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l a pilule douteuse «avant»
santé
Beaucoup de golfeurs prennent un analgésique avant de jouer, ce qui occasionne un problème. Le médicament peut être efficace uniquement si la cause des douleurs est combattue en même temps.
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D r Kerstin Warn K e*
La prise de médicaments antidouleur est largement répandue dans le sport de masse, lors de l’entraînement et de tournois. Des examens répétés, par exemple pendant des courses populaires, des tournois de football, de handball et de basketball, démontrent que près de 60% des participants prennent des analgésiques. Il paraît que sur le Tour US professionnel, plus de 65% des joueurs prennent constamment des médicaments antidouleur. Bien que je n’aie pas connaissance d’une enquête auprès des golfeuses et golfeurs amateurs suisses, les renseignements glanés sur les parcours sembleraient montrer que là aussi la prise d’analgésiques est très répandue. En fait, pourquoi ressentons-nous des douleurs?
Les douleurs sont un signal d’alarme de notre corps qui nous informe que quelque chose n’est pas en ordre et que nous devrions procéder à une modification. Nous avons beau les ignorer, ces douleurs deviennent si fortes qu’un jour «rien ne va plus». Nous ne pouvons plus, alors, saisir correctement le club de golf ou terminer le mouvement. Le résultat est que nous jouons moins bien que d’habitude ou que nous espérions. Il devient urgent de prendre un médicament pour arrêter les douleurs dérangeantes.
C’est malheureusement souvent le début du mal. Les douleurs deviennent chroniques et, finalement, les analgésiques n’ont plus d’effet – nous devons en augmenter la dose, mais les douleurs continuent.
Il est donc préférable de regarder les choses de près et rechercher leur origine. Peut-être que les douleurs du coude viennent, par exemple, d’un mauvais grip, ou le dos fait mal parce que les muscles sont trop faibles, ou encore le mouvement de golf est faux. Ou avons-nous tout simplement exagéré et notre corps demande une période de repos?
Vues sous cet angle, les douleurs sont donc un signal d’alerte bienvenu pour faire un bilan.
MédicAM ents Avec une in Fluence négAtive
La prise isolée d’analgésiques pour surmonter un stade aigu avant de chercher l’origine des maux peut être parfaitement naturelle. Mais prendre des médicaments pour continuer à pratiquer un sport, est absurde. Cela pose surtout problème parce que les douleurs sont moins perçues et, par conséquent, le corps est mis à rude épreuve par des mouvements inadaptés. S’y ajoutent dans beaucoup de cas les effets secondaires des médicaments antidouleur que le corps doit gérer. La plupart des préparations pharmaceutiques irritent la muqueuse de l’estomac, freinent l’irrigation rénale et sont néfastes pour le foie. De plus, elles empêchent la guérison naturelle du corps, en bloquant certains processus de régénération des tissus. Pour ces raisons, les analgésiques devraient être pris dans le cadre d’une thérapie contrôlée et non simplement pour supprimer des douleurs. Nous ne pouvons nous débarrasser durablement de douleurs en combattant uniquement les origines dans le cadre d’une thérapie.
deu X grOupes diFFérents
En gros, on différencie entre médicaments analgésiques anti-inflammatoires et fébrifuges. Le premier groupe des médicaments anti-inflammatoires comprend, par exemple, le Ponstan® bien connu en Suisse. On retrouve son principe actif (acide méfénamique) dans divers autres médicaments, comme le Spiralgine®, le Mephadolor®, le Mefenacid® ou aussi la Mefanamin Pfizer®. En font également partie le Voltaren® (ainsi que l’Ecofenac®, le Diclo®, le Flector®, l’Olfen® et l’Inflamac®), le Brufen® (semblable à l’Irfen®, le Dolo-Spedifen®, le Grefen®, le Dismenol® et le Dolocyl®), et aussi l’Aspirin® (respectivement Aspégic®, Alka-Seltzer® et ASS®).

Tous ces médicaments ont en commun qu’ils suppriment les inflammations et calment les douleurs, mais ils peuvent irriter la muqueuse gastrique et même provoquer des saignements gastriques et ulcères de l’estomac. De plus, ils surchargent le foie, les reins et le cœur. Le paracétamol appartient au deuxième groupe des fébrifuges: c’est un agent actif bien connu qui se trouve dans des médicaments tels le Dafalgan®, l’Influbene®, le Ben-u-ron®, l’Acetalgin® et le Becetamol®. D’un point de vue pharmacologique, le paracétamol n’irrite pas la muqueuse gastrique parce que son effet anti-inflammatoire ne procède pas selon le même mécanisme que les médicaments mentionnés plus haut. Ceux-là sont analgésiques et fébrifuges, mais leur mécanisme actif n’est toujours pas bien connu. En faible dosage, le paracétamol est même autorisé pour nourrissons et petits enfants. La prudence reste, cependant, de mise si l’on a l’estomac vide ou consommé de l’alcool. Dans un tel cas, il peut surcharger le foie.