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les Meilleurs devront enCore progresser

les struCtures pour la relève au sein de l’asg

2010 – dans le golf suisse, on s’est habitué aux bonnes performances des juniors. Dans le passé, les Girls et les Boys ont toujours répondu présents. Ils viennent tous des cadres de la relève de l’ASG, laquelle veille à ce que de nombreux clubs investissent dans le mouvement Juniors.

Au sein de l’Association Suisse de Golf, il n’y a pas un autre service dans lequel on abatte autant de travail que dans le secteur de la relève. Et il n’y en a pas un non plus dans lequel on investisse autant. Puisque l’on peut faire aujourd’hui ce constat, cela signifie bien qu’au cours des dernières années, une position stratégique a été définie et élaborée, qui est extrêmement importante.

Pour appuyer cette démarche, on peut souligner que l’ASG a pu compter sur l’aide de partenaires forts et motivés; dans le golf sportif, le soutien financier du sponsor principal, le Credit Suisse et des deux co-sponsors, jaguar et rolex, est presque exclusivement attribué à la relève.

MODIfIEr

Pendant longtemps, tout ce qui avait un rapport quelconque avec la «relève» était dirigé vers la Commission Sport Elite. Ce qui signifiait en quelque sorte, qu’on laissait plus ou moins la responsabilité aux clubs de former, de supporter et d’amener à maturité les jeunes cracks du golf. En collaboration avec le président Martin Kessler et le secrétaire général johnny C. Storjohann, Barbara Eberhart , en tant qu’ancienne membre de cette Commission juniors, a veillé à ce que l’on considère les juniors comme une priorité – depuis 2006, la relève dispose de sa propre commission au sein de l’ASG, dont elle est la présidente. Markus Gottstein, membre du comité de l’ASG depuis 2003, préside quant à lui la Commission Sport Elite.

Dans un document de travail datant de 2004 («nouvelle direction pour le mouvement juniors suisse»), des dispositions avaient déjà été prises, qui restent aujourd’hui efficaces et fondamentales. Les éléments principaux de ce document visaient surtout à un recrutement important d’enfants pour le golf de compétition, à améliorer la formation des entraîneurs et des responsables juniors, à la formation de cadres régionaux et à une augmentation massive du nombre de tournois pour les jeunes. Si on lit ce document aujourd’hui, on remarque qu’une première pierre pour une nouvelle orientation effective avait été posée. Ce qui est remarquable à ce sujet, c’est que l’on s’est d’ailleurs habitué à ces nouvelles structures depuis longtemps… De 1994 à 2004, le nombre de clubs au sein de l’ASG est passé de 47 à 84. Pour Barbara Eberhart, le besoin d’agir au sein de l’association ne fut donc pas particulièrement difficile à justifier. On intervint à tous les niveaux, dans les domaines techniques comme dans les domaines administratifs. Un poste fut créé au sein du secrétariat à Epalinges, pour la coordination des activités de la Commission de la relève, alors qu’à l’extérieur, deux coaches étaient nommés, pour diriger les deux cadres. Cette situation initiale provoqua des changements à différents niveaux, pour aboutir à la constellation actuelle, avec les deux régions Est et Ouest et les deux coaches régionaux roman Spring et Christophe Bovet. Dès le départ, l’objectif était d’élargir la base, condition indispensable pour améliorer ensuite le sport d’élite. Diverses mesures devaient aider les enfants dont les parents ne jouaient pas au golf à venir vers ce sport. Les clubs qui s’étaient engagés dans ce programme pour la relève de l’ASG allaient recevoir un soutien financier. Chaque année, des cours de formation pour les responsables juniors ont été organisés à Macolin par l’OfSPO, lesquels sont mis sur pied depuis un certain temps en collaboration avec la Swiss PGA. Des supports ont été créés en parallèle, comme le livre d’entraînement, qui est sorti en trois langues en 2007, ou le CD avec

CoMMent font les autres?

• En Suède, on trouve 500 parcours et quelque 600’000 licenciés, pour une population de 9 millions d’habitants – ce qui correspond à 6,6% de golfeurs! Le golf est en principe un sport populaire bon marché, même si parmi les 500 parcours il existe quelques clubs privés très chers et exclusifs. Les membres de nombreuses familles jouent tous au golf, des grands-parents jusqu’aux enfants. La concurrence sportive est très développée dans les clubs et pour devenir pro, il faut vraiment disposer d’un grand talent. Dans la majorité des golfs, en ramenant une carte dans le par, on n’a aucune chance de devenir champion du club… Il n’est donc pas étonnant que la Suède puisse s’appuyer sur des juniors d’un excellent niveau. Les Suédois sont d’ailleurs des gens extrêmement sportifs à la base.

• La france est traditionnellement un pays centralisé et bien organisé. Il n’y a donc aucun problème pour que la fédération française de Golf (ffG) impose des directives pour la formation au sein des clubs. De nombreux centres d’entraînement régionaux, avec des coaches professionnels, travaillent avec acharnement, parfois lors de longs camps d’entraînement. Dans la liste des priorités, l’entraînement physique figure tout en haut; le golf est en règle générale, pour les jeunes, un sport de compétition et également parfois une chance économique. Les juniors français présentent souvent des bases techniques et physiques très solides.

• En Hollande, il y a beaucoup plus de parcours (192) qu’en Suisse; ils sont tous plats, exposés au vent, certains ayant même un style typiquement links. Les meilleurs jeunes, lorsqu’ils passent pros, peuvent profiter d’un excellent soutien et d’aides financières: lorsqu’ils gagneront leurs premiers chèques, ils devront alors rembourser ces emprunts. C’est d’ailleurs de cette manière que Will Besseling a atteint le tour européen, même si il est depuis redescendu sur le Challenge tour. robert-jan Dercksen et Marten Lafeber se sont déjà imposés sur le circuit européen.

• On trouve 140’000 licenciés sur 150 parcours au Danemark, parmi lesquels 11’000 juniors. Comme en Suède, le golf est un sport familial. Il est donc naturel que l’on trouve toujours de bons amateurs danois parmi le top 100 du classement mondial. La concurrence est forte. Le golf est d’ailleurs l’un des sports les plus populaires au Danemark, avec le football et le handball.

• Enfin, en Angleterre, on trouve généralement un golf dans chaque village du pays, au point que tous les jeunes ou presque y jouent automatiquement. On compte 1900 parcours et plus de 800’000 licenciés (mais seulement 110’000 femmes…), qui constituent un réservoir de talents énorme et dont seulement les meilleurs parviennent à se distinguer. Pour une majorité de jeunes concernés, le golf devient alors la chance de leur vie pour se créer une situation professionnelle. Cela ne veut pas dire que l’England Golf Union (EGU) ne fait rien pour la relève: un système de scouting dans les régions permet de remarquer très tôt les plus grands talents.

les instructions pour la mise en place d’une section juniors au sein d’un club de golf. Avec les «junior Golf tests» et le «My first Handicap», les clubs disposent d’outils pour permettre d’amener les juniors débutants vers le handicap aussi vite que possible. De même, les séries de tournois ont été organisées de la sorte: passage des U12 aux U14, puis au Credit Suisse junior tour Events des U16 et U18.

COnCEPt GAGnAnt

Les dirigeants sportifs et administratifs d’une association sportive peuvent faire beaucoup –mais pas tout. Ils ne peuvent pas foncer sur la piste du Lauberhorn, ni tirer eux-mêmes dans les buts, ni envoyer la petite balle blanche dans le trou pour un birdie. Il y a longtemps que le coach national Graham Kaye a dit que: «l’ASG ne peut pas cueillir les bons joueurs sur les arbres»!

Les associations peuvent en revanche s’occuper d’offrir les meilleures conditions aux sportifs. C’est du reste ce qui a été fait au sein de l’ASG, de la meilleure manière qui soit; et cela a d’ailleurs été unanimement reconnu, même s’il n’a pas été possible d’obtenir un soutien illimité et intégral. La critique principale est que lors des 10, 15 dernières années, aucun Suisse n’a pu participer, et encore moins s’installer, de manière durable sur le PGA European tour, sans même parler d’obtenir une victoire à ce niveau. Il y a encore et toujours des pays comme le Danemark, la Hollande, la Belgique ou l’Autriche, qui ont des conditions de départ similaires aux nôtres, mais qui ont beaucoup plus de succès que la Suisse dans le golf professionnel. On peut aussi citer dans cette catégorie la Suède – avec 9 millions d’habitants, elle correspond plus ou moins à la Suisse et ses 7 millions d’Helvètes. Ajoutons qu’en Suède, le golf est un sport populaire. On ne sait toujours pas pourquoi les meilleurs Suisses n’ont pas atteint le sommet dans ce sport. Alors qu’en revanche, les juniors ont pu célébrer ces dernières années des succès répétés, comme ce fut le cas pour les Boys et les Girls. On pense notamment à des victoires dans les tournois, comme celle d’Andy-Chris Orsinger, lors des Championnats Internationaux Boys en Italie ou, quelques années avant, de la finale du British Amateur Championship disputée par raphaël devenus plus petits en termes de nombre de joueurs. A côté des entraînements dans les camps… d’entraînement, des cours dans les clubs pendant la saison, les «éclaireurs», autrement dit les rabatteurs de talents jouent aujourd’hui un rôle très important. Si des nouveaux génies émergent pendant la saison, ils sont rapidement «agrippés» par les tentacules de la Commission de la relève; les deux coaches, les capitaines régionaux et le réseau de relations sont programmés pour réagir rapidement – le système de reconnaissance (scouting) est d’ailleurs plutôt efficace. de Sousa. Les Girls ont également confirmé l’an dernier leur ascension continuelle, en atteignant le 6ème rang lors des Championnats d’Europe par équipe en finlande.

La concentration sur moins de sportifs, dans des cadres plus petits, a provoqué des initiatives dans différentes régions et différents clubs, qui ont été formulées parfois dans des propositions de projets. Certains projets ont été discutés pendant la réunion des capitaines juniors, en janvier, à Macolin; le comité de l’ASG a d’ailleurs décidé de soutenir financièrement trois de ces projets, qui viennent de l’Est de la Suisse. Il s’agit avant tout de regrouper les meilleurs juniors de tous les clubs d’une région géographique spécifique, dans un entraînement commun, pour éventuellement leur faciliter le saut vers le cadre ASG régional.

SE COnCEntrEr SUr LA QUALIté

Dès le départ, au sein de la commission et en accord avec les deux coaches régionaux, il a été clairement établi qu’il fallait chercher à la base les véritables talents: des talents authentiques qu’il faut absolument motiver et stimuler pour les amener jusqu’au niveau international. On est évidemment bien conscient que le terme de talent comporte plusieurs «facettes». Car outre les pures capacités techniques, il faut encore que le jeune joueur ou la jeune joueuse montre une volonté de se concentrer complètement au golf en tant que sport d’élite. C’est pourquoi il est logique que les deux cadres régionaux soient

Mais en termes de quantité de nouveaux joueurs prometteurs, c’est certainement de la nouvelle classification du golf (désormais catégorie 1) au sein du programme fédéral de j+S dont on peut attendre des effets positifs (voir le no1/2010 de Golf Suisse ou consulter le site www.golfsuisse.ch). Mais l’initiative va devoir venir des clubs, car l’ASG, à ce stade, ne peut agir directement. Pour justifier les budgets que la Confédération débloque annuellement pour le programme jeunesse + Sport, celui ou celle qui se lance, avec un club, dans le programme j+S, doit être prêt à assumer les exigences de j+S, ainsi que les cours de formation et de formation continue. La motivation est une nouvelle fois au centre du débat – l’objectif est que les jeunes fassent une heure d’activité sportive quotidienne, entre l’école, un club de sport ou la famille. Que ce soit sur un vélo, dans une piscine, sur un stade de foot ou mieux, sur un practice de golf!

D’un autre côté, comme Barbara Erberhart le relève judicieusement, l’association sportive nationale dans son ensemble et l’ASG en particulier, restent responsables de tous les intérêts du golf en tant que sport de performance et d’élite – sur la scène de la relève, mais bien entendu aussi au niveau des meilleurs pros qui sont réunis au sein du Swiss Golf team.

2-5 SEPTEMBER 2010

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