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ros Plan G l impachtal: m igros prend la majorité

C’est maintenant officiel: à partir de juillet 2015, Golf Limpachtal appartiendra majoritairement à Migros, tout juste vingt ans après l’ouverture de son premier Golfpark à Holzhäusern. Pour beaucoup, ce rachat est une grande surprise. Mais peu de choses devraient changer après cette reprise.

Stefan Waldvogel

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Golfsuisse.ch en avait déjà parlé début mai, mais les choses se sont déroulées encore plus vite que prévu. C’est en novembre dernier que Rudolf Schnorf, actionnaire majoritaire (avec 54,45%) et président du club de Limpachtal, a commencé à envisager Migros comme un successeur possible. Les pourparlers avec le «géant orange» ont été menés avec le soutien de la société BDO (fiduciaire et conseil). Les membres du club et son conseil d’administration se sont retrouvés devant le fait accompli. «C’est un fait que la vente à surpris tout le monde mais il était impossible de faire autrement», explique Rudolf Schnorf. Il était essentiel, à ses yeux, de régler cette succession avec une vision à long terme. Ses filles ne montrant que peu d’intérêt pour l’affaire, il cherchait un partenaire professionnel qui puisse assurer l’avenir, ajoute celui qui était autrefois président de la commune d’Aetingen.

Le vice-président démissionne

Plusieurs intéressés s’étaient pourtant manifestés. «Mais je ne voulais pas vendre à des investisseurs qui ne s’intéressent au golf qu’à court terme», explique Rudolf Schnorf. Le rachat par Migros garantit que le parcours tombe dans de bonnes mains. L’ancien actionnaire majoritaire conserve le terrain mais cède à Migros un droit de préemption. Les 400 actionnaires restants sont un peu moins contents. Un des plus importants «camarades de combat» de Rudolf Schnorf, Karl Studer (Soleure), a ainsi remis avec effet immédiat son mandat de vice-président du conseil d’administration de la société Public Golf Bucheggberg AG, propirétaire du site. Karl Studer, également président de l’ASGI, explique qu’il a quitté le conseil d’administration déçu par la manière d’agir de Rudolf Schnorf. «Nous avons été de bons amis durant de longues années mais il a mené cette affaire derrière mon dos», déclare-t-il. La blessure personnelle est l’une des raisons de sa démission mais le choix de Migros a aussi joué un rôle. Avec le nouveau propriétaire, l’identité et la qualité du club pourraient changer. «En tant que parcours Migros, Limpachtal sera inondé de golfeurs les weekends», craint-il.

Un second moossee n’est pas prév U Jochen Müller, directeur du secteur loisirs de Migros Aare, prend ces craintes au sérieux et décrit Limpachtal comme une «exploitation magnifique, dirigée avec succès». «Nous allons prendre le temps qu’il faut et ne pas mettre tout sens dessus dessous», déclare-t-il, soucieux de tranquilliser les membres et les actionnaires minoritaires. Jochen Müller est lui-même vice- président du Golfclub Bern, logé sur les installations de Migros Moossee. Certaines synergies dans les acquisitions ou la gestion des tournois sont possibles, les deux clubs se trouvant à vingt minutes de distance.

On ne veut pas faire de Limpachtal un second Moossee, assure Jochen Müller. Malgré tout, quelques membres désirent visiblement changer de club. C’est possible jusqu’à fin juin, ensuite le membership se prolongera d’une année. «Pour le moment, nous n’avons reçu aucune démission», précise le responsable Migros. Jochen Müller explique que des discussions auront encore lieu pour essayer d’atténuer les craintes des membres. Migros a cependant déjà montré, avec ses centres de fitness, qu’elle était capable de diriger plusieurs marques sous un même toit, ajoute le responsable. «Avec le fitness, nous avons six marques et tout le monde ne sait pas que Migros est derrière. En golf aussi il est possible de se positionner différemment», ajoute-t-il. Il est clair que Migros n’a pas l’intention de faire de Limpachtal un golfparc classique avec un parcours court etc. «Une telle transformation n’a jamais fait partie des

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Il est certain toutefois que la politique des prix va changer. Jusque-là, les green fees pour les détenteurs de l’ASG Migros Golfcard étaient plus chers à Limpachtal que pour les membres ASGI, le club et l’ASGI ayant un contrat de partenariat. L’ASGI possède en outre quelques actions et droits de jeu. «Nous devrons d’abord passer ces contrats à la loupe, mais il serait étonnant que l’actionnaire principal jouisse de conditions moins bonnes», explique Jochen Müller. Pour Migros, c’est la première reprise

Il n’existait alors qu’une seule «installation de golf public», en petit format à Bubikon. Avec les premiers 18 et 6 trous à Holzhäusern, Migros lançait de façon concrète son slogan «golf pour tous». Même le Blick publiait un article en été 1995 sur cette ouverture. Malgré les commentaires ironiques de certains clubs traditionnels, le succès fut rapidement au rendez-vous. Les différentes catégories de membres se vendirent en très peu de temps. Trois ans après l’ouverture officielle, neuf trous supplémentaires furent construits. «Nous avons eu de la chance, un agrandissement serait aujourd’hui nettement plus difficile à réaliser», reconnaît Pit Kälin, manager du Golfpark Holzhäusern. Fait intéressant: depuis quelques années, on compte plus de tours joués sur le parcours particulières, comme le golf de nuit. «Il s’agit principalement de vivre une expérience en commun, et les réactions sont chaque fois extrêmement positives», explique le manager. C’est sûr que chez Migros aussi on doit produire des chiffres noirs, mais en même temps on a le sens des responsabilités. Ainsi, il y a trois ans, Holzhäusern a misé sur des méthodes de fertilisation et de lutte contre les parasites totalement bio. Vu la forte fréquentation du parcours, jusqu’à 240 joueurs par jour, le passage au bio n’a pas été facile, mais ce projet-pilote au sein de Migros est déjà en train de porter ses fruits. d’une installation golfique déjà existante. Le business plan d’origine prévoyait la construction de 12 à 15 golfparcs en Suisse. Mais comme il devient toujours plus difficile pour le «géant orange» de réaliser des parcours, Migros a sauté sur l’occasion qui s’est présentée à Limpachtal. Le prix d’achat reste confidentiel, mais les observateurs l’estiment à un montant en millions à deux chiffres.

HoL z H äUsern existe depU is vingt ans

Avec l’ouverture du premier Migros Golfpark à Holzhäusern, il y a vingt ans, une «nouvelle ère» débutait en Suisse. En 1995, le monde du golf suisse était tout différent de celui d’aujourd’hui: l’ASG comptait 51 clubs, dont sept à l’étranger, pour un total de 25 000 golfeuses et golfeurs.

9 trous que sur le 18 trous. «Les gens ont de moins en moins de temps, c’est évident», remarque-t-il. Lorsque Migros s’est lancée dans l’exploitation de golfs, le Grison ne travaillait pas encore dans ce domaine. Il y a huit ans, il a quitté son poste de manager au Golfclub Engelberg pour Holzhäusern. «Chez nous aussi, les membres sont au centre de nos préoccupations, mais nous avons nettement plus de joueurs green fee. Vu sous cet angle, les différences ne sont pas si grandes», remarque Pit Kälin.

«Bio» depU is trois ans Pour lui, l’important est que les gens aient du plaisir et associent le golf à des émotions positives. C’est pourquoi, à Holzhäusern, on ne se contente pas des tournois traditionnels mais offre de temps en temps des expériences un peu présents depU is L e dé BU t

Malgré la grande fréquentation un nouvel agrandissement du parcours n’est plus possible. On aimerait «très volontiers avoir quatre fois 9 trous, comme à Waldkirch», mais le terrain est limité entre autres par la ligne ferroviaire Lucerne – Zurich, et la rive du lac, une zone protégée.

Ainsi, pour le moment, on n’investit pas dans le parcours mais dans un nouveau restaurant, dont l’attrait principal sera une grande terrasse à plusieurs étages, en angle. Le concept reste le même, avec d’une part un self-service et d’autre part un restaurant assurant un service classique, le nombre de places changeant à peine. Mais on sera beaucoup plus flexible, avec une salle pour les grands tournois et un nouveau «carnotzet» pour les petites manifestations, explique Pit Kälin, le chef de projet.

L’agrandissement du restaurant coûtera à lui seul 6,5 millions de francs. Dans une seconde phase, les installations d’entraînement devront être modernisées. Mais il ne s’agit pour l’instant que d’idées qui devront passer par divers comités et ne sont donc pas encore mûres, précise Pit Kälin. Il est possible que le parcours 6 trous soit transformé en un 9 trous pitch&putt, mais ce n’est pas encore définitif non plus.

L’accent continuera d’être mis sur la formation golfique. Les six professeurs de golf donnent environ 7800 heures d’enseignement par an, dont 60% de leçons privées, le reste étant des cours collectifs. Au début, le rapport était tout différent. «A l’époque, la demande concernait presque uniquement des cours pour groupes», se souvient Julian Myerscough, qui officie au Golfpark Holzhäusern en tant que head coach depuis l’ouverture officielle, il y a exactement 20 ans. L’Anglais, aujourd’hui âgé de 56 ans, dirigeait sa propre école de golf à Seefeld et fut d’abord engagé par Migros comme conseiller.

QuelQues chiffres

Durant l’année 2014, mauvaise au niveau de la météo, on a compté à Holzhäusern:

• 4.5 millions de balles de driving range tapées.

• 7800 leçons de golf données par 6 pros.

• 42 000 parties jouées sur le parcours 9 trous, 38 000 parties sur le parcours 18 trous.

• 23 500 heures de travail de greenkeeping, dont 5800 heures sur les greens.

• 148 examens d’autorisation de parcours passés, dont 85 réussis.

• 65 000 visiteurs accueillis dans les restaurants.

Avec son remplaçant Andrew Coop, il est resté fidèle à la Suisse centrale. «En 1995, la plupart des gens n’avaient aucune idée du golf. Aujourd’hui, les connaissances sont nettement meilleures», explique le pro. La plus grande différence pour l’enseignement du golf réside dans la technique: «Avant, on griffonnait avec un feutre sur un écran, maintenant tous les moyens techniques possibles comme Trackman et bien d’autres sont à notre disposition.»

Les parcours migros

1995 Golfpark Holzhäusern (LU)

1998 Golfcampus Greifensee (ZH)

1999 Golfparc Signal de Bougy (VD)

2000 Golfpark Waldkirch (SG)

2001 Golfpark Otelfingen (ZH)

2003 Golfpark Moossee (BE)

2007 Golfpark Oberkirch (LU)

2011 Golfcampus Wädenswil (ZH)

2015 Limpachtal (S0/BE)

Les prix n’ont pas beaucoup changé pour les joueurs green fee: en 1995, la carte journalière coûtait entre 35 et 60 francs. L’offre très bon marché pour jouer tôt le matin n’existe plus. Le green fee officiel s’élève maintenant à 80 francs en semaine et 100 francs le weekend. Avec les diverses réductions pour les porteurs de l’ASG Golfcard Migros ou des autres clubs Migros (50% de rabais), le green fee moyen payé revient à une vingtaine de francs moins cher que le tarif officiel.

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