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Apprendre de l’adversaire

Les pros le savent bien: les amateurs font toujours les mêmes erreurs. Et on peur leur faire confiance, car ils jouent beaucoup plus souvent avec les amateurs qu’on ne le croit: pro-am, parcours avec les élèves et les clients, conversations dans les leçons avec des questions spécifiques, etc. Et ce sont donc toujours ces phénomènes typiques qui apparaissent. Mais celui qui est prêt à analyser son jeu dans l’optique des fautes commises par les autres va rapidement s’améliorer et réaliser de meilleurs scores.

Nous nous sommes réunis. Nous, c’est-à-dire les deux spécialistes de l’équipement de la rédaction de Golf Suisse (Jean-Jacques Blatti et Alain Pfister) et les directeurs de la rédaction, soit le rédacteur en chef et le responsable de l’édition française du magazine (Urs Bretscher et Jacques Houriet, deux amateurs au handicap à un chiffre). Blatti et Pfister ne sont pas seulement d’excellents joueurs depuis longtemps, mais ils ont aussi acquis une grande expérience dans l’enseignement. Jean-Jacques est aujourd’hui le directeur du Golf Club Matterhorn à Zermatt, mais il a travaillé auparavant pour différents clubs, dont Wylihof et il collabore depuis une dizaine d’années avec des magazines de golf en tant que spécialiste du matériel. Alain a développé, en parallèle à son activité d’enseignant et grâce à des formations spécifiques à l’étranger, un centre de custom-fitting. Il est actuellement considéré comme le meilleur spécialiste du genre et il gère avec son épouse un atelier de fitting et de réparation (www.pargolf.ch).

Ces quatre golfeurs se sont posés une question: quelles sont les fautes récurrentes des amateurs? Nous avons mis en exergue trois thèmes sur le plan stratégique-tactique et trois autres sur le plan technique – des situations auxquelles sont confrontés tous les amateurs. En plus de l’analyse, on a étudié la solution à ces problèmes: celui qui parvient à ne plus se laisser influencer, qui sera lucide et qui évitera les faux pas traditionnels est assuré d’améliorer son handicap. Pour autant qu’il rentre les putts bien sûr – mais Golf Suisse s’est déjà penché sur le sujet à de multiples occasions!

Viser le drapeau

Une fois que le green est en vue, les amateurs oublient tout. Ils visent le drapeau quoiqu’il arrive. Alors que les pros réfléchissent à tous les critères du coup à jouer, les amateurs ne voient que le trou et ils l’attaquent «plein pot». Les pros agissent différemment s’ils ont une chance de passer le cut ou s’ils jouent pour une place dans le Top 10. Il peut aussi y avoir une différence si l’on joue en matchplay ou en strokeplay. En matchplay, si l’on joue le drapeau, on ne risque que de perdre le trou. En strokeplay, on peut tout perdre!

La position du drapeau peut être dangereuse sur beaucoup de greens. La partie étroite du green peut être protégée par un bunker devant, pas un bunker d’herbe derrière, par un rough épais, quand ce n’est pas par un obstacle d’eau. Il y a aussi des greens qui sont plus longs qu’on l’imagine et qui impliqueront un putt par-dessus de fortes ondulations et autant d’incertitudes. Bref, le danger est partout!

Les raisons les plus importantes pour massacrer de tels trous sont les suivantes:

• on ne connaît pas la véritable distance jusqu’au drapeau.

• on ne connaît pas les difficultés du green et la position du drapeau.

• on ne sait pas exactement à quelle distance on va envoyer la balle avec un club donné.

Le golf atteint ici la subtilité d’une partie d’échec. Il faut bien admettre que l’on ne gagne pas au premier coup. On prépare l’assaut en plaçant ses pions. Le premier choix est donc de placer la balle au milieu du green, ou plutôt la partie «large» de celui-ci. On va ainsi éliminer certains dangers et se laisser une chance de finir le trou avec deux putts, ce qui est toujours un excellent score.

Il faut être agressif lorsque l’on est sûr que cela peut rapporter un coup. Sans oublier que l’agressivité paye rarement! Il est aussi important de réagir en fonction de la formule de jeu. Et on rappellera que Nick Faldo, lors des premiers tours des tournois, vise systématiquement le milieu du green. Et l’Anglais a été No1 mondial pendant des années avec cette stratégie… Les bons exemples pour une telle discipline sont les trous 5 et 16 à Genève, le 4 à Sempachersee ou les 5 et 18 à CransMontana.

Trop actif avec les poignets.

Qu’est-ce qui fait décoller une balle lorsqu’elle est contactée par un club? Pour frapper un bon coup, il est utile de savoir exactement ce qui se passe entre la face du club et la balle. La clé est «physique». Plus exactement, le phénomène est physique, mais lié à un processus mécanique. La surface du club vient frapper une balle immobile avec une certaine vitesse; l’énergie du club est transmise à la balle, ce qui la propulse en l’air. La balle décolle selon un angle droit avec la face du club – en faisant abstraction du spin. Comme tout le monde le sait, le loft de la tête du club, c’est-à-dire l’angle entre l’axe vertical et la face du club, définit l’angle de décollage de la balle. Plus ce loft est important et plus la balle va monter, puisqu’une partie de l’énergie sera perdue en terme de distance, mais transformée en rotation – le fameux spin. Il est donc plus facile de faire monter un sandwedge qu’un fer 2…

Il n’est pas du tout nécessaire d’utiliser les poignets pour faire ce que l’on appelle vulgairement une «cuillère» ou du «scooping» en anglais. C’est même dangereux. Cela signifie que le club va tenter de passer sous la balle avec un mouvement actif des poignets. Le graphique montre bien la position correcte de la face du club par rapport à la balle. On remarque aussi que le point le plus bas de la trajectoire se trouve après l’im- pact avec la balle. Avec une telle position, le loft du club est dans sa configuration idéale. Avec une action des poignets, le loft du club sera augmenté, produisant un vol de balle plus haut, mais aussi plus court. Non seulement la distance sera réduite, mais le risque est grand également de frapper la balle avec l’arête du club et de faire un top. Comme le graphique et la photo le montrent, le divot doit commencer exactement là où se trouvait la balle.

Bonne position à l’impact, mauvaise position à l’impact, finish équilibré (de g. à d.).

Couper les doglegs

De nombreux trous sont conçus avec un angle plus ou moins prononcé entre le départ et le green; les «autoroutes» droites sont plutôt rares sur nos golfs. Il s’agit donc de courbes parfois serrées que l’on appelle les doglegs, des pattes de chiens pour ceux qui détestent l’anglais…

Il est fréquent de trouver en plein virage un obstacle, que ce soit un bunker de fairway, un arbre, du rough ou même une forêt; l’architecte nous a tendu un petit piège. Un exemple parfait est Valderrama: on trouve sur de nombreux trous les branches des chênes ou des oliviers pour contrarier le second coup vers le green. Les doglegs ne sont pas particulièrement longs. C’est aussi un piège puisque les coups de départ trop longs termineront leur course dans le rough. Il s’agit donc d’effectuer le bon teeshot pour avoir une chance de réaliser un bon score sur ce type de trous.

Les raisons majeures qui nous font louper les doglegs sont les suivantes: sur une seule vaste surface!

• les amateurs ne connaissent pas la longueur de leurs coups.

• les amateurs se laissent influencer par une fausse réflexion: plus on est près du green, mieux c’est.

Pour mieux scorer sur ces trous, il faut avoir toutes les cartes en mains. On apprend beaucoup en regardant le «strokesaver» ou carnet de parcours. On peut aussi s’entraîner sur ces trous spécifiques, dans notre club, en notant quel club permet d’éviter les obstacles afin de positionner correctement la balle.

Le but doit être systématiquement de placer la balle au bon endroit sur le fairway. Cela implique souvent de viser le côté opposé au dogleg. Si le trou tourne à gauche, visez donc la partie droite, pour vous ouvrir la voie jusqu’au green.

En Suisse, de bons exemples de ce type de trous sont le 1 à Schinznach, le 5 à Ascona, l’ancien 7 à Interlaken, ainsi que le 12 à Wylihof ou le 13 à Wallenried.

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Jouer le parcours selon son handicap

Il y a le par du trou et le par personnel, que l’on pourrait appeler le par-net. Les amateurs tentent trop souvent de réaliser le par du trou, même lorsque, objectivement, celui-ci est au-dessus de leurs capacités. Notamment en tentant d’atteindre un green en régulation, sur un trou long et un green bien protégé. Même les playing pros ne cherchent pas toujours à atteindre le green, notamment lorsque le vent est de face, sur un long par 4, avec des obstacles très présents. On les voit – par exemple lors du British Open - se laisser une approche, qui leur permettra de faire le par ou au pire un bogey, ce qui peut être un très bon score en fonction des conditions spécifiques du jour. Il faut s’inspirer de ces joueurs, qui utilisent toujours une stratégie conservatrice. D’ailleurs, la moyenne du Tour n’est que de 13 greens en régulations sur 18. Les meilleurs ratent des greens et il est donc normal de ne pas prendre tous les greens en régulation. On peut donc planifier les trous sur lesquels on va «manquer» le green! Et même planifier le score.

D’où vient la distance?

Une autre faute qu’on observe souvent chez les amateurs concerne l’aspect physique. Plus le coup est long et plus ils cherchent à frapper fort. C’est également un domaine où l’on peut s’améliorer si l’on connaît l’ensemble des aspects théoriques.

D’où vient la distance? Le golfeur accélère le club grâce à une rotation du corps et un pendule des bras et des épaules. Un swing correct implique donc cette rotation, avec une bonne coordination et un bon rythme, le tout dans une séquence à chaque fois identique; en tournant aussi vite que possible, mais en gardant le contrôle. Puissance, souplesse, coordination, explosivité, etc – il s’agit de tout faire fonctionner en même temps. Mais lorsque l’on essaie d’accélérer encore, on va perdre cette coordination. Mauvais équilibre, perte de contrôle, swing perturbé, voilà les conséquences.

Le golfeur a donc une limite de vitesse de swing qu’il faut respecter. C’est la longueur du club qui va lui permettre de varier la longueur des coups. Car la distance parcourue par la tête du club sera plus grande avec un long club et ira donc plus vite si le swing est le même qu’avec un club plus court. En ajoutant à cela qu’un club plus long a moins de loft et que la balle partira donc sur une trajectoire plus tendue. On peut encore faire une comparaison avec une voiture. Un moteur fonctionne parfaitement aux environs de 3000 ou 4000 tr/min. C’est là que le «couple» est au maximum. Pour faire varier la vitesse, on dispose de la boîte à vitesses. C’est comme le golfeur qui dispose de 14 clubs!

Le swing avec le driver ou avec le sandwedge peut sembler différent, mais pourtant il faut utiliser le même «régime» et ne pas tenter de mettre les gaz avec le driver ou de manœuvrer le club avec les poignets. Pensez au rythme et imprégnez-le dans votre mouvement.

Car cette méthode a l’avantage d’éliminer les obstacles qui sont en jeu. S’il y a par exemple des bunkers qui sont atteignables avec le driver , on prendra un bois 5 au départ pour rester court de ces obstacles. Sur un par 4 de 410 mètres, on jouera donc un coup d’environ 170 mètres avec ce bois 5. Puis on prendra un fer 6 ou 5 pour faire 140 mètres et se laisser une approche de 100 mètres avec le fer 9, un coup que l’on aime bien en général. On se donnera même une chance de faire le par de cette manière! Sinon un bogey, sur un trou où l’on disposait de toute façon d’un coup grâce au handicap. Si l’on considère qu’il faut atteindre les pars 4 en trois coups, on divise la longueur totale du trou par 3 et on arrive entre 130 et 140 mètres, ce qui veut dire trois coups de fer 7 ou 6, ce qui est à la portée de tout le monde et enlève beaucoup de pression. Car si l’on imagine devoir jouer un driver et ensuite un bois 3 pour atteindre le green, on a toutes les chances de «surjouer» et de provoquer une catastrophe.

Vérifier les bases

Il n’y a pas deux golfeurs identiques. Toutes les golfeuses et tous les golfeurs devraient connaître les bases de leur swing et les vérifier régulièrement.

D’une manière générale, les amateurs ne soignent pas leurs «basics» avec suffisamment d’attention. Les pros en revanche utilisent une bonne partie de leur entraînement pour vérifier ces éléments. Le fait est qu’une petite faute peut rapidement s’insinuer dans le mouvement et ne pas être remarquée par le joueur, qui va ensuite compenser avec une autre erreur.

Que considère-t-on comme les «basics»? C’est tout ce qui concerne la préparation du coup, avant le mouvement proprement dit, avant que l’on ne mette des muscles en action.

• Alignement. Se positionner correctement n’est pas forcément chose facile. Il y a plein de bonnes raisons pour qu’un joueur se place toujours mal. En fonction de sa morphologie, de sa vue, il peut prendre de mauvaises habitudes. Le plus simple sur le driving range est de positionner un club au sol pour vérifier cet alignement.

• Position de la balle. C’est un autre élément qui peut varier sans que l’on n’y prenne garde. La balle sera placée entre le milieu du stance et le talon du pied gauche, en fonction du club joué. Plus le club est long et plus la balle se trouve en avant du stance. On peut également contrôler cela en plaçant un autre club sur le sol, perpendiculairement à celui de l’alignement.

• Position à l’adresse. Pour vérifier notre position, on peut utiliser un miroir. Car c’est un processus complexe que de trouver la bonne position à l’adresse. C’est même très difficile sans l’aide d’un pro. Mais lorsque l’on se connaît suffisamment, un miroir suffit à vérifier cet élément fondamental du swing.

• Grip. Les mains sont le seul lien entre le club et le joueur. Un mauvais grip peut détruire le meilleur swing. Encore une fois, le pro est le meilleur «moyen» de s’assurer que l’on ne laisse pas un gros défaut s’installer dans le swing et spécifiquement dans le grip. Le pro est beaucoup plus efficace que le partenaire de jeu…

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