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m me m uggli et le «club Des swingers»
frieda Muggli vient d’admettre qu’elle et son Ruedi sont des «swingers» convaincus. Et cela, malgré qu’elle ait fait de mauvaises expériences jusqu’ici. Elle a rarement eu le plaisir de réussir un mouvement aussi impeccable que lors de la «pre-shot routine». Pour son Ruedi, les choses sont semblables et pourtant différentes. Rien ne l’empêche de faire trois bons mouvements d’essai avec son fer avant le coup proprement dit. Pour donner à son cerveau l’idée de la tâche qui l’attend, comme il dit. Evidemment, sa femme trouve que trois coups d’essai avant le coup valable sont un peu excessifs. Ceci dit, encore aujourd’hui, la plupart des «swingers» arrachent des «escalopes géantes» sur le fairway. Mme Muggli éprouve toujours un malin plaisir lorsque de tels joueurs topent finalement leur balle. Ou qu’ils frappent lourdement dans la terre (comme elle-même le fait parfois). Et il est déjà arrivé que son Ruedi frappe sa balle par erreur lors d’un coup d’essai! Eh oui! Ou qu’il fasse un coup d’essai en se cachant derrière un arbre, par exemple. C’est évidemment tout sauf optimal, surtout pour les nerfs. Dans un tel cas il faut replacer sa balle avec un coup de pénalité, où qu’elle ait atterrie, à 5 cm ou à 50 mètres. Pas vrai?
A part le fait que ces ennuyeux coups d’essai ralentissent tout le flight, ils doivent être également très épuisants. Supposons qu’un golfeur ait besoin de cent coups pour un tour. Disons qu’il faut en déduire cinquante pour le putting. Il en reste tout de même cinquante à effectuer avec des fers ou des bois. En les rajoutant aux coups d’essai, on arrive rapidement à cent cinquante contorsions qui «rongent» la condition physique du golfeur comme les castors canadiens rongent les pins www.frankbaumann.ch tordus aux longues feuilles dans le parc national Wood-Buffalo en Alberta, au nord-ouest du Canada. Et bien entendu, il y a aussi des dingues qui font cinq coups d’essai, ou plus…
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Frank Baumann est «entertaining-pro» et auteur de deux bestsellers sur le golf, «Partherapie» (jeu de mot: thérapie du couple et… du par) et «Single in 365 Tagen» (single en 365 jours). Entre 2009 et 2014, il était aussi capitaine au Buna Vista Golf à Sagogn. Il espère disposer d’un peu plus de temps désormais – pour jouer au golf et pour écrire.
Sacrebleu, soyons clairs! Quand se joue la victoire à la Ryder Cup ou au Masters, quand le coup à jouer est capital pour la suite, alors OK, la question ne se pose pas. On peut exceptionnellement l’admettre. Mais qui de nos deux Muggli sera appelé dans l’équipe européenne de la Ryder Cup? Je vous le demande…
Frieda Muggli ne fait jamais tout ce cirque sur les greens. Les pompes ou autres exercices gymniques, elle trouve ça très pénible. On dirait que certains joueurs inspectent les greens avec méfiance non seulement pour découvrir des dénivelés, mais aussi pour trouver l’invisible direction dans laquelle pousse l’herbe ou des fourmis anémiques. Et tout cela devant et derrière le trou! Puis ils font deux ou trois coups d’essai avec leur putter, reculent de quatre pas, s’accroupissent une nouvelle fois, réévaluent le tracé, retournent vers la balle et finalement, en pleine concentration, manquent le trou d’un cheveu. Mme Muggli préfère dire «pousser la balle le long du trou», ce qu’elle aussi arrive à faire sans ce marathon d’essai! En fait, elle compare tout ce cinéma sur le green à une présentation de Marco Rima: une comédie de haut niveau.

