UA mag Hors série Genres

L UA MAG L E M A G A Z I N E DE L’UNIVERSITÉ D’ANGERS HORS SÉRIE N°6 MARS 2017

Tous les genres sont dans l’UA

Repères

Le genre à l’UA Qu’est-ce que le genre ?

Hommes et femmes sont biologiquement différents : chromosomes, anatomie, permettent de distinguer mâles et femelles. Mais rien dans leurs gènes ne prédispose les uns à jouer aux petites voitures, les autres à se vêtir de robes roses. C’est la famille, l’école, un ensemble de règles et de représentations portées par une société qui façonnent le masculin et le féminin. La notion de « genre » (issue de l’anglais gender) renvoie à cette construction sociale, culturelle, psychologique des identités, aux rôles sociaux attribués aux femmes et aux hommes.

Elle interroge les rapports entre catégories et leur hiérarchisation.

Dès lors qu’il s’agit d’une construction, il est possible d’influer sur le processus : en luttant contre les stéréotypes, contre les discriminations basées sur le sexe, ou en mettant en place des actions ou politiques visant à l’égalité des droits.

L’égalité femmes-hommes à l’UA En octobre 2013, l’Université d’Angers a adopté la « Charte pour l’égalité entre les femmes et les hommes » élaborée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère des Droits des femmes, et les représentant.e.s des universités, écoles d’ingénieurs et grandes écoles.

Elle a, dans la foulée, mis en place une commission Égalité, représentative des différents acteurs (étudiant.e.s, enseignant.e.s, personnels) et disciplines de l’établissement. Animée par un.e chargé.e de mission (Yannick Lécuyer depuis 2016), elle a pour objectif de lutter contre toutes les formes d’inégalités et de discriminations (origine sociale, nationalité, handicap…). L’égalité entre les sexes est l’une de ses priorités.

En lien avec la vice-présidente de l’UA en charge de l’Égalité, Anne-Sophie Hocquet, la commission mène, entre autres, des actions de sensibilisation auprès des étudiant.e.s et du personnel (le 8 mars notamment). Elle diffuse les informations sur

L’Université d’Angers s’est engagée dans une politique de promotion de l’égalité femmes-hommes, aussi bien auprès de ses étudiant.e.s que de ses personnels. Elle soutient également les études sur le genre, devenues l’une des thématiques phares de la recherche angevine. les droits des victimes de violence ou de harcèlement sexuel. Elle promeut l’accès des étudiantes aux filières où elles sont minoritaires (elles représentent près de 75 % des effectifs de la Faculté des lettres, langues et sciences humaines, contre moins de 40 % en sciences). Pour les personnels, elle favorise une représentation proportionnelle dans les instances et veille à l’équité dans le déroulement des carrières.

La charte appelle les universités à proposer des enseignements sur les questions d’égalité et de genre. À l’UA, deux Unités d’enseignement libre (UEL) de 16 heures, intitulées « Stéréotypes et discriminations » et « Sensibilisation à la diversité », sont ainsi proposées aux étudiant.e.s de licence. Un master Études sur le genre ouvrira à la rentrée 2017 (lire en page 6).

Enfin, le texte encourage les signataires à développer la recherche sur ces thématiques. Une recherche entamée depuis plus de 20 ans à Angers.

Les études sur le genre à l’UA Le recrutement de l’historienne Christine Bard en 1995, qui publie la même année Les filles de Marianne, histoire des féminismes (1914-1940), donne une impulsion aux travaux sur le genre. En 2001, l’UA accueille le Centre des archives du féminisme, à présent l’un des deux principaux lieux de collecte et de sauvegarde de l’Hexagone. La BU enrichit son catalogue et devient la plus riche de France en terme d’ouvrages consacrés au genre.

Les recherches ont rapidement associé d’autres disciplines. L’organisation en 2002 du colloque « Le Genre des territoires », mêlant géographie, sociologie, philosophie, littérature anglophone, y contribue. La naissance de Confluences, qui fédère les laboratoires de recherche en sciences humaines et sociales, confirme l’élan pluridisciplinaire. Fin 2011, la création d’un Groupe d’études sur le genre ouvre la thématique à l’ensemble des chercheurs de l’UA, du doctorant au professeur, quelles que soient leur discipline et faculté de rattachement.

Réseau international Les acteurs et actrices de la recherche sur le genre à l’UA ont tissé des liens forts à l’international. Parmi les derniers exemples en date : les échanges avec le programme Savie-LGBTQ (SAVoirs sur l’Inclusion et l’Exclusion des personnes LGBTQ), mené par Line Chamberland, sociologue de l’Université du Québec à Montréal, titulaire d’une chaire sur l’homophobie unique au monde.

Au Canada, la reconnaissance des droits des personnes dites « LGBTQ » (lesbiennes,

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Aujourd’hui, la prise en compte du genre dépasse largement les frontières du campus Belle-Beille : des travaux juridiques, ou dans le domaine de la santé au travail, du comportement des consommateurs.trices, ont, par exemple, intégré cette dimension.

Genre et discriminations Depuis janvier 2014, le noyau dur des chercheur.e.s explorant cette dimension œuvre collectivement au sein du programme Gedi, centré sur le GEnre et les DIscriminations sexistes et homophobes.

Porté par la SFR Confluences, habilité par la MSH Ange-Guépin et financé par la Région des Pays de la Loire, ce projet interdisciplinaire d’une durée de 4 ans implique une centaine de chercheur.e.s, majoritairement français.e.s, dont la moitié est issue des trois universités ligériennes. Il offre une expertise régionale sur le genre, apportant des savoirs nouveaux sur la persistance des discriminations et des inégalités, et se propose d’accompagner les actions publiques ou associatives à travers des enquêtes de terrain (dans les établissements scolaires, clubs sportifs, auprès d’associations féministes et LGBT). Il contribue aussi à la recherche fondamentale, à travers plusieurs projets ayant une dimension comparatiste.

L’originalité de ce programme est de réunir, dès que possible, l’étude du sexisme et celle de l’homophobie, souvent menées parallèlement. Pourtant, c’est bien le même ordre social fondé sur la norme hétérosexuelle et la hiérarchisation des sexes, des genres, des sexualités, qui induit des systèmes et des comportements discriminatoires conscients et inconscients, que le droit, les politiques publiques et les initiatives militantes tentent d’éliminer.

Le programme Gedi est organisé selon cinq axes :

gays, bisexuelles, transgenres ou queer) est formellement admise par la justice, mais elles continuent à subir diverses discriminations. Des processus d’infériorisation ou de dénégation sont visibles, entraînant des phénomènes d’exclusion contre lesquels les politiques publiques tentent d’agir.

Lancé en 2016, le programme Savie-LGBTQ associe une cinquantaine de chercheur.e.s. Il s’articule autour de trois objectifs : documenter ces formes de discriminations, comprendre les différents parcours d’inclusion et d’exclusion de ces populations, et, enfin, analyser, de façon critique, les politiques publiques visant à l’inclusion de ces groupes.

Actualités

Un dictionnaire historique des féministes Publié le 15 février 2017, sous la direction de Christine Bard avec la collaboration de Sylvie Chaperon, le Dictionnaire des féministes donne une vision globale des féminismes en France de l’Ancien Régime à nos jours.

Qu’est-ce qu’une « garçonne » ? En quoi le marquis de Condorcet (1743-1794) a-t-il fait avancer la cause des femmes ? Quel a été le rapport au féminisme de l’artiste Louise Bourgeois ? En 421 notices biographiques et 137 notices thématiques, le Dictionnaire des féministes synthétise les connaissances les plus actuelles sur des questions aussi variées que les différentes formes de féminisme, les revendications, les expressions culturelles et notamment littéraires, les théories et les trajectoires militantes.

200 contributeur.e.s Cet imposant ouvrage (1 750 pages), appelé à faire référence, rassemble les travaux de 196 auteur.e.s. Il a été coordonné par Christine Bard, professeure à l’Université d’Angers, membre du Centre de recherches historiques de l’Ouest (Cerhio) et membre

En 2017, le site Musea va faire peau neuve. Depuis plus de 10 ans, il valorise auprès du grand public les recherches qui intègrent la dimension de genre.

Pour palier l’absence en France de musée consacré à l’histoire des femmes, Musea est lancé en 2004. Depuis cette date, une vingtaine d’expositions virtuelles sur l’histoire des femmes et du genre ont été proposées sur le site internet : « Visages du suffragisme français », « Genre et football en Europe au début du XXe siècle », « Les genres de Jeanne d’Arc »… Des dossiers pédagogiques, une médiathèque, des éléments bibliographiques complètent l’offre.

Ressources variées honoraire de l’Institut universitaire de France, à qui l’on doit de nombreux ouvrages sur l’histoire des femmes, du genre et du féminisme. Sylvie Chaperon, professeure à l’Université Toulouse-Jean Jaurès, membre du laboratoire Framespa, est spécialiste de l’histoire du féminisme et de la sexualité.

Pratique Dictionnaire des féministes, France XVIIIe-XXIe siècle, est paru en février 2017 aux PUF. N°ISBN : 978-2-13-078720-4 Plus d’infos sur : http://blog.univ-angers.fr/dictionnairefeministes

Un 1er Mois du genre L’Université d’Angers, en lien avec sa commission Égalité, les représentant.e.s des étudiant.e.s et les protagonistes de la recherche, a rassemblé sous une programmation unique les initiatives et événements organisés autour de la Journée internationale des droits des femmes et de la question du genre. En 2017, une douzaine de rendez-vous figurent à l’affiche de ce premier « Mois du genre ».

Le 8 mars, des membres de la commission Égalité et des étudiant.e.s volontaires iront à la rencontre du public sur les campus de l’UA. Objectif : interroger garçons et filles, femmes et hommes sur les choix qui les ont conduit.e.s à choisir telles ou telles études.

Et qu’auraient-ils fait s’ils avaient été du sexe opposé ? Les témoignages recueillis, illustrés de photographies, feront l’objet d’une diffusion via les réseaux sociaux et d’une exploitation ultérieure à des fins de sensibilisation.

La veille, le 7 mars, le Centre des archives du

musée virtuel

féminisme ouvrira ses portes pour des visites guidées (départs de la BU Belle-Beille à 11 h, 14 h et 15 h). L’occasion pour les participants de (re)découvrir l’exposition de Carole Douillard présentée à la BU, et de se rendre à deux pas de là, à la Maison de la recherche, pour voir celle autour des Mauvaises filles.

Plusieurs rendez-vous scientifiques sont également au programme, dont deux colloques internationaux : « Antiféminismes et masculinismes » et « Femmes en francophonie ». Le grand public est aussi invité à assister à la conférence de Cybelle McFadden sur les réalisatrices de cinéma (le 27 mars, à 18 h, à la Maison de la recherche Germaine-Tillion).

L’UFR Santé accueillera, pour sa part, Armand Lattes, le 4 avril, à 19 h, pour une conférence sur « Marie Sklodowska-Curie, scientifique et femme, tout simplement ! ».

Programme complet sur univ-angers.fr/genre

Édité par l’Université d’Angers, Musea est un outil à la fois éducatif, culturel et citoyen. Il permet de déconstruire les représentations stéréotypées du masculin et du féminin.

Ses ressources variées (images, textes, sons et vidéos) servent de support à une réflexion accessible à toutes et tous. Œuvre collective, Musea se construit au fil des propositions étudiées par un comité scientifique dirigé par l’historienne Christine Bard. Interface entre la recherche sur les femmes et le genre et le grand public, Musea s’inscrit depuis 2014 dans les activités du programme de recherche Gedi.

En 2017, le projet bénéficie d’un nouvel élan, avec un changement complet d’interface (nouveau site et nouvelle présentation à compter de mi-mars).

Wikipédia au féminin Collaborative, fiable, reconnue : les épithètes laudatives ne manquent pas pour qualifier l’encyclopédie numérique participative Wikipedia, dont la version francophone propose en 2017 plus de 1,8 millions d’articles. Une des ombres portées sur cette réussite réside dans le faible nombre de contributrices, qui ne sont que 10 % à être actives. Et par un effet de miroir, seules 12 % des biographies concernent des femmes...

Le projet « Les sans pagEs » s’est donné pour vocation de lutter contre ce déséquilibre, en organisant des ateliers d’écriture wikipédienne. Ouverts à tous.tes, sans pré-requis, leur objectif est de donner de la visibilité et d’encourager les femmes à contribuer davantage.

L’Université d’Angers se joint au mouvement. Un premier atelier animé par Anne Baumstimler est programmé jeudi 16 mars 2017, à la bibliothèque universitaire Belle-Beille, de 14 h à 17 h. Objectif : apprendre à créer des notices et à les enrichir.

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La galaxie Gedi

Genre et droit

Mauvaises filles Les mœurs des jeunes portent-elles les fruits de futurs changements politiques et sociaux.

C’est l’une des hypothèses explorées par le programme de recherche sur les « Sexualités juvéniles et transgressives ».

Dans le livre Mauvaises filles, incorrigibles et rebelles, sorti en septembre 2016, l’historien David Niget, maître de conférences à l’UA, et Véronique Blanchard, responsable du centre d’exposition Enfants en justice à Savigny-surOrge, retracent, de 1840 à 1980, le parcours de 20 mineures en marge. Fille-mère, vagabonde, cheffe de bande… grâce à des archives et images inédites, ils donnent chair à ces jeunes femmes sorties du cadre que la société leur imposait. Et l’ont payé, à travers différentes formes d’enfermement (asile, couvent, maison close…).

L’esprit contestataire de ces pionnières va contribuer à faire évoluer les mœurs. « Aux XIXe et XXe siècles, des jeunes filles ont été accusées de libertinage, alors qu’on dirait aujourd’hui qu’elles flirtaient », constate David Niget. Les mouvements féministes reprendront bon nombre de leurs aspirations : remise en cause de l’autorité paternelle, le droit à disposer de son corps…

La sortie de l’ouvrage a été précédée par la création d’une exposition à Savigny-sur-Orge.

Celle-ci a été présentée en mars 2017 à la Maison de la recherche Germaine-Tillion. Mauvaises filles a aussi donné lieu à des « conférences performées », lors desquelles des comédiennes ont incarné les émotions cachées sous les mots des archives.

Ce travail est un des exemples de recherches menées par des historiens, géographe et sociologue dans le cadre d’un programme porté par l’Université d’Angers, intitulé « Sexualités juvéniles et transgressives, perspectives transnationales (XVIIIe-XXIe siècles) ».

Castrats napolitains, surfeuses marocaines, travailleuses du sexe aux Émirats Arabes Unis… à chaque fois, l’objectif est d’appréhender la parole des jeunes sur leur propre intimité et comprendre en quoi elle annonce de possibles changements sociaux.

Naître et grandir dans une famille homo Deux psychologues de l’UA sont étroitement associés au projet Devhom, première étude de grande ampleur sur les familles homoparentales en France.

Rassemblant des sociologues, anthropologues, psychologues et psychanalystes, le programme Devhom, financé par l’Agence nationale de la recherche et la Caisse nationale d’allocations familiales, est porté par trois laboratoires français, dont le Laboratoire de psychologie des Pays de la Loire (LPPL) à Angers. D’une ampleur inédite, il vise à produire des données à la fois quantitatives et qualitatives sur le fonctionnement familial et le développement des enfants nés en contexte homoparental.

Très peu d’études existent sur le sujet. Les résultats de cette enquête menée auprès de 150 familles et des enfants de 5-6 ans et 9-11 ans sont donc très attendus.

Emmanuel Gratton, maître de conférences en psychologie clinique sociale à l’UA, est responsable du volet qualitatif. Avec sa consœur psychologue clinicienne Claudine Combier, ils vont se rendre au domicile de 20 familles pour conduire des entretiens avec les parents ET leurs enfants. C’est la première fois que les enfants seront questionnés, ce qui va permettre d’explorer comment ils construisent leur vie affective et comment, avec leurs parents, ils « font famille ».

Éclairer les politiques Après un colloque sur le sujet à Angers le 2 décembre 2016, le n° 215 de la revue Dialogue (mars 2017) fera part des premiers résultats.

Un colloque international clôturera la phase de collecte de données en 2018. Les analyses qui en découleront devraient pouvoir aider le législateur et les services de l’État dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en lien avec les familles homoparentales.

Comment le droit français aborde-t-il les discriminations ?

Quelle place pour le genre ?

Ce sont quelques-unes des questions qu’explore Jimmy Charruau, doctorant en droit public au Centre Jean-Bodin.

Sur quel sujet porte votre thèse ?

Jimmy Charruau : Ma thèse a pour objet l’étude de « La notion de non-discrimination en droit public français ».

Combinant aspects théoriques et pratiques, elle vise à interroger la spécificité du modèle juridique français – imprégné qu’il est par le principe d’égalité – dans son appréhension de la non-discrimination, qu’il n’utilise qu’avec précaution (voire résistance ?), contrairement au droit de l’Union européenne ou encore au droit de la Convention européenne des droits de l’Homme. Où et comment apparaît la notion de non-discrimination dans notre ordonnancement juridique (directement, de façon diffuse) ? Parle-t-on de « notion », de « concept » ou de « principe » de non-discrimination ? Revêtelle le même sens qu’ailleurs ? Comment les juges (constitutionnels et administratifs) s’en saisissent-ils ? Quel avenir lui prédire ? À quel moment intervient l’étude du genre dans vos recherches ?

JC : C’est plus spécifiquement à travers la rédaction d’articles que j’ai pu analyser cette notion, notamment dans « L’introduction de la notion de genre en droit français » (paru en 2015 dans la Revue française de droit administratif) et « Le « sexisme » : une interdiction générale qui nous manque ? » (à paraître en 2017 dans la Revue du droit public). L’étude du genre en droit français a ceci de particulier que la discipline reste, en ce domaine, en retrait. Guidé par l’universalisme, notre droit au sens large cultive en effet une certaine méfiance à l’égard de toute démarche scientifique consistant à interroger la perpétration et la légitimation, par la règle de droit et son interprétation jurisprudentielle, des inégalités de genre. Investir ce champ, relevant encore en partie de l’impensé juridique, ouvrait donc de belles perspectives de recherche.

Antiféminismes Les 3 et 4 mars 2017, des chercheur.e.s de différentes disciplines (histoire, sciences politiques…) se sont donné.e.s rendez-vous à Angers pour un colloque international « Antiféminismes et masculinismes d’hier et d’aujourd’hui », organisé par le programme Gedi, l’Institut de recherches et d’études féministes de l’Uqam (Montréal) et le Réseau québécois en études féministes (Réqef). Au programme : les liens de l’antiféminisme avec l’extrême droite et les courants conservateurs familialistes et natalistes du XXe siècle, les redéploiements contemporains de l’antiféminisme (notamment dans l’espace religieux), le masculinisme et son ancrage dans des groupes de pères séparés et divorcés, et, les pratiques militantes d’opposition à l’antiféminisme, aux discriminations sexistes et aux violences masculines contre les femmes.

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« Le corps du répertoire / Body of index » : l’exposition de Carole Douillard a été présentée durant 3 mois à la Galerie 5.

Actualités

Centre des archives du féminisme : l art et la matière Le Centre des archives du féminisme est l’un des principaux lieux de sauvegarde dans ce domaine en France. Une formidable matière première pour les chercheur.e.s, qui inspire aussi les artistes.

le CAF s’ouvre aussi à la recherche en lettres, avec l’édition électronique du manuscrit Mon évasion, de Benoîte Groult. Ce projet permettra à chacun.e de participer, sous forme de crowdsourcing, à la transcription du document.

Depuis sa création en 2001, le Centre des archives du féminisme (CAF), installé à la BU Belle-Beille, s’est enrichi de 55 fonds d’associations et de personnalités féministes des XIXe, XXe et XXIe siècles. Il conserve aujourd’hui quelque 150 mètres linéaires d’archives privées, accessibles aux chercheur.e.s et régulièrement mises en valeur à travers des expositions ou des publications.

Associé dès l’origine à la recherche en histoire à l’Université d’Angers, à la formation en archivistique et bibliothéconomie, en lien avec l’association Archives du féminisme et sa collection aux Presses universitaires de Rennes,

Les ressources du CAF se prêtent également à des collaborations artistiques.

Présentée à la Galerie 5, du 8 décembre 2016 au 11 mars 2017, l’exposition « Le corps du répertoire / Body of index », a rendu compte de l’immersion de Carole Douillard, artiste plasticienne et performeuse, dans ce lieu de conservation. Dans le cadre de sa résidence d’artiste à la Faculté des lettres, langues et sciences humaines, elle a photographié 4 000 archives féministes pour les utiliser dans des créations qui ont été exposées, accompagnées d’une sélection d’œuvres émanant du Fonds régional d’art contemporain (Frac) des Pays de la Loire.

Exposition

Littérature : testez-vous !

Auteure de La Pianiste (1983), porté à l’écran par Michael Haneke, elle est l’une des 14 femmes - sur 113 - a avoir obtenu le prix Nobel de littérature : A. Gabriela Mistral | B. Elfriede Jelinek | C. Nadine Gordimer récompensée en 1945, la Sud-Africaine Nadine Gordimer en 1991. prix en 2004. La poétesse chilienne Gabriela Mistral a, pour sa part, été Réponse : B. La romancière autrichienne Elfriede Jelinek a obtenu le

Son roman épistolaire, Delphine, sur les limites de la liberté des femmes au sein de l’aristocratie, lui a valu l’exil : A. Germaine de Staël | B. Sophie Gay | C. Madame de Sévigné ouvrage en 1802.

(1766-1817) fut éloignée de Paris par Napoléon après la sortie de son Réponse : A. Pionnière du mouvement romantique, Germaine de Staël

la vie hors du commun de Modesta, née le 1er janvier 1900.

2 ans après sa mort. Hymne à l’insoumission, il retrace un demi-siècle de Réponse : A. Le roman de Goliarda Sapienza (1924-1996) a été publié d’éduquer à distance son fils aîné retenu comme otage par Charles le Chauve.

Réponse : A. Il a été écrit par Dhuoda, princesse carolingienne, qui tente

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Réponse : C. Vendu à plus de 2 millions d’exemplaires,

Œuvre d’une mère, politique, spirituelle et culturelle, Manuel pour mon fils date de : A. 821 | B. 1821

Printemps silencieux provoqua une prise de conscience du public des

Refusé pendant 20 ans par les éditeurs, il est aujourd’hui considéré comme l’un des romans majeurs de la littérature italienne : A. L’Art de la joie | B. L’Art de la guerre | C. L’Ode à la joie

Ce livre de l’Américaine Rachel Carson, sorti en 1962, est l’un des piliers du mouvement écologiste occidental : A. Celle qui plante les arbres | B. Highland Fling | C. Printemps silencieux problèmes liés aux pesticides et à la pollution de l’environnement.

Il y a les noms connus : Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, George Sand, Virginia Woolf…

Et les autres, le plus souvent méconnues, étouffées sous des monceaux d’ouvrages écrits par des hommes, oubliées de l’histoire ou volontairement mises à l’écart. Le poids des femmes dans la littérature et leur importance sont souvent sous-estimés. Y compris dans les recherches universitaires, les enseignements, les manuels scolaires… L’axe 2 du programme Gedi, baptisé « Voix de femmes », interroge cette discrimination.

En répondant au quiz suivant, vous vous rendrez compte de ce que vous avez (peut-être) raté :

Femmes en francophonie Quelle place occupent les femmes dans le monde de la francophonie ? La question est au cœur d’un colloque organisé les 23 et 24 mars 2017, à la Maison de la recherche Germaine-Tillion par l’association de doctorants Franco-Unis et le programme Gedi.

Une partie de ce rendez-vous scientifique se focalisera sur les femmes dans la littérature francophone. Une thématique investie par des chercheurs angevins, à travers notamment l’axe 2 du programme Gedi « Voix de femmes ». En France, au Canada, au Maroc, « nous nous intéressons à la réception des œuvres littéraires écrites par des femmes et à l’influence des discours scolaires, universitaires et médiatiques sur les pratiques de lecture individuelles », expliquent Nadja Maillard et Maëva Touzeau, chercheures en lettres et sciences du langage. Parmi les questions posées aux lecteurs francophones de ces trois pays : avez-vous déjà lu des œuvres écrites par des femmes ? À l’école ? À l’université ? Pensez-vous qu’elles ont un style, des thématiques qui leur sont propres ?

Et, au fait, comment les appelez-vous ?

Des écrivains, des écrivaines, des auteurs, auteures ou autrices ?

Formation

Un nouveau master C’est l’une des nouveautés de l’offre de formation : à la rentrée 2017, l’Université d’Angers proposera un master dédié aux Études sur le genre.

Porté par l’UA, le nouveau master ouvrira simultanément dans les universités de Bretagne occidentale, du Maine, de Nantes et de Rennes 2. Il faudra être inscrit dans l’un de ces cinq établissements, en formation initiale ou continue, pour suivre les enseignements. Un programme préparé par quelque 70 enseignant.e.s et chercheur.e.s. « Il y a une vraie force dans l’Ouest sur cette thématique, note l’historienne Nahema Hanafi, maîtresse de conférences à l’UA, responsable pédagogique de la nouvelle formation. Cela nous a permis de faire appel aux spécialistes de chaque question ».

Le contenu sera pluridisciplinaire (histoire, sociologie, droit, études cinématographiques, littérature…). Chacune des deux années est construite autour de 11 unités thématiques mêlant différentes disciplines.

Le master 1 qui ouvrira dès septembre 2017 permettra d’acquérir les fondamentaux. En 2018, un premier parcours de 2e année de master ouvrira. Intitulé « Corps et biopolitique », il s’adressera en priorité aux étudiant.e.s se destinant aux métiers de l’enseignement et de la recherche (via un doctorat notamment).

En 2019, un second parcours « Discriminations » complètera l’offre. Avec une dimension professionnelle plus marquée, il permettra aux diplômé.e.s d’accéder aux métiers incluant le développement d’actions ou de politiques liées à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations.

Cours en ligne Contrairement aux quatre autres masters de ce type existant en France - aucun dans le Grand Ouest, la nouvelle formation sera entièrement proposée à distance

Femme appelée à travailler sur un moteur d’avion Douglas durant la Seconde Guerre mondiale.

(hormis une journée de rentrée et quelques ateliers). Elle s’appuiera sur des enseignements en ligne, parfois en anglais, sous différentes formes (vidéo, diaporama audio…), représentant environ 25 heures de travail hebdomadaire. L’ensemble des participant.e.s se retrouvera occasionnellement dans cet espace numérique dédié pour des classes virtuelles, et pourra échanger en continu grâce à des forums.

Inscriptions à partir du 28 avril 2017.

Plus d’infos sur univ-angers.fr/formation

Sexe formation et métiers des archives Les étudiant.e.s de l’UA participent à la production de connaissances sur le genre. Exemple avec les travaux de deux diplômées du master Métiers des archives.

Si le secteur culturel est féminisé plus précocement que la moyenne de la fonction publique, les femmes restent minoritaires jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et cantonnées à des tâches de transmission tournées vers les publics. Mais ce tableau général mérite d’être nuancé.

Lili Willefert, dans son mémoire de master (1), a étudié les femmes archivistes paléographes. Dès les années 1930, elles deviennent majoritaires à l’École des chartes. Elles y bénéficient d’un environnement bienveillant que désavoue la vie professionnelle, notamment pour celles qui ont épousé un de leurs camarades.

Aude Mailloux a, quant à elle, comparé les cursus et les carrières des promotions de « chartistes » des années 1960 à 1975 (2). Elle confirme que l’École est profondément égalitaire quel que soit l’indicateur retenu, mais qu’un « plafond de verre » professionnel existe bel et bien : carrières plus courtes, mobilités

Présidence de l’université l 40 rue de Rennes BP 73532 l 49035 ANGERS cedex 01 Tél. 02 41 96 23 23 l Fax 02 41 96 23 00 Directeur de la publication : Christian Roblédo, président | Comité de rédaction : Delphine Boisdron, Florence Even, Damien Hamard, Anne-Sophie Hocquet | Rédaction : Pauline Boivineau, France Chabod, Jimmy Charruau, Laure Crémona, Carole Flouret, Mathilde Gauvin, Bénédicte Grailles, Vincent Guérin, Mireille Loirat, Mathilde Leroy, Nadja Maillard, Cédric Paquereau, Maxime Szczepanski, Maëva Touzeau | Conception : Direction de la communication UA | Photos : Alfred Palmer, Cédric Paquereau | Impression : Imprimerie Setig, Angers Vous souhaitez recevoir L’UA mag ? Adressez un message avec vos coordonnées postales à communication@univ-angers.fr

fonctionnelle et hiérarchique limitées, reconnaissance moindre des milieux académiques et érudits, accès aux postes de direction retardé jusqu’aux années 2000 où semble se dessiner un tournant réel.

(1) Lili Willefert, La féminisation des professions de documentation et du patrimoine. Les femmes archivistes (1906-1990), master Histoire et document, 2013.

(2) Aude Mailloux, Carrière et genre à l’École des chartes : une égalité professionnelle ? Les promotions de chartistes des années 1960 à 1975, master Histoire et document, 2016.

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Photo de couverture : le spectacle « Dress code » de la compagnie Piment, langue d'oiseau a été donné en septembre 2015 à la Faculté des sciences.