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L’année après Puerto Rico

L’automne passé, l’équipe suisse a fait fort aux Championnats du Monde de Puerto Rico en terminant à un excellent quatrième rang. Le meilleur résultat jamais obtenu par une équipe helvète dans une compétition internationale. Pur hasard? Preuve de l’efficacité du travail mené par l’Association? Ou avons-nous tout bonnement eu à faire à un team remarquable qui s’est décarcassé pendant une semaine? – Markus Gottstein, président de la Commission sportive de l’ASG, Barbara Eberhart, présidente de la Commission Juniors, et Graham Kaye, coach national, se sont entretenu avec la rédaction de Golf Suisse. Au menu: les tendances actuelles dans le domaine du sport d’élite de l’Association.

Nicolas Sulzer, Martin Rominger et Roger Furrer – «la combinaison gagnante» ou presque. Une équipe particulièrement inspirée, en effet, puisqu’elle a obtenu l’un des meilleurs résultats de l’histoire du golf suisse, sous la houlette du coach national, Graham Kaye. Et pas n’importe où. Aux championnats du monde 2004 de Puerto Rico. Excusez du peu! Tout a fonctionné comme sur des roulettes: une bonne organisation, des sportifs au top de leur forme, et un peu de chance, bien sûr, ce qui est indispensable au golf. L’attitude de l’équipe était remarquable de bout en bout et notamment au moment de se lancer sur le dernier parcours. Les joueurs voulaient absolument décrocher une médaille, mais la météo en décida autrement et la tempête qui s’abattit sur les Caraïbes à ce moment-là mit prématurément un terme à la compétition.

Les délégués ont pu faire la connaissance de cette équipe lors de l’assemblée des délégués des clubs qui s’est tenue à la fin janvier 2005. Une bonne occasion aussi de les écouter et, cela allait de soi, de les fêter. Suite à cet incroyable succès obtenu par nos représentants, on serait en droit de se poser la question de savoir si la Suisse n’est pas tout à coup devenue une puissance mondiale, au niveau golfique s’en- tend… Gardons néanmoins la tête froide et ne surestimons pas cette belle performance. La direction de l’ASG le sait très bien, tout comme d’ailleurs les principaux concernés, à savoir: Sulzer, Rominger et Furrer.

L’exploit n’en est pas moins une chance énorme pour le golf suisse. En effet, voilà près de dix ans que des programmes de promotion se développent dans le cadre des structures de l’ASG, programmes qui n’ont pourtant pas suscité beaucoup d’intérêt de la part du grand public, c’est le moins que l’on puisse dire. «Puerto Rico» est donc tombé à pic de ce point de vue. De quoi aussi à inciter les hauts responsables sportifs à analyser sérieusement la situation. Un travail qui a démarré sur les chapeaux de roue.

Une nouvelle structure

Les efforts se concentrent actuellement sur la nouvelle répartition en fonction des régions. Jusqu’ici, les jeunes talents étaient répartis en quatre régions, chacune de ces dernières étant confiée à un coach bénévole. Désormais, il n’y a plus que deux régions (ouest et est) placées sous la responsabilité de deux coaches professionnels.

Le modèle en vigueur jusqu’ici a certainement donné de très bons résultats, mais les expériences faites avec ces coaches bénévoles, qui étaient en règle générale des pros sous contrat avec des clubs, ont toutefois montré que l’on pouvait améliorer les choses. On a connu parfois des difficultés à coordonner les intérêts des clubs et ceux des clients des pros avec une gestion efficace d’un cadre régional. Les juniors s’entraînent les mercredis après-midi et les week-ends...

Les deux coaches régionaux sont directement subordonnés au coach national, Graham Kaye; ils s’occupent des garçons et des filles. La coordination entre Kaye et Régine Lautens, coach national des dames et des filles, fait actuellement l’objet de discussions. L’ASG a quant à elle commencé à chercher des candidats pour ces deux postes et des contacts intéressants ont d’ores et déjà pu être établis après l’annonce parue dans le dernier «Golf Suisse», Markus Gottstein nous l’a confirmé.

Le cahier des charges des coaches régionaux n’a pas été rendu public pour l’instant. Le président de la CS précise en effet qu’il aimerait que les candidats à ce type de jobs développent leurs propres idées et qu’ils puissent les expliciter dans le cadre des entretiens de candidature. Une approche qui permet parfois de faire jaillir de nouvelles idées. «Bien sûr, nous leur présenterons une liste précise de tâches, mais on risque de la sorte de voir tel ou tel coach ne travailler qu’en fonction de ce catalogue et ne pas laisser assez de place à l’initiative originale et à l’engagement personnel», explique encore le président.

Voilà ce que l’on peut dire à ce stade des tâches qui attendent les coaches régionaux. Cela étant, ces derniers devront poursuivre et intensifier le travail effectué à ce jour; leur cahier des charges comprend donc a priori les tâches ci-après:

• Collaboration avec les clubs dans le domaine de l’entraînement des juniors;

• collaboration avec les entraîneurs des membres du cadre;

• collaboration avec les pros des clubs;

• coaching des joueurs du cadre (l’entraîneur du moment reste responsable de la technique);

• étroite collaboration avec Graham Kaye;

• recherche de talents (scouting);

• accompagnement des joueurs du cadre lors des tournois;

• promotion cohérente de la relève et encadrement au niveau du cadre régional et national;

• responsabilité du niveau de la qualité de l’encadrement à tous les niveaux;

• formation éventuelle de groupes en fonction de l’âge;

• formation complémentaire individuelle à l’étranger (coaching, mais aussi les trends dans les Tours);

• renforcement des contacts et proposition d’aider les clubs qui ne disposent pas encore de programme juniors bien en place; etc.

L’argent

Pas question, bien sûr, d’obtenir de telles prestations à l’oeil. Intensifier le travail avec les juniors et en améliorer la qualité n’est évidemment possible que grâce au soutien du Crédit Suisse, qui vient d’ailleurs de prolonger son contrat de sponsoring. Or, ce contrat oblige l’ASG à investir dans la promotion de la relève une bonne part des moyens financiers mis à disposition. Ce partenariat repose depuis des années sur les étroites relations personnelles qu’entretiennent les responsables de l’ASG et la direction de la banque. Il faut savoir en effet qu’on retrouve à la tête de cette dernière un CEO qui n’est autre que Oswald Grübel, un golfeur. Voilà qui simplifie passablement la mise en place de projets communs.

Cela étant, l’argent seul, on le répète assez, ne fait pas le bonheur, pas plus qu’il ne fait d’un simple golfeur un crack du Tour. La Commission sportive le sait très bien. Graham Kaye le dit, lui aussi, sans détour: «Ce que nous avons lancé il y a des années pourrait se résumer en ces termes: changement de paradigme ou de mentalité. Nos athlètes de pointe doivent se mettre dans la peau de véritables sportifs, s’engager pleinement, devenir des battants, prêts à tout. Mais pour en arriver là, il faut que les fonctionnaires changent eux aussi de mentalité, un processus qui peut demander du temps et qui peut être douloureux. Je constate que ce changement est déjà une réalité chez nos cadres et nos équipes de la catégorie amateurs. Si tel n’était pas le cas, je ne vois vraiment pas comment on aurait pu décrocher le quatrième rang au championnat du monde de Porto Rico. Une vraie équipe de gagneurs. Ce qui, bien évidemment, ne garantit pas que l’on va toujours cartonner, mais on est au moins sûr que l’on ne va pas toujours perdre!»

Encore une fois, tout l’or du monde ne suffit pas pour atteindre un tel niveau. Disposer de moyens financiers en suffisance représente un risque: celui de glisser dans le confort facile. Il s’agit donc également de modifier les structures de sorte à ce qu’il ne soit plus possible pour un talent, qui ne parvient pas à s’imposer dans des délais raisonnables, de rester scotché au cadre sans décrocher les résultats que l’on pourrait attendre de lui. Il faut donc davantage de concurrence au sein des équipes et du cadre. Les der- niers chiffres du Swiss Junior Tour nous autorisent à l’optimisme, puisque plus de 100 garçons et filles ont participé aux deux premiers tournois, qui sont organisés désormais sur deux jours de 18 trous chacun (en 2004, il fallait faire 36 trous en un jour)! De tels chiffres ne peuvent que mettre la pression, une pression indispensable si l’on veut élever le niveau. Les golfeurs qui sont membres d’un club le savent bien: quand il faut y aller, il faut y aller à fond. Celles et ceux qui n’ont pas ce potentiel ne peuvent certainement pas espérer s’imposer sur un quelconque Tour professionnel. Mais la promotion de la relève n’est pas seulement l’affaire de l’Association, les joueurs et leurs parents doivent eux aussi y mettre du leur et contribuer à l’entreprise générale. Nombre de parents attendent de la part de l’ASG des structures de plus en plus professionnelles, alors qu’eux-mêmes ne sont pas disposés à s’engager davantage, que ce soit au niveau temps ou finances.

Graham Kaye montre la voie

Le coach national a lancé une „expérience“ intéressante – les guillemets s’imposent, car il s’agit tout de même de quelque chose de sérieux. D’entente avec le GC de Genève, le club de Raphaël de Sousa, qui s’entend très bien avec lui depuis l’époque où il était amateur, Kaye a décidé de le coacher pour cette saison. L’objectif est simple: maîtriser au mieux et en professionnel la vie sur le Challenge Tour. Pourquoi? Parce que c’est là la meilleure façon d’obtenir des résultats. Tous les aspects sont pris en compte: le jeu, l’organisation, la planification, l’entraînement, l’alimentation, la santé, le fitness et la manière de vivre.

Si le but est évidemment de faire en sorte que de Sousa puisse s’affirmer comme il se doit sur le Tour (le Challenge Tour est la deuxième compétition européenne en importance), cette «tentative» est surtout censée permettre à notre coach national d’accumuler des expériences qui pourront être utilisées plus tard pour les jeunes talents. Les jeunes golfeurs et golfeuses qui souhaitent passer chez les pros pourront ainsi se faire une idée des perspectives qui s’offrent à eux et des chances qu’ils ont de s’imposer dans un monde qui vit à un rythme bien différent de celui auquel ils étaient habitués.

Il ne faut pas oublier en effet que si le niveau de jeu des meilleurs amateurs du monde leur permet de signer des performances haut de gamme sur le Tour et que tous les cracks tapent tous dans la balle plus ou moins de la même manière, le passage du milieu amateur, où les sportifs sont parfaitement intégrés aux structures de l’association, à l’autonomie totale lorsqu’il s’agit de devenir playing pro reste tout de même une transition pour le moins brutale. Quoi donc de plus normal, si l’on ne veut pas que des talents se perdent en cours de route et finissent par renoncer, que de les entraîner très tôt, lorsqu’ils sont juniors déjà, et de les in-

Les parents et les clubs collaborent

«J’entends souvent des parents me demander ce qu’ils doivent faire avec leur enfant qui aime jouer au golf et dont le pro avec qui il a pris des cours pendant les vacances ne tarit pas d’éloges quant à son talent… La réponse à ce genre de questions est on ne peut plus simple. L’ASG forme depuis six ans et dans toute la Suisse, en collaboration avec le BASPO (J+S) et la Swiss PGA – des capitaines de juniors, des pros et des apprentis pros chargés d’encadrer nos jeunes espoirs. Il s’agit d’assurer, par le biais d’une telle formation, un encadrement efficace des juniors dans les clubs et sur les driving ranges du pays.

Les parents qui souhaitent savoir que faire avec leur jeune prodige peuvent donc s’adresser directement au moniteur ou à la monitrice juniors de leur club. Ce sont eux qui ont les réseaux qui leur permettent de faire avancer les jeunes garçons et filles mordus de golf. Ce sont eux également qui connaissent l’organisation de la structure junior en Suisse, des débutants aux joueurs du cadre national; eux, enfin, qui connaissent toutes les séries de tournois auxquels il serait peut-être intéressant de participer. Ces personnes travaillent en étroite collaboration avec les pros des clubs et les coaches régionaux. Comme on le voit, le fils ou la fille qui souhaite progresser au niveau golfique bénéficie d’un soutien optimal de la part des clubs et de l’ASG. Un tout grand merci, en passant, à ces personnes qui s’occupent bénévolement de l’encadrement des juniors et qui passent une bonne partie de leur temps libre à oeuvrer pour la promotion de la relève.

Mais il faut aussi que les parents donnent un coup de pouce de leur côté. Je pense surtout aux déplacements jusqu’aux lieux d’entraînement, aux entraînements des groupes juniors, aux heures privées et aux tournois. Les clubs de golf ne se trouvent souvent pas à proximité du domicile et ils sont rarement desservis par les transports publics. Sans oublier le soutien psychologique nécessaire pour que les jeunes puissent passer sans encombre les moments difficiles. Chaque sport est une école de vie! Si l’on tient compte de tous ces aspects, nous avons de bonnes chances de former de nombreux juniors à l’avenir, des juniors qui pourront aller jusqu’au bout de leurs rêves.»

Doppelte Faszination –Abschlag auf 18 Loch

Doppelte Faszination Abschlag auf 18 Loch

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Jahresmitgliedschaft für max. 2 Jahre

Fr. 3’000.– pro Kalenderjahr (inkl. Jahresbeitrag, ASG-Karte und Clubmitgliedschaft)

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Jahresmitgliedschaft für 21 bis 30 jährige Golferinnen und Golfer

Fr. 3’000.– pro Saison (inkl. Jahresbeitrag, ASG-Karte und Clubmitgliedschaft)

Einfacher Einstieg dank unserer Golf Academy.

Wichtige Daten

Unterwaldner Meisterschaft, 19./20. August 2005

Cerdit Suisse Herbstgolfwoche, 13.-17. Sept. 2005

Telefon 041 638 08 08, www.golfclub-engelberg.ch

Trois questions au président

La distinction entre amateurs et professionnels est-elle encore d’actualité dans le golf, alors qu’elle a pratiquement disparu dans tous les autres types de sport? N’est-ce pas un résidu de l’entêtement des Britanniques? Au fond, quels sont les avantages d’une telle catégorisation?

Le sport golfique de masse repose à mon avis sur trois piliers: les règles de golf, le système de handicap et le statut amateur. En 1885 déjà, le Royal and Ancient Golf Club of St. Andrews (R&A) décide de répartir les golfeurs en deux catégories: les amateurs et les professionnels. Il édicte des règles pour chacune d’elle. Plus de 95% des golfeuses et des golfeurs pratiquent aujourd’hui ce sport en tant qu’amateurs. Comme son nom l’indique, l’amateur pratique son sport par loisir ou par passion et sans motivation financière particulière. C’est donc d’abord le sport en soi et non pas l’argent qui est important pour ce type de joueur. Ça peut sembler quelque peu ringard, mais ça ne l’est pas. Contrairement à la plupart des autres sports, les joueuses et les joueurs peuvent, grâce au système de handicap, se mesurer en compétition directe avec d’autres joueurs qui ne sont pas de même force. Les règles sont claires et chaque joueur a en principe la possibilité d’influer luimême sur son handicap. A quoi il faut ajouter que chaque golfeur se doit de surveiller lui-même son jeu et sa pratique des Règles de golf. Dans nul autre sport, les arbitres ne jouent un rôle aussi peu déterminant que dans le golf. Il va de soi que l’abus du handicap et l’inobservation répétée des Règles seraient pour le moins contreproductifs dans le contexte de tournois où l’on pourrait gagner des prix d’une valeur illimitée. Il en résulterait en effet que tous les tournois ne pourraient plus être organisés que sur la base des résultats bruts, autrement dit sans tenir compte du handicap. Une possibilité qui ne colle évidemment pas avec la conception que nous avons du golf.

Chaque golfeuse et chaque golfeur peut opter pour l’une ou l’autre catégorie, amateur ou professionnelle. En outre, celui ou celle qui se décide pour la catégorie professionnelle peut à tout moment «redescendre» chez les amateurs, pour autant qu’il ou elle observe un certain délai transitoire. Les deux catégories cohabitent très bien, quoiqu’il faille souligner ici que si le sport golfique connaît la popularité qui est à la sienne aujourd’hui, c’est aussi en bonne partie grâce au golf professionnel. Et c’est très bien comme ça et doit le rester à l’avenir, et pas seulement selon la compréhension du R&A.

Venons-en à l’ASG comme association nationale de tous les amateurs: quel est au fond son intérêt de promouvoir le golf de compétition et en particulier les golfeurs d’élite, qu’elle perdra de toute façon puisqu’ils partent tôt ou tard chez les pros?

L’ASG est effectivement l’organisation faîtière qui s’occupe en premier lieu du sport amateur. Mais n’oublions pas qu’elle est également responsable de la promotion du golf en Suisse. Je mentionnerai donc, parmi nos tâches prioritaires, la promotion de la relève, ainsi que la formation et le soutien de l’élite amateur dans la perspective d’une éventuelle carrière professionnelle. L’ASG a tout intérêt que la Suisse puisse compter des professionnels de haut niveau en sus d’amateurs expérimentés. Le fait que de plus en plus de joueurs appartenant à la relève passent dans la catégorie professionnelle ne doit donc pas être considéré comme étant une «perte», mais plutôt comme le résultat des efforts accrus que nous consentons en faveur de la relève. Cela dit, les obstacles que doit franchir un joueur amateur pour passer en catégorie professionnelle restent à mon avis trop importants. Le passage chez les professionnels signifie pour nos joueuses et nos joueurs qu’ils perdent le soutien de l’Association dans les domaines technique, organisationnel et financier. Le joueur doit se débrouiller tout seul, s’organiser tout seul. Une telle situation, et j’ai pu le constater à maintes reprises par le passé, génère à mon avis des problèmes inutiles et des pertes en joueurs talentueux.

C’est la raison pour laquelle l’ASG élabore actuellement, en collaboration avec la Swiss PGA, la Swiss Golf Foundation et diverses associations de sponsors, des concepts censés faciliter le grand saut chez les pros.

Quelles peuvent être les perspectives pour un golfeur qui veut participer à des tournois en gardant son statut d’amateur? Le niveau n’est-il pas relativement modeste dans cette catégorie? Existe-t-il des compétitions internationales réservées aux amateurs, à part le Championnat du Monde, bien sûr?

Le niveau de jeu des meilleurs amateurs n’a rien à envier à celui des professionnels. On peut le constater dans divers tournois où des amateurs franchissent régulièrement le cut. Mais il y a une énorme différence entre le sport golfique pratiqué à titre de hobby et celui exercé à titre professionnel, activité censée permettre de vivre matériellement parlant. La Commission sportive recommande donc aux amateurs d’élite de ne pas passer trop tôt chez les pros. Si l’on écarte quelques rares exceptions, seuls ont une chance de s’imposer dans cette catégorie ceux qui ont joué un rôle dominant et sur une longue période en tant qu’amateurs; autrement dit, ceux qui peuvent se prévaloir d’un beau palmarès. Il faut aussi relever qu’une bonne carrière chez les amateurs facilite grandement la recherche de sponsors, une fois qu’on est chez les professionnels. Côté compétitions, je mentionnerai les Championnats du Monde et d’Europe des amateurs, qui sont des tournois par équipe. Il existe également de nombreuses compétitions amateurs internationales avec classement individuel. Je citerai à titre d’exemple le British Amateur et l’US Amateur, qui figurent parmi les six majeurs avec l’US Masters, l’Open Championship, l’US Open et l’US PGA Championship. Les vainqueurs du British Amateur et de l’US Amateur se qualifient automatiquement pour l’US Masters de l’année suivante. Les gagnants de ces tournois amateurs remplissent en principe toutes les conditions pour mener une carrière professionnelle prometteuse. Ce ne sont pas les exemples qui manquent: Jack Nicklaus, Tiger Woods et Sergio Garcia, pour ne citer qu’eux, ont suivi ce parcours.

citer à se poser sérieusement la question de leur avenir professionnel. La décision de passer en catégorie supérieure n’est pas simple, on le comprend, même si la question paraît basique de prime abord («suis-je assez bon pour le Tour?»).

L’ASG est et reste dans son concept même une association de golf amateur. Cela étant, elle entend également – et cela fait partie de ses objectifs déclarés – disposer de bons professionnels sur le Tour, ce qui s’explique aisément puisque les bons résultats obtenus sur le circuit ne manquent pas d’avoir un écho positif auprès du grand public. La plupart des joueurs et des joueuses de la relève révèlent leur potentiel très tôt. Il y a bien sûr aussi des vocations tardives, pour ainsi dire, mais ces dernières sont relativement rares. En clair, il s’agit de lancer sur le Tour uniquement des sportifs qui ont de bonnes chances de supporter le choc. Les autres talents devraient quant à eux rester chez les amateurs, d’autant plus que l’ASG estime qu’il est également important de pouvoir compter sur une solide équipe nationale dans cette catégorie de joueurs. Si l’on veut aiguiller correctement ces talents, il faut créer les instruments ad hoc, afin d’être en mesure de prendre les bonnes décisions.

La phase critique

Comme toutes les sociétés sportives, l’ASG voit s’évanouir dans la nature de nombreux talents lorsque ceux-ci approchent les 20 ans. On connaît les causes de ces désaffections, on les retrouve dans tous les types de sport. Il en est pourtant une qui est spécifique au golf. Dès qu’ils ont 18 ans révolus, en effet, les garçons et les filles passent dans la catégorie juniors où les structures fixes sont nettement moins évidentes. Il n’existe pas de cadre régional pour l’instant, mais seulement un cadre national; il faut relever aussi que les tournois spécifiquement destinés à telle ou telle catégorie de joueurs sont moins nombreux. En fait, on arrive ici au premier degré du niveau amateur; les jeunes joueurs sont davantage livrés à eux-mêmes. Il n’est donc pas surprenant de constater au niveau international la tendance de faire carrément l’impasse sur cette période de trois ans, à savoir entre 18 et 21. Mais les associations britanniques défendent ce bastion becs et ongles, c’est le cas de le dire.

Au sein de la Commission sportive, on s’est demandé comment on pouvait contrecarrer ce phénomène. Ce sera là la tâche des nouveaux coaches régionaux, qui devront trouver des recettes avec Graham Kaye et Régine Lautens. Ce qui est certain, en tout cas, c’est la possibilité de passer quatre ans dans un collège américain et d’essayer de devenir membre de son équipe de golf, histoire de pouvoir continuer à s’entraîner et à participer à des compétitions. Martin Rominger, Roger Furrer, Tino Weiss et Caroline Rominger le font actuellement aux Etats-Unis.

C’est également dans cette tranche d’âge que la plupart des jeunes talents se demandent s’ils vont passer chez les professionnels ou non, s’ils doivent se qualifier pour le Tour ou non. Le fait que le soutien technique et psychologique n’est pas seulement important de la part des parents et des éducateurs, mais qu’il relève aussi de la responsabilité des entraîneurs et des coaches, est considéré comme un quasi-dogme dans la stratégie de la Commission sportive de l’ASG. C’est aussi un élément important qui se retrouve dans les mandats des responsables, du coach national aux coaches régionaux, et jusqu’aux responsables junior dans les clubs.

■ Urs Bretscher

Les cadres nationaux de l’ASG

Dames/Juniors: Niloufar Azam (domicile: St. Sulpice/année de naissance: 1982), Fabienne In-Albon (Oberägeri/1986)/Junior, Sheila Lee (Zürich/1974), Caroline Rominger (Pontresina/1983), Frédérique Seeholzer (Villars-sur-Ollon/1981), Natalia Tanno (Bolligen/1982/Junior). Captain: Monica Wieland (Zumikon).

Girls: Marion Argi (Lausanne/1987), Sabrina Borchardt (Buonas/1987), Stephanie Noser (Küsnacht/1987), Aline Rey (Sion/1990). Captain: Alexandra Gasser (Neuchâtel).

Hommes /Juniors: Roman Ballmer (Thun/1985/Junior), Claudio Blaesi (Valbella/1986/Junior), Nicolas Eberhart (Bäretswil/ 1986/Junior), Roger Furrer (Domat/Ems/1984/Junior), Steven Rojas (Aadorf/1985/Junior), Martin Rominger (Pontresina/1979), Nicolas Sulzer (Genf/ 1977), Damian Ulrich (Zug/1983), Tino Weiss (Bäch/1983). Captain: Toni Matti (Bern)

Boys: Corsin Caviezel (Domat/Ems/1987), Arthur De Rivoire (Anières/1988), Gian Andrin Derungs (Jona/1987), Marc Dobias (Lausanne/1988), Sébastien Domingo (Cologny/1987), Alexander Huber (Herrliberg/1987), Sandro Tan (Monaco/1987).

Captain: Dominique Rey (Genf).

Coaches: Régine Lautens (Dames/Juniors/Girls) Graham Kaye (Hommes/Juniors/Boys)

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