Reconstruction après-guerre alep

Comment un plan urbain pourrait-il établir une co-habitation après-guerre à Alep?

Les Enjeux socio-économiques.

RAPPORT D’ETUDES L3 2020 ENSASE Maha KILO Tutor: Georges-Henry LAFFONT

Comment un plan urbain pourrait-il établir une co-habitation après-guerre à Alep?

Les Enjeux socio-économiques.

Alep, la deuxième ville syrienne est l’une des plus anciennes villes habitées au monde. Depuis sa présence elle était un champ de bataille, pour les empires, pour les royaumes et jusqu’à ce jour-là. Sa particularité était sa situation sur un axe de commerce stratégique à mi-chemin entre la Méditerranée et la Mésopotamie1, et au bout de la Route de la Soie reliée l’Est à l’Ouest.

Alep a été détruite plusieurs fois dans l’histoire et heuresement elle a été reconstruire autant de fois que ça a été nésessaire. L’empereur byzantin Nicephorus Phocas a brûlé Alep et les Souks en 962 mais ils se sont par la suite redéveloppés, prospérés et agrandis. Tamerlan a détruit la ville en 1400 mais les Mamelouks l’ont reconstruite presque immédiatement. Un violent tremblement de terre en 1822 a détruit les deux tiers des logements, mais une fois encore, Alep a été reconstruite.

Nous nous intéresserons à comprendre les transformations de l’urbanisme de la ville pendant les grandes périodes, et nous analyserons les différentes stratégies sociales et économiques. Le but de cette analyse tentera de répondre à la problématique suivante : “Comment un plan urbain pourrait-il établir une cohobation après-guerre” surtout que Alep a été une nouvelle fois victime d’une atroce guerre en 2011 ?

Mots clé: Alep, ségrégation socio-économique, guerre/après-guerre, développement urbain, reconstruction.

Mésopotamie: est une région historique du Moyen-Orient située entre le Tigre et l'Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l'Irak actuel.

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier en premier lieu Georges-Henry LAFFONT pour le suivi, l’aide, les critiques et les conseils précieux qu’il m’a apportés pour l’accomplissement de ce rapport d’étude, tout le long de cette année.

Je tiens à remercier également tous mes enseignants pendant mes années d’études et je leur présente tout mon respect et ma reconnaissance.

Je tiens à remercier spécialement Dr Salwa Sakkal, Dr Fatina Alkourdi et Dr Ghaleb Bannoud pour m’avoir répondu à mes questions sur la reconstruction de la ville d’Alep.

Un grand merci à mes parents, ma soeur et mon frère pour leur soutien moral et matériel, et à toutes les personnes qui m’ont aidé à la réalisation de ce projet.

Enfin, je tiens cordialement à remercier le corps professoral et administratif pour le travail énorme qu’il effectue pour nous créer les conditions les plus favorables pour le déroulement de nos études, surtout dans les conditions présentes du confinement face à la crise du covid-19.

Mai, 2020

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SOMMAIRE

Introduction………………………………………………………………………………...........7 I. Origine du Sujet………………………………………………………………………………....7 II. Réflixion, Hypothèses, Questionement et problématiques………………………………...7 III. La démarche du travail et les objectifs de l’étude…………………………………………..8 I. Analyse des transformations urbaines à Alep:……………………………………….......10 I. La période de l’Empire Ottomane (les Tanzimat 1839-1876)………………………........10 II. La période de Mandat Français (1918-1946)………………………………………..........12 III. Après l’indépendance nationale : A. Gutton 1954 et G.Banshoya 1974………….........14 II. La guerre à Alep et la géographie de conflit: ………………………………………….....19 I. La destruction dans les quartiers d’habitat informel………………………………………22 II. La destruction dans l’ancienne ville: site du Patrimoine…………………………………..25 III. Les stratégies de reconstruction après-guerre : les enjeux politiques, sociaux et économiques: …………………………………………………………………………………….30 I. les stratégies de la reconstruction dans le centre-ville de Beyrouth…………………….31 II. Le plan de German Technical Cooperation (GIZ) .............……………………………….36 Conclusion…………………………………………………………………………………......40 Annexe............................................................................................................................42 Bibliographie………………………………………………………………………………......44 Table des figures………………………………………………………………………….......45 Résumé (EN)(AR)...........……………………………………………………….....................46

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Origine du sujet : Syrienne d’Alep, ayant vécue des années de guerre à Alep, en 2014 j’ai quitté mon pays natal et je suis venue poursuivre mes études en architecture en France. J’ai laissé dernière moi une ville riche de Patrimoine mais cassée par une guerre violante et destructrice et non encore terminée.

Durant les années de guerre, j’étais témoin de ce qu’il s’est passé dans ma ville : “bombardements, explosions”. Pire, “DIVISIONS”, la ville a été scindée en deux parties : Est et Ouest, ces deux parties se sont totalement déconnectées l’une de l’autre. (Diab, Hajjar, 2014)1.

Tout a commencé pour moi, quand je suis allée pour faire mon passeport, puisque le bureau de gouvernement de la ville d’Alep est situé dans une zone de conflit sensible entre l’Est et l’Ouest, à Bustan-al-Qasr appelé par les alépins d’Ouest « passage de mort ». Ce passage de mort a été exprimé et adopté par les passagers eux-mêmes. On note que seuls quelques produits étaient autorisés. Et le déplacement était très risqué par tous ceux qui l’ont empreinté malgré les tirs des “snipers”. Ça m’a donné une impression qu’on vivait dans deux villes différentes, Alep Est et Alep Ouest. Et, que la division était réelle.

Après avoir quitté Alep, je suis allée au Liban. Pendant mon séjour à Beyrouth, la capitale du Liban j’ai remarqué que cette ville a également subi une guerre identique à notre guerre en Syrie. Et en même temps j’étais surprise par la reconstruction de cette ville en partie. J’ai constaté que ces certains quartiers ont commencé à prendre une forme d’une ville moderne.

En France, grâce à l’ENSASE, j’ai recommencé à respirer le bonheur et virvre ma chance à reprendre mes centres d’intérêt, enrichir mes connaissances et mettre à profit mes compétences et tracer le chemin pour obtenir enfin le diplôme d’architecture. Les Ateliers et les cours théories d’histoire m’ont donné des éléments pour tenter de comprendre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux des villes. Ce nouveau mode de vie a boulversé ma vie. Je devais, apprendre le français et en même temps le métier de l’architetce.

Au moment de décider de mon rapport d’étude, j’ai choisi de faire ma première expérience de recherche sur des questionnements posés dans ma tête, dès le début de la guerre jusqu’à aujourd’hui pour aller plus loin dans le sujet de reconstruction et le développement urbain pour ma ville d’Alep. En espérant que ce rapport sera utile et constitura une base pour la suite de mon parcours dans le domaine de l’architecture.

Réflixions, Hypothèses, Questionement, et problématiques : Quand il s’agit de la reconstruction, nos questions sont nombreuses, surtout dans une ville historique et célèbre “berceau” de multiples civilisations.

Comme j’ai développé précédamment, la ville s’est divisée en deux grandes parties pendant le conflit.Nous se posons, d’un point de vue architectural, comment comprendre la nature de cette division spatiale Est/Ouest : - d’où vient-elle ?

- la situation actuelle est-elle le résultat d’un processus plus ancien ?

- l’éclatement est-il en rapport avec le développement urbain de la ville ?

- Que caractérise Alep spatialement et socialement ?

- Y a-t-il des caractéristiques qui peuvent aider à guider le futur plan de développement

urbain?

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Diab Y., Hajjar A., 2014, « Alep, de la ségrégation socio-spatiale à la guerre urbain », Urbanisme, no 39, p. 24-29.

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Nous partirons dans cette étude à la compréhension des transformations urbaines pendant les grandes périodes afin de voir les facteurs principaux causals de l’échec des interventions urbaines avant la guerre à Alep.

A travers cette analyse nous pourrons peut-être conclure à des potentiels futurs plans pour la ville d’Alep. Cela nous amène à la problématique principale de cette étude : Comment un plan urbain pourrait-il établir une cohabitation après-guerre à Alep?

Les Enjeux socio-économiques.

La démarche du travail et les objectifs de l’étude : Afin de mener cette étude nous nous appuierront sur un nombre de référence « théoriques et cartes » pour comprendre le contexte historique, économique et sociale d’Alep. Ainsi que mon expérience vécue dans la ville d’Alep et mon séjour à Beyrouth appuiera cette étude.

Figure n°1: Carte du monde en précisent Syrie et Liban en rouge

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. Analyse de développement urbain de la ville d’Alep : Alep c’est une des plus anciennes villes habitées au monde, étant habitée depuis le VI siècle av. J.-C. elle a été témoin de plusieurs civilisations (hittite, araméen, assyrien, persan, hellénique, romain, byzantin et islamique). Sous le Mandat Français ALEP était considérée comme une grande ville. Tout ça a donné des richesses historiques et une diversité culturelle à la ville d’Alep.

Depuis toujours, Alep est le pôle d’attraction dans l’industrie, l’artisanat, le commerce et l’agriculture. Suite à son pouvoir d’attraction économique, la population n’a pas cesser d’évoluer.

Une émmigration rurale a complété l’augmentation de la population. Cette croissance démographique et économique est liée aux grandes transformations à Alep. Cette transformation a eu un impact direct sur la répartition spatiale des populations, et en particulier sur l’occupation et l’usage du sol. Ainsi, on peut parler de la production de l’habittaion.

I.I. La Période de l’Empire Ottoman (En 1516) : En 1516 Alep est devenue partie de l’Empire Ottoman avec une population d’environ 120 000 personnes et avec une diversité de groupes confessionnels (musulmans, chrétiens et juifs).

La division des terrains pendant cette époque a été par une division simple sans plan urbain réel mais avec des nouveaux règlements de la période Tanzimat2. Par exemple, les terrains prêts à bâtir ont été vendus aux commerçants. C’était le cas des chrétiens spécialistes du textile.

Selon le nouveau règlement les chrétiens étaient installés au Nord et en dehors de la ville intra-muros3 dans le quartier Al-Jdeidé. Suite à cette installation, Les Sultans Ottomans attendaient une progression dans les activités commerciales exercées au centre-ville. Par conséquent une expansion territoriale vers l’est de la ville et grâce au développement du textile les chrétiens sont devenus 20% à la fin du 18ème siècle au lieu de 5%. Bien sûr des nouveaux quartiers ont vu le jour au nombre de 12. Cette extension s’est developpée à partir du quartier Al-Jdiedé vers l’Est. Le regroupement des familles riches autour du centre-ville et les migrants ruraux, avec des faibles revenus, en périphérie, cela a créé une ségrégation de nature socio-économique.

La ville a continué son extension à l’extérieur, en dehors de la ville intra-muros, suit à la croissance démographique et la densification à l’intérieur. Entre 1537 et 1683, la population totale de la ville passe de 46.8% à 63.1%, la population des faubourgs ayant doublé durant cette période, alors que celle de la ville intra-muros restait à peu près inchangée4.

Un premier plan urbain de la ville a été réalisé entre 1905-1910, par Chartier5.

Ce projet a déterminé le nouveau terrain d’expansion de la ville vers l’Ouest et le NordOuest qui comprend les quartiers précédemment crée comme Al-Jdiedé, Al-Azizié, Al-Jamilié.

(Figure 2)

Tanzimat : mot turque désignent une époque (1839-1876). intra-muros: terme latin, signifie dans l’enceinte des murs, des fortifications d’une ville.

4 André Raymond « the population », 458-495.

5 Chartier : ingénieur français travail en chef du vilayet d’Alep.

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Figure n°2: Plan de la ville d’Alep -1818 - Quartiers Al-Jdiedé

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.II. Le Mandat Français (1918-1946) : Cette période a marqué une première apparence confessionnelle. Les chrétiens, pendant cette période du Mandat, a continué d’être des acteurs décisifs de l’extension de la ville avec le développement de l’industrie textile, Ils ont commencé à construire des édifices à caractère confessionnel pour marquer le territoire. École des Sœurs franciscaines, Eglise Saint Français, Fondation Georges et Mathilde Salem, hôpital-hospice d’Al-Kalimé relevant de l’église grecque melkite catholique (Figure 3 et 4).

Après l’indépendance, les familles nobles musulmanes ont acheté une partie des parcelles dans les quartiers chrétiens et surtout dans le quartier de Sabil, où ils sont devenus majoritaires.

Au début des années trente du XXe siècle, les spécialistes ont pu étudier et dessiner les plans de la topographie de la ville en plusieurs échelles : 1/20 – 1/500 – 1/1000 -1/2000, avec lesquelles ont réalisé les différents projets.

René Danger l’urbaniste français a élaboré un premier plan urbain moderne, inspiré par l’urbanisme européen, et il a défini des nouvelles extensions du côté Ouest avec un réseau routier.

Ce réseau, était censé traverser la veille ville en créant un danger pour les anciens quartier. Ce danger était de perdre une valeur immobilière.

La réalisation de cette planification n’était pas faite même 20 ans après, à cause de la résistance des citadins dans ces anciens quartiers et aussi l’utilisation des véhicules n’était toujours pas suffisamment pour justifier la proposition de ce réseau des rues.

Figure n° 3: Ecole de Soeurs franciscains d’Alep. Vers 1910

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Figure n° 4: Eglise Saint-François-Rue Fares Al-Khouri-Al-Azizié (date entre 1938-1942)

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.III. Période après l’indépendance nationale : Après l’indépendance nationale entre les années 1940-1960, une idéologie moderniste extrême avait touché les grandes villes et surtout Alep. Les nouveaux riches entrepreneurs et aisés ont pu investir dans l’agriculture et dans l’industrie, et à forcerie dans la vieille ville.

Ce développement d’un centre-ville moderne, et l’effort des investissements a pu contribuer au résultat très positif d’un bilan surtout dans le domaine de l’agriculture comme le coton et le blé. Nous pouvons même parler d’un âge d’or du coton et du blé.

Parallèlement, la distraction de la vieille ville et l’abandon des grandes demeures ont fait apparaître les premières percées commerciales dans le centre avec une transformation très marquée d’une habitation résidentielle vers une exploitation à caractère commerciale. A partir de cette époque les magasins commerciaux de tout genre ont envahi le quartier.

Deux plans d’aménagement urbain ont été marqués cette période après le mandat, le plan de Gutton en 1954 et le plan de Banshoya en 1974. (Figure 5 et 6) L’urbanisme français André Gutton a abordé un urbanisme similaire de celui de l’époque de mandat français, qui aussi détruit le centre ancien de la ville avec le réseau routier, l’idée c’était « de la mer au désert » pour créer un axe commercial traversant.

D’autres côtés, il a réussi à développer l’industrie alépine grâce à des premières transformations dans les zones industrielles de Ein-el-tal au nord, Arkoub à l’est et kallassé au sud.

L’étalement de la ville est évalué entre 1850 hectares et 3410 hectares entre 1953-1974.

Après Gutton, l’architecte japonais Gyoji Banshoya, a présenté un projet au Nord-Ouest du centre-ville dans le quartier Bab-Alfaraj6 en 1970, Puis il a fait le plan d’aménagement pour tout le centre-ville en collaboration avec Jean-Claude David de la municipalité d’Alep.

Dans le plan proposé, il a aussi pensé de faire des voies routieres comme Gutton, mais avec une façon d’utilisation qui protège la ville ancienne historique et ses quartiers.

Le plan directeur réaliser par Banshoya n’a pas pris en considération certains quartiers déjà existants qui se développaient sur 460 hectares.

pour plus de détails sur le projet lire : The Syrian Arab Republic – the Re-development of the Bab Al-Faraj Area in Aleppo ,1983 – Stefano Bianca, Peter Davies et Wolfgang Flüsche.

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Figure n° 5: : Plan du projet Gutton pour la ville ancienne 1954

Figure n° 6: : Plan du projet Banshoya pour la ville ancienne 1974 15

Donc, toutes les études précédentes du plan directeur confirment l’importance de protéger le centre historique et ses valeurs et de renforcer cette dynamise au cœur de la veille ville. Malheureusement, aucun de ces plans n’a atteint cet objectif.

Depuis l’année 1974 l’administration de la ville d’Alep tente de reprendre son contrôle de la zone urbaine pour réaliser les plans de la planification urbain pour faire face à la croissance rapide.

Le flux de migrants ruraux était élevé dans les zones périurbaines situées au sud et à l’Est de la ville. Les migrants ont quitté leur villages dans l’espoir du trouver un bon emploi, surtout après la libéralisation économique dans la ville d’Alep due à l’indépendance nationale de la Syrie. Ils ont installé près des zones industrielles à l’Est et au Sud d’Alep attirés par les prix bas des terres. (Figure 7) Cependant, la municipalité d’Alep n’a pas pu contrôler cette expansion, en conséquence : changement au profit de ces zones agricoles, qui sont devenues des quartiers illégaux d’habitat non réglementé. La croissance démographie a continué d’augmenter jusqu’au déclenchement de la guerre syrienne en 2011, et a présenté à la ville de nouveaux défis.

Figure n° 7: Étalement et développement d’Alep, 1932-2007

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II. La guerre à Alep et sa géographie de conflit : En Mars 2011 la guerre syrienne a commencé dans le contexte du «Printemps arabe»7, qui avait débuté en Tunisie, contre le gouvernement syrien et à sa tête le président Bachar al-Assad.

Alep est restée à l’écart du mouvement, jusqu’à Juillet 2012 où Le conflit a explosé au Nord de la ville et s’est rapidement développé dans les quartiers Est (Figure 8).

L’armée syrienne a repris le contrôle total d’Alep en Décembre 2016, cette reprise est une belle victoire mais le bilan de la destruction produit pendant les 5 ans de conflit à la ville d’Alep très élevé. Les zones les plus endommagées sont l’ancienne ville historique d’Alep et les quartiers d’habitat à forte densité.

Cette partie montrera la destruction et ses impacts dans deux types de zonage important dans la fabrication du tissu urbain de la ville d’Alep : les quartiers d’habitat informel, qui occupent 45% du développement urbain à Alep1, et Le centre-ville historique, site du Patrimoine, afin de se rendre compte de leur rôle dans l’organisation spatial d’Alep.

Il nous semble que l’évolution des zones de conflit à Alep liés à l’organisation socio-spatiale de la ville d’Alep (Figure 9) s’est accentué beaucoup plus en faisant apparaître une ligne de démarcation plus forte déjà existante. Ceci correspond grosso modo à la ligne de ségrégation qui divisait Alep en quartiers riches à l’Ouest, où la densité est faible, et quartiers populaires informels, avec une haute densité, à l’Est.

« Il est incontestable que l’opposition sociale et économique entre les régions défavorisées à l’est et les ‘belles régions’ à l’ouest est l’une des clés de lecture de la géographie de la guerre à Alep » Boissière, David, 2014b; Diab, Hajjar, 2014 « L’analyse sociale des révoltes montre que ce sont plutôt les classes populaires qui alimentent le mouvement de révolte » F.Balanche 2011

Printemps arabe: est un ensemble de contestations populaires, qui se produisent dans de nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010.

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Figure n° 8: Étalement et développement d’Alep, 1932-2007

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Figure n°9: L’organisation spatiale de la ville d’Alep en 2009.

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II.I. La destruction dans les quartiers d’habitat informel : Avant de parler de la destruction dans ces quartiers il nous semble indispensable de donner une définition d’un habitat informel et ses caractéristiques, selon la municipalité d’Alep un bâtiment est «informel» si un ou plusieurs des critères suivants sont remplis: • La propriété du terrain bâti n’est pas claire ou le propriétaire n’est pas légalement enregistré.

• Les normes d’urbanisme ne sont pas respectées et le terrain est utilisé à des fins autres que celles spécifiées dans le plan directeur de la ville.

• Le bâtiment ne répond pas aux normes et directives de construction requises.

En 2009, la municipalité a identifié 22 zones de quartiers informels (Figure 10), et le taux de la croissance annuel des quartiers informels était à environ 4%, ce qui correspond à une moyenne de 150 nouveaux appartements par semaine selon GTZ8.

Dans ces quartiers, l’infrastructure urbaine est faible concernant les services de santé et d’éducation ainsi que l’existance des espaces verts est rare9. Les résidents sont eux-mêmes les constructeurs, en créant une anarchie structurelle des bâtiments de mauvaise qualité. (Figure 11) Cependant, les quartiers illégaux avaient leurs propres structures sociales, urbaines et architecturales dans lesquelles les maisons et leurs familles ont grandi pendant 50 ans.

Depuis le début du bombardement, 33500 immeubles résidentiels de la ville d’Alep ont été endommagés. Les quartiers informels sont les plus touchés par cette destruction, plus de 80% de la population a dû quitté ces quartiers et 60% de leurs logements ont été détruits. (Figure 12) L’ouest de la ville, qui était sous le contrôle du gouvernement syrien, a connu peu de destruction massive et on peut dire qu’une grande partie a été sauvegardée. Aujourd’hui, la vie quotidienne est largement revenue dans ces quartiers de la ville, alors la vie dans les quartiers informels dans l’Est d’Alep semble actuellement impossible.

GTZ :(German Technical Cooperation Agency ou l’agence de coopération internationale allemande pour le développement).

9 Stellmach T., Saad, A. Aleppo Diverse - Open City - An Urban Vision for the Year 2025. Final Report of the Urban Aleppo Project Urban Development. GTZ and UBERBAU, Berlin. 2010 10 Housing Returnees in Eastern Aleppo, Balint Nemeth, May 2017 8

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Figure n°10: L’organisation spatiale de la ville d’Alep en 2009.

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Figure n°11: exemples des quartiers d’habitat informel 23

Figure n°12: Carte des Nations Unies utilisant des images satellites pour montrer les dommages à Alep.

Rouge = 100% détruit.

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II.II. La destruction dans l’ancienne ville: site du Patrimoine Comme nous avons vu précédemment, le centre historique de la ville d’Alep était depuis toujours le pôle d’activités économiques et commerciales. Il est aussi un pôle de services administratifs, culturels et touristiques non seulement au niveau de la ville mais aussi au niveau régional11. (Figure 13 et 14)) Le centre historique d’Alep a été inscrit dans la liste de Patrimoine Mondial en 1986 après une demande d’inscription par le Ministère de la culture en juin 1978.

Depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, l’agencement de la vieille ville est resté pratiquement inchangé jusqu’à ce que le conflit syrien atteigne Alep en 2012.

En 2013, la vieille ville a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO. Les Souks couverts, les mosquées millénaires, les maisons traditionnelles, les hammams, les khans12, les églises et la grande citadelle sont gravement endommagés. Selon un rapport récent de l’ONU, 60 % de la ville historique aurait été gravement endommagée et 30 % en serait totalement détruite.(voir Figure 12 précédemment).

Les destructions du Patrimoine semblent étaient systématiques, et viser de détruire les bâtiments historiques surtout celle de la fin du l’époque Ottomane. Comme l’explosion de l’hôtel Carlton, situé en face de l’entrée de la citadelle, il était un ancien hôpital national du XIXe siècle transformé en hôtel de luxe. « Les brigades rebelles islamistes ont pulvérisé l’hôtel historique Carlton dans la Vieille Ville d’Alep à l’aide d’une grande quantité d’explosifs placés dans un tunnel » creusé sous l’établissement, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

La destruction du souk d’Al-médina, le plus grand marché couvert du monde avec 13 kilomètres de magasins, a été réalisée en plusieurs étapes, mais un important incendie s’est produit en Septembre 2012. L’incendie, qui peut-être avoir été intentionnel ou peut-être une conséquence involontaire des combats à proximité13, a causé de gros dégâts y compris des magasins, des khans, des édifices religieux et des hammams qui datent du 14ème siècle de l’époque médiévale. Il était le lieu de grande mixité religieuse et sociale, qui regroupe toutes les communautés de la ville d’Alep.

Nous savons que les souks historiques ont été incendié, que le minaret de la mosquée des Omeyyades a été détruit et beaucoup d’autres édifices culturels. Cela signifie que le processus de la reconstruction est un grand défi, il faut réfléchir comment protéger le centre-ville historique, avec sa texture fragile, contre une surdose de rénovation.

Pour réaliser l’inclusion sociale, la cohésion sociale et le développement durable, le Patrimoine culturel doit se prendre en conscience, puisqu’il est le symbole qui donne l’identité de la ville. Les activités historiques et traditionnelles liées au commerce et à l’artisanat se maintiennent et constituent un élément essentiel du maintien de la vie urbaine de l’endroit.

Salwa Sakkal, Chapitre 9 - Alep et ses territoires de Jean-Claude David et Thierry.

Khans: (« caravansérail » en français) étaient des lieux où jadis, les caravanes de pèlerins et de marchands s’arrêtaient pour se reposer, manger et dormir. De forme carrée avec de hauts murs et une grande cour intérieure, ces bâtiments ont servi de quartier général à de nombreuses milices lors des combats dans la vieille ville. Jules Gauthier, 2017 13 aucune enquête n’a eu lieu.

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Figure n°13: Une carte postale du photographe arménien V. Deroian de commerçants assis devant leurs magasins individuels au célèbre Souk el-Habil d’Alep (vers 1920).

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Figure n°14: célèbre Souk el-Abby11 d’Alep (Novembre, 2010).

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Abby: mot arabe, pluriel de mot Abbaya veut dire: costume traditionelle

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III. Les stratégies de reconstruction après-guerre : (les enjeux politiques, sociaux et économiques ) Même si le conflit à Alep a prend fin, cela ne signifie pas que la ville est prête à lancer un programme de reconstruction. Un nouveau plan urbain est loin d’être fait.

« Alep est à la croisée des chemins. Elle se situe aujourd’hui dans cette courte période entre la guerre et la reconstruction; ce moment où le temps est suspendu et le futur reste incertain» Jule Gauthier, 2017 Comme première étape nous pouvons étudier un cas similaire du cas d’Alep et tenter d’appuyer sur ce qu’on a comme éléments existants qui pourrait accélérer le processus de reconstruction.

La reconstruction de Beyrouth après la guerre civile peut-être l’occasion de guider le gouvernement syrien ou les associations privés dans les choix d’un nouveau plan urbain pour la ville d’Alep.

Or, un plan de réaménagement de la ville d’Alep existe déjà et publié en 2006 (avantguerre), dans le cadre du programme syro-allemand pour le développement urbain durable.

Avec ses deux exemples nous ouvrons sur les stratégies de reconstruction, avec les différents facteurs politiques, économiques et sociaux, afin de rapprocher à la problématique principale de ce rapport : Comment dans un pays à reconstruire tisser des liens entre les communautés.

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III.I. les stratégies de la reconstruction dans le centre-ville de Beyrouth: Alep et Beyrouth sont parmi les plus anciennes villes du monde elles partagent la même histoire et les mêmes modes de vie. Malheureusement, aujourd’hui elles partagent la dévastation et la destruction énorme dans ses centres villes historiques.

Durant la guerre civile du Liban des années 1975-1990, Beyrouth et ses banlieues sont particulièrement touchées. La ville de Beyrouth était devisée par une ligne de démarcation qui séparait l’Est chrétien de l’Ouest musulman. (figure 15) La guerre civile a fini en 1990, cela fait 30 ans que les canons sont apaisés, mais la reconstruction n’a pas rendu la ville en «paix».

« Beyrouth a plus été défigurée et détruite en temps de paix qu’en temps de guerre »14 À la sortir de la guerre civile, un nouveau plan directeur pour le centre-ville de Beyrouth est proposé par l’homme d’affaire libanais Rafic Al-Hariri. Sa société foncière et immobilière privée « solidere », fondé en 1994, a pris en charge le programme de reconstruction de la ville. On commence à parler d’une société foncière privée qui a dirigé le processus de la reconstruction pour son propre bénéfice.

La société reçoit pour mission de réaliser des travaux conformément à un schéma approuvé par les autorités, sur un espace de 4,7 millions de m², plus de deux fois supérieure à la surface du centre-ville d’avant-guerre et sur une durée de 25 ans15, mais celle-ci a été prolongée jusqu’à 75 ans. (Figure 16)

Les buts de son projet sont basés sur renforcé le plan social et le plan économique. À la sortie de la guerre, la stratégie de reconstruction choisie par le gouvernement est d’abord économique : asseoir le renouveau de l’ensemble du Liban sur le dynamisme des fonctions tertiaires du centre-ville de Beyrouth, à travers la reconstitution d’un hub régional tourné vers la finance, les affaires, la culture et le tourisme. La reconstruction par Solidere du centre de Beyrouth est souvent considérée comme une tentative d’effacer l’histoire de Beyrouth.

(Schmid 2006 ; Ragab 2010).

Interview du porte-parole de l’association Save Bierut Heritage par Y. Bou Melhem, Oct-2010 Atlas du Liban, Territoires et société, Beyrouth, Verdeil, E., Faour, G. et Velut, S. 2007

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Figure n°15: Ligne de démarcation - Beyrouth pendant la guerre civile (1975-1990).

Figure n°16: Le risque de mobilité résidentielle forcée à l’échelle du Grand Beyrouth

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Dans le centre-ville historique de Beyrouth, se trouve les Souks, comme dans toutes les villes orientales traditionnelles, qui représentaient le cœur du commerce. Les souks de Beyrouth, comme les souks d’Al-médina à Alep, a traversé par des grandes violences. En 1995, la société « Solidere » a lancé un concours pour la reconstruction des Souks de Beyrouth, l’exigence était de créer la modernité en conservant l’ancien atmosphère.

La reconstruction des souks a été réalisée par le célèbre architecte espagnol Rafael Moneo.

Le résultat était de remplacer les ruelles sinueuses par un complexe commercial. (Figure 17) Sa conception a changé la notion de souks traditionnelle, les représentants de solidere ont défendu cette idée des boutiques moderne dans l’objectif de les rendre attrayants pour les touristes. (Figure 18) « Bien qu’ils apprécient l’importance du patrimoine culturel et les dangers de la disneyfication, ils glissent dans cette tendance inimaginable à considérer le patrimoine culturel principalement comme une attraction touristique » Les beyrouthins ont critiqué le plan de reconstruction de Solidere, affirmant qu’il ne tenait pas compte de la diversité des identités historiques et sociales de ses habitants, ignorait les intérêts et les besoins des habitants et favorisait les intérêts techniques et économiques des investisseurs par rapport au public espace.

Cependant, Un grand centre commercial haut de gamme, conçu par l’architecte Zaha Hadid, a remplacé les anciens souks de Beyrouth. Cela a déchiré de plus la nature des espaces de vente au centre-ville.

Par ailleurs, la société solidere a réalisé en 2006 un autre projet qui a poussé à l’extrême la forme d’urbanisme de Beyrouth, projet des immeubles de grande hauteur avec la présence de cafés chics et de yachts de luxe sur la Marina de Beyrouth Les appartements ont été principalement vendus à des investisseurs du Golfe et à de riches expatriés, leurs prix exorbitants hors de la portée de la majorité des habitants, en une ville avec une pénurie désespérée de logements abordables.16 Au moment où le gouvernement libanais a constaté que le tissu urbain de Beyrouth et le Patrimoine du centre étaient en grave danger, le plan directeur avait déjà été achevé. Bien que des changements aient été apportés. La question ici: À quel moment peut-on intervenir dans le pays pour commencer la reconstruction?

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Oliver Wainwright, article: Is Beirut’s glitzy downtown redevelopment all that it seems?

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Figure n°17: Souk Ayyas, centre-ville de Beyrouth, 2018

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Figure n°18: Souk Ayyas, centre-ville de Beyrouth, début des années 60

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III.II. Le plan de German Technical Cooperation (GIZ) 2006 En 1992 la municipalité d’Alep et la DGAM17, ont sollicité l’association allemande de coopération technique GTZ18 pour soutenir la conservation urbaine. En conséquence, un plan de rehabilitation pour la vieille ville a été aprouvé en 2000.

En 2005 la municipalité d’Alep a soumis une demande de l’Alliance des villes (CDS) pour définir la stratégie de développement de la ville d’Alep 2025, ce qui coïncidé avec la coopération fructueuse entre la municipalité d’Alep et l’Agence allemande de coopération technique GIZ dans le cadre du projet de relance de l’ancienne ville afin que le projet couvre la ville d’Alep dans son ensemble. Du fait, un programme de développement appelé: «Stratégie de développement de la ville d’Alep» ou «Madinatuna» en arabe, qui comprend: 1) Stratégie de développement de la ville d’Alep.

2) Stratégie pour les zones d’habitat informel.

3) Le projet pour relancer l’ancienne ville d’Alep.

En 2009 la GTZ a invité la cabinet de planification allemand, Uberbau19 pour rejoindre l’équipe de travail chargée d’élaborer la stratégie de développement de la ville Alep, dans le cadre de programme «Madinatuna».

La planification s’est concentrée sur les mesures d’extension de la ville. . Contrairement aux approches précédentes de la planification urbaine par les urbanistes occidentaux (R. Danger, A. Gutton et Banshoya) qui ont été influencé par des idées contemporaines d’urbanisme européen sans considération du tissu urbain de la ville.

L’agence allemande a étudié les caractéristiques urbaines de la ville comme point de départ pour un développement stratégique et durable20.

Uberbau se basait sur 8 points repères sociaux, économiques et culturels pour le développement durable21 de la ville d’Alep, dont : • Atteindre une société durable et économiquement développée.

• Préserver et revitaliser le Patrimoine pour consolider l’appartenance de l’individu à environnement culturel.

• Organiser les quartiers illégaux pour qu’ils deviennent des zones résidentielles bien desservies.

• Empêcher l’émergence de nouveaux habitats informels.

DGAM: Directorate-General of Antiquities and Museums Direction générale des antiquités et des musées.

GTZ: German Technical Cooperation Agency ou l’agence de coopération internationale allemande pour le développement.

19 Uberbau: Agence basé à Berlin, Les anciens partenaires d’Uberbau ont ouvert deux nouvelles sociétés: Bureau Ali Saad et TSPA (Thomas Stellmach Planning and Architecture) 20 Le rapport complet sur: https://www.dropbox.com/s/nzlj5nhndrj9amr/100205%20Uberbau%20Aleppo%20Diverse%20Open%20City.pdf?dl=0 21 Stellmach T., Saad, A. Urbain Design in The Arabe World - Chapitre 9 - Aleppo 2025 City Development Strategy p118 17 18

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La vision de ce projet d’Alep en tant que lieu où la modernité et le Patrimoine culturels fusionnent dans une relation d’enrichissement mutuel.

Ce rapport a été bien reçu par tous les partenaires locaux et internationaux et semble fournir un exemple de la manière dont les professionnels étrangers, les professionnels et les parties prenantes locales ont travaillé avec succès.

“L’exclusivité du projet dans l’engagement des communautés locales a représenté un changement positif significatif dans l’approche de planification en Syrie, et a même présenté un modèle potentiel pour d’autres centres urbains Finalement, le projet n’a pas été mis en œuvre, probablement en raison de la résistance des propriétaires terriens. Il est rapidement devenu politiquement indésirable de participer de quelque manière que ce soit à l’aménagement du territoire d’Alep, ce qui a stoppé le processus jusqu’à ce que la crise politico-civile de 2011 éclate.”

Saad & Stellmach

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Figure n°19: concept de développement urbain pour l’expansion urbaine (2010): Expansion le long des principaux axes de circulation. Entre les deux, des zones vertes pour préserver le paysage à protéger et pour une expansion ultérieure de la zone urbaine. Développement de sous-centres aux principaux développements. Mélange de typologies de bâtiments également au niveau du district.

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Conclusion Ce rapport constitue un point de départ essentiel pour planifier stratégiquement le relèvement et la reconstruction de la ville d’Alep. Une stratégie qui englobe les préoccupations sociales, économiques et environnementales.

Toute ville a subi de majeure transformation au cours de ses années, l’enjeu à Alep aujourd’hui est de faire reconnaitre les faiblesses du passé et les éviter dans les nouveaux projets urbains, en comprenant sa situation en tant qu’une ville économique, riche de culture et du Patrimoine.

Le facteur socio-économique était présent dans la ville d’Alep et surtout pendant le conflit, Aujourd’hui il est nécessaire de corriger ce facteur pour fabriquer un tissu urbain plus homogène entre les communautés et de consolider des liens entre les parties éclatées Est/Ouest, notamment en garantissant la relation des périphéries avec le centre.

La reconstruction doit se concentrer sur les besoins des habitants, un réaménagement réaliste garantie le retour de ceux qui ont perdu leurs maisons et ont quitté Alep.

Les quartiers de l’Est vont être des composantes importantes de la reconstruction d’aprèsguerre dont devraient accueillir quelque 750 000 rapatriés s’ils sont en mesure de rentrer.

Une ville authentique qui conserve sa culture et son identité est plus attirante pour les touristes qui viennent dynamiser ces lieux. Cela ne signifie pas la concentration sur la restauration d’un centre historique en tant que destination touristique, comme le cas de Beyrouth. Une série de boutiques de haute gamme dans les Souks va déchirer la définition traditionnelle des marchés publics qui fabrique un espace public d’activités qui caractérisé par une mixité social et religieuse.

« On ne peut qu’espérer que la richesse multiculturelle, ethnique et religieuse de la ville pourra continuer à coexister de la manière pacifique qui était si unique à Alep dans le contexte plus large du Moyen-Orient. » Thomas Stellmach Finalement, Le rapport du projet « Aleppo Diverse » de l’agence allemande UBERBAU, A réussi de donner une bonne vision de la ville d’Alep avec une stratégie spatiale basée sur les caractéristiques socioculturelles et spatiales de la ville.

Même ci le projet s’est arrêté à cause de la guerre, nous devons réutlisé cette startégie de déveleppement tout en prenant en considération la situation actuelle de la ville d’Alep.

Reconstruire une ville meurtrie par une guerre civile, c’est aussi réunifier un peuple déchiré.

L’architecture à elle seule ne peut pas soigner une société malade. Par contre, l’architecture doit former des sociétés cohabitées entre eux, pour renforcer les liens sociales tout d’abord, avec des bâtiments qui peuvent accueillir toutes sortes de personnes, races, religions, âges, capacité financière, etc.

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Annexe: AVANT ET APRES GUERRE:

La mosquée des Omeyyades

la cathédrale maronite de Saint-Élie

Les Souks - Ancienne ville 42

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Bibliographie • Alep et ses territoires, Fabrique et politique d’une ville (1868-2011), Jean-Claude David et Thierry Boissière • Urban Design in the Arab World, Reconceptualizing Boundaries, , Robert Saliba, 2015 • Livre Atlas du Liban, Eric Verdeil, Ghaleb Faour, Sébastien Velut, 2007 .

• The Battle for Home, Marwa Al-Sabouni, 2017.

• La Ville Arabe, Alep, À L’époque OTTOMANE, André Raymond, 1998

Site Internet:

• • • • • • • • • • • •

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alep https://journals.openedition.org/emam/1544#ftn13 https://www.thealeppoproject.com/ https://www.thealeppoproject.com/papers/is-marota-city-the-type-of-reconstruction-syrians-need/ https://www.thealeppoproject.com/papers/housing-returnees-eastern-aleppo/ https://www.thealeppoproject.com/papers/aleppos-al-madina-souq-post-conflict-reconstruction-social-functions/ http://madinatuna.com/downloads/activities/1/ForumReport-ar.pdf http://madinatuna.com/informals http://unhabitat.org.ir/wp-content/uploads/2019/04/Aleppo-RCP.pdf https://www.metropolitiques.eu/La-reconstruction-de-Beyrouth-vers.html https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2011-3-page-437.htm#no623 https://www.tspa.eu/portfolio/3acv/

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Figure 1: https://fr.freepik.com/vecteurs-premium/carte-du-monde-pays-selectionnes-dans-modele-noir_5579239.htm Figure 2: https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5e/Carte_HALEP_1811-18_-_Jdeideh_Alep.jpg Figure 3: Collection Norbert Schiller, photo. Thevenet, Halep. Image numérisée à partir d’une carte postale originale de 9 cm X 14 cm http://www.photorientalist.org/wp-content/uploads/2015/08/ALP00112.jpg Figure 4: https://www.facebook.com/photo?fbid=1363454427126050&set=a.1244838028987691: Figure 5: Carte intitulée « Zonage » in Gutton André 1954, Programme et rapport justificatif de l’aménagenent d’Alep, Paris, p24. https://books.openedition.org/ifpo/6708?lang=fr Figure 6: L’oeuvre de l’architecte Gyoji Banshoya au Maghreb et au Moyen-d’orient- Page 9 https://arenatsukuba.files.wordpress.com/2012/04/arena-wp4_k-matsubara.pdf Figure 7: Carte Salwa Sakkal sur fond Google Earth. https://books.openedition.org/ifpo/docannexe/image/6672/img-6.jpg Figure 8: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Alep#/media/Fichier:Aleppo_offensive_(July_2012).svg Figure 9: Cartographie : A. Hajjar & Fl. Troin , CITERES 2018. http://journals.openedition.org/emam/docannexe/image/1544/img-2.png Figure 10: Rapport en arabe les zones d’habitat informel, p17, credits: Agence allemande de coopération technique (GIZ), légende en français ajouté par moi http://madinatuna.com/downloads/IS-Book_ar.pdf Figure 11: Rapport en arabe, Les zones d’habitat informel, p21 et p24 credits: Agence allemande de coopération technique (GIZ) http://madinatuna.com/downloads/IS-Book_ar.pdf Figure 12: https://syria.liveuamap.com/en/2016/21-december-un-map-using-satellite-imagery-to-show-the-damage Firgure 13: photographe arménien V. Deroian https://mideastimage.com/result.php?hiddenImageAttributes=0,12,0&search=1 Firgure 14: https://www.flickr.com/photos/jinxsi/7988158920/in/photostream/ Figure 15: Fond plan beyrouth Google, edité par moi.

Figure 16: https://www.metropolitiques.eu/La-reconstruction-de-Beyrouth-vers.html Figure 17: Credit: Bahaa Ghoussainy https://www.archdaily.com/894168/rafael-moneos-beirut-souks-explored-in-photographs-by-bahaa-ghous sainy/5af322e0f197ccda1a00008a-rafael-moneos-beirut-souks-explored-in-photographs-by-bahaa-ghous sainy-photo Figure 18: Beirut Heritage - Page Facebook https://www.facebook.com/BeirutHeritage/posts/2032736210363438/ Figure 19: https://www.tspa.eu/portfolio/3acv/ Annexe: https://www.boredpanda.com/before-after-war-photos-aleppo-syria/?utm_source=pinterest&utm_medi um=social&utm_campaign=organic

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How could an urban plan establish post-war co-habitation in Aleppo?

Socio-economic issues.

Aleppo, the second largest city in Syria, is one of the oldest inhabited cities in the world.

Since its presence it has been a battlefield, for empires, for kingdoms and until that day. Its particularity was its location on a strategic trade route halfway between the Mediterranean and Mesopotamia1, and at the end of the Silk Road linked East to West.

Aleppo has been destroyed several times in history and luckily it has been rebuilt as many times as necessary. The Byzantine emperor Nicephorus Phocas burned Aleppo and the Souks in 962 but they subsequently redeveloped, flourished and expanded. Tamerlane destroyed the city in 1400, but the Mamluks rebuilt it almost immediately. A violent earthquake in 1822 destroyed two thirds of the housing, but once again Aleppo was rebuilt.

We will be interested in understanding the transformations of town planning during the major periods, and we will analyze the different social and economic strategies. The aim of this analysis will try to answer the following problem: “How could an urban plan establish post-war cohobation” especially since Aleppo was once again the victim of an atrocious war in 2011?

Key words: Aleppo, socio-economic segregation, war / post-war, urban development, reconstruction.

‫كيف يمكن لخطة حضرية أن تحقق التعايش بعد الحرب في حلب؟‬ ‫العوامل االجتماعية واالقتصادية‬. ‫ منذ وجودها كانت ساحة معركة لإلمبراطوريات والممالك‬.‫ هي واحدة من أقدم المدن المأهولة في العالم‬، ‫ ثاني أكبر مدينة في سوريا‬، ‫حلب‬ ‫ كانت خصوصيتها موقعها على طريق تجاري استراتيجي في منتصف الطريق بين البحر األبيض المتوسط​​وبالد الرافدين‬.‫وحتى ذلك اليوم‬ ‫ وفي نهاية طريق الحرير الذي يربط الشرق بالغرب‬، 1. ‫ أحرق اإلمبراطور البيزنطي نيكفوروس‬.‫لقد تم تدمير حلب عدة مرات في التاريخ ولحسن الحظ أعيد بناؤها عدة مرات حسب الضرورة‬ ‫ لكن المماليك أعادوا‬، 1400 ‫ دمر تامرلين المدينة في عام‬.‫ لكنهم أعادوا تطويرها وازدهارها وتوسيعها‬، 962 ‫فوكاس حلب واألسواق عام‬ ‫ ولكن مرة أخرى أعيد بناء حلب‬، ‫ ثلثي المساكن‬1822 ‫ دمر زلزال عنيف عام‬.‫بناءها على الفور تقريبًا‬. ‫ الهدف من‬.‫ وسنقوم بتحليل االستراتيجيات االجتماعية واالقتصادية المختلفة‬، ‫سنهتم بفهم التحوالت في تخطيط المدن خالل الفترات الرئيسية‬ ً ‫تعايشا بعد الحرب” خاصة وأن حلب كانت مرة‬ ‫ “كيف يمكن لخطة حضرية أن تنشئ‬:‫هذا التحليل هو محاولة اإلجابة على المشكلة التالية‬ ‫؟‬2011 ‫أخرى ضحية حرب فظيعة عام‬ ‫ إعادة اإلعمار‬، ‫ التنمية الحضرية‬، ‫ ما بعد الحرب‬/ ‫ الحرب‬، ‫ التفرقة االجتماعية االقتصادية‬، ‫ حلب‬:‫الكلمات المفتاحية‬.

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