Etudiants de France numéro 307

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PROJET

fin aux inégalités face à la réussite aux études. Cette revendication révolutionnaire s’appuie donc sur la défense d’un modèle de société : celui de répondre réellement au besoin commun de formation et à l’aspiration commune à l’autonomie que tous les jeunes partagent.

tion, nous demandons au nouveau gouvernement une remise à plat du système d’aides sociales pour permettre une revalorisation de 65% des bourses ainsi que la création de 300 000 aides aux étudiants indépendants, ainsi qu’un plan de montée en charge vers l’allocation d’autonomie.

Logement, vie étudiante, culture : les autres piliers du statut social

Améliorer nos conditions d’études : changer la pédagogie pour la réussite de tous

Pour créer un véritable statut social des étudiants, et donner à chacun les moyens de son autonomie, il faut ouvrir des droits nouveaux pour les étudiants. L’accès à un logement indépendant doit notamment devenir un droit pour les étudiants. Aujourd’hui, seuls 7% des étudiants ont accès à une chambre en résidence universitaire gérée par les CROUS. Les autres doivent donc se tourner vers les offres de logement privés. Or l’accès à un logement privé est un parcours du combattant pour les étudiants à chaque rentrée : forte hausse des loyers (+8,9% à paris, +1,9% en région en 2011), multiplication d’obstacles pour le jeune locataire loué (caution parentale, dépôt de garantie), nombreux abus... C’est ce qui explique que beaucoup se salarient pour payer leur loyer, ou restent habiter chez leurs parents, loin de leur lieu d’études. C’est pourquoi l’UNEF demande que soit mise en place une vraie politique du logement pour les étudiants : remettre à plat et augmenter les objectifs de construction de chambres du CROUS, revaloriser les aides au logement pour les étudiants, un système universel de cautionnement solidaire pour éviter d’avoir à trouver des garants, un système d’encadrement des loyers pour éviter les hausses trop forte à la relocation. Le statut social de l’étudiant, c’est aussi permettre à chaque jeune l’accès à la culture, en généralisant le demi-tarif étudiant notamment, comme dans les transports, beaucoup utilisés par les étudiants et essentiels à leur vie sociale. C’est également offrir à chacun les moyens d’accéder à la Santé. A l’heure où 34% des étudiants renoncent à se soigner pour des raisons financières, nous revediquons par exemple un chèque santé national pour permettre l’accès de tous à une complémentaire.

Un plan social étudiant face à l’urgence sociale Depuis 2001, le pouvoir d’achat des étudiants est chaque année en baisse. Le panier étudiant montre que les dépenses étudiantes (frais d’inscription, de sécu, ticket de restauration universitaire, loyer) ont en effet augmenté 3 fois plus vite durant cette période que les aides qui leur sont accordées. Face à l’urgence de la dégradation de la situa-

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Aujourd’hui, trop de jeunes sortent de l’enseignement supérieur sans le moindre diplôme : un étudiant sur deux n’arrivera pas au bout de la licence. Le manque de moyens et de volonté politique ne permet pas à l’université de former tous les jeunes notamment les plus en diffi culté. Il faut donc des changements en profondeur dans l’enseignement supérieur pour permettre la réussite de tous.

La lutte contre l’échec L’université utilise les mêmes méthodes d’enseignement depuis des dizaines d’années (cours magistral en amphi...). Ces méthodes ne se sont jamais adaptées à la massification de l’enseignement supérieur, c’est-à-dire à l’augmentation très importante du nombre d’étudiants. C’est pourquoi elles ne bénéficient aujourd’hui qu’aux étudiants déjà favorisés au départ, plutôt que d’offrir à tous les moyens de la réussite. L’UNEF considère que l’université ne doit pas être un instrument de reproduction des inégalités sociales, mais un véritable service public qui mette l’étudiant au coeur de ses préoccupations.

versité doivent ainsi être reconnues dans les conventions collectives et rémunérées sur le marché du travail. Enfin, l’université doit former à tous les métiers. Certaines formations supérieures (toutes les études de santé par exemple) doivent pouvoir être dispensées à l’univesité, pour garantir des passerelles, la poursuite d’études et l’adossement des formations à la recherche.

Défendre le service public d’enseignement supérieur Les études supérieures sont aujourd’hui un service public, financé par l’Etat, qui garantit à chacun l’accès à la formation de manière quasi-gratuite. L’UNEF défend l’idée que ce service public doit être préservé, afin que tous les jeunes aient un égal accès au savoir et aux qualifications délivrés par l’université. Pour cela, il est essentiel que l’Etat investisse massivement dans l’université pour la rendre plus efficace et plus juste, et pour faire toujours prévaloir dans l’Enseignement supérieur l’intérêt général sur les intérêts particuliers.

Changer la société : s’engager pour la transformation sociale L’UNEF est la première organisation de jeunesse, et s’engage à ce titre sur de nombreux sujets pour faire évoluer les mentalités, respecter les libertés et garantir l’égalité, et ainsi contribuer à transformer la société. Défendre l’égalité entre étudiants français et étudiants étrangers

C’est pourquoi l’UNEF milite notamment pour changer les méthodes pédagogiques à l’université, en favorisant les cours en petits groupes sur les cours en amphi, en mettant en place des équipes pédagogiques en charge du suivi individuel des étudiants, en augmentant le nombre d’heures de cours, notamment dans les matières dites de communication, les langues étrangères et l’informatique.

Insertion professionnelle : créer l’université de tous les métiers Pour l’UNEF le rôle de l’université est de former à tous les métiers et d’offrir à chacun les moyens d’une insertion professionnelle durable dans un monde du travail en perpétuelle mutation. Contrairement à ce que pourrait dire certains détracteurs de l’université, elle n’est pas responsable du chômage des jeunes. Pour remplir ce rôle d’offrir à chacun les moyens d’une insertion professionnelle durable, le système universitaire doit garantir à chaque niveau de formation (bac+2, +3, +4…) une possibilité de sortir avec un niveau de qualification reconnu, ou de poursuivre son cursus. Les qualifications acquises à l’uni-

Etudiants de France n°307 • Juillet - Août 2012

Nous refusons le sort réservé aujourd’hui aux étudiants étrangers, à la fois victimes d’une situation de grande précarité, exclus du système d’aides sociales, et soumis à une politique migratoire de plus en plus répressive. Nous refusons également la sélection mise en oeuvre à travers la nouvelle politique d’immigration, qui considère les étudiants étrangers comme un danger potentiel. Nous militons pour l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants étrangers, notamment par la délivrance automatique de titre de séjour pour tout le cycle universitaire (contre un an aujourd’hui), ou l’accès au système d’aide sociale. Pour l’UNEF, une carte d’étudiant doit donner droit à une carte de séjour.

S’engager sur les questions de société L’UNEF est un syndicat engagé dans le combat pour l’égalité des droits, et qui se donne pour vocation de changer la société. Dans cet objectif, l’UNEF s’engage notamment dans la lutte contre le racisme et les discriminations, pour la défense de la laïcité et du vivreensemble, pour la poursuite des combats féministes…


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