ABC des Nations Unies

Page 111

Paix et sécurité internationales

91

pour former une junte et prendre le pouvoir. Le Président Kabbah s’est exilé et le Conseil de sécurité a décrété un embargo sur le pétrole et les armes et chargé la CEDEAO d’en vérifier l’application en utilisant les troupes du Groupe de contrôle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOMOG) d’en vérifier l’application. En février 1998, à la suite d’une attaque perpétrée par les rebelles et les partisans de la junte, l’ECOMOG a lancé une opération militaire qui s’est terminée par la chute de la junte. Le Président Kabbah est revenu au pouvoir et le Conseil a levé l’embargo. En juin, le Conseil a institué la Mission d’observation des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL) chargée de suivre l’évolution de la situation sur le plan de la sécurité, de superviser le désarmement des ex-combattants et de restructurer les forces de sécurité. Des équipes de la MONUSIL, travaillant sous la protection de l’ECOMOG, ont enquêté sur les atrocités et les violations des droits de l’homme commises. La coalition rebelle a rapidement gagné le contrôle de plus de la moitié du territoire sierra-léonais ; en janvier 1999, elle marchait sur Freetown, la capitale. Quelques semaines plus tard, les soldats de l’ECOMOG reprenaient Freetown et remettaient le pouvoir au gouvernement. Le conflit a entraîné le déplacement de quelque 700 000 civils à l’intérieur du pays et l’exode de 450 000 autres. En concertation avec les États d’Afrique de l’Ouest, le Représentant spécial a engagé des négociations pour ouvrir le dialogue avec les rebelles. Ces négociations ont abouti à la signature, en juillet, de l’Accord de paix de Lomé, qui mettait fin aux combats et prévoyait la formation d’un gouvernement d’union nationale. En octobre 1999, le Conseil de sécurité a remplacé la MONUSIL par la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), aux effectifs plus fournis, pour aider les parties à appliquer l’Accord de paix et à désarmer, démobiliser et réintégrer quelque 45 000 combattants. En février 2000, après l’annonce du retrait de l’ECOMOG, les effectifs de la MINUSIL ont été portés à 11 000 soldats. Néanmoins, en avril, alors que des ex-combattants s’étaient déjà présentés pour rendre les armes, le RUF a lancé une offensive contre les forces des Nations Unies, au cours de laquelle quatre soldats de la paix ont été tués et près de 500 membres du personnel de l’ONU pris en otage. En mai, des soldats britanniques déployés dans le cadre d’un accord bilatéral ont repris la capitale et son aéroport, et aidé la police à arrêter le chef du RUF, Foday Sankoh. À la fin du mois, près de la moitié des otages avaient été relâchés. Le Conseil de sécurité a porté l’effectif de la MINUSIL à 13 000 soldats afin d’accélérer le rétablissement de la paix ; en juillet, la M ­ ission a libéré les derniers otages détenus par les rebelles. En août, le Conseil a commencé à préparer la création d’un tribunal spécial chargé de juger les auteurs de crimes de guerre. La MINUSIL a achevé de se déployer dans l’ensemble du pays en novembre 2001 et le processus de désarmement s’est terminé en janvier 2002. Après les élections présidentielles et parlementaires de mai 2002, la Mission a concentré ses efforts sur l’élargissement de l’autorité de l’État à tout le territoire, la réintégration des ex-combattants et la réinstallation des déplacés et réfugiés. La réinstallation des déplacés a été achevée en décembre et le rapatriement des quelque 280 000 réfugiés sierra-léonais en juillet 2004. La Commission Vérité et réconciliation et le Tribunal spécial pour la Sierra Leone ont commencé leurs travaux au second semestre de 2002. Lorsque la MINUSIL a quitté le pays en décembre 2005, le sentiment de stabilité semblait de plus en plus fort et les services de base étaient mieux assurés. La MINUSIL a été remplacée en janvier 2006 par le Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone (BINUSIL), premier bureau de ce type mis en place pour appuyer un processus de consolidation de la paix. bruylant


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.