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TEXTES DES TENDANCES DE L’UNEF

Texte présenté par la tendance « Pour une Alternative Syndicale Et Réformiste »

« S'ADAPTER,RENOUVELER, RÉFORMER : POUR UNE ALTERNATIVE RÉFORMISTE DANS L'UNEF » L’arrivée de la gauche au pouvoir voulait marquer une génération. En 2015, elle aura aidé de nombreux jeunes, aura échoué pour certains d’entre eux, mais elle aura surtout profondément marqué une génération de militants. Au sortir du congrès de Toulouse, les attentes et les exigences de l’UNEF et plus largement, des étudiants étaient grandes vis à vis d’un gouvernement qui avait, semble-t-il, érigé la jeunesse comme priorité de sa politique. Assurément, sanctuariser le budget de l’enseignement supérieur, réinjecter 200 millions dans le système d’aides sociales et créer 60 000 postes dans l’Education nationale n’auront pas suffi à répondre à l’urgence sociale : 10 ans de désinvestissement massif de l’Etat du service public de l’Education nationale ou de l’ESR, de suppression de postes, et d’une mise en oeuvre désastreuse et lacunaire de la LRU ont laissé un lourd passif. Mais cet héritage empoisonné n’excuse ni le manque de volonté, ni de courage politique. Manque de volontarisme politique à engager les réformes nécessaire pour pallier l’urgence économique et le taux de chômage des jeunes, des jeunes diplômés au premier chef, mais aussi des jeunes éloignés de l’emploi. Si l’empilement de mesures ciblées (emplois d’avenir, contrats de génération, service civique) a agi dans l’immédiat, faute de mieux, comme un extincteur social, les jeunes diplômés voient leurs horizons contrariés et les désirs d’exil et d’expatriation sont une réalité. Le temps presse, face au délitement des valeurs républicaines, brouillées par la résurgence des thèses réactionnaires et xénophobes qui ont nourri les populismes rampants : la “Manif pour tous”, le “printemps français”, l’épilogue Dieudonné et la montée des obscurantismes de tout bord ont marqué un retour inquiétant de l’argumentation essentialiste ou fondamentaliste dans le débat public. Les tragiques attentats de Charlie hebdo en sont le triste dénouement et s’accompagnent de dérives inquiétantes pour nos libertés individuelles. Enfin, l’heure est plus que jamais à l’urgence politique : abstentionnisme frôlant les 75% chez les jeunes pour les européennes de 2014 laissant le Front National seul en tête, boycott des élections municipales, … Auxquels s’ajoute un fort discrédit sur les institutions, notamment sur les partis politiques et les syndicats, qui détourne plus encore les étudiants du vote, et a fortiori du syndicalisme. Paradoxalement, dans la même Europe, les espoirs de redressement émergent avec des inflexions sur la politique économique et la victoire, ou l’espoir de victoire, de partis de gauche radicale (Syriza, Podemos, …) qui bouleversent l’ordre établi et proposent une offre politique et militante innovante. Assurément, le gouvernement porte une responsabilité, celle de l’efficacité de sa politique à répondre aux enjeux. Mais c’est aussi chaque acteur du mouvement social qui doit prendre sa part et les forces d’immobilisme et d’inertie sont nombreuses. Qu’il s’agisse des partenaires sociaux qui - trop souvent ces deux dernières années - n’ont pas joué le jeu du dialogue social, et se sont laissés gagner par les guerres stériles ou de la désunion syndicale volontairement organisée. Ou encore des surenchères scandaleuses d’un patronat offensif qui, de provocations en provocations, n’a pas cessé ses invectives pour détricoter les droits des salariés et de la protection sociale. Mais aussi des monopoles et des corporations de toutes branches arc-boutées pour la défense de leurs intérêts particuliers au détriment

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de l’intérêt national et des services publics de la santé, ou de la justice fermement opposées à la remise en cause de leurs privilèges de caste. Aussi, parce que la stratégie choisie au dernier congrès n’échappe pas non plus à son propre bilan, l’UNEF doit accepter de prendre sa part. Ressortie fragilisée des cycles électoraux, et talonnée de près par les corporations, la stratégie éconduite a contribué à embrouiller davantage les repères politiques et syndicaux. Embourbée dans des analyses binaires et souvent manichéennes, dressant souvent une feuille de route confuse, contradictoire et parfois inaudible cette démarche a empêché l’UNEF de s’imposer sur un certain nombre de débats : sélection, budgets, COMUE… Parce que nous sommes attachés à notre organisation, et que nous souhaitons qu’elle soit à la hauteur, nous souhaitons proposer aujourd’hui une alternative syndicale. Étudiants, nous avons fait le choix du syndicalisme pour agir concrètement sur nos conditions de vie et d’études. Ce choix nous oblige. Un devoir de sincérité, qui impose de se départir des dogmatismes, des postures et des visions binaires et manichéennes, qui divisent en permanence la société en camps sociaux figés et antagoniques aux intérêts prétendument irréconciliables. Un devoir de justesse, tant dans notre analyse, que dans notre projet syndical. Et enfin, un devoir d’humilité, si l’UNEF peut beaucoup, l’UNEF ne peut pas tout. Son champ d’action est résiduellement limité aux seuls étudiants. Il s’est ensuite affaibli, et traduit un modèle de structuration à bout de souffle de plus en plus concurrencé par un corporatisme organisé, offensif. Enfin, pour convaincre, l’UNEF devra à nouveau faire en sorte que chaque étudiant puisse y (re)trouver sa place. Pour toutes ces raisons, notre organisation doit évoluer. Elle devra se réformer pour pouvoir prétendre à réformer l’université. Se réformer, ce n’est pas un renoncement, au contraire, c’est faire le pari de l’efficacité, dans la durée. Réformer, ce n’est pas la compromission, mais bien l’ambition de rompre avec l’ordre établi et d’agir avec comme seule boussole la justice sociale. Militants syndicaux, nous avons fait le choix de la Tendance pour une Alternative Syndicale Et Réformiste. Nous poursuivons une orientation ambitieuse pour notre syndicat qui devra relever 3 défis pour être à la hauteur du mandat que lui ont confié les étudiants. D’une part s’adapter, aux réalités mouvantes de l’ESR et tirer les conséquences des mutations des grandes réformes qui l’ont transformé, aux réalités diverses que connaissent les jeunes et les étudiants mais aussi aux défis productifs, sociaux et environnementaux dans lesquels s’inscrit l’ESR. Pour ce faire notre syndicat devra renouveler ses revendications pour intégrer ces réalités nouvelles et proposer des alternatives crédibles. Et pour y parvenir, l’UNEF devra d’abord se réformer elle même. Telle est l’ambition collective que nous vous proposons pour les 2 années à venir.


TEXTE DE LA TENDANCE ALTERNATIVE SYNDICALE ET RÉFORMISTE

Partir du réel pour mieux construire nos revendications Pour être efficace, l’analyse de l’UNEF doit être juste. Or, pour être fidèle à l’aspiration des étudiants dont elle se fait le porte-parole, l’UNEF doit s’appuyer sur le réel, et le diagnostic qu’elle pose sur la société doit correspondre aux réalités sociales, économiques et politiques qui conditionnent son action. Partir du réel pour proposer les solutions adaptées et efficaces, c’est savoir décrypter et comprendre le monde dans lequel l’UNEF agit.

Jeunes, étudiants : de qui parle t-on ? L’UNEF, porte voix des étudiants Mieux analyser l’action de l’UNEF, c’est d’abord revenir aux fondamentaux. L’UNEF est un syndicat étudiant et non une organisation politique de jeunesse, dont la mission est bien d’agir pour représenter tous les étudiants, dans leur diversité. Ainsi, si l’UNEF est bien le porte-parole des étudiants, elle n’est pas le porte-voix des jeunes en général dès lors que tous les jeunes ne sont pas étudiants : en réalité, les étudiants ne représentent qu’une fraction seulement de la population « jeunes » (près d’un tiers). Plus significatif encore, 15% des jeunes ne sont ni étudiants, ni inscrits dans aucune formation et sans emploi. Mais aussi et surtout, tous les étudiants ne sont pas jeunes : l’âge moyen des étudiants inscrits en thèse est de 30,5 ans, allant jusqu’à 34 ans pour l’âge moyen des étudiants inscrits en thèse de SHS, les cas de reprise d’études d’adultes explosent, les allers et retours vers la formation professionnelle (Diplômes Universitaires) et les Validations d’Acquis de l’Expérience (VAE) sont de plus en plus fréquents et doivent être encore encouragés (+ compte personnel de formation ANI). Plus encore, parce que l’exigence de formation tout au long de la vie correspond à l’idée que la formation n’est précisément pas une affaire de jeunes mais bien de tous que chacun doit pouvoir y avoir droit quel que soit son âge. Enfin, l’UNEF ne saurait s'ériger comme avocate de la jeunesse car par définition, la jeunesse n’est pas une classe sociale en soi, et il est matériellement impossible de la délimiter avec précision : le critère de l’âge est inopérant, arbitraire et artificiel et le critère de l’insertion professionnelle qui peut sembler plus juste, reste très imparfait car très inégal selon les filières, les origines sociales…

Ces jeunes, ces étudiants, qui sont-ils ? Les attentats de Charlie Hebdo qui ont et vont marquer notre génération nous ont démontré que plus que jamais, les fractures s’exacerbent entre les jeunes. ll y a bien “des jeunesses” que tout oppose avec un capital social, culturel et économique très inégal. Cette hétérogénéité des situations des jeunes, se retrouve au sein du public étudiant qui, loin d’être homogène, connaît des réalités très contrastées ce qui n’exclut pas quelques invariables : globalement, les étudiants font partie des populations les plus exposées à la précarité. Tous sont confrontés au même paradoxe qui induit que l’on n'a pas le temps d’être jeune quand on est soumis très tôt aux contraintes matérielles et financières (frais d’inscription, d’accès aux soins, alimentaires, de transports) et obligés de faire des choix d’orientation dans des parcours encore trop rigides qui enferment les jeunes dans des trajectoires sociales avec trop peu de passerelles. Mais à l’inverse, on reste jeune très longtemps car la durée des études s’allonge, l’accès à un premier emploi stable et la décohabitation sont de plus en plus tardifs. Mais au delà de ces points communs, les réalités que connaissent les étudiants sont très diverses et étroitement liées à l’environnement socio-économique et géographique dans lequel évolue l’étudiant : diver-

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sité des âges puisqu’aujourd’hui 42% des étudiants ont plus de 25 ans, diversité de la taille des établissements et de ses implications sur les conditions d’études, diversité des territoires et du coût de la vie, diversité du coût des études et face aux débouchés et à l’insertion professionnelle selon les filières et les établissements… Ce constat appelle l’UNEF à tirer deux conséquences. D’une part, l’UNEF doit admettre qu’à publics divers, il ne convient pas d’opposer une réponse unique. Bien au contraire, les pouvoirs publics doivent prendre en compte au plus près la situation spécifique et les besoins propres à chaque étudiant, ce qui appelle à des réponses différenciées, individualisées. Parce qu’elle est profondément engagée pour la justice sociale et l’égalité réelle, la TASER considère qu’il revient aux pouvoirs publics de donner à chacun selon ses besoins. D’autre part, ce morcellement des situations empêche l’émergence d’un sentiment d’appartenance à un groupe social homogène constitué uniquement de jeunes, ou même d’étudiants qui seraient autonome de la communauté nationale : de ce point de vue, l’idée d’un statut social de la jeunesse est donc une hérésie. De plus, l’heure est aujourd’hui à la prise de distance face à l’action collective traditionnelle et se traduit par d’autres formes d’engagement plus personnelles et immédiates.

Ces étudiants, que veulent ils ? Si chaque étudiant poursuit une aspiration personnelle et entend faire ses propres choix de vie (études courtes ou longues, orientées recherche ou plus professionnalisantes, dans des grands établissements ou facs de proximité, grandes agglomérations ou province…), indéniablement, les étudiants poursuivent une aspiration commune. Mais encore faut-il que l’UNEF s’entende sur la nature cette aspiration pour viser juste. Etymologiquement, l’autonomie renvoie à la capacité de chaque individu de se soumettre à sa propre loi et renvoie donc à l’autodétermination. Prétendre que les étudiants aspirent à l’autonomie soulève un certain nombre de questions à laquelle la TASER propose de répondre.Un étudiant est-il vraiment autonome quand il habite chez ses parents ? Est il autonome quand il dépend des seuls revenus de ses parents ? Dans le même temps, un étudiant peut-il prétendre “s’autodéterminer” lorsqu’il dépend d’une politique d’aides sociales ou de bourses injustes, illisibles et insuffisantes ? Là encore, la TASER en doute. Dès lors, pour la TASER, l’autonomie à laquelle aspirent les étudiants, ce n’est ni subir la dépendance familiale, ni dépendre entièrement d’une politique d’aides sociales : la seule voie d’accès à l’autonomie ne peut être que l’insertion professionnelle, à savoir la capacité pour chaque étudiant devenu jeune diplomé, et jeune actif d’assumer financièrement et seul ses besoins sans avoir recours à la solidarité familiale ou nationale. Parce qu’elle permet précisément l’émancipation vis-à-vis de la cellule familiale et sociale, l’insertion professionnelle doit être une mission prioritaire de l’Université. Parce qu’il revient aux familles, lorsqu’elles en ont les moyens, de s’assurer de l’entretien et de l’éducation des enfants qu’elles ont à leur charge, le soutien familial ne doit pas être incriminé s’il n’est pas subi. Et parce qu’il revient à l’Etat social et aux pouvoirs publics de donner à chaque étudiant les moyens de sa réussite, et de son insertion professionnelle, il doit lui assurer, dans l’attente, les moyens de sa subsistance.

L’évolution continue de l’enseignement supérieur Les étudiants de 2015 n’ont pas changé seuls, ils l’ont fait dans un système d’enseignement supérieur en profonde mutation depuis une quinzaine d’années, dont il convient de distinguer quatre mouvements distincts. L’adoption au tournant des années 2000 du schéma européen dit “LMD”, licence-master-doctorat, a complètement révolutionné l’organisation des cursus, tant pour les étudiants en école comme à l’université: intégration de périodes de mobilité à l’étranger, passage au système eu-

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TEXTES DES TENDANCES DE L’UNEF

ropéen de crédits pour les modules de cours... De même, les temps d’études supérieures ne se vivent plus de la même façon du fait de la préoccupation croissante des étudiants comme des établissements d’assurer une meilleure insertion professionnelle: aux périodes d’échange universitaire à l’étranger, s’ajoutent désormais les nombreux stages en milieu professionnel, qui tranchent avec les rythmes étudiants antérieurs, plus linéaires. Le mouvement actuel de décentralisation et de regroupements des établissements transforme le visage de notre système d’enseignement supérieur. Outre le renforcement des compétences des directions d’universités, les rapprochements de formes diverses entre établissements (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur puis Communautés d’Universités et d’Etablissements, fusions...) peuvent constituer des cadres de régulation pertinents: ces échelons décentralisés, au delà de jouer un rôle de proximité, sont aussi en cohérence avec les nouvelles compétences des collectivités territoriales, dont les investissements en matière d’enseignement supérieur augmentent de manière continue. Sous-financé par rapport aux autres pays industrialisés (chiffres OCDE), jamais, autant qu’en 2015, notre système éducatif n’a été aussi dual: alors que l’Université fait l’objet de réformes régulières par les gouvernements successifs, elle est perçue comme un choix par défaut par une majorité d’étudiants à leur entrée dans l’enseignement supérieur, à l’exception de quelques filières particulières. Le manque d’encadrement personnel et la préoccupation croissante des étudiants pour leur insertion professionnelle les amènent à plébisciter les filières non-universitaires à plus fort taux d’encadrement (BTS, STS, écoles). A bien des égards, la culture et les pratiques de nos universités doivent également s’adapter afin de répondre aux attentes des étudiants en matière d’insertion professionnelle, de pédagogie, ...

Quelle UNEF pour quel enseignement supérieur ? Il faut défaire le mythe de l’Université “miroir fidèle de la société”. En réalité, c'est encore trop souvent “l’université des héritiers”. Il faut relancer la démocratisation, plus que l'université des 3 millions, nous voulons la réussite pour tous et l'excellence pour tous. Il faut refaire de l’Université le lieu des destins communs : chacun doit y trouver sa place (étudiants empêchés, étudiants handicapés, étudiants en reprise d’études...) chacun doit pouvoir s’élever socialement à l'université, d'où la nécessaire relance de l’ascenseur social chacun doit pouvoir y exprimer ses convictions dans le respect des lois et y porter les débats de société en son sein et en dehors Le rôle de l’Université, c'est aussi d'être un outil d’émancipation des individus : • d'émancipation intellectuelle : former des esprits critiques, libres et émancipés • d'émancipation économique : insertion professionnelle, seule voie d’accès à l’autonomie • d'émancipation politique : intégration au corps social par le partage les valeurs républicaines C'est donc notre devoir d'assumer des positions courageuses en rupture avec les conservatismes et le conformisme social sur les questions de société. privilégier la liberté individuelle plutôt que la loi coercitive, répressive, autoritaire, d’interdiction : contre la loi de prohibition de la prostitution, pour la GPA, pour la fin de vie médicalement assistée ne pas être moralisateur : faire confiance à la responsabilité des individus, notamment sur les problématiques de santé publique (cannabis)

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lutter contre toutes les discriminations, en dehors comme à l'intérieur de l'organsation

Oser adapter nos revendications à la réalité d'aujourd'hui Lutter contre la précarité étudiante Engager une réforme juste et solidaire du système d’aides sociales: l’allocation d’études et de formation Avant de poser l’insuffisance du système actuel, il est nécessaire de nous interroger sur la conception même que nous souhaitons porter en tant que syndicalistes étudiants de notre système d'aides sociales. Nous défendons à la TASER un système fondé sur la justice sociale et la situation réelle des étudiants, qui permet aux individus n'en ayant pas les moyens d'accéder à l'enseignement supérieur. Notre conception de la justice sociale n'est pas égalitariste : il s'agit de donner à chacun selon ses besoins.Le système actuel est illisible, injuste et inefficace. Illisible dès lors qu'il mélange aides directes (bourses et APL) et crédit d'impôt (demi-part fiscale), et est géré par trois opérateurs différents : le CROUS, la CAF et le Trésor Public, et donc nécessite trois démarches différentes. Injuste puisqu'il exclut des étudiants qui sont dans le besoin. Le taux de non-recours à ces aides est élevé : l'autocensure est forte, les démarches administratives longues et complexes, … Certains étudiants sont même exclus du système de bourses, ou n'en bénéficient que partiellement (étudiants en soins infirmiers, en écoles vétérinaires, …). Et quand bien même des étudiants dans le besoin remplissent leur Dossier Social Etudiant (DSE) pour faire une demande d'aide, le système actuel ne leur permet pas forcément d'être éligible aux bourses étudiantes. Les critères sont mal adaptés et trop restrictifs. Enfin, le montant des bourses n'est pas linéarisé et implique de forts effets de seuils. Inefficace puisqu'aujourd'hui des individus de tout âge qui souhaiteraient reprendre leurs études ne sont pas forcément éligibles à une aide sociale. Ce qui empêche certains d'entre eux de reprendre leurs études. Pour pallier les dysfonctionnements du système actuel, la TASER demande une remise à plat complète des critères d'éligibilité et du système d'aides en lui-même, en un dispositif reposant sur le statut étudiant et une aide unique: l’allocation d’études et de formation, une aide universelle dans l’accès, et progressive dans le montant. Plutôt qu’un critère d’âge, l’éligibilité se baserait sur un unique critère: être inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur pour l’année universitaire. Ainsi, n’importe quel étudiant, français ou non, quelle que soit sa formation, même en reprise d’études, pourrait être éligible. La demande d’aide se ferait via un DSE, dont la constitution serait simplifié et rendue obligatoire pour toute inscription dans l’enseignement supérieur. Pour faciliter les démarches des primo-entrants lycéens, le serveur APB devra inclure une étape obligatoire: la constitution d’un DSE. L’aide sociale sera donc désormais gérée par un opérateur unique, dont les étudiants sont partie prenante dans la gestion: le CROUS. L’allocation d’études et de formation constituera l’aide unique à laquelle candidateront tous les étudiants. Le montant alloué à chaque étudiant sera déterminé selon plusieurs critères. Etant donné le poids prépondérant du logement dans le budget d’un étudiant, le critère de la décohabitation ou non, et le cas échéant le critère de l’éloignement du domicile familial sera à prendre en compte. S’y joindront les revenus parentaux, les revenus de l’étudiant, ainsi que la zone géographique d’études. Dans ce système, la prise en compte du salariat étudiant est essentielle.


TEXTE DE LA TENDANCE ALTERNATIVE SYNDICALE ET RÉFORMISTE

Réalité complexe, le salariat étudiant n’est pas forcément subi lorsqu’il s’agit d’un emploi ayant un lien avec les études du salarié ou apportant une réelle valeur ajoutée au CV du salarié. L’Observatoire de la Vie Etudiante estime que c’est à partir de 16h de travail hebdomadaire que les études du salarié en pâtissent. Nous proposons donc de rendre l’allocation d’études et de formation dégressive si le bénéficiaire travaille plus de 16h par semaine (hors stages et alternance). Pour les étudiants dont la situation personnelle relève de l’exception à ce système (rupture familiale, ...), une commission de suivi social, émanation du conseil d’administration du CROUS, composée d’assistantes sociales et d’élus étudiants, examinera, uniquement sur critère social, la possibilité de leur octroyer une aide d’indépendance. Cette aide, d’un montant variable selon la situation personnelle de l’étudiant, sera octroyée pour l’année universitaire. Cette commission de suivi social serait dotée d’un budget propre. Parce que toute réforme doit être financée, cette réforme se matérialiserait par un redéploiement intégral de la demi-part fiscale vers le système d’aide directe. A terme, cette aide aurait aussi vocation à inclure les APL/ ALS. Concrètement, ce dispositif peut être mis en place à la rentrée 2016, pour peu que l’UNEF exige du gouvernement la reprise de la réforme fiscale engagée par Jean-Marc Ayrault et enterrée par Manuel Valls.

Logement, restauration: permettre aux étudiants d’étudier dans de bonnes conditions Aujourd’hui, de trop nombreux facteurs brident encore l’accès au logement pour les étudiants: trop peu de logements disponibles, loyers élevés selon les zones géographiques d’études, cautionnement obligatoire, … Le “plan 40 000”, lancé au début de l’année 2014, et qui prévoyait la construction ou rénovation de 40 000 logements, n’a pas encore atteint le quart de ses objectifs. Pourtant, les besoins sont forts, notamment en région parisienne, où seulement 3% des étudiants ont accès à un logement CROUS. L’UNEF doit continuer à batailler, région par région, pour obtenir le respect de ce plan, en obligeant notamment les municipalités réticentes à accueillir du logement étudiant et à respecter leurs engagements. Alors que dans les Contrats de Plan Etat-Région 2015-2020 les budgets Enseignement Supérieur sont drastiquement réduits, l’UNEF rappellera la nécessaire contribution de l’ensemble des acteurs publics (Etat, collectivités territoriales, CROUS, …) à la construction de logements étudiants: Etat, collectivités territoriales, municipalités, … Le logement privé est aussi appelé à jouer un rôle majeur dans cette massification de l’offre de logement, notamment en développant les moyens d’action publique sur celui-ci (conventionnement, rénovation, colocation, …). La loi ALUR de septembre 2014 prévoyait sur certains territoires l’encadrement des loyers. Si la TASER défend le gel du montant des loyers pour les logements étudiants, nous estimons que l’encadrement des loyers tel que prévu par la loi ALUR ne permettait pas de répondre efficacement à la problématique de l’inflation à la relocation. Sur un dossier aussi technique que le logement étudiant, l’UNEF devra être garante de l’efficacité réelle des dispositifs mis en place. Il faudra par exemple permettre à l’ensemble des étudiants d’être automatiquement exonérés de taxe d’habitation, et non plus de manière discrétionnaire comme aujourd’hui. Face aux volontés de restreindre l'accès aux APL pour les étudiants, la TASER reste attachée à la défense des aides au logement pour garantir au plus grand nombre l’accès à un logement. Nous revendiquons la fusion à terme de l’allocation d’études et de formation et des APL, dans l’objectif de rendre moins “lisible” par les propriétaires le montant de l’aide perçue par les étudiants. Attachés au principe de la restauration universitaire à tarification sociale, nous nous opposons aux fermetures de restaurants universitaires qui éloignent des lieux d’études ce service public essentiel de la vie étudiante. Afin de pérenniser leur modèle financier et d’assurer la continuité et le développement de leurs services à un maximum d’étudiants, nous soutenons les initiatives visant à moderniser et rationaliser les infrastructures de restauration universitaire telles que les mutualisations

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de lieux de production et de traitement des aliments.

Défendre le droit à la santé pour tous les étudiants Alors qu’aujourd’hui près d’un étudiant sur deux renonce à se soigner pour raisons financières, l’accès de tous les étudiants aux soins et à la prévention s’inscrit pleinement dans la nécessité pour les étudiants d’étudier en bonne santé. Pour garantir l’accès de chacun à la santé, nous demandons l’extension du chèque santé à toutes les régions, ou la création d’un véritable chèque santé national. Les dépassements d’honoraires devront être plus strictement encadrés. Dans le prolongement du projet de loi santé actuellement en débat au Parlement, nous pousserons pour la généralisation du tiers payant pour tous les étudiants. Alors que de nombreux campus sont appelés à être rénovés ou reconstruits dans les années à venir, l’UNEF interpellera les acteurs en présence sur la nécessité d’avoir sur les campus des centres de santé universitaires, où médecines préventive, généraliste et spécialiste seraient accessibles, à des tarifs conventionnés en secteur 1. Profondément attaché au mutualisme étudiant, l’UNEF s’est attaché à défendre ces dernières années le régime étudiant de sécurité sociale (RESS), dont l’existence même était de plus en plus remise en cause. Les mutuelles étudiantes sont aujourd’hui largement sous-financées (52€ par affilié contre 73€ en moyenne par individu pris en charge par la CPAM). A cet égard, le retour au monopole en parallèle d’un engagement de l’Etat permettra à terme le retour à l’équilibre. A court terme, nous devons pleinement nous impliquer dans la nécessaire mutation du mutualisme étudiant, et notamment de son principal opérateur, la LMDE. L’adossement en cours de la LMDE à la CNAM-TS devra lui permettre de se recentrer sur son activité complémentaire, notamment en simplifiant les mutations entre les différents régimes. Dans un second temps, les mutuelles étudiantes pourront s’atteler, avec les élus étudiants mutualistes à leur tête, à la redéfinition de leur offre mutualiste. Cela pourra notamment passer par une diversification des services qu’elles peuvent proposer aux étudiants adhérents. Sur un sujet aussi complexe que le régime étudiant de sécurité sociale, et face aux attaques, souvent démagogiques, dont il est la cible, l’UNEF portera une intervention médiatique pour expliquer les difficultés actuelles du régime et défendre une réforme d’ampleur. Nous veillerons également à former nos camarades dans les AGE sur le fonctionnement du RESS, ses défaillances actuelles, et les pistes de réformes, pour redonner toute sa place à l’engagement mutualiste jeune.

Faire de l'Université le lieu de tous les possibles Remettre l’étudiant au coeur du système universitaire L’étudiant n’est plus aujourd’hui au cœur du système universitaire. Trop souvent vu comme un consommateur passif de l’enseignement qui lui est proposé, il se heurte à des parcours trop rigides, une pédagogie inadaptée et un manque d’opportunités et de reconnaissance des activités extracurriculaires. Les deux années à venir seront l’occasion d’avancer sur trois axes: la réforme des parcours, la valorisation de tous les cursus, et la vie étudiante. Afin de rendre l’étudiant acteur de son parcours, nous préconisons de développer la pluridisciplinarité, de décloisonner les enseignements et les cursus. Une L1 propédeutique permettrait aux étudiants de suivre plusieurs UE afin d’avoir une idée plus précise de la spécialité qu’ils souhaitent poursuivre. Bien que sélective, la licence pluridisciplinaire de PSL est un exemple de ce qui peut être réalisé en terme de spécialisation progressive. Tout au long de ses études, un étudiant doit aussi pouvoir avoir accès à un maximum d’UE libres, et pouvoir facilement se réorienter dans la formation de son choix, en capitalisant sur ses UE déjà validées dans une autre formation. A cet égard, le développement de passerelles entre les différentes formations, et ce dès la fin du premier semestre, devra être encouragé.

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A la rigidité des parcours se rajoute souvent la faible diversité de l’offre de formation sur nos campus. Il est essentiel d’encourager, notamment via l’allocation d’études et de formation et le critère d’éloignement géographique du foyer familial, la mobilité, sur le territoire français comme à l’international, pour ne plus contraindre les étudiants dans leur choix d’études. Pour permettre au maximum d’étudiants de partir en échange Erasmus, l’UNEF se battra dans les conseils pour obtenir des maquettes pédagogiques propices aux échanges internationaux, et défendra au niveau européen, en lien avec l’ESU, le financement et le développement d’Erasmus +. Cette flexibilité dans les parcours doit également permettre aux étudiants qui le souhaitent d’enrichir leur formation avec des périodes de stages, ou d’engagement associatif ou syndical, notamment dans le cadre d’une année de césure. La sélection en M2 opérée de fait est problématique. Le processus de Bologne définissant le schéma LMD comme la norme avec un nombre d’année correspondante. La sélection à la fin du M1 laisse donc des étudiants au milieu du gué, une situation inacceptable. La TASER revendique la mise en place d’un portail d’admission en ligne entre la Licence et le Master, permettant de candidater pour le master en deux ans de son choix. Dans ce schéma, nous affirmons la responsabilité de l’université, ou de la COMUE à laquelle elle appartient, de proposer à l’étudiant une place en master.

afférents. Sept ans après, la situation budgétaire des universités s’est nettement dégradée: certaines universités ne disposant aujourd’hui que de quelques jours de “réserve financière” (fonds de roulement). Le syndicat s’est fait fort de mobiliser l’ensemble des acteurs du monde universitaire sur les questions budgétaires depuis deux ans. Cette mobilisation permanente nous a ainsi permis d’obtenir à la fin de l’année 2013 de nombreuses rallonges budgétaires sur les universités les plus en difficulté. Néanmoins, un cap a été franchi à la fin de l’année 2014, avec pour la première fois sous la Vème République une baisse nette du budget enseignement supérieur dans le projet de loi de finances 2015. Si une large mobilisation intersyndicale a permis d’obtenir le retour de ces 70 millions d’euros, nous voyons bien que la gravité de la situation budgétaire de l’enseignement supérieur et de la recherche ne saurait néanmoins se contenter de solutions cosmétiques. Dans les deux années à venir, le syndicat devra utiliser tous les leviers syndicaux à sa disposition pour mobiliser les étudiants sur les questions budgétaires et obtenir de l’Etat un réinvestissement dans nos formations. Néanmoins, il serait illusoire de considérer qu’un simple réinvestissement de l’Etat permettrait de changer la donne sur les campus. Pour la TASER il n’y a pas de solution-miracle, et c’est bel et bien une réponse globale qu’il faut apporter pour résorber le déficit de nos universités

La pédagogie doit également être innovante. Au lieu de préconiser une révolution pédagogique sans la définir, inspirons nous de ce qui existe : flipped classrooms, projets collectifs, ouverture de l’université à tous (MOOCs, capacités,…). En encourageant les initiatives pédagogiques, avec les financements nécessaires, l’université doit (re)devenir un lieu d’apprentissage collectif, et de mutualisation des savoirs et techniques.

Le modèle précédent ayant montré ses limites, une véritable réforme des modalités d’attribution des crédits de fonctionnement aux universités devra être engagée. En parallèle, le poids des appels à projet dans le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche devra diminuer, pour redonner une visibilité aux universités et garantir une plus grande équité sur le territoire.

Enfin, le rapport de l’université à l’entreprise doit évoluer. Si l’université ne forme pas que de futurs travailleurs mais aussi des citoyens critiques, il est nécessaire d’assumer l’importance du monde professionnel. Les stages doivent être développés afin que les étudiants puissent se faire une idée plus concrète des métiers qu’ils peuvent avoir après leur formation, savoir dans quels types de structures ils veulent travailler, etc. Des intervenants professionnels dans les cours permettent de rendre plus opérationnel un enseignement universitaire parfois trop théorique. De plus, les travailleurs doivent pouvoir facilement revenir se former à l’université. Dans les économies modernes, nous devrons changer de voies professionnelles, évoluer, l’accent étant mis sur la polyvalence. L’université doit s’adapter à cette nouvelle donne et développer une offre propre de formation continue.

Une refonte des critères d’attribution du crédit-impôt-recherche (CIR) permettra d’en limiter les effets d’aubaine et de le diriger principalement aux PME-TPE. Les fonds ainsi libérés devront être fléchés vers les formations de premier cycle et la titularisation des personnels scientifiques en emploi précaire.

La vie étudiante doit être repensée afin que l’université devienne une étape de la vie à part entière. En effet, à la différence d’autres pays, l’expérience universitaire en France est trop souvent limitée au suivi des cours et non conçue comme un moment spécifique où l’étudiant apprend l’autonomie et peut s’engager. Pour ce faire la géographie même des universités doivent être revus pour en faire de véritables lieux de vie. Là où cela est possible, des campus à l’anglo-saxonne pourraient être conçue. La première année où les étudiants vivent ensemble sur le campus y est primordiale. Les lieux de convivialité doivent être de taille adaptée afin de pouvoir accueillir un nombre conséquent d’étudiants. L’engagement dans ces diverses formes (associatif, syndical) doit être valorisé. Une foire aux associations en début d’année pourrait permettre de présenter toutes les associations présentes sur l’université. Des crédits ECTS spécifiques, couplés à une formation et une décharge horaire, pourraient être alloués aux responsables associatifs et syndicaux. Le service civique pourrait être réalisé pendant le cursus universitaire, comme une année de césure. Les universités pourraient également développer des programmes d’éducation populaire sur leur territoire, conformément au rôle de l’université dans la cité.

Pour un financement à la hauteur des besoins Depuis 2008 et l’instauration de la loi LRU, le transfert à l’université d’un certain nombre de compétences, parmi lesquelles la gestion de leur masse salariale, ne s’est pas accomapgné du transfert des financements

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Nous réaffirmerons l’importance d’un financement par l’ensemble des acteurs publics bénéficiant de l’attractivité engendrée par la présence d’un site universitaire sur leur territoire: conseils régionaux, conseils départementaux, … Ces acteurs sont également les mieux à même d’intervenir sur un certain nombre de questions ayant trait à la vie universitaire: construction de logements, d’équipements, développement du réseau de transports en commun, … A cet égard, nous exigerons des rallonges budgétaires aux CPER 2015-2020, dont les budgets enseignement supérieur et recherche ont été largement amputés, ce qui minent gravement les capacités d’investissement des régions sur ces questions. Cette réflexion sur le financement de l’ESR ne peut pas non plus se faire à périmètre constant. Beaucoup l’ont compris, notamment ceux qui prônent l’augmentation des frais d’inscription, pour tous les étudiants ou seulement les étudiants étrangers, ou encore la sélection en L1. L’UNEF ne laissera pas ces idées se propager sans contradictions, et prendra toute sa place dans le débat public, pour exiger des universités qu’elles diversifient leurs sources de financement. En développant des programmes de formation continue, les universités pourront reprendre leur place de droit dans la formation tout au long de la vie des travailleurs, et affirmer la complémentarité entre approche professionnelle et approche universitaire de certaines thématiques. Financée par l’Etat et les employeurs, les recettes financières issues de la formation continue ne profitent principalement aujourd’hui qu’aux grandes écoles et instituts privés de formation. L’université a pourtant toute légitimité à se positionner sur ce marché, dont le budget avoisine les 32 milliards d’euros chaque année. Nous demanderons notamment que soit revue la liste des formations éligibles au Compte Personnel de Formation (CPF), pour y inclure plus largement les formations universitaires. Enfin, les universités ont également vocation à récupérer une partie de la taxe d’apprentissage payée chaque année par les employeurs. Nous revendiquons la mise en place dans chaque université d’une véritable stratégie de gestion du réseau des anciens, pour qu’ils flèchent une


TEXTE DE LA TENDANCE ALTERNATIVE SYNDICALE ET RÉFORMISTE

partie de la taxe d’apprentissage de leurs entreprises directement vers l’université, ou qu’il participe au développement des formations par des dons à la fondation d’université. Attentifs au respect de la liberté de recherche et d’enseignement, nous demanderons la mise en place d’un comité d’éthique émanant de chaque conseil d’administration, qui sera chargé de vérifier que les financements ainsi récupérés ne viennent pas menacer ces deux principes fondateurs.

S'adapter aux mutations actuelles de l’ESR La loi ESR de juillet 2013 a profondément modifié la gouvernance des universités. Avec le renforcement des compétences des conseils et le vote des nouveaux statuts des universités, le poids des élus étudiants s’est retrouvé renforcé, non pas forcément en termes numériques, mais en termes de compétences réelles. Le syndicat devra prendre pleinement conscience des nouveautés induises par cette nouvelle gouvernance: bien souvent, les élus étudiants détiennent par leurs votes le pouvoir de donner ou non une majorité à un projet dans les conseils. Quand certaines organisations pronent encore aujourd’hui l’obstruction à des réformes actées depuis maintenant de nombreuses années, à nous de savoir être constructif dans ces cadres pour porter le plus efficacement possible la voix des étudiants. L’année universitaire 2015-2016 sera une année de renouvellement des présidences d’université. Les AGE devront profiter de cette opportunité syndicale pour renouveler leur expertise sur les problématiques locales de leurs établissements, et fortes de cette légitimité, porter leurs revendications auprès des candidats. Cette même université n’opère plus seule aujourd’hui sur un territoire donné. La logique des regroupements universitaires impulsée par la loi ESR a conduit les établissements d’enseignement supérieur et de recherche à coordonner leurs stratégies de formation et de recherche à l’échelon régional. En parallèle, la nouvelle organisation territoriale de la République consacre plus de place et donc de compétences, aux régions. Les statuts des Communautés d’Universités et d’Etablissements (COMUE) ayant été votés, le plus dur commence: la mise en place effective des instances de gouvernance, et tout le processus électoral que cela suppose, et la définition des chantiers prioritaires des COMUE. A nous de prendre toute notre place pour porter la voix des étudiants dans ces instances, et se saisir des opportunités qui s’offrent à nous: mutualisation des services de la vie étudiante, élargissement des passerelles entre universités et écoles, ou encore participation à l’élaboration de la stratégie régionale de l’ESR … Le défi à relever est conséquent: réussir à coordonner au niveau régional une stratégie globale pour l’enseignement supérieur et la recherche, notamment via la négociation des futurs contrats de site. A nous d’assurer ce rôle pivot et de faire de ces COMUE non pas un risque, mais des opportunités. Le lien entre l’enseignement supérieur, la recherche et le monde qui nous entoure est fort. Dans cette configuration, nous réaffirmons notre attachement à un Etat-stratége fort, qui s’appuie sur les COMUE pour piloter efficacement sur l’ensemble du territoire la stratégie universitaire. Dans le domaine de la recherche, le retour à des financements pérennes et le ralentissement des appels à projet doit permettre de donner plus de visibilité à nos chercheurs et doctorants, et permettre mieux cibler les domaines stratégiques de demain. Alors que partout ailleurs dans le monde le doctorat est le diplôme universitaire le plus reconnu, il ne parvient pas à assurer à ses détenteurs en France une insertion professionnelle de qualité. Nous revendiquerons une meilleure reconnaisance du doctorat dans le monde professionnel et la fonction publique. Sans tomber dans l’adéquationnisme, il est logique que les universités sur les territoires cherchent à suivre les évolutions socio-économiques du bassin local d’emplois.Le cadrage national des intitulés permet à chaque établissement de conserver une certaine autonomie d’enseignement. C’est un véritable atout notamment pour les universités de proximité, qui peuvent ainsi se positionner sur les secteurs les plus compétitifs et assurer à leurs diplômés une insertion professionnelle rapide dans l’économie locale.

Pour un service public de l'enseignement supé-

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rieur qui accompagne tout au long des études… et après Agir en amont de l’université: lutter contre l’orientation subie Pour permettre à chaque jeune de préparer son orientation dès le début du lycée, une politique ambitieuse en matière d’orientation doit être mise en place: recrutement et formation de conseillers d’orientation, développement des “forums des métiers/formations” dans les lycées pour permettre aux lycéens de rencontrer des professionnels ou des étudiants, renforcement des dispositifs de découverte de l’enseignement supérieur sur une ou plusieurs journées pour des lycéens (comme Pass’en Sup en Poitou-Charentes), ... Dans l’imaginaire collectif, les filières courtes souffrent d’une image négative, alors que ce sont les formations avec le plus fort taux d’insertion professionnelle, qui vient souvent sanctionner une formation hautement spécialisée. Pour lutter contre l’omniprésence des bacheliers généraux dans ces filières courtes, qui les utilisent parfois comme tremplins vers des formations plus longues, l’UNEF soutiendra la pérennisation des quotas de bacheliers professionnels et technologiques dans les BTS et IUT.

Faire de nos formations un véritable bagage pour l’emploi Si la réussite à l’université est déjà conditionnée selon le capital culturel, social et économique, l’insertion professionnelle l’est encore plus. Pour assurer à l’ensemble des étudiants une entrée dans la vie active la moins difficile possible, il est du devoir de l’université de se donner les moyens de remplir sa troisième mission: l’insertion professionnelle. Avec la loi stages, des avancées majeures ont pu être obtenues pour assurer à l’étudiant stagiaire une expérience professionnelle dans de bonnes conditions. Mais là encore, décrocher un stage dépend bien trop souvent du réseau de ses parents, et donc de son origine sociale. L’UNEF exigera la mise en place de véritables bureaux de stages dans le maximum de formations, proposant aux étudiants un accompagnement dans leurs recherches (ateliers d’aide à la rédaction de CV, de lettre de motivation, recensement des offres disponibles, organisation de forums des métiers, …). L’UNEF continuera son intervention sur les décrets d’application de la loi stages pour que soit notamment fixée la proportion maximale de stagiaires dans une entreprise. Dans l’élaboration de la carte régionale universitaire et des maquettes pédagogiques, l’accent devra être mis, en lien avec la Stratégie Régionale de l’ESR, sur une plus grande professionnalisation des cursus: interventions dans les enseignements d’acteurs du monde professionnel, cohérence de certaines formations proposées avec le bassin d’emplois local, … Les grandes écoles ne doivent pas être les seules à avoir un réseau d’anciens élèves sur qui compter en cas de besoin (stages, dons exceptionnels, conférences, …). Un véritable suivi des anciens étudiants des universités doit être mis en place, en développant notamment les associations de socialisation permettant aux étudiants de rencontrer leurs prédécesseurs.

Permettre à chaque jeune de (re)venir à l’emploi Si nous devons faire de l’insertion professionnelle la clé de voûte du projet pédagogique de l’enseignement supérieur, n’oublions pas qu’aujourd’hui, de trop nombreux jeunes, avec ou sans formation, restent exclus du monde de l’emploi. La stagnation économique qui semble s’installer durablement n’arrangeant rien à l’affaire, il est du devoir de syndicat que de s’interroger sur le dispositifs à soutenir pour ramener ces jeunes vers l’emploi ou vers une formation. Nous demandons le déploiement sur l’ensemble du territoire de la garantie jeunes, aujourd’hui présente à titre expérimental sur 72 départements. Conjuguant accompagnement collectif intensif par la mission

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TEXTES DES TENDANCES DE L’UNEF

locale, expériences répétées de mise en situation professionnelle, accompagnement individuel tout au long de l’année assuré par la mission locale, et aide financière mensuelle d’un montant équivalent au RSA, ce dispositif permet de ramener des jeunes très éloignés du marché du travail vers un emploi ou a minima une formation, en les inscrivant dans un parcours d’autonomie.

à défendre les étudiants est bien fluctuante. De même, nous ne pouvons nier que certaines pratiques électoralistes ou d’affichage n’apportent pas bonne presse sur certains sites universitaires, nuisant ainsi à notre image de syndicat de tous les étudiants.

Sur les territoires, l’empilement des dispositifs (contrats d’avenir, contrats de professionnalisation, suivi par Pôle Emploi, garantie jeunes, …) ne participe guère à la lisibilité des dispositifs proposés. Plutôt que de revendiquer la fusion en un seul dispositif, qui serait une aberration étant donné le besoin d’actions ciblés selon les différents besoins, demandons une meilleure coordination entre les différents acteurs locaux, pour permettre à chaque jeune d’être orienté vers le meilleur interlocuteur.

L’UNEF n’est en effet pas aujourd’hui “chez elle” dans tous les établissements d’enseignement supérieur. Pourtant, à trop vouloir se comporter en première organisation dans une certaine volonté téléologique de le rester, nous pâtissons d’une image dégradée parmi les étudiants et la communauté universitaire.

Enfin, pour les jeunes souhaitant une formation alliant formation théorique et mise en pratique, l’UNEF devra demander la généralisation de l’alternance au plus grand nombre de cursus.

Pour une véritable réforme d'ampleur du syndicat ! Nous nous interrogeons à chaque congrès sur le fonctionnement de notre syndicat, ainsi que sur l’efficacité de notre démarche militante. Plus que jamais, en 2015, l’évolution des parcours étudiants et de l’enseignement supérieur, les mutations des modes d’engagement des jeunes imposent une réflexion sur l’adaptation de notre modèle syndical au monde étudiant d’aujourd’hui. Si les récents résultats électoraux étudiants aux conseils centraux des universités et aux CROUS y invitent, une telle réforme pour notre organisation ne doit pas être initiée uniquement pour des raisons électorales ou pratiques. Au contraire, elle invite à une profonde remise en question de notre action et de nos modes d’organisation.

Doit-on vraiment gagner à n’importe quel prix ?

Il s’agit d’abord d’un coût politique, par rapport à des étudiants mobilisés et à d’autres organisations, lorsque l’UNEF se revendique de certaines mobilisations dont il n’est pas assuré qu’elle ait été à la principale instigatrice, ou lorsqu’elle est présente en nombre à l’occasion d’une élection sur un site habituellement peu fréquenté par ses équipes syndicales. Ces conséquences politiques pour l’organisation peuvent également se produire vis-à-vis d’acteurs institutionnels, qui peuvent avoir intérêt à affaiblir notre syndicat pour mieux se tourner vers la deuxième organisation. Il s’agit également d’un coût pratique et financier, engendré par nos rythmes et notre mode d’organisation, structurellement dicté par les dates d’élections étudiantes, qui amène aujourd’hui le syndicat à envisager de réduire la fréquence des événements nationaux ouverts à tous les militants. Enfin, il s’agit de prendre la mesure de l’investissement des nombreux militants du syndicat, sur lesquels supportent l’essentiel de l’activité du syndicat, et de nous interroger: quelle place pour l’étudiant, derrière le militant qui nous accompagne? Quelle responsabilité de l’organisation par rapport aux militants, en lien avec les rythmes de notre organisation et les parcours individuels? A la TASER, nous sommes convaincus que la présence quotidienne au milieu des étudiants, en cours...est le seul moyen d’être réellement majoritaires chez les étudiants.

Où en est l’UNEF aujourd’hui ?

La crise de légitimité de l'organisation

Toujours vraiment majoritaire ?

Disposer du statut de première organisation étudiante, et donc en un sens d’organisation majoritaire, ne dispense pas de nous interroger sur notre manière de nous adresser aux étudiants, aux autres acteurs de la communauté universitaire et de la société. Car si nous disposons dans certaines universités de sections fortes et bien implantées, nos passages irréguliers dans des sites peu syndiqués et nos implications tardives dans certaines mobilisations passent difficilement auprès de certains étudiants qui pourraient pourtant nous rejoindre si nous agissions différemment.

Force est de reconnaitre ce fait. Si l’UNEF a bien conservé jusqu’à présent son statut de première organisation étudiante de France en nombre de sièges, notre syndicat est désormais talonné de manière constante par la seconde organisation, lorsque nous ne sommes pas tout simplement dépassés en nombre de voix lors des élections et doublés sur des campus que nous considérions des bastions historiques de l’UNEF. Et les années à venir ne s’annoncent pas simples pour notre syndicat: alors que la seconde organisation étudiante se rapproche de notre organisation et rendent chaque scrutin plus difficile, la multiplication des élections étudiantes dans le cadre des COMUE invite à réfléchir à nos rythmes militants et notre structuration territoriale. Plus largement, le taux de participation à ces élections et les conditions dans lesquelles elles se déroulent ne sont pas satisfaisantes. Trop souvent, forte abstention des étudiants et militantisme électoraliste se conjuguent, du fait d’une faible communication des établissements et d’une présence militante inégale de nos équipes syndicales.

Au quotidien, le respect des interlocuteurs étudiants, comme d’autres organisations membres des intersyndicales locales et inter-orgas diverses, est d’une impérieuse nécessité afin de parfaire une certaine “diplomatie” du syndicat. Il en va de notre capacité de rassemblement autour de nos mots d’ordre, et donc de notre efficacité syndicale, et du développement futur de notre organisation. Dans l’enseignement supérieur, où les rôles des différents partenaires dans le dialogue social n’est pas clairement défini et pourtant indispensable, la constitution de contre-pouvoirs effectifs implique nécessairement un fort lien avec les autres acteurs des conseils de nos établissements.

Dans un monde étudiant peu syndiqué, l’UNEF n’engrange pas d’adhésions massives sur les campus, lorsque ce taux ne décline pas ces dernières années en dehors des périodes de mobilisation, tandis que nous peinons encore à convaincre de l’intérêt de se syndiquer tout au long de ses études, comme en témoigne le taux de réadhésion chaque année.

Réformer l'UNEF : nos propositions

Fondée sur le principe de rassemblement de tous les étudiants, indépendamment des filières, notre organisation n’est pas non plus présente sur toutes les universités, sans même parler des établissements non-universitaires, et ne regroupe peu ou pas d’étudiants dans de nombreuses filières. A l’image des études de santé ou des écoles d’ingénieurs par exemple, où nous ne semblons pas nous donner les moyens d’aller concurrencer le monopole d’associations corporatistes dont la capacité

L’image de l’UNEF tenant notamment de celle renvoyée par ses cadres locaux comme nationaux, il importe de promouvoir une vision plurielle, ouverte et conciliable avec les études de l’engagement à l’UNEF. Il s’agit ainsi de pérenniser l’engagement à l’UNEF en permettant à un maximum d’étudiants de s’y engager et ce durant toute la durée de leurs études, et par là d’amener des savoir-faire militants précieux pour les AGE. Ce faisant, la l’élargissement des équipes militantes à l’UNEF doit permettre

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Faire évoluer nos pratiques militantes


TEXTE DE LA TENDANCE ALTERNATIVE SYNDICALE ET RÉFORMISTE

de coller au plus près des étudiants et de faire remonter leurs problématiques, par la mise en place de référents d’amphi ou de filière. Cette notion de “référent” doit également être associée au rôle de nos AGE, et de l’UNEF toute entière, véritable syndicat de services animant les campus et aidant au quotidien les campus. Fortes d’équipes renforcées et de tâches militantes largement déléguées, nos AGE seront également en mesure d’accueillir dans de meilleures conditions les étudiants intéressées par nos activités et de leur proposer de s’investir dans l’organisation selon ses envies et ses compétences: propositions de formation, rapport au rappel téléphonique... dans une optique individualisée. Pour ouvrir nos sections syndicales à un maximum d’étudiants sur nos campus, inviter étudiants et associations à des Collectifs d’AGE ouverts et à des formations pratiques permettra de montrer ce que peut apporter une association syndicale sur un établissement.

Repenser notre organisation interne et notre structuration Les récentes réformes de l’enseignement supérieur ont rendu caduque l’organisation interne de l’UNEF, qui ne correspond plus aujourd’hui à la réalité des prises de décision dans nos établissements. L’émergence des regroupements tels que les COMUE doit conduire à la création de véritables échelons intermédiaires, au niveau de chaque région, académie ou COMUE, selon la réalité locale et régionale. Afin de permettre une meilleure coordination entre les AGE concernées par ces regroupements, les “secrétariats de zones” devront suivre cette évolution vers la constitution de réelles Coordinations Militantes Régionales (CMR) à l’image du secrétariat de région parisienne. Proposer des cadres d’engagement spécifiques à l’UNEF pour les sites délocalisés, à même d’appréhender de manière plus souple la réalité de ces lieux d’études, constitue un enjeu majeur de syndicalisation: pour favoriser l’émergence de militants durables et actifs sur ces sites, il est urgent de revitaliser le cadre statutaire du Comité d’Action Syndical (CAS), cadre de base et de proximité de notre syndicat, pour généraliser la mise en responsabilité à la fois sur les sites principaux comme sur les sites délocalisés. Afin redonner à ce comité pleine légitimité et compétence, son responsable devra être désormais élu par les membres du CAS comme représentant du comité au sein du bureau d’AGE. Pour inclure autant que possible des étudiants de filières où l’UNEF n’est pas traditionnellement bien implantée et apporter de l’expertise sur ces filières à l’Union nationale, nous constituerons des coordinations de CAS de ces filières, dont les responsables formeront le bureau de la coordination, qui pourra être réuni lors des événements nationaux du syndicat. Ce modèle d’organisation en filière ne doit pas être rejeté au sein de l’UNEF, s’il permet d’inscrire les débats propres et internes à chaque filière spécifique dans un cadre syndical. Il peut au contraire être une force pour syndiquer des étudiants de filières de santé ou en études d’ingénieurs. Ces évolutions doivent trouver leur place dans les événements nationaux du syndicat, par l’organisation de rencontres de filières en marge des débats de nos Collectifs Nationaux (CN), mais également dans la mesure du possible des temps leur étant propres. La réforme lancée dans notre syndicat n’épargnera pas ces événements nationaux comme nos CN et leur articulation avec l’organisation de réunions ayant pour vocation d’amener la vie démocratique présente au niveau national du syndicat à l’échelon des AGE, comme cela a été initié cette année avec les réunions de présentation des tendances. Enfin, la vie interne des AGE est à encourager comme moyen de développement de leur activité syndicale: la préparation d’Assemblées générales des adhérents localement (obligatoirement annuellement comme pour toute association loi 1901) peut faire l’objet d’un CN au format réduit, à même d’exposer clairement les débats locaux et nationaux au niveau des AGE.

Faire de l'UNEF une véritable « maison commune »

Les signataires

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FAURE LANOE Elora, Commission de Contrôle, Paris 8 ARDAKANI Chirinne, élue CFVU, Bureau National, Paris 5 BUREAU Maxime, Bureau National délégué, IEP, élu CP ROUAULT Etienne, Bureau National, IEP POURTAUD Clara, Présidente d'AGE, Poitiers, élue CFVU, VPE OHAYON Jessica, Présidente d'AGE, Paris Dauphine MSSALEK Naema, Présidente d'AGE, Paris 5, élue CA COHEN Jade, Présidente d'AGE, Pau, élue CFVU MANGUY Maelle, Secrétaire Générale d’AGE, Poitiers, élue CA, représentante CESER BAUDIN Yannis, Trésorier d’AGE, Poitiers, élu CROUS DUPEUX Quentin, Vice-Président d’AGE, Poitiers, élu CFVU BAGES Mylène, Poitiers, élue CROUS SIMHA Gabrielle, Secrétaire Générale d’AGE, Paris Dauphine, élue CA IHADDADEN Juba, Vice-Président d'AGE, Paris Dauphine, élu CFVU OUAZZ Zaccharie, Trésorier d’AGE, Paris-Dauphine, élu CA MATHURIN-SIVRY Arni, Secrétaire Général d’AGE, Paris 5, élu CFVU DESMARRES Alexis, Vice-Président d’AGE, Paris 5 CORIN Vaité, Trésorière d’AGE, Paris 5 VINCENT Maxime, Secrétaire Général d’AGE, Pau, élu CFVU GROSSI Elise, PAU, élue CROUS LABART Hugo, Secrétaire Général Adjoint d’AGE, IEP, élu CP MEIGNANT Pierre, Bureau d'AGE, IEP Paris, élu CD IBERRAKENNE Théo, Suppléant au Bureau d'AGE, IEP STEINLEIN Anastasia, IEP, élue CP MAGNIN Charlène, Lyon, élue CA BABETE Jean-Didier, Lyon, élu CFVU, VPE Lyon-II EL HABCHI Khoudir, Commission Administrative, Lyon GOMEZ DA SILVA Alejandra, Lyon, élue CROUS MASO Djérène, Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort, élue CA, élue CFVU, élue CNESERAAV SILIGHINI Florian, Aix-Marseille LEFEVRE Thomas, Aix-Marseille GERVAIS Emilien, Artois DORMOY Flora, Besançon QUESADA Morgane, Bordeaux DAROUECHE Ali, Clermont-Ferrand RAUD Antoine, Chambéry SAINTE-MARIE Théo, Dijon DERNOIS Sophie, Dijon PERNET Cyril, Grenoble MARINIER Franck, Le Mans REGNAULT Nadine, Le Mans HAYDOCK Laura, Lille VION Padrig, Lille MARTIN Claire, Limoges ARNAUD Maxime, Montpellier BOISTEAU Armel, Nantes ALLORY Jordan, Nantes POIDEVIN Etienne, Orléans SUSINI Angélique, Paris 1 PLONGEON Alexandre, Paris 2 ROMOLI-DENES Virgil, Paris 2 DE JESUPRET Florian, Paris 4 BOISSONNAT Guillaume, Paris 6 ORCEL Paul, Paris 7 DUFAUX Capucine, Paris 8 SOUVIGNE Timothée, Paris 8 TURMEAU Nicolas, Paris 10 NDIKA Anthony, Paris 11 CONZELMANN Hugo, Paris 12 JACQUET Loukian, Commission Administrative, Rennes ROUSSEAU Logan, Rennes LECCORE Clément, Rennes MURAT-CRAÎS Paul, Toulouse RIVIERE Franck, Toulouse, élu CROUS DOURTE Théo, Tours

Attachés au principe du droit de tendance qui permet le rassemblement dans l’UNEF et le reforcement de l’organisation, nous souhaitons cependant également en réformer la pratique et la portée afin de permettre à chaque camarade, qu’il soit d’une tendance majoritaire ou minoritaire, d’être associé à l’activité militante et de pouvoir participer aux tâches syndicales. La décentralisation au niveau des AGE du débat de tendances devra notamment passer la généralisation des Assemblées Générales locales et le développement de l'écriture de textes d'orientation locaux. Ce mouvement vise à participer directement à la revitalisation des AGE, et doit avoir pour corollaire direct l'organisation des congrès locaux à bulletin secret. Enfin, nous ne pourrons pour 2017 faire l'économie d'une réforme de notre Congrès. Mélangeant vote sur l'orientation nationale, l'activité nationale, mais aussi l'appréciation subjective du bilan local de l'équipe en direction d'AGE, ce temps de vote ne permet pas l'expression libre et sereine des camarades.

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