De l'humain au transhumain ...

De l’humain au transhumain…

Ahmed JEBRANE Ce qui nous rend humain...

Les humains sont peut-être l'espèce la plus étrange à avoir jamais vécu. Nous avons des cerveaux incroyablement gros qui nous permettent de construire des gadgets compliqués, de comprendre des concepts abstraits et de communiquer en utilisant le langage. Nous sommes également presque glabres avec des mâchoires faibles et avons du mal à accoucher. Comment une créature aussi bizarre a-t-elle évolué ?

Les premiers primates, le groupe qui comprend les singes et les humains, ont évolué peu après la disparition des dinosaures. Beaucoup ont rapidement commencé à vivre en groupe. Cela signifiait que chaque animal devait naviguer dans un réseau complexe d'amitiés, de hiérarchies et de rivalités.

Ainsi, la vie en groupe peut avoir entraîné une augmentation constante de la matière grise. Outre nos capacités intellectuelles évidentes qui nous distinguent en tant qu'espèce, les humains ont plusieurs traits physiques, sociaux, biologiques et émotionnels uniques. Bien que nous ne puissions pas savoir précisément ce qui se passe dans l'esprit des autres animaux, les scientifiques peuvent faire des inférences grâce à des études du comportement animal qui éclairent notre compréhension.

Les humains, les chimpanzés et les gorilles descendent tous d'un singe éteint inconnu. Chez cet ancêtre, un gène appelé RNF213 a commencé à évoluer rapidement. Cela peut avoir stimulé le flux sanguin vers le cerveau en élargissant l'artère carotide. Chez l'homme, les mutations RNF213 provoquent la maladie de Moyamoya, dans laquelle l'artère est trop étroite.

Nos ancêtres se sont séparés de leurs parents ressemblant à des chimpanzés il y a plus de 7 millions d'années. Au début, ils se seraient ressemblés. Mais au sein de leurs cellules, le changement était en marche.

Après la scission, les gènes ASPM et ARHGAP11B ont commencé à changer, tout comme une région appelée HAR1. Ce que cela a fait n'est pas clair, mais HAR1 et ARHGAP11B sont impliqués dans la croissance du cortex cérébral.La caractéristique humaine la plus extraordinaire est le cerveau. La taille relative, l'échelle et la capacité du cerveau humain sont supérieures à celles de toute autre espèce. La taille du cerveau humain par rapport au poids total de l'humain moyen est de 1 à 50. La plupart des autres mammifères ont un rapport de seulement 1 à 180.

Le cerveau humain fait trois fois la taille d'un cerveau de gorille.

Bien qu'il ait la même taille qu'un cerveau de chimpanzé à la naissance, le cerveau humain se développe davantage pendant la durée de vie d'un humain pour devenir trois fois la taille du cerveau de chimpanzé. En particulier, le cortex préfrontal se développe pour englober 33 pour cent du cerveau humain contre 17 pour cent du cerveau de chimpanzé. Le cerveau humain adulte compte environ

86 milliards de neurones, dont le cortex cérébral en comprend 16 milliards. En comparaison, le cortex cérébral du chimpanzé compte 6,2 milliards de neurones.

Il est théorisé que l'enfance est beaucoup plus longue pour les humains, la progéniture restant avec leurs parents pendant une période plus longue, car il faut plus de temps pour que le cerveau humain plus grand et plus complexe se développe pleinement. Des études suggèrent que le cerveau n'est pas complètement développé avant l'âge de 25 à 30 ans.

Le cerveau humain et l'activité de ses innombrables neurones et possibilités synaptiques contribuent à l'esprit humain. L'esprit humain est différent du cerveau : le cerveau est la partie tangible et visible du corps physique, tandis que l'esprit se compose du domaine intangible des pensées, des sentiments, des croyances et de la conscience.

Pour autant que nous le sachions, les humains ont le pouvoir unique de prévoyance : la capacité d'imaginer le futur dans de nombreuses itérations possibles, puis de créer réellement le futur que nous imaginons. La prévoyance permet également aux humains des capacités génératives et créatives différentes de celles de toute autre espèce.

L'une des choses que la prévoyance donne également aux humains est la conscience de la mortalité. Le ministre unitarien universaliste Forrest Church (1948-2009) a expliqué sa compréhension de la religion comme « notre réponse humaine à la double réalité d'être en vie et de devoir mourir.

Savoir que nous allons mourir impose non seulement une limite reconnue à nos vies, mais aussi donne une intensité et un caractère poignant au temps qui nous est donné pour vivre et aimer."

Quelles que soient leurs croyances religieuses et leurs pensées sur ce qui se passe après la mort, la vérité est que, contrairement à d'autres espèces qui vivent parfaitement inconscientes de leur disparition imminente, la plupart des humains sont conscients du fait qu'ils mourront un jour. Bien que certaines espèces réagissent à la mort de l'un des leurs, il est peu probable qu'elles pensent réellement à la mort, celle des autres ou la leur.

La connaissance de la mortalité incite également les humains à de grandes réalisations, à tirer le meilleur parti de la vie qu'ils ont. Certains psychologues sociaux soutiennent que sans la connaissance de la mort, la naissance de la civilisation et les réalisations qu'elle a engendrées n'auraient peut-être jamais eu lieu.

Après la séparation de la lignée humaine de la lignée chimpanzé, deux gènes ont muté. SLC2A1 et SLC2A4 fabriquent tous deux des protéines qui transportent le glucose dans et hors des cellules. Les modifications ont peut-être

emporté le glucose des muscles et dans le cerveau des premiers hominidés. Le glucose aurait alors boosté les cerveaux, leur permettant de grossir.

L'un des traits les plus importants qui rendent les humains uniques a précédé et peut-être conduit au développement d'autres caractéristiques notables : la bipédie, c'est-à-dire n'utiliser que deux jambes pour marcher. Ce trait est apparu chez l'homme il y a des millions d'années, au début du développement évolutif humain et a donné aux humains l'avantage de pouvoir tenir, porter, ramasser, lancer, toucher et voir d'un point de vue plus élevé, avec la vision comme sens dominant. Au fur et à mesure que les jambes humaines ont évolué pour devenir plus longues il y a environ 1,6 million d'années et que les humains sont devenus plus droits, ils ont également pu parcourir de grandes distances, dépensant relativement peu d'énergie dans le processus.

Nos mains sont exceptionnellement habiles, ce qui nous permet de fabriquer de beaux outils de pierre et d'écrire des mots. Cela pourrait être dû en partie à un peu d'ADN appelé HACNS1 , qui a évolué rapidement depuis que nos ancêtres se sont séparés des ancêtres des chimpanzés. Nous ne savons pas ce que fait HACNS1 , mais il est actif dans nos bras et nos mains au fur et à mesure qu'ils se développent.

Bien que d'autres primates aient également des pouces opposables, ce qui signifie qu'ils peuvent être déplacés pour toucher les autres doigts, conférant la capacité de saisir, le pouce humain diffère de celui des autres primates en termes d'emplacement et de taille exacts. Selon le Center for Academic Research & Training in Anthropogeny, les humains ont « un pouce relativement plus long et placé plus distalement » et « des muscles du pouce plus gros ». La main humaine a également évolué pour être plus petite et les doigts plus droits. Cela nous a donné une meilleure motricité fine et la capacité de s'engager dans des travaux de précision détaillés tels que l'écriture avec un crayon.

Les épaules humaines ont évolué de telle manière que, selon David Green, anthropologue à l'Université George Washington, "l'ensemble de l'articulation s'incline horizontalement à partir du cou, comme un cintre". Cela contraste avec l'épaule du singe, qui est pointée plus verticalement. L'épaule du singe est mieux adaptée pour se suspendre aux arbres, tandis que l'épaule humaine est meilleure pour le lancer et la chasse, donnant aux humains des compétences de survie inestimables. L'articulation de l'épaule humaine a une large amplitude de mouvement et est très mobile, offrant un potentiel de grand effet de levier et de précision lors du lancer.

Par rapport aux autres singes, les humains ne peuvent pas mordre très fort car nous avons des muscles de la mâchoire fragiles. Cela semble être en grande partie dû à une mutation du gène MYH16 , qui contrôle la production musculaire. Cela s'est produit il y a entre 5,3 et 2,4 millions d'années. Les

mâchoires plus petites auraient pu libérer de l'espace pour que notre cerveau se développe.

Nos plus anciens ancêtres ressemblant à des singes mangeaient principalement des fruits, mais des espèces plus tardives comme Australopithecus se sont ramifiées. En plus de manger une plus grande variété de plantes, telles que des herbes, ils semblent avoir mangé beaucoup plus de viande. Plus de viande signifiait plus de calories et moins de temps passé à mâcher.

Les humains sont des singes presque glabres. Personne ne sait pourquoi, mais cela s'est produit il y a 3 à 4 millions d'années. Exposée au soleil, notre peau s'assombrit. Dès lors, tous nos ancêtres étaient noirs, jusqu'à ce que certains humains modernes quittent les tropiques. Bien qu'il existe d'autres mammifères glabres, la baleine, l'éléphant et le rhinocéros, pour n'en nommer que quelques-uns, les humains sont les seuls primates à avoir la peau principalement nue. Les humains ont évolué de cette façon à cause des changements climatiques il y a 200 000 ans qui ont exigé qu'ils parcourent de longues distances pour se nourrir et se nourrir. Les humains ont également une abondance de glandes sudoripares. Pour rendre ces glandes plus efficaces, les corps humains devaient perdre leurs poils pour mieux dissiper la chaleur. Cela leur a permis d'obtenir la nourriture dont ils avaient besoin pour nourrir leur corps et leur cerveau, tout en les maintenant à la bonne température et en leur permettant de grandir.

Un gène appelé SRGAP2 a été dupliqué trois fois. De ce fait, nos ancêtres en possédaient plusieurs exemplaires, dont certains pouvaient évoluer librement. L'une des copies mutées s'est avérée meilleure que l'originale. Cela semble avoir poussé nos cellules cérébrales à extruder plus d'épines, leur permettant de former plus de connexions.

Les humains modernes appartiennent à un groupe ou « genre » d'animaux connu sous le nom d' Homo . Le plus ancien fossile d' Homo connu , trouvé en Éthiopie, a 2,8 millions d'années. La première espèce était probablement Homo habilis , bien que cela ait été contesté. Par rapport à leurs ancêtres, ces nouveaux hominidés avaient un cerveau beaucoup plus gros.

Pour les humains, l'accouchement est difficile et dangereux.

Contrairement aux autres primates, les mères ont presque toujours besoin d'aide. C'est parce que marcher sur deux jambes signifie un canal pelvien étroit pour le bébé à traverser, tandis que nos têtes ont grandi. Pour compenser les naissances plus difficiles, les bébés humains naissent petits et plus impuissants.

Personne ne sait quand nos ancêtres ont appris à contrôler le feu.

La plus ancienne preuve directe provient de la grotte Wonderwerk en Afrique du Sud, qui contient des cendres et des os brûlés datant d'il y a 1 million d'années.

Mais il existe des preuves que les hominidés traitaient les aliments encore plus tôt, et cela aurait pu inclure la cuisson au feu.

Tous les grands singes ont des sacs aériens sur leurs voies vocales, ce qui leur permet d'émettre des beuglements puissants. Mais les humains ne le font pas, car les sacs aériens rendent impossible la production de différents sons de voyelles. Nos ancêtres les ont apparemment perdus avant que nous ne divergeons de nos cousins néandertaliens, suggérant que les Néandertaliens pouvaient également parler.

Le Dr Philip Lieberman de l'Université Brown a expliqué sur "The Human Edge" de NPR qu'après que les humains aient divergé d'un ancêtre des premiers singes il y a plus de 100 000 ans, la forme de la bouche et du conduit vocal a changé, avec la langue et le larynx, ou la boîte vocale. , se déplaçant plus loin dans le tractus.

La langue est devenue plus flexible et indépendante et a pu être contrôlée plus précisément. La langue est attachée à l'os hyoïde, qui n'est attaché à aucun autre os du corps. Pendant ce temps, le cou humain s'est allongé pour accueillir la langue et le larynx, et la bouche humaine est devenue plus petite. Le larynx est plus bas dans la gorge des humains que chez les chimpanzés, ce qui, avec la flexibilité accrue de la bouche, de la langue et des lèvres, est ce qui permet aux humains de parler ainsi que de changer de tonalité et de chanter. La capacité de parler et de développer le langage était un énorme avantage pour les humains. L'inconvénient de ce développement évolutif est que cette flexibilité s'accompagne d'un risque accru que les aliments descendent dans la mauvaise voie et provoquent un étouffement.

Quelques personnes ont des mutations dans un gène appelé FOXP2 . En conséquence, ils ont du mal à saisir la grammaire et à prononcer des mots. Cela suggère que FOXP2 est crucial pour l'apprentissage et l'utilisation du langage. Le FOXP2 moderne a évolué dans l'ancêtre commun des humains et des Néandertaliens : Neanderthal FOXP2 ressemble au nôtre.

Définir ce qui rend les humains humains peut être délicat à mesure que l'on en apprend davantage sur le comportement d'autres animaux et que des fossiles révisent la chronologie de l'évolution, mais les scientifiques ont découvert certains marqueurs biochimiques spécifiques aux humains.

Un facteur qui peut expliquer l'acquisition du langage humain et le développement culturel rapide est une mutation génétique que seuls les humains ont sur le gène FOXP2 , un gène que nous partageons avec les Néandertaliens et les chimpanzés, qui est essentiel au développement d'une parole et d'un

langage normaux.

Une étude menée par le Dr Ajit Varki de l'Université de Californie à San Diego, a trouvé une autre mutation unique aux humains dans le revêtement polysaccharidique de la surface cellulaire humaine. Le Dr Varki a découvert que l'ajout d'une seule molécule d'oxygène dans le polysaccharide qui recouvre la surface cellulaire différencie les humains de tous les autres animaux.

Votre salive contient une enzyme appelée amylase, fabriquée par le gène AMY1, qui digère l'amidon. Les humains modernes dont les ancêtres étaient des agriculteurs ont plus de copies d' AMY1 que les personnes dont les ancêtres sont restés chasseurs-cueilleurs. Ce coup de pouce digestif a peut-être aidé à démarrer l'agriculture, des villages sédentaires et des sociétés modernes.

Dans son livre " L'expression des émotions chez l'homme et les animaux ", Charles Darwin a déclaré que " rougir est la plus particulière et la plus humaine de toutes les expressions ". Cela fait partie de la "réponse de combat ou de fuite" du système nerveux sympathique qui provoque la dilatation involontaire des capillaires des joues humaines en réponse à une sensation de gêne. Aucun autre mammifère n'a ce trait, et les psychologues pensent qu'il a également des avantages sociaux. Étant donné qu'il est involontaire, le rougissement est considéré comme une expression authentique de l'émotion.

Les vraies raisons pour lesquelles nous marchons sur deux jambes et non sur quatre…

Exactement pourquoi et quand nos ancêtres se sont tenus debout et ont commencé à se déplacer sur deux pieds sont toujours entourés de mystère. La communauté scientifique n'est pas d'accord sur ce qui a conduit les premiers humains à abandonner une vie à quatre pattes - même si c'est clairement l'un des traits caractéristiques de notre espèce. Cependant, la recherche de pointe fournit maintenant de nouveaux indices sur ce qui a pu conduire à ce changement.

Comprendre comment nous sommes devenus les créatures bipèdes que nous sommes aujourd'hui promet de répondre à bon nombre des questions fondamentales que nous nous posons sur l'évolution de notre espèce.

Il est largement reconnu que se tenir debout en permanence a ouvert de nouvelles opportunités pour nos ancêtres de toucher, d'explorer, de ramasser, de lancer et d'apprendre.

Marcher debout a libéré les mains pour transporter et manipuler des outils . Cela permet la marche sur de plus longues distances et, éventuellement, la course d'endurance. En fin de compte, cela a peut-être été une étape clé qui a permis au cerveau de nos ancêtres de grandir.

On pense que nos premiers prédécesseurs "humains" ont divergé de l'ancêtre commun que nous partageons avec les chimpanzés il y a entre 13 et 6 millions d'années. La plupart des scientifiques s'accordent à dire que ces créatures vivaient haut dans les arbres qui auraient couvert une grande partie de l'Afrique à l'époque. Il suffit de regarder les nouveau-nés humains pour voir quelques vestiges de ce passé arboricole. Placez un doigt sous les orteils d'un bébé et il enroulera instinctivement ses petits doigts autour de lui pour se saisir.

Dans les arbres, les primates en bas âge s'accrochent à leur mère et aux branches dès la naissance. S'ils ne le font pas, ils tomberont et périront.

Nos ancêtres ont subi plusieurs modifications anatomiques fondamentales pour passer de quatre pattes à deux. Le bassin est passé d'être grand et plat d'avant en arrière à être beaucoup plus court et plus en forme de bol, donnant un meilleur effet de levier pour les muscles qui déplacent la hanche lors de la marche debout.

L'angle de l'os de la cuisse a changé pour pointer vers l'intérieur, amenant nos pieds plus directement sous le centre de notre corps. Nos épines se sont également incurvées, formant une forme de S distincte et aidant à amener notre poids corporel sur les hanches et à amortir le cerveau pendant la marche. Finalement, nos membres inférieurs se sont également allongés, nous permettant de faire des pas plus grands et plus efficaces.

Nos pieds aussi ont changé. Les singes ont de longs gros orteils opposables pour saisir les branches. Les orteils humains sont plus courts et ils s'alignent les uns avec les autres pour créer un levier à pousser à la fin d'une marche. Comment et pourquoi ces changements se sont-ils produits ?

La théorie dominante de longue date suggère que le changement climatique a été un facteur clé du processus. Il y a plusieurs millions d'années, l'Afrique a commencé à perdre une partie de ses forêts au fur et à mesure que de vastes prairies se sont développées, de sorte que nos ancêtres ont progressivement quitté leurs forêts ancestrales et se sont déplacés vers les savanes. La bipédie avait plus de sens dans un environnement où les arbres étaient rares. Debout vous permet de voir au-dessus de l'herbe haute pour rechercher des prédateurs et des proies. Les humains ancestraux qui étaient les plus aptes à se tenir debout auraient eu plus de chances de survivre et de transmettre leurs gènes, il est donc facile d'imaginer comment la sélection naturelle aurait pu entraîner un passage progressif d'une simple position debout brève à un déplacement permanent dans une posture droite.

Et puis il y a un autre problème insignifiant. Pourquoi tant d'autres créatures adaptées à la savane se déplacent-elles à quatre pattes ? Il y a même d'autres primates qui passent beaucoup de temps dans les prairies ouvertes, comme les babouins, mais ils se déplacent toujours sur quatre pattes. D'autres chercheurs pensent que se tenir debout aidait nos ancêtres à rester au frais sous le chaud soleil africain. En prime, cette idée pourrait aussi aider à expliquer pourquoi nos ancêtres ont perdu leurs cheveux pour devenir des singes nus. Se tenir debout signifie que seul le haut du corps doit être protégé par les cheveux de l'éblouissement du soleil, tandis que la perte d'autres poils permet à la peau de se refroidir plus efficacement dans n'importe quelle brise.

Les arguments font rage pour savoir exactement à quel moment de l'évolution humaine ces divers traits et capacités ont émergé, et s'ils se sont produits suffisamment tôt pour pousser nos ancêtres sur deux jambes. le vrai mystère n'est pas pourquoi nous marchons sur deux jambes, mais pourquoi nous sommes restés avec ce style de marche…

Charles DARWIN a suggéré que nos ancêtres se sont d'abord tenus debout pour libérer leurs mains pour la fabrication d'outils. Nous savons maintenant que cela ne peut pas être vrai puisque les outils les plus anciens encore découverts n'ont que 2,6 millions d'années, alors que l'anatomie des fossiles d'hominidés révèle que la bipédie est apparue il y a au moins 4,2 millions et peut-être même 6 millions d'années.

Depuis que Platon a décrit les humains comme des « bipèdes sans

plumes », nous avons reconnu que marcher debout sur deux jambes était une caractéristique déterminante de l'humanité. Les archives fossiles montrent que la bipédie est très ancienne, antérieure à la fabrication d'outils et à l'évolution des grands cerveaux qui étaient autrefois considérés comme les adaptations biologiques les plus fondamentales de l'humanité. Pourtant, précisément quand la bipédie a évolué et quel rôle il a joué dans la façon dont nos ancêtres se déplaçaient reste troublant insaisissable.

De nouveaux indices sur le moment de la bipédie, cependant, sont glanés à partir d'une source surprenante : la structure osseuse de l'oreille interne. Si la recherche est juste, nos idées sur la façon dont la bipédie s'est développée - et même l'identité de nos ancêtres aura besoin d'une refonte radicale.

Dans les années 1930 et 1940, d'autres découvertes de fossiles de singes bipèdes antérieurs aux Néandertaliens a aidé à convaincre les anthropologues que la marche debout a précédé les gros cerveaux dans l'évolution des humains. Cela a été démontré de manière très impressionnante en 1974 avec la découverte de Lucy , un squelette d'australopithèque presque complet. Bien que Lucy soit petite, elle avait l'anatomie d'un bipède, avec un bassin large et des os de la cuisse inclinés vers les genoux , ce qui aligne les pieds avec le centre de gravité du corps et crée une stabilité pendant la marche.

Le Coran affirme notre humanité et décrit quatre aspects de l'humain. Notre création physique, notre esprit, notre disposition naturelle et notre lumière,qui ont tous une origine immédiate de Dieu et se combinent pour faire de l’humain une création distinctive et spéciale.

Cela indique que l'être humain a commencé son voyage en tant que créature physique avec l'acte créateur direct et non mitigé de Dieu. Sans cette distinction, il y a beaucoup de choses que l'humain partage avec les autres créatures. Par exemple, « Dieu a créé chaque bête à partir de l'eau. Parmi eux, il y a ceux qui rampent sur le ventre, ceux qui marchent sur deux jambes, et d'autres qui marchent à quatre pattes ». Comme les oiseaux, l'humain marche sur deux jambes, bien que son torse droit et sa démarche droite le rendent toujours unique. Alors que les oiseaux marchent debout, leurs torses sont soit parallèles au sol, soit orientés vers le bas à des angles variables. La distinction physique la plus notable de l'humain est sa capacité à se tenir debout en permanence.

La droiture de l'homme fait également de l'être humain un réceptacle approprié pour l'esprit, une création spéciale et unique de Dieu, qui anime non seulement le corps physique de l'homme mais aussi ses sens et son intellect. Sa stature physique et son esprit sont deux éléments essentiels qui

définissent son humanité. Commentant la phrase coranique suivante, "Et quand il l'eut redressé et insuffla en lui de son esprit" .

Darwin et Al Jajhiz En 1859, un Britannique appelé Charles Darwin a publié un livre sur

l'origine des espèces. Ce livre était basé sur ses études de créatures qu'il avait rencontrées lors de ses voyages dans de nombreux pays d'outre-mer. Il a avancé la théorie selon laquelle toutes les créatures vivantes qui existent aujourd'hui, y compris les êtres humains, ont évolué sur une période de peut-être des millions d'années, des formes de vie les plus primitives à ce qu'elles sont aujourd'hui par un processus de sélection naturelle.

Darwin était diplômé en sciences naturelles de l'Université de Cambridge et géologue. Il était aussi chrétien. Darwin n'avait pas l'intention de remettre en cause les croyances religieuses avec son livre, mais de nombreux croyants y ont répondu avec fureur. Ces raisons comprenaient : ● La théorie de l'évolution semblait aller à l'encontre des enseignements religieux selon lesquels Dieu avait créé la Terre et créé tous les êtres vivants, tels qu'ils les connaissaient. ● Les chrétiens croyaient que Dieu avait créé les humains « à son image », que les humains étaient supérieurs à toutes les autres créatures et avaient une âme immortelle. ● La théorie de l'évolution a contesté l'idée que Dieu est le concepteur de l'univers et que la beauté, l'ordre et la complexité de l'univers en sont la preuve (l'argument de conception). ● L'idée que les êtres vivants s'adaptent à leur environnement était opposée à leur croyance que Dieu avait créé l'environnement parfait pour eux. ● La Bible dit que les humains ont été créés le sixième jour de la création, et non sur une période de millions d'années.

Ces théories scientifiques ont été avancées pour la première fois au 19ème siècle, lorsque le christianisme avait une influence importante sur la vie des gens et leur façon de penser. Beaucoup de gens les considéraient comme une attaque directe contre leur foi. Charles Darwin a été critiqué par des gens qui ne pouvaient pas accepter ce qu'ils considéraient comme ses idées « antireligieuses. Certains musulmans ont du mal avec l'idée que l'espèce humaine soit soumise aux mêmes lois de sélection naturelle comme toutes les autres espèces, puisque le Coran enseigne que les humains ont un rôle spécial de supervision dans la création.D'autres musulmans considèrent l'évolution comme simplement celui d'Allah façon de créer la vie, et croient qu'Allah a créé l'environnement qui conduit l'évolution et supervise les processus naturels par lesquels les espèces évoluent.

Dans son livre de 1859, De l'origine des espèces, Darwin définit l'évolution comme une "descente avec modification", démontrant comment différentes espèces émergent d'un ancêtre commun. Mais il semble que la théorie de l'évolution elle-même ait aussi un ancêtre dans le monde islamique.

Environ 1000 ans avant que Charles Darwin n'écrive un livre sur la façon dont les

animaux changent par un processus qu'il appelait "sélection naturelle", un philosophe musulman vivant en Irak, qui s'appelait Al-Jahiz l'avait déjà précédé.

De son vrai nom Abu Usman Amr Bahr Bahr Alkanani al-Basri, l'histoire se souvient de lui par son surnom, Al-Jahiz, qui signifie quelqu'un dont les yeux semblent sortir de leur orbite. Il est né en 776 après J.-C. dans la ville de Bassorah, au sud de l'Irak, à l'époque où le mouvement Mutazilah, une école de pensée théologique qui prônait l'exercice de la raison humaine, gagnait du terrain dans la région. C'était le sommet de la domination abbasside.

Des travaux de savants ont été traduits du grec à l'arabe et de puissants débats sur la religion, la science et la philosophie ont eu lieu à Bassorah, façonnant l'esprit d'Al-Jahiz et l'aidant à formuler ses idées.Le papier a été introduit en Irak par des commerçants chinois, ce qui a stimulé la diffusion des idées et le jeune Al-Jahiz a commencé à écrire sur une variété de sujets. Ses intérêts couvraient de nombreux domaines académiques, y compris la science, la géographie, la philosophie, la grammaire arabe et la littérature.

On pense qu'il a produit 200 livres au cours de sa vie, mais seulement un tiers d'entre eux ont survécu jusqu'à notre époque. Son œuvre la plus célèbre, le livre des animaux, est conçue comme une encyclopédie présentant 350 animaux, dans laquelle Al-Jahiz présente des idées qui ont une ressemblance frappante avec la théorie de Darwin sur l'évolution. Ce livre en plusieurs volumes ne décrit pas seulement plus de 350 variétés d'animaux, mais se compose également de poésie préislamique, d'observations personnelles, d'humour, de narration et d'influences des textes zoologiques d'Aristote. Bien que le Livre des Animaux se compose d'un large éventail de sujets, la grande quantité d'informations scientifiques fournies est d'une grande valeur. Al-Jahiz introduit le concept d'évolution biologique dans ce livre. Après avoir observé des animaux et des insectes, al-Jahiz est arrivé à la conclusion qu'il doit y avoir des mécanismes qui ont une influence sur l'évolution des animaux, et ce 1000 ans avant Darwin. Al-Jahiz écrit sur trois mécanismes principaux ; la lutte pour l'existence, la transformation des espèces les unes dans les autres et les facteurs environnementaux.

Il était clair pour lui qu'il y a toujours une espèce plus forte que l'autre, et que pour survivre, les espèces devaient développer de nouvelles caractéristiques. Ces nouvelles caractéristiques ont aidé les espèces à s'adapter aux conditions environnementales et ont créé de nouvelles espèces.

Bien que les mécanismes soient scientifiques, Al-Jahiz y a ajouté un aspect spirituel. Le lecteur devait apprécier la complexité et les merveilles de la création de Dieu. Le rat sort pour ramasser sa nourriture, il les cherche et les saisit. Il mange d'autres animaux inférieurs, comme les petits animaux et les petits oiseaux… Il cache ses bébés dans des tunnels souterrains déguisés pour les

protéger et se protéger contre l'attaque des serpents et des oiseaux. Les serpents aiment beaucoup manger des rats. Quant aux serpents, ils se défendent du danger des castors et des hyènes ; qui sont plus puissants qu'eux.

L'hyène peut effrayer le renard, et celui-ci effraie tous les animaux qui lui sont inférieurs. C'est la loi selon laquelle certaines existences sont la nourriture d'autres… Tous les petits animaux en mangent de plus petits ; et tous les gros animaux ne peuvent pas en manger de plus gros. Les hommes entre eux sont comme des animaux…

Le rôle du territoire géographique est relativement important selon al-Djâḥiz. Les facteurs climatiques et écologiques jouent un rôle déterminant dans les caractéristiques physiques des êtres vivants. Il affirme que les êtres vivants, qu’ils soient animaux ou êtres humains, peuvent changer de caractères anatomiques et/ou physiologiques, modifier leurs comportements ; ainsi ils s'adapteront au territoire, ou à la région géographique donnée.

Les animaux s'engagent dans une lutte pour l'existence et pour les ressources, pour éviter d'être mangés et pour se reproduire, écrit Al-Jahiz, "les facteurs environnementaux influencent les organismes à développer de nouvelles caractéristiques pour assurer leur survie, les transformant ainsi en de nouvelles espèces". Il ajoute : "Les animaux qui survivent pour se reproduire peuvent transmettre leurs caractéristiques à leur progéniture."

Il était clair pour Al-Jahiz que le monde vivant était en lutte constante pour sa survie et qu'une espèce était toujours plus forte qu'une autre.

Pour survivre, les animaux devaient avoir des caractéristiques compétitives pour trouver de la nourriture, éviter de devenir eux-mêmes la nourriture de quelqu'un d'autre et se reproduire. Cela les a forcés à changer de génération en génération.

Les idées d'Al-Jahiz ont influencé d'autres penseurs musulmans qui lui ont emboîté le pas. Son travail a été lu par des gens comme Al-Farabi, AlArabi, Al-Biruni et Ibn Khaldoun. Le "Père spirituel" du Pakistan, Muhammad Iqbal, également connu sous le nom d'Allama Iqbal, observe l'importance d'AlJahiz dans son recueil de conférences publié en 1930, écrivant que "c'est AlJahiz qui a souligné les changements dans la vie des animaux à cause des migrations et des changements environnementaux".

La contribution du monde musulman à l'idée d'évolution n'était pas un secret pour l'intellectuel du XIXe siècle en Europe. En effet, un contemporain de Charles Darwin, le scientifique William Draper, parlait en 1878 de la théorie mahométane de l'évolution. Le naturaliste britannique mérite à juste titre sa réputation de scientifique qui a passé des années à voyager et à observer le monde naturel, et qui a fondé sa théorie avec une précision et une clarté sans

précédent pour transformer notre façon de voir le monde.

Mais le journaliste scientifique Ehsan Masood, qui a réalisé une série de documentaires pour la BBC intitulée "Islam et Science", dit qu'il est important de se souvenir de ceux qui ont contribué à l'histoire de la pensée évolutionnaire. Il note également que le créationnisme ne semble pas exister en tant que mouvement significatif pendant le IXe siècle en Irak, lorsque Bagdad et Bassora étaient les principaux centres d'enseignement supérieur de la civilisation islamique.

Le maskh : châtiment divin de la métamorphose

En arabe, Maskh signifie que quelque chose change de forme en une forme plus moche. Dans le Coran et la tradition islamique, ce terme fait

référence à une punition divine spécifique qui a été envoyée sur les malfaiteurs et les nations fautives dans le passé qui peut être appelée métamorphose. Ceux qui ont subi la métamorphose ont acquis les formes de singes et de porcs ; ce qui signifie que la forme animale de leurs mauvaises actions prendrait le dessus sur leur forme humaine, faisant d'eux des personnes avec des caractéristiques et des formes animales.

La plupart des commentateurs du Coran considèrent la métamorphose dont il parle, une véritable métamorphose, ce qui signifie que l'individu se transformerait en fait en un animal, tandis que certains commentateurs sunnites pensent qu'il s'agissait d'un changement dans la nature et l'intérieur de ces individus, ce qui signifie que l'individu serait acquérir une nature animale à l'intérieur, non pas qu'il y ait eu un changement de forme exterieur.

La raison pour laquelle certains se voient infliger une telle punition est que d'autres en tirent une leçon. Les hadiths nous disent que ceux qui ont subi cette punition à cause de leurs actes répréhensibles n'ont pas survécu plus de plusieurs jours et que les animaux que nous voyons aujourd'hui ne sont pas les descendants des personnes qui ont subi la métamorphose, mais la progéniture d'animaux normaux. En termes coraniques et dans les enseignements islamiques, maskh ou métamorphose fait référence à un type de punition qu'Allah a miraculeusement utilisé contre les peuples et les nations du passé. Certains des résultats de cette méthode de punition sont le châtiment de ceux pour qui elle a lieu, eux étant un exemple pour les autres et montrant les mauvaises conséquences des pêcheurs au reste du peuple.

Al-Djâhiẓ, après avoir évoqué les origines et les effets du maskh, d’après les connaissances de l’époque de ce qui a été dit principalement dans le Coran, parle de la possibilité de transformations opérées par la volonté de Dieu, dans le but originel et premier de châtier, de punir une de ses créatures, en l’occurrence l’Homme qui aurait péché, et de le dégrader en être inférieur comme le singe ou le cochon. Il revient quelques pages plus loin et dresse un tableau théorique du maskh, de ses causes, et des différentes interprétations par les sages de son temps. Cependant, l’auteur, fidèle à sa volonté de confronter les dires à l’expérience et au raisonnement logique, observe ce qu’auraient pu être la cause et les conséquences de ces phénomènes pour en dégager ce qui est raisonnable et plausible de ce qui ne l’est pas.

Al-Djâhiẓ expose deux points de vue : ceux qui acceptent le maskh comme une évidence, et ceux qui réfutent catégoriquement le maskh, en théorie, c’est-à-dire qui rejettent l’intervention divine et attribuent tout changement aux conditions climatiques de la nature. La métamorphose elle-même d’êtres humains en animaux a quant à elle fait l’objet de divergences entre les savants.

Les matérialistes, pour leur part, se sont, sur ce sujet, divisés en deux groupes.

Le premier nie la métamorphose, mais reconnaît comme réels l’engloutissement des pans de la terre khisf, les ouragans envoyés par Dieu, le Déluge ; pour lui, le khisf est assimilable à un séisme, les châtiments divins à des phénomènes naturels, comme les averses de gros grêlons.

Al-Djâḥiẓ ajoute que les adeptes du maskh ne sous-estiment pas le rôle du climat ou de l’environnement dans ces métamorphoses, mais que le Créateur peut lorsqu’il le souhaite, être à l’origine de certaines de ces modifications. Al-Djâḥiẓ pourrait se situer dans cette tendance, car il n’est catégorique sur aucune des possibilités : il reconnaît le poids de l’environnement, qu’il considère d’ailleurs comme un paramètre important des changements et des modifications au sein des espèces, tout en n’excluant pas l’interventionnisme divin dans certains cas : on reconnaît ici le raisonnement jaḥizien, tendance du théologien rationaliste à vouloir lier foi et raison.

Le transhumanisme Que signifie être humain dans un monde technologiquement amélioré ? Les technologies qui soutiennent la longévité et atténuent la maladie du vieillissement en guérissant les maladies et en réparant les blessures se sont accélérées à un point tel qu'elles peuvent également augmenter les

performances humaines en dehors des domaines de ce qui est considéré comme « normal » pour les humains. Ces technologies sont qualifiées d'émergentes et exponentielles et comprennent l'intelligence artificielle, la nanotechnologie, la nanomédecine, la biotechnologie, les cellules souches et la thérapie génique, par exemple. D'autres technologies qui pourraient étendre et étendre les capacités humaines en dehors de la physiologie comprennent l'IA, la robotique et l'intégration cerveau-ordinateur, qui forment le domaine de la bionique, du transfert de mémoire et pourraient être utilisées pour développer des prothèses du corps entier. Parce que ces technologies, et leurs sciences et modèles stratégiques respectifs, comme la blockchain. La Déclaration transhumaniste a été rédigée à l'origine en 1998 par un groupe international d'auteurs. Cette déclaration transhumaniste a été modifiée au fil des ans par plusieurs auteurs et organisations. Il a été adopté par le Conseil d'administration d'Humanity+ en mars 2009.

1. L'humanité risque d'être profondément affectée par la science et la technologie à l'avenir. Nous envisageons la possibilité d'élargir le potentiel humain en surmontant le vieillissement, les déficiences cognitives, la souffrance involontaire et notre confinement sur la planète Terre.

2. Nous pensons que le potentiel de l'humanité est encore en grande partie non réalisé. Il existe des scénarios possibles qui conduisent à des conditions humaines améliorées merveilleuses et extrêmement utiles.

3. Nous reconnaissons que l'humanité est confrontée à de graves risques, notamment du fait de l'utilisation abusive des nouvelles technologies. Il existe des scénarios réalistes possibles qui conduisent à la perte de la plupart, voire de la totalité, de ce que nous avons de la valeur. Certains de ces scénarios sont drastiques, d'autres sont subtils. Bien que tout progrès soit un changement, tout changement n'est pas un progrès.

4. Des efforts de recherche doivent être investis pour comprendre ces perspectives. Nous devons soigneusement réfléchir à la meilleure façon de réduire les risques et d'accélérer les applications bénéfiques. Nous avons également besoin de forums où les gens peuvent discuter de manière constructive de ce qui doit être fait, et d'un ordre social où des décisions responsables peuvent être mises en œuvre.

5. La réduction des risques existentiels et le développement de moyens pour la préservation de la vie et de la santé, l'atténuation des souffrances graves et l'amélioration de la prévoyance et de la sagesse humaines devraient être poursuivis comme des priorités urgentes et fortement financées.

6. L'élaboration des politiques doit être guidée par une vision morale responsable et inclusive, prenant au sérieux les opportunités et les risques, respectant l'autonomie et les droits individuels, et faisant preuve de solidarité et de préoccupation pour les intérêts et la dignité de toutes les personnes dans le monde. Nous devons également considérer nos responsabilités morales envers les générations qui existeront à l'avenir.

7. Nous prônons le bien-être de toutes les sensibilités, y compris les humains, les animaux non humains et tous les futurs intellects artificiels, formes de vie modifiées ou autres intelligences auxquelles les progrès technologiques et scientifiques pourraient donner lieu.

8. Nous favorisons le fait de laisser aux individus un large choix personnel sur la façon dont ils permettent leur vie. Cela comprend l'utilisation de techniques qui peuvent être développées pour aider la mémoire, la concentration et l'énergie mentale ; thérapies de prolongation de la vie; technologies de choix en matière de reproduction; procédures cryogéniques; et de nombreuses autres technologies de modification et d'amélioration humaines possibles.

Au cours des dernières décennies, un étrange mouvement de libération s'est développé dans le monde. Ses finalités visent beaucoup plus haut que les militants des droits civiques. Ils ne veulent rien de moins que de libérer la race humaine de ses contraintes biologiques.

Comme le voient les « transhumanistes », les humains doivent arracher leur destin biologique au processus aveugle de variation aléatoire et d'adaptation de l'évolution et passer à l'étape suivante en tant qu'espèce. Il est tentant de considérer les transhumanistes comme une sorte de secte étrange, rien de plus que de la science-fiction prise trop au sérieux : en témoignent leurs sites Web exagérés et leurs récents communiqués de presse ("Cyborg Thinkers to Address Humanity's Future"). Les plans de certains transhumanistes de se geler cryogéniquement dans l'espoir d'être ressuscités dans un âge futur ne semblent que confirmer la place du mouvement dans la frange intellectuelle.

Mais le principe fondamental du transhumanisme - que nous utiliserons un jour la biotechnologie pour nous rendre plus forts, plus intelligents, moins enclins à la violence et à vivre plus longtemps - est-il vraiment si étrange ?

Le transhumanisme en quelque sorte est implicite dans une grande partie du programme de recherche de la biomédecine contemporaine. Les nouvelles procédures et technologies émergeant des laboratoires de recherche et des hôpitaux , qu'il s'agisse de médicaments psychotropes, de substances pour augmenter la masse musculaire ou effacer sélectivement la mémoire, le dépistage génétique prénatal ou la thérapie génique , peuvent aussi facilement être utilisées pour « améliorer » l'espèce que pour soulager ou améliorer la

maladie.

Si les avancées rapides des biotechnologies nous laissent souvent vaguement mal à l'aise, la menace intellectuelle ou morale qu'elles représentent n'est pas toujours facile à identifier. La race humaine, après tout, est un gâchis assez désolé, avec nos maladies tenaces, nos limitations physiques et nos vies courtes. Ajoutez à cela les jalousies, la violence et les angoisses constantes de l'humanité, et le projet transhumaniste commence à paraître tout à fait raisonnable. Si c'était technologiquement possible, pourquoi ne voudrions-nous pas transcender notre espèce actuelle ?

Le caractère apparemment raisonnable du projet, en particulier lorsqu'il est considéré par petits incréments, fait partie de son danger. Il est peu probable que la société tombe soudainement sous le charme de la vision du monde transhumaniste. Mais il est fort possible que nous grignotions les offres alléchantes de la biotechnologie sans nous rendre compte qu'elles ont un coût moral effroyable.

La première victime du transhumanisme pourrait être l'égalité. La Déclaration d'indépendance des États-Unis dit que « tous les hommes sont créés égaux », et les combats politiques les plus sérieux de l'histoire des États-Unis sont terminés pour savoir qui est pleinement humain. Les femmes et les Noirs n'ont pas été retenus en 1776 lorsque Thomas Jefferson a rédigé la déclaration.

Lentement et douloureusement, les sociétés avancées ont réalisé que le simple fait d'être humain donne droit à une personne à l'égalité politique et juridique. En effet, nous avons tracé une ligne rouge autour de l'être humain et dit qu'il est sacro-saint.

Sous-jacente à cette idée d'égalité des droits se trouve la croyance que nous possédons tous une essence humaine qui éclipse les différences manifestes de couleur de peau, de beauté et même d'intelligence. Cette essence, et l'idée que les individus ont donc une valeur inhérente, est au cœur du libéralisme politique. Mais modifier cette essence est au cœur du projet transhumaniste. Si nous commençons à nous transformer en quelque chose de supérieur, quels droits ces créatures améliorées revendiqueront-elles, et quels droits posséderont-elles par rapport à celles qui restent ? Si certains avancent, peut-on se permettre de ne pas suivre ? Ces questions sont suffisamment troublantes au sein des sociétés riches et développées face aux citoyens des pays les plus pauvres du monde .

Les partisans du transhumanisme pensent comprendre ce qui constitue un bon être humain, et ils sont heureux de laisser derrière eux les êtres limités, mortels et naturels qu'ils voient autour d'eux en faveur de quelque chose de mieux. Mais comprennent-ils vraiment les biens humains ultimes ? Malgré

tous nos défauts évidents, nous, les humains, sommes des produits miraculeusement complexes d'un long processus évolutif , des produits dont le tout est bien plus que la somme de nos parties. Nos bonnes caractéristiques sont intimement liées à nos mauvaises. Si nous n'étions pas violents et agressifs, nous ne serions pas capables de nous défendre ; si nous n'avions pas un sentiment d'exclusivité, nous ne serions pas fidèles à nos proches ; si nous n'avions jamais ressenti de jalousie, nous ne ressentirions jamais non plus d'amour. Même notre mortalité joue un rôle essentiel en permettant à notre espèce dans son ensemble de survivre et de s'adapter. Modifier l'une de nos caractéristiques clés implique inévitablement de modifier un ensemble complexe et interconnecté de traits, et nous ne pourrons jamais anticiper le résultat final.

Personne ne sait quelles possibilités technologiques émergeront pour l'auto-modification humaine. Mais nous pouvons déjà voir les agitations des désirs prométhéens dans la façon dont nous prescrivons des médicaments pour modifier le comportement et la personnalité de nos enfants. Le mouvement environnemental nous a appris l'humilité et le respect de l'intégrité de la nature non humaine. Nous avons besoin d'une humilité similaire concernant notre nature humaine. Si nous ne le développons pas bientôt, nous pourrions involontairement inviter les transhumanistes à défigurer l'humanité avec leurs bulldozers génétiques et leurs centres commerciaux psychotropes.