5 minute read

Premier B ilan

handicaP 54 e T «nouvelle aP»

Motiver et intégrer étaient les deux objectifs visés par le passage au handicap 54 et l’introduction du nouvel examen d’autorisation de parcours (AP). Les premières expériences montrent que cela semble fonctionner.

Advertisement

Stefan Waldvogel

Comme cela se pratique depuis longtemps dans les pays voisins, l’ASG a introduit cette saison une nouvelle catégorie de handicaps allant de 37 à 54. «Les golfeurs peuvent ainsi facilement se comparer, et c’est une motivation supplémentaire», estime Bruno Griss, président de la Swiss PGA. Avant, pour de nombreux golfeurs qui venaient de passer l’AP, il fallait du temps pour atteindre un premier handicap de 36 ou moins. Avec ce nouveau règlement, les joueurs AP ont reçu pour la première fois cette saison un handicap officiel de 54. Par la suite, pour chaque point joué au-dessus de 36 en tournoi, le handicap baisse d’un point. Pour les enfants en particulier, c’est important de voir son handicap baisser relativement vite, ajoute Bruno Griss. Les clubs sont toujours libres de conserver leurs propres catégories de handicap en tournoi. «De nombreux joueurs ont envie de participer aux tournois officiels de leur club, et pour eux c’est certainement mieux de connaître une fois une réussite plutôt que de tourner continuellement autour du 36», ajoute ce professionnel qui travaille au Golf Club Zumikon. Dans ce club, un handicap de 30 est demandé pour participer aux tournois officiels.

«bien intégrés»

Selon les statistiques officielles de l’ASG, 18 000 golfeurs ont actuellement un handicap se situant entre 37 et 54. Un grand nombre d’entre eux fait partie de l’ASGI et de l’ASG Migros GolfCard, mais visiblement c’est une catégorie qui joue assez peu de tournois. «Nous n’avons jamais dû créer de catégorie spéciale pour ces joueurs», explique par exemple Ursula Joss, responsable de l’ASGI en Suisse alémanique. Selon le club où se jouait la compétition, il y en avait chaque fois entre trois et cinq joueurs, ajoute-t-elle, qui ont été intégrés sans problème dans les tournois 18 trous.

Autre son de cloche chez Migros: «Sur les deux cents tournois du Migros Golfparc Tour et les vingt tournois de l’ASG GolfCard Migros

Trophy, nous avons toujours fait jouer les handicaps 37 à 54 dans une catégorie à part, car pour les golfeurs avec un handicap plus bas c’est frustrant de voir quelqu’un remporter un tournoi avec un résultat de 50 points stableford ou plus», explique Hanspeter Schild, directeur de l’ASG GolfCard Migros.

L’ASGI a lancé sa propre série de tournois 9 trous pour les débutants. De «1st handicap», elle est devenue «go to 36». Les premiers tournois sont toujours stressants pour les débutants, explique Ursula Joss. Ils n’ont pas envie de déranger ou d’être un frein. Avec ces offres spéciales et un coaching personnel lors du tournoi, ces situations de stress peuvent être nettement diminuées. «Les golfeurs expérimentés oublient vite le nombre de choses auquel on doit penser en même temps, et nos coaches apportent leur expérience lors des tournois», ajoute la directrice de l’ASGI pour expliquer le succès des compétitions pour handicaps élevés.

L’ASGI limite par exemple la Swiss Golf Week aux joueurs avec handicap 36 ou mieux. Les autres tournois comme les Parcours gourmands acceptent les AP, mais leur attribuent un handicap de 36.

Le Golf Club Neuchâtel a procédé à peu près de la même manière durant cette «année de transition». Dans ce club, on accepte la catégorie 6 dans tous les tournois, mais les joueurs reçoivent un handicap de 36. A partir de la nouvelle saison, des tournois 9 trous seront spécialement proposés à ces joueurs.

Au Golfclub Obere Alp, on fonctionne depuis longtemps avec ce système. Dans le cadre de ses tournois «beginners only», le club accueille régulièrement une trentaine de golfeuses et de golfeurs sur son parcours 9 trous. En tant que membre de l’Association suisse de golf et de son équivalent allemand, Obere Alp connaît déjà «depuis de longues années» la catégorie de handicaps 37 à 54. Sur le parcours 18 trous, on demande aux joueurs un handicap de 45 en semaine et de 36 le weekend. «On a fait de bonnes expériences», explique Markus Eblen, le directeur. «Grâce à la pratique acquise sur le petit parcours, les joueurs à haut handicap sont bien intégrés dans les tournois mixtes», ajoute-t-il.

Une noU velle ap plUs simple Parallèlement à l’introduction du nouvelle catégorie de handicap, l’examen d’autorisation de parcours a également été adapté. Bruno Griss présente les changements les plus importants: n ettement moins D’intérêt Avec environ 1500 examens AP passés par année, Migros est de loin le plus grand «pourvoyeur» de nouveaux golfeurs. Avec l’ancien système, environ un cinquième des candidats échouait à l’examen, explique Hanspeter Schild, directeur de l’ASG GolfCard Migros. Avec le nouveau test, ce nombre a été divisé par deux. Les candidats ont échoué surtout à cause du temps imparti et ont dû patienter un peu. «Beaucoup d’entre eux ont raté l’examen simplement parce qu’ils étaient trop nerveux», observe Thierry Moser, responsable des pros au Golfparc Moossee. Le «skill test», comme on l’appelle, suffit pour voir si le niveau de jeu est satisfaisant, et comme on met l’accent sur la vitesse de jeu, le stress du score est nettement moins grand, remarque-t-il.

«L’important n’est plus d’obtenir un score sur 6 ou 9 trous, mais de savoir si le golfeur est capable de s’intégrer dans le rythme de jeu, ne met personne en danger et connaît les règles de base.» Concrètement, l’examen consiste en une «partie technique» sur le driving range, un examen théorique et le jeu sur 6 ou 9 trous. Au lieu du score, dix critères sont pris en compte et évalués par le Swiss PGA Pro lors de l’examen.

• Etiquette: sécurité, attention aux autres joueurs, pace of play, priorité, soins apportés au parcours.

• Jeu sur le parcours: départ, jeu long, pitching, chipping, putting.

• Savoir remplir la carte de score et compter les points stableford.

L’examen est réussi si huit points sur dix sont remplis. «L’examen est certainement devenu plus facile, mais on voit que ça fonctionne dans la pratique», explique Bruno Griss, se référant aux retours de ses collègues. Finalement, le nombre de coups joués n’est pas fondamental aussi longtemps que le golfeur joue rapidement et ne dérange personne.

«Nous sommes satisfaits des retours qui confirment dans l’ensemble que nous sommes sur la bonne voie avec la nouvelle autorisation de parcours. Seule la partie théorique de l’examen doit être retravaillée, car à ce niveau nous avons placé la barre un peu haut», déclare Reto Bieler, responsable du handicapping au sein du Comité ASG.

Pour David Crawley, teaching pro sur le pitch & putt du Company Golf à Seedorf, «le nouvel examen AP est devenu nettement plus facile». Beaucoup croient que, comme pour le permis de conduire, on n’a plus besoin d’instructeur une fois l’AP passée. «Je répète toujours à mes clients que l’AP n’est que la première étape d’un long chemin. L’AP ne veut pas dire qu’on sait jouer, mais qu’on est autorisé à aller sur le parcours.» Avec ce nouveau système, David Crawley pourrait aussi faire passer l’examen sur le pitch & putt: «Mais je ne vais pas le faire, sinon j’aurais mauvaise conscience.» Comme tout le monde, ce pro d’origine anglaise note un recul du nombre de débutants: en 2004, année record, Migros avait fait passer dans ses Golfparcs 2625 examens d’autorisation de parcours. L’année passée c’était moins de la moitié, selon Hanspeter Schild. «Les chiffres varient de saison en saison, mais par rapport aux années de boom la tendance est à la baisse», reconnaît-il.

Malgré tout, vingt-et-un ans après l’ouverture du premier Golfparc à Holzhäusern, un nombre considérable de nouveaux golfeurs est passé par la case Migros: officiellement, ils sont plus de 33 000.

réParTiTion des handicaPs en suisse

This article is from: