aménagement des clochers et des combles

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Petit à petit… l’oiseau ne fait plus son nid

Tous les rapaces et toutes les espèces de chauve-souris sont intégralement protégés. Dans la réglementation wallonne, il n’existe pas d’animaux de la faune sauvage indigène (c’est-à-dire locale) qui soient qualifiés de « nuisibles ». Ces animaux sont soit classés dans une catégorie de gibiers, soit font l’objet de mesures de protection. Tous ont leur place dans les divers écosystèmes. Ils contribuent à la biodiversité et appartiennent à notre patrimoine naturel régional. La surpopulation de pigeons domestiques a très souvent provoqué la pose de grillages au niveau des clochers afin de leur interdire l’accès aux combles. Cependant, ces aménagements non sélectifs empêchent les chauves-souris et les rapaces nocturnes de s’installer dans les bâtiments. C’est pourquoi il est primordial de laisser quelques ouvertures adaptées à ces espèces protégées pour continuer à les accueillir. Enfin, le régime alimentaire de ces animaux les rend très sensibles aux insecticides et aux rodenticides (utilisés dans la lutte contre les rongeurs). Les campagnes de dératisation, les traitements des charpentes, les diverses pulvérisations dans les jardins et les cultures, … sont autant de menaces qui pèsent sur l’avenir des rapaces et des chauves-souris. Où se logent-ils ? -- sous la toiture -- dans des encoches de la charpente -- dans l’entre-murs -- dans des fentes diverses…

Parc naturel des Plaines de l’Escaut Antoing Bruyelle Fontenoy Maubray Péronnes Beloeil Aubechies Basècles Ellignies-Sainte-Anne Grandglise Quevaucamps Ramegnies Stambruges Wadelincourt Bernissart Blaton Harchies Pommeroeul Ville-Pommeroeul

Brunehaut Bléharies Guignies Hollain Howardries Jollain-Merlin Laplaigne Lesdain Rongy Wez-Velvain Péruwelz Baugnies Bon-Secours Braffe Brasménil Bury Callenelle Roucourt

Parc naturel des Plaines de l’Escaut

n ie id t , o l u e q r u u t a a n e c ir r a a n e P t r Le un pa

Opération

combles et clochers

Protégeons les rapaces et les chauves-souris Parc naturel régional Scarpe-Escaut

Wasmes-Audemez-Briffoeil

Rumes La Glanerie Taintignies

Qui contacter ? Jean-Marc Baye, Technicien Patrimoine naturel au Parc naturel +32(0)69/77 98 79 • jmbaye@plainesdelescaut.be

parcnaturel@plainesdelescaut.be www.plainesdelescaut.be

Éditeur responsable : PNPE Réalisation et mise en page : © PNPE - mai 2011 Photos : Samuel DHOTE, PNPE Impression : Imprimerie Deffrenne

La chouette effraie, l’Effraie des clochers ou encore la Dame Blanche. Cet oiseau aux couleurs très claires a souvent fait référence dans l’imaginaire de chacun à la silhouette d’un fantôme errant, ça et là, durant la nuit. Elle avait, jadis, pour habitude de prospecter régulièrement les cimetières. Il était aussi de tradition de clouer les chouettes sur les portes afin de conjurer le mauvais sort et afin d’éviter qu’il ne pénètre dans les habitations. Une coutume qui tend à disparaître aujourd’hui.

Voici quelques raisons attestant de l’utilité de ces espèces : • Ces animaux insectivores ou prédateurs de petits mammifères jouent un rôle indispensable dans la régulation des espèces dites nuisibles. • Les chauves-souris ne s’accrochent pas dans les cheveux, ne sucent pas le sang, ne dégradent pas les boiseries ou l’isolation comme les rongeurs et ne construisent pas de nid. Enfin, elles ne sont pas dangereuses en ce qui concerne la santé humaine. Au contraire, elles forment un maillon essentiel de la chaîne alimentaire : une chauve-souris est capable de chasser, en une nuit, un poids égal à la moitié de son propre poids. Une pipistrelle mange près de 3.000 insectes chaque nuit. • En un an, un couple d’Effraies des clochers capture une moyenne de 3.000 proies (mulots, campagnols, souris, rats,…).

Benoît Gauquie, chargé de mission Patrimoine naturel au Parc naturel +32(0)69/77 98 74 • bgauquie@plainesdelescaut.be

31, rue des Sapins • 7603 BON-SECOURS + 32 [0]69 779 810 • Fax : + 32 [0]69 779 811

Ils ont mauvaise réputation !

Les chauves-souris ont souvent été associées à Satan, aux vampires, à des personnages sombres ou cruels, suceurs de sang. Si leur utilité a été prouvée depuis longtemps, les croyances à leur sujet persistent.

Wiers

Parc naturel des Plaines de l’Escaut

Avons-nous déjà entendu des bruits de pas dans un grenier, des bruissements d’ailes, des ombres, des cris durant la nuit ? N’ayons crainte, il ne s’agit pas de fantômes, ni d’une toute autre activité paranormale. Au contraire, nos oiseaux nocturnes et chauves-souris chassent la nuit et surveillent pour nous les horizons.

Thomas Genty, chargé de projets Patrimoine naturel au Parc naturel +32(0)69/77 98 74 • tgenty@plainesdelescaut.be Sandrine Lemotte, Direction de la Nature (DNF) • Convention Combles et Clochers +32(0)81/33 58 83 • sandrine.lamotte@spw.wallonie.be

Parc naturel des Plaines de l’Escaut

rue des Sapins, 31 - B - 7603 Bon-Secours - Tél. 069 77 98 10 parcnaturel@plainesdelescaut.be - www.plainesdelescaut.be

Ressources et Milieux naturels


Les communes du Parc naturel ont adhéré à l’opération « Combles et clochers »

Quels résultats aujourd’hui ?

L’opération « Combles et clochers », lancée par la Région Wallonne, existe depuis 1995.

Enfin, les combles de bâtiments agricoles peuvent constituer des logements accueillants pour la faune nocturne. Dans le cadre d’un projet d’aménagements baptisé « Abords de fermes » ou d’un plan d’action lié aux mesures agri-environnementales, des nichoirs à Chouette effraie ont déjà été posés chez des agriculteurs du territoire. « Ces nichoirs ont été installés durant

En juin 2010, tous les clochers des communes d’Antoing et de Rumes ont été à nouveau inventoriés par l’équipe technique du Parc naturel. Malheureusement, aucun indice d’une présence récente de faune cavernicole n’a été observé.

Des subsides sont octroyés aux communes ayant répondu à l’opération afin de réaliser les aménagements nécessaires pour accueillir cette faune nocturne.

Aujourd’hui, le constat est évident : la plupart des aménagements prévus en 1998 n’ont pas été mis en œuvre et ces espaces privilégiés pour l’avifaune des clochers et les chauvessouris restent inaccessibles.

« L’équipe technique du Parc naturel des Plaines de l’Escaut collabore avec le Département de la Nature et des Forêts de la Région wallonne pour assurer le suivi du projet dans tous les clochers des six communes du territoire » précise Benoît Gauquie, chargé de mission Il s’agit principalement de : • constater la présence ou l’absence de chauves-souris ou d’autres espèces cavernicoles dans les clochers tout « en dérangeant le moins possible » souligne Thomas Genty, chargé de projets Ressources et milieux naturels au Parc naturel. • de prévoir des aménagements spécifiques (installation d’un nichoir à Effraie des clochers, création d’ouvertures permettant l’accès aux espèces considérées, …) sur chacun des sites.

Sans le savoir, nous disposons tous de bâtiments susceptibles d’accueillir de telles espèces. Alors, renseignons-nous pour devenir de parfaits hôtes !

Un état des lieux des six entités communales du Parc naturel a été réalisé en 1998. Les combles des différentes églises ont été explorés en détail afin d’y repérer la présence de gîtes de reproduction d’espèces animales ainsi que la présence d’habitats favorables sur un territoire proche.

Cette opération a pour intention de « favoriser l’occupation des combles et des clochers de bâtiments publics par les chauves-souris, l’Effraie des clochers et le Martinet noir et donc de maintenir, restaurer ou créer un vaste réseau de gîtes favorables à leur reproduction ».

Ressources et milieux naturels au Parc naturel.

Donnons un nouvel essor à ces espèces remarquables

Espèces privilégiées dans les combles et clochers :

• Choucas des tours • Effraie des clochers • Martinet noir • Chauves-souris (Pipistrelle sp., Sérotine commune, Oreillard sp., …)

Ces espèces sont déjà présentes dans la région mais n’ont pas ou peu d’habitats favorables à leur installation. La multiplication des lieux d’accueil a pour effet l’augmentation des populations locales à condition que les ressources alimentaires dans leur environnement soient suffisantes.

Les aménagements possibles : Pour les chauves-souris : • La chiroptière : une ouverture suffisante dans la toiture qui permet l’accès aux chauves-souris et qui empêche le passage d’espèces indésirables (pigeons principalement). • L’aménagement des fenêtres et lucarnes : ces ouvertures peuvent être facilement obturées tout en permettant l’accès aux chauves-souris. • L’ouverture à la pointe du pignon, la chatière (bouche d’aération dans la toiture), les fentes à la base des tuiles faîtières, les trous de boulins (partie supérieure des murs de clochers), les corniches sont autant de possibilités d’accueil. • La création de microgîtes artificiels : permet aux chauves-souris d’éviter les courants d’air et d’occuper des espaces où la température est élevée. Pour l’Effraie des clochers : • La pose d’un nichoir dans une comble facilite leur installation. • Une entrée sur pignon d’un diamètre suffisant (15 X 15 cm).

l’hiver et ne sont pas encore occupés. Le processus est parfois long ; c’est normal. La colonisation est un processus lent… alors patience et ces aménagements trouveront preneurs. Mais l’idée est de discuter avec les agriculteurs de l’utilité des rapaces nocturnes ou des chauves-souris. Ces animaux étant trop souvent décriés - confie Jean-Marc Baye,

technicien Ressources et milieux naturels au Parc naturel –

L’objectif est avant tout de sensibiliser ces interlocuteurs privilégiés au maintien de la biodiversité dans et autour de leurs bâtiments ».


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