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M M e Muggli a la gueule de bois

me Muggli vient d’admettre de vouloir faire une pause golfique jusqu’à nouvel ordre et surtout, de ne plus consommer d’alcool. La raison en est une sorte d’overdose des deux, parce qu’hier, elle a joué pour la première fois au hickory golf. Le hickory c’est vraiment spécial: passer sur le parcours comme en 1935 entraîne un sentiment extrêmement libérateur. Pas de sac de golf, seulement cinq clubs en noyer hickory d’Amérique du Nord (ou de Chine). D’ailleurs, les clubs sont des pièces de musée. Il y a cent ans, ils représentaient le nec plus ultra! L’on reconnaît un hickory golfeur ou son pendant féminin, surtout à sa démarche biscornue et sa tenue traditionnelle. La dame est en jupe évasée et le monsieur en knickerbocker et chemise cravate. Idéalement, le jeu se fait avec un matériel véritablement antique. Mais il existe également toute une panoplie d’excellentes reproductions qui ne diminuent en rien le plaisir. Du point de vue hickory, les Suisses appartiennent à l’élite mondiale – il faut savoir que notre Paolo Quirici a déjà remporté à plusieurs reprises l’US Professional Hickory Golf Championship. De toute façon, beaucoup plus important que les clubs sont les balles, le whisky et le cigare: pas nécessairement un «Cohiba» cubain, un «D’ Guzmán» du Costa Rica ferait tout autant l’affaire. En ce qui concerne le whisky, sur les deuxièmes neuf trous la qualité n’est de toute façon plus très importante, parce que tous les joueurs sont déjà relativement pompettes. Il faut savoir qu’un tour de hickory golf exige de tous les participants une grande endurance.

Déjà, le tour débute par une gorgée solennelle du flasque. Le spécialiste appelle ce rituel brûlant avec le flasque «saluer le tour». Puis, chaque birdie est célébré par une gorgée: c’est une question d’honneur!

Meilleurs sont les joueurs, plus le tour sera arrosé. De toute façon, au départ du N° 9, le neuvième trou est salué. Et après avoir fait tomber la balle, l’on prend congé des neuf premiers trous par une gorgée positive. À la bonne vôtre! De plus, normalement, ensuite les deuxièmes neuf trous sont solennellement salués sur le départ du 10. Santé! Arrivés au 14, les cigares sont sortis, et, bien évidemment, ils sont solennellement salués.

Elle admet que ce quatorzième trou l’a quelque peu perturbé, parce que du coup elle avait un besoin pressant. En sortant des buissons, blanche comme un drap de lit, l’on l’avait salué avec la plus grande empathie. Évidemment avec une bonne gorgée.

Les professionnels du hickory étaient de l’avis qu’il fallait célébrer les fêtes comme elles viennent. Au départ du dix-huit l’on avait trinqué une avant-dernière fois et une toute dernière fois après que le dernier putt fût tombé! Expérience faite, selon Mme Muggli, ce fut un tour merveilleux. Les hickory golfeurs seraient une sorte de modèle en convivialité et compétence sociale. Mais par la suite, durant la soirée, elle n’a bu que de l’eau (sans rien d’autre) – et pour rentrer elle a pris un taxi.

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