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JUILLET/AOUT 2015 #22

ALBAN LENOIR

Pierre Prieur / Anne Roumanoff / The DØ / Thylacine / Jain / Sara Giraudeau / JULIE ZENATTI / David Zincke / Mélanie Bernier


CONTRIBUTEURS

FONDATEUR, DIRECTEUR DE LA REDACTION, REDACTEUR EN CHEF CINEMA & DIRECTEUR DE LA CREATION FR A NCOIS BERTHIER REDACTEUR EN CHEF, REDACTEUR EN CHEF MUSIQUE DINE DELCROIX RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTE & NEWS AUR IA NE BESSON JOURNALISTES Auriane Besson, Jessy Cot t ineau , Dine Delcroi x, François Berthier, Riyad Cairat, David Roos Murillo PHOTOGR APHES François Berthier, Patrick Fouque, Florian Saez, Martin Lagardère PRODUCTION Dine Delcroix + François Berthier PHOTO DE COU V’ Martin Lagardère CONTACT R EDACTION/PUB theblindmagazine@gmail.com

The BlindMagazine est édité par la société Ten Feet Under / Tous les textes et photos sont soumis par leurs auteurs qui acceptent leur publication et n’engagent que leur responsabilité.


EDITO #22 Chers lecteurs, chères lectrices, Vous n’êtes pas sans savoir que tout se paye un jour. L’heure est venue pour votre silhouette de révéler si vous avez été raisonnables pendant les fêtes de fin d’année dernière ou si vous avez succombé à toutes les tentations culinaires de la période. Pour vous accompagner durant ces longues journées d’été, entre deux barbecues, avant ou après un feu d’artifice, sur une terrasse ensoleillée, au camping, sur une plage privée ou publique, au bord de la piscine ou sur le yacht de votre voisin milliardaire : rien de tel qu’un bon magazine qui va à l’essentiel avec consistance. Découvrez sans plus tarder le menu culturel que vous réserve ce nouveau numéro en faisant attention de consommer ses pages avec modération car nous risquons de vous manquer le mois prochain. Rendez-vous en septembre mais, d’ici là, passez de bonne vacances et attention aux coups de soleil. L’équipe TheBlindMagazine


Juillet / Août 2015

24

46

6 Blind Beauty

24 Pierre Prieur

12 Shopping

38 Blind Truth David Zinckle

16 L’instant Live 18 Thylacine

4

46 En couverture Alban Lenoir


SOMMAIRE

56 102

56 The Do 64 Anne Roumanoff 74 Julie Zenatti 86 Interview première fois Jain

94 Blind Test Sarah Giraudeau 100 La fille qui rend Blind Mélanie Bernier 102 Soirée Lancôme

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BLIND BEAUTY Mascara Hypnôse Volume à porter LANCÔME Lancôme lance un nouveau mascara dans la gamme Hypnôse : un volumateur apportant un volume intense et structuré. Sa brosse en élastomère et son embout affiné permet un maquillage facile de tous les cils mêmes les plus courts pour un volume cil à cil séparés. Sa formule Cachemire crémeuse se travaille facilement et ne provoque pas d’effet « carton ». Perfect ! 30,50€

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Oil Infusion - Couleur et Soin SEPHORA Chez Sephora, on aime la nouvelle huile colorée pour les lèvres qui apporte couleur et hydratation grâce à l’huile de Kendi et au beurre de Karité. Plus abordable que le Tint’in Oil de YSL mais tout aussi légère, elle ne dessèche pas les lèvres, est facile à porter, et apporte cette petite touche de couleur toute en transparence avec un effet wet & shine ravissant. On aime la teinte Tangerine Fizz, un joli corail toute en discrétion, parfait pour l’été. 12,95€

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The Glam Tattoo Company

Les tattoos éphémères ont la côte : cet été portez les dorés sur une peau hâlée façon bijoux. Avec leurs motifs bohème chic, ils s’inscrivent pile dans la tendance gypset de la saison ! Tattoos collection Vega, 4 planches pour 19,90€ 3 références disponibles En exclusivité chez Sephora

Monoï Parfumé de Tahiti “Songes” ANNICK GOUTAL Le Monoï parfumé Songes est un authentique Monoï de Tahiti, aux accents particulièrement délicats. Quelques gouttes sur la peau suffisent à cette huile pour régénérer les cellules échauffées à la fin d’une journée ensoleillée. Alliance de fleur de tiaré et d’huile de coco nourrissante, il rend la peau satinée et la chevelure soyeuse. 100ml - 39€

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Terracotta Terre d’été Poudre bronzante sublimatrice GUERLAIN

T S MU VE HA

La poudre culte de Guerlain se réinvente le temps d’une édition éphémère. Dans un boîtier XXL laqué mat et blanc effet « Riviera », cette poudre sculptée de dunes associe un corail tendre, une teinte bronzante universelle et en son centre un soleil doré subtilement rayé qui s’estompe gracieusement en quelques coups de pinceau. Délicieusement parfumée à la fleur de tiaré, elle est idéale pour toutes les carnations, et parfaite pour unifier, réchauffer et sublimer le hâle naturel qui s’intensifie au cœur de l’été. Pour l’application, il suffit de suivre «la gestuelle du 3», initiée par Olivier Echaudemaison, pour intensifier les bombés du visage habituellement hâlés par le soleil : du front aux pommettes, des pommettes au menton, puis vers le cou, et intensifier les contrastes. Edition limitée 65€ En exclusivité chez Sephora

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Cette brume lactée au SPF 30 est la star d’une gamme entièrement reformulée. Elle aide à préserver le capital solaire de la peau et à la protéger contre les effets du photo-vieillissement. La peau est protégée d’un simple coup de spray, avec sa propulsion à 360° qui permet une diffusion uniforme. Ultra-légère et non grasse, idéale pour les peaux claires. Super soin solaire, Brume Lactée Corps SPF30 200ml - 95€

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Le célèbre Surf Spray, produit culte de la marque, est revisité avec une nouvelle formule bi-phasée enrichie en sels marins et en huiles. Avec l’intégration de filtres UV qui protègent des effets néfastes du soleil, le produit est aussi totalement adapté pour la plage. Les cheveux sont gainés, texturisés, disciplinés, et maintenant protégés ! Surf Spray Infusion 100ml - 29,90 € En exclusivité chez Sephora

Guerlain

Bumble and bumble

Sisley

Spécial soins solaires

Pour celles et ceux qui souhaitent dorer plus vite mais sans danger (et sans autobronzant !) l’Hydratant solaire accélérateur de bronzage est la solution idéale : il contre les rayons UV et les méfaits de la pollution, et sa formule est enrichie en Tan Booster, pour activer, entretenir et prolonger le hâle. Cet actif stimule les mélanocytes et réveille la production de mélanine pour un hâle durable et naturel, sublimé de jour en jour. Terracotta Sun, Hydratant solaire accélérateur de bronzage 100ml - 41€


Attention, produit hautement révolutionnaire ! Pour la première fois, des filtres solaires SPF 30 et des complexes anti-oxydant et hydratant sont intégrés dans une brume d’eau, très rafraîchissante. Ce voile protecteur invisible peut même s’appliquer sur peau maquillée, car il permet de fixer le make up. A vaporiser à tout moment de la journée sur le visage, les mains, le décolleté… parfait pour les après midi terrasse en ville. Bref, tout ce qu’on attendait ! Eau de soin SPF 30 Hydrabio 50ml - 9,90€

Grande innovation cet été avec la nouvelle ligne solaire Shiseido Expert ! Sa technologie Wet Force augmente de 10 % la protection UV au contact de l’eau. Coup de cœur pour le Lait Protecteur Plus SPF50, au toucher sec, complètement impalpable sur la peau. Expert Anti-Age Solaire Lait Protecteur Plus SPF50 100ml - 39,90€

René Furterer

Shiseido

Bioderma

Avec les nouveaux écrans, tout le monde peut bronzer sans complexes : petite sélection de soins nouvelle génération qui protègent notre capitale solaire, pour parader en ville ou à la plage en toute sécurité...

Pour garder la fibre du cheveu souple et brillante cet été, cette brume est à vaporiser aussi souvent que possible : un soin protecteur waterproof à l’huile de sésame et à l’indice de protection KPF 90 (protège 90 % de la kératine du cheveu), il prévient la déshydratation et offre un effet cheveux naturel. Fluide d’été protecteur pour cheveux 100ml - 13,90€

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SHOPPING Que vous soyez en train de déguster un mojito sur une plage de Bora Bora, ou un rosé dans le jardin de Tata Jacqueline, au fond peu importe, la phrase magique tant attendue peut être prononcée… « C’est les vacances ! » Petite sélection shopping pour que votre été soit aveuglément doux et chic. par Jessy Cottineau

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Summer BLIND

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9. 1. Top maillot de bain, RIVER ISLAND - 29€ 2. Pantalon fluide large, ASOS - 46,99€ 3. Sandales inspiration méduses CROCS - 39,90€ 4. Lunettes de soleil acétate, COURREGES - 325€ 5. Chapeau ASOS - 29,99€ 6. Kimono sans manches au crochet, ASOS premium - 39€ 7. Vernis à ongles gel duo longue tenue, Infaillible, L’OREAL PARIS - 11,90€ 8. Thé glacé BB Détox, KUSMI TEA - 14€ 9. Huile sèche hydratante, Caresse satinée, BIONATURAL - 100ml, 36€

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1. Coffret Aperitivo Libre, bières mexicaines et ses criquets apéritifs, SOL - 15€ (en vente à La Fausse Boutique,32 rue Pierre Fontaine, 75009 Paris) 2. Tongues édition REEF X WATANABE - 30€ 3. Lunettes de soleil acétate et métal, JEREMY TARIAN - 290€ 4. Trio Barbe parfaite, L’OREAL MEN EXPERT - de 3,90€ à 11,90€ 5. Masque visage, Oxygen facial, DR BRANDT - 40ml, 69€ En exclusivité chez Sephora 6. Spray cheveux, Australian salt spray, DAVID MALLETT - 150 ml, 30€ 7. Polo nid d’abeille, ONE STEP - 75€ 8. Bermuda slim fit RIVERISLAND - 40€

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L’INSTANT Live L’instant LIVE

Par Dine Delcroix / Photo : Antoine Monégier du Sorbier @Point Éphémère - 24 Juin 2015


FLO MORRISSEY À

tout juste 20 ans, cette jeune londonienne d’origine irlandaise subjugue par sa voix envoûtante et ses mélodies enchanteresses. Son premier album, Tomorrow Will Be Beautiful est disponible depuis quelques semaines et c’est dans le cadre de sa promotion que Flo Morrissey était de passage en France le 24 juin 2015 sur la scène du Point Éphémère, offrant au public parisien un pur moment d’évasion.


DECOUVERTE

THYLACINE


THYLACINE Alliant

machines et instruments de musique, Thylacine alias Wiliam Rezé est devenu en un rien de temps une étoile montante de la nouvelle scène electro française grâce à des EPs novateurs et à une esthétique des plus élaborées. Tout juste rentré d’un périple en Transsibérien entrepris pour les besoins de son premier album, l’artiste a fait une halte à l’Hippodrome de Longchamp pour Solidays.

PAR Dine Delcroix / Photos : Romain Rivière

Tu as commencé à faire de la musique dans

en même temps à rien de très précis. Le

différents groupes avant de te lancer en solo.

fait que cet animal soit disparu a été pour

Qu’est-ce qui t’a donné envie de changer tra-

moi un déclic qui signifiait que ce mot ne

vailler seul ?

servirait plus et qu’on allait l’oublier. J’ai

Je n’avais aucune culture de l’electro. J’étais dans un circuit un peu plus rock et jazz. À un moment donné, j’avais juste en-

souhaité m’approprier ce mot et lui donner une seconde vie et c’était aussi une deuxième vie musicale pour moi.

vie d’arrêter de jouer avec des potes pour m’enfermer et vraiment travailler sur la composition d’un morceau. Je suis venu petit à petit à la musique électronique. Au départ, j’ai commencé avec des petits samplers à faire des des trucs un peu hip-hop/ jazz avec le saxophone que j’avais encore et, en composant, j’ai découvert la musique électronique.

As-tu quelque chose en commun avec cet animal ? Je ne l’ai pas connu alors on a pas pu discuter (rires). Le fait que ce soit un animal sauvage. Je suis quand-même dans un circuit indépendant, j’ai monté mon label, j’aime bien maîtriser tous les aspects du projets. Ton parcours est plutôt atypique puisque tu es

Fais-tu beaucoup écouter tes maquettes à tes proches ? Pourquoi as-tu choisi le nom d’un mammifère carnivore comme nom de scène ? Je n’avais pas de nom sans sans ni histoire. Je suis tombé un peu par hasard sur ce mot que trouvais hyper beau et très bizarre parce qu’il fait penser à plein de choses et

parti de rien... Je suis vraiment content. Je suis parti d’Angers assez tôt commencé la musique. Quand je suis arrivé à Paris, j’ai fait des concerts dans des appartements. J’ai rencontré un mec qui est devenu m’a managé par la suite, on a organisé des concerts, on 19


a invité es professionnels et on a commen-

lise des samples de batterie mais je n’uti-

cé à avoir pas mal d’articles qui ont por-

lise pas du tout de boite à rythmes.

té le projet. Petit à petit, les gens se sont passé le mot. Il y a eu ensuite de grosses premières parties et des festivals. Je commence à avoir la possibilité de réaliser des projets plus ambitieux et plus aboutis.

As-tu été influencé par des parents musiciens ? Il n’y a aucun passif musical dans la famille et cela étonne pas mal de gens. Mes parents ne sont pas du tout musiciens. Ils

De quoi as-tu besoin pour composer ?

nous ont poussés ma sœur et moi et nous

J’utilise un ordinateur et un petit control-

violon et moi le saxophone.

lancer dans un instrument. Elle a choisi le

ler. Après, j’ai besoin d’émotions, de rencontrer des gens et qu’il se passe des choses. Je fais une musique qui est assez basée sur l’émotion alors j’ai besoin de vivre des choses.

Aimerais-tu composer pour d’autres personnes ? Si un jour je rencontre quelqu’un et qu’il se passe quelque chose, cela me ferait plaisir.

Lorsque tu composes, es-tu dans une démarche intuitive ou as-tu une structure plus définie ? La démarche a évolué avec le temps. J’essaye de ne pas écouter trop de trucs à côté et ne pas réfléchir. Il faut juste s’enfermer et vivre le truc sans se poser de questions.

Tes supports, tes clips et tes concerts traduisent un certain goût pour l’esthétique. Cet intérêt pour l’image est-il lié à tes études des BeauxArts ?

Il faut ensuite prendre du recul et corriger

Complètement ! Aux Beaux-Arts, j’ai long-

les erreurs.

temps bossé sur la relation qu’il peut y avoir entre la musique et l’image et, pour moi, Thylacine, c’est un projet centré sur

Ton approche de la création est-elle rythmique ?

la musique mais qui permet de faire plein de choses autour.

Oui, assez. Je fais toutes mes percussions. As-tu la même liberté en live qu’en studio ? Sur quoi bases-tu le son de tes percussions ? Parfois, j’enregistre des baguettes ou j’uti20

J’ai peut-être plus de liberté en live qu’en studio.


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Tu es en train d’inscrire ton nom dans la

trer des petites vieilles qui faisaient des

French touch de l’electro. En as-tu conscience ?

chœurs russes, un shaman près du lac Baï-

Les journalistes me le disent en tout cas (rires).

kal où on a dormi, des sons, des rythmes, des voix en différentes langues... Après, on rentrait dans le train où on passait entre 2 et 3 jours non-stop et là, je m’enfermais dans ma cabine avec la paysage qui défilait

Quels sont les artistes electro français que tu

et je travaillais. Cela fait 2 ans que je tra-

écoutes ?

vaille sur ce projet. Je suis actuellement en train de peaufiner mes maquettes.

En France, j’ai pas mal suivi Para One, notamment pour ce qu’il fait en musiques de films. Il aussi des potes comme Fakear et Superpoze. Après, je n’écoute pas énormément de musique. Ce qui m’intéresse, c’est vraiment de composer. Il y a des périodes où je n’écoute pas grand chose.

Et ton premier DJ-set, c’est pour quand ? Pas pour tout de suite (rires). Je me suis déjà posé la question et je me suis rendu compte qu’il fallait s’y mettre à fond mais je préfère davantage travailler sur des lives.

Au printemps dernier, tu as entrepris un périple à bord du Transsibérien, ce fameux train qui relie Moscou à Vladivostik pour le besoins de ton futur album. Peux-tu m’en parler ? C’est prévu pour la fin de l’année Je n’ai pas encore fixé le titre mais il y a de grandes chances que ce soit «Transsiberian» parce que c’est un peu le fil conducteur du projet. Je suis parti de mi-Mai à début Juin. Cela partait du fait que j’avais besoin de vivre des choses. J’avais déjà énormément l’habitude de composer dans le train ou l’avion. Il s’avère que le Transsibérien est le train le plus long du monde qui traverse plein de différentes cultures. On est parti pendant deux semaines en prenant ce train et en s’arrêtant dans des villes et en contactant plein de musiciens dans des villes. Du coup, je me retrouvé à enregis22



DECOUVERTE

PIERRE PRIEUR Par Dine Delcroix / Photos : Martin Lagardère

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Acteur non professionnel, Pierre Prieur est la ‘mascotte’ de Bizarre, le nouveau long métrage d’Étienne Faure, en salles le 22 Juillet 2015. Dans ce film présenté au dernier Festival International du Film de Berlin, le jeune homme incarne Maurice, un français fraîchement débarqué à New York qui va se découvrir au fil des rencontres faites dans un lieu sans tabous : le Bizarre. Si Pierre Prieur avoue n’avoir jamais songé à la comédie, c’est avec une mature implication qu’il a enfilé le costume d’acteur.

de Bizarre. Quelques temps après, Stéphane est entré en contact avec moi pour son projet de livre de photos Modern Lovers auquel j’ai participé. Peu de temps après, j’ai rencontré un très bon ami à lui : un certain Étienne Faure. Étienne avait cette idée de film à propos du Bizarre, un Tu es, ce mois-ci, à l’affiche du nouveau film

club new yorkais. Il cherchait à peu près

d’Étienne Faure. Comment vis-tu cette nou-

au même moment un jeune de 17-18 ans

velle étape dans le processus du film qui est la

parlant anglais et Stéphane m’a proposé

distribution ?

à lui. J’ai alors passé un casting, d’abord

Je la vois comme l’étape finale. Cela fait plus d’un an que le film a été tourné et on arrive finalement à la sortie en salles

seul puis avec d’autres comédiens pour tester l’alchimie avec chacun et il s’est avéré que j’étais le choix idéal.

après des mois de montage et de promotion, notamment à Berlin. C’est un réel aboutissement pour le fil et, je pense, un soulagement même si le travail n’est pas fini. Il reste encore beaucoup à faire pour la promotion de Bizarre.

Comment t’y es-tu pris pour annoncer à tes parents que tu partais tourner un film à New York et quelle a été leur réaction ? Dans un premier temps, j’ai fait les choses en douceur. J’en ai parlé petit à petit pour qu’ils ne s’inquiètent pas. Je leur

Comment t’es-tu retrouvé dans ce long-mé-

ai parlé d’Étienne et de son projet. Au

trage ?

début, rien n’était sûr. Puis, les choses

C’est une longue histoire ! Un très bon ami à moi - que je salue, d’ailleurs - a travaillé avec le photographe Stéphane Gizard qui est le directeur artistique

se sont confirmées. Il fallait prendre une décision assez rapide pour que les choses puissent se passer dans de bonnes conditions. Après plusieurs semaines de 25


réflexion, mes parents ont donné leur ac-

à appuyer sur cela car on pourrait assimi-

cord qui était essentiel pour moi car je ne

ler les deux. «Bizarre» est décalé et exo-

veux rien faire sans leur consentement.

tique dans un sens mais pas vulgaire. Un

Bien que je sois majeur, cela ne fait pas

grand travail a été fourni pour qu’il ne le

de moi un adulte responsable et ils ont

soit pas.

toujours ce rôle d’éducation envers moi.

Selon toi, quel est le message principal du film ? Le tournage avait lieu quelques semaines à peine avant ton examen du baccalauréat. As-tu eu besoin d’une organisation particu-

unique de ce film. Je dirais que «Bizarre»

lière ?

raconte une multitude d’histoires de vie

Pas spécialement. Je suis parti principa-

naire. C’est un film qui parle d’amour,

lement pendant les vacances et j’ai peu

de peur, de solitude, d’amitié, d’accepta-

de cours. De plus, je n’éprouvais aucune

tion, de rêves... C’est un film dans lequel

difficulté scolaire à ce moment-là, sinon,

tout le monde peut se retrouver et se res-

mes parents n’auraient bien évidement

sentir au travers des personnages ou des

jamais été d’accord. Le tournage a eu

situations. On a tous connu un Maurice,

peu d’impact sur ma scolarité, la preuve

quelqu’un qui entre dans notre vie et qui

étant que j’ai eu mon BAC avec la men-

chamboule tout avant de repartir aussi

tion « Bien ».

brusquement qu’il est arrivé.

Savais-tu dès le départ que le film allait avoir

Le film met l’accent sur le côté éphémère

ce rendu atypique avec un côté excentrique ?

et furtif de la jeunesse, des rencontres et de

On ne peut jamais savoir exactement quel va être le rendu d’un film avant le

26

Il serait délicat de tirer un message

concrètes au sein d’une histoire imagi-

la vie en général. As-tu conscience de ces choses-là ?

tournage. Même le réalisateur ne peut

Bien sûr ! Je suis moi-même à un âge de

pas mais j’avais eu des échos du Bizarre

transitions multiples. Transition entre

et, après avoir longuement étudié les

l’enfance et le monde adulte, transition

différents personnages, il ne pouvait en

entre le lycée et les études supérieures,

sortir qu’un résultat atypique, un côté

transition entre l’école et le monde du

excentrique mais pas vulgaire et je tiens

travail. Même physiquement, je suis en




transition perpétuelle et irréversible. Le temps qui passe est, je crois, quelque chose qui touche tous les jeune de mon âge car l’on constate car l’on constate tous ses effets rien qu’en regardant notre corps. La force d’un film comme «Bizarre» est cette capacité à figer le côté éphémère des choses tout en les laissant passer.

Quelle a été ton approche du métier d’acteur ? Je fais souvent la comparaison avec les Sims : on peut les créer comme on veut avec un pourcentage de gentillesse, de sadisme, de joie... Au final, nous sommes pareils : nous avons toutes les caractéristiques existantes mais à différents dosages et c’est ce qui nous rend tous uniques. Le rôle de l’acteur va être à mes yeux de moduler ces pourcentages pour incarner la personnalité de quelqu’un d’autre, voire

Avais-tu des appréhensions à l’idée de partir à l’étranger pour travailler avec des personnes que tu ne connaissais pas ?

d’un personnage inventé et son talent va être sa capacité à moduler avec le plus de précision possible les pourcentages pour interpréter quelqu’un de vraiment

Pas du tout ! Je ne suis pas quelqu’un

unique. C’est un peu ce que j’ai essayé

de craintif. Au contraire, j’étais surexcité

de faire tout au long du tournage avec ce

à l’idée de partir tourner ce film à New

personnage de Maurice que j’ai fini par

York que je ne connaissais pas du tout et

m’approprier et auquel j’ai donné vie.

tout spécialement à Brooklyn dont je suis tombé amoureux d’autant pus que j’avais et que j’ai toujours une pleine confiance en Stéphane et Étienne qui m’ont très bien accompagné durant le tournage.

Pendant le tournage, as-tu souffert d’un manque d’expérience, notamment lorsque tu donnais la réplique à l’acteur professionnel Adrian James qui joue le rôle de Luka dans le film ?

Une fois sur place, as-tu rencontré des difficultés à t’intégrer à l’équipe du film ?

Adrian est un comédien avec beaucoup de talent et une expérience certaine. C’est

Encore moins (rires). Toute l’équipe était

sûr qu’à côté, j’ai l’air un peu ridicule

jeune, dynamique et très avenante. Je

(rires). Je ne dirais pas que j’ai souffert de

me suis tout de suite senti très à l’aise et

l’écart d’expérience. Bien au contraire,

Étienne a été très intelligent dans sa fa-

cet écart m’a poussé à donner le meilleur

çon de me donner confiance car le fait de

de ce que j’avais à ce moment-là pour au

jouer pour la première fois devant une ca-

moins, si ce n’est crédibiliser mon per-

méra n’est pas anodin.

sonnage afin qu’on sente au minimum 29


cet écart, respecter sa prestation et lui

Quelles scènes ont été les plus délicates à

permettre de jouer dans les meilleures

tourner pour toi ?

conditions.

Cela peut paraître bizarre mais je dirais sans hésiter la scène de la douche (rires). Au-delà du fait que je ne sois pas spécialement pudique, cela représentait

Comment as-tu abordé les scènes de nudité dans le film ?

une immersion dans la pudeur de deux femmes que je connaissais à peine et qui n»ont pas forcément envie de m’avoir

La nudité dans le film n’a rien de per-

dan leur intimité donc j’étais mal à l’aise,

vers ou de vulgaire. À partir de là, si elle

non pas par rapport ma nudité mais par

est présente, c’est qu’elle utile et esthé-

rapport à la leur.

tique et cela ne me dérange pas du tout puisque cela va dans le sens du film.

Comment as-tu préparé le personnage de Maurice ? Étais-tu à l’aise dès le départ avec le fait de te déshabiller devant une caméra ou as-tu eu besoin de certaines conditions ?

C’est un personnage que je me suis tout de suite approprié puisqu’il s’inspire en partie de moi mais ne me ressemble pas

Sans être un exhibitionniste notoire, je

du tout. Sans rentrer dans les détails,

ne suis pas quelqu’un de pudique (rires).

dans un premier temps, je me suis ren-

Encore une fois, la nudité dans Bizarre

fermé pour jouer Maurice et j’ai fini par le

est abordée comme quelque chose d’es-

connaître, le comprendre et le ressentir.

thétique qui vient souligner la notion de l’éphémère. Elle joue un rôle essentiel dans ce cinéma. Elle est donc à la fois crue et sublimée grâce au travail et à l’œil de Stéphane Gizard. Dès lors, cela ne

Le fait de partir tourner à l’étranger t’a-t-il

m’a pas dérangé car il y avait un intérêt.

aidé à comprendre l’exile de ton personnage ? Pour jouer Maurice, il m’a fallu abandonner tout ce que j’étais. Découvrir cet «autre pays» m’a mis dans un contexte qui m’y a aidé.

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En quoi peux-tu ressembler à Maurice ? Maurice, c’est comme si j’avais vécu un

En voix off dans le film, ton personnage dit qu’il n’existe pas. À quoi fait-il référence ?

profond traumatisme. Il est moi dans

À son côté éphémère et imaginaire. Mau-

le fond mais un fond qu’il a oublié. J’ai

rice a-t-il jamais existé en tant qu’un seul

inspiré le personnage sur certains points

être humain ou n’est-il que la représen-

donc le jouer a été plus facile. J’ai dû

tation de ce qu’il incarne ? Maurice est

juste oublier qui j’étais mais au fond, il

un écran de fumée qui s’obstine à dispa-

me ressemble beaucoup : il est généreux,

raître dès que le vent tourne.

gentil, avenant, sincère...

As-tu pris des libertés avec ton personnage ou as-tu suivi à la lettre les instructions du

En arrivant à New York, ton personnage se

réalisateur ?

met à travailler au Bizarre et devient rapide-

J’ai créé Maurice avec Étienne, appor-

cette forme de magnétisme sur des gens ?

tant des modifications ça et là. J’ai pris des libertés en accord avec le personnage que voulait Étienne.

ment la mascotte des lieux. As-tu déjà exercé

Pas du tout ou alors je ne m’en suis jamais rendu compte. Je suis quelqu’un de sociable et de simple mais je ne me décrirais pas comme charismatique.

Dans le film, ton personnage est un français qui parle couramment anglais. Est-ce ton cas ? Oui. Je ne dirais pas que je suis bilingue mais je parle couramment anglais.

Maurice est toutefois un garçon assez froid. Quel est ton rapport aux autres, en général ? J’aime les gens qui sont ce qu’ils sont. J’aime le gens qui ne cherchent pas à se donner une image à tout prix. Avec ces gens-là, je m’entends très bien.

Ton personnage pratique la boxe. As-tu pris des cours pour le besoins du film ? Je faisais de la boxe avant Maurice (rires). 32




Quel est pour toi le meilleur moyen de

Te sens-tu différent depuis que tu as tourné

connaître quelqu’un ?

ce film ?

«Voir Un Ami Pleurer», chantait Jacques

Oui, un petit peu. J’ai gagné en expé-

Brel... On connaît vraiment quelqu’un

rience dans le monde du cinéma mais,

quand on l’a vu pleurer de joie et de tris-

pour le reste, je n’a pas changé et si c’est

tesse. Sans tant d’extrêmes, je dirais que

le cas, je pense que c’est en mieux donc

s’identifier à quelqu’un et essayer de le

tout va bien (rires).

comprendre est un des meilleurs moyens de le connaître.

Le film a été sélectionné au 65e Festival International du Film de Berlin où tu étais inAs-tu le sentiment d’être plus indépendant

vité à le promouvoir avec toute l’équipe. Quel

que la plupart des garçons de ton âge ?

souvenir gardes-tu de ce festival ?

Je ne sais pas vraiment... De par ma vie,

Si je ne devais garder qu’un souvenir, ce

peut-être. Mon éducation m’a rendu

serait celui d’avoir d’avoir répondu aux

plus autonome et indépendant mais je

questions du public en anglais devant

ne pense pas me démarquer particuliè-

400 personnes après une projection un

rement des autres jeunes de mon âge.

écran gigantesque avec 600 personnes présentes dans la salle et j’ai même réussi à faire une blague. Si c’est pas la classe, ça ! (rires).

Avant de tourner dans «Bizarre», avais-tu imaginé faire du cinéma, un jour ? Le cinéma est une sorte d’idéal dans le fantasme collectif alors je me suis déjà imaginé acteur le temps d’une demi seconde mais jamais vraiment. Je n’ai ja-

Envisages-tu une carrière dans le cinéma ou considères-tu cette expérience comme une parenthèse dans ta vie ?

mais fait de théâtre ni d’acting et je ne

Le cinéma est un milieu très dangereux

m’étais jamais inscrit à un casting. En

et très glissant. Je ne veux pas me lancer

définitive, je ne m’imaginais pas faire du

là-dedans la tête la première et me casser

cinéma.

les dents. Pour l’instant, je le considère comme une agréable parenthèse de ma 35


vie mais s’il venait à prendre une place

Je fais du sport, je vois des amis, je vois

plus importante, pourquoi ne pas m’y

ma famille, je fais des études, je travaille

consacrer ? Quoiqu’il en soit, j’ai adoré

pour financer mes études, mes projets et

cela et si je peux me permettre de recom-

mes sorties...

mencer, je le ferais avec grand plaisir.

Pour clore cette interview, tu es libre de poser Quel est le genre de cinéma ou de série télévi-

une question à toi-même et d’y répondre ou

sée que tu aimes regarder ?

au journaliste qui t’interroge...

J’aime le suspense et la puissance des

Dine, qu’est-ce qui selon toi va faire que

images que je peux retrouver dans un

le public peut aimer Bizarre ?

bon film d’horreur ou dans un western. J’aime être tenu en haleine et quand les personnages ne sont pas idéalisés. Le public peut aimer Bizarre» car c’est un film d’auteur qui s’inscrit dans un cinéma sensoriel et qui invite au voyage. Que fais-tu lorsque tu ne te lances pas dans des aventures cinématographiques ? 36

Très bien.


Grooming : Yvette YVETTE


THE BLINDTRUTH

Issu d’une famille de musiciens, David Zincke laisse parler ses influences pop, folk et blues et sa plume poétique à travers un premier EP disponible depuis le 1er Juin 2015. Un bel aperçu de ce que sera son premier album produit par Medi. L’artiste anglais a répondu au amusement.

BLIND TRUTH

avec

Par Dine Delcroix / Photos : Florian Saez

38

DAVID ZINCKE





Lorsque tu te regardes dans la glace le matin, que te dis-tu ?

Quelle super héros aurais-tu aimé être ? Superman. Je ne comprends pourquoi

J’essaye de l’éviter pendant un moment

on voudrait avoir envie d’être un autre

et quand je le vois, je suis plutôt content

super héros. Superman peut faire ce

de mon reflet. Je n’ai pas de pensées

qu’il veut.

négatives. Je pense que c’est important d’aimer son reflet.

À qui voulais-tu ressembler quand tu étais enfant ?

Quel pouvoir magique aimerais-tu avoir ? Voler.

Michael Jordan, le Beatles, Bruce Lee...

Quel prénom aurais tu-aimé porter ? Si tu avais une baguette magique, que changerais-tu ? J’essayerais de faire disparaître la vio-

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai eu envie de m’appeler Marcus pendant un moment.

lence. Cette baguette devra être très puissante.

Que peut-on entendre comme message d’accueil sur ta boite vocale téléphonique ? Si tu devais emporter une seule chose sur une île déserte, laquelle serait-ce ? Ma petite amie.

42

J’ai gardé l’annonce originale de l’opérateur.


43


Quand et comment as-tu cessé de croire au père Noël ? J’ai entendu me parents descendre les escaliers. Je suis allé voir et je les ai vus transporter des cadeaux. J’avais 7 ou 8 ans mais j’avais de beaux cadeaux alors je n’avais pas vraiment été déçu.

Que peux-tu me dire de positif sur toi ? J’aime être positif. Je ne l’ai pas toujours été car je suis plutôt du genre cynique mais je fais l’effort conscient d’être positif en espérant l’être un jour inconsciemment.

Et de négatif ? Je m’inquiète trop, je mange trop, j’ai trop fumé, je bois trop.

Qui veux-tu épater le plus ? Moi-même puis mes parents.

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EN COUVERTURE

ALBAN LENOIR

46


PAR RIYAD CAIRAT / PHOTOS : MARTIN LAGARDERE

Difficile d’être

passé à côté d’Alban Lenoir ces derniers mois. Au milieu de la polémique concernant Un Français de Diastème où il incarnait un skinhead équipé d’un cerveau en quête de rédemption, on le retrouve le 19 août en salles dans Antigang aux côtés de Jean Reno dans un registre plus léger, loin de celui qui l’a fait connaître du grand public mais tout aussi à l’aise et apparemment ravi.


un grand acteur français comme Jean-Paul Belmondo ? As-tu déjà eu cette remarque ?

C’est très délicat. Depuis que quelques personnes ont vu Antigang en amont de Après ton rôle dans Un Français, tu es aujourd’hui à l’affiche d’Antigang, un film plus léger. Comment abordes-tu le regard du grand public vis à vis de ce changement de registre ?

la sortie, c’est vrai que j’ai eu quelques petits retours dans ce sens. Je ne sais pas si c’est être directement comparé à Bébel mais plutôt comparé à ce côté du cinéma français avec des acteurs plutôt physiques qui aiment faire leurs cascades avec un côté fun. Après de là à me comparer moi-même à Belmondo, non.

C’est surtout une question concernant la

Peut-être qu’après la sortie du film il y

promotion. C’est sûr que c’est plus déli-

aura plus de retours dans ce sens mais

cat d’être à l’aise et de parler d’Un Fran-

pour l’instant c’est un peu tôt.

çais, que de parler d’Antigang où il n’y aucune dimension politique ou de polémiques inutiles comme ça a pu être le cas sur Un Français. Mais oui, je vis les choses de façon plus saine, plus cool. C’est ça la réelle différence. Après en tant que comédien c’est un bonheur de faire un

Est-ce qu’on peut ranger Alban Lenoir dans une case ?

drame et d’enchaîner juste après avec un

Je me souhaite que non et je fais tout

personnage solaire, cool, fun. Mais sinon

pour que ce ne soit pas le cas. Chaque

je n’ai que des gens adorables dans la rue

comédien a un panel de jeu, c’est vrai

qui me disent « Bravo, on beaucoup aimé

qu’en France on a tendance à stigmati-

le film » mais les gens au regard méfiant

ser et à enfermer les comédiens dans une

je ne les vois pas et ils ne viennent pas

case. C’est pour ça que c’est une chance

me voir.

inouïe d’avoir décroché Un Français et d’autant plus d’enchaîner avec Antigang qui est un paradoxe total dans le personnage que j’ai à jouer. C’est un bonheur et je me souhaite de passer d’une

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Être aussi à l’aise dans un drame que dans

comédie romantique à un drame puis à

une comédie avec ton passé de cascadeur ne

un film d’aventure, je me le souhaite de

te fait pas penser à certaines similitudes avec

tout cœur.



Après les polémiques sur la bande-annonce

tout cela aurait été inexistant et il y aurait

d’Un Français, les avant-premières annu-

eu zéro polémique.

lées dans certaines salles et les menaces de morts que vous avez reçus toi et Diastème, qu’est-ce que ces événements là t’ont fait ressentir sur le climat actuel qui règne en France ? Je ne rentre pas trop dans ces détails là. Je suis un comédien qui a décroché le rôle dans Un Français. C’est plus pendant le tournage que nous étions conscients de ce qui se passait. La veille du tour-

Pendant la sortie d’Un Français, beaucoup de journalistes te demandaient si il y aurait un avant et un après ce film. Nous y sommes et a-t-il eu le lieu cet après ? La seule différence c’est qu’en un mois j’ai reçu quinze scénarios. Donc oui il y a eu un avant et un après c’est évident (rires).

nage, le FN faisait 25% aux élections européennes, il n’y avait rien d’autre à se dire à part faire le film qu’on avait envie de faire et dont on connaissait les raisons de pourquoi on le faisait. C’est vrai que j’ai dit que pour moi ce film était d’utilité publique à une certaine échelle et une certaine vision et ça s’arrête là.

Tu espères qu’il y aura dans ces scénarios d’autres rôles comme Antigang ? Oui, mais je suis ouvert à tout du moment que c’est un bon scénario et un bon réalisateur. Que ce soit une comédie, un film d’action, un film d’horreur ou

Le problème c’est qu’il y a autant polémique

quoique

pour Un Français que pour Love, (le der-

d’autre, je suis

nier film de Gaspard Noé) où tout le monde

partant.

ce

y va de son commentaire où la presse relate ça avec « faut-il l’interdire aux moins de 16 ans ? De 18 ans ? Alors que personne n’a rien vu et personne ne sait encore de quoi il parle. Je pense que c’est très complexe. Les réseaux sociaux ont déclenché ça. Si nous sommes quinze ans en arrière : la bande-annonce sort, la fachosphère veut créer une polémique ou faire une déferlante de haine, sans les réseaux sociaux 50

Beaucoup de scènes physiques dans Antigang, est-ce

que

tu as du te remettre

soit



dans une condition sportive particulière

une autre. Y avait-il cette intention de la part

avant le film ?

du réalisateur ?

J’avais suivi pas mal de préparations pen-

Oui complètement. Jean sur le tournage

dant Un Français. Ce qui était bien c’est

me disait « tu vois sur cette scène là c’est

que c’était le même régleur sur Anti-

là que ton personnage est en train de vi-

gang, Manu Lanzi qui est un magnifique

rer, où la maturité prend le dessus » donc

régleur/chorégraphe de combat. On a

oui il y avait cette cohérence artistique de

enchainé ces deux films ensemble. Je

passation dans notre jeu et même dans le

m’étais pas mal préparé pour les scènes

scénario.

de bastons dans Un Français et on a revu les bases martiales pour Antigang qui est plus chorégraphié et prévu pour que ça envoie un peu plus. Malheureusement dans ce style de films en France il y a peu d’acteurs capables d’endosser ces rôles de flics marginaux pouvant être durs mais aussi drôles parfois. Est-ce que ce Qu’est-ce que tu peux dire au public qui va

n’est pas un fait culturel aussi qu’en France

aller voir Antigang ? Sur les intentions par-

on a du mal à mélanger les styles ?

ticulières du film et du réalisateur ? Ce que je sais c’est qu’on a voulu faire un film cool. On a voulu s’amuser à faire un film avec des bonnes scènes d’action, qu’il y ait un côté fun saoupoudré de petits clins d’oeil comme Bad Boys ou L’Arme Fatale, à une petite échelle. C’est ce qu’on aime avec le réalisateur et c’est ce qu’on a essayé de retransmettre à notre niveau dans Antigang.

Tout à fait et c’est un peu le défi de ce film. De faire ce qu’on avait envie de faire aussi. Nous, c’est ce qu’on aime, on nous a donnés les moyens de le faire et nous y sommes allés tête baissée en se disant qu’on allait faire un film de geek où on se marre et cerise sur le gâteau, Jean Reno dit oui. C’est un buddy movie qu’on a essayé de faire à notre niveau. C’est un bon divertissement totalement assumé et nous en sommes fiers de notre petit Antigang !

On sent pendant le film une sorte de passation de pouvoir entre Jean Reno et toi. Une ancienne génération de comédiens qui se retire progressivement pour laisser la place à 52


53


grooming : camille LUTZ

54



Avec

trois albums communs à leur actif, Dan Levy et Olivia Merilahti ont hissé leur carrière vers un succès international fulgurant. Si les deux artistes ne sont plus en couple à la ville, leur complicité musicale demeure inaltérée au grand bonheur du public venu les applaudir à la dernière édition 2015 de Solidays où nous les avons rencontrés.

PAR Dine Delcroix / Photos : DR

The DØ



Préférez-vous jouer sur des petites scènes ou des grandes ? Olivia : Les deux sont complémentaires et on aime vraiment les deux. C'est bien de pouvoir faire les deux. Dan : en clubs, le côté physique est plus important et en festival, c'est le son est plus important. Il y a quelques jours, on jouait en Allemagne et il y avait une autre scène juste à côté. C'était un peu la guerre de sons et ce n'est pas tout à fait ce qu'on recherche. Après, l'intérêt du festivalier, c'est un peu de butiner. L'énergie est totalement différente. En festivals, on ne sait jamais si le public vient pour ou pas. C'est année marque votre deuxième participation au fesitval Solidays. Qu'est-ce qui change par rapport à la première fois en 2009 ?

Peut-on créer une atmosphère scénique inti-

Olivia : On est plus vieux !

miste dans la grandeur d'un festival ?

Dan : On se souvient que Michael Jack-

Dan : Cela dépend des festivals, de qui

son venait de mourir le jour-même. On

joue avant, qui joue après... C'est très

ne parlait que de lui et pas du SIDA.

différent à chaque fois. Olivia : Ce n'est peut-être pas le propos mais oui, on peut. C'est une histoire d'énergie et de contrastes.

L'engagement du festival est-il important pour vous ? Dan : C'est pas forcément pour nous. On répète que ce n'est pas fini. Je ne sais pas

En quoi vos prestations scéniques sont-elles

si cela a un vrai impact...

différentes pendant les festivals ? Olivia : Dans la façon de structurer le concert, dans le choix et l'ordre des chansons

58


59



Vous vous connaissez depuis 10 ans. Quel est votre meilleur souvenir de cette décennie pas-

Quelle a été votre plus grande prise de risque ?

sé à faire de la musique ensemble ?

Dan : Le pus grand risque a été de faire

Dan : Il y a toujours un souvenir qui en

rentrant dans l'intimité alors qu'on ve-

efface un autre. Là, par exemple, on re-

nait de se séparer et c'était dur. C'était

vient des États-Unis où on a vécu des

un risque énorme et, en même temps,

dates incroyables, que ce soit dans les

aujourd'hui, c'est un de mes meilleurs

des petits ou des grands clubs. Cette an-

souvenirs. Le fait de se retrouver musi-

née, il y a aussi aussi le Zénith de Paris

calement, c'était très fort. Comme quoi,

qui était fou ainsi que les deux dates à

il ne faut jamais tout abandonner. On

Montréal. Il y a plein de bons souvenirs.

avait besoin l'un de l'autre et on a pu

Les pires, on les oublie. Il y a toujours

faire cette musique. On en est fier et on

des mauvaises dates. Des fois, on est bon

la défend. À chaque fois qu'on joue sur

et d'autres fois, on est moyen.

scène, j'ai les mêmes frissons et la même

Olivia : On a conscience de l'historique, de l'expérience qu'on a du métier aujour'hui mais, il y a des moments où on a l'impression de débuter. On fait en sorte de se mettre dans cet état là. On a besoin

un troisième album comme on a fait en

envie d'entendre la voix d'Olivia. C'est la vie et cette vie-là n'est pas une successions de dates ou de festivals mais plutôt une successions d'histoires et de paroles qui nous parlent.

d'accidents et de surprises. On essaye de ne pas rester dans quelque chose de trop confortable.

Ce troisième album a-t-il été thérapeutique ? Êtes-vous dans la remise en question ?

Dan : Pas thérapeutique... Les choses ont

Olivia : Oui, parfois trop, peut-être. Il

ce moment-là pour plein de raisons que

faut trouver le bon équilibre entre les

ce n'est même plus une thérapie. C'est

risque qu'on prend et le plaisir qu'on

soit tu coules, soit tu nages. Aujourd'hui,

prend aussi.

pusiurs mois après la sorite de l'album et

été tellement violentes dans notre vie à

avec tout ce qui nous arrive, on est obligé de monter sur scène avec de l'émotion, de l'envie et de la force parce que c'est beau.

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Olivia : Pour moi, oui. C’était une façon d’exorciser une histoire difficile. L’art est là pour cela et moi, c’est ce qui me guérit en premier.

Envisagez-vous un quatrième album ensemble ? Dan : On envisage rien, pour l’instant. Chaque date est une nouvelle date et on n’y pense pas encore. Olivia : On a encore la tête vraiment dedans mais il n’y a pas de raisons de ne pas en faire un. On a vécu le plus dur.

Avez-vous des projets parallèles ? Dan : On fait des choses. Moi, je viens de produire Jeanne Aded. Je produis aussi Las Aves. Le fait de faire d’autres choses me permet de faire ce que je fais pour The Dø. La thérapie est parfois ailleurs. Elle peut passer par le jardinage ou la rencontre d’autres personnes. Je pense toutefois que nos vies sont faites pour faire de la musique. Olivia : Moi, j’ai des collaborations à venir...

Quand vous jouez dans des festivals, avez-vous le temps de voir d’autres artistes ? Olivia : En général, j’aime aller voir les concerts après notre performance donc je ne me suis pas vraiment renseignée étant donné qu’on joue très tard et qu’on part juste après. Je regarderai sûrement Angus & Julia Stone qui jouent avant nous sur la même scène ce soir.

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RENCONTRE

ANNE ROUMANOFF PAR Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Cela fait près de 30 ans qu’elle fait rire les français avec des sketchs à la pointe de l’actualité et un humour évolutif. Passionnée de travail, Anne Roumanoff ne prend rien pour acquis et met ses angoisses d’artiste au profit d’un renouvellement perpétuel. À partir du 30 Juillet, la «Dame en Rouge» s’installera sur la scène parisienne de l’Alhambra avec son nouveau spectacle intitulé «Aimons-Nous Les Uns Les Autres». Rien que ça !


NOFF


66


Vous écrivez, vous mettez en scène, vous faites

m’énerve vite.

de la radio, de la télévision, des tournées, de la promotion et vous êtes aussi maman. Où trouvez-vous le temps pour faire toutes ces choses ? J’ai la chance d’aimer mon travail. C’est un travail mais c’est aussi un plaisir. C’est une chance de faire un métier artistique et le temps, on le trouve. Quand je ne

Qu’est-ce qui vous énerve ? Beaucoup de choses. Les gens qui ne tiennent pas leurs engagements, par exemple. J’essaye d’être plus calme avec l’âge.

travaille pas, je suis inquiète. Vous assagissez-vous avec le temps ? Qu’est-ce qui vous inquiète ? J’ai peur que ma carrière s’arrête, par exemple, aors que quand je suis en activité, je suis contente.

Il y a 25 ans, vous jouiez un spectacle intitulé «Je bosse comme une folle, j’ai pas une minute à moi, c’est du délire». Imaginiez-vous cette vie-là ? Oui sauf qu’à l’époque, c’était la caricature d’une femme active. Je n’aime pas trop les femmes agitées. Je ne me sens

J’essaye. Il y a aussi la ménopause et ses sautes d’humeur qui font que je peux m’énerver vite (rires). Quand je sens que je m’énerve, j’essaye de me calmer. Il faut être agréable avec les gens.

Certains médias vous prêtent une sorte de froideur... Je suis assez stressée alors je peux être froide et sèche quand je ne sens pas les gens mais, avec le temps, je suis plus naturelle.

pas dans cette frénésie. On peut se presser pour faire plein de choses mais être calme. Je suis excitée quand des fois j’ai

Vous qui avez presque tout fait, qu’aime-

peur d’être en retard parce que je suis

riez-vous expérimenter ?

assez ponctuelle mais sinon, je suis plutôt calme.

Je n’ai pas encore été mannequin (rires). J’aimerais bien écrire une pièce de théâtre ou un film mais plus une pièce de théâtre. J’aimerais écrire un truc sur

Le calme est votre tempérament ? Non ! Je suis volcanique, impatiente et je

la relation mère-fille qui soit drôle. Il y a eu beaucoup de pièces dramatiques à ce 67


sujet et peu de pièces de drôles alors j’ai-

taine d’Argent à Aix en Provence où j’ai

merais bien essayer. Pour l’instant, cela

joué 2 fois par jours pendant 5 jours.

reste un projet. J’ai écrit des notes et j’at-

Après, j’ai retravaillé et j’ai joué beau-

tends que cela devienne une nécessité.

coup dans des petits cafés théâtre. En-

Avec une date butoir et de l’argent à la

suite, j’ai repris ma tournée et j’ai incor-

clé, je suis plus efficace (rires).

poré les nouveaux sketchs jusqu’à avoir un nouveau spectacle que j’ai présenté à l’Olympia le 2 Février 2015. J’ai encore

Vous serez à l’affiche de Aimons-Nous Les Uns Les Autres dès le 30 Juillet 2015 à l’Alhambra. Quel est le message de ce nouveau spectacle ?

changé des choses en tournée et là, je pense que je suis prête. J’ai aussi joué à New York, à Miami, à Tunis, aux Antilles, à Londres...

Il est dans le titre. On vit dans un monde hostile où tout est compliqué mais, face à cela, il faut essayer de s’aimer. J’ai choisi ce titre au mois de Décembre l’année dernière avant les attentats puis, je me

Avant ces tests que vous pratiquez sur de petites audiences, faites-vous lire vos sketchs à votre entourage proche ?

suis aperçue que beaucoup de sketchs

Quand on montre à des amis, soit ils sont

du spectacle traitait de l’amour ou de

trop durs et ils nous dépriment, soit ils

la difficulté d’aimer que ce soit dans le

sont trop complaisants et ils rient pour

couple, entre des parents et des enfants

n’importe quoi. Le vrai test pour moi,

ou encore dans la vie professionnelle.

c’est quand je joue devant un public.

C’est un peu un spectacle sur toutes les

Quand je fais un nouveau sketch dont je

incompréhensions et les blocages de la

ne pas sûre, je préviens les gens.

société. Y a-t-il des mécaniques dans l’écriture d’un Combien de temps avez-vous travaillé sur ce one woman show ?

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sketch ? Oui, dans le rire, il y a des mécaniques

Plus d’un an. J’ai commencé à écrire

mais après, on est toujours très surpris,

en avril 2014. J’ai présenté les premiers

même après plusieurs années de métier,

sketchs en public au mois de Juillet.

de la force des rires sur certains sketchs.

J’avais réservé le Café Théâtre de la Fon-

Il y a des petites recettes qu’on connaît



mais on ne sait pas l’essentiel.

goissant et j’ai clairement pris parti plusieurs fois dans mes spectacles là-dessus.

Quelle est votre plus grande angoisse à quelques jours de la première ? Je veux peser 60 kg. J’ai acheté une te-

Avez-vous déjà eu des personnalités politiques à vos représentations ?

nue de running et j’ai couru une fois.

Oui. Anne Hidalgo déjà est venue me

C’est un début (rires).

voir. Manuel Valls est venu me voir à Evry, Christian Jacob, Georges Tron... Il y aussi beaucoup d’hommes politiques locaux qui

On vous dit « humoriste engagée ». Êtes-vous d’accord avec ce qualificatif ?

viennent me voir. Quand je joue en province, j’ai souvent le maire ou le député.

Non, je ne suis pas d’accord parce que cela m’évoque toujours la chanson de Coluche, «Misère». Cela voudrait dire que

Peut-on rire de tout ?

l’engagement prime sur l’humour et je

Dans l’absolu, on doit pouvoir rire de

ne crois pas. Je dis des choses sur scène,

tout. Après, on s’inscrit dans une époque

je prends parti pour ou contre certaines

un petit peu électrique où tout prend des

choses mais je ne me sens pas engagée.

proportions. À chacun de prendre ses responsabilités et de dire ce qu’il a envie de dire. Il y a des gens qui aiment bien

Vos spectacles contiennent quelques sketchs politiques. Pour qui prenez-vous précisément parti ?

dans. J’aime bien quand toute la salle rit. On peut essayer d’aborder des sujets délicats sans créer de malaise. Tout dépend

Je prends parti contre l’extrême droite. J’ai

de la manière de tourner les choses.

déjà voté à droite, j’ai déjà voté à gauche

C’est une question de doigté, de finesse

donc je ne me sens ancrée ni à droite ni

et de subtilité dans la manière de faire les

à gauche. Je fais partie de ces électeurs

choses. Sur scène, on a une responsabi-

volants et flottants qui font basculer les

lité parce qu’on touche un public large

élections. En revanche, l’extrême droite

mais je ne m’interdis rien.

est pour moi quelque chose de très an-

70

provoquer. Moi, je ne suis pas trop là-de-



Avez-vous déjà été rappelée à l’ordre parce

scène. Je me tiens au courant de ce qui

qu’un de vos textes franchissait une certaine

se fait et je vais voir une dizaine de spec-

limite ?

tacles d’humour par an.

Je sais que que Michel Drucker a déjà eu des appels mais il a eu la grâce de ne pas m’en faire part. Je sais qu’au Journal du Dimanche, certains de mes textes ont généré des coups de fil mais on ne m’a jamais dit quels coups de fil. Après, on ne sait pas tout. J’ai été par exemple virée d’Europe 1 avec une émission qui marchait sans explication vraiment cohérente.

Êtes-vous fière d’avoir mis en lumière certains humoristes tels que Kev Adams ou encore Claudia Tagbo ? Je ne crois pas qu’on révèle des gens. Je crois que les gens ont du talent. Après, ils prennent la lumière ou ils ne la prennent pas mais ce n’est pas vous qui donnez la lumière. Kev Adams et Claudia Tagbo auraient réussi sans moi. Je pense qu’on

Les Guignols de l’Info, l’émission my-

peut donner un petit coup de pouce à

thique de Canal+ depuis près de 30 ans est

un moment si les gens sont prêts mais

passée tout près de la suppression. Quel est

on ne fait la carrière de personne, c’est

votre point de vue sur ce sort ?

l’humoriste qui fait sa carrière. Certains

J’ai justement fait un texte dans le Journal des Dimanche où je les défends. Je pense que c’est plus que nécessaire à notre époque qui est tellement angois-

humoristes que je trouvais talentueux n’ont pas marché parce qu’ils n’étaient pas prêts dans leur tête. Il y a le talent artistique et il y a le mental.

sante. L’année de Charlie Hebdo, on ne peut pas supprimer «Les Guignols» !

On vous surnomme « la Dame en Rouge » depuis longtemps à cause de votre couleur

Allez-vous voir des spectacles d’humoristes ? Oui, je vais voir d’autres humoristes. Des fois, je vais voir des jeunes qui démarrent. Je n’ai pas non plus beaucoup de soirées libres parce que je suis sur scène et que j’essaye de passer un peu temps avec ma famille. Si je suis invitée à un truc exceptionnel ou au spectacle d’un copain, j’y vais. Des fois, on peut connaître le travail d’un humoriste sans aller le voir sur 72

fétiche éclarlate. Avez-vous songé à changer de couleur ? Dans la vie, je ne m’habille pas toujours en rouge. D’un point de vue artistique, c’est un peu mon code couleur. Dans ce nouveau spectacle, j’ai un tailleur mais j’ai un haut rouge. Quand je suis en noir sur scène, je ne me sens pas très bien donc le rouge est quand-même une couleur qui me correspond sans être fétichiste du rouge.



RENCONTRE


JULIE ZENATTI Découverte

dans

la

comédie

musicale

Notre dame de paris en 1998, Julie Zenat-

ti a su esquisser une trajectoire musicale sensible et élégante. Blanc, son sixième album est disponible depuis l’automne dernier et marque un véritable virage dans la carrière de la chanteuse désormais maman et signée sur un nouveau label. Elle sillonne actuellement les routes de France dans le cadre des festivals d’été.

PAR Dine Delcroix / Photos : François Berthier


Tu as été révélée par le spectacle musical

se passer. Je crois que ce goût du risque

Notre Dame de Paris. Quel regard portes-

est nécessaire dans une aventure. C'était

tu sur cette aventure, aujourd'hui ?

un pari audacieux. Pour le reste, je ne

Un regard bienveillant, un regard tendre et une profonde gratitude envers Luc

sais pas. À priori, non, car j'aime trop les premières.

Plamondon, Richard Cocciante, Charles Talar, Gilles Maheu et mes compères de scène. Notre Dame de Paris m'a tout appris, m'a tout donné...

Tu as déjà 6 albums studio à ton actif. Peuxtu décrire chacun de ces disques en un mot ? Fragile : comme son titre. Dans les yeux d'un autre : je dirais «désenchanté»... L'il-

Aimerais-tu revenir un jour à la comédie

lusion de l'autre vu comme un prince se

musicale ?

casse et laisse place à quelque chose de

Je ne suis pas le genre de fille qui fait des plans, je prends juste des notes.

plus réel qui m'a peut être été proposé trop tôt dans ma vie si je puis dire. Comme Vous : « bonheur » avec première tournée, première équipe sur les routes, premier disque de platine, le bonheur de l'accomplissement de ces quelques pre-

Serais-tu intéressée par le projet de spectacle Starmania, actuellement en préparation ?

76

mières années de travail. La Boite de Pandore : « kif » ! J'ai dans cet

Notre Dame de Paris, c'était magique,

album mélangé mes goûts musicaux avec

sans calcul. On ne savait pas ce qui aller

ceux de mon adolescence, Akhenaton,



Solaar, mes mentors, ceux de ma génération qui m'écrivent des titres... Après celui-là, j'aurais pu arrêter de faire des albums car j'avais vraiment le sentiment d'avoir inventé quelque chose, c'était gé-

succès, aujourd'hui ? Oui et non. La curiosité des gens grâce au net ouvre des portes pour les nouveaux talents. D'ailleurs, même les maisons de

nial comme aventure.

disques "chinent" les vidéos les plus vues.

Plus de Diva : le « point ». Le point final

produisaient dans des bars. Maintenant,

avant le blanc. C'est probablement un

cela se fait dans des chambres d'ados.

de mes albums les plus aboutis musica-

Après, ce qui est plus difficile, c'est de

lement, je l'adore, mais il était sombre,

faire découvrir un univers, ce qui per-

comme moi à cette époque. Je l'ai vécu

met a un artiste de durer. La consomma-

comme la fin, la fin d'un cycle. À peine

tion est boulimique, on s'attache à des

cet album sorti, je suis tombée enceinte,

titres mais pas forcément à des artistes.

je n'étais déjà plus la même de l'inté-

Moi, il m'est arrivé d'acheter des disques

rieur si je puis dire. Je cohabitais avec le

juste pour l'artiste que j'aimais même si

bonheur et j'aimais cela. Là, j'ai décidé

l'album était moins bon. Aujourd'hui,

d'être heureuse.

c'est un phénomène rare il me semble.

C'est un peu comme quand des talents se

Et puis, à mon époque, on acceptait les échecs commerciaux. Aujourd'hui, vu la chute des ventes de disques, le mot "rentabilité" est un mot trop familier pour les Plus De Divas, ton précédent album paru

artistes.

en 2010, a reçu un accueil timide. En prenant du recul, l'expliques-tu ? Timide oui, c'est le mot ! Non, pas vraiment. Enfin, si... Peut-être le titre qui pouvait être interprété comme quelque chose de prétentieux et puis, dans cet album, j'ai disparu, ma voix était un instrument, mon histoire était celle d'une autre, je me cachais physiquement... Je

retour cette année avec l'album Blanc, ton premier disque chez Capitol / Universal. Tu as confié avoir eu peur de ne pas réussir à terminer ce nouvel opus. Pourquoi ?

ne voulais plus être celle que j'étais, je

Depuis mon précédent album, beau-

voulais être plus jolie, plus chic, plus

coup de choses ont changé : la materni-

mystérieuse mais c'était un instant. Je

té, ma vision de mon métier... Se sentir

n'ai dupé personne !

responsable de quelqu'un d'autre bous-

Penses-tu qu'il est plus difficile pour les 78

Tu as quitté la maison Sony Music et tu es de

artistes des années 2000 de rencontrer le

cule une vie. J'avais besoin de liberté pour être en accord avec la femme que



je devenais. Dans ce genre de processus

Ce disque sonne comme un nouveau départ.

créatif, le temps est à la fois un bon ami

Ce côté très lumineux était-il présent dès le

mais aussi l'ennemi du doute. Avant de

début du processus de création ?

trouver exactement l'endroit où je voulais aller pour ce nouvel opus, il m'a fallu répondre à des questions plus générales comme celle de la place et de l'envie, ce qui m'a parfois posé souci car j'avais l'impression que pour chaque réponse trouvée, une nouvelle question se dessinait...

Le processus de création a commencé avec une vraie remise en question de mes envies et de mon parcours, non pas comme un bilan mais plutôt comme un voyage. Malgré les périodes difficiles, je crois que, musicalement, tout ce qui est sorti des moments de création a toujours penché du côté lumineux de la force. C'était assez instinctif et c'est ce que j'inspirais aux auteurs compositeurs.

Quand on est une chanteuse reconnue, appréhende-t-on la sortie d'un nouvel album comme s'il s'agissait du tout premier ? Reconnue ou non, faire un album est très personnel. On parle de soi, on dévoile une partie de notre intimité alors

Dirais-tu que Blanc est l'album de la maturité ? Non, pas de la maturité, plutôt de la maternité !

l'appréhension est toujours là.

S'agit-il de ton album le plus intime ? Pourquoi as-tu baptisé ce sixième opus Blanc ? Blanc comme ce temps où je n'ai plus vraiment donné signe de vie. Blanc comme cet horizon qui se dessine à chaque fois qu'on doute. Blanc comme cette page de vie que je voulais raconter de manière lumineuse. Blanc comme toutes ces couleurs qui m'inspireront la suite.

80

Oui, le plus intime, le plus sincère aussi, je pense. Le passage à la trentaine est fantasmé comme quelque chose de douloureux si on n'a pas 20 sur 20 dans tous les domaines alors il est vrai que cela remue pas mal quand on décide de ne plus rêver sa vie mais de la vivre.



Pourquoi as-tu choisi D'où je viens comme

extrême confiance.

premier single ? D'où je viens était comme un prélude à cet album. Je crois qu'on ne sait finalement pas vraiment qui je suis. Je ne me suis jamais réellement perdue mais je me suis souvent cachée par pudeur mais aussi parce que je ne m'aimais pas assez. D'où je viens, c'est un clin d'œil à ma famille,

L'album comporte un duo original avec Grégoire sur le titre Je ne t’en veux pas. Comment s'est passée la collaboration avec cet artiste ?

à mon identité et à mes origines alors,

Je ne t’en veux pas, c'est un peu la cerise

pour entamer ce voyage, il nous semblait

sur mon gâteau. Franck Authié, le réa-

naturel de commencer par montrer ma

lisateur de l'album avec qui nous avons

carte d'identité.

travaillé pendant une année, travaille depuis le début avec Grégoire. Lorsque j'ai chanté ce titre, je lui ai tout de suite dit qu'il me manquait quelque chose. On s'aime à deux, on se quitte à deux. Ce titre

Pour ce nouvel opus, tu as travaillé avec Em-

est un duo mais avec qui ? Je lève ma tête

manuel da Silva sur 6 chansons malgré une

et je me rends compte que je cohabite

première rencontre que tu qualifies de « dif-

avec les disques d'or de Grégoire depuis

ficile ». Peux-tu nous en parler ?

1 an. Cela a été comme une évidence. Je

Quand deux mondes se rencontrent, parfois, les a priori s'entrechoquent ! On s'est croisé en 2007 sur un plateau radio. À cette époque, pour "Manu", j'étais une chanteuse à voix sans émotions, une machine à faire des notes... Et comme il est assez franc du collier, il l'a dit quelques minutes avant que je ne monte sur scène.

lui ai fait un e-mail. Il a d'abord décliné et, quelques jours plus tard : surprise ! Sa voix sur ma chanson. J'en ai pleuré ! C'est un vrai cadeau qu'il m'a fait. Je trouve son attitude chic. Avant de s'aventurer dans un titre qui pourrait ne pas lui aller, il l'a essayé a l'abri de mon regard et a fait de ce titre le sien.

Cela ne m'était pas personnellement destiné mais je l'ai pris pour moi. Puis, une amie en commun, Diane, m'a parlé de lui en 2011. Nous nous sommes rencontrés et la suite, c'est quatre années de travail, d'amitié... C'est un personnage important dans l'aboutissement de cet album mais aussi une personne en qui j'ai une 82

80 chansons ont été maquettées pour ce disque. Comment s'est fait le choix de la tracklist définitive ? Le choix s'est fait en duo si je puis dire



avec Capitol mais des évidences sont ap-

Quelle évolution majeure retiens-tu depuis

parues rapidement.

tes débuts ? Le changement majeur est la façon dont les gens écoutent de la musique. Imposer son univers sur la longueur d'un album,

Tu as déclaré que le premier album de la chanteuse britannique Birdy a été une source d'inspiration pour toi. L'idée d'un album en anglais t'a-t-elle déjà effleurée ?

ce n'est pas simple. Les gens compilent, se créent des playlists... Mais un artiste s'appréhende, c'est un changement qui rend, je pense, la création parfois plus formatée et plus frileuse.

Oui, j'aime ce son large, fort, aérien et qui ose le silence dans la musique. Chanter en anglais, oui, j'aimerais, mais des chanteuses comme moi, il y en a des tas ! La nouvelle génération de chanteuses,

Cela fait près de 15 ans que tu chantes. Que

c'est du lourd ! Je crois que le français

dirais-tu à la Julie Zenatti qui démarre sa

est une langue qui permet de partager

carrière ?

une émotion sans forcément être dans la performance, c'est notre atout !

Profite, ma chérie ! Pour 1h30 de bonheur face à ton public, c'est 3 années de doutes, de limites à ne pas franchir ou à mettre pour ne pas se laisser tenter par la facilité de ceux qui pensent tout savoir.

Tu écris aussi pour d'autres artistes. Le processus de création est-il alors différent de lorsque tu écris pour toi-même ? La création est différente. On fait éponge avec le vocabulaire de l'autre, on essaie de comprendre ses parts d'ombre pour y dégager l'histoire, celle qui manque. C'est presque un travail d'enquête. C'est un challenge que j'adore.

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La matière première, ce sont les artistes, il ne faut jamais l'oublier.



interview PREMIERE FOIS


JAIN Auteur-compositeur, Jain insuffle à sa musique la richesse d’une enfance passée à suivre les déplacements professionnels de son père sur plusieurs continents. Elle est produite par Yodelice et vient de livrer «Hope», un premier EP pop folk en attendant l’album prévu pour l’automne prochain qui sera défendu par une tournée française avec un passage parisien par le Théâtre des Étoiles le 24 novembre 2015.

Par Dine Delcroix / Photos : Martin Lagardère

87


Première voiture ?

Premier baiser ?

Je ne conduis mais je suis en train de passer mon permis. Je l’ai déjà raté une fois (rires). Je me souviens de la première voiture de ma mère, une Fiat Punto super difficile à conduire qui a lui détruit les épaules.

C’était en colonie, je devais avoir 9 ans et je n’avais pas trop aimé. C’était avec un garçon qui m’avait demandée de sortir avec lui sur un bout de papier.

Premier souvenir ? Mon père construit une énorme cabane en bois dans notre jardin quand j’avais 6 ans. On y avait installé de la moquette et on avait même fabriqué une sorte d’ascenseur pour aller récupérer des noisettes.

C’était au Congo où j’ai vécu pendant 4 ans. C’est lui qui m’a appris à joue Wonderwall à la guitare et c’est un peu pour cela que j’ai commencé à chanter. Je crois que j’avais 16 ans.

Premier métier que tu voulais faire ?

Premier chagrin d’amour ?

J’étais fan de Star Wars et je voulais être ‘jedi’ mais j’ai compris que cela n’allait pas être possible alors j’ai voulu être George Lu-

C’est la même personne. Mes parents sont expatriés. Du coup, on déménageait de pays en pays. Lui est parti et j’ai fait la chanson

cas (rires).

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Premier amour ?

Come pour le faire revenir.




Première fois ?

Premier livre culte ?

Étrange.

Orgueil et Préjugés par Jane Austen.

Premier animal de compagnie ?

Premier prof détesté ?

Un chat qui s’appelait Nora. Je devais avoir 4 ou 5 ans. Elle nous ramenait des souris.

Les professeurs et moi, c’était pas l’amour (rires). Quand j’étais au CP, j’avais Madame Estrem. Elle balançait les tables, elle nous tirait les nattes... On avait fait une pétition pour qu’elle aille dans asile.

Premier disque acheté ? C’était une compilation qui regroupait des chansons des années 50, 60 et 70.

Premier prof adoré ? Je crois que c’était en 4e je suis arrivée au Congo. J’avais un professeur d’histoire qui était super intéressant. Je me suis toujours débrouillée pour ne pas redoubler mais sans trop en faire non plus.

Premier concert ? C’était Justice à Rock en Seine quand j’avais 17 ans. Premier choc dans la vie ? Premier film culte ? «Star Wars» épisode IV.

C’était quand j’ai quitté Dubaï pour le Congo. La différence entre les deux mondes m’a foutue une grande claque. 91


Premier voyage ?

Premier vote ?

Je suis allée en Espagne quand j’étais toute petite mais mon vrai premier voyage, c’était à l’âge de 9 ans quand je suis partie à Dubaï. C’était la première fois que je prenais l’avion.

C’était en 2012 pour les élections présidentielles en France.

Premier sentiment de fierté ?

Premier péché ? Quand ma mère repassait des vêtements et faisait des grosses piles, je les défaisais !

Premier job ? J’ai fait directement de la musique. J’ai commencé à écrire à l’âge de 16 ans. J’ai été repérée par mon manager et par Maxime Nucci qui me produit.

92

Quand j’ai chanté pour la première fois une de mes chansons devant mes parents et qu’ils ont dit qu’ils aimaient beaucoup. C’était City qui est sur l’EP d’ailleurs. C’était rassurant d’avoir leur soutien sans lequel je n’aurais peut-être pas continué à faire de la musique.



SARA GIRAUDEAU Révélation Féminine en 2007 aux Molières pour son rôle dans La Valse des Pingouins, Sara Giraudeau tient l’un des rôles principaux de la série Le Bureau des Légendes sur Canal+ et sera dès le 22 Juillet 2015 à l’affiche du film Les Bêtises aux côtés de Jérémie Elkaïm et de Jonathan Lambert.

Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Ta Madeleine de Proust ?

Ton secret de beauté ?

La scène.

Rester faussement la plus naturelle possible.

Le film qui raconte ta vie ? Aucun, mais j’adore la vie des autres ! Le dernier film qui m’a profondément bou-

Ton antistress ? L’amour.

leversée et où je me suis dit «Qu’est-ce que je ferais si cela m’arrivait ?», c’est «Alabama Monroe». Ce film réussit à dessiner les trajectoires antinomiques de deux protagonistes après un événement

La tendance mode que tu détestes ?

inacceptable : la mort de leur enfant. Cette nouvelle coquetterie de barbe travaillée chez les hommes. Pourquoi ? Ils se ressemblent tous et ce n’est pas joli, si ? Ton livre de chevet ? Tous les livres que j’ai sur ma table de chevet sont ceux que je n’arrive pas à lire. Mais

Le détail chic pour toi ?

de Camus à Gaudé, de Rilke à «Au Revoir Là-Haut» de Lemaitre : autant d’œuvres qui sont à relire. 94

Réussir à être chic sans talons.


BLIND TEST

95


Ta série du moment ?

Le pays où tu pourrais immigrer ?

Le Bureau des Légendes. Bon, c’est un peu

En ce moment, je me dis que je ne suis

partial.

pas née forcément au mauvais endroit. Je suis bien ici, pour vivre en tout cas…

Ta chanson pour te sentir bien ? Son Of a Preacher Man de Dusty Spring-

Un autre métier qui t’aurait plu ?

field.

Pédopsychiatre.

Ton proverbe fétiche ?

Qui inviterais-tu à ton dîner idéal ?

«Notre civilisation est une belle fille as-

Mon carré d’or de potes. Quand on est

sise sur un tas de merde» de François Ca-

timide, pour être sûr qu’un diner soit

vanna. Cela me fait rire !

idéal, il faut des gens avec qui tu n’as pas à faire d’efforts.

L’insulte que tu préfères ? Je n’aime pas les insultes.

Le défaut que doit avoir une personne pour te séduire ? Un caractère «sanguin».

Le compliment qui t’énerve le plus ? Pourquoi un compliment m’énerverait ? Même s’il est maladroit, je saurais toujours comment le prendre.

Le cadeau que tu rêves d’offrir ? Un logement au SDF fort sympathique qui vit dans ma rue, Hubert.

96



Libé ou Le Figaro ? Libé !

Le disque que tu as honte d’avoir acheté ? Aucun ! Je n’ai pas honte de ce que je peux aimer.

Le talent que tu aimerais avoir ? Musicienne. Pas assez de patience avec mon instrument. Du coup, je bosse mais en autodidacte et à mon rythme, c’est à dire avec fainéantise.

La question qu’on ne doit pas te poser ? Une question qui commencerait par : «Vous êtes la fille d’Anny Duperey et Bernard Giraudeau…?». Peut importe la suite, on me l’a posée tellement de fois que je ne suis plus inspirée.

98



LA FILLE QUI REND BLIND

MELANIE BERNIER Par dine delcroix / photo : franรงois berthier


Que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision, Mélanie Bernier a toujours su se démarquer dans la nouvelle génération d’actrices françaises à suivre. Elle était le mois dernier à l’affiche de Un peu, beaucoup, aveuglément de Clovis Cornillac et sera dès le 22 juillet 2015 la femme de Pierre Rochefort dans Nos futurs, le nouveau film de Rémi Bezançon qui offre au cinéma français un nouveau bijou.


Par Dine Delcroix / Photo : DR

Le 7 Juillet 2015, la maison de beauté française Lancôme célébrait son 80e anniversaire au Casino de Paris. Pour l’occasion, François Lehmann, directrice générale de Lancôme international a offert à ses invités triés sur le volet une soirée mémorable baptisée «WÔW Party» pour laquelle chaque détail décoratif était pensé pour faire briller les célèbres symboles de l’enseigne. En cet événement glamour, les égéries actuelles de la marque étaient réunies pour la toute première afin de souhaiter un joyeux anniversaire à Lancôme. C’est donc Julia Roberts, Penélope Cruz, Kate Winslet, Lupita Nyong’o, Lily Collins, Alma Jodorowsky et Daria Werbowy qui ont fait une apparition surréaliste sur la scène de la salle parisienne mythique sous le regard bienveillant d’Isabella Rossellin en parfaite maîtresse de cérémonie. Aux douze coups de minuit, c’est la chanteuse australienne Kylie Minogue qui a pris possession de la scène entourée de ses danseurs pour un mini concert privé, comblant les heureux invités de la marque par une performance sans égale. La relève musicale était assurée par le DJ Kiddy Smile dont le set a endiablé toutes les danses jusqu’à tard dans la nuit grâce à un cocktail détonnant de pop et de new-wave servi sur un dancefloor de confettis roses et argent. Retour en images sur un anniversaire d’exception.


LANCÔME : THE WÔW PARTY


LILY COLLINS

LUPITA NIONG’O

PETER LINDBERGH

PETRA NEMCOVA PENELOPE CRUZ


MARIE-ANGE CASTA & OLIVIER COURSIER

MERT & MARCUS

MICHELLE RODRIGUEZ

LILY DONALDSON



JULIA ROBERTS


A RT & EV E W N U ON ELLEN V

KATE WINSLET

D


DOLL

KYLIE MINOGUE


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