NO. 4
VOL. XU.
UNE 路PREMIERE NEIGE. Helas! depuis longtemps mes regards attristes Ne voyaient que Ia branche nue. Nulle part ces tons verts et roses des etes, Ces reflets nacres de Ia nue. Ah! qu'ils sont rejouis de revoir, ce matin, Tes chastes floraisons, o neige! Quelque chose des cieux, de si pur, d'enfantin lei-bast' a fait un cortege.
Une heure, tout etait jeunesse et purete, Et j'oubliais Ia feuille morte Et ceux qu'elle recouvre en ce monde enchante: Tom be et peche fermaien t leur porte:
Ce sont les anges qui vont effeuillant des lis Partout dans leur course folatre: Et les moots et les pres se sont coinme embel1is Au contact de leurs pieds c' albatre.
Mais, ainsi qu' a l'autel un nuage d'encens Au plus Ieger souffie s'envole, Dans l'espace infini les flocons blanchlssants Bientot cessent leur ronde folie.
Un bandeau de vierge a ceint le front du rocher Et, sur chaque arbre qui chancelle Com me a chaque brin d' herbe, on . a vu s' attacher, Soudain, une humide etincell e.
Pourquoi, solei!, sitot finir ces doux in- . stants? Sur terre, o nei~e. ta presence, Pour Ia premiere fois, dure aussi peu longtemps Qu'en l'&me Ia bl~nche innocence!
M **I