Inquisition

Page 170

148

L'INQUISITION

ecclésiastiques étaient réputés bons jurisconsultes ; on interrogea des légistes experts. Et, pour le dire en passant, la nature des questions posées, la qualité des personnes interrogées ou plutôt la raison de leur choix indiquent que la situation de l'hérétique poursuivi par l'inquisiteur n'était pas exactement la même que celle de l'hérétique jugé par le pouvoir doctrinal de l'Eglise. Les deux causes n'étaient pas absolument semblables. Elles appartenaient au même genre : Thérésie; mais elles variaient par l'espèce. Car, si elles se présentent avec ce caractère commun qu'elles sont un fait doctrinal et qu'elles ont la publicité, la première a quelque chose de plus rigoureusement personnel, religieux et dogmatique, la seconde une physionomie plutôt sociale. Les hérétiques du treizième siècle, dont l'inquisilcur connaîtra, sont des gens qui se sentent les coudes; qui, groupés et formant une sorte d'association internationale, sont armés pour la lutte religieuse sans doute, mais sociale aussi, car pour personne en ce temps la religion ne se sépare de la politique. Et, s'il m'est permis d'en faire ici la remarque, il y a là un corollaire confirmatif des conclusions déjà acquises. L'influence et la direction des grandes affaires devait rester ou aller à celle des deux puissances, l'Eglise oul'Enipire, qui terrasserait cet ennemi public. Il n'est point surprenant que Frédéric II ait cherché à se substituer au Pape; il est moins surprenant


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.