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m me m uggli et les mauvais jours

frieda Muggli a une nouvelle fois laissé entendre que son mari, à chaque fois que les choses se passaient mal (donc presque toujours), avait tendance à se lamenter en prétextant qu’il était dans un mauvais jour et qu’il jouait beaucoup mieux d’habitude. Mais, entre nous, de telles informations sont tout à fait inutiles. Les joueurs du flight s’en rendent bien compte. Et ceux qui jouent beaucoup au golf s’aperçoivent immédiatement si l’un d’eux est dans un mauvais jour ou si cette journée est tout à fait normale pour lui, c’est-à-dire qu’il (ou elle) ne peut tout simplement pas jouer mieux. Il est vrai que l’on ne joue pas toujours son handicap, n’est-ce pas? L’European Golf Association a constaté que les golfeurs moyens, donc ceux ayant un handicap de 18 et plus, jouent en moyenne par tour cinq coups au-dessus de leur handicap.

Je l’explique rapidement en termes de strokes: disons qu’un golfeur a un handicap de 20 et le par du parcours est de 71. 71 plus 20 = 91. Plus les cinq coups dont on a parlé = 96. Pour un joueur avec un handicap de 20, un tour en 96 est donc parfaitement réussi. Soit dit en passant, la plupart des golfeurs ne jouent leur handicap que tous les dix tours.

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En tenant compte des faits rassurants qui précèdent, il s’avère judicieux de jouer le plus possible. Parfois on joue mieux et parfois moins bien. Après tout, ce n’est qu’un jeu!

Mais revenons à cette mauvaise journée. La règle générale est la suivante: plus le handicap d’un joueur est bas, plus sa lucidité envers les mauvais jours sera grande. Les low handicappers (surtout les pros) ne font pas mieux. Ils savent que ces mauvais jours font partie du golf, comme les cigares «Patoro» et le stylo à bille «Cartier» plaqué or accompagnent le millionnaire Hausi Leutenegger. Eh oui! Malheureusement, elles existent ces journées «sans» où aucun drive ne veut partir, aucun fer ne veut s’envoler, le sand wedge s’enfonce comme une pelle de plage et le putter ne réagit pas.

C’est tout à fait normal. Il y a des journées magiques où tous les putts rentrent comme par enchantement. Et il y en a d’autres où tout va de travers. Malheureusement.

Bien sûr, quelqu’un dont le divorce se passe très mal, qui a fait de mauvaises spéculations en bourse et perdu deux ou trois millions ou qui a dévalisé une banque, celui-là ne pourra certainement pas se concentrer aussi bien que quelqu’un qui a passé une bonne nuit, pris un petit déjeuner royal puis est arrivé au premier tee en pleine forme. Bien entendu, cela ne fait aucun doute que des urticaires compliquées, des douleurs dorsales (vertèbres lombaires 4 et 5), une grippe aviaire (H7N9) ou un emphysème pulmonaire aigu ne sont pas de bons compagnons non plus. Le golf est un jeu qu’il faut savourer avec de la bonne humeur. Seuls les joueurs qui prennent le départ sans souci et décontractés pourront frapper la balle avec le relâchement nécessaire. Mais il est clair que si la femme d’un golfeur avoue qu’elle a une liaison avec la femme de son meilleur ami avec laquelle il avait prévu de filer en Colombie, ledit golfeur doit être assez solide dans sa tête pour jouer son handicap. Ceci dit, selon Mme Muggli, un hole-inone est toujours possible, même dans des situations aussi peu idéales du point de vue du biorythme.

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