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De solides conversations pour un quartier plus fort
Molenbeek-Saint-Jean se débat contre des histoires difficiles de son passé récent.
Cette commune bruxelloise est stigmatisée comme étant un foyer de nombreux problèmes et cette réputation pèse pour beaucoup d’habitants. C’est ce qui sautait aux yeux dès le premier petit-déjeuner commun organisé par l’Académie de quartier Molenbeek. À la table, les cicatrices des dernières années furent souvent le sujet des conversations. L’Académie de quartier naquit à l’initiative de quelques habitants qui voulaient rassembler les gens. Ils partaient de l’idée que si des habitants d’un quartier se parlent, il devait en ressortir un aperçu des besoins communs. L’Académie de quartier se proposait donc de réunir littéralement autour de la table des jeunes, des moins jeunes et des familles. Des passants s’impliquaient spontanément dans les conversations et c’est ce qui a fait naître l’idée des tables de dialogue. Appelées « café du monde », elles avaient l’objectif explicite de faire démarrer des conversations entre des gens et des groupes qui ne se disaient d’habitude même pas bonjour. Chaque « café du monde » a atteint une centaine de personnes, un beau mélange de jeunes et de moins jeunes, tous des gens de milieux culturellement très différents. Ces entretiens ont donné lieu à des actions spécifiques auxquelles les habitants tenaient, comme un événement pour collecter des fonds pour Médecins sans frontière. Un autre thème abordé a été les violences intrafamiliales, un sujet extrêmement sensible qui a cependant été abordé avec succès. En fait, la simplicité rafraîchissante du projet était aussi la force des « cafés du monde ». En faisant parler les habitants du quartier entre eux, il commença à s’établir une compréhension mutuelle et de la solidarité. Et il ne s’agissait pas seulement de nuisances ou de contrariétés de la vie quotidienne, mais aussi de thèmes plus difficiles et profonds.