URBAIN Magazine - n°19 - SEPTEMBRE 2014

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édito

édito

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AZZ... Soyez prêts : le mois de septembre à Tanger sera musical, swinguant, syncopant, improvisant ou ne sera pas. Quelle belle époque que cette rentrée artistique qui apporte dans sa musette le festival TANJAzz et son lot de notes et de talents ! En tant que partenaire du festival, la rédaction de votre magazine URbain a souhaité vous plonger dans l’ambiance jazzy qui nous attend en vous proposant une édition très largement consacrée à TANJAzz (p.24). Avec à la une la splendide Buika, invitée phare de cette quinzième édition, mais aussi un surprenant portfolio présentant quelques-uns des clichés pris par la talentueuse photographe Nora Houguenade lors d’une édition passée (p.40), une interview croisée de cinq passionnés de jazz, une sélection de livres sur le thème... À peine serez-vous sortis des jardins du Palais des institutions italiennes, la tête encore emplie de musique, que les portes des lieux les plus secrets de la capitale du détroit vous seront ouvertes lors d’une journée inédite consacrée à la rencontre de l’art et du patrimoine architectural de la ville. La première édition du parcours artistique Être ici s’offre à vous le 21 septembre (p.52)... Encore des fourmis dans les pieds ? Paris rend hommage à Tanger à la Gaîté Lyrique à la fin du mois (p.53). Une belle façon de voir s’achever ce mois si vous êtes dans les parages. Pas de voyage prévu ? Poursuivez tranquillement votre lecture en faisant la connaissance des Tangéroises Sanae El Kamouni (p.14) et Paula Garcia (p.20). Je vous souhaite un délicieux mois de septembre, un festival trépidant et une très bonne lecture.

Christine Cattant , Rédactrice en Chef

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© Mzennan

URBAIN

tanger

Directeur de Publication : Rédactrice en Chef : Secrétaire de Rédaction : Maquette : Rédaction : Imprimeur : Contact Mail : Direction : Contact Éditorial : Contact Logistique : Contact Commercial : Contact Publicité : Site Web : Facebook : Siège : Dépôt légal : ISSN : Photos Couverture :

Othman Noussairi Christine Cattant

Stéphanie Gaou Mouna Sebti & Crevette in Tangier Imane A. Kettani, Khadija Barkani, Kamil El Alami, Stéphanie Gaou, Christine Cattant Chrono Digital - Casablanca contact@urbainmagazine.com o.noussairi@urbainmagazine.com c.cattant@urbainmagazine.com 06 02 22 50 10 - m.sabri@urbainmagazine.com vincent@urbainmagazine.com 06 17 18 19 98 / 06 33 64 79 99 www.urbain.ma Urbain Tanger Magazine 67, avenue de la Résistance - Tanger 105984 En cours © BbyB, LLC/Javi Rojo

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URBAIN

Sommaire

tanger

septembre 2014 / n°19

24 Buika AU FESTIVAL TANJAZZ, PRÉPAREZ-

© D.R.

VOUS POUR CE TSUNAMI VOCAL

8 ACTUALITÉS 8 Courrier des lecteurs 10 Rendez-vous tangérois

14 MAG’ 14 Figures de Tanger Sanae El Kamouni 20 Rencontre QDP à Paula Garcia 22 Portfolio URbain prend le large

24 SPÉCIAL TANJAZZ 24 32 38 39 40

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À la Une Buika, la nouvelle diva Paroles de Jazz... Programme Zoom sur Mallal Ambiances par Nora Houguenade

52 CULTURE 52 53 54 55 60 64 66

Parcours artistique “Être ici” Tanger Tanger à la Gaîté Lyrique Résidence “Théâtre révolté” Votre agenda À l’affiche L’agenda des petits Coups de Coeur de Libraire

68 PRATIQUE 68 70 72 74

Mode Le look Urbain par Beldi Chic Cuisine La recette de Kamal el Fassi Urbanoscope Carnet d’adresses / Points de distribution


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À 3 h au sud de Paris par autoroute, dans le département du Cher (18), à vendre (par propriétaire) important ensemble immobilier comprenant : - un château (XVIe-XIXe siècles) avec parc clos de murs ; - un moulin à eau avec étang ; - une maison éclusière ; - une ferme. Le tout sur environ 100 hectares dont 25 hectares plantés en résineux. Prix : 2 000 000 d’Euros. Documentation sur demande.

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ACTUS

COURRIER DES LECTEURS

paroles de lecteurs sur contact@urbainmagazine.com

déf URBAIN 18:Urbain

27/06/14

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ACTUS BILLET D’HUMEUR

Sevilla, by URbain…

On achève bien nos chiens.. je de l’une de nos lectrices, Pour faire écho au courrier qui consiste à déposer des souhaitais parler de cette pratique tuer les chiens errants. appâts empoisonnés afin de et qui décide, qui donne l’ordre Difficile de dire précisément avec quelle régularité les qui l’exécute. Impossible d’affirmer œuvre, ni où elles ont mises en « campagnes poison » sont fait finalement, il s’agissait d’un précisément lieu. Comme si, Et manteau, à l’abri des regards… honteux, pratiqué sous le bourrés de strychnine, provoen effet c’en est un. Les appâts, mort en quelques minutes la concentration, leur quent, selon cruelle et très douloureuse. ou quelques heures. Une mort

être comptés ainsi que les Les appâts doivent également sont tenus de remettre tous cadavres ramassés et les agents leur par les chiens à la fin de ceux qui n’ont pas été avalés ces des précédents révélant que mission. Il existe pourtant toujours être prises... précautions ne semblent pas

En réflexion ce petit graphique. Je soumets pour finir à votre principalement par les reFrance, la rage, véhiculée autrefois ? A-t-on tué tous les renards nards, est désormais éradiquée. grande campagne de vaccination Que nenni. En 1988, une sur les zones de population par dispersion d’appâts vaccinant de la maladie en six ans. des renards a permis l’éradication ! ans six : lu Oui, vous avez bien pas c’est vrai. Mais pourquoi ne Le Maroc n’est pas la France, que plutôt preuves, leurs fait ont s’inspirer des méthodes qui qui avant avec des pratiques barbares utile de prévenir les riverains de continuer à se débattre À l’évidence, on ne juge pas leurs ? mettre en danger la vie de peinent à donner des résultats de procéder, au risque de enfants qui jouent sur la plage animaux, mais aussi des jeunes ingérer le poison. Qui plaiderait Kamil El Alami et pourraient donc, eux aussi, coupable, alors ?

Réactions

Nos lecteurs ont pris l’habitude de nous envoyer les photos de leur magazine Urbain en goguette au quatre coins du Maroc… et d’ailleurs ! En voici une nouvelle sur fond de Giralda, merci Nicolas ! Cette image vous plaît ? Une surprise vous attend en p. 22 de ce numéro !

Un joli article très mesuré sur le problème de l’empoisonnement de nos chiens. Merci de sensibiliser vos lecteurs à ces pratiques auxquelles tous les Tangérois n’adhèrent pas ! Alima K., Tanger

des l’apprend car, à chaque fois, Alors comment le sait-on ? On victimes. Lors de la « distribuanimaux domestiques en sont fois, au moins deux personnes tion » du 19 juin, encore une après une toute bête promenade ont perdu leur compagnon sur la plage de Sidi Kacem…

quelque part, a décrété que En ce jour du 19 juin, quelqu’un, sur cette plage étaient enragés. les chiens errant précisément ? qu’il s’agit. La rage. Un fléau Soit. Car c’est bien de cela doute. Cette maladie tue en Non. Un problème, sans aucun an au Maroc. Et 400 animaux moyenne 20 personnes par au Un plan a été mis en place sont infectés chaque année. lutte Le nouveau programme de début des années 80, en vain. sur et repose principalement contre la rage date de 2004 l’éradication des chiens errants.

Dans règles précises à respecter. Dans les textes, il existe des en toute autre. Par exemple, les faits, la réalité paraît être est bannie, le risque étant périmètre urbain, cette méthode de Sidi population. Certes, la plage jugé trop important pour la mais n’est-elle pas suffisament Kacem n’est pas en ville, quelques précautions ? fréquentée pour qu’on y prenne

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Retrouvez notre dossier sur Rejoignez-nous et donnez votre

notre page Facebook le 1

er

août.

avis sur contact@urbainmagazine.com

Je vous écris pour vous dire qu’il y a d’autres problèmes bien plus graves dans le monde que la mort de chiens errants. Y consacrer une page, c’est vraiment du n’importe quoi. François-Xavier A. Bien dit, le scandale des boulettes au poison nous touche par son manque d’humanité. Et nous fait peur aussi : les petits enfants qui jouent sur la plage, touchent et mettent tout à la bouche sont aussi en danger ! Lubna R., Tanger

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce billet de Kamil El Alami aura déclenché une vague de courriers. Merci à tous d’avoir pris votre plume pour réagir.

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Bonne humeur en cuisine Pas facile de suivre la recette de Kamal el Fassi en se tenant les côtes, mais finalement, la harira des célibataires fut réussie et on a bien ri ! Merci pour ce moment d’authenticité et de bonne humeur partagée. Paul, Al Hoceima

Mes photos dans URbain ? Comment faire pour voir mes photos dans URbain s’il vous plaît ? Merci. Mohamed H., Tanger

>

C’est tout simple : postez vos clichés sur contact@urbainmagazine.com et, si l’un d’entre eux est sélectionné, nous le publierons dans votre magazine. Bonne chance !


ADAM CADRE Maître encadreur

L’habilleur d’images URBAIN PUBS Demies pages:Layout 1

23/08/14

20:02

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Terrasse panoramique avec vue sur le “grand bleu” Carte de produits de la mer raffinés et cuisine méditerranéenne Ouvert tous les jours - Service de 12 h à 17 h Pendant Tanjazz, venez profiter de la terrasse et du club de plage, ouverts sur fond musical jazzy ! Plage Sidi Kacem - Direction Grottes d’Hercule - Tanger - Tél. : 05 39 33 81 37 Mail : oceantanger@gmail.com - Facebook : oceanplage - www.oceanplagetanger.com


ACTUS RENDEZ-VOUS EN VILLE

s u o v z e Rendg é r o i s tan

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Save the date !

COLLECTE RECYCLAGE À TANGER

Le 29 septembre de 10 h à 19 h Bouteilles, conteneurs et sacs en plastique, bouchons, cartes téléphone, DVD, métal (conserves, canettes), piles usagées, toners d’imprimante, ampoules, néon, carton, boîtes à œufs, journaux, rouleaux papier maison, magazines... Tabadoul, 19, rue Magellan - Tanger Tél. : 05 39 37 19 78

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Du 16 au 21 septembre La 6e édition du Tanger Poker Festival va sans nul doute encore attirer de nombreux amateurs de jeu venus du monde entier. Jusqu’à 2 000 000 de dirhams à gagner ! Mise minimale : 2 500 Dh. Casino de l’Hôtel Mövenpick - Tanger Tél. : 05 39 32 99 33

SOUK / VIDE-GRENIER

Le 28 septembre de 11 h à 17 h En collaboration avec la Compagnie Mémoire d’Avenir. Emplacements limités, inscriptions avant le 25 septembre auprès du secrétariat. Tabadoul, 19, rue Magellan

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La collection “Alma del Rif” de la créatrice Salima Abdel Wahab a été imaginée et réalisée pour des coopératives de femmes du Rif et inspirée de leur culture. Découvrez-la dans sa boutique à Tanger, au centre-ville (à côté du café Porte). Tél. : 06 62 36 71 57

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La Pesca, c’est la nouvelle enseigne de vente directe de Med Seafood, spécialisée dans la vente de poissons et de produits de la mer au Maroc. Une large gamme de poissons, crustacés et fruits de mer frais ou surgelés vous est y proposée. Restaurateur, commerçant, particulier... Le service de livraison à domicile répond à vos besoins sur demande. Tous les conseils auprès des commerciaux de La Pesca, sur le site internet ou la page Facebook, y compris pour la préparation des poissons ! Magasin Tanger - Complexe Tanger Boulevard (en face de Acima) - Tél. : 05 39 94 01 09 Commercial : 06 61 39 28 40


Nouveau

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UNE COMMUNAUTÉ SYMPA TANGIER PUPPIES est une communauté Facebook créée par et pour les amoureux des chiens. Conseils, toutous à adopter, bons plans, mesures à prendre pour les protéger, infos utiles, la communauté Tangier Puppies se veut - et l’est - un relais rassurant pour les propriétaires de chiens ou ceux qui veulent le devenir. Rejoignez-les sur Facebook !

LA BOUTIQUE DU BEAU BIZARRE, nouvelle venue près de la place Amrah. Une sorte de cabinet de curiosités à la tangéroise qui fait dialoguer une collection d'art africain avec des œuvres d'artistes contemporains et des bibelots chinés qui parlent de la ville. Facile à repérer grâce à ses portes sculptées et à son arbre taillé par l'artiste Damien, terrain de jeu des enfants du quartier devant lequel les passants se prennent en photo. Contact : 06 93 09 98 58 TATOUAGES PRÉCIEUX ÉPHÉMÈRES, véritables bijoux de peau et d’ongles en or fin ou en argent 24 carats... Une pose simplissime, une tenue durant plusieurs jours, résistante à l’eau. Tentée ? Si le concept, original et exclusif, ne sera sur le marché dans les meilleurs instituts du Royaume qu’en 2015, les Tangéroises sont vernies car Catherine Mirambeau leur propose déjà ce service de façon confidentielle. Et à tout petit prix (120 à 600 Dh en moyenne). Contact Instant 24 : 06 61 28 88 29 11


ACTUS RENDEZ-VOUS EN VILLE

Cours et ateliers JOUER OU NE PAS JOUER...

L'atelier-théâtre de la Comédie de Tanger rouvrira ses portes le lundi 15 septembre à 18h30 à la fondation Lorin. Véritable école de théâtre à la manière des écoles d’Europe ou des Conservatoires de Théâtre, elle est idéale pour ceux que tente l’aventure théâtrale en amateur et sont prêts à s’investir pleinement avec concentration, discipline, effort et assiduité. Atelier hebdomadaire et gratuit : tous les lundis de 18h30 à 21 h. 44, rue Tuahin - Tanger - fondationlorin@gmail.com

LES VIES DANSENT, LIBRES... MUSIQUE ET CHANT AU PÔLE CONTINUENT ! MUSIQUE DE L'IFT

© Delphine Mélèse

Chiara partie, Delphine vous propose désormais ses ateliers tout public dans une ambiance pro mais surtout décontractée : - Expression de soi et danse libre le lundi de 10 h à 12 h, et le mercredi de 17 h à 19 h - Arts plastiques le mercredi de 14h30 à 16h30 - Théâtre le samedi de 11 h à 13 h Tarif 250 Dh / séance (dégressif) Nombre de places limité, réservation indispensable Delphine Mélèse, rés. Dounia - Tanger lesptitesmarguerites@gmail.com - 06 55 77 28 83

STUDIO DERSA, UNE MINE D’IDÉES

Dersa et Bely vous accueillent pour vous faire bouger à coups de danse orientale, de zingara, de zumba, de danse Bollywood mais aussi de yoga, pilates ou stretching. Chez Dersa, on dispense également des cours de français, d’arabe classique et de guitare. À noter, le 5 septembre, une soirée poésie, le 12 septembre, une exposition de peinture et le 26 septembre un workshop méditation et soins curatifs. Renseignements sur place ou téléphone. Tarif 100 Dh / séance - 500 Dh / mois Rés. Cordoba - Iberia - Tanger - Tél. : 06 19 61 47 54

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Cours dispensés à l'Espace Beckett par Martine Kroon, professeur certifiée d'éducation musicale, pianiste et chanteuse diplômée du Conservatoire de musique de Toulouse. - Cours individuels de piano (à partir de 9 ans) - Cours individuels de chant (à partir de 15 ans) - Atelier vocal collectif (pour adultes et ados à partir de 15 ans) - Classe d’éveil musical (pour les 5-8 ans) - Cours de culture artistique (à partir de 14 ans) Reprise des cours lundi 23 septembre. Inscriptions du 17 au 19 septembre à l’Institut Français de Tanger, rue Hassan Ibn Ouazzane - Tanger - Tél. : 06 52 05 45 98



MAG’

FIGURE DE TANGER

Sanae El Kamouni Plus près des étoiles « J’ai eu la chance de grandir dans une famille pour qui la culture était importante. » Avec Scènes du Maroc, l’association dédiée au développement de projets culturels dans l’art contemporain qu’elle a créée voilà quelques années, Sanae El Kamouni s’est ancrée avec passion et détermination dans la ville de Tanger. Elle travaille d’arrache-pied pour faire connaître au monde entier un savoir-faire ancestral typiquement marocain : l’acrobatie. Les spectacles qu’elle réalise, entre autres avec le metteur en scène Aurélien Bory, remportent de véritables succès partout où ils sont montrés. Cette belle ambassadrice de la culture se confie à Urbain. PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE GAOU

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Vous avez toujours œuvré dans le développement de projets culturels. Votre parcours ? D’abord, j’ai eu la chance de grandir dans une famille pour qui la culture était importante. Mon père adorait le cinéma et nous faisait découvrir les chefs-d’œuvre dont il était fan. Mes parents sont de vrais mélomanes, j’ai grandi dans une maison bercée par Abdel-Halim Hafez, Fairuz… Moi, depuis toute petite, je rêvais de devenir

© D.R.

Urbain : Sanae El Kamouni, vous êtes née à Beni Mellal. Racontez-nous comment vous êtes arrivée à Tanger. Sanae El Kamouni : J’y suis née mais je connais très peu, l’ayant quittée à l’âge de 2 mois. J’y suis revenue, adolescente, en touriste. Mon père était ingénieur en agriculture avant de travailler dans l’agro-alimentaire, il était très mobile, nous étions contraints de changer de ville assez régulièrement. J’ai vécu à Casablanca, Fès, Imouzzer, Tétouan et puis enfin à Tanger ; ville qui nous a totalement captivés et ensorcelés. Nous n’en sommes jamais partis et elle est devenue ma ville d’adoption.

Sanae El Kamouni avec les artistes du groupe pendant une répétition à Londres comédienne : j’ai fait du théâtre de 7 à 22 ans. Ma passion et mon désir de me professionnaliser faisant peur à mes parents, malgré leur amour pour le théâtre, j’ai obtenu une maîtrise en droit privé. En parallèle de mes études, j’ai travaillé pour Tanjazz et le Festival du théâtre amateur de Tanger, organisés par la fondation Lorin. Puis à l’Institut français du nord en tant qu’assistante du directeur artistique du festival « Les Nuits de la Méditerranée » et assistante de la commissaire du « Salon international de Livre de Tanger ». Ces expériences ont renforcé mon désir de vouloir œuvrer dans le secteur culturel. Après mon droit, j’ai passé une licence en management culturel en France et un DESS en action artistique, spécialité spectacle vivant. De retour au Maroc, j’ai décroché le poste de responsable de l’action culturelle à l’Institut français du nord, quelques années plus

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MAG’

FIGURE DE TANGER

tard, j’ai créé « Scènes du Maroc ». Je souhaitais mettre en valeur une partie de notre patrimoine culturel en voie de disparition, notamment l’acrobatie marocaine au cœur de mon projet. Du coup, le théâtre, une vocation avortée ? Pas vraiment. Un rêve d’enfant plutôt. Je suis de l’autre côté des planches, même si j’y passe beaucoup de temps avec mon équipe ! Comment s’est passée la rencontre avec les acrobates de Tanger ? Avant de rencontrer les acrobates de Tanger, j’ai connu Aurélien Bory, directeur de la Compagnie

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111 à Toulouse, artiste et metteur en scène talentueux. Alors qu’il était en pleine création de son spectacle « Plan B », j’ai travaillé avec lui dans le cadre d’un stage au théâtre Garonne à Toulouse. C’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée et l’envie de monter un projet avec des acrobates de mon pays. Mon souhait était qu’Aurélien forme des acrobates traditionnels marocains aux outils de la création contemporaine. Mon constat à l’époque est simple : au Maroc, il y a une tradition d’acrobatie ancestrale en voie de disparition mais pas de création contemporaine. J’ai donc fait part à Aurélien de mon idée de créer le premier spectacle contemporain d’acrobatie marocaine.


Séduit par l’idée, il est venu à Tanger et ensemble, avec l’aide de la famille Hammich (acrobates depuis huit générations) nous avons choisi les artistes qui ont formé le Groupe acrobatique de Tanger. Aurélien a créé pour ce groupe le spectacle TAOUB, aujourd’hui mondialement connu ! Racontez-nous les débuts de TAOUB ? La création du spectacle TAOUB fut une aventure, d’abord parce que nous l’avons fait à Tanger en l’absence de théâtre et d’infrastructure capable d’accueillir ce genre de projet, et ensuite parce que nous avions un tout petit budget. Heureusement, l’Institut français a cru en cette aventure et a porté avec nous ce projet ambitieux. Aurélien s’est adapté aux moyens du bord avec beaucoup d’intelligence et de tact. Quant au travail avec les artistes du Groupe acrobatique de Tanger, les débuts n’étaient pas évidents. Les acrobates

n’avaient jamais vu de spectacle contemporain et ne comprenaient pas la démarche d’Aurélien, ni son univers artistique. Ils sont issus d’une tradition où tout se passe autour d’un savoir-faire ancestral qui se transmet de génération en génération, une tradition basée sur l’enchaînement et la répétition d’un certain nombre de figures acrobatiques. Aurélien les invitait à faire de la recherche, à se questionner, à rêver, à se remettre en cause, à réfléchir… à créer tout simplement ! Ce processus a pris du temps et nous avons fini par réussir à ce que chacun puisse déballer son sac, creuser, partager et parler enfin le même langage : celui du corps libre de tous les codes… Et donc, ce succès à la clef avec toutes les représentations dans le monde entier depuis 2004. Mais comment en êtes-vous arrivés là ? J’ai toujours dit qu’une petite étoile nous accompagnait et nous aidait à surmonter toutes les difficultés, et Dieu sait qu’il y en a eu ! TAOUB a été crée en 2004 à Tanger et a tourné d’abord au Maroc avant de partir en France au festival « CIRCA » où il a rencontré un réel succès auprès du public mais aussi des professionnels. Il a été

À gauche : séance de trampoline à Tanger Ci-contre : Sanae en compagnie de Jack Lang et Aurélien Bory

© D.R.

« Je souhaitais mettre en valeur une partie de notre patrimoine culturel en voie de disparition […] »

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FIGURE DE TANGER

© Stefno Berca

MAG’

L’équipe Chouf Ouchouf sur scène, et en répétition. joué plus de 370 fois dans les plus grands théâtres du monde : Théâtre New Victory (New York), théâtre Queen Elisabeth Hall (Londres), théâtre la Villette (Paris), Centre culturel de Belém (Portugal), Théâtre Vidy-Lausanne (Suisse)… Ce spectacle a établi la notoriété du Groupe acrobatique de Tanger auprès du public et des professionnels. Mais, je ne saurais pas vous expliquer les raisons de ce succès. Nous-mêmes, aujourd’hui encore, nous nous posons toujours cette question ! C’est peut-être la baraka de Sidi Ahmed ou Moussa qui nous accompagne ! Taoub, tissu en arabe, oui mais pourquoi ? Aurélien avait décidé d’écrire un spectacle qui n’utiliserait que du tissu comme support pour chaque scène, il voulait une scénographie mobile, fragile en rapport avec Tanger. Pas trop dur de vivre comme une saltimbanque ? Au début, j’aimais beaucoup ce rythme de vie, fière de représenter mon pays dans le monde entier et d’exporter une partie de ma culture. Je me nourrissais de toutes ces rencontres, de toutes ces occasions où le partage et l’échange trônent.

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Aujourd’hui, je vis moins bien d’être absente tout le temps de ma ville… Au fil des années, je me rends compte que mon envie de réaliser mon rêve - celui d’un espace culturel pour la ville de Tanger est devenue plus forte. Un rêve pour Le Groupe acrobatique de Tanger ? Que les artistes du Groupe soient reconnus par leur pays et puissent enfin bénéficier d’un lieu pour continuer à exister, travailler et transmettre leur savoir-faire à la génération future. 

Son CV

• Création de TAOUB en 2004 avec Aurélien Bory. • Collaboration avec un duo de metteurs en scène suisses Zimmermann & de Perrot. Création de la pièce « Chouf Ouchouf ». Représentations au festival d’Avignon en « in ». Prix de l’excellence artistique au festival de Brighton. • 2013 : Commande du Grand théâtre d’Aix en Provence dans le cadre de Marseille 2013. Aurélien Bory crée la troisième pièce du Groupe acrobatique de Tanger : « Azimut » à l’affiche pendant six semaines tout l’été 2014 au théâtre du Rond Point à Paris.


AROUNDOU

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MAG’ RENCONTRE

Questionnaire

de Proust

Elle a la sagesse des belles du Nord et l’élégance des filles du Sud. Cela fait quatre ans que Paula Garcia audite les entreprises et s’investit dans la formation en management avec la boîte qu’elle a créée en 2011 Management AGL. Un parcours astucieux qu’elle entame en douceur, mais avec conviction pour et dans une ville qui la fait rêver, « où, dit-elle, les palmiers poussent la nuit, autant que les bâtiments et les routes. »

Propos recueillis par Kamil El Alami

Paula Garcia Et celle qui vous émeut chez un homme ? La vulnérabilité. Le défaut que vous pardonnez ? La fierté, peut-être parce j’en ai beaucoup. Une qualité que vous aimeriez avoir ? Il y en a beaucoup, je dirais la patience. Votre plus grand remords ? Je ne crois pas avoir beaucoup de remords, j’aurais plutôt des regrets, par exemple je regrette souvent d’être trop prudente. Le héros (ou l’héroïne) que vous admirez ? Je n’ai jamais admiré personne en particulier, j’ai tendance à sublimer des instants de vie et de partage avec les gens et j’ai parfois de l’admiration pour les femmes et les hommes qui font - et qui me font - réfléchir. Si vous étiez un livre ? La Marelle de Julio Cortazar. C’est un livre truffé d’images, de sons et des liens qui renvoient d'un passage à l'autre. On se croit nous-mêmes le héros ou l’héroïne du roman.

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Le petit plat qui vous fait craquer ? Difficile de se décider pour une gourmande comme moi... mais je me régale avec un carpaccio de bar l’été et en hiver avec une fabada con almejas, une sorte de cassoulet à base de haricots blancs et de palourdes.

La musique qui vous rappelle votre enfance ? Les mélodies celtes, et surtout le son strident des apprentis de cornemuse... et bien sûr le générique de Verano Azul une série mythique pour ma génération. Un moment de la journée que vous

Si vous étiez un pays ? préférez ? Le mien, l’Espagne et surtout, ma région natale, les Asturies, pour ses contrastes des couleurs intenses, le bleu, le vert et le gris plomb juste avant la tempête.

Quel objet du quotidien pourriez-vous abandonner sans regret ? Je n’en sais rien, rien de particulier. Le rouge à lèvres peut-être, il est toujours dans mon sac et j’oublie tout le temps d’en mettre. Si vous étiez un film ? Un film nostalgique. Je pense à Volver a emepezar, Begin de Begine de José Luis Garci, un grand réalisateur espagnol. Quelle œuvre d’art auriez-vous aimé réaliser ? Une pièce de théâtre sensorielle qui puisse transmettre des images, des odeurs et du son à la fois.

Le matin à 6 h, et un peu plus tard, le réveil de mon fils. Un lieu à Tanger où vous vous sentez bien ? J’aime beaucoup me balader dans la médina le matin, vers 10 h, juste au moment de l’ouverture des épiciers, les bacalitos. Tanger en trois mots ? Changement, chaleur, couleur. La chose qui vous énerve le plus ? La posture. Comment aimeriez-vous mourir ? Entourée de ma famille, chez moi. Comment aimeriez-vous vivre ? Un peu plus « tranquille » qu’en ce moment. Votre devise ? Aimer la vie avec passion et regarder les gens avec amour.

Photo © Aurèle Andrews

La qualité qui vous fascine chez une femme ? Sa vulnérabilité.



MAG’

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PORTFOLIO

....... Quand Urbain prend le large .......


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SPÉCIAL TANJAZZ

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À LA UNE


Buika La nouvelle diva Diva à la grâce léonine, sombre comète du flamenco entrée en collision avec le jazz, la soul, la copla, Concha Buika enflamme l’univers de la musique et de sa voix rauque, enchante son auditoire dans le monde entier. La chanteuse espagnole d’origine équatoguinéenne, née à Palma de Majorque, a grandi avec les gitans qui lui ont enseigné les secrets du flamenco. Depuis, elle travaille avec le réalisateur Pedro Almodovar à qui elle a prêté sa voix pour son film La piel que habito et invite le Cubain, Chucho Valdes pour son album El Ultimo Trago. Entre deux dates de concerts survoltés, elle a bien voulu répondre à nos questions avant de venir propulser toute sa vigueur sur la scène de Tanjazz pour la plus grande joie du public marocain.

Photos : © BbyB, LLC/Javi Rojo

PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE GAOU

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SPÉCIAL TANJAZZ

À LA UNE

Urbain : Buika, votre carrière fut lancée à l’internationale lorsqu’en 2005 est sorti votre album éponyme. En 2010, la journaliste de NRP, Alice Winkler, vous sacre « voix de la liberté ». Quelle lourde responsabilité, vous ne trouvez pas ? Buika : Pas tellement. Finalement, ma seule vraie responsabilité, c’est avant tout de rester calme quoiqu’il arrive dans ma vie. Le reste ne dépend pas de moi seulement, mais de nous tous et comme chacun de nous, j’essaye d’agir au mieux. Vous avez dit dans une interview que vous n’aimez pas revenir en arrière, vous ne regardez pas les enregistrements de vos concerts, vous n’écoutez plus vos albums.

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Auriez-vous peur du passé ? Non, pas du tout. Au contraire. Vivre le présent, c’est une manière pour moi d’affirmer de nouveau mes actes et mes choix. Cela pourrait avoir les échos d’un surplus de confiance en soi, eh bien, oui, parfois, il faut être capable de pécher par abus de confiance en soi… Vous collaborez fréquemment avec des artistes talentueux du monde entier. On peut dire que grâce à ça, votre musique a une saveur spéciale, unique. Comment choisissez-vous de travailler avec eux ? Je dis oui d’abord. Et après je chante. Qui sont vos modèles en musique ? Personne en particulier. Celui ou celle qui dit quelque chose qui provoque


une petite explosion dans ma tête. Je crois aussi en celles et ceux qui prônent le silence comme la plus absolue des musiques. Quand vous ne chantez pas, que faites-vous ? J’écris des petits livres de poésie et des nouvelles, je fais de la photographie. Votre vie fut parsemée d’embûches, d’intenses moments, parfois solitaires et âpres. Que diriez-vous à ceux qui veulent dévouer leur vie à l’art et qui n’arrivent jamais à « percer » ? De continuer malgré tout ? Eh bien, dans ce domaine, c’est quand même très difficile de savoir ce que l’on veut vraiment. Parfois, vous pensez que vous savez ce que vous voulez et en fait, ce n’est pas ça du tout, la réalité est même complètement différente de ce que vous imaginez. Mais je leur dirais

qu’ils doivent poursuivre, qu’ils doivent puiser dans leur joie de faire de l’art, que là réside le plus important. Vous avez dit : « l’artiste est le traducteur de la musique ». C’est-àdire ? Il me semble qu’en chacun de nous, il y a un génie, un artiste, un professeur même. Il m’arrive de penser que nous choisissons nos besoins en fonction de nos croyances. L’artiste serait celui qui fait passer ce que les autres ont en eux aussi, sans le savoir. Vous luttez contre cette idée répandue que la création est rendue plus aisée par la souffrance, en amour notamment. Quelle est votre alternative ? Je ne nourris pas une idée préconçue contre la souffrance, mais j’avoue que je suis comme ça, j’ai un cœur d’épicurienne, je n’aime pas

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SPÉCIAL TANJAZZ

À LA UNE

Parfois, il faut être capable de pécher par abus de confiance en soi. souffrir gratuitement, cela n’a rien d’épanouissant. La joie est une force plus créative que la douleur. Quelle est votre chanson préférée dans les moments difficiles ? Et celle des bons moments ? Aucune en particulier, pour moi les bons moments et les moments difficiles, c’est la même chose. De toute façon, il y a de la musique tout le temps. Et puis, si je ne peux pas profiter de mes larmes, je ne vais pas pleurer, je vais me priver alors. Peut-être les moments difficiles sont là pour me pousser à travailler encore plus fort, pour m’aider à trouver une solution au lieu de geindre. Une fois le problème

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résolu, les larmes sont là, vous pouvez pleurer et vous pouvez même éprouver de la joie à pleurer avec respect et sagesse. Vous dites que vous vous sentez prise par la « free note » (note libre) qui vous transporte à travers le monde. C’est quoi cette « free note » ? « Free note » c’est un lieu, un espace, un univers. Un jour, quelqu’un d’autre vous en parlera et vous vous direz que vous y avez été aussi et alors, vous vous souviendrez de moi… Qu’évoque le Maroc pour vous ? Une musique incroyable, une cuisine



SPÉCIAL TANJAZZ

À LA UNE

« Je crois aussi en celles et ceux qui prônent le silence comme la plus absolue des musiques. »

succulente, des millions de gens précieux emplis de foi, presque autant de jeunes avides de révolution intellectuelle et d’amour. Parfois, de la tristesse, mais toujours de la puissance, l’émerveillement, l’espoir et la beauté. Connaissez-vous déjà Tanger ? Oui, mais très honnêtement, je suis incapable de dire si les souvenirs que j’ai

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de Tanger sont les miens ou si je les ai volés. Qu’aimeriez-vous dire à celles et ceux qui vont vous découvrir sur la scène de TANJAzz ? J’aimerais dire le mot juste au moment juste, et ensuite, nous parlerons d’amour et d’ombres… 


LA FABRIQUE restaurant - galerie

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Ouarzaz-Mahfoudi DIALOGUE NORD/SUD

Le 20 septembre à 20h30 7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger Tél. : 05 39 37 40 57 - Mail : lafabrique.tanger@gmail.com


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Paroles de Jazz

À l’occasion de la 15e édition du festival TANJAzz sur le thème “Légendes d’hier et de demain”, Urbain a posé la question à cinq amateurs : Le jazz, c’est quoi pour vous ? Réponses aussi variées que l’est l’objet de leur passion... PAR CHRISTINE CATTANT

Philippe Lorin, fondateur et directeur du festival TANJAzz

Pour moi, le jazz, c’est un cadeau fait à l’humanité, un cadeau que j’ai voulu offrir à Tanger, la ville qui m’a accueilli. C’est le grand catalogue des sentiments humains avec des continuités et des ruptures. 32

C’est à chaque fois une aventure. C’est à la fois plus excentrique que Dali et plus sobre que Marquet. C’est un hamac harmonique sur lequel j’aime à m’étendre. C’est un tapis volant vers l’encore inconnu. C’est la plus savante des musiques populaires et la plus populaire des musiques savantes. J’aime le jazz parce que j’aime la liberté avec des règles et l’improvisation sur des bases solides. Parce que j’aime ses cris et ses chuchotements, sa violence et sa douceur. Parce que j’aime à flâner de swing en swing. Parce que c’est une musique qui ne me lasse pas l’oreille au bout d’une heure et qui ignore le sens du mot “compromis”. Parce que seulement 2 % de la musique de jazz a été enregistrée, ce qui permet d’imaginer tous les chefs d’œuvre qui n’ont vécu que quelques minutes dans des bars improbables et des clubs en sous-sol. J’ai commencé à l’aimer quand Miles, Bud Powell, Lester et les

autres arpentaient le quartier latin à Paris pour se retrouver la nuit au Tabou, au Chat qui pêche ou au Blue Note. Depuis, c’est ma drogue : je sniffe du Charlie Parker, je m’injecte du Billie Holiday, je me saoûle de Coltrane, je me patche du Louis Armstrong, je suce du Thelonious Monk, je me défonce au Duke Ellington. Le jazz plane au-dessus de ce monde horrible et son chic est impalpable. Mais j’ai peur. L’universalisation du jazz peut lui être fatale. À force de distribuer son essence même pour féconder les autres musiques, le jazz risque de se retrouver partout en fragments mais plus nulle part tel qu’en lui-même. Devant cette incertitude, le retour aux œuvres de base s’impose, celles qui donnent à entendre le jazz à nul autre pareil. C’est ce que nous ferons le 10 septembre prochain.


Tarik Elamile, musicien et pharmacien

Pour moi, le jazz, c’est

un style de musique.

Gillespie. Des Big Bands du swing des années 30 est née une musique plus complexe, plus rapide, plus « Hot », où une place bien plus importante a été laissée à l’improvisation. Une fois leurs engagements respectifs avec leur groupes terminés, les musiciens se retrouvaient pour « jammer » jusqu’au petit matin. La « Jamm » , voila certainement le lien entre tous les courants du jazz. On jamme ! oui, mais comment ? Pour jammer, il faut déjà connaitre la « grille », puis les « clichés » , et finalement le musicien y ajoute son « âme ». Tout s’est passé comme si le Bebop avait cristallisé les éléments les plus vivants du jazz d’avantguerre, avait sublimé cet héritage pour ensuite en avoir défini l’attitude...

Le jazz, c’est une attitude. L’attitude de celui qui connait l’histoire, en connait les clichés, mais qui va la raconter avec ses mots à lui, avec sa fraîcheur, tout en gardant un respect pour la tradition. Le jazz, c’est une école, c’est une théorie riche et complexe, un outil pour analyser toutes les musiques du monde. Le jazz n’est finalement qu’un enchaînement de tensions et résolutions, d’obscur et de lumière, d’évident puis d’abstrait, comme les deux faces d’une même pièce : la musique universelle.

Le jazz, c’est le Bebop ! Au milieu des années 40 est né le Bebop. Initié par deux musiciens virtuoses : Charlie Parker et Dizzy

© D.R.

Oui, mais un style qui comprend des dizaines de sous-styles, sousgenres et courants. Qu’ont en commun un thème des Dixieland, considéré comme un des premiers enregistrements de jazz de l’histoire, et un Rondo turc ? Quel est le lien entre Duke Ellington et les potions de sorcières ? Les sons diffèrent, les structures musicales n’ont rien en commun, les instruments joués ne sont pas les mêmes. En fait, non. Le jazz n’est pas qu’un simple style de musique…

CHARLIE PARKER ET DIZZY GILLESPIE,NEW

YORK, 1949

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enseignant et musicien

Pour moi, le jazz, c’est un lifestyle. Pour en être, il faut savoir laisser une part d’improvisation, de fantaisie et aussi de rigueur dans sa vie. On ne peut pas tricher avec le jazz. Ce dernier nous force à être authentique, à accepter nos limites pour les repousser, à se construire en permanence. Je considère le jazz comme une aspiration intellectuelle. Quand on passe sa journée à singulariser des sonorités, des accords, des motifs, il devient difficile de ne pas adopter la même attitude dans le choix de son alimentation, de ses relations, de son métier ou encore de ses passions. Le jazz est à lui seul une philosophie pédagogique, puisque pour apprendre cette musique, la patience reste encore 34

la meilleure alliée. Malgré ses (non) apparences médiatiques, le jazz est plus que jamais un laboratoire vivant. Depuis cent ans, cette musique est jalonnée d’inventions et d’innovations. C’est le jazz qui a inventé la batterie, donné une réelle place au saxophone, révélé les potentialités harmoniques de la trompette, permis à la contrebasse de lâcher l’archer, décentralisé le piano. Le jazz est libre de se tromper, de faire fausse note, de se perdre. Le jazz est une expérience infinie. C’est un univers qui, par sa formidable modernité, nous explique le monde qui change. Monde dans lequel effort, persévérance, ennui et amour sont des valeurs motrices à chaque note. Le jazzman est courageux. Il n’attend pas d’être en week-end ou d’aller à la retraite. Les jazzmen ne vivent pas du rendement de leur succès passés, mais produisent du neuf devant des audiences exigeantes cinq à six jours sur sept, justement parce que le jazz est totalement soumis à

la réalité du marché. Le jazz produit de vrais artistes qui s’occupent de leur art et essaient de l’améliorer. Il y a de la superbe politique dans le jazz, dans la mesure où des hommes issus du commun des mortels ne cherchent pas à jouer aux grands hommes, et pourtant le deviennent. Je pense à Miles Davis qui s’est remis en question musicalement durant toute sa carrière. Ces dernières années, un nouveau genre émerge : la stretch music. Notamment initiée par le trompettiste Christian Scott, il essuie déjà un certain nombre de critiques, sous prétexte qu’il manque de swingue ou qu’il mélange trop d’influences. À mon sens, il brasse tradition be-bop et post-bop, rythmes funk, hip-hop, tout en n’étant aucun de ces styles-là. Il serait donc dommage - qu’à l’instar des nations et des religions - le jazz régresse ou ralentisse son évolution, par crainte de perdre son identité ou certains traits de la tradition. CHRISTIAN SCOTT

© Marc Millman

Cédric Abouchahla,


Alain Cailhol,

© D.R.

auteur et informaticien

RUDY VAN GELDER

Pour moi, le jazz, c’est

Blue Note. Pas uniquement, bien sûr, mais évidemment : bleu. Pas une synesthésie, mais davantage une humeur, « mood », une coloration qui imprime les affects et ce faisant les révèle également et les porte aux nues, à la périphérie, juste sous la peau, où ils deviennent centre de tout, précipité performatif, philtre à l’expérience duquel l’auditeur s’étonne et se pâme devant le monde ainsi esquissé. Nouvel entrebâillement. Kind of Blue (Miles Davis), Blue Hour (Stanley Turrentine & The Three Sounds), Midnight Blue (Kenny Burrell). Trois chefsd’œuvre bleus. J’en passe. Une outre-couleur. Tardive. Intime. Aux heures de l’introspection. Un théorème magique où se synthétisent les ineffables émotions que seule la musique peut convoyer comme de précieuses et saisissantes fulgurances, fusées, pour

emprunter à Charles Baudelaire, ajout de réalité magistral à l’impavide silence du monde. Un avènement : indiscutable dès qu’entendu. Blue Note est surtout ce prolifique label fondé en 1939 à New York par Alfred Lion, toujours en activité et qui vient de fêter ses 75 ans. Il est indissociablement lié à l’histoire du jazz, depuis son effervescence interlope jusqu’à sa sanctuarisation par les intelligentsias européennes. Le label demeure un mythe pour beaucoup. Il le mérite. Les talents les plus impressionnants qui façonnèrent ce qu’est le jazz sont tous passés dans le salon de Rudy Van Gelder à Hackensack, transformé en studio d’enregistrement, puis à Englewood Cliff, sessions immortalisées par le photographe Francis Wolff dont les clichés à eux seuls façonnèrent toute une esthétique. Tout cela en un laps de temps si court que je ne peux personnellement qu’évoquer le terme de miracle quant à

la richesse et à la variété de la production de ces années. Miles Davis. John Coltrane. Herbie Hancock. Wayne Shorter. Thelonious Monk. Bill Evans… Tout devant les micros de Rudy. Impossible de tous les citer sans commettre l'Irréparable – Baudelaire encore. La Note Bleue peut se durcir selon les variations entre thème et improvisation. D’un ultraviolet à ultramarine. Duende du trio à l’octet, de l’épure à la foison. Danse altière. Bombarde de cuivre et nickel. Mais toujours elle est juste en son mouvement - anima. Racheté. Malmené. Blue Note restera Blue Note, et le jazz, malgré toutes les tentatives intellectualistes, un enfant turbulent de l’avant-garde et des bouleversements esthétiques et sociaux du siècle passé. On en parle, mais écoutez du jazz, c’est n’en revenir qu’autre et meilleur ! Ou peut-être ne pas en revenir du tout. Comme des spectacles les plus intransigeants.

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Lotfi Akalay, écrivain et chroniqueur

Rêver, c’est vagabonder vers les plus hautes cimes, et quel meilleur planeur que la musique ? Rue du Mexique, il trouva dans le bac à disques d’un brocanteur un double album RCA en épais carton bleu, un 45 tours de Fats Waller mis en vente pour une bouchée de pain. Le marchand ne put dissimuler sa satisfaction de se débarrasser d’un tel article qu’il croyait invendable. Il faut dire que la pochette était d’une laideur casimodesque, mais le contenu sonore, oh, cette musique d’une beauté céleste ! Ain’t Misbehavin’ et cet inoubliable Honeysuckle Rose et encore ce Squeeze Me ! Le paradis sur ondes, son Teppaz ne se tenait pas de joie, et comment pourrait-il en être autrement avec le divin Fats, immense pianiste stride, génial chanteur et grand farceur devant l’Éternel ? 36

Jamais de mémoire de clavier, les 88 touches d’ivoire et d’ébène n’auront à ce point jubilé, une main gauche qui assure un rythme d’enfer, mais pas l’enfer sinistre de l’au-delà promis aux pécheurs impénitents, non, pas du tout, l’autre, celui qui ferait danser Lucifer luimême autour de toutes ses marmites bouillonnantes. Et pendant que sa main gauche assure à elle seule la cadence d’une section rythmique au complet, la droite ne chôme pas, elle déroule des variations d’un swing ravageur, et ce n’est pas tout : Fats Waller y va de sa gouaille irrésistible qui ferait trépigner d’allégresse un rassemblement funèbre. Oublié la morosité de la ville, parti le mal-être tangérois, place au bonheur culminant de ce mont wallerien, il fait rugir le Teppaz au maximum de son volume, les murs en tremblent, les voisins ne vont pas tarder à cogner rageusement le plafond à coup de balai, mais qu’importe ? Voyez-vous ça : il leur sert de la musique authentique, un joyau à dix mille carats, et ils ne sont pas contents ! Encore étourdi, presque groggy par le piano stride de Fats Waller, il se précipita chez le même marchand et, en proie à une excitation fébrile, il se mit à fouiller de ses dix doigts dans le bac à disques dans l’espoir d’y pêcher d’autres pépites musicales. Bien lui en prit car sa peine fut largement récompensée quand il tira du fatras poussiéreux de vinyles hétéroclites un autre double album 45 tours : Duke Ellington, pianiste, compositeur,

arrangeur, chef d’orchestre, tout ça à la fois ! Debout à l’entrée de sa boutique, le marchand se frottait les mains : voilà son pigeon de retour ici pour le débarrasser des plus invendables de ses disques, ceux dont personne ne veut, qui paie sans rechigner, sans même se donner la peine de marchander, c’est du jamais vu ! Que le ciel le préserve, lui et son porte-monnaie ! De retour dans sa chambre face à son Teppaz, il prit une position confortable accroupi sur le tapis, ferma les yeux et se mit à dévorer goulument les ondes sonores. Mais oui ! Le paradis existe, il l’a rencontré, le voici, il suffit d’écouter : Take The A Train, Caravane, Sophisticated Lady, In A Sentimental Mood, It Don’t Mean A Thing, Mood Indigo, Solitude, Black And Tan Fantasy, Concerto For Cootie, Koko, I Got It Bad And That Ain’t Good, tous des enregistrements datant des années 1940. Qu’on se le dise : la belle musique est increvable ! Extrait de Tanger, c’est Tanger, à paraître.



“Légendes d’hier et de demain”

Progra mme

MERCREDI 10 SEPTEMBRE

SAMEDI 13 SEPTEMBRE

SCÈNE BMCI VILLE Scène BMCI Palais Scène Renault Tanjazz Club Tanjazz Pub

Animations de rues SCÈNE BMCI VILLE Scène BMCI Palais Scène Renault

21h00 Ogun Afrobeat 20h00 Dario Pinelli & BinarioSwing 22h00 Pablo Caminero Quartet 23h30 Philipp Jagschitz Trio 22h15 et 00h15 Craig Sutton

JEUDI 11 SEPTEMBRE Animations de rues 19h00 Tahar Tag’L SCÈNE BMCI VILLE Scène BMCI Palais Scène Renault Tanjazz Club Tanjazz Pub Bistro des Artistes

21h00 Color Out 20h00 Circular Time 22h00 Grzegorz Kamas Trio 23h30 Agharta Band 22h15 et 00h15 Craig Sutton 00h00 One O’Clock Jump Septet

VENDREDI 12 SEPTEMBRE Animations de rues 19h00 Tahar Tag’L SCÈNE BMCI VILLE 21h00 Trance Mission Scène BMCI Palais 20h00 Cécile McLorin Salvant Scène Renault 23h00 Drew Davies - Rythm Combo 00h30 Color Out Tanjazz Club 22h00 Olinka Mitroshina Trio 00h00 Sylvia Howard & The Black Label Swingtet Tanjazz Pub 22h15 et 00h15 Craig Sutton Bistro des Artistes 23h30 AB Road Quintet

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19h00 Tahar Tag’L 21h00 Mallal 20h00 Buika 23h00 Lillian Boutté & Satchmo Gumbo 00h30 Smoky Joe Combo Tanjazz Club 22h00 Olinka Mitroshina Trio 00h00 AB Road Quintet 01h30 Jam Session Tanjazz Pub 22h15 et 00h15 Craig Sutton Bistro des Artistes 22h30 One O’Clock Jump Septet 01h00 Ogun Afrobeat

DIMANCHE 14 SEPTEMBRE SCÈNE BMCI VILLE 21h00 Gnawa Express Scène BMCI Palais TANJAzz des enfants 14h30 Tahar Tag’L 15h00 Les Kourtes Pat’ 16h00 Tahar Tag’L Tanjazz Club 20h00 Sylvia Howard & The Black Label Swingtet 22h00 Smoky Joe Combo 00h00 Jam Session


Zoom sur...

Mallal

MOHA MALLAL ET SES HUIT AMIS FORMENT UN GROUPE MUSICAL À PART. ORIGINAIRES DU SUD DU MAROC, ILS PROPOSENT AU PUBLIC DES SONORITÉS À LA FOIS TRADITIONNELLES ET MODERNES. L’UNE DES BELLES DÉCOUVERTES À FAIRE AU COURS DE CETTE 15E ÉDITION DU FESTIVAL... Scène BMCI Ville, le samedi 13 septembre à 21 h

URBAIN - Mallal, on qualifie parfois votre musique de "jazz amazigh". Expliquez-nous pourquoi ? Mallal - Notre musique possède une diversité de styles, sons et rythmes internationaux, embellie par un air local des chants et rythmes traditionnels populaires du haut et de l’Anti-Atlas marocain. Parfois, Le jazz apparait dans quelques chansons ou juste dans des intros ou dans des improvisations, c’est l’influence du jazz sur notre musique. Ces deux dernières années, le saxophoniste et arrangeur du groupe a mené une recherche sur le jazz amazigh en se basant sur les rythmes d’ahwache. Ce travail demande une grande habileté surtout dans le mariage des styles à savoir Ahwach, Ahidous, timnadins, jazz, sans oublier le style musical du groupe. Le résultat apparaitra dans nos prochaines productions. Ce qui veut dire que le style de Mallal n’est pas un jazz pur mais élaboré à travers les airs traditionnels amazighs, auxquels nous ne pouvons échapper car ce sont nos influences musicales. Quel message souhaitez-vous véhiculer par votre musique ? À travers notre musique, nous souhaitons accélérer, élever et cultiver le gout musical universel, ainsi que la jouissance des paroles et de la musique de qualité, rêver à travers la philosophie des images et les diverses couleurs que nos poèmes dégagent et enfin croire en la paix comme salut de toute l’humanité, et mettre en valeur notre culture et langue amazighe. C'est votre toute première participation au festival TANJAzz. Comment l'abordez-vous ? Oui, c’est notre première participation au festival TANJAzz. Nous connaissons bien ce festival car nous suivions ses programmes, mais nous n’avions jamais pensé y participer un jour. C’est un grand honneur pour notre groupe et pour notre style ainsi que pour la chanson amazigh ; cela nous a poussés à nous baser, pour notre prochain album (le neuvième) sur le jazz : la musique la plus noble de l’histoire. Je veux remercier les organisateurs qui ont accepté de nous programmer et nous ont donné la chance de chanter dans ce prestigieux festival, dans la ville et devant les spectateurs de Tanger. Merci encore.

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L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

Tanjazz... Ambiances Par Nora Houguenade

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Bleu de Fès Le tapis “oeuvre d’art”

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CULTURE ÉVÉNEMENTS

Parcours artistique

ÊTRE (ICI) Le 21 septembre de 10 h à 18 h Le dernier jour de l’été, six lieux secrets de la ville blanche ouvrent leurs portes au public, pour quelques heures seulement, afin de lui offrir la possibilité de venir à la rencontre d’artistes de la scène marocaine et d’un patrimoine architectural jalousement préservé. Une idée inédite de l’association tangéroise Ssilate. Sur le parcours... La Maison Jnan Kaptan La Synagogue La Villa Mimi Carpe La Prison du méchouar Le Palais Akaaboune Le Consulat de France

Au fil des lieux... Une trentaine d’artistes ont accepté de s’emparer de ces belles adresses pour en faire des points de rencontre et d’échange et partager leur processus de création. Parmi eux, peintres, photographes, poètes, comédiens, écrivains, sculpteurs, vidéastes...

Entrée libre. Infos à la Cinémathèque le 20/09 de 10 h à 20 h et le 21/09 de 10 h à 17 h.

DE GAUCHE À DROITE : LA PRISON DU MÉCHOUAR, LA VILLA MIMI CARPE ET LA SYNAGOGUE DE TANGER.

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Festival

TANGER TANGER À la Gaîté Lyrique (Paris) Du 25 au 28 septembre

Programme CINÉ-CONCERT - Jeudi 25 à 21 h

Jajouka quelque chose de bon vient vers toi Création de Marc et Eric Hurtado avec Bachir Attar & The Master Musicians of Jajouka

SOIRÉE RENCONTRES MUSICALES - Samedi 27 à 21 h Avec : Le slameur et rappeur SAYFL7A9 (Tanger),TIko (beatboxing / Lyon), The Master Musicians of Jajouka led by Bachir Attar, Etienne Jaumet (Versatile / Paris), Les Gnawas du Maalen Rida Stitou (Tanger), Wall of Death (Paris).

Tanger n’en finit plus d’inspirer les faiseurs de festivals... Tanger vue par les étrangers - Cinéastes et probléet c’est tant mieux même si l’on peut regretter, matiques d’aujourd’hui - Littérature et Cinéma. au passage, qu’ils en oublient peut-être parfois de s’interroger sur ce qu’est vraiment Tanger aujourd’hui et RENCONTRES ET INSTALLATIONS tombent un peu dans la facilité. SuperTalk - Les Bad Girls des Musiques PROJECTIONS - Jeudi, vendredi et samedi à 19 h

Arabes, par Jacqueline Caux, Les mots de Tanger (S.-P. Hamelin et S. Gaou), Tanger sur écoute, expos, visites sonores, etc.

LE SOUK - Samedi 27 et dimanche 28 COUSCOUS PARTY - Vendredi 26 à 20 h BRUNCH TANGÉROIS - Dimanche 28 à 12 h TANGER KID - ATELIERS - Dimanche 28 à 15 h Plus d’infos à la Gaité Lyrique 3 bis, rue Papin - 75003 Paris www.gaite-lyrique.net

Mais ne boudons pas notre plaisir, car derrière les invités, projections, lectures et autres concerts certes un peu “convenus” se cachent quelques initiatives intéressantes et récréatives comme le Pop-Up Souk ou la “Couscous Party” (le vendredi, bien sûr !)... Et quatre jours placés à l’heure tangéroise à la Gaîté Lyrique, c’est assez exceptionnel pour être signalé alors, si vous passez à Paris en septembre, profitez-en pour faire un petit détour par le 3e arrondissement et respirer notre bon vieux chergui qui soufflera pour quelques jours seulement sur la belle Paname...

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CULTURE ÉVÉNEMENTS

Residence theatre

musique

RUE DES VOLEURS Le 23 septembre à 20h30 D’après le roman de Mathias Énard Mise en scène de BrunoThircuir La compagnie itinérante la Fabrique des petites utopies, le collectif Dabateatr et la compagnie Kaktus s'associent pour mettre en scène le dernier roman de Mathias Enard, regard sur la jeunesse d'aujourd'hui : de part et d’autre de la Méditerranée, la liberté n’est pas la même pour tous. Pourtant, les jeunes du printemps arabe et les indignés d’Europe se sentent dans la même impasse. Lakhdar est un jeune Marocain que la soif de vivre entraîne dans un voyage sans retour... Cette création associe un artiste de cirque, des comé-diens, et des créateurs vidéo. Le spectacle sera présenté dans sa version définitive le 26 février à Die (France).Tabadoul vous en offre une esquisse après un mois de résidence entre Rabat, Fès et Tanger. Participation libre au profit de l'espace Tabadoul. Le spectacle sera en tournée dans cinq villes du Maroc en coproduction avec les Instituts français à l'automne 2015.

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PIERRE DERUISSEAU

Conférences sur l’astrophonique Psychologue de formation, Pierre Deruisseau s’est consacré ces dix dernières années à la diffusion de cultures musicales en marges et lancé dans un vaste programme de recherche, le cycle Astrophonie, sur l’histoire de la musique en lien avec l’Univers (en collaboration avec l’Asbl Nefertiti de Bruxelles). Entrée : 100 Dh (ticket de soutien à Tabadoul), 50 Dh (tarif normal), 20 Dh (étudiants)

People Get Ready ! Embarquement sur les Wheelz of Steel, soul trains et vaisseaux interstellaires la musique se fait véhicule, transport vers un ‘better home’. Mythologie, science-fiction et histoire s’entremêlent à travers toute l’histoire des musiques afro-américaines ! Le 26 septembre à 20h30

En Quête du Perfect Beat Des worksongs au hip hop en passant par les fanfares de la Nouvelle Orléans et l’invention de la batterie dans le jazz : embarquement pour un voyage sonore à travers l’histoire de la communauté afro-américaine, suivant la perte et la réinvention des tambours. Le 27 septembre à 20h30 Espace Tabadoul


CULTURE

AGENDA

photo Bilal Touzani Tout jeune espoir de la photographie à Tanger, Bilal Touzani avait déjà présenté un travail très remarqué l’année dernière à l’espace d’exposition de la librairie les insolites, ainsi qu’une très belle série en noir et blanc sur les mosquées dans le magazine Urbain. Carte blanche cette année encore pour une nouvelle série... Keep connected pour connaître la date de l’exposition sur www.lesinsolitestanger.com

les insolites

Julien Dumas Lost in En 2012, le photographe parisien avait déjà présenté au public de la galerie PhotoLoft sa sublime série None Ethnie. Simultanément avec son exposition parisienne à la rentrée, il revient avec cette série qui évoque le fait divers, une tranche de vie dans laquelle il laisse l’observateur pénétrer en lui accordant la liberté d’y être un peu le scénariste. Nocturnes les 18 septembre et 2 octobre de 19 h à minuit. Jusqu’au 18 octobre.

Vernissage le 4 septembre à 19 h - Galerie Photo Loft

Nicolas Ducrot

Traces du temps

Nicolas Ducrot, franco-marocain de Casablanca, photographe autodidacte livre en toute sensibilité sa vision des murs dans les rues du Maroc, leurs textures, leurs couleurs... leurs histoires ! Vernissage le 11 septembre à 18 h - Las Chicas

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CULTURE

AGENDA

litterature Stéphane Lambert Nicolas de Staël, Le vertige et la foi

Présentation exceptionnelle, en présence de Gustave de Staël et de l’auteur, du roman Nicolas de Staël, Le vertige et la foi. Nicolas de Staël incarne la fracture entre le besoin de création et le tourment d’exister. Stéphane Lambert lui donne la parole lors d’une nuit d’intense bouillonnement intérieur qui le vit revenir, au volant de sa voiture, de Paris à Antibes où il devait se donner la mort une semaine plus tard après avoir réalisé sa dernière œuvre, Le Concert. Retour sur sa vie, sa fièvre visionnaire et sa solitude, qui donnent à l’œuvre son vigoureux mystère et à l’artiste sa tragique fragilité. Le 19 septembre à 19 h - Librairie des Colonnes

Giulio Minghini Sacré écrivain que cet auteur pourtant plutôt discret qui additionne les impostures littéraires avec un brio hors du commun. En trois livres publiés en français, il a su défier la loi de la pesanteur et proposer à un public de plus en plus conquis une série d’ouvrages cocasses, cyniques, intelligents. Une écriture impeccable, un style imparable, une audace qui n’a pas de nom et de l’humour à la pelle. Rencontre avec l’auteur autour de ses ouvrages : Coupes sombres (chez Seuil), Fake (chez Allia) & Tyrannicide (chez Nil).

Le 26 septembre à 19 h - les insolites

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Samira El Ayachi Quarante jours après ma mort

Samira El Ayachi avait su capter toute notre attention avec son premier roman La Vie rêvée de Mademoiselle S. Son nouveau récit, vrai petit chef d’œuvre d’écriture, est un coup de poing à la plume acérée, aiguisée, qui sait pourtant rester simple et authentique. Le narrateur est un gisant dont le corps a été rapatrié au Maroc, son pays de naissance. Fidèle à la tradition musulmane qui veut que le corps soit conservé et veillé pendant quarante jours après le décès, l’auteur imagine un mort qui entend encore tout ce qui se dit et se réalise autour de lui. Secrets, courtscircuits amicaux et amoureux et pudeur rarissime. Un vrai livre qui sait perdurer dans l’esprit du lecteur.

Le 19 septembre à 19 h les insolites


expositions Evelyn Postic Dessins en voyage

Logés dans une bulle ou à l’intérieur d’une membrane imperceptible, les dessins d’Evelyne Postic sont comme des projections fantasmagoriques de notre inconscient collectif. Comme des tatouages ou des impressions de motifs, réalisés le plus souvent à l’encre noire, excroissances instinctives de l’écriture, ils s’apparentent aux griffonnages que tout un chacun réalise machinalement sur le papier. Evelyne Postic, artiste d’art brut de renommée mondiale expose de nouveau son travail qui aura pour univers cette fois le thème de la ville. Vernissage le 13 septembre à partir de 16 h. En présence de l’artiste - Galerie Conil

Œuvres sur papier Une exposition collective de trois artistes, Lea Contestabile, Primarosa Casarini Sforza et Susana Talayero, peintres reconnues dont les œuvres se rejoignent pour un temps lors de cette exposition riche et éclectique. Vernissage le 11 septembre à 19h30 Volubilis Art Gallery


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expositions

(suite)

FUSION Rencontre Ouarzaz-Mahfoudi

Anouchka Anna « In situ » La peinture d’Anouchka d’Anna, artiste résolument hors norme, est tantôt à la limite de l’abstraction tantôt figurative. Elle rappelle parfois les maitres expressionnistes viennois. À coup de larges aplats, touches pointillistes, éclaboussures et raclements, peu à peu le chaos se structure. On découvre alors un bestiaire obsessionnel de créatures anthropomorphiques et hybrides aux formes récurrentes. À admirer également pour l’œuvre éphémère, peinte sur la façade de la galerie ! Jusqu’au 28 septembre - Galerie Artingis

Mohammed Raiss El Fenni Plus que quelques jours pour aller admirer les scènes de foule ou marines réalisées sur papier recyclé de Mohammed Raiss El Fenni.

Jusqu’au 7 septembre Volubilis Art Gallery

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Une idée lumineuse que celle de cette rencontre entre deux artistes-peintres aussi originaux que talentueux ! Une exposition proposée en collaboration avec la galerie Conil et lancée par un vernissage sous le signe de la rencontre de deux univers différents et qui pourtant dialoguent et se complètent à merveille… Ne manquez pas cette performance rare à quatre mains ! Vernissage le 20 septembre à 20h30 - La Fabrique


Gallery Since 1964

Marrakech 4, Av. Hassan II Tél. : 05 24 43 03 27 Fax : 05 24 43 03 25

t "OUJRVJUÏT t %ÏDPSBUJPO t 0CKFUT E BSU t t #JKPVY t )BVUF $PVUVSF .BSPDBJOF t

Tanger 26, Bd. Mohamed V Tél. : 05 39 32 24 95 Fax : 05 39 32 24 95

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Au ciné en septembre… À la Cinémathèque de Tanger

ROAD TO KABUL

WINTER SLEEP

De Brahim Chkiri Fiction, Maroc, 2012, en VO arabe marocain ST français Avec Aziz Dadas, Rabie kati, Amine Ennaji et Said Bey Ali, Hmida, Mbarek et Masoud sont quatre jeunes chômeurs qui rêvent d’une vie meilleure. Leur objectif, partir en Hollande. Se croyant sur le bon chemin, Hmida se retrouve par erreur en Afghanistan. Les autres décident de se mettre à sa recherche. Une comédie fantaisiste et humaniste. Un grand succès public. À partir du 2 septembre

De Nuri Bilge Ceylan Fiction, Turquie, 2014, en VO turc ST français Palme d’Or - Festival de Cannes 2014 Avec Haluk Bilginer et Melisa Sozen Aydin, comédien à la retraite, tient un petit hôtel en Anatolie centrale avec sa jeune épouse Nihal, dont il s’est éloigné sentimentalement, et sa sœur Necla qui souffre encore de son récent divorce. En hiver, à mesure que la neige recouvre la steppe, l’hôtel devient leur refuge mais aussi le théâtre de leurs déchirements… Winter Sleep est une œuvre profonde, d’une intense beauté, servie par une interprétation exceptionnelle. Le 18 septembre à 19h30

 Les films de l'Institut français SILS MARIA D’Olivier Assayas Avec Juliette Binoche et Kristen Stewart Fiction, France, 2014, en VO française À 18 ans, Maria Enders a connu le succès en incarnant Sigrid, jeune fille ambitieuse et au charme trouble qui fascine et conduit au suicide une femme mûre, Helena. Vingt ans plus tard on lui propose de reprendre cette pièce, mais cette fois de l’autre côté du miroir, dans le rôle d’Helena. Le 11 septembre à 19h30

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MY SWEET PEPPER LAND De Hiner Salem Fiction, Kurdistant, 2014, en VO perse ST français Avec Golshifteh Farahani et Korkmaz Arslan Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, Baran, un officier de police, ancien combattant de l’indépendance kurde, tente de faire respecter la loi dans ce coin reculé du pays. Il y affronte le caïd local et fait la rencontre de l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise. En nous livrant un western au Kurdistan, Hiner Saleem continue à examiner son pays natal avec le même regard critique et décalé. Le 25 septembre à 19h30


American Language Center Cine Club // Cinéma VO //

Cycle : Marilyn Monroe

GENTLEMEN PREFER BLONDES (LES HOMMES PRÉFÈRENT LES BLONDES) De Howard Hawks Fiction, États-Unis, 1953, en VO anglaise ST français Avec Marilyn Monroe et Jane Russel Deux danseuses de music-hall. Une blonde explosive et une brune foudroyante s’embarquent pour la France. Sur le paquebot se trouvent le richissime Piggie et les athlètes américains de l’équipe olympique. Discrètement, Marilyn Monroe et Jane Russell transforment la comédie de Howard Hawks en manifeste féministe. Le 28 septembre à 19h30

THE SEVEN YEARS ITCH (SEPT ANS DE REFLEXION) De Billy Wilder Fiction, États-Unis, 1957, en VO anglaise ST français Avec Marilyn Monroe et Tom Ewell À New York, Richard Sherman travaille chez un éditeur. Il est seul tandis que sa femme et son fils ont fui les chaleurs de l’été. Après sept ans de mariage, il fantasme allègrement sur les filles qu’il rêve de séduire. Sa solitude va vite être troublée par sa charmante voisine blonde du dessus. Le 12 septembre à 19h30

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CYCLE Rétrospective Alain Resnais À partir du 17 septembre Disparu en mars dernier à l’âge de 91 ans, Alain Resnais était un grand cinéaste, représentant du Nouveau Cinéma. Il est reconnu pour sa capacité à créer des formes inédites et à enrichir les codes cinématographiques par des rapprochements avec d’autres arts (littérature, théâtre, musique). Toute son œuvre est portée par un engagement social et politique. Une des particularités de Resnais est de faire appel à des auteurs pour l’écriture de ses scenarii. Ainsi il passe commande à Duras pour Hiroshima mon amour, Robbe-Grillet pour L’année dernière à Marienbad, Jean Cayrol pour Muriel ou le temps d’un retour.

HIROSHIMA MON AMOUR D’Alain Resnais Fiction, France, 1959, en VF Avec Emmanuelle Riva et Eiji Okada Une actrice se rend à Hiroshima pour tourner un film sur la paix. Elle y rencontre un Japonais qui devient son amant, mais aussi son confident. Il lui parle de sa vie et lui répète «Tu n’as rien vu à Hiroshima». Elle lui parle de son amour pour un soldat allemand et de l’humiliation qu’elle a subie à la Libération.

L’ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD D’Alain Resnais Fiction, France, 1961, en VF Avec Delphine Seyrig et Giorgio Albertazzi Dans un grand hôtel fastueux, un homme tente de convaincre une femme qu’ils ont eu une liaison l’année dernière à Marienbad.

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MURIEL OU LE TEMPS D’UN RETOUR D’Alain Resnais Fiction, France/Italie, 1963, en VF Avec Delphine Seyrig et JeanPierre Kerien L’itinéraire de quelques personnages hantés par le souvenir des catastrophes de l’histoire contemporaine, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Algérie. Prix de la critique à la Mostra de Venise.

STAVISKY D’Alain Resnais Fiction, France, 1974, en VF Avec Jean-Paul Belmondo et Claude Rich Après un séjour en prison pour escroquerie, Serge Alexandre Stavisky se reconvertit dans les affaires. Mégalomane et paranoïaque, Stavisky s’endette de jour en jour et court vers une chute inévitable.


BEIRUT ANIMATED Beirut Animated est un festival de film d’animation, organisé par The Metropolis Association (Liban), avec pour objectif de promouvoir le cinéma d’animation dans le monde arabe. Programme diffusé en partenariat avec le réseau NAAS (Network of Arab Arthouse Screens)

Arab Short Animations Films Le 25 septembre à 19h30 (durée 92 min) Burj el Murr de Lina Ghaibeh (Liban, 2013) Canvas On Mixed Media de Jalal Maghout (Syrie, 2012) Ceci N’est Pas Un Jeu Video (This Is Not A Video Game) de Rania Werda et Hejer Ghelbi (Tunisie, 2014) Electro Statics de Sawsan Nourallah (Syrie, 2012) The Water Wheel de Mohanad Hassan (Égypte, 2011) Fouad de Joan Baz et David Habchy (Liban, 2012) Hoffili-Berber Wedding de Lotfi Mahfoudh (Tunisie, 2012) King Lost His Tooth de Gheith Al Amine (Liban, 2012) L’mrayat de Nadia Rais (Tunisie, 2011) The Good The Bad And The Sadistic d’Ibraheem Ramadan (Syrie, 2012) Between Two Trains d’Ahmed Emad (Égypte, 2012) If You Leave de Zeina Azouqah (Jordanie, 2012) Inside Out de Rachel Mouawad (Liban, 2011) The Third Deadly Sin de Majida Alsafadi, Sarah Zohair et Omnia Al Afifi (UAE, 2012) Tea Story de Mohammed Kamal (Égypte, 2012) Stranger At The Door de Bassel Fatayeri (Liban, 2013) Yearning [Saba] de Maria Mouteirek (Liban, 2012)

International Shorts Program Le 28 septembre à 19h30 (durée 91 min 40) Oh Willy d’Emma de Swaef et Marc James Roels (Pays-Bas, 2011) Chemin Faisant de Georges Schwizgebel (Suisse, 2013) About Killing The Pig de Simone Massi (Italie, 2011) The Man Who Was Afraid Of Falling de Joseph Wallace (Grande-Bretagne, 2012) De Riz Ou D’armenie de Samy Barras, Hélène Marchal, Romain Blondelle et Céline Seille (France, 2011) Bao de Sandra Desmazières (France, 2011) A Morning Stroll de Grant Orchard (GrandeBretagne, 2011) Out On A Limb de Falk Shuster (Allemagne, 2011) Comme Des Lapins d’Osman Cerfon (France, 2012) A Tangled Tale de Corrie Francis Parks (États-Unis, 2013) Twins de Peter Budinsky (Slovaquie, 2013) Zseman de Nadja Andrasex, Hanna Carlson, Milan Kopasz et Maja Szakadat (Hongrie, 2011) Oh Sheep ! de Gottfried Mentor (Allemagne, 2012)

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L'AGENDA DES PETITS

Planes 2 De Roberts Gannaway

Tabadoul Journée portes ouvertes ateliers, rencontre avec les enseignants Le 17 septembre • Acrobatie 14 h • Danse afro enfants 15 h • Arts plastiques et dessin automatique 15 h • Musique 16 h • Théâtre 17 h • Vovinam (art martial vietnamien) 18 h • Danses 19 h

Animation, États-Unis, 2014, VF, à partir de 3 ans Dusty, le plus intrépide des petits avions de course, apprend que son moteur est endommagé et qu’il ne pourra peut-être plus jamais participer à une compétition aérienne. Se refusant à y croire, il tente en plein vol une ultime accélération… À partir du 3 septembre

Ernest et Celestine De Benjamin Renner, Stéphane Aubier et

Spécial TANJAzz Cours de danse gratuits Rock et Boogie du jeudi 11 au dimanche 14 septembre de 18h30 à 20 h en collaboration avec le Festival Tanjazz Pour adultes et enfants

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Vincent Patar Animation, Belgique, 2012, VF, à partir de 4 ans César du meilleur film d’animation 2013 Chez les ours, il est mal vu de se lier d’amitié avec une souris. Et pourtant, Ernest, gros ours marginal, clown et musicien, va accueillir chez lui la petite Célestine, orpheline. Ces deux solitaires vont se soutenir et se réconforter, et bousculer ainsi l’ordre établi. À partir du 16 septembre


Medina Art Gallery, espace dédié aux arts plastiques, à la vente et à la promotion des œuvres des artistes plasticiens, à l’évaluation de vos collections et au conseil en expertise gratuite.

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SELECTION LIVRES

LET’S JAZZ & JAM TOGETHER ! L’origine du mot « jazz », n’en déplaise à certains, est plus qu’incertaine. On lui attribue des convergences avec le palabre (de l’ancien français, jaser, propager la rumeur), des connotations sexuelles, une accointance improbable avec le jasmin - qui aurait donné aussi jazzman -, des racines bantoues, bref, personne ne sait exactement ce que ce mot veut dire et pourtant tout le monde sait à quoi il fait référence quand on le prononce. Sacré musique qui continue de faire swinguer le monde entier et qui a contribué à faire naître tant d’autres courants musicaux. Parce qu’il y a les passionnés qu’il est inutile d’essayer d’initier - puisqu’ils le sont déjà ! - et les autres qui pensent encore que le jazz est une musique insondable, réservée aux intellos ou aux excités du clairon, un brin ringarde et j’en passe, la libraire a décidé de faire une sélection non-exhaustive de petites pépites en mots et en images qui transmettent l’esprit jazz sans pour autant se prendre la tête. Démonstration ! Stéphanie Gaou, libraire à Tanger

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Envie de mitonner un bon petit plat léger ? Suivez le guide Kamal El Fassi qui vous délivre sa recette de “Tagine végétarien”, facile et rapide à réaliser. Bon appétit !

 4  Un tagine en terre Quelques carottes fines coupées dans la longueur Une poignée de petits pois Petits oignons blancs ou oignons nouveaux Quelques fonds d’artichauts parés Courgettes Légumes en gousses (pois gourmands, haricots mange-tout…) Ail écrasé Citron confit en lamelles Huile d’olive Persil et coriandre en bouquet ficelé Safran (à défaut du colorant alimentaire, ça n’a rien à voir mais il faut faire avec les moyens de bord) Eau (compter envion 25 cl)

© D.R.

bien aiches fèves fr corporer e d z se les in dispo r Si vous ’hésitez pas à t ajoute n aimen s in vertes, ta préfère r e je C t . n e e in m s. au tag , personnelle légume in ût des du cum naturer le go q r ui dé ès lége ne pas cat et tr s pain. li é d e tagin nt san C’est un uste facileme se dég as si l El F Kama

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 - Mettre le tagine sur feu doux pour qu’il chauffe et verser un petit fond d’huile d’olive. - Y déposer les oignons et les courgettes taillés grossièrement, les fonds d’artichauts, les carottes et le safran. Saler, poivrer et laisser revenir un peu. - Rajouter l’ail écrasé, le bouquet persil-coriandre et l’eau. - Couvrir, laisser mijoter 15 min puis incorporer les petits pois, les légumes en gousses et le citron confit. - Couvrir et laisser mijoter encore 15 min. Jeter le bouquet garni avant de servir.


Casa Pépé

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PRATIQUE URBANOSCOPE

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Lalla Chams Bon anniversaire

la Vierge ! Une rentrée qui démarre sur les chapeaux de roues pour vous, la Vierge, avec une montagne de travail et de nouvelles responsabilités que vous allez prendre à bras le corps avec enthousiasme. Famille et conjoint vous encouragent et vous soutiennent. Jours fétiches : les 12 et 30 septembre.

Poissons

Profitez de l’énergie emmagasinée au soleil pour vous attaquer à un problème non résolu avant l’été, il vous en faudra ! Car ensuite, tout roulera enfin. Jours fétiches : les 1, 2 et 3 septembre.

Belier

Une rentrée plus difficile que prévue avec des remises en question à tous les niveaux. Armez-vous de patience et faites les bons choix. Jours fétiches : les 6 et 7 septembre.

Taureau

Le travail effectué cet été paie et septembre sera le mois des récompenses. Vos proches vous seront très reconnaissants pour votre disponibilité. Jours fétiches : les 20 et 21 septembre.

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Gemeaux

Un mois de septembre en dents de scie, avec pas mal de contrariétés dans la première quinzaine. Serrez les dents, la fin du mois sera bien plus calme. Jours fétiches : les 28 et 29 septembre.

Cancer

En amour, une très belle surprise vous attend si toutefois vous avez réussi, cet été, à régler les problèmes qui parasitent votre couple depuis longtemps. Jours fétiches : les 14 et 27 septembre.

Lion

Vous attendez beaucoup de votre compagnon. Trop peut-être ? Aidez-le, mettez-le sur la voie. Les difficultés s’affrontent mieux en se serrant les coudes. Jours fétiches : les 2 et 27 septembre.

Balance

Célibataires, vos amours d’été joueront les prolongations. En couple, une belle rencontre qu’il faudra encourager. Et au boulot, tout baigne ! Jours fétiches : les 13, 14 et 25 septembre.

Scorpion

Heureux de reprendre le collier et de vous attaquer à de nouveaux dossiers, vous pourriez heurter quelques sensibilités. Soyez diplomate ! Jours fétiches : les 10 et 11 septembre.

Sagittaire

Votre humeur chagrine vous empêche de profiter des opportunités que vous offre ce mois de septembre. Ressaisissez-vous et savourez votre chance ! Jours fétiches : les 29 et 30 septembre.

Capricorne

Vous respirez la joie de vivre en ce mois de septembre et la communiquez à votre entourage. On recherchera votre compagnie avec frénésie. Jours fétiches : les 12, 15 et 18 septembre.

Verseau

Retour à la réalité de votre vie quotidienne qui vous pèse un peu. Sortez, faites-vous de nouveaux amis et envisagez un changement d’activité. Jours fétiches : les 4 et 13 septembre.


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16, rue Omar El Khayam (face au lycée Regnault) Tél. : 05 39 94 22 28 - 06 61 15 90 55 - Fax : 05 39 94 23 17 cabinetraida@menara.ma


PRATIQUE ADRESSES

Carnet d’adresses - Agenda Galerie Photo Loft - 115, av. M Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T:0539371367 ed

Cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57 Galerie Conil Événements 7, rue du Palmier - Petit Socco - T : 06 55 64 10 14 Galerie Conil Collection 35, rue Almohades - Petit Socco - T : 06 55 64 10 14 Palais des Institutions Italiennes - Palais Moulay Hafid

23, Rue Mohammed Ben Abedelouhab - T : 05 39 93 63 48

Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 Galerie Artingis - 11, rue Khalid Ibn Oualid - T:05 39 33 04 25 Volubilis Art Gallery - Grande place de la Kasbah - T : 06 68 70 01 81 Las Chicas 52 rue Kacem Guennoun, Porte de la Kasbah - T : 05 39 3745 10

Numéros utiles

Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires Clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique Assalam Av. de la Paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis Route de Tétouan - 05 39 34 07 47

Points de distribution Centres culturels / Galeries Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie De Velasco Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Laure Welfling Galerie Lusko Galerie Mohammed Drissi Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Goethe Institut Institut Cervantes Institut Français de Tanger Medina Art Gallery Musée de la Kasbah Tabadoul

Librairies

Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume

Hôtels / Maisons d’hôtes Hotel Andalucia Hôtel Chellah Hôtel Continental Hôtel El Minzah Hôtel Golden Tulip Farah Hôtel Mövenpick Hôtel Solazur Dar Al Barnous Dar Chams Dar El Kasbah

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Dar Jameel Dar Sultan La Maison de Tanger Le Balcon de Tanger Le Dar Nour Le Nord Pinus

Restaurants / Salons de thé Boston Café Café Central Cafe Le Savouret Café Le Savoy Café Miranda Café Oasis Casino Movenpick Club restaurant La Piscine Mosaic Caféteria Anna & Paolo Art & Gourmet El Morocco Club El Tangerino L’Océan La Bodega La Casa d’Italia La Fabrique La Pagode La Table du Détroit Le Bistrot du Petit Socco Le Parcours des Sens Le Relais de Paris Le Salon Bleu Otori Sushi O Tri K Pasta Cosi Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier La Gelateria

Divers

British Council Cabinet Bernossi Com Channel Crèche Le Manège Centre Régional d’Investissement Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Consulat d’Italie Délégation du Tourisme Groupe Scolaire Le Détroit Médi1 TV

Beauté / Sport

All Ladies Auriège Biguine Spa Catherine Coiffure City Club Club Moving Dior Style Figurella Medispa Nail Lounge Nutricorp Serenity Day Spa Sook Surf Surfiti

Commerces/Autres Abyss Accès Immo Adam Cadre Ali Souvenirs Ambiance Living Amine Car Location Animalerie Animaloo

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