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le suCCès N’esT pAs TouT, mAis oN N’A RieN sANs suCCès!
DeNis l. VAuCheR, DiReCTeuR/Ceo De swiss-ski

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Swiss-Ski peut se féliciter d’une exceptionnelle saison: 50 victoires en Coupe du Monde (13x en ski alpin, 9x en saut à ski, 3x en snowboard, 5x en freestyle et 20x en télémark), trois vainqueurs de Coupe du Monde (Carlo Janka, Simon Ammann et Mike Schmid), 6 médailles d’or et 2 de bronze aux Jeux Olympiques, ainsi qu’un titre de Champion du Monde de vol à ski avec Simon Ammann.
En tant que golfeur convaincu, je me suis demandé – maintenant que les «mouvements» ont quitté les pistes pour les driving range –pourquoi un tel succès ne pourrait également arriver au golf? Je me suis donc permis de vous proposer une comparaison sommaire entre ces deux disciplines de prédilection, le «ski alpin» et le golf sportif en Suisse.
Si on se retourne sur notre passé, on remarque rapidement que les deux disciplines, le ski comme le golf, ont été «importées» en Suisse par les touristes anglais il y a plus de 100 ans! En revanche, le développement a été diamétralement opposé. Pendant que le golf se maintenait de longues années dans une pratique totalement élitaire, le ski se développait comme une pratique populaire: personne ne l’a mieux décrit que Vico Torriano dans sa chanson: «tout le monde skie, le ski guide la Nation».
Un rôle central et vital a été tenu par les ski-clubs locaux. De nombreux fonctionnaires et parents ont pris sur leur temps libre pour donner aux jeunes une formation dans le ski. La première compétition pour les jeunes est le bien nommé Grand Prix Migros, qui correspond à la plus grande série au Monde de courses pour les jeunes, avec plus de 7000 skieurs de moins de 16 ans, en provenance de toute la Suisse. Ces gamins n’ont qu’un objectif: devenir les Cuche et Janka du futur. Beaucoup d’entre eux considèrent le ski comme une opportunité sociale et jouent ensuite à fond la carte du sport. Les meilleurs se retrouvent dans les trois centres nationaux à Davos, Engelberg et Brig. Ces centres de performance de Swiss-Ski et les régions Ouest, Centre et Est combinent parfaitement les études et le sport. Ils veillent à ce que les élus atteignent les meilleurs résultats, aussi bien sur le plan scolaire que sur le plan sportif.
En revanche, j’ai le sentiment que peu de jeunes ont le courage de jouer à fond la carte golf. A mon avis, c’est la raison qui fait que, jusqu’à aujourd’hui, aucun golfeur suisse n’est parvenu à faire son trou sur le PGA Tour et à rejoindre l’élite mondiale du golf. On manque donc en Suisse de véritables stars du golf, qui réalisent des exploits impressionnants et qui engrangent de gros chèques; des stars qui serviraient de références aux espoirs du golf. Nous disposons d’excellentes infrastructures pour le ski de compétition, dans beaucoup d’endroits. Des pistes de ski permanentes – en hiver comme en été – garantissent des possibilités d’entraînement optimales pour nos espoirs et pour nos skieurs de pointe.
Beaucoup de stations touristiques et de montagnes sont fières lorsque l’équipe nationale et les meilleurs espoirs viennent s’entraîner dans leur région. Avec la descente du Lauberhorn et les courses d’Adelboden, de St. Moritz et de Montana, nous avons des épreuves de Coupe du Monde, sans parler des courses populaires au plus haut niveau sportif.
Dans le golf, je pense que nous avons un gros potentiel en ce qui concerne le soutien au sport de pointe et aux tournois au plus haut niveau. Je constate également que dans de nombreux clubs, un excellent travail est déjà réalisé. Au niveau international, sur le travail avec la relève, nous ne pouvons malheureusement nous comparer aux meilleurs, ni sur le plan régional, ni sur le plan national.
Nous avons la chance de pouvoir compter sur 2,5 millions de skieurs actifs! Malgré cela et même lorsque nous traversons des périodes de succès, Swiss-Ski doit travailler en collaboration avec les régions et les ski-clubs de manière encore plus intensive et professionnelle, afin de pouvoir à nouveau compter sur un important réservoir et être capable de former les champions olympiques du futur. Une exception chanceuse, qui confirme la règle, est le saut à ski, dans lequel nous ne comptons que 150 licenciés environ. Et malgré ce faible réservoir, nous disposons du meilleur athlète dans cette discipline avec Simon Ammann et d’un autre Champion du Monde avec Andreas Küttel! Mais même ces succès dans une discipline confidentielle sont basés sur un soutien conséquent, sur un entraînement professionnel et particulièrement sur des infrastructures d’entraînement optimales.
Je soutiens l’opinion qui veut que ces dernières années, le golf soit devenu un sport populaire à part entière. Lorsque nous parviendrons à construire des structures d’entraînement et de compétition encore plus professionnelles et si nous avons la chance de trouver un ou plusieurs talents d’exception, nous pourrons alors également nous réjouir d’une médaille d’or dans le golf.
Car, enfin, le golf est devenu une discipline olympique…