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Morceaux choisis de l’histoire de Matexi
Matexi célèbre son 75 e anniversaire et, pour une entreprise aussi, il s’agit d’un âge respectable. Pourtant, Matexi demeure jeune et alerte car, au fil de toutes ces années, l’entreprise a continué à se développer, à s’adapter et même à se réinventer.
Ce qui rend l’histoire de Matexi si particulière, c’est qu’elle ne traite pas seulement d’une seule entreprise mais aussi de tout un pays, la Belgique. La Flandre aussi a beaucoup changé au cours de ces trois quarts de siècle. Non seulement dans la manière dont les Flamands conçoivent leur habitation, mais aussi dans leur approche de l’espace public, de la nature et des centres-villes. Lorsque les frères Vande Vyvere constituèrent Matexi en 1945, leur fonds de commerce était surtout les terres à destination agricole. Dans les années 1950, l’entreprise se focalisa sur les lotissements, sur lesquels elle se mit aussi à construire à partir des années 1960. Dès les années 1970, la société s’intéressa aussi à la construction d’immeubles, mais ce fut aussi l’époque des premières contestations citoyennes contre certains projets. Ce qui ne manqua pas de susci ter une réflexion stratégique au sein de Matexi. À partir des années 1980, Matexi se spécialisa de plus en plus dans les projets urbains. C’est là que se situait l’avenir et non plus dans le lotissement de terres cultivables. Dans les années 1990, Matexi se réinventa même comme développeur de quartiers : elle s’attaqua à des chancres urbains pour les transformer en nouveaux quartiers, tout en écoutant les idées et les observations des habitants déjà présents. Actuellement, Matexi développe surtout des projets de reconversion intraurbaine. Non seulement, la société s’efforce de créer des quartiers vivants dans les villes, mais elle offre aussi des possibilités et l’espace à diverses initiatives temporaires qui créent une activité bouillonnante dans le quartier avant même que ne s’ouvre le chantier de réhabilitation. Pour Matexi, un nouveau projet est à chaque fois un processus d’apprentissage et c’est précisément en n’arrêtant jamais d’apprendre que l’entreprise garde toute sa jeunesse.
1917
Une famille d’entrepreneurs privée du père
Le 17 mars 1917, Victor Vande Vyvere, agriculteur et conseiller municipal à Meulebeke, meurt. Bien qu’il laisse une ferme à sa famille, son décès marque le début d’une période difficile. En pleine guerre, sa veuve, Clémence Roelens, doit éduquer ses neuf enfants et gérer une entreprise agricole. Heureusement, elle peut compter sur l’aide de ses deux frères célibataires. Clémence ne réussit pas seulement à maintenir l’embarcation à flot, mais à part son fils aîné Gérard, tous ses enfants obtinrent leur diplôme d’enseignement secondaire, ce qui était loin d’être gagné à l’époque. La famille Vande Vyvere sait donc se montrer persévérante même quand les temps sont difficiles. C’est une famille entreprenante d’agriculteurs aussi industrieux que commerçants et c’est en son sein que se situent les racines de Matexi.
1935
La future base d’opérations de Matexi
Dans la première moitié des années 1930, l’économie essuie mondialement de gros revers et la famille Vande Vyvere n’y échappe pas plus que d’autres. Mais le vent éco nomique tourne dans la seconde moitié de cette décade et les affaires reprennent. En 1935, les deux fils aînés, Gérard et Robert, âgés respectivement de 29 et 28 ans, acquièrent même une grande ferme à Meulebeke. Un an plus tard, Gérard fait construire sur ce domaine une superbe habitation Art déco : la villa Zandvlugge. Cette maison abritera en 1945 le premier siège social de la toute jeune société des frères Vande Vyvere : Matexi.
1944
Le chaînon entre une noblesse appauvrie et de riches fermiers
En septembre 1944, les troupes alliées libèrent la Belgique. La situation d’aprèsguerre offre pas mal d’opportunités pour une famille entreprenante comme les Vande Vyvere. Avant la guerre déjà, ils entretenaient des contacts avec des familles nobles en France et en Belgique, une noblesse qui sort très appauvrie du conflit. Certains de leurs domaines ont subi de lourds dommages et plusieurs familles se voient contraintes de mettre une partie de leurs terres en vente. Gérard, Robert et leur frère cadet Herman achètent de vastes terres et des fermes qu’ils répartissent ensuite en parcelles plus petites pour les revendre à des fermiers. Les temps ont bien changé et, dorénavant, ces derniers disposent en effet d’un peu de capital pour investir. Les fondements de Matexi sont posés.
1945
Matexi prend le départ
En 1945, Gérard, Robert et Herman Vande Vyvere regroupent leurs activités immobilières dans une société. Ils s’associent dans ce but avec leur beau-frère André Bostoen et avec Maurice Verstraeten, un instituteur de Bruges qui est aussi arpenteur-géomètre assermenté. Par l’acte de constitution, la toute jeune société se choisit pour objet de « lotir, échanger, enjoliver, louer, vendre, gérer, transformer et construire » des biens immobiliers. C’est Maurice Verstraete qui propose un jour un nom approprié : Maatschappij ter Exploitatie van Immobiliën (= Société d’exploitation immobi lière), abrégé en Matexi. Le siège social de la société est d’abord établi dans la villa Zandvlugge, mais il est assez vite transféré dans la maison de maître que Gérard possède dans la Gentstraat (= rue de Gand) à Meulebeke. En 1950, Maurice Verstraete vend ses parts. Par peur du communisme, il s’enfuit au Canada.
1954
Mariakerke, le premier lotissement

L’année 1954 est capitale pour Matexi, c’est celle du premier projet de lotissement qui a lieu à Mariakerke en Flandre orientale, aujourd’hui une section de Gand. À Kolegem, un quartier de Mariakerke, Matexi obtient l’autorisation municipale de lotir un terrain de 15 ha. La société divise le terrain en plusieurs parcelles à bâtir, elle aménage des routes et un éclairage public et elle assure les raccordements aux réseaux d’eau cou rante, d’électricité et d’égouts. La vente des parcelles démarre en 1956. La toute dernière sera vendue en 1969 alors que les prix ont entre-temps fortement augmenté, passant de 100 à 400 francs le mètre carré.
1955
Matexi a dix ans

Matexi fête ses dix ans et se porte bien. La petite société de 1945 a bien grandi et est en passe de devenir une solide entreprise. Durant cette période, elle a vu changer aussi drastiquement la composition de son portefeuille immobilier : dans les années 1940, Matexi achetait et vendait surtout des terres boisées ou cultivables et des fermes en Flandre occidentale. Depuis le début des années 1950, elle s’est tournée presque
exclusivement vers les terrains à bâtir, souvent à proximité des villes comme, par exemple, Courtrai, Anvers, Bruxelles et Gand. Malheureusement, Robert Vande Vyvere n’est plus là pour célébrer cet anniver saire : il est décédé l’année précédente, âgé à peine de 46 ans.
1962
La deuxième génération monte à bord
Pendant presque deux décennies, Gérard et Herman Vande Vyvere ont bien su mener la barque Matexi. En 1962, arrive le premier membre de la deuxième génération dans l’entreprise familiale : Christian, un fils de Gérard. Il est rejoint en 1965 par son cousin Bernard, le fils aîné de feu Robert Vande Vyvere. Plus tard, en 1973, ce sera le tour de Philippe, le fils de Herman, de rejoindre l’entreprise. Christian, Bernard et Philippe misent sur la continuité, tout en s’intéressant plus que leurs pères à la construction même de maisons.
1963
Construire plutôt que lotir
Au début des années 1960, Matexi constate que la demande d’habitations toutes faites ou clés en mains augmente. Construire une maison est un processus com plexe et de plus en plus de gens le confient volontiers à des professionnels. C’est ainsi que Matexi se met à construire elle-même sur les terrains qu’elle lotit. Les premières habitations construites par Matexi même apparaissent en 1963 à Zulte, une commune de Flandre orientale proche de Waregem. Peu après, Matexi construit plus de cent maisons à Oostkamp, près de Bruges. À Lochristi en Flandre orientale, on créera même un tout nouveau quartier, appelé Lobos. Matexi y assure la construction de quatre cents habitations.
1965
Le plus grand lotissement de Matexi à Anvers
Dans ces mêmes années 1960, Matexi est très active dans la région anversoise. Le 6 mai 1965, l’entreprise présente deux nouvelles maisons-témoins au Nachtegalenhof à Hoboken. C’est le signal de départ d’un projet de plus de six cents logements pour familles. Gérard Vande Vyvere s’y adresse avec fierté aux visiteurs curieux : la réalisation du Nachtegalenhof est à ce moment-là le plus grand projet de Matexi dans la région d’Anvers. Les maisons-témoins à Hoboken symbolisent alors un quartier d’habitation moderne.
1966
Habiter du côté d’Anvers, c’est habiter Matexi

Carlos Vanderheeren, le représentant de Matexi pour la province d’Anvers, réussit au début des années 1960, à se rendre acquéreur d’un pâturage juste au-dessus du centre de Kontich. Cela lui a coûté toute une année de négociations avec la congré gation des Zusters Dienstmaagden van de Heilige Harten van Jezus en Maria (= Sœurs servantes des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie). Matexi voulait y construire quelque trois cents habitations. Le chantier commença en 1963 et aussi bien les travaux que la vente des maisons se déroulèrent sans heurts. Il s’agit de maisons mitoyennes relative ment simples mais pourvues du confort de l’époque. Elles sont, par exemple, alimentées en gaz natu -
rel. L’ensemble du quartier Altena a été terminé en 1966. Il est encore toujours bien connu dans la région.
1971
Séparation des biens entre Bostoen et Vande Vyvere
André Bostoen se contentait d’être commanditaire chez Matexi : s’il représentait effectivement sa famille, il était peu concerné par la gestion quotidienne de l’entreprise. Son fils Paul Bostoen reprend le flambeau en 1966 et il manifeste de son côté un réel intérêt dans le secteur du bâtiment. Mais, bien vite, des visions différentes se font ressentir et les deux familles, les Bostoen et les Vande Vyvere, décident en 1971 de poursuivre chacune leur chemin. La famille Vande Vyvere assurera la continuité de Matexi tandis que les Bostoen créeront leur propre entreprise de bâtiment qui est d’ailleurs encore toujours en pleine activité aujourd’hui.
1974
Le quartier Matexi à Reet
À Reet, une section de la commune de Rumst, Matexi envisage de grandes choses. La société y lotit des terrains en vue d’établir un quartier de plus de cent maisons isolées ou jumelées. Un plan de lotissement détaillé est présenté en 1974, mais les travaux ne commencent que quelques années plus tard. D’autres entreprises de bâtiment y construisent et vendent des maisons, mais le nouveau quartier porte surtout la marque de Matexi et on le désigne d’ailleurs encore toujours comme le quartier Matexi.
1975
De « vrais bureaux » pour Matexi
Des trois frères Vande Vyvere, il ne restait plus que Herman, Gérard étant décédé en 1971. Mais, après trente ans d’existence, le siège social de Matexi se trouvait encore toujours dans l’ancienne maison de Gérard. Pourtant, l’espace y était devenu si exigu que deux employés travaillaient par la force des choses dans un pavillon de jardin. Christian, Bernard et Philippe décidèrent donc de faire construire à quatre pas de là un lieu de travail plus spacieux de deux étages. Le 6 juin 1975, Matexi prit officiellement possession des bureaux dans la rue Zuid-Australië.
1977
Manifestations de quartier contre la construction d’immeubles à Alost
En 1977 à Alost, Matexi se voit confrontée à des protestations organisées contre le projet d’un grand immeuble. Sur le terrain de construction prévu, les habitants du quartier avaient en effet aménagé un parc. La municipalité d’Alost résolut le problème en rachetant le parc, tout en propo sant à Matexi d’autres terrains à bâtir en échange. À partir de là, Matexi s’efforcera d’impliquer plus rapidement les habitants de quartier. Dans ces années 1970, la peur d’un manque de logement de l’époque d’après-guerre avait en effet disparu et les citoyen(ne)s se montraient beaucoup plus enclins à se faire entendre ou à se défendre.
1989
Matexi se risque à ses premiers projets urbains

En 1989, Matexi prend part à la création de la société de services immobiliers « Stad & Renovatie » (= ville & réhabilitation), qui investit dans le redéveloppement de la digue à Blankenberge. La société rachète entre autres le Grand Hôtel en piteux état et transforme l’immeuble en résidence abritant aussi des commerces. Quelques années plus tard vient le tour de l’hôtel voisin Majestic qui est remplacé par des dizaines d’appartements. « Stad & Renovatie » construit aussi à proximité une tour de stationnement pour les nouveaux résidents. La réhabilitation des deux immeubles prend beaucoup de temps et se révèle parfois très frustrante parce que la municipalité impose plusieurs fois des modifications aux plans. Mais l’expérience est enrichissante pour Matexi qui sait désormais beaucoup mieux à quoi s’attendre dans de tels projets urbains d’une certaine complexité.
1994
La troisième génération prend le relais
En 1992 est célébré le mariage de Gaëtan Hannecart avec Bénédicte Vande Vyvere, la fille de Christian. Après son mariage, cet ingénieur civil passe encore deux ans à la prestigieuse Harvard Business School et, à son retour, il souhaite se spécialiser dans le marché du private equity. Mais c’est alors que survient Matexi. Herman Vande Vyvere, le dernier survivant de la première génération, a quitté l’entreprise en 1991 et Christian et Philippe sont à la recherche d’un nouvel associé. Ils songent à Hannecart. En septembre 1994, ce dernier monte à bord comme administrateur délégué.
1995
Matexi célèbre son 50 e anniversaire
En 1995, Matexi a cinquante ans. Les chiffres après cinquante ans de travail de lotissements et de construction sont impressionnants. Matexi a réalisé quelque 16 000 habitations réparties dans 146 communes belges. Et l’entreprise poursuit sa croissance.
Maciej Mycielski, Miami et Matexi
Alors qu’il traverse l’Argentine à cheval, Gaëtan Hannecart rencontre Christian Lamot, un descendant de la famille de brasseurs de Malines. Lamot parle à Gaëtan du courant architectural New Urbanism et de Maciej Mycielski, un architecte-urbaniste d’origine polonaise qui a grandi en Belgique. Les New Urbanists tels que Mycielski favorisent la qualité de la vie et l’esprit de communauté dans les quartiers et les villes. Il faut de préférence prévoir les commerces et les écoles à distance à pied et le plus d’espaces verts possibles. En rentrant, Hannecart prend contact avec Mycielski. Il se rend même à Miami où ce dernier travaille à l’université. La rencontre entre Hannecart et Mycielski marque le début d’une reconversion fondamentale chez Matexi, où l’on abandonne le modèle classique des lotisse ments pour une nouvelle vision qui tient compte de la qualité de la vie, des espaces verts et de l’interaction sociale.
1997
Matexi se réinvente comme développeur de quartier
Deux ans après la rencontre de Gaëtan Hannecart avec Maciej Mycielski, Matexi fait du développement de quartiers son activité principale. Mycielski dirige le
groupe de travail Stedebouw (= urbanisme), une cellule interne constituée d’architectes, d’urbanistes et d’experts en aménagement du territoire. Mycielski tient à l’ancienne orthographe néerlandaise stedebouw (sans n au milieu) pour accentuer l’ancienne signification « lieu d’habitation » du terme stede. Le groupe de travail a pour mission d’examiner pour chaque nouveau projet comment le nouveau quartier peut s’intégrer le mieux possible dans l’environne ment existant. De cette manière, Matexi est parfaitement préparé au Ruimtelijk Structuurplan Vlaanderen (plan d’aménagement du territoire en Flandre). La région flamande rompt en effet avec le modèle traditionnel du lotissement en imposant une densité de construction plus élevée et une plus grande concentra tion de nouvelles constructions dans le territoire urbain.
1998
La charrette : une participation de tout le quartier
Au XIX e siècle à Paris, les étudiants en architecture déposaient leurs dessins sur une charrette. Il arrivait régulièrement que l’un ou l’autre repêche ses documents sur la charrette pour y apporter quelque modification. Pour les New Urbanists, qui se sont inspirés de cet usage de jadis, la « charrette » est la période de concertation intense avec tous les intéressés, qui suscite aussi des adaptations ou modifications au projet d’origine. En 1998, Matexi participa à une « charrette » à Knokke et, l’année suivante, l’en treprise en organisa une elle-même à Zottegem. Le groupe de travail Stedebouw se concerte alors amplement avec toutes les personnes concernées des environs afin qu’il en résulte un plan global qui tienne compte des besoins et des souhaits du plus grand nombre possible.
1999
D’une friche industrielle à une zone réactivée

Les anciens bâtiments industriels de la brasserie Lamot au cœur de Malines sont abandonnés. La municipalité et le gouvernement flamand souhaitent revaloriser le site et lancent une coopération public-privé afin d’attirer le secteur privé à bord du projet. La société Wilma Project Development remporte en 1999 le contrat pour le site, juste avant que Matexi n’acquière une participation de 50 % dans la promotion immobilière. Lamot est un projet pionnier : une friche industrielle est recréée en un quartier d’habitation animé. Il y aura des appartements et des maisons, mais aussi un hôtel, un supermarché et un centre de congrès. Bien que ce redéveloppement ne soit pas très rentable, l’expérience acquise par Matexi sera d’une valeur inestimable.
Une approche innovante pour des quartiers d’habitation surprenants
Avec Habitus, Matexi franchit une nouvelle étape dans son évolution en tant que développeur de quartier. Au vu de l’intensification prévue dans le plan d’aménage ment du territoire en Flandre et de son propre engagement dans le New Urbanism, on est de plus en plus convaincu chez Matexi que la construction collective inno vatrice est la formule d’avenir. En lançant Habitus, Matexi souscrit pleinement à cette vision. Les projets qu’Habitus réalise dans ses premières années d’existence illustrent combien Matexi favorise la densification, le renforcement de communau tés et la qualité de vie. À Grembergen, une section de Termonde, Habitus réhabilite une zone très éparpillée en un quartier d’habitation inspiré par les anciens villages flamands. À Grimbergen (Brabant flamand), Habitus développe des clos d’habita tion, regroupant plusieurs maisons autour d’une cour centrale.
Le redéveloppement d’un chancre urbain
Au centre de Bruxelles, Matexi est impliqué dans le redéveloppement de quelques propriétés décrépites dans la rue de l’Écuyer. Les immeubles délabrés sont trans formés en espaces commerciaux et appartements. Le joyau de cette réhabilitation est l’hôtel de luxe The Dominican, baptisé ainsi d’après l’ancien cloître de domini cains installé sur le site au XV e siècle. Le bâtiment actuel, datant du XIX e siècle, est rénové de fond en comble pour bien faire réapparaître l’architecture historique.
2002
De nouveaux lofts dans une tour de minoterie à Bruges
Après de longues années d’inoccupation, il y a enfin un projet d’avenir pour l’ancienne minoterie De Nieuwe Molens (= Les nouveaux moulins), tout près du centre de Bruges. Dans l’ancien immeuble de la minoterie seront aménagés des lofts, dans le reste du site des maisons de ville et des appartements. Matexi y est impliqué par le biais du promoteur immobilier Wilma, dont elle possède une par ticipation de 50 %. Après le site Lamot à Malines, le projet Nieuwe Molens constitue de nouveau une étape dans l’évolution de Matexi : du lotisseur-constructeur de maisons en développeur de projets de reconversion intra-urbaine.
Christian Vande Vyvere prend sa retraite
Le 29 décembre 2002, Christian Vande Vyvere prend sa retraite. Fils de Gérard, il a en quelque sorte grandi avec Matexi. Sa retraite signifie qu’un membre important de la deuxième génération Vande Vyvere disparaît de l’entreprise. L’année d’avant était survenu le décès de Herman Vande Vyvere, le dernier des trois founding fathers de Matexi.
2005
Waregem comme nouvelle base opérationnelle
Le processus constant de professionnalisation de Matexi dans les années 2000 entraîne aussi une augmentation des effectifs. Comme les bureaux à Meulebeke deviennent vraiment trop exigus, Matexi quitte après soixante ans sa terre natale. La société établit son siège social dans une zone industrielle à Waregem.
2007
Feu vert pour ’t Groen Kwartier
L’hôpital militaire d’Anvers avait été construit au début du XX e siècle pour y accueillir les soldats blessés ou malades. En 2007, le ministère de la Défense vend cet immense terrain à la ville, ouvrant ainsi les portes à un redéveloppe ment en quartier urbain vert. Une coopération public-privé s’établit entre Matexi, Vanhaerents et AG Vespa. Les plans de construction prévoient pas moins de quatre cents logements, un mélange d’appartements avec vue sur la parc, de lofts, de maisons de ville et de logements sociaux. Les bâtiments d’une certaine valeur historique seront réhabi lités et il y a en outre suffisamment d’espace pour de nouvelles constructions et des espaces publics verts. Afin d’accentuer ce dernier aspect, l’hôpital militaire se voit officiellement rebaptisé en 2008 en ’t Groen Kwartier (= le quartier vert). L’ensemble du site est interdit à la circulation automobile, ce qui représente une petite révolution dans le développement de quartier. Les premiers habitants s’y installent en 2010. Quatre ans plus tard, The Jane y ouvre à son tour ses portes, le fameux restaurant à étoiles de Sergio Herman et Nick Bril.
2013
Bienvenue dans le quartier
Matexi lance un nouveau slogan : « Bienvenue dans le quartier ». La société veut souligner ainsi son engagement résolu dans la création de quartiers inspirants. Afin d’accorder le mieux possible de nouveaux quartiers avec leur environne ment, Matexi réalise une étude approfondie en matière de mobilité, de soins, d’approvisionnement, d’emploi, de loisirs, d’enseignement et de commodités pour les enfants. Question que les nouveaux habitants se sentent le plus vite pos sible chez eux dans leur quartier.
Un tout nouveau quartier à Hasselt : les débuts
Entre le périphérique intérieur et les eaux intérieures du Kanaalkom doit se développer un tout nouveau quartier urbain : le Quartier bleu. Le développement a démarré en 2014 et la partie résidentielle aussi bien que la partie commerciale ont été achevées depuis. L’objectif est de créer un environnement durable et agréable, mais Matexi surveille aussi la qualité de vie pendant les travaux. Au début du chantier en 2016, toute la terre déblayée est évacuée par bateau ; une économie de 40 000 trajets en camion ! En plus, le béton est fabriqué sur place, en veillant à un minimum de nuisance sonore.
2015
L’eau, source de vie: 4 Fonteinen à Vilvorde
Vilvorde veut rénover l’ancienne zone industrielle longeant la Zenne et Matexi y joue un rôle prépondérant. En collaboration avec PSR Brownfield Developers, un spécialiste de la reconversion industrielle, elle projette un tout nouveau quartier : 4 Fonteinen (= 4 Fontaines). Un projet comprenant plus de 1 000 logements, une école, un supermarché, etc.
Les plans se montrent très ambitieux et la réalisation prendra bien une vingtaine d’années, laissant donc la place à tout un tas d’initiatives temporaires. Matexi y prouve sa fidélité à sa vision sur le développement de quartiers : 4 Fonteinen sera un quartier socialement divers et animé, à la mesure des cyclistes et des piétons, avec beaucoup de verdure. Un centre culturel, de Kruitfabriek, y anime la vie créative et culturelle. Les commerces et les hôtels-restaurants-cafés sont tout proches, de même qu’une nouvelle école primaire et une garderie. La construction du ’t Sas (= l’écluse), la première résidence du site, a commencé en mars 2015. Deux ans plus tard, les premiers habitants s’y sont installés.
2016
Faire la fête dans Antwerp Tower
En 2016, Matexi a ouvert les portes d’un immeuble à bureaux décrépit qui a souvent été baptisé l’édifice le plus laid d’Anvers. Pendant neuf mois, Antwerp Tower a hébergé toutes sortes d’initiatives temporaires : séances de yoga, expositions, déjeuners avec vue imprenable sur la ville, etc. Matexi tente ainsi d’impliquer les Anversois dans la reconversion de ce gratte-ciel de 1974. L’extérieur du bâtiment subira un relooking complet, l’intérieur prévoit l’aménagement de commerces, d’appartements, de penthouses et de bureaux. Du point de vue technique, le chantier représente un énorme défi. La grue à tour, par exemple, sera plus haute que la cathédrale d’Anvers. Les travaux devraient être achevés en 2021.
2017
Matexi remporte des concours PPP1 à Gand et Malines
La caserne Léopold à Gand est un ancien complexe militaire proche du parc de la Citadelle. Le projet gagnant proposé par Matexi et ses partenaires a pour objectif
de faire de ce site clos un quartier durable et ouvert. Il y aura des aménagements publics comme des garderies, des salles de classe, la nouvelle maison provinciale et un espace vert. Les anciens cachots seront transformés en maisons de ville. Matexi a également remporté un projet PPP – Partenariat Public-Privé passionnant à Machelen. L’ensemble de ce projet comprend une centaine d’appartements, vingt-six maisons, une garderie, une salle de sports et un foyer socioéducatif.
2020
D’une famille d’agriculteurs entreprenants à un développeur de quartiers : Matexi a 75 ans
Gérard Vande Vyvere ouvrirait de très grands yeux en pénétrant aujourd’hui dans le siège de Matexi. Lorsque lui et ses frères ont fondé la société, il n’était pas question de personnel. Aujourd’hui, elle compte plus de trois cents collabo rateurs. Elle est solidement ancrée dans trois pays et gère simultanément des centaines de projets immobiliers. Pourtant, un petit sourire de reconnaissance apparaîtrait probablement sur les lèvres de Gérard. Si le Conseil d’administration s’est très diversifié, sa famille en assume encore et toujours la présidence. La prudence et le sérieux, qui ont caractérisé la méthode de travail de la famille pendant plusieurs décennies, font toujours partie de l’ADN de Matexi. Ce qui le frapperait le plus, c’est comment Matexi a réussi à se maintenir à la pointe des évolutions sociétales. Dans les années 1940, les fondateurs avaient compris les opportunités de la vente de terres à vocation agricole. Dans les décennies suivantes, Matexi a répondu à la demande pressante de logements par des lotissements et des maisons clés en mains. À partir des années 1990, l’entre prise s’est réinventé un rôle en tant que constructeur de quartiers et développeur urbain. Matexi n’attend pas l’avenir, il participe à le construire… depuis trois quarts de siècle.