URBAIN Tanger - n°3 - MARS 2013

Page 32

À la Une

S ANAA HAMRI

U. : Vous êtes venue en 2012, pour la première fois, au Festival Mawazine pour animer des ateliers sur le thème de la réalisation. Cela a permis à de nombreux Marocains de vous découvrir. Serez-vous présente cette année ? S.H. : J’ai vécu des moments formidables lors du Festival Mawazine et je remercie Sa Majesté le Roi Mohammed VI et toute son équipe de m’y avoir conviée. C’est vraiment l’un des meilleurs festivals de musique que je connaisse, avec d’excellentes organisation et coordination. J’y reviendrai avec plaisir si mon emploi du temps me le permet. U. : Vous recommandez aux jeunes Marocains d’essayer de « réaliser leurs rêves au Maroc ». Ils pourraient vous dire que c’est difficile à entendre venant d’une femme qui a réussi une telle carrière aux États-Unis, eldorado pour beaucoup d’entre eux et pas seulement dans le domaine du cinéma. Que leur répondriez-vous ? S.H. : Lorsque je suis allée aux États-Unis, la conjoncture était autre. Aujourd'hui, la situation économique est différente, à la fois aux États-Unis et en Europe. Elle est très difficile. Beaucoup de Marocains installés en Occident retournent dans leur pays en raison de cette crise. Il faut donc élaborer au Maroc de nouveaux concepts. Je vais essayer d’y être plus présente pour créer davantage d’opportunités dans le domaine du cinéma. Je ramènerai avec moi le savoir-faire que j’ai acquis aux USA. Il y a aussi les nouvelles technologies telles qu’internet dont il faut profiter. U. : Les femmes, au Maroc, sont peu nombreuses à avoir la chance de réussir dans un milieu professionnel essentiellement masculin. Que leur diriez-vous ? S.H. : Il est évident que les femmes marocaines ont une forte personnalité et une belle énergie. Il est donc important qu’elles utilisent cette vitalité pour réussir. U. : Vous revenez chaque année « au bled » pour vous ressourcer auprès de votre famille et de vos amis tangérois. Depuis 1992, vous avez du voir Tanger changer ? S.H. : Oui, j’aime cette évolution de Tanger. Le Roi a fait beaucoup pour que cette ville redevienne exclusive et incontournable. Elle a un avenir prometteur, elle sera une place financière puissante. U. : Quels sont vos compatriotes marocains que vous admirez particulièrement ? S.H. : Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et mon père Mohamed Hamri.

32

-

URBAIN n°3

-

Mars 2013

Sanaa Hamri au Festival Mawazine en 2012.

Sanaa et le cinéma marocain La réalisatrice, depuis quelque temps, parle de son envie de revenir vivre au Maroc. Serait-elle décidée désormais à consacrer son talent à faire évoluer le cinéma marocain et, sinon à abandonner, du moins à lever le pied dans la carrière qu’elle est en train de se bâtir aux U.S.A. ? “ Le Maroc a une position stratégique “, nous dit-elle, “ il est situé au centre du monde et il est presque évident qu'il doit posséder des studios de cinéma internationaux. Je réfléchis donc de plus en plus à cela. Ma société de production audiovisuelle américaine « Medina Films » a plus de dix ans et bientôt naîtra la filiale marocaine à Tanger. C'est la photographe marocaine Iman Chair qui m'aidera à mettre en place « Medina Films » au Maroc. “ Son point de vue sur le cinéma dans le pays qui l’a vue grandir ? “ Il ne faut pas négliger le cinéma marocain. Les Marocains ont beaucoup à nous dire à travers le cinéma. “ Son film marocain préféré est d’ailleurs Ali Zaoua de Nabil Ayouch : “ Je le recommande chaque fois quand j'ai l'occasion de le faire “.

Où croiser Sanaa Hamri à Tanger ? Elle aime flâner dans les rues de la Kasbah et de la Médina, faire une pause au Café Univers (bd Paris), s’évader au Cap Spartel, dîner au restaurant La Fabrique et déjeuner à l’El Dorado.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.