ lane”, car c’est là que les couples se disaient bonne nuit le vendredi et le samedi soir. On dit aussi que le célèbre écrivain J.D. Salinger - l’auteur de L’attrape-cœurs - avait l’habitude de traîner dans le hall et d’essayer de draguer les filles.

Dans le premier épisode de la quatrième saison de la série télévisée Mad Men, le personnage principal, Don Draper, accompagne l’une de ses amantes, une jeune actrice qui vit au Barbizon, chez elle.

Pendant la prohibition et la Grande Dépression, dans les années 1920 et 1930, les femmes qui travaillaient étaient consi-

dérées comme “antipatriotiques” car, selon la morale commune, seuls les hommes devaient le faire. Cette vision s’est complètement inversée pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les hommes étaient au front et les femmes dans les usines, puis les femmes actives ont été à nouveau regardées avec circonspection pendant la période de boom économique, au début de la guerre froide, lorsque les filles qui n’aspiraient pas à une vie de famille étaient considérées comme “suspectes”.

C’est dans ce contexte que, dans les années 1950 et 1960, Barbizon est devenu un lieu qui garantit et promeut le désir d’indépendance des filles. Elle l’a également fait par le biais d’accords avec les académies et les agences de mode qui ont pullulé grâce à l’explosion du marché publicitaire. L’hôtel disposait également de chambres réservées aux clubs d’étudiants des universités à prédominance féminine du nord-est des États-Unis, comme le célèbre et prestigieux Vassar College, où Bren enseigne actuellement.

Le Barbizon accueillait également les filles qui faisaient des stages d’été au magazine féminin Mademoiselle, fondé en 1935 et lu aussi bien par les adolescentes que par les femmes actives. Parmi les filles qui écrivaient pour Mademoiselle et vivaient au Barbizon, surnommées “les Millies”, figuraient les écrivaines Joan Didion et Sylvia Plath, devenues célèbres par la suite.

Dans la nouvelle “Bei tempi addio”, publiée en Italie dans le recueil Verso Betlemme, Didion raconte son arrivée à New York - et au Barbizon - en disant qu’elle PALAZZI 8 VENEZIA

Photo davepickoff

PALAZZI 9 VENEZIA

Photo wikipedia

a immédiatement compris que “ce ne serait jamais pareil, jamais plus”.

En fait, il ne l’a pas été, plus jamais”.

Dans le roman semi-autobiographique The Bell Jar, cependant, Plath ne décrit pas le Barbizon avec enthousiasme. La protagoniste de l’histoire, Esther Greenwood, est une jeune fille qui, comme elle, travaillait pour un magazine féminin et qui, comme elle, s’est sentie piégée dans l’hôtel dans lequel elle séjournait et a fini par jeter tous ses vêtements par le toit : Plath avait également fait cela une dizaine d’années avant d’écrire le roman, après une crise de dépression.

Bren a déclaré que les filles n’étaient pas les seules à vivre à Barbizon, mais aussi les femmes adultes qui avaient été systématiquement discriminées pour une raison ou une autre, qui voulaient vivre de manière indépendante ou qui avaient eu des problèmes financiers et ne pouvaient pas se permettre d’avoir une maison.

L’un des clients les plus célèbres de l’hôtel était Molly Brown, une femme de la haute société qui avait survécu au naufrage du Titanic.

En 1909, Molly Brown s’est séparée de son mari millionnaire et en 1922, après sa mort, elle a emménagé dans l’hôtel. En 1932, elle est morte dans sa chambre de l’hôtel Barbizon. À partir de la fin des années 1960, l’hôtel a entamé son lent déclin.

De moins en moins de femmes souhaitaient vivre dans des hôtels résidentiels pour femmes ou partager une salle de bain avec d’autres personnes, tandis que le

nombre d’appartements de luxe augmentait de façon spectaculaire.

Les mouvements féministes gagnent également du terrain, réclamant plus de droits, plus d’indépendance et moins d’oppression pour les femmes, qui n’ont pas besoin de vivre reléguées et protégées.

Le 14 février 1981, jour de la Saint-Valentin, le Barbizon a accueilli ses premiers clients masculins.

L’événement a été annoncé par une loterie promotionnelle visant à tirer le premier célibataire et le premier couple hétérosexuel à passer la nuit dans l’hôtel.

Au cours des années suivantes, la réputation de l’hôtel s’est détériorée en raison de scandales de prostitution et le Barbizon a été vendu et acheté plusieurs fois.

En 2002, après une rénovation massive, le Barbizon a changé de nom pour devenir le Melrose Hotel.

En 2005, l’hôtel a été fermé et remplacé par des appartements de luxe, qui ont coûté plusieurs millions de dollars.

Dans ce complexe, connu sous le nom de Barbizon 63, 14 femmes ont vécu jusqu’en 2006, payant un loyer modique conformément aux accords passés avec l’hôtel.

Selon Bren, le Barbizon a été détruit par la même force qui l’a rendu célèbre: la quête de liberté des femmes.

www.ilpost.it/2021/04/06/ barbizon-hotel-new-york/

MARIE SKLODOWSKA

Photo claudiaandujar

ntourée de 28 hommes posant pour une photo de groupe, une femme seule représente l’autre moitié de l’humanité.

Bien sûr, elle est assise au premier rang, non loin d’Albert Einstein, peutêtre le plus grand génie scientifique que le monde ait jamais connu, mais au milieu de cette marée humaine exclusivement masculine, elle semble presque perdue.

Elle s’appelle Maria Solomea Sklodowska, plus connue sous le nom de Marie Curie d’après le nom de famille de l’homme qu’elle avait épousé et dont, au moment de cette photo, elle était déjà veuve.

Réunis dans un hôtel de Bruxelles pour le “Congrès Solvay”, qui réunit tous les trois ans autour d’une même table les plus grands scientifiques du monde, le 29 octobre 1927, les nombreux pères et l’unique mère de la future physique quantique se rencontrent, dont 17 ont déjà reçu le prix Nobel ou le recevront peu après.

Marie Curie avait déjà remporté deux de ces 17 prix : le premier, pour la physique, en 1903, avec son mari Pierre et son collègue Antoine Henri Becquerel, et le second, pour la chimie, en 1911, seule.

Pour en arriver là, Marie a parcouru un long chemin et elle a toujours travaillé dur car, contrairement à ses collègues masculins,

non seulement elle était une femme, mais elle venait de Pologne, un pays qui se trouvait alors à la périphérie de l’Europe “qui compte” et qui, lorsqu’elle est née le 7 novembre 1867, était divisé en trois zones d’influence sous le contrôle des superpuissances continentales de l’époque : la Russie, la Prusse et l’Autriche.

Par ailleurs, dans le Paris du début du XXe siècle où elle a vécu et travaillé, elle a été considérée pendant quelques années par une certaine presse à scandale comme une “Messaline” ruinant les familles parce que, devenue veuve, elle était tombée follement amoureuse de Paul Langevin, ancien élève de son mari cadet, marié et père de quatre enfants.

Les lettres d’amour qu’ils ont échangées en 1911 ont été remises aux journaux par la femme de cet homme qui, faible et indécis, a voulu pendant un certain temps “jouer sur les deux tableaux”, jusqu’à ce que le grand stress psychologique et l’hostilité générale causés par leur relation y mettent fin.

On comprend donc pourquoi Marie Curie a toujours dû se battre pour poser la tête haute sur cette photo, devant toujours prouver qu’elle était, de loin, la première de sa classe.

Elle a en effet été la meilleure élève du lycée de Varsovie, récompensée par une médaille d’or, et l’une des premières femmes (au nombre de 23 sur un total de 1825 étudiants) à s’inscrire à la faculté des sciences de la Sorbonne à Paris, où elle est arrivée de Varsovie le 3 novembre 1891 après un voyage en train de quarante heures ; la première par ordre de mérite à être diplômée

PALAZZI 10 VENEZIA

Photo artribune.com

Depuis 1995, les époux Curie reposent au Panthéon de Paris, où le cercueil de Marie, par crainte d’une contamination radioactive, est enfermé dans une boîte en plomb.

Anselmo Pagani) Traduit de l’italien

FLORILEGE

en physique en 1893 puis en mathématiques l’année suivante ; la première à recevoir deux prix Nobel et enfin, en 1906, la première femme à être admise à enseigner à la Sorbonne.

La même année, Marie perd dans un tragique accident de voiture, écrasée par une charrette tirée par un cheval, l’homme qui avait été son mari bien-aimé, le père de ses deux filles, son meilleur ami et son partenaire d’étude et de travail pendant les douze années précédentes : Pierre Curie.

Grâce à leur association indéfectible et à leurs études sur l’uranium, ils découvrent un nouvel élément, le polonium (du nom de la patrie de Marie) et le radium, facilitant ainsi les futures recherches dans le domaine atomique et ouvrant la voie aux recherches sur la radioactivité, qui, sans le savoir, conduiront Marie à sa tombe le 4 juillet 1934.

Deux jours plus tard, elle sera enterrée dans le petit cimetière de Sceaux, vêtue de blanc après une vie passée à porter des vêtements noirs, dans un cercueil placé sur celui de son mari, après que ses filles aient dispersé une poignée de terre polonaise sur son cercueil en guise d’ultime hommage.

PALAZZI 11VENEZIA

e dessinateur Philippe Ségéral, dans une interview autour du ciel, revendiquait une politique de l’élévation qu’il souhaitait voir partagée : « J’ai lu à vingt ans un texte qui m’a toujours nourri et accompagné : Signe ascendant d’André Breton, il y parle de la métaphore.

Pour être recevable, la métaphore ne peut pas aller vers le bas (…)

Parce que nous ne sommes pas divisés, parce que nous avons un impératif : aller vers le haut. (…)

L’art doit être une célébration… » La salle du Vieux Colombier, par son nom et son organisation, encourage ses vœux : en effet, quelle plus belle métaphore de la paix et de la félicité qu’un vol de colombe, Pablo Picasso offre au Parti Communiste de Louis Aragon en 1948 une version dessinée et mémorable de ce pacifiste messager, et quel plus juste effort pour découvrir une exposition que de l’admirer sur deux étages…

Voyons ainsi les œuvres sélectionnées par Saisons de Culture dans ce magnifique et municipal écrin.

La photographe Anna Marchlewska dans une série de Trois Lévitations, invite ainsi à prendre son envol : le même modèle est tout ravi de s’exposer en ce sens ! (suit page 12)

(suit de la page 11) Tout près d’elles, Esther Segal, dans un essor un brin similaire, propose un Jésus version cliché, avec des ailes ; ce côté Icare est plus poétique que blasphématoire : d’ailleurs l’expression « Jésus monta au ciel » permet de nourrir toutes les visions ascendantes possibles; du moment que nous regardons vers le haut, l’impératif programmatique de Philippe Ségéral est respecté.

Un joli intermède a lieu avec trois superbes dessins, des Femmes rousses d’une belle puissance érotique, fruits du talent de Sophie Saintrapt ; est-ce une description précise et plastique de la pécheresse Lilith, ou bien la nudité heureuse d’une irlandaise anonyme ?

Le trait ne précise pas si ses yeux sont de braise, ces derniers étant clos ; divine pudeur ou éhontés excès ? Il faut interroger Sophie.

Est-ce la même malice qui anime les collages de Mylène Vignon ?

Le titre de l’un d’eux pointe la présence plein centre d’une nymphette de plage, vêtue de très menues voiles (d’été) de pudeur et ne laisse présager que le meilleur : Dans tes rêves.

Soyons assurés que Mylène et Sophie sont des bretonniennes intègres, convaincantes et convaincues.

A l’étage, voyons alors les travaux sérigraphiques de Michal Bato-

ry; l’un d’eux, intitulé : 100 ans de l’affiche patriotique de Pologne représente un rouleau de papier blanc qui se transforme en plumes, à moins que ce ne soit une ailes d’ange aux plumes duveteuses qui se rembobine en rouleau de papier ; nous restons donc en altitude.

Clin d’œil personnel : en octobre 198… je sortais du RER qui m’emmenait à l’université de Nanterre pour la première fois et je rencontrais devant la salle de cours Darius qui sortait tout juste lui, des griffes des sbires de Jaruzelski.

Les affiches « Libérez Solidarnosc » fleurirent quelque peu dans Paris. Darius, mon vieil ami.

Passage en apnée avec la sculptrice Faz ; son Plongeon dont la matière polystyrène est émue par une silhouette de feuille d’or, fait retenir son souffle : de la cime à l’abîme, la beauté est escalade et chute de l’émotion.

Mais un souffle coupé dit : respire encore. « La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas » rappelle l’intransigeant leader du surréalisme ! (4) Nous y sommes bien rendus.

Un instant encore avec les sculptures en cuivre martelé et soudé de Iris Vargas. Cette dernière s’est confrontée avec un sommet de l’Histoire de l’art, Las Meninas, et le résultat est aussi époustouflant que cocasse; on peut tourner la tête à L’infante Marguerite, pour qu’elle la perde enfin, sans doute, ou pour que le visiteur se retouve dans le (bon) sens de l’histoire.

PALAZZI 12 VENEZIA

Photo woytekkonarchewski

Cette œuvre ainsi a tout d’une explosante-fixe, magique et circonstancielle !

Au sortir de la Mairie, impossible et impensable de ne pas rendre visite à la Chapelle des… saints Anges, sise dans l’Eglise Saint-Sulpice.

La peinture de Delacroix Le combat de Jacob avec l’ange traduit bien notre condition humaine et prolonge par une note harmonieuse l’exposition du Florilège de Saisons de Culture.

Hélas, les grappes de touristes se succèdent et empêchent la possibilité d’une rencontre avec ces duettistes : ce sera pour une autre fois.

J’ai à peine le temps de lever les yeux vers le plafond et d’apercevoir, toujours de Delacroix, le Saint Michel terrassant le dragon.

Et de lire l’inscription sur le mur à l’entrée de la Chapelle : « Retire-moi de la boue ! Que je n’y reste pas enfoncé. » Je songe à Saint Breton terrassant les mauvaises expositions et au preux Ségéral récusant les artistes tirant leurs œuvres vers le bas.

Ouf, nous l’avons échappé belle durant nos deux visites : loués soit ce Florilège et ce Grand Artiste !

Alain Pusel

Exposition à la Mairie du Sixième Arrondissement de Paris, Salle du Vieux Colombier, Florilège de Saisons de Culture, du 15 janvier au 5 février 2022. https://www.saisonsdeculture.com/arts/

PALAZZI 13VENEZIA

n jardin de sculptures avec 500 sculptures, découvert en Finlande, après la mort d’un artiste solitaire.

Veijo Rönkönen a construit de son vivant un parc extraordinaire à Koitsanlahti, Parikkala, près de la frontière russe en Finlande.

Il y a travaillé pendant près de 50 ans.

Son travail acharné, réalisé sur une surface d’environ un demi-hectare, a donné naissance à quelque 560 statues en béton et à un magnifique jardin.

Le jeune Veijo Rönkkönen, né en 1942, était connu pour être très timide et réservé.

Faire de l’art était sa façon de communiquer avec le monde extérieur.

Il n’a pas osé s’aventurer dans le monde mais a invité le monde à venir le voir.

De nombreuses pièces sont des autoportraits de l’artiste, à peine déguisés.

Le Yoga Park de Rönkkönen est composé de 255 personnages dans diverses positions de yoga, chacun d’entre eux évoquant l’artiste.

Il a dit un jour que le parc était un monument à la mémoire de son jeune corps.

Rönkkönen a travaillé pendant des années sur différents thèmes et certains de ses groupes de sculptures comprennent des dizaines d’œuvres individuelles. (suit page 14)

VEIJO RONKONNEN

Photo patsaspuisto

(suit de la page 13) Des sujets exotiques, des animaux, des sculptures de plantes et des personnes issues de cultures étrangères donnent au site une atmosphère irréelle.

Le parc et ses visiteurs deviennent un carnaval dans lequel chacune de ces œuvres d’art bizarres devient une partie naturelle de l’ensemble.

Même les figures humaines ont été conçues pour s’intégrer à la splendeur florale du jardin. Veijo Rönkönen ne voulait pas penser à l’avenir du parc.

Si on lui posait la question, il disait qu’il voulait enterrer tout le parc dans le sable et le laisser dans un silence millénaire, comme l’armée de terre cuite chinoise.

Une rangée de figures grotesques et caricaturales bordent l’allée et forment une image déformée du public qui traverse le jardin.

Veijo était habitué à l’idée qu’il n’y avait rien à faire pour empêcher le parc de tomber en ruine après sa mort.

Même s’il espérait que le parc serait important pour d’autres, il était trop modeste pour imaginer que quelqu’un serait intéressé par son entretien.

L’artiste n’a pas compris l’importance de son travail, bien qu’il ait été reconnu de son vivant.

Veijo ne pensait tout simplement pas que son travail avait une quelconque importance pour les autres. Il avait tort.

Après sa mort en 2010, le parc a été racheté par un entrepreneur et amateur d’art qui, avec l’Union pour la culture et l’éducation rurales, l’a développé davantage. Aujourd’hui, ce lieu est visité par plus de 30 000 personnes chaque année.

La galerie géante extérieure est maintenant connue sous le nom de jardin de sculptures Veijo Rönkkönen et présente 50 ans d’œuvres d’art, qui attire aujourd’hui environ 40 000 visiteurs par an, dans le village de Parikala qui se trouve à quelques kilomètres de la frontière russe.

Après la mort de l’artiste, le jardin de sculptures et l’humble maison à côté ont été achetés, par un homme d’affaires finlandais, qui, avec l’association pour la culture rurale et l’éducation, a donné aux sculptures un traitement rafraîchissant et a ouvert le site au public.

L’artiste pratiquait probablement le yoga, car environ 200 personnages d’autoportraits ont été posés dans des poses de yoga.

Dans une autre scène qui se déroule entre les arbres, un homme joue un cantala, un instrument traditionnel finlandais, tandis que les femmes dansent autour de lui.

Les sons de la musique sont joués par des haut-parleurs cachés à l’intérieur des sculptures, dont certains font des sons incompréhensibles.

Les dents dans la bouche de certaines statues étaient réelles. https://bit.ly/3gc9dmt https://www.keblog.it/veijo-ronkkonen

PALAZZI 14 VENEZIA

e la taille d'un studio, Nilufar25MQ n'est pas un espace d'exposition classique mais le lieu idéal pour des expositions monographiques compactes et inattendues.

C'est ici, dans son siège situé dans le quadrilatère de Milan, que Nina Yashar expérimente librement, offrant aux artistes une fenêtre sur le centre ville.

Jusqu'au 19 mars, cette galerie-dans-une-galerie accueille l'exposition personnelle Origines de Maggie Cardelùs, avec une collection de pendentifs, NeckPieces, à valeur talismanique, dans lesquels l'artiste hispano-américaine a assemblé des déchets de cuir provenant de l'industrie de la mode et des éléments en bronze faits à la main ; en guise de monstrances, elle a également installé dans la salle cinq sculptures appelées Anatomies, faites de cuir et de cire, peintes dans des couleurs sombres.

Ils s'appartiennent l'un à l'autre : à la fois formellement, parce qu'ils partagent une trame presque organique dans leur fabrication, et parce que les colliers, avec leurs longues bandes à pompons, vivent comme des invités dans les sculptures qui les retiennent comme une aura.

Ils sont les instruments d'un rituel. " Je voulais que mes NeckPieces soient placées dans un lieu d'appartenance ; un lieu qui remplace le corps humain et qui suggère en même temps un lieu d'origine ", explique l'artiste ; et en effet, ces formes représentent pour elle beaucoup de choses

MAGGIE CARDELIUS

Photo maggiecardelius

différentes, comme " des corps démontés et démantelés, des bateaux, des fleurs, des cadres, des nids, des grottes, des autels, des jarres, des émanations, des livres, des couvertures et plus encore ".

Elle dit que les nœuds et les motifs changeants de son travail sont une façon de sortir de ces espaces sombres et tranquilles qu'elle avait l'habitude de créer autour d'elle lorsqu'elle était enfant et qui la protégeaient des secousses constantes d'une vie nomade.

"Nous déménagions constamment de village en village, de maison en maison (trente maisons en quinze ans) dans le sillage des succès de notre père.

Mes trois sœurs et moi avons donc trouvé réconfort et solidité dans la cuisine, la couture, la broderie, l'art, le tissage, l'écriture, les spectacles, tout ce que nous pouvions apprendre par nous-mêmes ou les uns des autres”.

En fait, dès le départ, son travail d'artiste reflète sa vie quotidienne. "Au départ, les coupures de photos vivaient dans cet espace liminal entre l'art et la vie.

J'explorais mon intérêt pour les instantanés de famille et la matérialité photographique tout en faisant de ma maison le centre de mon travail, mon studio, (suit p.16)

PALAZZI 15 VENEZIA

Photo maggiecardelius

(suit de la page 15) où mes trois enfants étaient complices, principalement en tant que sujets".

L'idée d'ornementation est un élément récurrent dans ses œuvres, qui oscillent entre l'art et le design et qui, ces dernières années, ont également embrassé le monde de la mode.

L'opportunité est venue d'une série de collaborations avec la créatrice de mode Sonia Rykiel, qui ont donné naissance aux premiers NeckPieces en cuir.

Envoûté par cette matière organique, Cardelùs décide alors de continuer à l'utiliser à son compte, en se spécialisant en Afrique du Sud et à Paris. "Mon expérience dans l'art du nouage et du pliage du papier photographique a trouvé un terrain fertile dans la sensualité chaude et flexible du cuir".

Les NeckPieces exposées par Nilufar ressurgissent également d'une de ses toutes premières œuvres intitulée L'Origine du Monde.

"C'est une pièce que j'ai installée plusieurs fois sous des formes différentes au cours des vingt dernières années: c'est une très grande sculpture photographique nouée, presque baroque, qui montre une conversation entre sœurs enracinée dans un passé partagé et un corps commun".

Comme toujours, les bijoux et les sculptures les plus chers d'Amérique sont mis aux enchères.

Flor Vergaraculture de Nilufar est, dit-elle, "heureusement à l'intersection exacte de l'art, de la mode et du design".

Ce qui a particulièrement fasciné Nina Yashar, qui entretient une longue amitié avec l'artiste, c'est, comme toujours, la double fonction des objets de cette collection : les NeckPieces sont à la fois des accessoires corporels et des œuvres d'art polysémiques.

Cette exposition est aussi un retour à Milan pour Cardelùs - après l'exposition collective chez Kaufmann Repetto il y a deux ans - où il a vécu pendant 18 ans avant de s'installer dans la capitale française.

"Je pense que j'aime Milan beaucoup plus que les Milanais. La ville (ses habitants, bien sûr) m'a accueilli et j'ai éprouvé un sentiment d'appartenance croissant, en ressentant dans mon corps, pour la première fois, ce que cela signifie".

Elle a donc emporté des vestiges de l'esprit milanais, ainsi qu'une grande appréciation, typiquement italienne, de l'artisanat de qualité.

Mais elle ajoute qu'elle est restée, au final, "une créature hybride".

Diana Garrido Traduit de l’italien https://www.ad-italia.it/article/origines-la-mostra-di-maggie-cardelus-da-nilufar-manda-in-scena-i-suoi-pendenti-talismano/ PALAZZI 16 VENEZIA

ans les grandes villes, on trouve des centres commerciaux, des bâtiments incroyables, des rues immenses et des possibilités infinies de faire quelque chose de nouveau et de différent chaque jour.

Mais il arrive un moment dans la vie où le désir d’évasion devient si fort que l’esprit se met à voyager vers des paradis enchantés, des lieux si beaux qu’ils ne peuvent vivre que dans notre imagination.

Cependant, même sur Terre, il existe des endroits si beaux et si paisibles qu’ils peuvent facilement ressembler à des destinations de rêve.

L’un de ces endroits est Albinen, un village magnifique et paisible de Suisse, entouré de montagnes vertes (parfois blanches de neige) et recouvert d’un ciel presque transparent.

Bien que semi-inconnu et peu peuplé, le village a fait son entrée dans la liste des plus beaux villages de Suisse le 19 octobre 2020.

Ce choix a été fait non seulement en raison de la situation stratégique du village, qui offre des vues sur certains des paysages les plus spectaculaires du pays, mais aussi en raison de l’ensemble homogène d’habitations, de vieux chalets et de granges, soit 244 bâtiments en bois au total, qui sont considérés comme des lieux d’intérêt national.

Sa position, qui surplombe la vallée du Rhône et les montagnes, fait que les quelques bâtiments du village sont échelonnés sur la pente, créant une image féerique, presque surréaliste.

HABITER ALBINEN

Foto maxernst

Albinen a peu de bâtiments pour autant d’habitants : le village ne compte que 241 personnes et, malgré sa nomination comme l’un des plus beaux villages et les diverses initiatives organisées ces dernières années pour attirer les gens dans la région, la commune valaisanne pourrait se retrouver à lutter contre le dépeuplement.

Et donc, en 2018, une nouvelle proposition plutôt séduisante est arrivée pour attirer l’attention de ceux qui vivent déjà sur le territoire suisse : vivre dans le village d’Albinen.

La municipalité a en effet réservé un fonds pour les aides au logement et le soutien aux familles, ce qui se traduit par un financement allant jusqu’à 60 000 euros pour ceux qui choisissent de construire une maison dans la zone.

Un rêve éveillé, n’est-ce pas ?

Mais apparemment, cela n’est possible que pour les Italiens qui vivent déjà en Suisse. Albiden, en effet, recherche des citoyens âgés de moins de 45 ans et disposant d’un permis de séjour valide en Suisse.

Nous vous rappelons que le pays n’accorde un permis de séjour aux citoyens étrangers des États membres de l’UE et de l’AELE que s’ils peuvent prouver qu’ils vivent en Suisse depuis au moins cinq ans. (suit page 18)

PALAZZI 17 VENEZIA

Photo artribune.com

700 ANS APRES DANTE ALIGHIERI

(suit de la page 17) En outre, chaque demande doit être soumise avec un projet de construction prêt à être approuvé.

La dernière condition, cependant, est de rester dans le village pendant au moins 10 ans dans la maison qui a été construite et achetée, une fois le financement obtenu.

Toutes les informations sont disponibles sur le site officiel de la municipalité d’Albinen.

Bien sûr, aller vivre dans ce territoire suisse, immergé dans la nature la plus sauvage et la plus intacte, changerait la vie de n’importe qui.

Mais elle offrirait également une nouvelle opportunité pour le village et les personnes elles-mêmes qui changeront de résidence pour devenir les protagonistes de la renaissance d’un lieu magnifique.

Mais il y a des exigences spécifiques à respecter : Seules les personnes âgées de moins de 45 ans peuvent postuler.

Même si l’intention est d’emménager avec toute la famille, personne ne peut dépasser cette limite d’âge.

Il ne peut s’agir d’un lieu de villégiature : ceux qui s’y installent le font de manière permanente.

Vous devez donc acheter une maison d’une valeur d’au moins 200 000 francs (210 696,8 dollars) ou en construire une nouvelle.Nicolas Milon siviaggia.it/notizie/albinen-paese-svizzero

’homme en rouge semble être Dante Alighieri dans la fresque du peintre médiéval Buonamico Buffalmacco (vers 1262-1340) sur les murs du Campo Santo à Pise.

Le professeur de paléographie de l’Université Normale, Giulia Ammannati, qui a avancé l’hypothèse dans un article en cours d’impression dans les Annales de l’école, a compris qu’il s’agissait de Dante Alighieri.

Ironiquement, le Suprême apparaît ici parmi les rangs des damnés, dans ce même Enfer tant apprécié par ses lecteurs au cours des sept derniers siècles.

Dans la partie des fresques consacrée au Jugement dernier, peinte entre 1336 et 1341, de grands archanges poussent une foule de délinquants en enfer : parmi eux, un homme vêtu de rouge ressemble beaucoup au Dante de Giotto dans la chapelle du podestat du Palazzo del Bargello de Florence.

Selon la Normale, l’hypothèse ne se base pas seulement sur la ressemblance physique, mais “Giulia Ammannati [...] la relie au contexte historique et politique de l’époque, et au contraste amer entre la papauté et l’Empire”.

L’étude du professeur Ammannati (déjà dans l’actualité en 2019 pour avoir reconstitué les deux hexamètres avec lesquels Bonanno Pisano prétendait avoir élevé la tour de Pise) contextualise le rôle problématique de Dante dans la cité toscane dans les années 1420.

Son essai politique De Monarchia, composé dans la première décennie du XIVe siècle, proposait aux pro-impérialistes d’excellents arguments en faveur

PALAZZI 18 VENEZIA

https://www.artribune.com/arti-visive/archeologia-arte-antica/2022/02/professoressa-normale-dante-alighieri-affresco-pisano-trecento/

SUSANN MARIA HEMPEL

de l’unité territoriale, précisément dans les années où l’archevêque de Pise Simone Saltarelli avait été contraint de se réfugier auprès du pape Jean XXII, à Avignon, pour échapper à l’invasion de Louis le Bavarois (qui avait installé l’antipape Niccolò V dans la ville).

La vision d’une Italie unie (la raison pour laquelle Dante a tant plus au Risorgimento d’abord, et au fascisme ensuite) avait rendu furieux les émissaires du pape d’Avignon, et le volume fut condamné au bûcher.

C’est ainsi que, sous l’influence de l’archevêque et des dominicains de la ville, l’artiste avait placé le poète parmi les damnés éternels, avec un visage très semblable à celui reproduit par Giotto : Buffalmacco, un Florentin, aurait pu voir le portrait au Bargello, ou (le professeur émet l’hypothèse).

Dante était connu à Pise pour y avoir séjourné pendant les années d’Henri VII, où il avait composé le De Monarchia.

La seule bonne nouvelle pour le Dante pisan pourrait être l’identité de l’homme barbu à ses côtés : Virgile, “banni peut-être aussi en raison de sa réputation médiévale de magicien”, explique l’étude, “une accusation qui, d’ailleurs, a frappé Dante lui-même dans les dernières années de sa vie”.

Giulia Giaume

PALAZZI 19 VENEZIA

a Villa Massimo accueille la première exposition personnelle de l’artiste Susann Maria Hempel en Italie jusqu’au 15 février 2022.

“Avec ‘J’en ai assez’, le cinéaste raconte une série d’histoires très intimes qui se déroulent dans un contexte spécifique, à savoir la ville de Greiz, dont l’histoire est fortement marquée par les développements en Allemagne de l’Est après la chute du mur de Berlin.

La force de ces œuvres, qui parlent apparemment d’un monde très éloigné de notre réalité, réside dans leur capacité à nous toucher profondément.

Ils parviennent à provoquer des réflexions plus ou moins secrètes, même dans l’âme de ceux qui, avant de visiter l’exposition, n’avaient jamais entendu parler des circonstances socio-historiques qui forment la toile de fond de cette œuvre”, explique Julia Draganović, directrice de l’Accademia Tedesca Roma Villa Massimo.

L’exposition comprend les films expérimentaux The Flies (Birds II) (2011), The Great Rot (2013), Seven times a day we complain about our lot and at night we get up not to dream (2014) et How quiet the world is (2012).

Les films sont accompagnés de textes écrits à la main sur le mur et le sol par l’artiste, de chansons, de données statistiques, tous liés à des histoires vécues dans la région de Thuringe. (suit page 20)

Photo villamassimo

(suit de la page 19) Susann Maria Hempel est née1983 à Greiz (RDA).

Susann Maria Hempel a terminé ses études de design médiatique à la Bauhaus-Universität de Weimar.

Elle vit et travaille à Greiz (Thuringe). Avec ses films expérimentaux, elle réagit au présent précaire de sa ville natale, une ville en perte de vitesse dans la province de l’Allemagne de l’Est. L’œuvre de Susann Maria Hempel se distingue particulièrement par la combinaison exceptionnelle des styles documentaire, fictionnel et expérimental.

Elle est la première artiste de la région du Mitteldeutschland à bénéficier du programme Werkleitz Supported Artist.

“Avec “Ne ho abbastanza”, la réalisatrice Susann Maria Hempel raconte une série d’histoires très intimes se déroulant dans un contexte spécifique, à savoir la petite ville de Greiz, dont l’histoire est fortement marquée par les développements en Allemagne de l’Est après la chute du mur de Berlin.

La force de ces œuvres, qui parlent apparemment d’un monde très éloigné de notre réalité, réside dans leur capacité à nous toucher profondément.

Ils parviennent à provoquer des réflexions plus ou moins secrètes, même dans l’âme de ceux qui, avant de visiter l’exposition, n’avaient jamais entendu parler des circonstances socio-historiques qui for-

“Ne ho abbastanza” Susann Maria Hempel Jusqu’au 15.02 2022 Largo di Villa Massimo 1 00161 Roma

ment la toile de fond de cette œuvre.” Julia Draganović, directrice de l’Accademia Tedesca Roma Villa Massimo.

Les films Le mosche (Birds II) (2011), Il grande marciume (2013), Sette volte al giorno ci lamentiamo della nostra sorte e di notte ci alziamo per non sognare (2014) et Come è quieto il mondo (2012) seront présentés dans l’exposition.

Les films sont accompagnés de textes écrits à la main sur le mur et le sol par l’artiste, de chansons, de données statistiques, tous liés à des histoires vécues dans la région de Thuringe.

De manière onirique, Hempel se déplace entre les plans des objets, des mots et des images, mais aussi entre le son, la musique et le texte.

Grâce à ces œuvres, elle reçoit de nombreuses bourses et récompenses, dont le Deutscher Kurzfilmpreis (prix du court métrage) en 2014 dans la catégorie film expérimental et le Grand Prix Labo au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand.

En 2015/16, elle est boursière de l’Akademie Schloss Solitude. Depuis 2017, en plus de son travail cinématographique, il réalise des projets pour la radio.

En 2019, elle reçoit le prix du Hörspiel des Jahres (drame radiophonique de l’année), le Hörspielpreis der Kriegsblinden (prix du drame radiophonique pour les aveugles de guerre) et également le prix HAP Grieshaber du Stiftung Kunstfonds.

En 2021, elle a reçu le Kunstpreis Berlin de l’Akademie der Künste Berlin pour la section film et art médiatique. www.villamassimo.de/it/borsisti/susann-maria-hempel

PALAZZI 20 VENEZIA

Dessin de Laurie Lipton, Alone in a Room, 2018

On retrouvera en effet dans cette exposition les figures séditieuses du lowbrow art nourries de l’iconographie des médias populaires, les fantasmographies du pop surréalisme redécouvrant l’héritage des grandes traditions picturales, les tribunes libres du street art et le « moi-peau » du tatouage, les échappées individuelles et solitaires de l’art brut et les expressions raffinées et libertaires d’un « œil à l’état sauvage ».

L’altérité artistique y est présentée dans sa diversité et sa complexité comme forme de résistance contre l’appauvrissement de notre imaginaire collectif.

ACTUALITE « L’art brut, l’art singulier ou encore l’art outYves Hänggi : Les yeux ivres sider n’existe que pour 5 février 2022 lui-même » avance Anne à la librairie, exposition Richard, fondatrice de Dire et chanter la poésie par HEY!.

Bernard Ascal Pour lui-même et un peu 12 février 2022 pour nous aussi puisque Rencontres en surréalisme c’est à (re)découvrir en ANNE SIBRAN, “Le premier dessins pendant un an rêve du monde”. Lecture Bruno au pied du Sacré Cœur.

Podalydès.

Hey! Le Dessin à la Hal13 février 2022 le Saint-Pierre prouve, Lecture, Rencontre, Signature s’il le fallait, que l’art de Chaos cérébral et création artisti- dessiner ne se limite pas à une feuille de papier et que par Florian Gaité un crayon.

19 février 2022 Séminaire mensuel Art & Thérapie Terre cuite gravée, porceUn paradis artificiel : Critique de laine, émail, brou de noix sur film mylar, encre sur la société cybernétique toile, mine de plomb, 26 février 2022 acrylique, encre de ChiSéminaire mensuel ne, rouleaux de papier marouflé sur sari usagé Halle Saint Pierre ou encore vidéo.

2, rue Ronsard https://coolmagazine.fr/ hey-dessin-halle-saint75018 Paris pierre/

a Halle Saint Pierre présente du 22 janvier au 31 décembre 2022 une nouvelle exposition qui sera dédiée au dessin : HEY ! Le Dessin.

Après quatre expositions fondatrices consacrées à la pop culture (2011, 2013, 2017 et 2019), la Halle Saint Pierre et la revue HEY! modern Art & Pop Culture s’associent à nouveau pour poursuivre leur exploration de la scène artistique alternative.

HEY ! Le Dessin Le dessin est mis à l’honneur comme geste créateur fondamental et les possibilités de développement qu’il suscite.

Soixante artistes internationaux, 500 œuvres, 2 étages, 1 000 m².

Il n’en faut pas moins pour plonger les visiteurs dans l’exploration de la scène artistique alternative.

Par l’exclamation HEY! Le Dessin, l’exposition manifeste d’emblée son intention : convoquer la surprise, la curiosité, l’émerveillement, le rejet, l’attraction, l’émotion, l’angoisse. Elle n’a aucune prétention à l’exhaustivité, ni à une histoire du dessin.

L’exposition réunit soixante artistes internationaux auxquels s’ajoutent un ensemble inédit d’œuvres d’art carcéral japonais ainsi que des dessins préparatoires de graffiti abordés sous un nouveau regard.

Elle offre une large visibilité à des arts porteurs d’une esthétique contemporaine dans laquelle l’énergie créatrice de la contre-culture est une force double de proposition et de contestation.

HEY! LE DESSIN

Métro : Anvers/Abbesses

PALAZZI 21 VENEZIA

Photo marlenedelcambre

arlene Delcambre est une artiste.

La première exposition vérifiée de Marlene Delcambre était Christmas Time *3 à la galerie 55Bellechasse à Paris en 2015, et l’exposition la plus récente était Frame Basel : Persona à la foire Frame Art à Bâle en 2019.

Marlene Delcambre est le plus souvent exposée en France, mais a également eu des expositions en Suisse.

Delcambre a eu au moins une exposition individuelle et deux expositions collectives au cours des 4 dernières années (pour plus d’informations, voir la biographie).

Delcambre a également participé à pas moins de 4 foires d’art mais à aucune biennale.

Une exposition notable a été Portrait d’identité : Présomption moderne à l’Atelier Basfroi à Paris en 2018.

D’autres expositions notables ont eu lieu à la Ga-

Marlène Delcambre

Coffret La baigneuse Autoportraits, 2021.

Prix normal €850,00 Portfolio dans son coffret entoilé. À l’intérieur : un livre métallique et un tirage photographique sous le contrôle de l’auteur, signé, numéroté.

E.D 15 + 5 E.A. 36,50 x 25 cm

Éditions Zombrart, 2021.

Contact romane@zombrart.fr +33 01 75 57 09 87 +336 95 22 08 79

lerie 55Bellechasse à Paris et à la foire Frame Art à Bâle. Marlene Delcambre a notamment été exposée aux côtés de Niloufar Banisadr et Elodie Pierrat.

Marlene Delcambre est classée dans le Top 1.000.000 au niveau mondial.

Le meilleur classement de Delcambre était en 2022, le classement de l’artiste s’est amélioré au cours des 3 dernières années, avec le changement le plus spectaculaire en 2018.

Pour une illustration complète de la carrière de l’artiste depuis 2015, veuillez consulter le tableau des carrières sur la page des tendances. https://artfacts.net/artist/marlene-delcambre/698505 Marlène Delcambre est photographe de mode et artiste plasticienne.

Elle utilise la photographie, la vidéo et l’écriture comme support d’une narration de sa sensibilité dans le monde qui l’entoure.

Elle travaille principalement l’autoportrait et procède à une mise en scène à vocation analytique, teintée d’ironie, de poésie ou d’absurde.

Le sujet peut être une réalité constante ou un évènement qui nous traverse.

Le but étant de caricaturer, de dénoncer, ou de prendre le sujet avec dérision et légèreté avec comme principale velléité de faire sourire le spectateur et de l’émouvoir.

Pour elle, l’autoportrait n’est pas un dialogue entre l’artiste et lui-même, c’est un dialogue avec le spectateur.

La Baigneuse, Autoportraits.

Il n’y a plus d’eau et la mer est morte : Marlène illustre le problème du gaspillage de l’eau dans le monde

PALAZZI 22 VENEZIA

Photo ca’pesaro a figure féminine pensive semble suspendue dans une atmosphère raréfiée et gelée.

Le peintre se réfère à la tradition classique italienne grâce à son intérêt pour les anciens maîtres tels que Piero della Francesca, dont il a appris la composition formelle, presque géométrique.

Malgré le réalisme et la synthèse du cadre, l’œuvre transmet une saveur intime et rêveuse, voire mystérieuse.

L’artiste romain, inspiré par le cercle de Mario Broglio et ses voyages à Florence et à Venise, a également participé à la deuxième exposition du mouvement #Novecento en 1929, mais a toujours maintenu une position indépendante par rapport au groupe original soutenu par Margherita Sarfatti.

Auteur : Antonio Donghi Titre : Femme au café Année : 1931 Technique : Huile sur toile Galerie internationale d’art moderne Ca’ Pesaro

e réalisme magique, dans sa simplicité, est également le titre de l’exposition prévue au Palazzo Reale de Milan jusqu’au 27 février 2022, dont les commissaires sont Gabriella Belli et Valerio Terraroli.

Promu et produit par la Ville de Milan-Culture, Palazzo Reale et 24 ORE Cultura-Gruppo 24 ORE, ce projet d’exposition vise (selon une reconstruction philologique et historiographique précise du phénomène du Réalisme Magique) à faire découvrir aux visiteurs plus de quatre-vingts chefs-d’œuvre de ce mouvement artistique complexe et fascinant, avec une conception d’exposition du Studio Bellini.

REALISMO MAGICO una mostra a cura di Gabriella Belli e Valerio Terraroli

jusqu’au

27 Fèvrier 2022 Comune di Milano Cultura, Palazzo Reale e 24 ORE Cultura Gruppo 24 ORE catalogo di 24 ORE Cultura

Piazza del Duomo, 12 Milano T:+39 02 884 45 181

(lun-ven dalle 9 alle 16) c.mostre@comune.milano.it

PALAZZI 23 VENEZIA

Un nouveau regard sur le Mouvement, une nouvelle clé d’interprétation qui, trente ans après la dernière exposition milanaise sur le sujet organisée par Maurizio Fagiolo dell’Arco en 1986, Palazzo Reale offre à nouveau au public une occasion unique de faire le point sur une période historique et artistique (celle de l’entre-deux-guerres) qui a longtemps souffert d’une damnatio memoriae.

Ces dernières années, cependant, il a été progressivement redécouvert grâce à des études monographiques sur des artistes individuels qui ont réussi à maintenir son intérêt, et il fait maintenant l’objet d’un véritable courant de valorisation qui culmine, après trente ans d’étude ininterrompue, dans cette exposition chorale sur le réalisme magique.

C’est notamment grâce à la clairvoyance d’un grand marchand d’art et critique, Emilio Bertonati (19341981), à qui cette exposition entend rendre hommage et reconnaître comme il se doit, pour son intuition et son intelligence critique, que s’est constituée une collection privée emblématique de chefs-d’œuvre du réalisme magique, que cette exposition met particulièrement en valeur, en la présentant dans son intégralité pour la première fois au public milanais, avec d’autres œuvres provenant d’importantes collections et de musées.

Le parcours chronologique et philologique s’articule autour des chefs-d’œuvre italiens (suit page 24)

(suit de la page 23) de cette période spécifique, qui sont à leur tour mis en relation avec un certain nombre d’œuvres de la Neue Sachlickheit, la soi-disant “Nouvelle Objectivité” allemande, qu’Emilio Bertonati a été le premier à promouvoir et à introduire dans la culture italienne au début des années 1960 par le biais de la Galleria del Levante de Milan et de Munich.

Des comparaisons seront également faites avec le Novecento Italiano de Margherita Sarfatti, dont le réalisme magique se distingue, mais avec lequel il partage certaines personnalités artistiques comme Achille Funi, Mario Sironi et Ubaldo Oppi.

L’exposition est dédiée à Elena Marco, une journaliste cultivée et passionnée, une collectionneuse avisée et clairvoyante, qui a partagé le projet d’exposition et l’a toujours soutenu.

La définition du Réalisme Magique se réfère à un moment de l’art italien circonscrit, dans sa phase la plus créative et originale, en une quinzaine d’années, entre 1920 et 1935, représentant en substance le climat du retour au métier de peintre et une déclinaison spécifique d’un tempérament “néoclassique”, qui a des tangentes avec le goût déco dans sa spécificité italienne, mais aussi d’un “archaïsme du XVe siècle” raffiné et d’ambiances métaphysiques/réalistes ambiguës.

Dans le même temps, des termes spécifiques tels que réalisme, magie, métaphys-

ique, spectral, objectif, vrai, naturel et surréaliste sont liés à ce segment de l’art italien.

Sont exposées les œuvres très originales de Felice Casorati, comme le Ritratto di Silvana Cenni (Portrait de Silvana Cenni) de 1922, ainsi que les premières inventions métaphysiques de Giorgio de Chirico comme “L’autoreitratto” (Autoportrait) et “L’ottobrata “(Octobristmas) de 1924, mais aussi les propositions de Carlo Carrà, avec “Le figlie di Loth” (Les filles de Loth) de 1919, et de Gino Severini avec ses “Giocatori di carte) (Joueurs de cartes); tous proposent un “retour à l’ordre” original et entièrement italien.

Sur ce dernier concept de “retour”, il y a une récupération générale des valeurs plastiques de l’art du passé, de Giotto à Masaccio et Piero della Francesca, jusqu’à la formation d’un formulaire réaliste et magique spécifique que le visiteur retrouve dans les tableaux d’Antonio Donghi, Ubaldo Oppi, Achille Funi, Mario et Edita Broglio, un peintre raffiné dont on présente un nombre congru d’œuvres, et surtout Cagnaccio di San Pietro, avec son chef-d’œuvre Dopo l’orgia (Après l’orgie).

Cette forme est également reconnaissable dans certaines œuvres de Mario Sironi (dans l’exposition, son Allieva est présentée pour la première fois aux côtés de “L’architetto - Gli Amanti” d’Arturo Martini et comparée avec lui) et dans la phase réaliste-magique d’Achille Funi, comme l’extraordinaire Maternità.

La poignée de “réalistes magiques” croise les destins de “Novecento”, le groupe milanais créé par Margherita Sarfatti, mais surtout les expériences allemandes et autrichiennes.

PALAZZI 24 VENEZIA

L’OSTERIA DEI PITTORI

Photo palazzoreale

En effet, la réalité artistique italienne, bien caractérisée et riche en suggestions et en idées, n’est pas isolée, trouvant des contrepoints et des analogies significatifs, malgré la diversité des objectifs et des contextes culturels, avec la Neue Sachlickheit (Nouvelle Objectivité) allemande, elle-même divisée entre des domaines plus classiques et proches de la sensibilité italienne (les peintres munichois, tels que Heinrich Maria Davringhausen et Christian Schad) et des zones plus radicales et révolutionnaires (les artistes berlinois), mais aussi avec les réalismes émergeant en Hollande comme en Union soviétique, aux États-Unis comme en France, dans une reconquête générale de l’art comme mimésis de la réalité, mais inévitablement traversée par les angoisses existentielles et idéelles du XXe siècle.

L’exposition a donc, entre autres objectifs, celui de documenter cette relation substantielle avec la culture artistique allemande des années 1920 et du début des années 1930.

La structure chrono-philologique - le bloc principal de l’exposition - se greffe à certains endroits sur une lecture thématique : des portraits à la maternité et aux enfants, des nus féminins et de l’éros aux paysages, natures mortes et allégories.

Il s’agit d’une clé de lecture intéressante proposée au public, permettant au visiteur de saisir les nouvelles interprétations que le réalisme magique a apportées à certains genres traditionnels de la peinture. https://www.palazzorealemilano.it/mostre/realismo-magico

PALAZZI 25 VENEZIA

ANS LES E S PA C E S DE LA NUOVA PESA, À DEUX PAS DE LA PIAZZA DEL POPOLO, UN HOMMAGE EST RENDU À L’OSTERIA DEI PITTORI D’UGO PIRRO ET À LA COTERIE D’ARTISTES ET D’INTELLECTUELS QUI ONT CHANGÉ L’ITALIE DANS LES ANNÉES 1950 ET 1960.

ayer son repas... avec un dessin : une pratique de nombreux artistes qui a conduit les restaurants de toute l’Italie à mettre sur pied de grandes collections.

C’est précisément à cette tradition que l’exposition collective organisée à la Galleria della Nuova Pesa de Rome rend hommage, en consacrant une exposition entière aux dessins sur serviettes de table.

L’Osteria dei pittori (la taverne des peintres) est le nom de l’exposition conçue et organisée par Roberto Gramiccia : ce nom rappelle le livre du même nom d’Ugo Pirro et son atmosphère du milieu du siècle, informelle et intellectuelle à la fois.

Ce joyau littéraire raconte les événements qui se sont déroulés (suit page 26)

Giulia Giaume Traduit de l’italien https://www.artribune. com/arti-visive/arte-contemporanea/2022/01/roma-cinquanta-artisti-tovaglioli-ristorante/

L’AURORE DE G .RENI

(suit de la page 25) autour de la trattoria romaine des frères Menghi, située Via Flaminia, où se rencontraient les grandes personnalités culturelles et artistiques des années 1950 et 1960, en premier lieu Mario Mafai, mais aussi Giulio Turcato, Dorazio, Consagra, Scarpitta, Sanfilippo, Accardi, Leoncillo, Attardi et Fellini, Flaiano, Monicelli, Moravia et Penna.

Sur les nappes et les serviettes de table des Menghi, Mafai et les autres ont improvisé de petites œuvres d’art pour payer leur nourriture et leur boisson, un geste qui résume bien cet environnement créatif et affectueux, unique en son genre.

C’est précisément cet esprit que Gramiccia a voulu reproduire dans les espaces de Via del Corso - à deux pas de la Piazza del Popolo et de Via Flaminia où se trouvait la taverne - en impliquant pas moins de cinquante artistes dans une exposition ouverte au public jusqu’au 25 février 2022.

e 8 février sera présenté le résultat de la restauration de l’une des fresques les plus extraordinaires du XVIIe siècle, et pas seulement à Rome, “L’Aurora Pallavicini de Guido Reni.

L’œuvre a été peinte par le peintre bolonais en 1614 pour le Casino di Scipione Borghese, construit par le cardinal sur un projet de Giovanni Vasanzio sur les vestiges des thermes de Constantin au Quirinal, passé aux Pallavicini Rospigliosi en 1704 et communément appelé Casino dell’Aurora (à ne pas confondre avec le Casino dell’Aurora Boncompagni Ludovisi, qui tire son nom de l’Aurora de “Guercino” et qui est actuellement dans l’actualité pour une vente aux enchères).

La présentation de la restauration aura lieu en présence du ministre de la Culture Dario Franceschini, de la surintendante spéciale de l’archéologie, des beaux-arts et du paysage de Rome Daniela Porro, de la directrice de la galerie Borghese Francesca Cappelletti, du chef du département des peintures italiennes et françaises du Prado David García Cueto et des restauratrices Laura Cibrario et Fabiola Jatta.

Nous leur avons demandé d’expliquer les étapes de l’œuvre (commandée par la princesse Maria Camilla Pallavicini), ce qui a permis non seulement de travailler sur les points critiques de conservation de l’œuvre, mais aussi d’étudier sa technique d’exécution et son histoire au fil des siècles.

Quel était l’état de la fresque ?

Pourquoi a-t-il été décidé d’intervenir ?

PALAZZI 26 VENEZIA

Photo michelabassi

Après avoir effectué une série d’investigations préliminaires, dès le début de la restauration, l’état de conservation de la peinture murale s’est avéré plus critique qu’initialement estimé.

Ce qui semblait être le principal dommage ayant incité le client à décider d’intervenir, à savoir un blanchiment près du char d’Apollon, qui, vu d’en bas, aurait pu ressembler à la chute de la pellicule de peinture originale, s’est en fait avéré être une efflorescence saline due à la présence d’un ancien plâtre de restauration.

Cependant, nous nous sommes immédiatement rendu compte que les principaux problèmes de conservation ne concernaient pas tant le support mural que la pellicule picturale, dont les valeurs tonales d’origine avaient été altérées par des dommages qui masquaient la riche et brillante palette de Reni : la présence généralisée d’un dépôt superficiel consistant, les nombreuses repeintes altérées, souvent également présentes sur l’original, et la présence d’une couche protectrice altérée.

La fresque avait-elle déjà été restaurée ?

Bien que tous les guides et traités aient toujours décrit ce tableau comme étant en parfait état de conservation, nous avons pu identifier, au cours de notre travail, au moins trois restaurations majeures antérieures à la nôtre, qui se sont répétées environ tous les demi-siècles à partir de 1850. Les dates de ces restaurations ont été en partie déduites des informations d’archives que nous avons trouvées ; pour le reste, de nombreuses photographies historiques, des données objectives PALAZZI 27 VENEZIA

recueillies pendant la restauration et la mémoire historique de collègues restaurateurs nous ont aidés.

Le premier a probablement été réalisé vers 1849, lorsque le toit du Casino dell’Aurora a été touché par un boulet de canon tiré par l’artillerie française à la suite du soulèvement révolutionnaire.

C’est peut-être après ce dommage que 125 grappins en bronze ont été insérés dans le plâtre de la fresque afin de consolider et d’ancrer le plâtre endommagé au support.

Ces grappins, très peu visibles avant la restauration actuelle, avaient été placés dans la chape avec grand soin, en évitant soigneusement les visages et les carnations, ce qui témoigne d’un respect particulier pour le travail de l’artiste bolonais.

La deuxième grande restauration, rendue nécessaire par la présence de dégâts superficiels étendus, comme l’attestent les photographies historiques et certains documents d’archives, a probablement été réalisée entre 1923 et 1928.

Il est probable qu’au cours de cette deuxième intervention, neuf autres supports métalliques ont été insérés, qui étaient clairement visibles sur la surface peinte car ils étaient constitués de plaques métalliques ovoïdes qui recouvraient le film de peinture original. (suit page 28)

Photo lucafabiani

(suit de la page 27) On retrouve le même type de grappa au Casino dell’Aurora sur les peintures murales de Tempesta et Cherubino Alberti, juste en dessous de la fresque de Reni.

Grâce à notre collègue Carlo Giantomassi, nous avons pu dater la troisième restauration importante des années 1970 et l’attribuer à Luciano Maranzi qui, dans ces années-là, travaillait sur une autre fresque célèbre représentant le Char d’Apollon précédé d’Aurore, celle de Guercino dans le Casino Boncompagni Ludovisi.

Comment avez-vous noté l’intervention ?

Dès la phase de projet, nous avons commencé à rechercher des informations et du matériel photographique sur les restaurations précédentes, en proposant au client une campagne d’investigations visant à connaître les matériaux de peinture d’origine, la technique d’exécution et les produits de dégradation.

La première phase du projet, en attendant les résultats des investigations, a été consacrée à la réalisation d’une vaste campagne photographique et à la préparation de cartes, mises à jour au cours du projet. la technique utilisée, l’état de conservation et la présence d’humidité sur la surface peinte.

La superposition de ces informations a constitué un bon point de départ

Dans la photo de Luca Fabiani, les responsables de la restauration Mesdames Laura Cibrario e Fabiola Jatta

pour appliquer la méthode d’intervention la plus correcte, en tenant compte des produits d’altération et des pigments présents.

Le travail a duré quatre mois, de février à juin 2021, et a été réalisé avec l’aide de deux collègues, comme nous de l’Iscr, Michela Bassi et Martina Comis.

L’un des problèmes les plus critiques que nous avons dû résoudre était la présence d’un ancien fixateur altéré que, après plusieurs tentatives et discussions avec des collègues de l’Iscr et du Vatican, nous avons dû conserver car il était désormais irréversible.

La phase la plus longue, cependant, a sans doute été celle consacrée à la réintégration picturale de toutes les parties manquantes, des abrasions et des plâtres qui recouvraient les supports métalliques.

La restauration a-t-elle révélé des innovations stylistiques ou techniques dans la peinture de Reni ?

Guido Reni est un extraordinaire fresquiste, parfaitement capable d’utiliser la technique de la fresque, mais pour des raisons stylistiques et techniques, il a affiné sa peinture ici, diluant les pigments dans des liants de chaux ou de protéines et les appliquant, avec maestria, sur des surfaces sèches ou presque sèches.

Les analyses effectuées ont confirmé que la palette de l’artiste est principalement composée de couleurs compatibles avec la chaux, mais il existe également des pigments tels que le blanc de plomb, le jaunâtre, le lapis-lazuli et l’azurite qui, ne supportant pas la causticité de la chaux, étaient utilisés à sec, ajoutés à des liants protéiques.

PALAZZI 28 VENEZIA

Photo maurocoen

Le relevé effectué in situ n’a pas permis de retrouver les traces du système de report du dessin, mais il est probable que Guido Reni, grand dessinateur, ait reporté le dessin directement sur le plâtre, probablement à l’aide d’une équerre.

Lors de la restauration, nous avons également remarqué que les bordures entre les 23 giornate présents, plus un pour chacune des lunettes, étaient parfaitement coupées à ras, sans aucun chevauchement de l’enduit : cet expédient technique, ainsi qu’un lissage particulier de l’enduit, a permis à Reni d’obtenir une peinture murale ayant l’apparence d’une peinture mobile et d’accentuer son intention d’insérer une “peinture rapportée” dans le beau cadre en stuc.

Comment s’est passée votre relation avec le client ?

Stimulant et fructueux.

Avec sensibilité et passion, la princesse est restée en contact avec nous pendant toute la durée du chantier, consciente de l’importance de transmettre ce grand chef-d’œuvre au futur et du fait que le chantier de restauration est aussi le lieu privilégié pour connaître et étudier de près son histoire et son auteur.

L’exposition “Guido Reni à Rome. Il Sacro e la Natura”, qui ouvre ses portes le 1er mars à la Galleria Borghese, sous la direction de Francesca Cappelletti, met en lumière un Reni inédit en tant que peintre paysagiste.

L’exposition et la restauration sont-elles liées ?

Non, en fait, les deux événements ont été réunis par pur hasard.

PALAZZI 29 VENEZIA

Lorsque la princesse Pallavicini nous a appelés pour s’inquiéter de l’état de l’Aurore, nous n’avions absolument aucune idée qu’une exposition sur Guido Reni était en préparation, et nous n’en avons pas eu connaissance pendant les mois de restauration, en partie parce que la pandémie avait gelé de nombreux événements et communications connexes.

Après l’été, ayant appris l’existence de l’exposition, il m’a semblé que c’était une excellente occasion de faire coïncider les événements afin de mettre les informations recueillies pendant la restauration à la disposition des chercheurs qui visiteront l’exposition. https://www.ilgiornaledellarte.com/articoli/ un-aurora-lunga-23-giornate-affrescata-e-dipinta/ Du 1er mars au 22 mai 2022, la Galleria Borghese ouvrira l’exposition “Guido Reni à Rome. Il Sacro e la Natura”, la première d’une série d’expositions internationales consacrées au maître italien du XVIIe siècle.

L’exposition s’articule autour du tableau redécouvert de Reni, Danza campestre (1605 environ), qui est revenu dans la collection du musée il y a un an.

Appartenant à la collection du cardinal Scipione Borghese, mentionné dans d’anciens inventaires (suit page 30)

LA DANSE DE G .RENI

Photo gfalleriaborghese

(suit de la page 29) depuis le début du XVIIe siècle, vendu au XIXe siècle, d’abord dispersé, puis réapparu en 2008 sur le marché des antiquités de Londres sous la forme d’un Bolognais anonyme, le tableau, après des vérifications d’attribution appropriées, a été racheté par la Galerie en 2020.

En plus de représenter un ajout historique important au fonds du musée, sa présence dans les salles de la Pinacothèque aux côtés des autres tableaux de la collection souligne l’importance fondamentale de la commande Borghese pour Guido Reni et offre l’opportunité de réfléchir sur la relation du peintre avec les sujets ruraux et la peinture de paysage, qui jusqu’à présent ont été considérés comme “étrangers” à sa production.

Guido Reni à Rome.

Il Sacro e la Natura (Le Sacré et la Nature), à travers l’exposition de plus de 30 œuvres, tente de reconstituer (à partir de l’intérêt de Reni pour la peinture de paysage par rapport aux autres peintres travaillant à Rome au début du XVIIe siècle) les premières années du séjour de l’artiste à Rome, son étude passionnée de l’Antiquité et de la Renaissance, son étonnement devant la peinture du Caravage, qu’il connaissait et fréquentait, et ses relations avec ses mécènes.

L’exposition s’ouvre au rez-de-chaussée dans le grand hall d’entrée avec

quatre retables monumentaux : la Crucifixion de saint Pierre (1604-5), la Trinité avec la Madone de Lorette et le commissaire cardinal Antonio Maria Gallo (c.

1603-4), le Martyre de sainte Catherine d’Alexandrie (c. 1606) et le Martyre de saint Jean-Baptiste (c. 1606). a) et le Martyre de Sainte Cécile (1601) - qui montrent la capacité de l’artiste, déjà développée dans les années précédant son arrivée à Rome, à traiter ce type, à toucher l’âme par la solennité et la puissance de ses figures parfaites, et qui révèlent également beaucoup sur les relations de Reni avec ses mécènes : Paolo Emilio Sfondrato, Antonio Maria Gallo, Ottavio Costa et Pietro Aldobrandini.

Dans les salles adjacentes, des œuvres telles que le Massacre des Innocents (1611) et Saint Paul réprimande Saint Pierre pénitent (vers 1609) confirment combien la base de la peinture de Reni était dans le passé. ) confirment qu’à la base de la peinture romaine de Guido Reni, mais aussi de celle qui va un peu plus loin dans les années, comme Loth et ses filles et Atalante et Ippomène (1615-20), il y a une forte attirance pour le métier de sculpteur, démontrée par la position des corps dans l’espace, la concrétude tridimensionnelle des gestes, les expressions des visages qui, magistralement, fixent pour toujours une émotion spécifique.

Au premier étage, dans la seconde partie de l’exposition, des prêts généreux et les collections exceptionnelles du Musée permettent des parcours et des digressions autour du thème du paysage et de la dernière acquisition de la collection, la Danza Campestre *:

PALAZZI 30 VENEZIA

donc inchangé et permettra l’accès à l’exposition et à la collection permanente.

Photo maurocoen

https://galleriaborghese. beniculturali.it/exhibition/balliamo-guido-reni-a-roma-danza-e-paesaggio/

dans la Sala del Lanfranco, pour mettre en évidence la pratique de la peinture de paysage à Rome dans la première décennie du XVIIe siècle, sont exposés certains des locaux émiliens indispensables, du Paysage avec chasse au cerf de Niccolò dell’Abate au Festin champêtre d’Agostino Carracci (1584), quelques tableaux de Paul Bril faisant partie de la collection de la Galerie, et Paysage avec Ariane abandonnée et Paysage avec Salmace et Hermaphrodite (1606-8 c.). a), deux des six paysages avec des histoires mythologiques de Carlo Saraceni, qui faisaient autrefois partie de la collection Farnese, du Museo e Real Bosco di Capodimonte.

Il y a aussi quelques expériences tardives et littéraires de peintres bolonais, des quatre tondi de Francesco Albani - des paysages peints en 1621 pour Scipione Borghese et habités par des déesses et des nymphes - au Paysage avec Silvia et le Satyre (1615) de Domenichino provenant de la Pinacothèque de Bologne, preuve d’un intérêt qui s’est poursuivi dans les décennies qui ont suivi ces premiers moments intenses du siècle.

L’exposition est accompagnée d’un catalogue publié par Marsilio avec des textes de, entre autres, Daniele Benati, Raffaella Morselli et Maria Cristina Terzaghi ; une réinterprétation innovante de l’œuvre du Maître à travers une étude scientifique de Guido Reni en tant que peintre paysagiste.

Afin de permettre l’accès le plus large possible à l’exposition et de soutenir la consommation culturelle, la direction de la Galleria Borghese a choisi de ne pas appliquer de supplément au coût du billet, qui restera

voir les vidéos youtu.be/BX7D628fKkM youtu.be/9am8Bc8y6W0

PALAZZI 31 VENEZIA

*Apparue sur le marché des antiquités à Londres en 2008, elle a été attribuée à un artiste bolonais anonyme.

Après les premières hypothèses d’attribution, la main de Guido Reni a été reconnue, grâce également à l’identification du tableau dans les inventaires et les descriptions de la collection de Scipione Borghese.

Après son exposition à la TEFAF en mars 2020 à la galerie Fondantico, l’œuvre a été achetée par la Galleria Borghese, marquant ainsi la récupération exceptionnelle d’un tableau longtemps considéré comme perdu et son retour définitif en Italie.

La scène représente une fête champêtre : un bal, accompagné par la musique du luth et de la viole de gambe, organisé par un groupe de paysans, auquel assistent gracieuse, quelques dames et messieurs de la région.

Les personnages sont assis en cercle, dans une clairière parmi les arbres au bord de laquelle coule un ruisseau.

Au milieu, un jeune paysan invite une dame à ouvrir le bal. (suit page 32)

Photo gfalleriaborghese

(suit de la page 31) Et le spectateur jette un coup d’œil à la variété des attitudes des personnages : une dame qui s’ennuie un peu se tourne vers sa voisine, deux femmes s’occupent d’un enfant, le joueur de luth s’interrompt pour prendre une des flasques posées pour se rafraîchir sur la berge.

Le paysage vallonné est parsemé de châteaux, de fermes et d’une petite église.

Dans un détail du tableau, sur fond de ciel sombre et nuageux, le peintre semble vouloir démontrer son habileté : deux mouches se posent sur la surface de la toile, comme pour inciter le spectateur à les écraser.

La provenance documentée de ce tableau de la collection de Scipione Borghese et sa découverte permettent de clarifier l’importance fondamentale de la commande des Borghese pour Guido Reni.

Le Cardinal voulait faire de Reni son peintre de cour, le considérant, après la mort d’Annibale Carracci, comme l’artiste le plus important de la scène romaine.

La famille Borghèse, en la personne du Pape Paul V, lui confie les fresques de la Cappella Paolina de Santa Maria Maggiore et l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre, l’Aurore de l’actuel Casino Pallavicini-Rospigliosi, lorsque celui-ci était la première entreprise de construction et la première résidence

voir aussi https://www.raicultura.it/ storia/articoli/2021/12/ Guido-Reni-ebc634769158-41b8-90c153a4c4fa336e.html

du Cardinal Scipione Borghèse.

Plus d’une œuvre de l’artiste faisait partie de la collection, confirmant cette prédilection.

La Galerie possède encore une autre œuvre importante de Guido Reni, d’un type et d’un sujet complètement différents, Moïse avec les Tables de la Loi, de la période de maturité de l’artiste.

La familiarité de Reni avec la peinture de paysage était jusqu’alors presque inconnue : les sources n’en font aucune mention, alors que son évidence des grands genres de tonalité haute et idéale apparaît.

Le peintre s’est consacré à ce genre, bientôt abandonné, dans les premières années de son séjour à Rome.

La culture bolonaise des Carrache, et en particulier d’Annibale, et les échos des paysages de Nicolò dell’Abate sont encore à la base de la construction d’un tableau tel que la Danza campestre (Danse champêtre), datant de 1601-02. ette importante œuvre paysagère contribue ainsi à intégrer le parcours artistique et les différents domaines de recherche expérimentés par l’artiste bolognais.

Après son arrivée dans la Galerie et dès que possible, conformément aux décisions de réouverture des Musées, le tableau sera présenté au public dans le cadre d’initiatives qui éclairent son origine et sa place dans le contexte romain du début du XVIIe siècle. https://galleriaborghese.beniculturali.it/il-dipinto-danza-campestre-di-guido-reni-ritorna-a-fare-parte-della-collezione-del-cardinale-scipione-borghese/

PALAZZI 32 VENEZIA

Photo Ewa Juszkiewicz

8 %.

Ce pourcentage est encore faible, mais il reflète clairement un changement en cours, stimulé par les nouvelles générations qui battent des records à un rythme plus élevé que leurs prédécesseurs.

En témoigne la vente aux enchères d’art contemporain et du XXe siècle de Phillips le 17 novembre dernier à New York où les meilleures performances ont été réalisées par des femmes à commencer par Shara Hughes qui, avec “ Inside Outside “ (2015), a généré un nouveau record personnel de 1 482 000 dollars contre une estimation de 250 000 à 350 000 dollars.

L’huile sur lin de l’Américaine Emily Mae Smith, “Feast and Famine” (2018), a également bondi d’une estimation de 200 à 300 000 dollars à 1 361 000 dollars.

La course des artistes émergents s’est poursuivie avec “My Umbrella has a Nourishing Disguise” (2018) de l’artiste noire britannique de moins de 30 ans, Jadé Fadojutimi qui, d’une estimation de 150-200 000 dollars, a atteint 700 000 dollars (877 000 dollars avec les commissions).

L’œuvre “Unititled” de Cecily Brown s’est vendue à plus de 6 millions de dollars, tandis que l’œuvre “European Ego Ideal” d’Avery Singer a dépassé les 4 millions de dollars.

EWA JUSZKIEWICZ

u cours des vingt dernières années, le pourcentage du chiffre d’affaires provenant de la vente d’œuvres d’art produites par de jeunes artistes a doublé, passant de 4 % à

PALAZZI 33 VENEZIA

De même, “Girl in Blue” (2013) d’Ewa Juszkiewicz a également généré un nouveau lot de tête de 580 000 $ (730 800 $ avec les commissions), bien au-dessus de l’estimation de 80-120 000 $.

Ewa Juszkiewicz réalise principalement des portraits de femmes qui font référence à des œuvres célèbres du début de l’ère moderne, principalement flamandes.

La seule différence avec les originaux réside dans la façon dont les visages des protagonistes sont présentés.

Juszkiewicz les déforme et les cache derrière de grands bouquets de fleurs, de plantes et d’insectes, des masques tribaux ou des tissus drapés.

Les peintures de Juszkiewicz évoquent un effet perturbateur et un sentiment d’incertitude qui rappelle la liberté de création d’Arcimboldo.

Il s’agit de véritables déguisements, dans une tradition bien connue de l’art du XXe siècle, qui va d’Alberto Savinio à Luigi Ontani en passant par Yasumasa Morimura et Gillian Wearing.

Mais c’est surtout l’univers transformiste de Cindy Sherman avec sa série “History Portrait” (1988-90) qui représente un point de référence pour l’artiste polonais.

Il en résulte des tableaux surréalistes et inquiétants qui transmettent à l’observateur un sentiment grotesque d’étouffement, (suit page 34)

Photo Ewa Juszkiewicz

(suit de la page 33) dénonçant le piège dans lequel, pendant de nombreux siècles, les femmes ont vécu, cachées derrière des poses canoniques qui ne laissaient aucune place à leur personnalité.

Ewa Juszkiewicz, née en 1984, est née et a grandi dans la ville polonaise de Gdansk.

En 2009, elle a obtenu une maîtrise en beaux-arts à l’Académie des beaux-arts de la ville et a poursuivi ses études par un doctorat à l’Académie des beaux-arts de Cracovie.

Depuis 2010, elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, principalement en Pologne, et depuis 2016, elle a atterri en Amérique, exposant son travail à Frieze New York.

Ses œuvres ont été exposées dans des musées et institutions tels que le musée d’art contemporain de Cracovie, la Kunsthalle de Bratislava et le musée national de Pékin, et ses œuvres font partie de manière permanente de collections publiques en Pologne, comme le musée d’art moderne de Varsovie, le musée national de Gdansk et la Galeria BWA. Dans ses recherches, l’artiste polonaise traite le corps et la tête de la femme de manière presque sculpturale, assemblant des représentations précises de cheveux, de feuilles et de tissus pour former des créatures hy-

brides dans lesquelles les mondes de la nature et des sens s’entremêlent avec des images et des symboles légendaires.

Cette production, commencée en 2011, suscite une attention croissante sur le marché primaire, notamment depuis que l’artiste a rejoint l’écurie de Gagosian, l’une des plus importantes galeries au monde.

Ses œuvres atteignent des prix élevés, entre 50 et 130 000 euros, avec une augmentation exponentielle par rapport à il y a trois ans.

Outre Gagosian, l’autre galerie avec laquelle Ewa Juszkiewicz travaille est Almine Rech, avec des bureaux à Paris, Bruxelles, Londres, New York et Shanghai, qui lui a consacré une vaste exposition personnelle à Paris en septembre 2021.

Cependant, les premières œuvres de cette série ne sont apparues sur le marché secondaire qu’en 2021 et les ventes aux enchères de l’artiste jusqu’en 2020 ont été bien différentes.

Il n’y a eu que 4 soumissions de 2017 à 2020 qui ont généré un total de 7 510 $.

Les premiers portraits déformés sont arrivés sur le marché secondaire dans la première moitié de 2021, lorsque, en partie grâce au soutien de Gagosian, son travail a commencé à être recherché par un cercle international de collectionneurs.

Alessia Zorloni https://www.ilgiornaledellarte.com/articoli/il-termometro-del-mercato-ewa-juszkiewicz/138120.html PALAZZI 34 VENEZIA

Photo juliemehretu

JULIE MEHRETU

usqu’au 8 août, le Whitney Museum de New York accueille une grande rétrospective consacrée à Julie Mehretu (Addis Abeba, 1970), une artiste majeure de la scène new-yorkaise.

Connue surtout pour ses compositions abstraites, Julie Mehretu a souvent décrit ses peintures comme des cartes de non-lieux qui représentent la rapidité et la fragmentation de la vie contemporaine.

En effet, ses immenses toiles évoquent des paysages urbains et des vues architecturales de villes imaginaires ou, pour être plus précis, des assemblages fictifs de métropoles réelles.

Née en Éthiopie mais élevée dans le Michigan, Julie Mehretu a étudié à l’université Cheik Anta Diop de Dakar, au Sénégal, et a obtenu en 1997 une maîtrise en beaux-arts de la Rhode Island School of Design.

Poétique.

Dans ses grandes toiles, Julie Mehretu crée de nouvelles narrations en utilisant une multitude de sources, notamment des photographies d’archives, des grilles d’urbanisme, des bandes dessinées, des calligraphies chinoises et japonaises, des graffitis, de l’art moderniste et de l’architecture comme point de départ. Cependant, l’artiste ne se limite pas à la répétition des faits, mais pousse les images dont elle s’inspire jusqu’aux limites extrêmes de l’abstraction, les rendant méconnaissables par l’application de plusieurs couches de peinture et la superposition de rendus architecturaux, de formes géométriques et de marques de crayon, de stylo et d’encre.

PALAZZI 35 VENEZIA

Les tableaux, semblables à d’immenses grilles urbaines, désorientent le spectateur par un trait puissant et frénétique, fondé sur le désir de transmettre un récit personnel, presque photojournalistique, de la ville contemporaine.

Aux enchères et dans la galerie.

Les œuvres de Julie Mehretu circulent régulièrement sur le marché secondaire depuis 2003.

Depuis lors, l’artiste a généré environ 48 millions de dollars, dont plus de 45 % au cours de la période triennale 201315.

Le prix moyen d’une de ses œuvres est d’environ 300 000 dollars, mais ses prix ont été très volatils avec une forte baisse des ventes (-92%) entre 2013 (9,5 millions de dollars) et 2017 (755 000 dollars) suivie d’une reprise en 2019, année de sa participation à la 58e. Exposition internationale d’art de la Biennale de Venise, dirigée par Ralph Rugoff.

Cette année-là, Sotheby’s à Hong Kong a établi le record des ventes aux enchères de l’artiste en vendant “Black Ground (Deep Light)”, une grande œuvre de 2006 (techniques mixtes 183x244 cm) pour 4 713 356 dollars.

Les œuvres les plus recherchées sur le marché sont des peintures du début des années 2000 dans lesquelles les perspectives, les plans et les couches (suit page 36)

Photo damehelenmirrenfansgroup

DAME HELEN LYDIA MIRREN

(suit de a page 35) se multiplient pour dépeindre l’idée d’une métropole contemporaine en perpétuel mouvement.

Cependant, la production de Julie Mehretu est également accessible à ceux qui ne sont pas prêts à payer des prix aussi élevés.

En effet, si l’on regarde la répartition du nombre de lots vendus par tranche de prix, on constate qu’une grande partie des œuvres vendues aux enchères ont atteint moins de 50 000 $ (109 œuvres, soit 67% des lots) même si le haut de gamme, c’est-à-dire entre 500 000 et 5 millions de dollars (12,4% des lots vendus), représente l’essentiel des ventes (87% du total).

Les œuvres récentes se vendent entre 40 000 et 350 000 dollars, selon le format et la complexité de la composition. Une œuvre telle que “Six Bardos : Last Breath” (aquatinte, 118,7x177,2 cm) de 2018 atteint 58 000 dollars chez Marian Goodman’s, tandis qu’une œuvre plus grande de la même année comme “Six Bardos : Transmigration” (aquatinte, 252,1x189,9 cm) nécessiterait un investissement de 175 000 dollars.

Julie Mehretu vit et travaille à New York et est représentée par White Cube (Londres) et la galerie Marian Goodman (New York). À Berlin, elle travaille avec Carlier Gebauer et la galerie Berggruen.

ame Helen Lydia Mirren, née Mironoff dite Helen Mirren (Londres, 26 juillet 1945), est une actrice britannique naturalisée aux Etats Unis d’Amerique.

Elle a remporté un Academy Award, trois Golden Globe Awards, quatre BAFTA Awards, cinq Screen Actors Guild Awards, un Critics’ Choice Award, quatre Emmy Awards et un Tony Award.

L’une des actrices de cinéma les plus appréciées, elle a été active pendant quatre décennies au théâtre (en particulier le théâtre shakespearien), à la télévision et au cinéma.

Mirren a remporté le premier de ses nombreux Emmys en 1993 pour son interprétation de Jane Tennison dans la célèbre série télévisée Prime Suspect (19912006). Elle est l’une des rares actrices de l’histoire du cinéma à avoir remporté deux Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes, en 1984 pour “Cal” et en 1994 pour “La folie du roi George”.

Pour son interprétation d’Elizabeth II du Royaume-Uni dans The Queen (2006), elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice, le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique, un BAFTA, un Critics’ Choice Award, un Screen Actors Guild Award et une Coppa Volpi au Festival du film de Venise.

Elle a joué dans un certain nombre d’autres films importants, notamment “2010 : l’année du contact “(1984), “Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant” (1989), “Tuer Mme Tingle” (1999), “Gosling “(1999) et “The New York Times” (2010). “Tingle

PALAZZI 36 VENEZIA

Photo gettyimages

(1999), “Gosford Park” (2001), “Calendar Girls” (2003), “The Last Station” (2009), “Red” (2010), “Hitchcock” (2012), “Love, Cooking and Curry” (2014), “Woman in Gold” (2015), “The Last Word - The True Story of Dalton Trumbo” (2015) et “The Right to Kill “(2016), “The Leisure Seeker” (2017) The Good Liar (2019).

En 2013, elle reprend le rôle de la reine Elizabeth II dans la pièce “The Audience”, pour laquelle elle remporte un Tony Award, un Drama Desk Award et un Olivier Award de la meilleure actrice.

En 2020, elle a reçu l’Ours d’or pour l’ensemble de sa carrière lors du 70e Festival du film de Berlin.

Helen Mirren est née à Chiswick (district de Hounslow, Grand Londres) en 1945, deuxième d’une fratrie de trois enfants, d’un père russe, Vasily Petrovič Mironov (1913-1980) et d’une mère anglaise, Kathleen Rogers (1909-1980).

Son grand-père paternel, Pyotr Vasilievich Mironov, était un noble, un colonel de l’armée tsariste et un diplomate, qui se trouvait à Londres en 1917 pour négocier avec le gouvernement britannique la fourniture d’armements à l’Empire russe : à la suite de la révolution d’octobre, il a décidé de ne pas retourner dans son pays et de rester en Grande-Bretagne avec sa famille.

Parmi les ancêtres d’Helen Mirren figure le général Mikhail Kamensky, héros des guerres napoléoniennes. Vasily Mironov a été altiste dans l’orchestre philharmonique de Londres jusqu’au début de la SePALAZZI 37 VENEZIA

conde Guerre mondiale ; après 1945, il a travaillé comme chauffeur de taxi et moniteur d’auto-école avant de devenir fonctionnaire au ministère britannique des transports.

Dans les années 1950, il anglicise son nom en Basil et change son nom de famille en Mirren.

Kathleen Rogers, née dans la banlieue londonienne de West Ham, était l’avant-dernière des 14 enfants d’un boucher, lui-même fils du fournisseur de viande de la cour de la reine Victoria.

Malgré ses origines aristocratiques et les fréquentations royales de ses ancêtres, Helen Mirren n’a jamais caché ses sentiments antimonarchistes, également dus à son milieu familial, une opinion réitérée lors d’une interview dans laquelle elle a déclaré s’être toujours demandée si ses parents s’attendraient un jour à la voir incarner la reine Elizabeth (dans le film The Queen).

Helen Mirren a fréquenté un lycée catholique de jeunes filles, St. Bernard’s à Southend-on-Sea et, après avoir obtenu son diplôme, elle a suivi les cours d’art dramatique de l’université Middlesex à Londres. À 18 ans, après une audition réussie, elle est acceptée au National Youth Theatre (NYT) et à 20 ans (1965), elle obtient son premier rôle, celui de Cléopâtre, dans une production (suit page 38)

Photo damehelemirrenfansgroup

(suit de la page 38) de la pièce shakespearienne “Antony and Cleopatra“ produite par le NYT et présentée au Old Vic de Londres.

Cette performance lui vaut également son premier contrat avec l’impresario Al Parker, qui la présente à la prestigieuse Shakespearean Theatre Company dans le rôle de Castiza dans l’adaptation de Trevor Nunn de The Revenger’s Tragedy (1966), puis dans le rôle de Cressida dans Troilus and Cressida de Shakespeare (1968) et, en 1971, dans le rôle éponyme de la pièce Miss Julia d’August Strindberg.

De 1972 à 1974, Helen Mirren a également travaillé en dehors du Royaume-Uni, participant au projet expérimental Conference of the Birds de Peter Brook (Afrique du Nord et États-Unis), avant de rentrer chez elle pour jouer Lady Macbeth. À ce stade de sa carrière, qui comprend déjà des rôles au cinéma, Helen Mirren travaille également sur scène dans des œuvres modernes et contemporaines : en septembre 1975, au Royal Court de Chelsea, elle incarne la rock-star Maggie dans Teeth “n” Smiles de David Hare (un rôle qui, repris en 1976 au Wyndham’s, un théâtre du West End, lui vaut le prix de la critique pour la meilleure actrice britannique de l’année). Toujours en 1975, en novembre, elle

joue le rôle de Nina dans “La Mouette“de Tchekhov et, en 1976, celui d’Ella dans la pièce de Ben Travers “The Bed Before Yesterday” ; elle revient à Shakespeare en 1977 avec une représentation des trois parties d’”Henri VI” (mise en scène par Terry Hands) dans laquelle elle incarne la reine Marguerite d’Anjou et, surtout, avec une interprétation acclamée de la novice Isabella dans “Mesure pour mesure” (1979).

Les années 80 voient Helen Mirren intensifier son activité cinématographique, pour laquelle elle s’installe à Hollywood pour un temps : elle revient à Londres en 1989 pour jouer la première nationale de la pièce Two-Way Mirror. À ce moment-là, l’auteur de la pièce, le dramaturge américain Arthur Miller, voyant la performance de Mirren, a déclaré : “Ce que j’aime chez les acteurs anglais, c’est qu’ils n’ont pas peur de montrer leurs émotions”.

Jusqu’en 1994, malgré sa longue carrière théâtrale, Helen Mirren était plus connue en tant qu’actrice de cinéma : le grand public l’a découverte en tant qu’actrice de théâtre cette année-là lorsque, à l’Yvonne Arnaud Theatre de Guildford, elle a joué le rôle de Nataliya Petrovna dans la pièce d’Ivan Turgenev “Un mois à la campagne”, aux côtés de John Hurt (son beau Ratikin) et du presque nouveau venu Ralph Fiennes (pour sa deuxième expérience sur scène, dans le rôle du jeune Belijaev).

Le critique John Thaxer a dit d’elle qu’”au lieu d’une Natalija qui s’ennuie et qui gâche son été dans des pePALAZZI 38 VENEZIA

tites robes ridicules, Helen Mirren, vêtue d’une tenue éblouissante, est une femme qui laisse sans rechigner son cœur, qui bat pour le jeune professeur de son fils, guider ses actions et briser la routine domestique...

Avec ses épaules douces et nues, elle se sent libre de se lancer dans une déclaration d’amour magique et onirique.

La pièce a été portée à Broadway l’année suivante et Helen Mirren a reçu une nomination aux Tony Awards pour son interprétation.

Une autre nomination a eu lieu en 2002 pour la pièce “Danse macabre de Strindberg” (avec Ian McKellen et répétée pendant les jours d’attaque des tours jumelles, comme Mirren elle-même le rappelle dans son autobiographie “In the Frame”, 2007).

Après un intermède malheureux avec une nouvelle interprétation d’Antony and Cleopatra (avec Alan Rickman dans le rôle d’Antony) en 1998, Helen Mirren a retrouvé des performances beaucoup plus convaincantes en 2000 avec la pièce de 1957 de Tennessee Williams, The Descent of Orpheus ; enfin, à partir de 2003, elle a connu un grand succès dans la pièce d’Eugene O’Neill, Mourning Befits Electra. En 2013, elle est retournée dans le West End pour incarner Elizabeth II dans le drame politique The Audience de Peter Morgan ; pour sa performance, Helen Mirren a remporté le Laurence Olivier Award de la meilleure actrice. En 2015, elle revient à Broadway avec The Audience, pour lequel elle remporte le Tony Award de la meilleure actrice vedette dans une pièce de théâtre.

PALAZZI 39 VENEZIA

Le travail cinématographique d’Helen Mirren a commencé en 1967 avec “Herostratus” de Don Levy.

Jusqu’aux années 80, elle participe à peu de films en raison de son activité parallèle sur scène, mais elle est présente dans des productions de réalisateurs célèbres comme “The Age of Consent” de Michael Powell, “Wild Messiah” de Ken Russell; elle joue dans l’adaptation pour le grand écran de “Signorina Giulia”, déjà montée au théâtre (1972) ; ensuite, elle travaille pour Tinto Brass dans “Caligula” aux côtés de Malcolm McDowell (1979) et dans le dernier film de Peter Sellers, “La conspiration diabolique du docteur Fu Manchu” (1980).

En 1980, elle apparaît avec Bob Hoskins dans “Vendredi maudit”, l’année suivante elle est la fée Morgane dans “Excalibur”(1981) ; en 1984, en “2010 - L’année du contact”, elle joue en russe le rôle du commandant de la station spatiale soviétique.

Une grande partie de la production cinématographique d’Helen Mirren se concentre à partir de la fin des années 1980, avec des performances emblématiques telles que le rôle d’une épouse dans “Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant “(1989) de Peter Greenaway ; il ne manque pas également une veine (suit page 40)

Photo l’oreal

(suit de la page 39) d’érotisme sophistiqué, à Venise dans “Courtesies pour les invités”, où Mirren, aux côtés de Christopher Walken, se livre à un jeu de séduction avec le jeune couple formé par Rupert Everett et Natasha Richardson.

Le film “Monteriano Dove gli angeli n’osent pas mettre pied” de 1991, avec Helena Bonham Carter, se déroule également en Italie.

Parmi les autres productions notables, citons “The Madness of King George” (qui lui a valu sa première nomination pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle aux Oscars 1995) ; “If You Love Me...”(1997) de Sidney Lumet, dans lequel elle traite de l’euthanasie, et la comédie noire “Killing Mrs. Tingle” (1999).

En 2001, Robert Altman la dirige dans Gosford Park avec un groupe d’autres actrices britanniques, ce qui lui vaut une deuxième nomination pour le meilleur second rôle féminin aux Oscars 2002.

Son succès est confirmé par “Calendar Girls “(2003), dans lequel elle joue une histoire vraie et se fait photographier nue pour une œuvre de charité.

Enfin, The Queen (2006), réalisé par Stephen Frears ; son interprétation de la reine Elizabeth II dans les jours qui ont suivi la mort de la princesse Diana lui a valu l’Oscar 2007

de la meilleure actrice dans un rôle principal.

En 2007, Helen Mirren a joué dans “Le mystère des pages perdues - Trésor national”. À partir de 2009, elle joue dans plusieurs films, dont “State of Play”, “The Last Station”, “Red” et la suite de 2013, “Red 2”.

En 2010, elle a pris part au thriller d’espionnage “The Debt”, réalisé par John Madden, où elle joue le rôle d’un jeune agent du Mossad envoyé à Berlin-Est dans les années 1960 pour capturer un ancien médecin nazi qui a mené des expériences médicales dans les camps de concentration.

Elle a partagé son rôle avec Jessica Chastain, qui a interprété le personnage à différentes étapes de sa vie.

Les deux femmes ont travaillé ensemble avant le tournage pour affiner la voix et les manies du personnage et les rendre cohérentes.

En 2012, elle a joué le rôle d’Alma Reville, épouse du réalisateur Alfred Hitchcock, “dans Hitchcock”.

En 2017, elle joue aux côtés de Donald Sutherland dans le film “Ella & John - The Leisure Seeker”, réalisé par le réalisateur italien Paolo Virzì, présenté en compétition à la 74e Mostra de Venise.

Pour son rôle d’Ella Carson, dans cette aventure tragicomique sur la route d’un couple de personnes âgées dans un vieux camping-car, Mirren a été nommée pour la meilleure actrice aux Golden Globes.

Le film est sorti en Italie sous le titre “Ella et John”.

En 2018, elle joue dans le film “The Widow Winchester”, dont l’action se déroule en 1923, où elle joue le PALAZZI 40 VENEZIA

rôle de l’héritière Sarah Pardee Winchester, une femme hantée par les fantômes de personnes tuées avec des armes fabriquées par sa famille.

Helen Mirren a joué depuis le début de sa carrière artistique plusieurs rôles dans des productions télévisées, pour lesquelles elle a également reçu des récompenses importantes telles que les BAFTA de la meilleure actrice pendant trois années consécutives, l’Emmy et le Golden Globe, bien que les rôles pour lesquels elle est le plus connue soient ceux de l’inspectrice en chef Jane Tennison dans la série “Prime Suspect” (19912006), et de la reine Elizabeth I dans la mini-série du même nom, “Elizabeth I” (2005) pour Channel 4.

Elle s’est également essayée à la réalisation à une occasion, dans le film “On the Edge”, pour lequel elle a réalisé (tout en jouant un rôle mineur) l’épisode “Happy Birthday” (1991).

En 2021, elle a présenté “Harry Potter - Le tournoi des maisons de Poudlard”, un jeu télévisé où les maisons de Poudlard, Gryffondor, Serpentard, Serdaigle et Poufsouffle, s’affrontent.

Au cours de sa carrière, Helen Mirren a incarné quatre souveraines anglaises : Marguerite d’Anjou au théâtre, Elizabeth I à la télévision, et Charlotte de Mecklembourg et Elizabeth II au cinéma.

Helen Mirren est mariée depuis le 31 décembre 1997 au réalisateur américain oscarisé Taylor Hackford, son compagnon depuis 1986, qu’elle a rencontré sur le tournage du film Midnight Sun. Il s’agit du premier mariage de l’actrice et du troiPALAZZI 41 VENEZIA

sième de Hackford ; le couple n’a pas eu d’enfants.

Outre l’Oscar, Helen Mirren a remporté de nombreux prix pour ses performances.

Pour “The Queen”, elle a notamment remporté les prix BAFTA et SAG de la meilleure actrice, ainsi que le Golden Globe et la Coppa Volpi de la meilleure actrice au 63e Festival du film de Venise.

D’autres récompenses lui ont été décernées pour ses performances dans “Prime Suspect” et “Elizabeth I”.

Enfin, pour The Queen, elle a reçu le Critics’ Circle Award, qui lui a été remis le 10 avril 2007.

Le 5 décembre 2003, Helen Mirren a reçu le titre de Dame de Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique.

En septembre 2007, elle a publié son autobiographie, “In the Frame : My Life in Words and Pictures”.

Elle possède une ferme à Tiggiano, dans les Pouilles, et parle italien.

En 2021, elle a participé au clip de la chanson “La vacinada” de Checco Zalone en soutien à la campagne de vaccination contre le COVID-19, tandis qu’en octobre de la même année, elle a été nommée ambassadrice de l’université de Salento. www.helenmirren.com/ https://londonist. com/2016/04/the-regalbest-and-dirty-worst-ofdame-helen-mirren

Photo manray cortesycentregeorgepompidou

rieuses que sont les passeports, les reçus de prêt et les fiches de catalogue.

Les premières études, esquisses et notes écrites pour des œuvres qui allaient bouleverser le monde de l’art, telles que “Nu descendant un escalier, n° 2” (1912) et “Le grand verre” (1923), abondent.

Les photographies de Duchamp debout derrière les panneaux de verre d’une galerie et assis à côté de “Fountain” dans un recoin austère sont excellentes en soi.

Il en est de même d’une photographie qui nous offre une fenêtre sur l’atelier de Duchamp situé au 33 West 67th Street entre 1917 et 1918, meublé d’une roue de bicyclette posée à l’envers sur un tabouret.

La roue de bicyclette est aujourd’hui perdue, mais elle est souvent considérée comme un précurseur des Readymades de Duchamp, qui remettaient en question la distinction entre l’art et la vie en proposant des objets trouvés comme art.

Duchamp était un amateur de cigares cubains, et le portail donne 22 résultats pour le terme “cigare”, qui montrent l’artiste posant, lisant, s’allongeant et interviewant avec un cigare à la main.

Le terme “échecs” donne 170 résultats, dont sa carte de membre de la Fédération américaine des échecs, un jeu d’échecs de poche qu’il a conçu pour une exposition qu’il a coorganisée et qui s’intitule “The Imagery of Chess”, ainsi que des photographies de lui jouant à ce jeu.

“Le portail de recherche Duchamp fait écho aux voyages intercontinentaux de l’artiste, à sa vie, ses amitiés, ses œuvres d’art, ses amours et ses parties d’échecs”, a déclaré dans un communiqué Antoine Monnier, responsable de l’Association Marcel Duchamp qui représente la succession de l’artiste.

Duchamp est né à Blainville-Crevon, en Normandie, PALAZZI 42 VENEZIA

MARCEL DUCHAMP

e nouveau portail de recherche Duchamp a été mis en ligne lundi dernier, grâce à un partenariat de sept ans entre le Philadelphia Museum of Art (PMA), l’Association Marcel Duchamp et le Centre Pompidou.

Il accueille 18 000 documents numérisés et près de 50 000 photographies liés à la vie et à l’œuvre de Marcel Duchamp, dont l’urinoir en porcelaine blanche “readymade” “Fountain” (1917) est largement considéré comme l’une des œuvres d’art moderne les plus influentes.

Les documents éphémères numérisés constituent un registre exhaustif des vestiges matériels de la vie d’un illustre artiste du XXe siècle, depuis les annonces d’exposition et la correspondance avec des artistes, des personnalités littéraires et des mécènes célèbres jusqu’aux traces administratives peu glo-

Photo courtesyarchivesmarcelduchamps

en France, en 1887, dans une famille portée sur la musique et les arts.

Les peintures et gravures de son grand-père Émile Frédéric Nicolle parsèment les murs de la maison, et la famille joue régulièrement aux échecs, lit et fait de la musique ensemble.

Deux frères aînés, Jacques Villon et Raymond Duchamp-Villon, et une sœur cadette, Suzanne Duchamp-Crotti, deviendront eux aussi des artistes, et les œuvres de Marcel sont parfois exposées à leurs côtés.

Au début de l’âge adulte, Marcel et son frère Jacques organisent un salon dans la maison de Jacques à Puteaux, réunissant une cohorte d’artistes cubistes, de poètes et d’écrivains.

C’est à cette époque que Duchamp achève sa première grande toile, “Nu descendant un escalier, n° 2”, et l’expose lors d’une exposition cubiste à Barcelone en 1912.

Lorsqu’elle est ensuite exposée à New York lors du sensationnel “Armory Show” en 1913, qui présente une variété de styles associés à l’avant-garde européenne, elle provoque scandale et controverse.

“Prenez le tableau qui, pour une raison quelconque, s’appelle ‘ ‘A Naked Man Going Down Stairs,’”, a déclaré l’ancien président Theodore Roosevelt dans les Perspectives en 1913, explorant apparemment une seconde carrière de critique d’art.

Il y a dans ma salle de bains un très bon tapis Navajo qui, selon toute interprétation correcte de la théorie cubiste, est un tableau bien plus satisfaisant et décorPALAZZI 43 VENEZIA

atif”, poursuit Roosevelt.

“Maintenant, si pour une raison impénétrable, il convenait d’appeler ce tapis une image, disons, ‘Un homme bien habillé montant une échelle’, le nom correspondrait aux faits tout aussi bien que dans le cas de l’image cubiste de ‘l’homme nu descendant les escaliers’”.

La citation est citée dans un article sur une exposition de 1963 commémorant le 50e anniversaire de l’Armory Show, qui est conservée dans le nouveau portail.

En 1915, Duchamp immigre à New York et se trouve positivement étourdi.

Un journaliste du New York Herald Tribune note l’intérêt de l’artiste pour tout ce qui va de “la comédie musicale à Coney Island”, et s’extasie devant la tenue vestimentaire de Duchamp, sa beauté et ses “cheveux blonds et bouclés”.

Duchamp lui-même se plaignait de la perfection et de l’ordre de Paris, préférant trouver en Amérique “un peuple qui aspire, qui cherche, qui essaie de trouver quelque chose.”

Son évaluation comparative du paysage artistique de chaque ville permet de comprendre pourquoi il était si désireux de déménager : “Si seulement l’Amérique se rendait compte que l’art de l’Europe est fini (mort) et que l’Amérique est le pays de l’art de l’avenir, au lieu d’essayer de baser (suit page 44)

Photo manray cortesycentregeorgepompidou

(suit de la page 43) tout ce qu’elle fait sur les traditions européennes!”.

Duchamp s’est rapidement fait des amis à New York, notamment les collectionneurs et mécènes Walter et Louise Arensberg, qui légueront leur collection (comprenant de nombreuses œuvres de Duchamp) au PMA. Au fil des décennies, d’autres amis se sont joints à lui, notamment Man Ray, qui a beaucoup photographié Duchamp, l’écrivain et poète surréaliste André Breton, le compositeur expérimental John Cage, l’écrivain dada Henri-Pierre Roché et l’écrivain de Los Angeles Eve Babitz, qui a été photographiée en train de jouer aux échecs, nue, avec Duchamp.

En 1918, Duchamp a renoncé à la peinture et, dans les années 1920, il s’est retiré du monde de l’art.

Son rejet de la scène artistique ne l’empêche pas de continuer à créer. À l’insu de tous, à l’exception de sa femme, il a commencé à travailler sur “Étant donnés” en 1946 en secret et a continué à travailler sur l’œuvre pendant deux décennies, l’achevant en 1966.

Un vaste ensemble de notes, de photos, d’études et même un certificat d’assurance pour l’œuvre sont consultables sur le portail telle la carte de score d’une partie d’échecs entre Man Ray et Marcel Duchamp, avril 1921 (avec l’aimable autorisation du

Centre Pompidou) Monnier précise dans un communiqué que le portail est “définitivement inachevé”, ce qui suggère qu’il pourrait continuer à s’étendre.

Soutenu par une subvention du National Endowment for the Humanities, le DRP est inhabituel par la rigueur de ses descriptions au niveau des documents.

L’archiviste Marge Huang, qui a passé quatre ans à examiner chaque élément entrant dans le DRP, explique à Hyperallergic qu’habituellement, les archivistes n’ont le temps et les ressources nécessaires pour fournir des descriptions au niveau des dossiers.

Dans ce cas, dit-elle, elle a pu “saisir la date de chaque document, étiqueter les œuvres d’art référencées dans le texte et identifier le lieu pour lequel la correspondance a été envoyée”, ce qui “améliore l’expérience de l’utilisateur.”

“La vision de ce portail était de rendre ces choses plus accessibles qu’elles ne le sont.

Pendant longtemps, pour effectuer des recherches approfondies [sur Duchamp], il fallait se rendre à Philadelphie ou à Paris”, explique M. Huang.

Rien qu’au cours de la dernière semaine et demie, des visiteurs de plus de 100 pays ont visité le site. “Cela prouve que le site répond à nos attentes”, ajoute-t-elle.

Jasmine Liu Traduit de l’anglais https://hyperallergic.com/709100/duchamp-archive-now-online/ PALAZZI 44 VENEZIA

Photo pinacotecanazionalebologna

B or BRUNO TRAVEN

’artiste - qu’il soit sculpteur, peintre, acteur, poète ou musicien - est d’une telle importance pour l’existence des hommes, et si indispensable à l’être humain, qu’aucun peuple, aucun groupe humain ne peut vivre sans art et sans artiste.

On n’a, jusqu’à aujourd’hui, jamais trouvé nulle part de peuple qui soit sans art. Même le peuple le plus primitif voit naître un art et des artistes.

Il y a des peuples sans religion; mais il n’existe pas de peuple sans art.

C’est pour l’homme un besoin vital d’enrichir et d’enjoliver la vie, parce que c’est là le seul moyen d’échapper au prosaïsme du quotidien.

La quotidienneté, en effet, étouffe l’homme, engourdit ses sensations, ses espoirs, ses idéaux, ses pensées, au point que toute vie perd sa valeur et que la phrase la plus désespérante exclame strictement : « Pourquoi vivre ? ».

Ce n’est pas la religion, mais bien l’artiste qui pose à l’homme cette question et lui répond par une si forte volonté de vivre et une capacité de création dont la puissance vient de tellement loin que cette question elle-même périt sur les lèvres de l’homme. (…) L’artiste n’a pas à être mon dieu, ni une autorité, ni une figure supraterrestre qui me serait inaccessible et existerait cachée derrière les nuages hors de mon monde.

L’artiste doit, dans son œuvre, me révéler qu’il est mon frère terrestre, qu’il est sujet à autant d’adversité que moi, plein de désirs comme moi, qu’il est porté par

PALAZZI 45 VENEZIA

l’élan de se libérer des chaînes mentales comme moi et bourré de pulsions et de lacunes comme moi.

L’unique chose que je doive ressentir à son endroit, c’est de lui être reconnaissant de savoir exprimer avec pertinence, par la musique, la couleur, la pierre, la parole, la représentation, ce qui touche mon âme et ce que j’essaie d’exprimer depuis le premier éveil de ma conscience de n’importe quelle manière, sans y parvenir.

Il n’y a que l’artiste pour nous rendre hommes et nous faire consciemment sentir que nous sommes hommes.

B. TRAVEN (1882-1969), Tous les hommes dont les larmes débordent.

B. Traven, parfois cité comme Bruno Traven (...

- ... ; fl. 1925), est le pseudonyme d’un écrivain, vraisemblablement de langue maternelle allemande, actif dans la première moitié du XXe siècle, qui a dissimulé son identité avec ténacité.

Auteur de douze romans, de nombreuses nouvelles et d’un livre de reportages, son vrai nom, sa nationalité, sa date et son lieu de naissance et les détails de sa biographie sont inconnus, faisant l’objet de nombreuses hypothèses basées sur de maigres traces recueillies en Europe, en Amérique du Nord et parmi ses écrits.

L’une des rares certitudes concernant la vie de Traven est qu’il a vécu pendant (suit page 46)

Wikipedia.org https/www.facebook.com/ ladignitedepenser

RENE’ DE OBALDIA

Photo jeanpierremuller

(suit de la page 45) des années au Mexique, où se déroulent la plupart de ses œuvres de fiction, notamment le roman “Le trésor de la Sierra Madre” (Der Schatz der Sierra Madre, 1927), dont a été tiré le film du même nom (Le trésor de la Sierra Madre), récompensé par un Oscar en 1948.

Pratiquement tous les détails de la vie de Traven ont été contestés et vivement débattus, et de nombreuses hypothèses ont été émises sur sa véritable identité, dont certaines sont extrêmement fantaisistes. La plupart des théories s’accordent à dire que le véritable nom de Traven était Ret Marut, un anarchiste et acteur de théâtre allemand qui aurait quitté l’Europe pour le Mexique vers 1924 En même temps, il y a de fortes raisons de croire que Traven était plutôt le syndicaliste Otto Feige, né à Schwiebus dans le Brandebourg, l’actuel Świebodzin en Pologne.

Les traces de Traven au Mexique sont liées à celles de Hal Croves, son agent littéraire, et de sa traductrice Esperanza López Mateos, selon certaines théories l’alter ego de Traven ; il existe également des indications selon lesquelles l’écrivain était identifié avec la militante politique communiste Linn Gale et le photographe Berick Traven Torsvan.

ené de Obaldia (Hong Kong, 22 octobre 1918 - Paris, 27 janvier 2022) est un dramaturge et poète français, membre de l’Académie française, dans laquelle il occupait le siège numéro 22 depuis le 24 juin 1999.

René de Obaldia naît à Hong-Kong où son père était consul de Panama. À sa naissance, son père disparaît et sa mère décide alors de rentrer en France avec ses trois enfants.

René sera élevé d’abord par une nourrice puis par sa grand-mère maternelle dans les environs d’Amiens.

Il raconte avec amusement son admiration pour une cousine plus âgée, Simone Roussel, qui prendra plus tard le nom de Michèle Morgan.

Transféré à Paris, il fait ses études au lycée Condorcet jusqu’à ce qu’il soit appelé sous les drapeaux en 1940, lorsqu’il a vingt ans quand la guerre éclate, mobilisé, il est fait prisonnier, il a été détenu au Stalag VIII C à Żagań.

De là, le 26 juin 1940, il est envoyé à la briqueterie de Kransdyhernfurt, puis à Auras an der Oder pour défricher une forêt.

Il est retourné en France en 1944.

Au sortir de la guerre, il écrit des chansons pour gagner sa vie et tente de faire publier ses poèmes.

Adolescent, René de Obaldia écrivait déjà des poèmes, “c’était vraiment ma passion”, confie-t-il dans ce troisième entretien dans l’èmission “A voix nue” de Philippe Garbit à France Culture.

Cette passion n’est pas passée avec l’âge et il tente de

PALAZZI 46 VENEZIA

les publier dans des revues littéraires.

“C’était la poésie qui m’importait avant toute chose.”

Son premier vrai roman “Tamerlan des cœurs” sort en 1956 chez Plon, son éditeur Julliard l’ayant décliné.

“Le Centenaire”, publiè en 1960, sont les mémoires d’un centenaire de 40 ans, et s’amuse de ce que lui apporte son grand âge : “Je passe maintenant régulièrement de l’enterrement, aux distinctions.” À côté de ses romans et poèmes, René de Obaldia a écrit également spécifiquement pour la radio, répondant à des commandes. “J’ai toujours aimé la radio parce qu’elle ouvre l’espace à l’imaginaire”, explique-t-il.

René de Obaldia raconte comment l’écriture théâtrale est venue “sans le faire exprès” pour divertir les invités au cours des soirées à l’Abbaye de Royaumont.

C’est ainsi qu’il écrit sa première pièce,”Le défunt”.

“J’ai pris goût aux dialogues”, et il s’est ensuite lancé dans l’écriture de “Génousie” (1961) entre deux romans, la pièce a été soutenue par Jean Vilar, qui la présente au Théâtre national populaire.

Parmi ses pièces les plus connues dont “Du vent dans les branches de sassafras” (1965), “un western de chambre” qui fut représentée pendant 18 mois avec Michel Simon comme interprète principal.

D’innombrables anecdotes illustrent son aventure théâtrale en compagnie de cet immense acteur qu’il imite avec drôlerie mais dont il confie qu’il pouvait être “très difficile, intelligent, et méchant malheureusement, ce qui est rare, la vraie méchanceté est rare”.

à écouter www.franceculture.fr/ emissions/a-voix-nue/

PALAZZI 45 VENEZIA

Puis il écrit “Le Satyre de la Villette”, présenté avec André Barsacq au théâtre de l’Atelier, une pièce qui fait de lui l’un des grands du théâtre français.

Or, “parler de l’humour, c’est presque un manque d’humour” commente-t-il.

Le sien serait proche de l’humour espagnol qui est un humour “tragique, sur un fond de gravité”.

Il pense être de cette “filiation”, mais “sans le faire exprès, c’est en moi”, explique-t-il.

On peut citer également “Monsieur Klebs et Rozalie” (1975), récompensée par un Molière d’honneur et un Molière du meilleur auteur, ainsi que “Les Bons Bourgeois” (1980) pièce écrite sur le ton d’une satire des énarques, les précieux ridicules, à la manière de Molière, dont il avoue “c’est une de mes pièces chéries”..

En 1993, René de Obaldia publie ses mémoires intitulées “Exobiographie”. Élu à l’Académie française en 1999, il en était le doyen d’âge.

Pendant plus de cinquante ans, Obaldia a été l’un des dramaturges les plus représentés en France et aussi l’un des plus connus à l’international, puisque ses œuvres ont été traduites en 28 langues.

Dans son style, les critiques ont souligné la simplicité.

Il est décédé à Paris le 27 janvier 2022 à l’âge de 103 ans.

Photo fondaziuoneaccorsi-ometto

WATARU ITO

ors d’un de ses nombreux voyages au Japon, Emeric Thibierge rencontre Wataru Ito, un sculpteur qui travaille exclusivement avec du papier.

Leur rencontre se caractérise par un émerveillement mutuel.

Ainsi naissent deux sculptures représentant le Carnet Thibierge.

La première œuvre de Wataru Ito est une représentation à l’identique du Carnet Thibierge, entièrement réalisée en papier et d’un réalisme peu crédible.

La seconde œuvre matérialise la dimension numérique du Carnet.

Wataru Ito a imaginé les circuits intégrés à l’intérieur de l’objet.

Il est assez impressionnant de constater que cette œuvre est faite de papier et uniquement de papier.

Très tôt, Wataru Ito a été fasciné par l’antagonisme du matériau papier,

à la fois douceur délicate et force incroyable.

L’image représentée dans la page suivante montre une sculture qu’il a réalisée en papier utilisant seulement un couteau, et qui lui a pris quatre année de son temps.

Avec lumieres a l’intérieur et un train qui passe au travers.. incroyable talent Biographie de Wataru Ito 1983 : Né à Saitama, au Japon.

2010 : Première exposition “ Paper sculpture “ à la galerie Motomachi à Yokohama.

2011 : Licence d’art à l’Université des Arts de Tokyo, exposition “ aéroport de l’imagination “ à la Galerie 58 à Tokyo, exposition “ légumes avec sentiments “ à la Galerie Motomachi à Yokohama et exposition “ TEDARE ~ Ko Jutsu vol.2 “ dans le jardin du concept store Spiral à Tokyo.

2012 : Exposition au musée Andersen Park Kodomo à Funabashi et exposition “KOWAKU ~ Ko Jutsu Vol.3” dans le jardin du concept store Spiral à Tokyo.

2013 : Exposition “TOKAI ~ Ko Jutsu vol.4”.

2014 : Exposition à la Galerie Gigi à Enoshima et exposition “HYOUBYOU ~ Ko Jutsu vol.5”.

2015 : Expositions “ Wataru ito, Tetsuya Ono “ et “ Quest -sélectionné par Masaharu Makuuchi / ex-chamber museum “ à la galerie A / D de Roppongi Hills à Tokyo.

2016 : Expositions “Contemporary Cityscapes” à la galerie Roppongi Hills A / D à Tokyo, “Han Shi-han” dans le jardin conceptuel Spiral à Tokyo et Radi-um von Roentgenwerke AG à Tokyo.

2017 : Exposition au musée Ex-chamber à Tokyo et “The doraemonten Tokyo 2017” à la galerie Roppongi Hills Mori arts center à Tokyo.

2018 : Exposition au musée Ex-chamber à Tokyo. www.thibierge-paris.com/en/blog/wataru-ito-paper-sculptor-n15

PALAZZI 48 VENEZIA

PALAZZI 49 VENEZIA

Photo karavangallery

enata Ersilia Clotilde Tebaldi, l’une des voix de soprano les plus fascinantes de ces cent dernières années, protagoniste de la saison dorée du renouveau du bel canto après la Seconde Guerre mondiale, est née à Pesaro le 1er février 1922.

Dotée d’une beauté vocale éclatante, limpide et pure, elle est restée inégalée pour sa splendeur vocale, la douceur de son expression et de son émission, ainsi que pour son intonation inflexible.

Atteinte de poliomyélite à l’âge de trois ans, elle s’est complètement rétablie après des années de traitement.

Bien entendu, la maladie l’a mise à rude épreuve, mais si elle n’a laissé aucune trace physique, elle a contribué à renforcer son caractère.

Elle a d’abord étudié le soprano avec les maestros Brancucci et Campogalliani au conserva-

On l’appelait “voix d’ange”, aux États-Unis elle était “Miss Sold Out” et elle est l’une des personnalités italiennes qui a sa propre étoile sur le Walk of Fame.

Renata Tebaldi

aurait eu 100 ans le 1er février 2022. À l’occasion de cet anniversaire, l’Institut culturel italien de New York participe aux célébrations internationales avec l’exposition “Renata Tebaldi - Miss Sold Out”, comme l’a définie Arturo Toscanini.

Un voyage photographique qui nous fera revivre les années 1955 à 1974, lorsque la soprano italienne se produisait sur les scènes les plus prestigieuses, de l’Opéra de San Francisco au Metropolitan Opera en passant par le Lyric Opera de Chicago.

toire de Parme, puis avec Carmen Melis au Liceo Rossini de Pesaro.

En 1944, elle fait ses débuts à Rovigo dans le rôle d’Elena dans Mefistofele d’Arrigo Boito.

En 1946, à la fin de la guerre, elle participe au concert de réouverture de la Scala sous la direction d’Arturo Toscanini, qui la surnomme “voix d’ange”, surnom qui la suivra tout au long de sa carrière. Peu de gens savent cependant que le premier concert de Renata Tebaldi, qui a eu lieu à Urbino, était dirigé par nul autre que Riccardo Zandonai, qui, comme Toscanini, était littéralement enivré par la voix de la jeune fille.

En 1948, elle fait ses débuts à l’Opéra de Rome et à l’Arena di Verona et, à partir de cette année-là et jusqu’en 1955, elle se produit à plusieurs reprises à la Scala, couvrant un vaste répertoire tiré du genre opéra-drame, dans les principaux opéras de son répertoire (entre autres, Faust, Aida, Traviata, Tosca, Adriana Lecouvreur, Wally, La forza del destino, Otello, Falstaff et Andrea Chénier).

Comme l’a écrit le musicologue et expert vocal Rodolfo Celletti : “...Tebaldi a été le chanteur qui a transféré dans la seconde moitié du 20ème siècle une manière d’interpréter le répertoire d’opéra qui avait mûri au cours des 50 années précédentes.

Même dans certains maniérismes (l’abandon qui ralentit le tempo, l’attardement voluptueux sur des notes d’une douceur céleste), elle semblait, parmi les sopranos d’aujourd’hui, être le miroir d’une tradition qui s’est probablement terminée avec elle, tout comme, parmi les ténors, elle s’est terminée avec Beniamino Gigli”.

Renata Tebaldi possédait un instrument d’une beauté et d’une douceur prodigieuses, comme un authentique soprano lyrique spinto, régi par une technique qui

PALAZZI 50 VENEZIA

Photo museorenatatebaldi

lui permettait une parfaite homogénéité entre les registres, un legato exemplaire et une “messa di voce” spectaculaire, capable de passer des pianissimi aux torrents de sons.

Dotée d’une présence scénique d’un prestige absolu et d’un tempérament lyrique, plus enclin à l’abandon sentimental qu’à l’expression tragique, elle a pu obtenir des résultats d’interprétation parfaitement aboutis, grâce à la noblesse inspirée de son phrasé et à une sensibilité musicale et stylistique de haute importance.

Dans le répertoire traditionnel du Verdi tardif (Aida, Otello, Falstaff), dans les Puccini qui lui sont particulièrement sympathiques (La Bohème et Tosca, Manon Lescaut), dans Adriana Lecouvreur de Cilea, dans Andrea Chénier et Fedora de Giordano, Tebaldi a su déployer une prodigieuse richesse de couleurs vocales et un superbe style de chant, étranger à l’extraversion flagrante des sopranos du Verismo, et marqué par un goût pour la pureté classique (il suffit d’écouter son admirable “Vissi d’arte” de Tosca).

Au début de sa carrière, elle a chanté non seulement les opéras en italien de Wagner (ses Elsa de Lohengrin et Elisabetta de Tannhauser sont célèbres) et de Mozart (Le Nozze di Figaro en particulier), mais aussi des reprises historiques d’œuvres de Haendel (Giulio Cesare), Spontini (Olimpia et Fernando Cortez), Rossini (L’assedio di Corinto et Guglielmo Tell) et les premiers Verdi (Giovanna D’Arco).

Elle a également donné des performances mém-

voir les vidéos youtu.be/9PNOVR4RUBM youtu.be/P5Ug2R2FI7U youtu.be/foTkiWeWdn8

PALAZZI 51 VENEZIA

orables dans des rôles dramatiques, au prix de forcer son tempérament lyrique inné : parmi eux, outre “Tosca” et “Aida”déjà mentionnés, nous nous souvenons de Leonora dans “La forza del destino” (dans lequel elle a fait ses débuts à Florence en 1953 sous la direction de Dimitri Mitropoulos) et de “ Wally” de Catalani à La Scala, de Minnie dans “La fanciulla del West” de Puccini, enregistré en 1958 pour Decca, mais représenté sur scène seulement en 1970 au Metropolitan de New York.

Pour Decca, sous la direction de Georg Solti, elle enregistre avec Carlo Bergonzi “Don Carlo” puis “Un ballo in maschera”, en 1970 aux côtés de Luciano Pavarotti.

Elle fait ses débuts américains avec Aïda à l’Opéra de San Francisco en 1950, et ce n’est quele 31 janvier 1955 elle apparaît au Metropolitan de New York, triomphant dans le rôle de Desdémone dans “Otello” face à Mario Del Monaco, son partenaire habituel.

Ses apparitions au Metropolitan, qui était devenu son principal lieu de représentation après sa rupture temporaire avec la Scala, se sont poursuivies avec une grande régularité pendant des années ; parmi ses représentations figurent Bohème, Madama Butterfly, Tosca, Manon Lescaut et La Traviata. (suit page 52)

ANICKA YI

Photo pirellihangarbicocca

(suit de la page 51) En 1958, elle fait ses débuts à l’Opéra d’État de Vienne et, au cours de la saison 1975-76, elle effectue de nombreuses tournées en Union soviétique.

Lorsque, en 1959, elle revient à la Scala de Milan après quatre ans d’absence, chante “Andrea Chenier” et “Tosca” : dans ce dernier rôle, elle reçoit quarante minutes d’applaudissements aux côtés de Giuseppe Di Stefano et Tito Gobbi.

De 1954 à 1972 Renata Tebaldi se produit également à Paris, Buenos Aires, Rio de Janeiro, Barcelone, Chicago, San Francisco et Los Angeles.

Sa carrière a été marquée par une confrontation constante avec la voix de Maria Callas, à tel point que certains l’ont appelée l’anti-Callas.

Avec un concert triomphal le 23 mai 1976 à la Scala, une soirée de charité pour les victimes du tremblement de terre du Frioul, elle fait ses adieux définitifs à la scène.

Au cours de sa carrière, Renata Tebaldi a collaboré avec plus de 70 chefs d’orchestre (parmi les plus célèbres figurent de véritables géants de la musique tels que De Sabata, Giulini, Toscanini, Solti et Karajan).

Renata Tebaldi si è spenta il 19 dicembre 2004 nella sua casa di San Marino, all’età di 82 anni. https://www.renatatebaldi.eu/index.php/

e vernissage de l’exposition (mercredi 23 février 2022, à partir de 17 heures) doit faire l’objet d’une réservation préalable et sera annoncé prochainement sur le site web https://pirellihangarbicocca.org/ et dans une newsletter dédiée.

Depuis ses débuts, Anicka Yi (Séoul, 1971 ; vit et travaille à New York) utilise des éléments biologiques et périssables tels que des fleurs frites en tempura, des algues et des savons pour créer des sculptures et des installations qui subvertissent les concepts de naturel et de synthétique, générant des entités hybrides et symbiotiques.

L’artiste explore les écosystèmes complexes à travers une dimension immatérielle, en utilisant des odeurs, des essences et des bactéries.

Son travail se développe grâce à la collaboration de divers professionnels, notamment des ingénieurs, des chimistes et des scientifiques, avec lesquels il crée des projets ambitieux visant à étudier de nouvelles possibilités d’échange et de communication entre les organismes vivants et les entités d’intelligence artificielle.

“Metaspore”, première exposition de l’artiste dans une institution italienne, est conçue comme une exposition anthologique et rassemblera plus de vingt œuvres, de 2010 à ce jour, ainsi qu’une nouvelle version augmentée de Biologizing the Machine (terra incognita), présentée à la 58ème Biennale de Venise en 2019.

L’œuvre explore les concepts d’écosystème et d’in-

terdépendance, offrant aux visiteurs une chance de découvrir les aspects centraux de sa poétique.

Des expositions individuelles de l’œuvre d’Anicka Yi ont eu lieu dans de nombreuses institutions d’importance internationale, notamment Hyundai Commission, Turbine Hall, Tate Modern, Londres (2021) ; Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2017) ; Fridericianum, Kassel (2016) ; Kunsthalle Basel, MIT List Visual Arts Center, Cambridge, Massachusetts, The Kitchen, New York (2015) ; Cleveland Museum of Art (2014).

L’artiste a participé à plusieurs expositions collectives, notamment à la Biennale de Venise (2019) ; à la Whitney Biennial, New York (2017) ; au Okayama Art Summit, à la Biennale de Gwangju (2016) ; à la Biennale de Taipei (2014) ; à la Biennale de Lyon (2013).

Anicka Yi est lauréate de prix importants, tels que le prix de la Fondation Louis Comfort Tiffany (2011) et le prix Guggenheim Hugo Boss (2016).

En 2019, elle crée “ Biography Fragrance “, une ligne de trois parfums en édition limitée en collaboration avec Barnabé Fillion.

L’exposition sera accompagnée de la plus vaste monographie jamais consacrée à l’artiste, qui contiendra des essais d’auteurs tels que Giovanni Aloi, historien de l’art, Rachel Lee, conférencière et spécialiste des études de genre, Merlin Sheldrake, écrivain et biologiste, ainsi qu’un texte des commissaires de l’exposition.

PALAZZI 53 VENEZIA

Le catalogue contient également des descriptions détaillées des œuvres exposées, une chronologie complète de l’histoire des expositions d’Anicka Yi et un glossaire inédit de ses principales références, conçu avec l’artiste.

Depuis l’année dernière on a pu visiter une grande installation de l’artiste visionnaire coréen-américain qui a été exposée au Turbine Hall de la Tate Modern, à Londres jusqu’au 6 janvier 2022.

Un étang géant animé par des insectes robotisés, une installation vivante de milliers de fourmis, ou un sol habité par des dispositifs d’intelligence artificielle.

Ce sont là quelques-uns des scénarios typiques de l’artiste américano-coréenne Anicka Yi, qui semblent volés à un roman de science-fiction.

Après la fontaine monumentale de Kara Walker, qui faisait jaillir l’eau pour raconter les horreurs de l’esclavage, c’est à nouveau une femme qui interprète les espaces du Turbine Hall de la Tate Modern de Londres (avec le soutien de la Commission Hyundai, l’un des plus grands mécènes de l’art).

Yi, qui a reçu le prix Hugo Boss du Guggenheim en 2016, a toujours mis en scène une nature construite bras dessus bras dessous avec les scientifiques. (suite page 54)

Photo royal academy

(suit de la page 53) Dans ce cas, elle a peuplé la salle des turbines de petites machines suspendues dans l’espace, ressemblant à des formes naturelles telles que des animaux marins et des champignons.

Les installations était immergées dans une odeur recréée, inspirée du Bankside de Londres.

Les sens sont en effet au centre de l’attention de l’artiste.

Les odeurs en particulier, qui sont construites à un bureau, sont le thème pour lequel elle est probablement le plus connue.

Avec son “nez” français, elle a déjà imaginé le parfum de l’oubli.

Et pour la galerie Gagosian, elle a même distillé le parfum du marché de l’art.

Fiammetta Griccioli Vicente Todolí

ANICKA YI Metaspore

du 23 Fèvrier au 24 Juillet2022 Pirelli HangarBicocca Via Chiese 2, 20126 Milano da jeudi à dimanche de 10.30 à 20.30 T (+39) 02 66 11 15 73 info@hangarbicocca.org pirellihangarbicocca.org/

ne nouvelle exposition qui s’ouvre à Londres explore la manière dont Francis Bacon s’est inspiré de photographies d’animaux, comme le cri d’un chimpanzé, pour ses représentations parfois dérangeantes de personnes.

Né en Irlande, est le fils d’un éleveur de chevaux qui est devenu l’un des peintres les plus importants et les plus acclamés du XXe siècle, connu pour son approche particulière de la figure humaine.

L’exposition, qui se tient à la Royal Academy of Arts, vise à montrer comment, selon lui, la ligne de démarcation entre les humains et les animaux, leurs formes et leurs instincts, pouvait s’estomper.

“Il croyait fondamentalement que, sous le mince vernis de la civilisation, nous sommes tous des animaux, nous faisons partie du règne animal”, a déclaré à Reuters Andrea Tarsia, directrice des expositions de la Royal Academy of Arts.

Francis Bacon, ouvertement gay à une époque où l’homosexualité était illégale, il a été banni de la maison familiale conservatrice par son père à 16 ans.

Après cela, il a erré à Berlin et à Paris avant de s’établir à Londres, ses années de formation étant parallèles à certains des événements les plus profondément troublants du XXe siècle.

Cette puissante exposition se concentrera sur la fascination infaillible de Bacon pour les animaux : comment elle a à la fois façonné son approche du corps humain et l’a déformée ; comment, prises dans les moments les plus extrêmes de l’existence, ses figures

sont à peine reconnaissables comme étant humaines ou animales.

Il explore également la façon dont Bacon était hypnotisé par le mouvement des animaux, observant les animaux dans la nature lors de voyages en Afrique du Sud, remplissant son studio de livres sur la faune et se référant constamment aux photographies d’Eadweard Muybridge du XIXe siècle représentant des humains et des animaux en mouvement.

Qu’il s’agisse de chimpanzés, de taureaux, de chiens ou d’oiseaux de proie, Bacon avait le sentiment qu’il pouvait se rapprocher de la véritable nature de l’humanité en observant le comportement désinhibé des animaux.

Couvrant les 50 ans de carrière de Bacon, l’exposition présente quelques-unes de ses premières œuvres et sa toute dernière peinture, ainsi qu’un trio de tableaux de tauromachie qui seront exposés ensemble pour la première fois.

Vues ensemble, ces expressions brutes de l’anxiété et de l’instinct (tant animal qu’humain) sont d’une actualité poignante.

“Francis Bacon est toujours avec moi. Des reproductions de ses tableaux sont éparpillées dans tout mon atelier. Tournez dans n’importe quelle direction et vous le verrez : dans ma cuisine, où j’ai épinglé ses portraits ; sur le sol, où ses monographies sont ouvertes ; sur le mur de l’atelier, où une photographie de Bacon me surplombe pendant que je travaille.

Je ressens notre parenté depuis l’âge de 15 ans, lor-

Francis Bacon Man and Beast jusqu’au 17 avril 2022

Royal Academy Burlington House entrance Burlington House, Piccadilly, London, W1J 0BD Burlington Gardens entrance 6 Burlington Gardens, London, W1S 3ET www.royalacademy.org.uk/ exhibition/francis-bacon

PALAZZI 55 VENEZIA

sque j’ai visité son exposition de 1985 à la Tate.

J’ai été époustouflé par la puissance concentrée de ses œuvres. À une époque où la peinture abstraite devenait prédominante, il y avait ici des images figuratives qui semblaient tout à fait actuelles tout en restant ancrées dans la peinture des maîtres anciens et l’art antique.

Le documentaire du South Bank Show sur Bacon, avec Melvyn Bragg, et le livre fondateur de David Sylvester, Interviews with Francis Bacon, ont eu un impact profond sur moi.

Ils m’ont montré qu’en tant qu’artiste, il n’était pas nécessaire d’avoir une vie conventionnelle: on pouvait être absorbé par la peinture, absorbé par des idées autour de l’humain, et que faire de l’art pouvait être le moteur de tout notre être.

C’était un esprit de liberté qui vous permettait de faire ce que vous vouliez - tant qu’il y avait de la vérité dedans, aussi brutale soit-elle. Bacon m’a donné cette permission lorsque j’étais jeune.

Si vous aimiez regarder la violence, si vous aimiez regarder le sang et la mort, Bacon vous a montré que vous pouviez le faire en tant qu’artiste.”

Jenny Saville Jenny Saville RA était l’un des cinq artistes invités à réagir à l’exposition Francis Bacon : Man and Beast aux côtés de Rose English, Isaac Julien RA, Christina Quarles et Raqib Shaw dans le RA Magazine.