6 minute read

Franche-Comté, une région proche mais méconnue

La région Franche-Comté, formée des départements du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône, n’est pas très connue. Une petite visite chez nos voisins de l’ouest s’est donc imposée, avec à la clé quelques bonnes surprises et une déception

PETER HODEL

Advertisement

Entre les sommets des Vosges et les montagnes du Jura s’étend un patchwork de forêts, de champs, de lacs et de rivières. La Franche-Comté est restée une région indépendante jusqu’en 2015, avant de fusionner avec la Bourgogne pour devenir la région Bourgogne-Franche-Comté. Après avoir laissé la zone à forte concentration urbaine de Bâle-Mulhouse derrière nous, nous nous retrouvons dans une région dominée par l’agriculture et les petits villages. Ici les montres tournent un peu différemment. Au restaurant du Golf Rougemont-le-Château, où je me suis arrêté pour prendre un café, un silence de mort règne malgré le panneau qui dit tout autre chose. «Ouvert dès 9 heures – heure française», rigole Lionel, le manager du club, qui m’a gentiment servi un café fort préparé dans le local du personnel. J’avais bien besoin de cette boisson noire comme la nuit, copieusement sucrée, vu le terrain solidement vallonné. Le Golf Rougemont-le-Château se trouve à dix kilomètres environ à vol d’oiseau de la Planche des Belles Filles où, quelques semaines plus tard, le Tour de France termi- nait sa septième étape par une montée de sept kilomètres, avec des pentes brutales allant jusqu’à 24%. Au Golf Rougemont-le-Château, les pentes sont un peu plus clémentes, mais on voit passablement de flights jouant en voiturette.

De Grandes Transformations

Le parcours offre beaucoup de diversité avec des doglegs, de petits obstacles d’eau, des greens habilement placés, mais aussi quelques trous à l’aveugle. Le club s’est lancé dans un grand pro-jet de transformations. Quelques trous seront complètement refaits. Le but: améliorer la sécurité et la fluidité du jeu grâce à une meilleure visibilité des greens, et adoucir les montées les plus raides. Le système d’arrosage sera aussi modernisé. Ce parcours déjà attractif en soi, avec quelques magnifiques trous comme le no 2, un long par 3 avec un green en contrebas, le no 4, un joli par 4 court, ou le 16 avec son green entouré d’arbres, sera encore plus beau après la fin des travaux.

De Belles Vues

La prochaine étape nous conduit à Luxeuil-les-Bains. Le nom latin de Luxovium révèle que des sources chaudes étaient déjà utilisées à l’époque romaine pour le bienêtre. Le parcours, connu aussi sous le nom de «Golf des Vosges du Sud», se trouve également sur un terrain vallonné. Il débute par un court dogleg de 45 degrés que l’on peut facilement maîtriser avec un hybride ou un fer long, à moins qu’on opte pour un raccourci. Le green, protégé par deux bunkers, n’est cependant pas facile à atteindre par la «Tiger Line» de 230 mètres. Les trois prochains trous sont parallèles les uns aux autres, sur un terrain ouvert. Les trous suivants sont en revanche plus variés. Le no 5, un par 4, est délimité par un ruisseau à gauche qu’il faut ensuite franchir. Le green est légèrement surélevé et la vue magnifique. Suit un par 3 où l’indication de distance de 150 mètres ne veut pas dire grand chose par vent contraire. Il conduit vers un green en plateau, défendu par quatre bunkers. Un fer de deux numéros de plus aurait été amplement suffisant!

Des Trous Qui Donnent Du Fil Retrordre

Le départ suivant est très apprécié des golfeurs: il démarre avec un long drive en descente et de belles vues. Après la zone d’atterrissage un nouveau ruisseau doit être franchi avant de remonter une pente raide vers le drapeau. Le par 5 suivant passe en direction opposée en suivant le même schéma. Je dois dire que j’étais content une fois que ces deux trous, beaux mais exigeants, se sont retrouvés derrière moi. Juste après le tournant, une nouvelle pente raide doit être surmontée. Ce par 5 de 465 mètres de longueur semble s’étendre sur un bon kilomètre. Il est suivi par un court et difficile par 4 et un par 3, tous deux avec des greens bien placés. Le Luxeuil Bellevue mérite bien son nom, pas seulement en raison du panorama, et se laisse jouer avec plaisir lors d’une une seconde visite.

CHÂTEAU BOURNEL, UNE DÉCEPTION

J’avais déjà beaucoup entendu parler et lu sur le Château Bournel: de nombeux visiteurs semblaient être vraiment enthousiastes. C’est vrai, le château au milieu d’un parc immense vaut la peine d’être vu, mais après ma première visite le parcours est passé sur ma «blacklist», au demeurant extrêmement courte. Les bunkers n’ont visiblement pas été râtissés depuis des jours, de nombreux départs sont défoncés et portent les traces d’innombrables divots, les boules de départ sont souvent complètement hors la ligne de jeu et pas un greenkeeper n’était à l’horizon durant toute la partie. Mais le vrai problème est le terrain. Environ la moitié des trous «penchent» fortement vers la gauche ou vers la droite. Même les balles bien frappées roulent inexorablement sur le fairway et s’arrêtent dans le meilleur des cas dans les bords, ou dans le pire dans le semi-rough ou sous des arbres aux branches pendantes. Pour le joueur amateur ce n’est certainement pas un plaisir, et je doute que les joueurs confirmés arrivent à garder leur balle sur les fairways, surtout quand ceux-ci sont aussi secs. Quelques trous sont cependant intéressants, comme le no 2, un par 3, le no 16, un par 4 sur lequel les grands frappeurs peuvent essayer d’attaquer le green au premier coup, ainsi que quelques greens magnifiquement placés devant les murs du château.

A NE PAS MANQUER!

Besançon, la capitale de l’ancienne région FrancheComté, au bord du Doubs, a été désignée la ville la plus verte de France avec, paraît-il, 200 mètres carrés de verdure par habitant. De la citadelle qui surplombe la ville (faisant partie du patrimoine mondial de l’UNESCO), on aperçoit toute l’étendue des parcs et des zones vertes.

Le parcours de golf n’est pas visible depuis la vieille forteresse. Il se trouve à une dizaine de kilomètres de la ville, sur un terrain de 200 hectares. Comme sur ce vaste domaine tous les trous, ou presque, sont séparés par des zones de forêts, les golfeurs ont souvent le sentiment de se retrouver seuls au monde.

Le parcours n’est pas aussi difficile que ceux joués les jours précédents, il est en revanche très varié. De nouveaux défis nous attendent à chaque trou, et il n’est pas rare que la balle doive passer par-dessus de petites buttes qui demandent des coups quasiment à l’aveugle, ou qu’elle doive traverser des clairières étroites où la précision est bien plus importante que la force pure et la longueur. Même si presque chaque trou a son propre caractère, j’ai particulièrement ap-précié le 3 et le 15, deux courts par 4.

Le fait que les backnine soient plus longs de 300 mètres est plutôt inhabituel, mais cela est à mettre au compte de l’architecte Michel Fern, qui n’a pas essayé de créer deux boucles identiques. S’il fallait chercher la petite bête, on pourrait dire que tous les par 3 ont à peu près la même longueur. Un peu plus de diversité aurait été la bienvenue. Malgré tout, le Golf de Besançon devrait faire partie du programme de chaque golfeur voyageant entre le Jura et les Vosges.

PIONNIERS DE L’AUTOMOBILE ET DU GOLF

La dernière étape de notre petit tour en Franche-Comté est le Golf de Prunevelle. Jean-Pierre Peugeot, le fils d’Armand qui, dès 1889, fabriqua les premiers véhicules à moteur, a posé en 1929 la première pierre de ce club avec quatre autres golfeurs enthousiastes. Prunevelle est un parcours compact, les chemins entre les trous sont la plupart du temps courts. Il arrive qu’à certains endroits il faille se mettre à la recherche du bon chemin, ou bien traverser un autre trou.

Sur les frontnine on trouve plusieurs trous remarquables, comme le no 2, un par 3 de 185 mètres en des- cente, ou le 7, un court par 4 de 300 mètres avec un green protégé à l’avant et à l’arrière par deux puissants bunkers. Les trous courts sont à la fois un plaisir et un défi – les deux par 3 sur les backnine sont également très attrayants – mais c’est l’avant-dernier trou, un par 5 de presque 500 mètres avec un green surélevé, qui pourrait disputer le titre de «signature hole». Le trou final ne m’a pas épargné. Sur ce par 4 étroit en descente, un épais groupe d’arbres domine la partie gauche du green. Ma piteuse tentative de les éviter s’est soldée par un bruit sourd contre l’une des branches inférieures, puis la balle est retombée sur le green. Lors de notre visite le parcours était entretenu à la perfection, même si le manque d’eau sur les fairways et sur quelques départs se faisait nettement remarquer. •

Quelques Conseils

Il y a encore beaucoup à découvrir en dehors des parcours de golf.. Voici quelques curiosités dans la région:

- La Cascades des Tufs, l’une des plus belles chutes d’eau d’Europe.

- Château-Chalon, qui fait partie des «plus beaux villages de France».

- La source de la Loue, où des milliers de litres d’eau jaillissent chaque seconde d’une grotte en karst située sous un rocher de 150 mètres de hauteur.

- Le musée Peugeot à Sochaux, où l’on peut admirer non seulement des automobiles et des motos, mais également des moulins à café, également produits par la marque au lion.

This article is from: