DIFFMAG °11 2019

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© Collection Logelin-Simon

Deux tailleurs de pierre sciant un bloc sur la Place du Marché. © Collection Logelin-Simon

Quelques vieux outils d’un tailleur de pierre differdangeois du 19e siècle (de gauche à droite) : une pioche marquée des initiales

Peter Robinet le vieux et Henri Kolp offrirent douze escalins respectivement trente-six sols pour sauvegarder leur droit dans une autre carrière, ce qui fut acté et agréé.

H et Sch, le marteau grain d’orge, le marteau à deux pointes et la petite masse.

en mettant finalement les carrières differdangeoises à prix, non plus ensemble, mais séparément. Cette façon de procéder correspondait à leurs souhaits. Voici le résultat de cette façon de procéder : La carrière relaissée trois ans auparavant à Antoine Wagener et à Claude Belle fut mise à prix par Guillaume Lippert à une couronne par an, soit à un montant qui équivalait à 1 écu, 2 escalins, 2 sols, mais Claude Belle, en enchérissant, la récupéra pour 1 écu 3 escalins. La carrière d’Antoine Ranck lui fut rétrocédée sous condition qu’il en rendit annuellement 1 écu 4 escalins. Albinos Thil conserva aussi la sienne, au prix de 4 escalins par an. Hans Wilhelm Specht déclara qu’il ne lui restait qu’un bloc à tirer de son chantier. Il sollicita la permission de le travailler jusqu’à la Saint-Jean prochaine (24 juin 1787). À cette date, il libérerait sa place. Sa demande lui fut accordée.

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Charles Ferdinand Vesque termina l’acte notarié en arrêtant que les carrières portaient par an 7 écus, 0 escalin 1 sol (faisant 393 sols)3. La recette fut partagée entre les coseigneurs au prorata de leurs parts de propriété dans cette rente. L’employeur de Vesque, Louis-Anglebert comte d’Arenberg et duc d’Arschotte, demeurant à Bruxelles, en reçut les deux tiers, c’est-à-dire 4 écus 5 escalins et 3 sols. Le marquis de Ville (Ville-en-Illon), demeurant à Nancy, veuf de Marie Joseph Augustine baronne d'Arnould et de Soleuvre, avait droit à 1 escalin, 5 sols et 2 deniers, de même que son beaufrère Christophe Antoine baron d’Arnould et de Soleuvre, de Differdange. Le reste, à savoir 1 escalin 1 sol et 8 deniers, allait aux deux enfants mineurs von Kokorzowa, prénommés Franz von Paula (premier lieutenant des barons de Levene en 1793) et Theresa Josepha. Les deux orphelins résidaient à Prague ; ils étaient le petit-neveu et la petite-nièce du marquis de Ville et du baron d’Arnould. La recette du droit d’exploiter les carrières differdangeoises s’éparpillait donc vers tous les horizons, de même que le reste des recettes seigneuriales. On voit bien que Differdange avait de ce point de vue, déjà une dimension européenne au XVIIIe siècle.

Logelin-Simon, Armand : Charles Ferdinand Vesque. Histoire et Légende. In : Galerie 19(2001) - 20(2002). 1 écu = 8 escalins ; 1 escalin = 7 sols ; le sol étant l’unité de base. 1 sol = 12 deniers.


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