WE DEMAIN INITIATIVE N°4

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Le président de planet finance Jacques Attali et le cofondateur Arnaud Ventura, lors de la première édition du lh forum, au havre, en 2012.

Cynthia Fleury et Matthieu Ricard ont débattu avec l’auditoire sur l’économie du partage viable. Au carrefour de l’économie positive, les entrepreneurs sociaux et les représentants des entreprises du CAC 40 ont échangé leurs bonnes pratiques. Trois cents enfants, du CM1 au collège, ont été également invités à débattre avec des personnalités comme Jean-Louis Étienne pour parler des océans et Nicolas Métro, le responsable de Kinome, pour évoquer les moyens de combattre la déforestation. Pourquoi et comment est né le mouvement pour une économie positive ? Arnaud Ventura : Notre objectif

est de réunir les acteurs qui dans le we demain initiative

monde participent à cette économie de demain, de les mettre en valeur et de faire connaître leur expérience pour le plus grand nombre. Pour définir cette économie plus vertueuse qui replace l’homme au cœur de son activité, dont le profit n’est pas la finalité mais bel et bien un outil pour contribuer à l’amélioration du bien-être, nous avons choisi la bannière de l’économie positive. Le terme nous avait été proposé par une agence. L’expression n’est pas nouvelle. Elle a, à plusieurs reprises été utilisée dans l’histoire, recouvrant des notions différentes. Milton Friedman a publié en 1953 un ouvrage intitulé Essais d’économie positive. Joseph Stigler, le Prix Nobel d’économie en 1982, l’a repris pour définir une économie de la régulation. Dans les années 2000, Maximilien Rouer, le président de Becitizen, avait déposé le concept pour définir une économie de la rupture qui incite les entreprises à inverser leur impact sur l’environnement. Pensez-vous qu’aujourd’hui le mouvement est pris au sérieux ? A.V. : Quand j’ai démarré Planet

Finance, il y a quinze ans, la plupart des gens autour de moi, y compris dans ma famille, ne comprenaient pas ce que nous faisions. Ils raillaient cette nouvelle économie dont l’objectif n’est

pas seulement de gagner de l’argent. Aujourd’hui, les mentalités ont largement évolué. Nous sommes de plus en plus nombreux à réfléchir et œuvrer en ce sens. Que représente le groupe Planet Finance aujourd’hui ? Ses activités sont finalement assez peu connues du grand public… A.V. : Le groupe Planet Finance

emploie 2 000 personnes, recouvre des dizaines d’entités présentes dans plus de 40 pays. Notre activité se développe principalement dans les domaines de l’offre de services de microfinance (crédit, épargne, assurance) ou d’accompagnement des microentrepreneurs, mais aussi dans le financement ou la notation des banques de microfinance. Mais nous développons d’autres projets comme par exemple une entreprise sociale créée avec Grameen Social Business, spécialisée dans la production de beurre de karité au Ghana. Avec mBank, nous investissons dans le mobile banking. Enfin, la Fondation Planet Finance se spécialise dans les projets à fort impact social, notamment en faveur des femmes. Nous sommes effectivement peu médiatisés. Ce n’est pas le plus important. Notre travail, c’est d’agir sur le terrain. Nous sommes connus des grands bailleurs de fonds, de la Fondation Gates à la Banque mondiale. Aujourd’hui, ceux qui continuent de critiquer la microfinance se trompent. 31


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