Logos

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Edito Dans un film précédent, Bernard Joseph mettait en évidence dans un quartier réunionnais la confrontation des cultures et les hyper-technologies qui acculent notre société à la consommation, apogée de la pensée unique et de la perte des identités. Qu'est-ce qu'un quartier, un habitat, un commerce, exempts des relations de proximité, des échanges et de la mixité ? Que devient une identité réduite à la transparence des tours de verre aseptisées ? Ironie architecturale, paradoxe entre pureté de la lumière et inexistence de l'esprit. Aujourd’hui, il nous présente Logos. C’est dans un arrondissement populaire de Paris qu’il a choisi de placer sa caméra pour s'interroger sur nos contemporains et l'agonie des quartiers. Ces quartiers qui ont tant nourri l'inconscient collectif, icônisé nos imaginaires et que nous pensions ne jamais voir disparaitre. Agonies, exodes, les hypersociétés grignotent petit à petit le terrain de ceux qui en ont bâti le mouvement et les traditions. Derrière les façades qui meurent, survivent ces âmes qui fabriquèrent nos souvenirs, une tendre nostalgie qui aiguise nos regards. C'est un coeur qui bat derrière l'effacement, un poumon qui respire encore et motive nos espoirs. Ces résistants y vivent avec dignité, perdurent, malgré un présent devenu plus que précaire. Yorgos est de ceux-là. Il nous livre sa réflexion intègre et sans compromis, en lutte contre l'esclavagisme moderne. Logos est un film où la liberté de penser est reine, un monde dans le monde qui révèle la sévérité de l'humanité.


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