Inside édition estivale 2024

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ÉDITION ESTIVALE 2024

6 Il n’y a pas d’âge pour la curiosité!

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20

La réalité virtuelle au service de l’enseignement

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Évaluations à distance à l’ère du numérique

Nouveau Master en histoire

IMPRESSUM

TABLE DES MATIÈRES

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L’actualité d’UniDistance Suisse

5

Activités

d’UniDistance Suisse

35 Nos étudiant-e-s

Éditeur UniDistance Suisse

Contact UniDistance Suisse – Schinerstrasse 18 – 3900 Brigue 027 922 70 50 – admin@unidistance.ch – UniDistance.ch

27

L’actualité de l’Enseignement

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L’actualité de la Recherche

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Nos collaboratrices et collaborateurs

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Conférences et événements

Rédaction Service Communication & Marketing et autres contributrices et contributeurs

Graphisme Tonic GmbH

Impression Easyprint GmbH

facebook.com/UniDistance

linkedin.com/school/unidistance

instagram.com/fern.uni.distance

blog.unidistance.ch

ÉDITORIAL

UniDistance Suisse est sur la bonne voie…

Être accréditée en tant qu’université cantonale en 2027 : tel est le prochain objectif d’envergure que s’est fixé

UniDistance Suisse. Outre l’élargissement ciblé de l’offre d’études et le développement constant de la recherche, cette mission implique en premier lieu une académisation conséquente de l’institution. Récemment, l’institut universitaire a entrepris des actions en vue de franchir deux étapes-clés, à savoir : l’acquisition du droit de promotion d’une part, et le développement de structures orientées vers l’avenir au niveau de la gestion des facultés d’autre part.

L’acquisition du droit de promotion permettra à UniDistance Suisse d’octroyer des titres de doctorat de manière autonome. À l’heure actuelle, les doctorant-e-s de l’institut peuvent obtenir leur diplôme en collaboration avec d’autres universités. Le chemin vers l’obtention de cette habilitation commence par la mise en vigueur d’un règlement de promotion. Afin que les doctorats d’UniDistance Suisse s’orientent vers les standards nationaux et internationaux, un tel document est nécessaire pour garantir la qualité des titres délivrés. Une première version de ce règlement est d’ailleurs disponible depuis peu. Actuellement, il est en consultation auprès des professeur-e-s d’UniDistance Suisse qui peuvent partager leur expertise à ce sujet. Il sera ensuite partagé aux différents organes pertinents de l’institut universitaire avant de finalement être soumis au Canton du Valais.

La deuxième étape critique se concentre en ce moment même sur la création de structures facultaires claires. Celles-ci doivent notamment permettre de garantir l’autogestion académique. Ici aussi, un règlement est nécessaire, notamment au niveau des facultés, pour définir les tâches, les responsabilités, les droits et les devoirs. Une première version du règlement de faculté vient d’être achevée. Prochainement, le document sera également soumis aux professeur-e-s d’UniDistance Suisse afin d’obtenir leur avis avant qu’il ne fasse l’objet d’une consultation plus approfondie.

Ces deux nouveaux règlements sont des instruments critiques, indispensables à la réussite de l’accréditation d’UniDistance Suisse en tant qu’université cantonale. Dans ce cadre, nous devons veiller à bien nous coordonner pour la mise en vigueur de ces nouveaux instruments, afin que tous les organes pertinents soient consultés dans les délais. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons nous assurer que les structures appropriées sont mises en place et intégrées dans la Loi sur l’Université du Valais au moment où nous devrons présenter les documents d’accréditation.

Grâce à l’engagement sans faille de toutes les personnes qui travaillent à et pour UniDistance Suisse, je peux dire aujourd’hui que l’institut universitaire est sur la bonne voie en ce qui concerne son accréditation en tant qu’université cantonale en 2027.

ACTIVITÉS D’UNIDISTANCE SUISSE

Il n’y a pas d’âge

pour la curiosité !

« Uni60+ », le projet destiné aux seniors lancé par le service « Prestations de services et Alumni », s’adresse aux personnes de plus de 60 ans et a pour objectif de promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie, et ainsi de contribuer au maintien de la santé physique et mentale.

Peut-on réussir à intéresser les générations 60+ à une offre universitaire principalement en ligne ?

Telle est la question principale que l’on peut se poser. Vanessa Hugo, responsable du Service Prestations de services et Alumni, y répond :

« C’était une démarche osée de proposer un programme composé de huit événements en ligne et d’un seul en présentiel aux générations 60+. Avec plus de 100 participant-e-s lors des deux premiers webinaires, le lancement de « Uni60+ » est une réussite.

Des intervenant-e-s de nos cinq facultés et des services internes (Informatique et EDUDL+) ont donné des conférences sur des sujets très variés. Afin de faciliter l’accès des participant-e-s aux webinaires, des ateliers techniques d’aide à l’utilisation de « Zoom » ont été proposés en amont et ont été très fréquentés.

Notre conclusion : oui, les générations 60+ peuvent très bien être enthousiasmées par une offre universitaire qui se déroule principalement en ligne.

En octobre 2024, « Uni60+ » entamera sa deuxième saison.

Vanessa Hugo

Responsable Prestations de services & Alumni

Obtenez plus d’informations sur Uni60+ (pour l’instant uniquement en allemand)

Plus de 70 personnes ont assisté à l’événement en début d’année 2024

Le premier et unique événement en présentiel de 2024 a rencontré un franc succès. Plus de 70 personnes ont participé à la manifestation de « Uni60+ » sur le campus de Brigue.

Bien que l’offre de « Uni60+ » soit principalement proposée en ligne, l’un ou l’autre événement est volontairement organisé en présentiel, sur le campus de Brigue. C’est le cas de l’événement ayant eu lieu en début d’année intitulé « Hello Goodbye : Vom Anfang und Ende technischer Geräte », qui a accueilli plus de 70 participant-e-s.

Les nouvelles technologies telles que ChatGPT, le DAB+ ou les lunettes de réalité virtuelle s’introduisent progressivement dans notre quotidien alors même que nous sommes confrontés à une pléthore d’appareils qui semblent avoir fait leur temps. Est-ce un phénomène typique du XXIe siècle ou une réalité aussi vieille que l’histoire de la technique ? Durant cet événement, Felix Wirth, historien et responsable Exposition et Transmission au musée Enter Technikwelt de Soleure, a présenté les cycles de vie d’appareils usuels tels que les radios, téléphones ou ordinateurs. Il est revenu sur les débuts des nouvelles technologies et a terminé son exposé en offrant une réponse concrète aux défis que pose le traitement des appareils usagés.

Découvrez le programme de « Uni60+ »

Prestations : UniDistance Suisse au service de la HES-SO Valais-Wallis

Le 28 novembre 2021, l’initiative populaire fédérale « Pour des soins infirmiers forts (initiative sur les soins infirmiers) » a été acceptée en votation. L’objectif : garantir de bonnes conditions de travail au personnel infirmier, former suffisamment de personnes, et les garder dans le métier.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative, l’État du Valais et la HES-SO Valais adaptent la formation de Bachelor en soins infirmiers pour la proposer à temps partiel. Il s’agit d’attirer plus d’étudiantes et étudiants, qui auront une certaine flexibilité pour travailler à côté de leurs études ou s’occuper de leur famille. Le bachelor s’obtient alors sur quatre ans et demi, au lieu des trois en temps plein. Un format propice, par exemple, pour des auxiliaires de santé qui souhaiteraient se former plus avant. Et un modèle d’enseignement qui n’est pas sans rappeler celui d’UniDistance Suisse.

Et de fait, la HES-SO s’est tournée vers le service Prestations de services et Alumni d’UniDistance Suisse, qui a trouvé le partenaire idéal dans notre équipe d’ingénieur-e-s pédagogiques, EDUDL+, pour l’accompagner dans cette transition. C’est qu’EDUDL+ a accompagné la mise en place de toutes les formations proposées par notre institut, et notamment la transition vers du 100% en ligne avec la nouvelle stratégie d’enseignement.

Pour autant, il ne s’agit pas de reproduire à l’identique le modèle d’UniDistance Suisse : « Nous sommes habitué-e-s à monter des formations en partant de zéro », explique Alice Thurre, responsable pédagogique pour ce projet chez EDUDL+. « Le défi que représente ce

Alice Thurre

Collaboratrice scientifique EDUDL+

Le défi que représente ce projet, c’est de prendre une formation existante, avec toutes les contraintes qui lui sont propres, et de changer son format.

projet, c’est de prendre une formation existante, avec toutes les contraintes qui lui sont propres, et de changer son format. » Ainsi, l’équipe de projet a rencontré l’ensemble des responsables de module du programme à temps plein pour réfléchir ensemble à des solutions pour adapter le programme en temps partiel. Elles et ils ont dû répondre à des questions telles que :

Cette activité-là doit-elle nécessairement se dérouler en présence ?

Comment peut-on transformer ce travail en classe par une activité individuelle à distance ?

Quelles ressources devra-t-on créer pour transmettre ces connaissances de manière asynchrone aux étudiant-e-s ?

Des stages à temps partiel : concilier la flexibilité des étudiant-e-s avec les besoins des milieux professionnels

Les contraintes sont tout autres en HES que dans un programme universitaire : l’orientation étant pratique, il est difficile d’imaginer du 100% en ligne. Ainsi, les milieux professionnels ac cueillent habituellement les étudiant-e-s du temps plein pour des stages bloc, à raison de 5 jours par semaine. Cette modalité a dû être changée pour répondre au besoin de flexibilité des étudiant-e-s à temps partiel. « C’est un challenge pour les institutions : dans certains milieux, les patient-e-s changent d’une semaine à l’autre et il sera difficile pour les stagiaires de suivre une même personne sur la toute la durée de sa prise en charge. », explique Alice Thurre.

Pour répondre à cette problématique, l’équipe de projet a décidé de deux solutions : d’une part, la HES proposera une formation aux professionnel-le-s qui encadreront les stagiaires, afin de donner des outils pour accompagner aux mieux ces étudiant-e-s et leurs contraintes particulières de stage. D’autre part, l’organisation des semestres est revue. Le premier est donc entièrement théorique, tandis que les semestres de fin de parcours sont davantage centrés sur les stages et le Travail de Bachelor. « Tous les stages commencent en tout cas par trois jours sur place », explique Alice Thurre. « Quand c’était possible, nous avons privilégié les semaines de stages de deux ou trois jours également. Et les étudiant-e-s qui le peuvent et qui le souhaitent sont par ailleurs encouragé-e-s à faire des stages plus longs ou plus regroupés, en fonction de leur disponibilité. »

Synergies avec le parcours à temps plein

La conciliation entre ce nouveau programme à temps partiel et celui à temps plein, qui devrait continuer d’attirer davantage d’étudiant-e-s, est un autre défi de ce projet. « Le but n’est pas de dédoubler l’offre ; quand c’est pertinent, les étudiant-e-s à temps partiel rejoindront les cours en présence de leurs pairs à temps plein », détaille Alice Thurre. En général, la partie théorique se fera surtout à distance pour les nouveaux venus, qui rejoindront leurs camarades pour les activités pratiques ou les rencontres avec des professionnel-le-s des soins infirmiers (tables rondes, témoignages, etc.).

Accompagner le changement

Pour toutes les parties concernées, autant les enseignant-e-s que les professionnel-le-s qui encadreront des stagiaires, ce projet représente un changement important. « Il faut écouter les parties prenantes, entendre quelles sont leurs craintes et dans quoi celles-ci s’ancrent, et répondre à leurs besoins ; en même temps, il faut aussi les amener à imaginer faire autrement, sortir de leurs habitudes. C’est un joli défi ! », s’exclame Alice Thurre. « Cela dit, le terreau est riche : les équipes enseignantes ont des idées de longue date qu’elles n’ont jamais pu réaliser en temps plein. Ce programme est comme un petit laboratoire pour elles, une occasion de tester de nouvelles manières de faire. » Par exemple en mettant en place un mentorat entre étudiant-e-s de différentes volées ou en proposant une demi-journée de débriefing entre les étudiant-e-s à la fin de chaque stage. « Nous avons en tout cas déjà planté la graine chez des équipes enseignantes qui n’interviendront que dans quelques années. Cela leur donne le temps de réfléchir », conclut Alice Thurre.

Vanessa Hugo

Responsable du service

Prestations de services et Alumni

« Avec cette prestation de service, UniDistance Suisse soutient la HES-SO Valais-Wallis sur une durée de trois ans dans la mise en place, la réalisation et l’évaluation d’une filière d’études Bachelor of Science en soins infirmiers à temps partiel. Elle met son expertise au service de l’attractivité et de la flexibilité de la formation en soins infirmiers et contribue ainsi à la relève du personnel dans le système de santé valaisan et suisse. Je me réjouis qu’UniDistance Suisse soit impliquée dans ce projet important. »

L’ACTUALITÉ D’UNIDISTANCE SUISSE

Un nouveau Master en histoire contemporaine

Dès l’automne 2024, UniDistance Suisse proposera son nouveau Master en histoire contemporaine. Ce dernier allie l’étude des thématiques riches des 19 ème et 20 ème siècles et des enjeux liés à la numérisation. L’institut universitaire accueille dans la foulée une nouvelle professeure en histoire, Sabine Pitteloud, responsable de la filière du Master.

Focus sur la e-history

Le nouveau Master en histoire contemporaine offre une formation solide en histoire contemporaine (19 ème et 20 ème siècles) et sensibilise les étudiant-e-s aux opportunités et défis de la numérisation. Il met l’accent sur l’histoire numérique, ses outils, ses axes de recherche, tout en apportant un regard critique face à ses enjeux. Les compétences techniques et numériques acquises durant la formation vont de la création de bases de données à la diffusion des résultats sur différentes plateformes numériques, en passant par l’interprétation des nouvelles méthodologies des humanités numériques.

Le cursus trilingue est personnalisable : les étudiant-e-s peuvent choisir des modules techniques ou réflexifs en libre apprentissage, réaliser des stages et contribuer à des événements scientifiques. Les étudiant-e-s germanophones, francophones et anglophones suivent le même cursus mais chacun-e peut s’exprimer et être évalué-e dans sa langue ; cette configuration prépare les futur-e-s diplômé-e-s aux réalités professionnelles helvétiques.

Les thématiques approfondies sont en lien avec les défis actuels de la société. Le cursus comprend par exemple des cours qui traitent de l’histoire des pollutions et de l’histoire politique des minorités.

Prof. Dr

Christina Späti

Doyenne de la Faculté d’histoire

« Avec ce Master, les diplômé-e-s peuvent postuler auprès d’institutions culturelles, musées, archives, administrations ou encore ONG, sans oublier l’enseignement supérieur. »

Plus d’informations sur le Master en histoire

Entretien avec la professeure Sabine Pitteloud

Vous êtes professeure assistante à UniDistance Suisse depuis 2023 et responsable de la filière de Master. Comment s’est passée la mise sur pied de cette nouvelle formation ? Cette formation est le fruit d’une réflexion qui a porté sur plusieurs années, avant même mon arrivée à UniDistance Suisse, et qui a été menée avec un comité scientifique composé d’expert-e-s de différents aspects ayant trait à l’histoire numérique. Nous avons également développé notre programme en étroite collaboration avec l’équipe EDUDL+ d’UniDistance Suisse, spécialisée dans les outils d’e-learning et l’accompagnement pédagogique. Enfin, nous avons la chance de pouvoir travailler avec des chargé-e-s de cours de différentes universités qui apportent chacun-e leur précieuse expertise à notre master. L’objectif était de proposer une formation qui puisse satisfaire tant les passionné-e-s d’histoire que des personnes souhaitant acquérir des compétences pratiques pour évoluer dans leur carrière professionnelle.

L’histoire et les technologies numériques peuvent a priori sembler antagonistes. Pourquoi cette orientation ? Qu’on le veuille ou non, les sciences historiques sont touchées par les évolutions technologiques. La numérisation peut permettre de compiler et d’analyser d’importantes quantités de données textuelles et visuelles. Les outils technologiques peuvent aussi être des alliés pour diffuser la recherche historique si l’on pense aux vidéos, podcasts ou encore aux techniques de visualisation cartographique. Les sources historiques du futur seront en outre de facto numériques (dites digital natives) : emails, documents word et pdf, extraits de réseaux sociaux, etc. En même temps, l’utilisation de sources et d’outils numériques n’enlève rien de la pertinence des compétences classiques des historien-ne-s ayant trait à la contextualisation et à la critique

de source, par exemple. Les pratiques numériques posent en outre de nouvelles questions éthiques et pratiques, comme l’accès différencié selon la fracture numérique, le respect de la propriété intellectuelle et l’open science ou encore la possibilité de préserver les sources pour les recherches historiques futures. UniDistance Suisse, par son format d’enseignement en ligne et en emploi, nous semblait être l’institution parfaite pour monter une formation qui se préoccupe de ces enjeux. UniDistance Suisse rassemble en outre des étudiant-e-s de différents cantons et nationalités, qui apportent leurs expériences professionnelles variées, ce qui enrichit beaucoup les discussions.

Quel est l’objectif de cette formation ?

Le but du Master en histoire est d’apporter aux étudiant-e-s une formation stimulante en histoire contemporaine, et aussi de les préparer à la vie professionnelle en leur offrant des compétences recherchées, notamment d’excellentes capacités analytiques, ou encore la maîtrise d’outils numériques. Les thématiques des modules visent à éclairer d’importants enjeux contemporains. Mon cours va par exemple porter sur l’histoire des pollutions et de leur régulation. On s’intéressera aux différents types de sources et données qui permettent de documenter les débats sur la régulation environnementale, le lobbying ou encore le greenwashing, qu’il s’agisse de sources papier traditionnelles provenant des archives gouvernementales ou encore de documents privés postés online par des lanceuses et lanceurs d’alerte. Vu la dégradation de l’environnement et le dérèglement climatique, il semble en effet crucial de comprendre les trajectoires historiques qui nous ont conduit-e-s à la situation actuelle et également de questionner de manière critique les discours dominants et les solutions proposées à la lumière d’expériences passées.

Prof. Dr Sabine Pitteloud

Responsable de filière du Master en histoire

« L’accréditation en 2027 ?

C’est un jalon important dans notre développement institutionnel, mais pas le point final »

Début 2024, UniDistance Suisse a engagé un expert en développement, promotion et politique universitaire au service du rectorat. Georges Klein, docteur en mathématiques et titulaire d’un CAS en gestion de la recherche, a travaillé auprès du Fonds national suisse au niveau stratégique et opérationnel pendant dix ans. Il apporte un regard de stratège et une vision à long terme du développement de notre institution. Nous sommes allé-e-s à sa rencontre.

Dr Georges Klein

Expert en développement, promotion et politique universitaire pour l’unité de soutien du rectorat

Georges, bienvenue ! Vous arrivez à UniDistance Suisse à un moment critique, alors que nous travaillons en vue d’une accréditation en tant qu’université cantonale du Valais. Ce sujet vous occupe certainement beaucoup ?

Merci ! Bien sûr, l’accréditation en 2027 est un sujet important, au cœur de la stratégie actuelle d’UniDistance Suisse. Pour réussir le pas important de passer du statut d’institut universitaire à celui d’université, nous devons entre autres continuer à renforcer notre institution et à développer notre offre – pas tant au niveau des disciplines enseignées que des titres délivrés. Nous avons notamment l’ambition de décerner des doctorats de manière autonome, et ainsi compléter l’offre d’études selon le système de Bologne qui comprend les trois cycles bachelor, master et doctorat. Je soutiens UniDistance Suisse à préparer aujourd’hui le terrain pour que nous puissions franchir cette étape majeure en 2027.

Cela étant dit, je n’ai pas été engagé uniquement pour contribuer à l’obtention de l’accréditation. Elle représente un jalon important, mais pas le point final de notre développement. Demain, il s’agira de consolider ce que nous mettons en place aujourd’hui. Je suis aussi là pour soutenir le rectorat à anticiper les développements à 10, à 15 ans, pour une UniDistance Suisse tournée vers l’avenir.

À plus long terme, justement, quels seront les enjeux stratégiques pour UniDistance Suisse ?

Il s’agira notamment de déterminer quelles disciplines sont prometteuses voire émergentes, se prêtent à l’enseignement à distance, et permettent d’étoffer notre offre de manière cohérente. Mon rôle sera d’identifier des opportunités, mais en aucun cas d’imposer une orientation au sein même des disciplines. Les professeur-e-s disposent de toute leur liberté académique dans leurs domaines. J’espère pouvoir trouver avec elles et eux des pistes.

Notons que notre objectif n’est pas d’entrer en compétition avec les autres hautes écoles suisses, mais de développer une offre universitaire complémentaire attrayante et diversifiée qui se prête au format à distance. C’est ainsi que nous pouvons remplir notre mission éducative unique qui consiste à offrir des études de haute qualité, compatibles avec un emploi ou une activité familiale et menant à un diplôme universitaire reconnu.

Justement, un des grands objectifs stratégiques consiste à renforcer le positionnement d’UniDistance Suisse dans le paysage universitaire suisse. Comment voyez-vous la place de notre institution parmi les hautes écoles suisses ? Nous allons assurément développer notre institution elle-même, notre propre identité et notre positionnement notamment en politique universitaire. J’attache beaucoup d’importance à le faire en synergie et sur un pied d’égalité avec les autres institutions. En effet, la recherche se nourrit de perspectives variées, d’échanges internationaux et inter-institutions. C’est une des raisons pour lesquelles le réseautage est si important, autant pour chaque chercheuse ou chercheur individuellement que pour UniDistance Suisse dans son ensemble. Notre but est donc de renforcer notre profil et de développer en même temps des relations institutionnelles solides.

Le réseautage serait donc un des points d’amélioration les plus importants pour UniDistance Suisse ? Il est vrai qu’UniDistance Suisse reste pour l’instant peu connu, même dans le milieu académique en Suisse. Il est naturel que nous ayons encore à progresser sur la visibilité et ce réseau institutionnel : comparé à la plupart des hautes écoles en Suisse, UniDistance Suisse est encore assez jeune.

Cela dit, notre réseau national et international n’est pas inexistant. À l’international, nous sommes par exemple membres de l’EADTU (European Association of Distant Teaching Universities), et nous partageons régulièrement nos expériences avec d’autres universités à distance. Nous avons un bon réseau parmi celles-ci.

Nous allons donc nous concentrer dans un premier temps sur les possibilités de réseautage en Suisse, au niveau des hautes écoles et évidemment au-delà, avant d’élargir au niveau international. Les bons contacts entre les différentes hautes écoles permettent d’une part de partager les bonnes pratiques, d’anticiper et de contribuer à un paysage universitaire cohérent en Suisse, et d’autre part d’apprécier les valeurs ajoutées que chaque haute école apporte au milieu académique suisse.

Comment envisagez-vous votre rôle au sein d’UniDistance Suisse ? Mon rôle est d’apporter un soutien au développement de notre institution et de préparer le terrain pour l’avenir en apportant un regard extérieur. Cela signifie notamment me tenir au fait des standards en vigueur, maintenir un regard diligent sur le niveau politique, ainsi qu’exploiter au mieux le potentiel et les opportunités que présente la mission unique d’UniDistance Suisse. Nous visons à la remplir dans d’excellentes conditions, en proposant une offre de qualité qui bénéficie d’une grande visibilité. Je me vois comme un facilitateur dans une fonction charnière, pour le développement stratégique et opérationnel de l’institution dans son ensemble. J’aspire à travailler en dialogue avec toutes les parties prenantes, et à entendre et comprendre le fond des besoins de chacune et chacun en me basant sur mon expérience personnelle en recherche et en gestion de la recherche.

Enfin, j’espère faire profiter UniDistance Suisse du savoir-faire d’institutions établies, autant en matière de contenu que de structure. Nous avons la chance d’être resté une institution agile et adaptable. Dans nos efforts de consolidation, il s’agira de trouver un équilibre entre solidité des structures et flexibilité.

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Plan d’études : 5 ou 6 modules

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Modèle de formation continue : en ligne 

Diplôme : Certificate of Advanced Studies (CAS) in Wirtschaftspsychologie – Gesundheit

Debut : semestre d’automne 2024

Le travail et la santé s’influencent mutuellement

La santé a toujours été un thème primordial dans notre société, s’imposant dans toutes les composantes de notre vie et donc bien évidement au travail. La santé au travail n’a de cesse de faire l’objet d’une préoccupation prioritaire en raison de son influence sur l’économie globale d’un pays. Cependant, elle reste un sujet mouvant dans une société active qui redéfinit sans cesse les règles.

Le nouveau CAS « Wirtschaftspsychologie – Gesundheit » proposé par UniDistance Suisse s’appuie sur les dernières recherches scientifiques pour apporter des solutions aux problèmes de santé mentale et physique rencontrés sur le lieu de travail comme, entre autres, le burnout et les douleurs physiques chroniques. Cette formation a également pour but de sensibiliser les travailleuses et travailleurs à l’identification des facteurs de risques menant à la mise en danger de la santé au travail ainsi qu’aux actes de préventions autour des risques psycho-sociaux liés au travail.

Prof. Dr Achim Elfering Responsable scientifique du CAS

Le CAS Wirtschaftspsychologie – Gesundheit met l’accent sur le maintien à long terme des bonnes pratiques de travail afin de conserver une santé mentale et physique de qualité. Cette formation couvre, entre autres, les thématiques actuelles du burnout et des risques psycho-sociaux rencontrés sur le lieu de travail. Ce CAS aborde également les méthodes préventives pour préserver la santé mentale au travail.

En savoir plus sur Prof. Dr

En savoir plus sur le CAS Wirtschaftspsychologie – Gesundheit

Achim Elfering

NOUVELLE FORMATION COURTE

Réévaluer en profondeur notre passé

Dans la société complexe et mondialement interconnectée d’aujourd’hui, les institutions culturelles sont confrontées à des défis.

Le mouvement Black Lives Matter, le retrait de statues controversées et la restitution d’œuvres d’art volées exigent une réévaluation profonde de notre passé.

Le nouveau cours de formation continue « Schweiz und Kolonialismus » permet d’aborder ces controverses avec sensibilité et professionnalisme, en traitant le passé colonial dans son ambivalence et sa complexité et en interrogeant ses répercussions jusqu’à aujourd’hui. Destinée en premier lieu à celles et ceux qui évoluent dans les milieux culturels ou médiatiques ainsi qu’au corps enseignant, cette formation renforce les compétences de transmission du savoir en accompagnant les participant-e-s dans l’élaboration de documents questionnant les contextes historiques coloniaux et leurs héritages.

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Durée de la formation continue : 1 semaine

Unités de cours en ligne : deux

Modèle de formation continue : en ligne

Diplôme : attestation de participation

Début : 12 novembre 2024

En savoir plus sur le cours de formation continue Schweiz und Kolonialismus

Responsable scientifique du cours de formation continue

« Le cours de formation continue approfondit la compréhension des relations entre la Suisse et le (post-)colonialisme et encourage un dialogue à la hauteur des attentes actuelles qui tient compte des évolutions sociales. La première partie de la formation continue transmet les bases théoriques et conceptuelles d’une histoire coloniale de la Suisse, tandis que la deuxième partie est dédiée à l’élaboration collective de documents et d’outils pour comprendre les contextes historiques coloniaux. En élargissant leur compréhension de l’histoire, les participant-e-s peuvent contribuer à une réflexion différenciée sur le passé et le présent de la Suisse. »

Statue de David de Pury (Neuchâtel) : symbole controversé du passé colonial suisse ©M. Gillabert

L’ACTUALITÉ DE LA RECHERCHE

La réalité virtuelle au service de l’enseignement des sciences naturelles

La réalité virtuelle facilite l’accès à des processus et des structures non observables et offre ainsi un potentiel intéressant pour l’enseignement des sciences. En effet, elle permet d’interagir avec des mondes et modèles virtuels et d’y plonger en immersion. Du point de vue de la didactique et de la psychologie du développement, les propriétés, tant interactives qu’immersives, pourraient avoir une influence positive sur le processus d’apprentissage. Une équipe de recherche, menée par la professeure Corinna Martarelli, a développé une application pour enseigner le cycle de l’eau.

L’équipe de recherche interdisciplinaire et interinstitutionnelle a développé, en collaboration avec des enseignant-e-s, une unité d’enseignement virtuelle sur le thème du cycle de l’eau. Cette application complète les manuels/matériels « classiques » et peut être utilisée par des élèves du primaire âgés de 11 à 12 ans.

Dans la première phase du projet, l’équipe de recherche a tenté de déterminer quels aspects de la réalité virtuelle pouvaient soutenir l’apprentissage du cycle de l’eau – l’interaction, l’immersion, ou les deux?

La réalité virtuelle au service de l’enseignement des sciences

L’objectif de ce projet de recherche est d’identifier les opportunités et les défis liés au développement, à l’implémentation et à l’évaluation d’un outil pédagogique immersif de réalité virtuelle (RV) pour l’enseignement des sciences dans les écoles primaires. Le projet a été mené par UniDistance Suisse, la Fachhochschule Nordwestschweiz et la HEP de Berne, en collaboration avec l’agence ATEO, et soutenu par le Fonds national suisse.

En savoir plus sur le projet de recherche

La mise en œuvre est intervenue dans la deuxième phase du projet. L’objectif était de proposer un support d’apprentissage pour les cours sur le cycle de l’eau. L’application « Wasserkreislauf » est une unité d’enseignement virtuelle, permettant aux enfants de se plonger dans le modèle particulaire et leur expliquant les bases du cycle de l’eau de manière ludique.

La professeure Corinna Martarelli nous explique plus en détail ce que l’application peut faire, comment elle est utilisée dans l’enseignement et quelles connaissances elle fournit pour la recherche.

Ce que permet l’application sur le cycle de l’eau

Les principaux éléments interactifs contenus dans le monde virtuel sont liés au cycle de l’eau. Les enfants peuvent par exemple expérimenter l’évaporation en coloriant les molécules d’eau individuelles et en manipulant la température. Ils peuvent en outre observer comment les molécules d’eau se comportent en réaction aux changements de température, dans un environnement de modèle particulaire.

Les enfants expérimentent aussi l’énergie des molécules en les faisant vibrer avec des contrôleurs. D’autres activités consistent à observer les noyaux de condensation avec une loupe et à les capturer pour créer de nouvelles gouttes. Il est également possible de simuler du vent pour accélérer la formation de gouttes, ou encore d’utiliser un régulateur de température pour étudier la formation des nuages.

L’application se compose de 11 leçons interactives et fonctionne avec des lunettes RV (Meta Quest 3, Meta Quest Pro, Meta Quest 2, Meta Quest).

Une aide à l’apprentissage

Les enseignant-e-s peuvent intégrer l’application dans leurs cours. Cette dernière est considérée comme un complément au programme scolaire. Par exemple, le cycle de l’eau peut être enseigné en 11 leçons – 1 leçon en RV dure 10 minutes -; le reste du cours peut être consacré à d’autres activités sur la thématique. Outre l’utilisation de la RV, de nombreuses autres activités sont importantes pour les enfants, comme l’observation de l’eau à l’état liquide et solide. De plus, après avoir utilisé l’application en classe, les enfants peuvent échanger entre eux et voir si leurs hypothèses se confirment « en vrai ».

Résultats pour la Recherche

Le projet a débuté en mai 2020 et se terminera en décembre 2024 avec la mise à disposition et le développement de l’application. Pour que les résultats de la recherche soient significatifs, des interactions avec la société sont nécessaires, c’est pourquoi la phase d’implémentation est très importante. L’application doit être officiellement intégrée dans le plan d’études 21. Sa publication a permis, dans un premier temps, de la rendre accessible à la population en tant qu’outil pédagogique de réalité virtuelle.

Prof. Dr

Corinna Martarelli

Télécharger l’application

Si vous avez un compte Meta, recherchez « Wasserkreislauf » sur le site web du Meta Store ou dans les lunettes Quest. L’app apparaît alors dans la catégorie «AppLab ». Elle est, pour l’instant, disponible uniquement en allemand.

Vous pouvez télécharger ici l’application

Responsable du projet et professeure extraordinaire en psychologie

« Le cycle de l’eau est une thématique complexe pour les enfants, car toutes les structures et processus ne sont pas directement observables. L’apprentissage basé sur l’expérience n’est que partiellement possible. L’idée est de rendre visible, grâce à la RV, tout ce qui est inobservable et de permettre des interactions avec ces structures et processus. »

Le Fonds national suisse soutient nos équipes de

Labour Law UTOPIAS

L’obtention de financements prestigieux alloués par le Fonds national suisse (FNS) est un signal important reflétant la qualité de la recherche réalisée au sein de notre institut. Entre fin 2023 et début 2024, plusieurs de nos chercheuses et chercheurs ont été soutenu pour mener de nouveaux projets de recherche, pour publier un ouvrage en accès libre, ou encore pour organiser des séminaires. Tour d’horizon des projets soutenus.

Post-Growth & Post-Productive Work

Approaches

Profiles of temporal order memory abilities in Down syndrome, Williams syndrome and typical development –It’s about time.

Le projet initié par Prof. Dr Pamela Banta Lavenex (UniDistance Suisse) et Prof. Dr Pierre Lavenex (Université de Lausanne) porte sur différents types de capacité de mémoire de l’ordre temporel. Il vise à caractériser ces capacités chez des personnes atteintes du syndrome de Down, des personnes atteintes du syndrome de Williams, et des enfants âgés de 4 à 9 ans au développement typique.

Montant du soutien alloué : 487 540 CHF

En savoir plus sur le projet

Causation in Swiss Tort Law

La responsabilité civile est le domaine du droit qui organise la réparation des dommages causés aux victimes par des auteurs clairement identifiés. Il s’agit donc d’un instrument permettant, pour la victime, d’obtenir compensation, et, dans l’intérêt public, d’orienter positivement les comportements de potentiels auteurs d’actes illicites. Or, malgré le rôle fondamental de cette branche du droit, les affaires portées devant le Tribunal fédéral dans cette matière se raréfient. Ce phénomène de raréfaction peut s’expliquer par deux hypothèses que ce projet de Prof. Dr Arnaud Nussbaumer-Laghzaoui est destiné à vérifier.

Montant du soutien alloué : 168 918 CHF

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Couverture de l’ouvrage co-édité par le Prof. Dr Nicolas Bueno

Matterhorn Symposium on Behavior, Institutions and Cooperation

En octobre 2023, UniDistance Suisse a hébergé, avec le soutien du FNS, la première édition du Matterhorn Symposium sur le comportement, les institutions et la coopération, réunissant quelque 50 chercheuses et chercheurs de Suisse, d’Europe et d’ailleurs. Les sujets allaient de la prise de décision individuelle à l’impact du design d’institution sur la coopération et sur les préférences économiques et politiques. Le format du symposium organisé par Prof. Dr Manuel Grieder et Michael Kurschilgen permettait de partager de nouveaux résultats de recherche et faisait la part belle aux discussions approfondies sur les méthodes de recherche et les implications en termes de politique publique.

Montant du soutien alloué : 7 800 CHF

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Labour Law Utopias: Post-Growth

and Post-Productive Work

Approaches

La croissance économique n’est pas toujours synonyme de sécurité économique et d’emplois et pose des défis environnementaux. Les auteurs de ce livre édité expliquent comment le droit du travail peut accompagner des approches innovatrices pour répondre à ces défis en repensant, par exemple, la valorisation et l’utilité du travail, le rôle de la technologie ou l’organisation du travail au-delà d’une logique compétitive de marché. Le livre édité par Prof. Dr Nicolas Bueno (UniDistance Suisse), Prof. Dr Beryl ter Haar (Université de Varsovie), et Prof. Dr Nuna Zekic (Université d’Amsterdam) paraîtra chez Oxford University Press courant 2024, et sera également disponible en accès libre grâce au financement du Fonds National Suisse pour la recherche.

Montant du soutien alloué : 15 000 CHF

2nd Brig Workshop on Dissipativity in Systems and Control

La théorie des systèmes et du contrôle est un domaine à l’interface entre les mathématiques et l’ingénierie qui traite de la modélisation, de la simulation, de l’optimisation et du contrôle des phénomènes du monde réel et des applications techniques. Il a des implications concrètes pour des développements technologiques actuels et futurs, tels que la mise en place de nouvelles infrastructures de réseau électrique comme les réseaux intelligents. Un thème récurrent dans ce domaine est la dissipativité de l’énergie d’un système dans son environnement.

En 2022, Prof. Dr Matthias Voigt a organisé la première édition de l’atelier sur la dissipativité dans les systèmes et le contrôle. Le FNS soutient l’organisation d’une nouvelle édition.

Montant du soutien alloué : 15 000 CHF

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La Faculté de droit accueille une nouvelle professeure

La professeure Nula Katharina Frei a rejoint la Faculté de droit d’UniDistance Suisse le 1er janvier 2024. Professeure assistante, elle s’est spécialisée dans le droit public et administratif suisse. Pour « INSIDE », elle revient sur son parcours et ses spécialisations, et nous livre ses défis et objectifs liés à son nouveau poste au sein de l’institut universitaire.

Prof. Dr Nula Frei

Professeure assistante en droit

Nula Frei, bienvenue !

Comment se passent vos premiers mois à UniDistance Suisse ? Merci beaucoup ! Dès le début, l’équipe d’UniDistance Suisse m’a très bien accueillie, je m’y suis tout de suite sentie à ma place. Les contacts au sein de la Faculté de droit, du corps professoral ainsi qu’entre les différents services sont excellents. Cela vient sans doute du fait qu’UniDistance Suisse est une structure relativement petite et que tout le monde se connaît et, en principe, se tutoie. En ce qui concerne mon activité à proprement parler, j’ai commencé à enseigner dans l’établissement en janvier et j’ai eu la chance de pouvoir compter sur des assistantes chevronnées. Les premiers mois ont certes été très intenses en termes de charge de travail, mais j’aime beaucoup cette phase initiale où tout est encore possible et où tout reste à faire.

Vous êtes spécialisée dans les domaines du droit de l’administration publique, des droits humains et du droit de la migration. Mais également spécialiste de la protection des données de droit public et des nouvelles technologies. Ces thèmes sont-ils liés ?

Absolument. Il y a encore beaucoup de questions juridiques en suspens qui se situent au carrefour du droit public et du droit des nouvelles technologies. Ainsi, le débat porte actuellement sur la potentielle violation du principe de non-discrimination que représente l’utilisation par les pouvoirs publics de technologies comportant un biais, par exemple un algorithme de reconnaissance faciale qui serait moins fiable pour les personnes à la peau foncée. À l’avenir, je souhaite me spécialiser davantage dans la numérisation de la gestion des flux migratoires, car c’est un domaine que je trouve passionnant et qui n’a pas encore fait l’objet de beaucoup de recherches.

Comment vous êtes-vous orientée vers vos différentes disciplines ?

Cela s’est fait progressivement. Ce sont des décisions que j’ai prises pour plusieurs raisons, à différentes étapes de mon parcours académique. Il est vrai que le droit des migrations, et plus particulièrement le droit des réfugié-e-s, m’intéressait déjà beaucoup alors que je n’étais qu’étudiante. L’Université de Berne proposant un Master of Law spécialisé dans ce domaine, j’ai décidé de poursuivre mon cursus là-bas. Par la suite, j’ai préparé une thèse de doctorat axée sur la protection des victimes de la traite d’êtres humains en procédure d’asile. Ayant constaté à quel point cette thématique est intrinsèquement liée au sexe, j’ai développé un intérêt pour le droit à l’égalité et à la non-discrimination. Enfin, je me suis penchée sur le droit de la protection des données car dans mon précédent poste de maître-assistante à l’Université de Fribourg, l’une de mes tâches consistait à donner des cours d’introduction dans ce domaine. J’ai toutefois noté que la jonction entre ces différentes thématiques avait peu été explorée et qu’elle offrait un vaste champ de recherche.

Droit de la migration, droit de l’égalité et lutte contre la discrimination : ces trois thématiques sont très fortes dans les débats sociétaux actuels. Comment vous positionnez-vous ?

Je pense que les débats de société qui entourent les questions migratoires, l’égalité et la lutte contre les discriminations stimulent la réflexion au sein des facultés de droit. Toutefois, il est difficile de rester au fait des derniers développements, le législateur multipliant les textes relatifs au droit des migrations, parfois pour des raisons électoralistes. Comme tout un chacun, j’ai un avis personnel sur ces questions, mais mon statut de chercheuse m’oblige à apporter un éclairage objectif qui prend en compte les différentes perspectives. En tant que juriste, je vois le droit – les principes de légalité et de proportionnalité, les droits fondamentaux et humains, le droit procédural public –comme l’alpha et l’oméga.

L’enseignement à distance… un défi ?

Comme beaucoup d’enseignant-e-s, j’ai expérimenté les cours en ligne pendant la pandémie de COVID-19, fondations sur lesquelles je peux maintenant construire. Je suis enthousiasmée par le modèle que propose UniDistance Suisse, d’une part car les étudiants et étudiantes sont particulièrement motivé-e-s et, d’autre part, car je peux préparer des cours créatifs et élaborer des formats didactiques qui ne seraient peut-être pas pertinents dans une université traditionnelle. J’aime voir régner un sentiment de communauté au sein du groupe malgré la distance qui nous sépare. C’est pourquoi je cherche toujours à connaître mes étudiants et étudiantes et leur parcours de vie.

Quels sont vos objectifs à UniDistance Suisse ?

À court terme, je souhaite renforcer mon équipe, boucler mon cours de droit constitutionnel et préparer le cours du semestre prochain. Cet été, je deviendrai la nouvelle responsable des filières de bachelor et de master en droit en langue allemande. C’est une opportunité qui m’enchante, car j’aurai l’occasion d’assumer plus de responsabilités et de contribuer au développement des études de droit à UniDistance Suisse. Dans le domaine de la recherche, j’ai certes quelques petites publications et conférences à préparer, mais ma priorité actuelle est d’obtenir mon habilitation. Dans ce contexte, j’étudie le rôle des villes et des communes dans la mise en œuvre des obligations relatives au droit international public. À plus long terme, j’aimerais me concentrer de nouveau sur des questions relatives au droit administratif « classique » et à l’organisation des autorités politiques.

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Change in Emotion and Mental Health

Le nouveau livre publié chez Elsevier, Change in Emotion and Mental Health, a été édité par Prof. Dr Andrea Samson, professeure en faculté de psychologie, Prof. Dr David Sander, chargé de cours du bachelor en psychologie francophone, et Prof. Dr Ueli Kramer, ancien chargé de cours du master en psychologie francophone.

Plus d’information sur le site de l’éditeur

L’ouvrage se divise en trois parties :

1. mécanismes fondamentaux du changement émotionnel

2. changement émotionnel d’un point de vue développemental

3. changement émotionnel, psychothérapie et santé mentale

Chaque partie comporte cinq chapitres portant sur cinq domaines :

1. Conscience et compréhension des émotions

2. Évaluation (appraisal) et réévaluation des émotions

3. Régulation des émotions

4. Mémoire émotionnelle

5. Compétences émotionnelles et transformation

Change in Emotion and Mental Health porte ainsi sur les rôles du changement dans les sciences affectives ainsi qu’en psychologie développementale, en psychopathologie et en psychothérapie.

Prof. Dr Andrea Samson

Professeure extraordinaire en psychologie

« Il est crucial de comprendre les mécanismes du changement émotionnel et leurs liens fonctionnels avec la santé mentale. Les comprendre en profondeur, c’est ouvrir la porte à de nouveaux modèles de traitement, mais aussi à des pistes de prévention et de dissémination du savoir sur la santé mentale. »

L’ACTUALITÉ DE L’ENSEIGNEMENT

Réimaginer les évaluations à distance à l’ère du numérique

Les examens utilisant les outils numériques posent un défi important dans l’enseignement supérieur, autant dans les universités traditionnelles que dans celles à distance. Comment concevoir une évaluation à distance de qualité, qui préserve et favorise l’intégrité académique, dans un monde numérique ?

Cette question occupe particulièrement l’équipe d’ingénieur-e-s pédagogiques, EDUDL+. En effet, la qualité des évaluations à distance est centrale dans le modèle d’enseignement d’UniDistance Suisse. Vu l’importance stratégique du sujet, le fonds de recherche, de développement et de coopération d’UniDistance Suisse finance le développement d’une recherche et d’un outil à l’attention des équipes enseignantes.

Quel travail a déjà été réalisé pour ce projet ?

Il y a deux parties à ce projet : une partie recherche et une partie soutien aux équipes enseignantes. La partie recherche a été menée principalement lors d’un séminaire scientifique au printemps 2023 avec 35 expert-e-s, enseignant-e-s, étudiant-e-s, leaders institutionnels et pédagogues d’UniDistance Suisse, mais aussi d’autres universités de Suisse, d’Europe et du Canada.

À partir de ce travail, EDUDL+ a exploité les résultats du séminaire pour rédiger un article scientifique, produit des ressources et mis au point un atelier de conception d’évaluations déjà mené plusieurs fois. Ce dernier vise à amener les équipes enseignantes à repenser leurs évaluations intégralement à distance. Il a été conçu d’abord pour les équipes d’UniDistance Suisse, auprès desquelles il a été proposé déjà deux fois. Le même atelier a ensuite été réalisé à l’École hôtelière de Lausanne (EHL) et à l’Université de Fribourg. Accepter ce genre d’invitation permet à la fois de renforcer la visibilité de l’expertise d’Unidistance Suisse, d’améliorer les pratiques en recueillant d’autres feedbacks, et de développer les relations avec d’autres hautes écoles dans une logique de partage et d’échange académique.

En quoi consiste cet atelier ?

Forts des résultats de la recherche, EDUDL+ a construit un parcours qui s’appuie sur un cadre méthodologique et documenté, dans lequel elle amène les équipes enseignantes à réfléchir sur les évaluations à distance qui réduisent intrinsèquement le risque de tricherie, et les meilleures manières d’atteindre ces buts – y compris avec tout ce que le numérique peut offrir. Les participant-e-s peuvent (re)découvrir différentes méthodes d’évaluation et se poser des questions telles que :

Quelles sont les différentes méthodes d’évaluation qui permettent de vérifier l’acquisition des compétences visées ?

Quels sont les éléments qui contribuent à renforcer la qualité de ces évaluations ?

Comment intégrer ces évaluations de manière cohérente dans l’ensemble du module ?

Comment préparer les étudiant-e-s à ces évaluations ?

Quelles sont les prochaines étapes du projet ?

Initialement proposé dans un format collectif synchrone, l’atelier sera adapté pour devenir accessible de façon asynchrone et individuelle. Les équipes enseignantes pourront ainsi repenser leur système d’évaluation de manière plus autonome, tout en recevant une aide individualisée de la part d’EDUDL+ en cas de besoin. L’outil et ses ressources seront publiés en accès libre sur le site d’UniDistance Suisse, et sera enrichi progressivement avec des modèles concrets d’examens en ligne de qualité.

Sur un plan scientifique, ce domaine est encore peu théorisé. L’article scientifique caractérisant les examens selon différents critères a été accepté pour publication dans « Open Journal of Education ». Les révisions demandées ont été effectuées et il paraîtra sous peu.

Jean-Michel Jullien

Responsable du service EDUDL+

« Cette publication, nous l’espérons, stimulera des échanges académiques permettant de développer encore notre réseau d’expertise, et nous permettra d’identifier des partenaires pour de futurs projets sur cette question omniprésente : comment construire des évaluations à distance de qualité dans des universités à l’ère du numérique ? »

Montant alloué : CHF 11’700.-

Faciliter l’accès aux formations postgrades en psychothérapie

Pour devenir psychothérapeute, il faut suivre une formation postgrade accréditée. Or, pour accéder à celle-ci, il est nécessaire d’avoir suivi des cours en psychologie clinique et en psychopathologie lors de son bachelor et master. La mise à jour du plan d’études de la filière germanophone renforce les possibilités de se spécialiser dans ces domaines – permettant du même coup aux titulaires du master un accès direct à une formation postgrade.

Si le nombre exact de crédits ECTS à obtenir dans ces deux domaines n’est pas précisé par la loi, la plupart des institutions qui délivrent les formations postgrades concernées exigent un minimum de 12 crédits. La décision finale d’admission en formation postgrade revient à chaque organisme, et certains ont des conditions plus poussées, qui figurent sur leur site.

Prof. Dr Thomas Reber

Responsable de filière Bachelor et Master en psychologie germanophone

« Nombre d’étudiant-e-s attendaient ce changement avec impatience, car elles et ils souhaitaient faire le master à UniDistance Suisse avant d’entamer une formation postgrade. Nous nous réjouissons de répondre à leur besoin ! »

Dès le semestre d’automne 2024, 30 crédits ECTS de psychologie clinique et de psychopathologie seront offerts dans le bachelor germanophone ; quant au master germanophone, il comptera 25 crédits ECTS dans ces domaines dès le semestre de printemps 2025.

Les modules de la filière germanophone en psychologie clinique et en psychopathologie sont les suivants :

Bachelor en psychologie germanophone

Modul 12: Klinische Psychologie I: Klinische Psychologie und Psychopathologie, 10 ECTS

Modul 14: Klinische Psychologie II: Beratung und Intervention, 10 ECTS

Modul 15-3 Klinische Psychologie III: Vertiefung Psychopathologie, 10 ECTS

Master en psychologie germanophone

T1 Diagnostik und Intervention bei affektiven, Angst- und Traumafolgestörungen, 5 ECTS

T2 Diagnostik und Intervention bei Sucht, Psychosen mit Wahn und Persönlichkeitsstörungen, 5 ECTS

T3 Entwicklungsstörungen, Störungen im Kindes- und Jugendalter, 5 ECTS

M3 Methodologische und statistische Aspekte der klinischen Forschung, 5 ECTS

G3 Stress – Ursachen, Auswirkungen und Bewältigung, 5 ECTS

Les métiers de la psychologie sont réglementés par la Loi fédérale sur les professions de la psychologie (LPsy). Ainsi, le titre de « psychologue » est protégé, et il ne peut être attribué qu’aux titulaires d’une maîtrise ou d’une licence obtenue en université ou HES. Quant aux formations postgrades accréditées, qui débouchent sur des titres fédéraux, elles durent cinq ans et portent sur les métiers de psychothérapeute, neuropsychologue, psychologue clinique, psychologue de la santé, et psychologue des enfants et adolescent-e-s. Outre les formations postgrades accréditées au niveau fédéral, la Fédération suisse des psychologues (FSP) propose également un titre de spécialisation dans les domaines suivants : psychologie du développement de carrière et des ressources humaines, psychologie du sport, psychologie légale, et psychologie de la circulation.

Prof. Dr Pamela Banta Lavenex

Doyenne de la Faculté de psychologie

Si le plan d’études de la filière francophone n’a pas changé, elle permet également de se spécialiser en psychothérapie. Pamela Banta Lavenex, doyenne de la faculté, commente :

« Nous sommes ravi-e-s de cette harmonisation au niveau de la faculté. Nos étudiant-e-s pouvaient déjà accéder à n’importe quel master en Suisse au sortir du bachelor ; les changements dans le plan d’études de la filière germanophone renforcent encore les débouchés de nos diplômé-e-s, en permettant leur accès au MAS en psychothérapie après le master. »

En savoir plus sur les métiers de la psychologie

Kaïros : saisir l’occasion d’apprendre

Développer un enseignement virtuel de qualité est l’une des missions du service EDUDL+. Dans ce cadre, l’équipe développe une plateforme d’apprentissage sur laquelle chaque apprenant-e progresse à son rythme.

Ambroise Baillifard, collaborateur scientifique, nous a présenté le projet.

Ambroise Baillifard

Collaborateur scientifique EDUDL+

Dès cet automne, des modules du nouveau Master en histoire seront proposés sur Kaïros. Peux-tu nous en parler ?

En effet, des modules d’e-history seront proposés dans un format d’auto-apprentissage : les étudiant-e-s pourront s’inscrire lorsqu’ils ou elles le souhaitent, étudier à leur rythme, et s’exercer avec un algorithme adaptatif. Tout se fera sur la plateforme d’apprentissage Kaïros, à l’exception des échanges avec la faculté d’histoire et de l’évaluation finale. L’expérimentation de cet automne concerne des cours à choix de 3 ECTS.

Peux-tu décrire la plateforme Kaïros en général ?

Commençons par dire ce qu’elle n’est pas : elle n’est ni évaluative, ni affranchie du précieux travail des équipes enseignantes, ni pleinement développée.

Kaïros cherche à maximiser l’apprentissage personnel, mais serait impuissant sans le travail des équipes enseignantes. Ces dernières doivent, pour chaque partie importante du cours, créer des situations-problèmes ou des questions pertinentes. C’est un travail titanesque réalisé en amont, dans l’ombre, qui permet à nos algorithmes d’estimer la maîtrise de chaque sous-partie du cours pour chaque étudiant-e.

Ainsi, Kaïros est avant tout formative, particulièrement adaptée pour des remises à niveau et des formations courtes ou continues. Les étudiant-e-s s’y forment à leur rythme, peuvent visualiser leurs performances à l’aide d’un tableau de bord, et s’exercer avec des outils adaptatifs et interactifs.

Signification du terme « Kaïros »

La divinité Kaïros symbolise « l’occasion saisie », le moment précis où une action peut avoir le plus grand impact.

La plateforme Kaïros aspire à favoriser et multiplier les moments opportuns pour apprendre et progresser.

Y a-t-il déjà des formations sur Kaïros ? Oui. Il y a un cours de rafraîchissement aux normes bibliographiques APA pour nos étudiant-e-s en master de psychologie.

Par ailleurs, la principale formation disponible porte sur le développement de compétences numériques. Elle propose huit compétences (rechercher de l’information, respecter le droit d’auteur, collaborer, créer des contenus visuels…) déclinées dans trois niveaux de difficulté (élémentaire, indépendant et expérimenté).

Trois niveaux de difficulté et huit compétences… Cela fait beaucoup de contenu. Comment maintenir la motivation des apprenant-e-s ?

Grâce à trois éléments : un algorithme adaptatif, des étayages, et une forme de liberté.

D’abord, l’algorithme adaptatif s’inspire de la théorie de la zone proximale de développement. Le système cherche constamment à offrir le juste défi en fonction des réussites passées de chaque étudiant-e.

Ensuite, les étayages – une façon de dire « soutien » – sont omniprésents : indices, possibilité d’accéder au bon endroit du cours, feedbacks correctifs. Ces étayages évitent aux étudiant-e-s de se sentir démuni-e-s.

Enfin, la liberté est offerte aux étudiant-e-s d’apprendre ce qu’ils ou elles choisissent. Ils ou elles peuvent par exemple se concentrer sur une compétence spécifique, telle que l’utilisation des traitements de texte.

Est-ce que nos lectrices et lecteurs peuvent tester Kaïros ?

Les francophones peuvent accéder à une version bêta pour se former aux compétences numériques. Il leur suffit de se connecter avec leur EduID sur Kaïros-edu.ch. Les germanophones devront attendre l’année prochaine pour en profiter.

Penses-tu que Kaïros puisse un jour remplacer Moodle ?

En aucun cas. Jamais Kaïros ne remplacera Moodle qui est un LMS (système de gestion de l’apprentissage) complet et bien établi. L’outil proposé enrichit l’éventail pédagogique d’UniDistance Suisse. C’est que différents contextes d’enseignement appellent différentes manières d’enseigner. Dès le jour de sa fondation, notre institution s’est mise à explorer le champ des possibles ; Kaïros s’inscrit dans cette tradition.

Changements et nominations au sein des facultés

En début d’année 2024, plusieurs filières ont changé de responsables. Ces nominations sont valables pour deux ans. Les responsables de filières sont chargé-e-s de veiller à la qualité scientifique de l’enseignement et de la recherche dans leur filière. Ce sont elles et eux qui proposent l’engagement des chargé-e-s de cours.

Prof. Dr Anthony Strittmatter

Responsable du Bachelor en économie germanophone

Prof. Dr Géraldine Coppin

Responsable du Bachelor en psychologie francophone

Prof. Dr Sabine Pitteloud

Responsable du Master en histoire trilingue

Prof. Dr Andrea Samson

Responsable du Master en psychologie francophone

NOS ÉTUDIANT-E-S

Formation continue

Quand la nutrition se conjugue au féminin

Lancée au semestre d’automne 2023, la formation courte « La nutrition au féminin – Cycle menstruel et nutrition des sportives » rencontre un franc succès. Suivie par des athlètes, coachs et professionnel-le-s de la santé et de l’exercice, la formation leur fournit des pistes de réflexion et des conseils dans la planification des entraînements et de la nutrition, en tenant compte notamment des phases du cycle menstruel et du type d’activité physique. Deux étudiant-e-s reviennent sur leur expérience :

Yannick Gay

Thérapeute, spécialiste en promotion de l’activité physique et de la santé avec brevet fédéral Diplômé en naturopathie MTE

« La formation a permis de confirmer, scientifiquement parlant, l’importance des méthodes et du suivi que j’apporte actuellement aux femmes qui me consultent. Elle donne quelques pistes de réflexion concernant certaines questions qui me trottaient en

tête comme l’adaptation de l’alimentation autour du cycle menstruel et l’importance de l’individualisation de l’équilibre macroet microalimentaire chez les femmes.

Même si ces sujets sont souvent abordés dans les études que j’ai suivies (surtout dans le cadre de la naturopathie), le prisme « scientifique » ajoute une dimension qui me manquait cruellement pour étayer certaines connaissances. Je ne peux donc que conseiller à mes confrères et consœurs naturopathes et coachs sportifs/sportives de suivre ce genre de formation.

Le format à distance me plaît. Le mélange de prise d’informations par vidéo, d’exercices pratiques sur la plateforme et de retours/échanges lors des séances Zoom me semble être un format idéal pour les professionnel-le-s de la santé qui ne peuvent se permettre de libérer une ou plusieurs journées pour continuer de se former.

Merci encore pour cette formation et pour ces échanges constructifs. »

Coralie Ambrosini

Sprinteuse professionnelle

Étudiante en Master en droit à UniDistance Suisse

« Lors de la formation en nutrition de la femme athlète, j’ai découvert que beaucoup de principes que l’on me répétait souvent au sein de mon sport se révélaient être faux. Je pense notamment à la quantité de sucre à manger, aux quantités de compléments alimentaires et à leur utilité, le nombre d’heures de sommeil durant le cycle menstruel, etc…

Je sais maintenant comment me renseigner de manière fiable afin de ne pas seulement croire les affirmations qui me sont données, mais au contraire de me faire mon propre avis sur ce qui est bon pour ma santé ou non.

Je sais également vers quel-le-s professionnel-le-s me tourner si j’ai besoin d’aide ou d’informations, notamment Maaike Kruseman qui, par ses études et son parcours, nous a démontré non seulement ses connaissances pointues dans le domaine, mais également son envie d’en apprendre toujours plus et de répondre à nos questions de la manière la plus objective possible.

Le mode d’enseignement 100% en ligne m’a permis de ne pas bousculer mon emploi du temps habituel, et les cours via Zoom étaient des moments de grand intérêt pour créer des contacts, poser des questions et participer à des discussions.

Je remercie UniDistance Suisse et Maaike Kruseman pour cette formation de qualité. »

Dr Maaike Kruseman

Responsable scientifique du programme

Cette formation répond à un réel besoin

On entend souvent dans le milieu sportif féminin : « perds du poids, tu iras plus vite ». Cette recherche de minceur amène souvent à un comportement alimentaire erroné. Il n’y a pas de relation binaire entre le poids et la performance. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons mis en place une telle formation qui se concentre sur l’alimentation des sportives, en tenant compte notamment de l’influence du cycle menstruel sur le métabolisme.

Une autre raison est la sous-représentation des femmes dans les domaines sportifs jusqu’à il y a peu. Nous avons là beaucoup de retard à rattraper. De nombreuses pratiques masculines ont été transposées chez les femmes. Par exemple, au début du cyclisme féminin, les selles des vélos étaient les mêmes que pour les hommes. Après de nombreuses blessures, on s’est rendu compte qu’il fallait les adapter à la géométrie féminine. Le même procédé s’est produit pour l’alimentation. Les femmes ont un autre métabolisme que les hommes, dont elles doivent tenir compte si elles souhaitent que leur alimentation favorise leur performance sportive.

Cette formation répond donc à un réel besoin actuel.

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TÉMOIGNAGE

MARCO MICHEL

Plus d’informations sur www.marcomichel.com

Ayant grandi à Ittigen, près de Berne, Marco Michel a étudié l’art dramatique à l’Université de musique et des arts de la scène de Munich (Académie de théâtre August Everding) il y a de cela plusieurs années. Depuis l’obtention de son diplôme, il exerce le métier de comédien indépendant pour des productions cinématographiques et télévisuelles internationales tout en travaillant pour des théâtres municipaux et en réalisant des scènes ouvertes à travers l’espace germanophone.

Marco Michel étudie à UniDistance Suisse depuis 2019. Comment concilie-t-il ces deux univers et comment ses études en psychologie l’aident-elles dans sa vie professionnelle ? C’est précisément ce que lui a demandé le magazine INSIDE.

Marco, pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans un Bachelor en psychologie ? Pour pouvoir incarner un personnage de manière crédible, un-e comédien-ne s’intéresse de près au comportement et au vécu d’une personne, comme c’est le cas en psychologie. Il ne s’agit pas de jouer un rôle, mais d’appréhender le monde et soi-même au travers d’un personnage (fictif au demeurant), et ce dans un cadre généralement bien défini. Lors des répétitions, c’est-à-dire lorsque l’on découvre comment est ce personnage, la manière dont il agit, ce qu’il ressent et ce qu’il pense, l’imagination, les connaissances et l’expérience des comédiens et des comédiennes jouent un rôle primordial, en sus du texte. Et ces éléments sont bien sûr toujours très limités : la manière dont je perçois un rôle en dit probablement plus sur moi que sur celui-ci. Je voulais contrer cette limitation en m’intéressant également au vécu et au comportement des personnes à un niveau scientifiquement fondé. C’était la raison artistique à l’origine de mon envie d’étudier la psychologie. L’autre raison était que je me voyais très bien travailler à l’avenir comme psychothérapeute en parallèle à mon activité de comédien. La recherche des hauts et des bas humains et la bonne manière d’y faire face présentent certaines similitudes dans ces deux domaines.

Et pourquoi avoir choisi UniDistance Suisse ?

Pour des raisons d’organisation et de logistique. Seules des études à distance étaient envisageables pour moi. Et comme UniDistance Suisse est le seul institut à enseigner également la psychologie clinique au niveau bachelor (une condition pour pouvoir se diriger ultérieurement vers la psychothérapie), il n’y a pas eu à tergiverser.

Vous travaillez en tant que comédien indépendant et prenez part à de nombreuses représentations. Vous êtes donc souvent en déplacement et avez un agenda très chargé. Comment conciliez-vous vos études universitaires, votre profession et votre quotidien stressant ?

J’essaie avant toute chose de bien planifier ces différents aspects de ma vie et de me réserver du temps chaque semestre pour me consacrer à mes études. Voici ce qui marche pour moi : je ne fais que ce qui est essentiel durant le semestre (afin de respecter les dates butoirs des tâches assignées, des travaux de séminaire, etc.) Ensuite, pendant les trois semaines précédant l’examen, je révise l’intégralité de la matière et étudie chaque jour. C’est certes à chaque fois très intense, mais cela me permet de me concentrer pleinement sur ce que je suis en train de faire. Je n’ai pas l’impression de m’éparpiller, mais d’avancer de manière structurée.

Avez-vous des conseils à donner aux autres étudiant-e-s en matière d’organisation ? Pas vraiment, car je sais que ce qui marche très bien pour les autres ne marche pas forcément pour moi (rires). Je pense qu’il est surtout important que chacun découvre par soi-même la meilleure voie à suivre, même si celle-ci n’est recommandée nulle part.

Votre travail de bachelor s’intitule « Effets antidépresseurs de l’ayahuasca chez l’Homme : aperçu de l’état actuel de la recherche ». Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à ce sujet ? À 19 ans, lorsque j’ai effectué mon service civil dans une clinique psychiatrique et côtoyé des personnes souffrant de pathologies très variées, voir à quel point les effets escomptés des psychotropes étaient limités et à quel point leurs effets secondaires étaient prononcés a été une grande désillusion. J’ai toujours eu le sentiment qu’il devait exister d’autres approches thérapeutiques. Plus tard, j’ai lu des articles sur les effets positifs des substances psychédéliques et me suis de plus en plus intéressé à ce sujet. Et comme j’avais entre-temps fait moi-même l’expérience d’états de conscience altérés, j’avais clairement envie de me pencher de manière plus poussée sur ce domaine dans le cadre de mon travail de bachelor. À ce sujet, une version complète de mon travail de bachelor vient de paraître dans le magazine des éditions Nachtschatten.

Voir le travail de bachelor

Qu’avez-vous de prévu pour la suite ?

En ce moment, je prépare ma nouvelle pièce solo ayant trait au pianiste de blues bernois Chlöisu Friedli, qui a lutté durant toute sa vie contre sa schizophrénie. Intitulée « CHLÖISU – La réalité n’est pas tout », la pièce raconte son histoire tout en essayant de répondre à la question suivante : dans quelle mesure façonnons-nous nous-mêmes notre réalité ? La première aura lieu le 19 septembre 2024 au Tojo Theater de Berne. Les autres représentations sont affichées sur mon site Internet.

Éloge de la distraction

Évidemment, l’ennui peut être mauvais conseiller. C’est l’ennui qui nous fait enfoncer des aiguilles d’or dans la chair.

Dostoïevski, Le Sous-sol, p.148.

Vous êtes étudiante ou étudiant. Vous vous ennuyez, parce que le ton de votre enseignant-e est monotone et que la matière du cours ne vous intéresse pas. Vous ne pouvez pas quitter la pièce ni regarder votre téléphone. Devant vous, sur votre bureau, se trouve un bouton permettant de vous auto-administrer des chocs électriques. L’actionneriez-vous ?

Selon une étude de Wilson et al. (2014), de nombreux sujets appuieraient sur ce bouton dans cette situation. Confronté-e-s à la perspective de rester seul-e-s avec leurs pensées dans une pièce vide pendant moins de 15 minutes, 67% des hommes et 25% des femmes ont volontairement choisi de s’infliger une décharge électrique qu’ils et elles avaient préalablement déclaré vouloir éviter à tout prix. On pourrait donc se faire du mal pour échapper au désagrément de l’ennui ou pour éviter d’être seul-e avec ses propres pensées.

Dostoïevski n’avait pas attendu l’expérimentation standardisée en psychologie pour parvenir au même constat. Son narrateur du Sous-sol est parfaitement explicite :

« Vous me demanderez pourquoi je me torturais, pourquoi je me disloquais ainsi ? Réponse : parce que cela m’ennuyait trop de demeurer les bras croisés ; voilà pourquoi je me livrais à ces contorsions. . . . Et la cause de tout cela, c’est l’ennui messieurs ; l’inertie nous écrase » (p.135).

L’anti-héros de Dostoïevski, submergé d’angoisse, explique s’être tant isolé socialement qu’il en « éprouvait une soif hystérique de contrastes » (p.181) :

« Un soir, en passant devant un petit restaurant, j’assistai à travers les fenêtres éclairées à une bataille à coups de queue de billard entre joueurs, et je vis que l’un d’eux fut jeté dehors par la fenêtre. A un autre moment, j’en aurais été écœuré, mais j’étais dans un tel état à cet instant que j’éprouvais un sentiment d’envie pour ce monsieur qu’on avait expulsé de la sorte. Ce sentiment fut si fort que j’entrai dans le restaurant et pénétrai dans la salle de billard. (…) Je n’étais pas ivre, mais que voulez-vous ? L’ennui, l’angoisse me rendaient presque fou » (p.181-182).

Comment expliquer que l’ennui puisse conduire à des comportements (autodestructeurs ou gratifiants) néfastes quant à l’équilibre psychique à long terme ?

Définition de l’ennui et stratégies d’évitement

Qu’est-ce que l’ennui ? C’est le désir contrarié. Il s’agit d’un état désagréable qui survient en l’absence d’options immédiatement disponibles pour se soustraire d’une situation non engageante (Eastwood et al., 2012). Ainsi, l’ennui ressenti lorsque seul-e à un arrêt de bus est une incitation à rechercher une occupation engageante durant l’attente. C’est un état temporaire, parce que notre esprit possède une remarquable capacité à explorer des alternatives et à proposer des palliatifs à l’ennui. En premier lieu, l’esprit peut vagabonder (rêvasser, méditer, planifier. .), c’est-à-dire que la personne échappe à l’ennui grâce à ses pensées . . . à condition que lesdites pensées soient engageantes (Martarelli et Baillifard, 2024).

Bertrand Russell, philosophe, mathématicien et Nobel de littérature, classait les stratégies contre l’ennui en deux catégories : « fécondes » ou « abrutissantes ». Il est abrutissant (c’est le terme utilisé par Russell) de fuir l’ennui en recherchant des sensations ou des amusements passifs : aller au cinéma, prendre des drogues, scroller sur son téléphone, s’auto-infliger des décharges électriques. Il est fécond, toujours selon Russell, de savoir « endurer l’ennui » (p.60), c’est-à-dire d’éviter d’y échapper par des sensations faciles ou passives, gratifiantes ou désagréables :

« Un jeune homme [ou une jeune femme] qui se propose des buts constructifs et sérieux endurera volontiers une dose considérable d’ennui s’il trouve que cela peut, à l’occasion, lui être nécessaire. Mais des projets constructifs ne se forment pas facilement dans le cerveau (…) qui mène une vie de divertissements et de dissipations, car dans ce cas ses pensées seront toujours orientées vers le plaisir immédiat plutôt que vers le but lointain » (Russell, 1930, p.62-63).

Bien après Russell, certaines théories proposent deux catégories similaires d’évitement de l’ennui selon qu’elles soient adaptatives ou mal-adaptatives (Bench et Lench, 2019 ; Elpidorou, 2018). Il est mal-adaptatif de tromper l’ennui en s’engageant dans la consommation excessive de médias, l’abus de substances, ou d’autres formes de gratifications instantanées ou de comportements autodestructeurs (voir encart). Sont adaptatives les activités qui stimulent la croissance personnelle, les relations sociales, l’apprentissage, ou l’engagement vers des objectifs à long terme. Évidemment, l’auto-administration d’un choc électrique ou le désir d’être jeté par la fenêtre peuvent être qualifiés de comportements mal-adaptatifs (Russell les dirait « abrutissants »). La tentation de s’engager dans ce type d’expériences contre-hédoniques est corrélée au degré d’ennui (Bench et Lench, 2019).

Comment se fait-il que des stimulations agréables (divertissements, grignotage, consommation de médias) et désagréables (chocs électriques, se faire jeter par la fenêtre) puissent être regroupées dans la même catégorie (comportements maladaptatifs) ? Quelles implications pour l’étudiante ou l’étudiant en proie à l’ennui ?

Alternative aux médias et auto-électrochocs

Vous êtes étudiante ou étudiant. Vous vous ennuyez. Vous ne pouvez pas quitter la pièce. Devant vous, sur votre bureau, se trouve une échappatoire : votre smartphone. L’utiliseriez-vous ? Dans cette situation, pianoter sur son téléphone ou s’auto-infliger une douleur sont comparables. Dans les deux cas, le sujet substitue la faible stimulation de ses pensées par une sensation plus forte. Dans les deux cas, l’effet est immédiat et temporaire. Paradoxalement, la personne s’expose à renforcer sa sensibilité à l’ennui en l’éclipsant avec dédain. À lui seul, le smartphone symbolise l’ensemble des artefacts de la modernité permettant d’instantanément éclipser l’ennui. Mais il y a un hic ! Il est risqué de repousser par quelques clics un signal biologique façonné par des millénaires d’évolution. La solution, ce n’est pas d’écouter le cours ! Pas tout de suite du moins, car l’ennui a compromis la possibilité de se concentrer en engendrant un état de léthargie ou d’agitation. Une alternative heureuse pourrait bien consister à embrasser l’ennui, à en prendre conscience et, pourquoi pas, à laisser son esprit vagabonder.

Vagabondage pour prendre du recul, chercher du sens et préparer à l’action

L’ennui est l’oiseau de rêve qui couve l’œuf de l’expérience.

Walter Benjamin, 1936, p.126.

Laisser l’esprit vagabonder, c’est le laisser prendre son envol, s’extraire de la situation immédiate et libérer l’attention d’un élément spécifique. Cette rêverie peut être extrêmement précieuse quand elle parvient à diminuer la contrariété du désir et à ouvrir un espace vers des objectifs à plus long terme. En laissant son esprit vagabonder, madame Tartempion pourrait visualiser les conséquences d’un échec en fin d’année ou se souvenir des causes qui l’ont conduite à s’inscrire à l’université. La motivation pourrait revenir. L’esprit laissé à lui-même se met en quête de sens, quitte à le créer. Encore faut-il que le vagabondage de l’esprit conduise à l’action ! Il s’agit de reculer pour mieux sauter, d’aider à rétablir des objectifs significatifs dans une situation devenue insignifiante. Comme le corps se repose dans le sommeil, c’est dans l’ennui que l’esprit se relâche le plus complètement, écrivait Walter Benjamin (1936). Il incube l’expérience pour la faire éclore. Il s’agit d’une étape.

Exemples de comportements d’évitement:1

Maladaptatif:

Utilisation excessive du smartphone ou de la télévision, comportements alimentaires problématiques, consommation de drogues, blessures autoinfligées, hostilité, dépendance au jeu

Adaptatif: comportement pro-social ou amical, sport, lecture, réalisation de tâches domestiques ou de ses devoirs

1 Selon Bieleke et al. (2022).

Un vagabondage qui tourne en rond ou se transforme en rumination est impuissant. Quand l’anti-héros du Sous-sol glorifie l’inaction en écrivant que : « La fin des fins, messieurs, est de ne rien faire du tout. L’inertie contemplative est préférable à quoi que ce soit » (p.167), il admet mentir, il s’empresse de préciser qu’il n’en croit pas un mot. En ne découvrant pas ce à quoi il aspire, il échoue à apporter (ou à trouver) du sens dans son existence. Ce n’est pas cet écueil qui attend tous les étudiantes ou étudiants acceptant la phase transitoire du vagabondage de l’esprit. Nous leur souhaitons, bien au contraire, de (re)découvrir les motifs qui les ont poussés à suivre des études ou certaines de leurs aspirations profondes.

Conclusion

Ces éléments ont conduit Russell à affirmer qu’une « certaine capacité à endurer l’ennui est indispensable à une vie humaine et ceci est une des choses qui doivent être enseignées aux jeunes » (p.60). À condition, nous l’avons vu, d’en sortir par le haut, par la (re)découverte d’un sens qui avait été perdu.

La faculté de tirer bénéfice de la compagnie de ses propres pensées aide à se détourner des sensations cherchées pour elles-mêmes, qu’il s’agisse d’être jeté-e par la fenêtre ou de loisirs passifs. C’est un signe d’hygiène mentale, une voie vers un épanouissement durable. Laisser son esprit errer, c’est l’occasion de retrouver du sens dans ce que l’on fait.

Références

Bench, & Lench (2019). https://doi.org/10.1037/emo0000433

Benjamin. (1936). Le Conteur.

Bieleke et al. (2022). https://doi.org/10.1098/rsos.211998

Dostojewskij (1864). Le Sous-sol. Eastwood et al. (2012). https://doi.org/10.1177/1745691612456044

Elpidorou. (2018). https://doi.org/10.1007/s11097-017-9515-1 Martarelli, & Baillifard. (2024). https://doi.org/10.4324/9781003271536-12 Russell. (1930). La Conquête du bonheur. Wilson et al. (2014). https://doi.org/10.1126/science.1250830

Ambroise Baillifard

Collaborateur scientifique EDUDL+

Prof. Dr Corinna Martarelli

Professeure extraordinaire en psychologie

CONFÉRENCES ET ÉVÉNEMENTS

Calendrier des événements 2024

UniDistance Suisse organise chaque année des conférences ainsi que plusieurs tables rondes sur des thèmes d’actualité. Ces différents événements sont généralement gratuits et ouverts au grand public.

Retrouvez tous nos événements sous : unidistance.ch/evenements

Événements

Alumni

Le réseau Alumni organise régulièrement des événements carrière et réseautage, en français et en allemand, en présentiel et en ligne, afin de développer les compétences professionnelles des Alumni et de les faire réseauter avec les autres Alumni et étudiant-e-s d’UniDistance Suisse.

La rencontre annuelle des Alumni qui a eu lieu à Lausanne en décembre 2023 a rencontré un franc succès, avec plus de 50 participant-e-s. Pour l’occasion, Caroline Matteucci, fondatrice et CEO de CM Profiling et de Cryfe, a donné une conférence sur le thème du « Profiling : observer le comportement pour mieux se connaître ». Les participant-e-s ont pu échanger à ce sujet lors d’un apéritif dînatoire.

Alumni City Tours

Nouveauté cet été : les Alumni City Tours, ouverts à toutes et tous les alumni, étudiant-e-s et collaborateurs et collaboratrices d’UniDistance Suisse, ont rencontré un franc succès.

Plus d’informations

Le 27 juin, Silvia Theytaz, alumna en économie, a fait visiter Sion et le 4 juillet, les participant-e-s ont pu découvrir avec Lars Gotsch, alumnus en histoire, des coins connus et cachés de la charmante ville lumière de Lucerne.

Les visites guidées ont été suivies d’une occasion idéale de poursuivre le réseautage dans une atmosphère détendue.

Séances de rentrée

Taux de participation FR

83% Tauxde participation DE 72%

Avant le début de chaque semestre, UniDistance Suisse organise des séances de rentrée à l’intention des nouveaux étudiants et des nouvelles étudiantes.

Le 27 janvier, près de 283 étudiant-e-s germanophones et francophones se sont rencontré-e-s dans les salles de conférence virtuelles d’UniDistance Suisse. Les différentes ressources et les outils pédagogiques en ligne leur ont été présentés. Les étudiant-e-s ont également reçu toutes les informations sur la faculté dans laquelle ils et elles étudieront.

La prochaine séance de rentrée aura lieu le samedi 31 août 2024, en ligne.

EVENTS

Sortie annuelle

du personnel 2024

Le vendredi 26 avril, UniDistance Suisse a organisé sa sortie annuelle au Musée en plein air de Ballenberg, dans la région de Brienz. Les 90 participant-e-s, issu-e-s du personnel administratif et du corps enseignant, ont pu découvrir les habitations et les métiers artisanaux traditionnels de la Suisse d’autrefois.

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Save the date!

Remise des diplômes 2024 7 septembre 2024

Remises des diplômes

UniDistance Suisse a organisé sa cérémonie de remise des diplômes le 2 septembre 2023 à la Simplonhalle de Brigue. L’occasion pour l’institut universitaire de célébrer ses 352 diplomé-e-s, sous la conduite de son président Stefan Bumann et en présence d’Yves Rey, chef du Service des hautes écoles.

Au semestre d’automne 2023, 531 nouveaux étudiant-e-s se sont lancé-e-s dans un cursus à UniDistance Suisse. Parmi eux, 375 ont commencé des études de bachelor ; 71 un master ; et 85 une formation continue (y compris le programme 25+, qui permet d’accéder aux études universitaires sans maturité en préparant et en passant des examens d’admission). On observe le nombre le plus important de nouvelles inscriptions dans les facultés de psychologie, de droit et d’économie.

Yves Rey Chef du Service des hautes écoles

« Depuis plus de 30 ans, le Valais est en pleine mutation et, grâce notamment à nos hautes écoles présentielles et à distance ainsi que nos instituts de recherche, le Valais se développe en une terre d’innovation à haute valeur ajoutée. Nos PME, PMI ou multinationales ont besoin des compétences des personnes formées par UniDistance Suisse. La Suisse ne dispose que de très peu de matière première ; sa plus grande richesse consiste en son capital humain et ses cerveaux bien formés. À nous tous ensemble de préserver et de développer cette ressource essentielle pour le bien durable et démocratique de notre société. »

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NOS COLLABORATRICES/ COLLABORATEURS

Seline Andenmatten

Graphiste

Communication & Marketing

Prof. Dr David Löffler

Professeur ordinaire en mathématiques

Tizian

Imseng

Apprenti en Informatique

Angelo Belardi

Collaborateur scientifique EDUDL+

Prof. Dr Sabine

Professeure assistante en histoire

Faculty Manager Economie

Bienvenue !

Prof. Dr Anthony Strittmatter

Professeur ordinaire en économie

Loris
Schmid
Pitteloud

Prof. Dr David Belius

Professeur assistant en mathématiques

Diego

Clausen

Apprenti Secrétariat

Dr Georges Klein

Romaine Beney

Responsable Communication & Marketing

Véronique

Zeiter

Coordinatrice en formations continues

Laure TremonteFreydefont

Cheffe de projet Formation continue

Expert en développement, promotion et politique universitaire pour l’unité de soutien du rectorat

Prof. Dr Nula

Frei

Professeure assistante en droit

20 années passionnantes à UniDistance Suisse

Voici déjà officiellement 20 ans de collaboration au sein de notre magnifique institution. Cela semble loin et en même temps si proche. Tant de personnes côtoyées, tant de moments forts, tant de réunions, mais aussi de moments de solitude. Mais quel bonheur d’avoir traversé ce temps et de pouvoir en témoigner aujourd’hui. Je voudrais d’abord exprimer ma gratitude et ma reconnaissance envers UniDistance Suisse et toutes les personnes qui y ont œuvré et qui nous ont permis d’arriver jusqu’ici.

Tout commence au CRED, le Centre Romand d’Enseignement à Distance à Sierre. C’est en avril 2004 que le comité du centre me nomme officiellement directeur après presque une année en qualité de chargé de mission pour la reconnaissance fédérale obtenue avec succès. Nous étions à ce moment-là moins de 5 collaboratrices et collaborateurs. Une des premières décisions dont je me souvienne fut celle d’acheter une imprimante laser couleur. Nous avions une imprimante/copieur noir blanc et avions souvent besoin d’imprimer en couleur. Toutefois l’investis-

sement était conséquent, environ 2000.- francs, une somme pour cette époque où notre budget annuel était de quelque 950’000.- francs.

La reconnaissance fédérale du droit aux subventions était assortie de trois conditions, dont une était de simplifier l’organisation administrative. Nous avions à l’époque 3 fondations – Brigue, Pfäffikon SZ et la FS-CH – et une association (CRED). Nous avons donc entrepris les travaux de fusion qui nous ont amenés à la fondation UniDistance Suisse, laquelle nous emploie encore actuellement. Cette dernière a été constituée en juin 2005 et a mis au concours le poste de directeur administratif pour lequel j’ai candidaté et été engagé pour début octobre 2005. Le siège étant à Brigue, j’ai fait mes cartons et déménagé mon bureau de Sierre à Brigue. À cette époque, les services administratifs en étaient à leur tout début avec 3 employé-e-s, dont notre chère Sylvie Theler qui est toujours fidèle au poste.

Dès le début, l’objectif principal et récurrent au fil des années fut la reconnaissance du droit aux subventions fédérales, condition sine qua non pour la reconnaissance et le soutien du Canton du Valais. Cette reconnaissance nous donnait in fine le sésame pour exister dans le paysage de la formation supérieure suisse. Obtenue une première fois en 2004 dans le cadre de la loi sur l’aide aux universités (LAU), elle a évolué au fil du temps et des modifications du cadre légal. Ainsi, le plus grand défi n’a-t-il pas été d’obtenir l’accréditation institutionnelle selon la loi sur l’encouragement et la coordination des hautes écoles (LEHE) qui, dès 2015, a fixé comme condition au droit aux contributions fédérales l’obtention de cette accréditation institutionnelle. Que de rebondissements dans ce dossier, avec un Conseil d’accréditation qui a pris UniDistance Suisse comme cas d’école pour tenter de préciser ce qu’est un institut universitaire, versus une université et qui, juin 2019, décida que nous étions trop grand pour être un institut et trop petit pour être une université ! Fort heureusement, le Conseil suisse des hautes écoles ne tarda pas à préciser la question, après quoi nous avons été accrédités en bonne et due forme. Dans la foulée, le Conseil fédéral nous accorda le droit aux contributions et, qui plus est, selon les mêmes règles que les autres universités. Notre contribution passa cette année-là de 2 à 5 millions environ.

Fort de ce succès, le gouvernement du Canton du Valais a aussi augmenté son soutien financier et politique. Il nous a inscrit dans ses priorités et nous a octroyé un crédit supplémentaire de l’ordre de 15 millions sur la période législative en cours. Un succès bien mérité qui nous permet encore à ce jour de soutenir le développement de notre stratégie d’académisation, laquelle doit nous conduire, d’ici à 2027 conformément aux objectifs gouvernementaux, à l’accréditation institutionnelle en qualité d’université à part entière.

Que de chemin parcouru, que d’expériences acquises, que d’émotions, mais toujours avec la même volonté de servir et d’être au service de l’ensemble. C’est dans cet esprit toujours renouvelé que s’inscrivent ces 20 années au sein d’UniDistance Suisse. Le travail et la mise en place de nos valeurs institutionnelles a été un jalon important pour mon action. J’accorde une grande importance à placer nos étudiant-e-s, nos collègues, nos partenaires au centre de nos préoccupations et à avoir un esprit orienté client-e-s (même si nous ne vendons pas des chocolats). En effet, que serions-nous sans étudiant-e-s ? Cet esprit, cette attitude ont soudé notre action et amené avec les années une valeur ajoutée à notre travail : la qualité au quotidien. Nous pouvons en être fiers et fières.

C’est donc avec fierté, mais aussi avec humilité, que j’ai le plaisir de prendre du recul non seulement pour me remémorer ces 20 années, mais encore pour témoigner ma reconnaissance envers UniDistance Suisse, les étudiant-e-s, mes collègues, mes supérieur-e-s, en particulier notre ancien Président avec qui j’ai tant appris, les collaboratrices et collaborateurs des services cantonaux et fédéraux qui nous ont été fidèles et qui ont vu dans la formation à distance une chance pour notre pays, les politiques tant au niveau communal, cantonal que fédéral, sans qui aucune subvention ne pourrait être versée et finalement mes proches et ma famille qui m’ont soutenu tout au long de ce parcours riche et tumultueux. MERCI.

Que nous puissions encore vivre et partager ensemble de nombreuses années, avec la même motivation, le même plaisir à collaborer, la même foi en l’avenir, la même confiance partagée entre nous, car ce sont là les clefs du succès, succès qui sera au rendez-vous, cela ne fait aucun doute !

Alors longue vie à UniDistance Suisse !

Les valeurs d’UniDistance Suisse

Un dernier hommage à Christian Pellet

En janvier dernier, nous perdions notre très estimé collègue Christian Pellet. Christian avait rejoint la communauté UniDistance Suisse en avril 2021 auprès du service des ressources humaines. Occupé principalement aux activités de recrutement, beaucoup d’entre nous ont eu l’occasion de collaborer directement avec lui.

Ancien adepte d’athlétisme et fan inconditionnel de football anglais, Christian partageait sans égal ses passions avec ses interlocuteurs et interlocutrices. Il avait une personnalité attachante et conviviale, appréciée de beaucoup. En pensant à lui, chacun d’entre nous trouvera une anecdote, une conversation, un souvenir qui le rend encore bien vivant dans nos mémoires.

Tout comme les supporters de son club de football de cœur du FC Millwall lors du Memory Day, la communauté UniDistance Suisse tient à rendre hommage à Christian et à exprimer ses plus tendres et sincères messages de soutien à sa maman Elisabeth, son frère Laurent et famille, et ses ami-e-s.

Thanks for the memories, old chap! So long, dear Christian!

« Joue chaque match comme si c’était le dernier. »

Diego Simeone, footballeur et entraîneur argentin

Photo du Memory Day du FC Millwall, le club de coeur de Christian, qui rend hommage à ses supporters décédé-e-s

Arrivées et Départs

En raison de la non-parution d’INSIDE en décembre 2023, sont répertoriés ici les arrivées et départs compris entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024.

Administration dont arrivée de deux apprentis

Recherche et enseignement

Faculté d’histoire

Recherche et enseignement

Faculté de psychologie

Recherche et enseignement

Faculté de droit

Recherche et enseignement

Faculté d’économie

Recherche et enseignement

Faculté de mathématiques et informatique

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