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CINQUIÈME ÉTAPE : L ’ÉCLECTISME
Jésus-Christ (p. 358). » Au sujet de « cet être unique, qui est venu (dans le monde) comm e la révélation inépuisable et dernière du Dieu infini, — bien plus, qui était luimême vrai Dieu de vrai Dieu, — nous n ’avons que ces comptes-rendus maigres, évasifs (les évangiles), qui mettent (le lecteur) au supplice de Tantale (p. 359). » Jésus partageait les erreurs de ses contemporains au sujet des démons; or, s ’il a cru à ces « fables », comment pouvait-il être le Sauveur du m o n d e1? Il est de beaucoup dépassé sous le rapport intellectuel par Socrate, Platon, Périclès. Sa morale même est très imparfaite (p. 363). Il recom mande l ’aum ône; mais celle-ci présuppose une injustice sociale. Il approuve la subordination des sexes, qui implique « une énorme iniquité (p. 3G4). » « Presque tous les chapitres des évangiles manifestent en lui des imper fections (p. 365). » Bref, « identifier Jésus avec le Christ, c’est faire de Dieu un être qui est tout-puissant et souvent limité en puissance, qui sait toutes choses et qui est borné en connaissances, qui est infiniment bon et dénué de bonté... C’est une plate contradiction. » MM. G. K. Chesterton et J. H. Moulton lui ayant riposté dans la même R evue2, M. Roberts leur répliqua dans un second article3, où il reproduit, en les exagérant encore, les même insanités. Il ne craint pas de dire, en terminant : « Si, dans l’évolution inévitable d’un avenir qui n’est pas éloigné, Jésus aussi disparaissait du nombre des com 1. Revenant plus bas (p. 365) sur ce môme point, M. Roberts établit le dilemmo suivant : « Si Jésus n ’a pas cru que la possession démo niaque était une erreur, sa science était en défaut. S'il l'a su, et s'il a connu également l’usage qu'on ferait de son exemple pendant plus de mille ans après lui. son acquiescement devient une imperfection mo rale encore plus embarrassante que l’imperfection intellectuelle... S'il était Dieu, il aurait dû savoir que l’opinion de ses compatriotes au sujet des démons était fausse. » 2. The Ihbbert Journal, n# de juillet 1909, p. 746-766. 3. I b i d n# d'octobre 1909, p. 83-101.