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M M e Muggli et l’eau de birdie
me Muggli vient d’annoncer qu’elle a finalement décidé de vouloir s’acheter une flasque en acier chromé sertie de cuir (à motif de papier découpé). Elle en a vu chez les dames du groupe de femmes indépendantes de Heidental. À Chypre. Une telle petite flasque semble représenter un atout précieux pour tout tour de golf. Oh là là ! De quelle manière les Argoviennes avaient fait la fête avec exubérance sur les greens: exemplaire! D’abord boire une petite goutte d’eau de birdie, puis toussoter discrètement, rapidement se taper le sternum, et ensuite, avec une bonne chaleur dans le ventre, une petite danse tyrolienne. La joie! Ben, Mme Muggli a évidemment dû l’admettre qu’après le quatrième birdie, l’ambiance ressemblait carrément à une fête populaire. Il faut savoir que les dames n’ont pas seulement trinqué avec du whisky, mais, une fois la flasque vide, elles ont changé pour du rhum. Excellent, d’ailleurs. Zacapappa ou quelque chose comme ça. Dans tous les cas 25 ans d’âge. Elles l’ont obtenu chez un maître boucher, né en 1960. (L’inverse aurait été chouette aussi, ha! ha! le rhum 56 ans et le boucher 25…ha! ha!)

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C’était ce géant dénommé Waebi, un homme qui comprenait les femmes, qui les a introduites dans les secrets de la tape sur la flasque. Oui, avant chaque goutte bue de la flasque, il fallait la taper bien correctement pour ne pas avoir l’air d’être végane. Concrètement cela voulait dire: quand on reçoit la flasque de la main d’une personne, l’étiquette voulait qu’en passant l’on tapait contre l’acier chromé avec le dos de la main ou plutôt avec le dos des doigts. Suite aux autres, la propriétaire de la flasque devait la taper à son tour et c’est seulement ensuite qu’il lui était permis de joyeusement prendre une goutte. Après chaque gorgée il fallait à nouveau taper la flasque avant de la passer à la partenaire suivante qui, elle, devait taper la flasque à son tour, et ainsi de suite. La flasque doit faire le tour jusqu’à ce qu’elle revienne à sa propriétaire. Toc, toc, une gorgée, toc, toc. L’ordre exact semble d’abord un peu compliqué, mais après le quatrième birdie il devient beaucoup plus naturel. Mme Muggli dit qu’elle a surfé sur Google pendant des jours, mais avec la meilleure volonté du monde elle n’a pas trouvé d’où venait ce rituel. Toujours estil qu’elle a trouvé que le procédé de l’eau de birdie avait déjà représenté un thème central dans le Nouveau Testament: «Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir» (Actes des Apôtres 20,35). Et Jean le Baptiste parle vraisemblablement également d’eau de birdie dans le cadre de la transformation d’eau en vin à l’occasion des noces de Cana (Jean 2,1–11). champion du m asters
Waebi le boucher, quant à lui, affirme que le rituel de tapoter provient tout simplement du grand Nord. Après une joyeuse soirée précédant les noces, les pantalons du fiancé étaient brûlés et les cendres qui restaient enterrées ensemble avec une flasque d’eau de vie. Si le mariage subsistait au bout d’une année, la flasque était déterrée et le couple allait se rincer la dalle ensemble sur place. Et voici la solution de l’énigme: la flasque étant naturellement salie par le «ter» (terrain en réparation) (251), il est absolument indispensable de tapoter la flasque avant de boire. Santé.

