INCOGNITO

L’Atelier Vime réinvente un art de vivre provençal

BENOÎT RAUZY ET ANTHONY WATSON FONT RENAÎTRE LA TRADITION D’UNE ANCIENNE VANNERIE APRÈS L’ACQUISITION D’UNE SUPERBE MAISON DU XVIIIE SIÈCLE DANS LE GARD.

© Atelier Vime L es hasards de la vie permettent parfois de renouer avec les histoires du passé. L’Atelier Vime en est un bel exemple. Benoît Rauzy et Anthony Watson ne se doutaient pas de ce qu’ils allaient découvrir quand ils ont acheté cette bâtisse du XVIIIe siècle sise à Vallabrègues. Un joli village gardois réputé pour sa production d’osier fabriqué à partir de jeunes pousses de saule souples récoltées en Camargue. Quand les deux associés s’aperçoivent que cet endroit a abrité une famille de vanniers, faire partie d'un récit historique devient pour eux la ligne à suivre. Avec l’aide de la spécialiste en patrimoine Élise Orrier, ils entreprennent la rénovation alliée à un travail de conservation pour assurer continuité et renouvellement. Savoir-faire, authenticité et nature deviennent ici le grand luxe pour redonner ses lettres de noblesse à un artisanat tombé en désuétude.

Le haut du panier

Meubles et accessoires en rotin et en osier de la collection des cofondateurs, porcelaine, nappes de Marie Victoire de Bascher, céramique de Moustiers du XVIIIe siècle, bougies et autres pièces vintage du XXe siècle habillent les 400 m2 de cet ancien hôtel particulier. Le jardin de 300 m2, entouré de murs hauts, vient achever la beauté du lieu, jouant avec les rayons du soleil. Pas étonnant que l’Atelier Vime ait le vent en poupe. Les clients viennent en nombre et les commandes affluent. Aujourd’hui, Benoît Rauzy et Anthony Watson ont étoffé leur vivier d’une quinzaine de maîtres artisans (vanniers, ébénistes, potiers, ciriers…) issu de tout l’Hexagone. Si jusqu’ici la maison leur servait de showroom, ils ouvrent à partir du mois de juin leur première boutique : un mas de 150 m2, situé en face et doté d’une ouverture permettant d’accéder entre les deux cours. L’art de concilier architecture et traditions pour mieux réhabiliter ce savoirfaire ancestral du sud de la France.  ND

ateliervime.com

Vintage. L’Atelier Vime à Vallabrègues déploie une vaste sélection d’objets et de mobilier vintage en vannerie, rotin ou corde. Écologique. Signées de grands noms du design ou d’anonymes, les pièces sont le fruit du travail minutieux de matériaux écologiques.

De blanc et de verre sur l’Île de Ré

PEU DE MATÉRIAUX ONT ÉTÉ UTILISÉS POUR RÉNOVER CETTE MAISON TRADITIONNELLE RÉTAISE. PARQUET, VERRIÈRES ET BÉTON CIRÉ CONFÈRENT À LA BÂTISSE BLANCHE UNE AMBIANCE APAISANTE, PROPICE À LA VILLÉGIATURE.

Texte Nathalie Truche - Photos Shoootin

© photos Shoootin

Simplicité Peinture blanche, bois, verre et métal : peu de matériaux afin de créer une atmosphère sereine. Note de couleur avec l’enfilade Lilibroc. Suspension Kartel.

àson achat, la bâtisse charentaise typique des années soixante avait triste mine. Ce qui a plu aux acquéreurs ? Le grand volume du salon et la mezzanine se déployant sous une belle hauteur de plafond. Une perle rare sur l’Île de Ré où les maisons traditionnelles sont généralement basses et sombres. Le potentiel du bien immobilier a scellé une quatrième collaboration entre l’architecte d’intérieur Valérie Isaac et la propriétaire originaire de Paris. « Nous nous connaissons bien, précise la professionnelle, c’est une famille formidable avec laquelle j’ai eu plaisir à travailler dans des conditions pourtant pas toujours simples : à distance, en raison de la crise sanitaire ! » Il n’empêche, les attentes ont été comblées, à commencer par la création d’un vaste espace de vie. Jadis, un renfoncement paré d’une baie vitrée séparait le salon de la salle à manger. Cette courette intérieure a été démolie afin de libérer un maximum de volume pour concevoir la pièce à vivre.

Jeu de verrières

À l’origine, le rez-de-chaussée comprenait un salon, une salle à manger, une cuisine et trois chambres, dont une a été supprimée. La superficie ainsi gagnée a permis d’aménager une suite parentale avec sa salle de bains, son petit dressing ainsi qu’une autre chambre également dotée de sa salle de bains. Profitant du grand hall d’entrée de la maison, l’architecte d’intérieur a agencé un coin bureau, isolé de l’espace à vivre par une verrière. Toutes les ouvertures de la façade ont été retravaillées afin de donner un rythme et une cohérence aux fenêtres, éléments caractéristiques de l’architecture insulaire. En plus du bureau, les verrières s’invitent partout, à l’extérieur comme à l’intérieur : chambre, salle de bains et bien sûr… mezzanine.

Sobriété Mur noir dans la cuisine Ikea laquée blanc mat. Le sol en béton ciré et les plans de travail en bois produisent un élégant contraste.

Chine Des pièces de mobilier, comme les tables et les chaises, ont été chinées par la propriétaire. Tapis AM PM.

Bois clair Le salon se pare d’un parquet légèrement vieilli et cérusé blanc. Poêle Focus et canapé intérieur 202 chez Home Spirit.

Télétravail De l’espace a été trouvé dans la grande entrée pour concevoir un coin bureau isolé de la pièce à vivre par une verrière.

Transformation.Autrefois en bois, l’escalier a été redessiné par l’architecte d’intérieur et refait en béton. Lampe Fatboy. Récréatif.La hauteur sous plafond, peu commune dans les maisons rétoises, permet d'accueillir une mezzanine dédiée aux enfants. Isolée de l'espace de vie par une verrière, celle-ci dessert trois chambres et une salle de bains.

Îlot La baignoire bicolore Lapeyre se place au cœur de cette grande salle de bains habillée de béton ciré. Un mur épais apporte scénographie et fonctionnalité avec ses niches sur les côtés.

© photos Shoootin

Fonctionnel et graphique

Franchissant le pas-de-porte, le visiteur ne peut ignorer la mezzanine perchée au-dessus de la pièce à vivre. Reprenant les codes des fenêtres, une verrière cloisonne cet étage dédié aux enfants et qui dessert trois chambres plus une salle de bains. Une transparence à la fois esthétique et phonique qui évite le bruit et l’installation d’une balustrade. Volontairement peinte en blanc pour se fondre dans le décor, la mezzanine allie fonctionnalité et graphisme sans voler la vedette à l’espace de vie. À présent, la résidence secondaire affiche l’ambiance naturelle et légère que souhaitait la cliente. Un résultat obtenu en utilisant peu de matériaux : bois, béton, métal, verre. Murs et plafonds puisent dans une gamme de tons clairs, se mettant ainsi au diapason avec l’île surnommée Ré la Blanche. Une harmonieuse rénovation jouée sans fausse note.  ICI on vous propose une sélection soignée d’articles Big Green Egg Europe -------BRAND GUIDELINES 2022 outdoor, avec en exclusivité à Annecy le Big Green Egg, le nec plus ultra des fours barbecues, en plus de nombreuse nouveautés danoises, belges et italiennes.

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Sérénité Les verrières s’invitent aussi dans la suite parentale. Les tons blancs et gris clair tissent une atmosphère reposante.

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Showroom de 100 m2, sur rendez-vous

Galerie En peintures ou photos, des portraits de femmes d’origines et d’époques différentes. Tapis Arris Teal Pink de Wedgwood.

Écrin Les matières et couleurs soigneusement choisies tissent une toile de fond pour accueillir les œuvres d’art et de design des propriétaires.

Double hauteur sublimée dans le Marais

DANS CE DUPLEX PARISIEN, L’IDÉE ÉTAIT DE CRÉER UNE GRANDE ET UNIQUE PIÈCE À VIVRE EN BAS, PUIS DE JOUER AVEC LES VOLUMES POUR METTRE EN LUMIÈRE LA DOUBLE HAUTEUR. POINT DE DÉPART : DÉCLOISONNER LES PIÈCES ET CAPTER LE SOLEIL.

Texte Nathalie Truche - Photos Gaelle Le Boulicaut

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1Clarté. La lumière naturelle sublime le parquet en chêne massif verni mat. Les éléments de cuisine blancs d’Ikea renforcent l’éclat des lieux. 2Romain. Venant de Rome, de grands plateaux de travertin forment les plans de travail et l’îlot. 3Convivial. Des tabourets en bambou et rotin chinés entourent l’îlot bar. Idéal pour préparer les repas ou échanger autour d’un verre. Plafonnier Cirkus Track Modular par Ago Lighting. 4Inspirée. L’architecte Manuelle Gautrand a imaginé la sculpture-escalier qui se présente comme l’une des pièces phare du projet.

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© photos Gaelle Le Boulicaut

C’est dans un hôtel particulier du XVIe siècle, quartier du Marais, que se loge le duplex de 120 m2. Les enfants ayant quitté le nid, le couple de propriétaires décide de métamorphoser l’appartement dans lequel la famille a vécu durant de longues années. L’objectif premier consistait à obtenir une immense pièce de vie en décloisonnant les pièces. Une restructuration lourde mais indispensable car les cloisons « empêchaient une lecture lisible et fluide de l’espace en double hauteur » explique l’architecte Manuelle Gautrand.

Du nouveau sous le soleil

Le principe de maximiser la lumière naturelle tout au long de la journée s’est alors placé au centre de la réorganisation spatiale. Comment ? En suivant le soleil du lever à son coucher puis en soulignant la couleur de sa lumière changeante. L’idée s’est notamment traduite par la réalisation d’une vaste verrière-toit allant d’est en ouest afin d’accompagner l’astre du matin au soir. S’est ensuite instauré un jeu de volumes et de vides visant à rehausser la présence des baies vitrées. Dans la même optique, les différents espaces se parent de leur propre ambiance, telles des séquences qui se succèdent : de l’entrée sombre en noyer à la chambre blottie sous les toits, blanche et solaire. À mi-chemin, la pièce à vivre imprégnée d’une subtile gaité.

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@ Jonathan Adler

© Maude ALTARIT

© Reflections Copenhagen

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Rayonnant Le couloir revêt une teinte jaune vif qui démultiplie la lumière naturelle diffusée par la verrière-toit.

© Gaelle Le Boulicaut

Jaune vif, rose poudré, vert amande

Au cœur du duplex, une mezzanine semi-vitrée surplombe l’immense espace de vie qui se déploie autour de l’escalier conçu comme une sculpture colorée. Unissant le bas et le haut, l’ouvrage étreint la cheminée pour donner accès au niveau supérieur. La création sculpturale arbore trois teintes qui rehaussent les effets de volume : jaune vif dans le couloir, rose poudré sur les marches et vert amande sur le garde-corps. L’empreinte médiévale du bâtiment se reflète aujourd’hui encore dans les belles hauteurs désormais magnifiées par le travail de l’architecte. Pour Manuelle Gautrand, le fil conducteur du projet consistait à « casser l’image de l’appartement parisien bourgeois et imaginer une atmosphère plus festive, colorée et inattendue, un peu dans l’esprit d’une maison de vacances. » 

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1Terracotta. Harmonie des tons dans la salle à manger avec la suspension Chandelier L par Ago Lighting et les chaises Vik chez Ligne Roset. 2Design. Pièce iconique du designer finlandais Eero Saarinen : la table ovale Tulipe en marbre Arabescato chez Knoll. 3Rafraîchissant. Au-dessus de l’espace à vivre, une mezzanine ornée de grands vitrages et de plantes qui retombent sur un fond vert amande. 4Trait d’union. Au fond, l’escalier-sculpture unit le haut et le bas en entourant la cheminée. Canapé Enki de Ligne Roset.

© photos Gaelle Le Boulicaut

Prestige. Un air de palais italien dans les toilettes parées du carrelage Lume Green (Marazzi) et d’une vasque en marbre noir. Mariage. Somptueuse union entre un marbre brun et un marbre blanc nacré. Note seventies avec l’applique murale de Mokoto Ishii. Solaire. Sous les toits, une chambre à l’ambiance cocon avec un fond blanc ponctué de touches dorées et bois.

La passion de l’espace nature

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Voûtement Le rez-de chaussée a été complètement décloisonné. Les anciens murs porteurs forment à présent des voûtes.

Paradoxe L’escalier a été conçu de manière à se fondre dans le décor tout en apparaissant comme une œuvre d’art.

Montpellier : petit oasis en cœur de ville

COMPOSÉE INITIALEMENT DE DEUX APPARTEMENTS, LA BÂTISSE DES ANNÉES CINQUANTE A ÉTÉ RÉHABILITÉE EN MAISON DE FAMILLE. VOÛTES ET NUANCES DE BLANC TISSENT L’ATMOSPHÈRE DOUCE RECHERCHÉE PAR LES PROPRIÉTAIRES.

Connexion Les grandes ouvertures réalisées sur les façades inondent l’espace de vie de lumière et créent un lien avec le jardin. B lottie dans le quartier historique des Arceaux à Montpellier, l’habitation abritait jadis deux logements de 70 m2 chacun : l’un accessible par la rue et l’autre par un escalier extérieur. En haut, se niche aujourd’hui le coin nuit : la suite parentale et les chambres des deux enfants avec leur salle de bains. Au rez-de-chaussée, afin d’obtenir un vaste espace de vie tourné vers le jardin, l’agence d’architecture (ma ! ca) a commencé par décloisonner les pièces. Désormais parés de voûtes, les anciens murs porteurs contribuent à créer l’ambiance douce désirée par les clients. L’intérieur reflète le travail important réalisé sur les courbes : éléments décoratifs, les ronds et arcs de cercles s’affichent sur le mobilier, les luminaires ou encore, les carreaux de ciment. L’ancien escalier en bois a laissé place à un ouvrage suspendu, en alu fin, qui se déploie le long du mur. Son garde-corps au ton doré, méticuleusement ciselé en métal thermolaqué, arbore un style Art déco particulièrement apprécié de la propriétaire. Léger et aérien, l’escalier s’oublie dans le décor en même temps qu’il en impose, telle une œuvre d’art.

« Éléments décoratifs, les ronds et arcs de cercles s’affichent sur le mobilier, les luminaires ou les carreaux de ciment »

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1Écho. La table à manger et le plan de travail sont en granit effet marbre. Même ton pour les façades de l’îlot et les carreaux de ciment. Suspensions IC2 chez Flos. 2Au centre. La bibliothèque a été dessinée autour de la statue de sainte Véronique qui protège la maison. Suspension Moooi. 3Patrimoine. L’habitation se situe dans le quartier historique des Arceaux à Montpellier. L’entrée conserve son architecture d’antan. 4Années cinquante. Élément historique de la maison, l’escalier côté rue a conservé son revêtement d’époque en terrazzo. 5Détente. Les propriétaires souhaitaient vivre dans une ambiance douce et apaisante, propice à la relaxation. 6Sur mesure. L’escalier suspendu avec ses marches en acier a été finement ouvragé par un artisan serrurier local. Les arrondis et ton doré du métal anodisé reflètent un style Art déco rehaussé par l’applique Areti.

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© photos Rémi Pujol

Un espace fluide et ouvert

La combinaison des nuances – blanc, beige, ivoire, miel, mordoré – auréole les lieux d’une atmosphère reposante pour le corps et l’esprit. Parti pris des architectes, le choix des tonalités vise à tendre une toile de fond « pas trop bavarde », prête à accueillir la décoration. Une palette chaude et simple qui se veut apaisante et flexible, propice à des envies ultérieures de changement. Décloisonné, repeint et décoré, le rez-de-chaussée offre une fluidité facilitant la circulation et l’organisation de la vie au quotidien. La réalisation de grandes ouvertures en façades a permis non seulement d’inonder l’espace de lumière naturelle mais aussi d’établir une connexion avec l’extérieur, coquet coin de verdure. Tel un jardin romain, une végétation méditerranéenne grimpante et débordante entoure le bassin carré. Un petit oasis zen et revigorant, si précieux en cœur de ville. 

Pratique Un parquet au ton miel habille le sol du petit coin bureau. Le système String rend le rangement flexible et modulable.