004_GPV1QU_20120211_RMPHP_00.pdf; Feb 09, 2012 20:01:22
en couverture
le cadre du suivi d’un chantier pour plusieurs
certes plus aujourd’hui comme il y a trente ans :
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Les questions à se poser avant de partir
mois, soit en tant qu’employé d’une filiale du
l’internet a raccourci les distances et beaucoup de
groupe, en Chine, aux États-Unis ou au Brésil par
pays offrent des conditions de vie nettement amé-
exemple, pour plusieurs années. «En réalité, il n’y a
liorées », poursuit Christian Bauwens (UFBE) qui
pas de profil type, car les attentes de collaborateurs
a mené plus de la moitié de sa carrière à l’étranger
varient au cours de leur carrière ou de leur évolution
pour le compte du groupe Saint-Gobain. « Mais,
familiale», relativise Isabelle Marneffe. «Certains
de par ses difficultés concrètes et l’exposition à la
veulent partir avec leur famille tant que leurs enfants
différence culturelle, parfois très forte, l’expatria-
sont en bas âge, d’autres préfèrent rentrer au pays
tion reste un pari. Souvent, elle se déroule bien. À
pour stabiliser la scolarité de leurs ados ou parce que
tel point que les gens ne veulent plus revenir en
management s’impose afin de discuter du contenu de
leur conjoint souhaite retrouver un travail: cerner les
Belgique. Mais parfois, elle mène aussi à l’échec :
votre nouvelle fonction sur place mais aussi, et surtout,
attentes de chacun fait partie intégrante de nos en-
on ne soulignera jamais assez à quel point un tel
de l’impact de cette expérience sur votre carrière. Votre
tretiens d’évaluation annuels.»
projet doit être préparé et partagé, en particulier
employeur sera-t-il en mesure de la valoriser en vous of-
avec le conjoint. L’adéquation doit être parfaite
frant ensuite de nouvelles opportunités ? Les modalités
pour le faire fructifier… » Benoît July•
du retour doivent être spécifiées dès avant le départ.
Nonobstant cette diversité, un véritable fil rouge s’impose chez tous les candidats : un souci de s’ouvrir à la découverte, à l’inconnu. « On ne voyage
* www.iNterNAtioNAL-DAY.Be
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QueL gain pour ma carrière ?
Partir… dans quel but ? Une conversation avec votre
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m on conjoint est-iL partie prenante au projet ?
La plupart des échecs sont peu ou prou liés à une insatisfaction du partenaire, étant entendu qu’il faut quasi obligatoirement que l’un des deux conjoints accepte de
« La qualité de l’accueil en Belgique est inégalée » Venir travailler en Belgique ? Pour celles et ceux d’entre nous qui redoutent la « faillite annoncée » de notre protection sociale et de notre industrie, cela paraîtrait pure folie ! Ce serait pourtant oublier que la Belgique demeure un pays de cocagne… pour le reste du monde ou presque. « Nous, Belges, avons pour défaut notre indé-
Les demandes sont à l’avenant. Alors que les Américains cherchent de vastes villas dans la
mettre sa propre carrière de côté le temps du séjour à l’étranger. Une discussion franche et ouverte s’impose, au risque de susciter quelques sérieuses tensions conjugales.
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suis-je prêt à en subir Les inconvénients ?
banlieue verte de Bruxelles, les Chinois seraient
Même si les entreprises habituées à envoyer des cadres
plutôt adeptes des appartements, si possible à
à l’étranger épaulent souvent très efficacement ces der-
proximité de compatriotes. Tous cherchent un
niers tant sur le plan administratif (permis de travail,
enseignement de qualité pour leurs enfants –
couverture sociale…) que matériel (logement, école,
il y a de nombreuses écoles internationales à
déménagement…), il n’en reste pas moins qu’il y a tou-
Bruxelles – et apprécient le multiculturalisme
jours des couacs : la maison n’est pas aussi confortable
de la capitale.
que prévu, les enfants ne s’intègrent pas dans leur nouvel environnement. Il faut se préparer à devoir gérer ces
crottable modestie », confirme Eddy Bonne, président de l’Association of Belgian Reloca-
« Il y a indubitablement des expats qui, a priori,
tion Agents (ABRA), ces intermédiaires chargés
auraient préféré Londres ou Paris », concède
désagréments.
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suis-je bien informé sur Le pLan financier ?
de gérer au mieux la mobilité internationale des
Eddy Bonne. « Parfois, c’est le conjoint qui ne
expatriés. « Certains Français apprécient notre
cache pas sa déception. Mais c’est aussi notre
fiscalité, la plupart des Américains sont séduits
job de les aider à surmonter cela. Du reste,
par notre gentillesse et notre cadre de vie, sans
ils ont souvent changé d’avis après quelques
grande vie sur place tout en thésaurisant de confor-
oublier la qualité de nos soins de santé
mois. »
tables primes payées par l’employeur est quelque peu
dont on oublie qu’elle est presque inégalée dans le monde. »
L’époque où l’on faisait fortune en s’expatriant, menant
révolue. Les compensations qui restent de mise sont Installé à Bruxelles depuis plusieurs semaines
sans commune mesure avec le passé. Sans oublier que
dans le cadre d’un mandat à la Solvay Brussels
nombre d’entreprises tentent de convaincre leurs expa-
Ces atouts, un nombre croissant de salariés en
School of Economics and Management (ULB),
triés de… renoncer à ce statut en leur faisant signer un
provenance des pays émergents sont amenés
ce professeur américain nous confiait récem-
contrat local, moins avantageux sur le plan financier.
à les découvrir à leur tour. « Bruxelles reste
ment son bonheur : « Prendre le tram quand
la ville internationale par excellence, rendue
après avoir laissé sa grosse voiture aux États-
incontournable par son statut de capitale de
Unis est un vrai plaisir. Bruxelles est une ville
l’Europe », poursuit Eddy Bonne, par ailleurs à
cosmopolite à l’européenne, à l’instar de Pa-
la tête du « relocator » Hasenkamp. « Les entre-
ris par exemple, mais beaucoup plus calme et
aucun doute plus confortables aujourd’hui – logement,
prises chinoises ou brésiliennes font de plus
agréable à vivre. Les gens sont aimables… et il
soins médicaux, éducation, télécommunications, etc. –,
en plus appel à nous pour gérer l’intégration
n’y a pas de détecteurs d’armes à l’entrée des
il n’en reste pas moins que l’on s’expose au déracine-
des collaborateurs, souvent très qualifiés,
écoles ! Cela aussi, c’est la qualité de la vie. » BJ.
ment, à un possible choc culturel, voire, dans certaines
qu’elles envoient en Belgique. »
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suis-je finaLement prêt à tenter L’aventure ?
Si les conditions matérielles de l’expatriation sont sans
villes moins prisées, à un véritable isolement. Ici encore, mieux vaut s’y préparer. BJ•
dans quels pays fait-il bon vivre… et travailler ? notre top 10 sur references.be/expatriés
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