---Diem (Détail)
Tisser c’est apprendre la patience. C’est
À l’image des fileuses mythologiques, qui
accueillir et vivre pleinement le temps,
tenaient entre leurs mains le destin des
le regarder se matérialiser, lui donner
hommes en leur imposant l’existence de la
jour dans la durée de l’action de gestes
naissance, de la fatalité et de la mort,
silencieux. Parce que tisser, c’est aussi
l’artiste explore les confins et les champs
apprendre à écouter, à faire l’économie
de la création : de son début à sa fin.
du superflu et se donner l’occasion de retrouver l’essentiel.
Dans un jeu de constructions visuelles, le récit des origines se découvre. Le geste antique de la femme tisseuse se remet en action et nous raconte l’Histoire. Celle du monde, de l’homme ou encore, notre propre histoire. Tisser devient alors une action de construction, l’organisation d’une trame, qui traverse le temps et l’espace en suivant l’évolution personnelle des réflexions de l’artiste. Le temps devient un élément créateur. L’espace visuel qui en découle devient méditatif, presque idéal, sont plus associés au savoir faire mais se ritualisent – en quelque sorte – pour faire naître des œuvres contemplatives qui permettent alors la cohabitation d’antagonismes universels ; comme la
---Diem (Détail)
naissance et la mort, le vide et le plein,
Élise Péroi
l’immobilité et l’action, le fini et l’infini.
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------Assemblée Sculpture Tissée Soie peinte, lin, bois 150 × 90 × 30 cm
philosophique. Les gestes du tissage ne
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Atelier Textile