Snowactive Novembre 2019 | Français

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SIMON AMMANN SAUT E E N COR E ET TOU J OU R S


Veuillez tirer un numéro de dossard Audi quattro Ski Cup Davos Verbier

10. – 12.01.2020 24. – 26.01.2020

Informations sur www.audi.ch/aqsc-fr


Éditorial Un bon prix – et surtout dynamique Après les vacances, c’est déjà les vacances. Car ceux qui veulent jouer la sécurité n’hésitent plus à réserver leur chambre d’hôtel ou leur appartement de vacances pour l’année suivante dès la fin des vacances. C’est d’ailleurs le cas depuis longtemps. Mais jusque-là, on ne le faisait pas pour le prix. Seulement pour s’assurer que l’on occupera bel et bien le logement souhaité. Aujourd’hui, on réserve bien à l'avance car les prix sont plus bas. Ce n’est pas tout à fait sûr – tout comme le sont les bénéfices à la bourse. Ce qui vaut pour les vacances est également valable pour les billets de train, d’avion et de ski. Aujourd'hui, on appelle cela «Dynamic Pricing». Les prix du produit ou du service sont ajustés en fonction de la demande actuelle du marché. En résumé: le prix dépend de l’offre et de la demande. Saas-Fee a commencé à attirer les amateurs de sports d’hiver en 2016 avec des prix très bas et un crowdfunding. Au lieu des 1050 francs habituels, l’abonnement saison ne coûtait que 222 francs, soit cinq fois moins cher. La condition pour cela

était que 99 999 personnes achètent cet abonnement en l’espace de cinq semaines sous la forme d’un crowdfunding. Ils n’ont finalement pas été autant, mais le coup marketing a fonctionné. Depuis, les prix dynamiques sont également entrés dans les mœurs dans les stations de ski. Aujourd’hui, de nombreuses stations offrent des abonnements saison pour un ensemble de destinations. Par exemple, 34 stations sont réunies sous le label Magic Pass. Ou encore quatre stations sous le forfait ski Top4. Différents prix sont aussi appliqués dans de nombreuses stations pour les forfaits journaliers, y compris dans des endroits prestigieux comme Gstaad, Zermatt, St. Moritz ou Davos. L’action de Saas-Free a fait des émules dont il faut discuter. Elle a servi de prise de conscience pour l’ensemble du secteur du tourisme de ski suisse. Elle a démontré que les sports d'hiver sont encore en vie; il faut juste secouer le cocotier de temps en temps. Quoi qu’il en soit, je vous souhaite à tous un magnifique début d’hiver – peu importe où et comment!

J O S E P H WE I B E L R ÉDACT E U R E N C H E F S NOWACT I VE

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Sommaire // Novembre 2019 F OC U S 6 // Le prix fait débat Après l’introduction de prix dynamiques pour les chambres d’hôtel, les vols et beaucoup d’autres domaines, ce système basé sur l’offre et la demande existe aussi pour les abonnements de ski.

P E RS ON N AGE S 12 // Reto Nydegger Le nouvel entraîneur de vitesse des hommes Reto Nydegger est un homme d’idées très actif. Nous lui avons rendu visite. 16 // Simon Ammann Il attaque sa 23e saison et vole toujours plus loin. Portrait d’un homme qui continue d’écrire l’histoire du saut à ski. 24 // Fredel Kälin Le relais de ski nordique de Sapporo est resté dans les mémoires. Le quatuor dont Fredel Kälin faisait partie y avait décroché le bronze.

AC TIF 32 // Michelle Gisin A 25 ans, la native d’Engelberg veut aborder la nouvelle saison avec sérénité.

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36 // Cédric Noger Le St-Gallois, spécialiste de géant, a connu une «maturation lente». La saison dernière, il a surpris tout le monde en obtenant une 4e place en Coupe du monde. 40 // Combiné alpin Le combiné alpin aurait dû être supprimé. Il est finalement maintenu en Coupe du monde avec même quatre épreuves au programme. 42 // Seraina Michol Originaire de Davos, elle est depuis 2016 déléguée technique en ski de fond en dépit de sa maladie handicapante.

S E RV IC E

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52 // L’industrie incarnée Un Bâlois qui aimait la neige. 56 // Le tourisme direct Entretien avec Christian Gressbach, Directeur de Toggenburg Tourismus.

Standards 01 // Editorial 04 // Panorama

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49 // Seize infos brèves 58 // Médecine

63 // Sudoku 64 // P.-S.

Couverture A 16 ans, Simon Ammann faisait ses débuts en Coupe du monde. A 38 ans, le voilà au départ de sa 23e saison de Coupe du monde. Bien que sa dernière médaille remonte à il y a déjà huit ans, le sauteur à ski suisse le plus titré de l’histoire ne veut pas s’arrêter de sauter.

Photo: Erik Vogelsang, B&S

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Panorama

PHOTO: KEYSTONE

UNE AVENT U RE S O LITAIR E Les randonnées à ski sont à la mode. La combinaison d’une aventure dans la nature, d’un effort physique et du plaisir à la descente enthousiasme toujours plus les skieurs actifs. Les randonnées à ski ne sont pas seulement réservées aux skieurs expérimentés, les débutants peuvent aussi vivre une aventure solitaire et impressionnante. De quoi a-t-on besoin pour débuter? De plaisir, d’une paire de skis, de fixations de ski de randonnée et de peaux de phoque. C’est parti! 4

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Focus // L’hiver de ski 2019/20 // Les temps forts

LE PRIX FAIT DÉBAT G STA A D E T L’A L E T S C H A R E N A S ’ Y M E T T E N T À L E U R TO U R . P O U R LA NO U V E L L E SA IS O N 2 01 9 / 2 0 , L ES D EU X STATI O NS D E SKI INTRODUISENT DES PRIX DYNAMIQUES POUR LES ABONNEMENTS D E S K I . IL S S U IV E N T A I N SI L A VO I E TR ACÉE PAR ST. MO R I TZ, ZERMAT T ET ANDERMAT T-SEDRUN. LES PRIX DYNAMIQUES EN VA L E N T- I L S L A P E I N E ? « O U I , C E R TA I N E M E N T ! » , D I S E N T L E S UNS. «EN AUCUN CAS!», RÉTORQUENT LES AUTRES.

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Focus // L’hiver de ski 2019/20 // Les temps forts

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PHOTO: DESTINATION GSTAAD

FOCUS

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Focus // L’hiver de ski 2019/20 // Les temps forts

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l vaut la peine de réserver à l’avance! Voilà comment les stations de sports d’hiver qui ont des prix d’abonnement dynamiques font de la publicité. Quiconque achète dès l’automne son abonnement en ligne pour

les fêtes de fin d’année est récompensé et paie un prix moins élevé que s’il l’achète le jour J à la caisse au pied de la station. A partir du début de la saison, il y a différents facteurs qui poussent le prix de l’abonnement vers le haut ou le font descendre: les conditions météorologiques jouent un rôle, le jour de la semaine ou alors cela

«Nous voulons être transparents.» «Il y aurait encore que dix millions de combinaisons» chantent les musiciens Lo & Leduc dans leur tube «079». A Gstaad, selon Matthias In-Albon, Directeur de Bergbahnen Destination Gstaad AG, 1,3 million de différentes combinaisons d’abonnements sont calculées et recrachées par l’ordinateur à l’aide d’algorithmes automatiques. Pourquoi Gstaad a-t-elle pris la décision de pratiquer des prix d’abonnements dynamiques? «De mon point de vue, les prix dynamiques sont entrés dans les mœurs. Les clients les connaissent des achats en ligne sur Internet. Contrairement à Zermatt, Andermatt-Sedrun ou St. Moritz, où il n’existe pas de limite supérieure pour un forfait journalier, chez nous, il coûte au maximum 74 francs. Nous voulons être transparents! De plus, il nous tient à cœur de ne pas faire de dumping. Je suis d’avis que les skieurs sont prêts à payer plus si la qualité est au rendez-vous.» 8

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Valentin König, CEO de Aletsch-Bergbahnen, partage cet avis: «En principe, chaque système de prix a une limite supérieure et inférieure. Ou pour le moins comme base. Nous communiquons ces limites supérieures et inférieures à nos hôtes et créons ainsi de la transparence.» A Aletsch-Arena, un forfait journalier y compris la desserte depuis la vallée, coûte entre 51 et 66 francs. Si l’hôte achète son forfait journalier en ligne, le prix est encore moins élevé. En plus de la transparence et du fait de passer à un modèle d’affaires entièrement numérisé, le système de prix dynamique comporte encore un autre avantage: «Nos hôtes peuvent acheter un abonnement de ski partout et à tout moment. Nous sommes convaincus qu’il y aura nettement moins d’attente aux caisses pendant la haute saison!»

PHOTO: DESTINATION GSTAAD

PHOTO: DESTINATION GSTAAD

PHOTO: DESTINATION GSTAAD

dépend de l’offre et de la demande du moment.


Focus // L’hiver de ski 2019/20 // Les temps forts

«Nos clients sont satisfaits!»

Les remontées mécaniques de Savognin n’ont rien modifié par rapport à la saison dernière, comme l’affirme Christoph Passecker, qui dirige la gestion et l’administration de Savognin Bergbahnen: «Nous recevons des retours positifs sur nos prix et en concluons que notre modèle fonctionne sous sa forme actuelle.»

PHOTO: DAVID KURTH

A Sörenberg, les prix dynamiques ne sont pour l’instant pas à l’ordre du jour. «Les personnes possédant un forfait de saison profitent chez nous de l’agrandissement du domaine skiable «Marbachegg» et reçoivent de plus des bons de partenaires d’une valeur de plus de CHF 130.–», explique René Koller, Directeur de Bergbahnen Sörenberg AG.

PHOTO: SAVOGNIN BERGBAHNEN AG

PHOTO: DAVID KURTH

PHOTO: CHRISTIAN PFANMATTER

Yolanda Bond, Cheffe de projet RP et communication auprès de Saastal Tourismus AG, est satisfaite du début de la collaboration avec le Magic Pass: «Le Magic Pass va nous amener de nouveaux hôtes. Nous nous en réjouissons!»

En ce qui concerne les prix des abonnements dynamiques,Yolanda Bond adopte une autre position que Gstaad ou Aletsch-Arena: «Les prix dynamiques ne sont ni bons, ni mauvais. Ils ne sont absolument pas un sujet de discussion pour nous.»

PHOTO: DAVID KURTH

Doper les ventes pendant les périodes creuses à l’aide de prix attractifs, redresser les périodes de forte demande avec des prix un peu plus élevés: les nouveaux venus Gstaad et Aletsch-Arena poursuivent le même objectif que St. Moritz, Zermatt et Andermatt-Sedrun. St. Moritz et Zermatt ont introduit l’année dernière des prix dynamiques, Andermatt-Sedrun il y a deux ans. Ce qui semble changer est la question de la transparence au sujet de la limite supérieure des prix des abonnements. Il y a trois ans, Saas-Fee a provoqué passablement de remous au-delà des frontières helvétiques avec son «Hammerdeal», à savoir sa «Wintercard» pour 222 francs. Comme chacun le sait, le «deal» a été un échec financier. Il fait aujourd’hui partie du passé et Saas-Fee, Saas-Allmagell ainsi que Loèche-les-bains et Les Prés d’Orvin abordent la nouvelle saison 2019/20 en adhérant au «Magic Pass», un réseau qui comprend plus de 30 domaines skiables.

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Pas de «sanction liée au moment» Y a-t-il des domaines skiables qui sont totalement opposés aux prix dynamiques? Oui, il y en a. Par exemple Davos-Klosters. Yves Bugmann, CFO de Davos-Klosters Bergbahnen AG, le dit très ouvertement: «Je doute que de tels systèmes soient attractifs! Pour cette raison, nous n’introduirons pas de prix d’abonnements dynamiques. Je suis d’avis que chaque skieur doit savoir combien coûte son abonnement. De plus, nous ne voulons pas sanctionner les personnes qui réservent tard.»

Les systèmes de prix dynamiques pour les abonnements de ski font débat: les uns ne jurent que par cela, les autres secouent la tête lorsqu’on les évoque. Dévaler la piste toute la journée pour 39 francs. Est-ce une excellente offre ou une insulte? 10

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Andreas Keller, Directeur de la communication de l’association Remontées Mécaniques Suisses, ajoute: «Nous ne pouvons pas juger quel modèle de prix fait sens pour une destination précise. Nous constatons simplement qu’après des années de stagnation, il y a à nouveau du mouvement et c’est de notre point de vue un plus pour l’hôte d’hiver. En effet, l’hôte a ainsi plus de possibilités d’avoir de l’influence sur le prix du forfait de ski. La Suisse joue un rôle de précurseur dans les prix dynamiques pour les abonnements de ski. Les Autrichiens n’en ont pas cru leurs yeux lorsqu’ils ont entendu parler des prix variables des abonnements journaliers à Zermatt ou AndermattSedrun et des nouveaux abonnements de saison à bas prix. L’avenir nous dira ce qui restera finalement de tout cela.» F R A N Z I S K A E G LO F F

PHOTO: DAVID KURTH

PHOTO: CHRISTIAN PERRET

PHOTO: CHRISTIAN PFANMATTER

PHOTO: FREDERIC HUBER

Focus // L’hiver de ski 2019/20 // Les temps forts


Focus // L’hiver de ski 2019/20 // Les temps forts

EN BREF Nouveautés pour l’hiver 2019/20 Aletsch-Arena

Grindelwald

transports publics

Le premier véritable hub de transports publics en Suisse: Construction totalement nouvelle de la station du Matterhorn Gotthard Bahn «Fiesch»: train, car postal et télécabine à un seul endroit. Un projet du siècle. Les amateurs de sports d’hiver ont un accès direct aux gondoles qui mènent à Fiescheralp. Ouverture en décembre 2019.

Intègre le V-Bahn: Ouverture de la remontée Grindelwald-Männlichen: Nouvelles gondoles à dix personnes. De plus, la station de «Grindelwald-Terminal» sera mise en service. Ouverture en décembre 2019.

Olivone-Campra Le Nordic Center a été rénové: dans le Val Blenio/TI Nouvelles chambres avec 120 lits, un centre de wellness, une patinoire ainsi qu’un Fun-Parcours pour les enfants.

Savognin

Le seul accès au domaine skiable a été transformé: Nouvelles gondoles à dix personnes pour monter à Tigignas.

Gstaad

Nouvelle remontée vers le restaurant de montagne Eggli de Gstaad: gondoles à dix.

Sörenberg

Nouveau dépôt de skis A la station en bas des gondoles Rossweid avec plus de 100 armoires.

SkiArena Andermatt-Sedrun

Système de prix dynamique: Forfait journalier adulte: dès CHF 39 Forfait journalier jeune: dès CHF 26 Forfait journalier enfant: dès CHF 13 Abonnement saison: Adulte: CHF 999 Jeune: 50% de rabais sur un tarif adultes Enfant: CHF 499

St. Moritz

Système de prix dynamique: Forfait journalier adulte: dès CHF 45, Prix maximal: à peine CHF 100 Forfait journalier enfant: dès CHF 35 Abonnement saison Adulte: dès CHF 11000 Jeune: dès CHF 465 Enfant: dès CHF 367

Savognin

Forfait journalier: Adulte: CHF 57 Enfant: CHF 31 (jusqu’à 10 ans CHF 7 accompagné d’un adulte) Abonnement de ski: Adulte: CHF 879 Enfant: CHF 469 (jusqu’à 10 ans: CHF 105)

Sörenberg

Forfait journalier: Adulte: CHF 52 Enfant: CHF 26 Abonnement de saison: Adulte: CHF 720 Enfant: CHF 290 Du 01.10.19 au 30.11.19: 10% de rabais sur la prévente et les bons d’une valeur de plus de CHF 100

APERÇU DES PRIX SAISON 2019/20: UNE SÉLECTION Magicpass

réseau de 34 domaines skiables abonnement de saison pré-vente: Adulte: CHF 459 Enfant: CHF 269 Abonnement de saison prix officiel: Adulte: CHF 899 Enfant: CHF 399

Abonnement de ski Top4

Gstaad / Adelboden-Lenk / Jungfrau Region / Meiringen-Hasliberg Prévente abonnement saison: (jusqu’au 15.12.19) adulte: CHF 666 Jeune: CHF 499 Enfant: CHF 333 Abonnement saison: Adulte: CHF 950 Jeune: CHF 710 Enfant: CHF 475

Adelboden-Lenk

Forfait journalier: Adulte: CHF 66 (en ligne: CHF 63) Enfant: CHF 36 (en ligne: CHF 34) Abonnement saison: 컄 voir abonnement de ski Top4

Gstaad

Système de prix dynamique: Forfait journalier adulte:entre CHF 49 et CHF 74 Forfait journalier enfant: entre CHF 29 et CHF 34 Abonnement saison: 컄 voir abonnement de ski Top4

Zermatt

Système de prix dynamique: Forfait journalier adulte: dès CHF 79 Forfait journalier enfant: 9–16 ans: Réduction de 50% Abonnement saison: oct.: dès CHF 1600, dès déc.: CHF 1800

Davos-Klosters

Forfait journalier Parsenn et Jakobshorn: Adulte: CHF 76 Enfant: CHF 30 Abonnement saison été et hiver: Topcard – 3 domaines, un abonnement: Davos-Klosters, Lenzerheide-Arosa, Flims-Laax-Falera adulte: CHF 1400 Jeune: CHF 925 Enfant: CHF 490

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Personnages // Rencontre

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Personnages // Rencontre

L’ÉQUIPE AVANT TOUT Nouvel entraîneur de vitesse des hommes, Reto Nydegger est un homme d’idées qui préfère faire bouger les choses plutôt que parler fort. Rencontre avec le Bernois lors du camp d’entraînement estival à Zermatt.

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Personnages // Rencontre

M’ASSEOIR SIMPLEMENT DANS MON FAUTEUIL, JE NE PEUX PAS. JE PRÉFÈRE DÉCOUVRIR QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU.

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n jour, il veut partir et laisser sa vie quotidienne derrière lui. Il rêve de faire le tour du monde à bord d’un voilier. Des doutes? Ou au moins des peurs? Ça le fait rigoler. Il aime le changement. L’aventure l’excite. Il dit: «M’asseoir simplement dans mon fauteuil, je ne peux pas. Je préfère découvrir quelque chose de nouveau.» Nous sommes tôt le matin, un jour du mois d’août à Zermatt. Reto Nydegger entame sa journée à 5h. Depuis le 1er mai, il est officiellement de retour chez Swiss-Ski en tant qu’entraîneur du groupe de vitesse des hommes. Et qui veut récolter en hiver, doit semer durant l’été. À 6h15, le voilà qui monte au Petit Cervin avec ses collègues du staff. En route, il profite du calme. La vue sur le Cervin le fascine et le pousse à aller toujours plus loin. La ponctualité est essentielle Ce mercredi, le programme prévoit un entraînement de super-G sur le glacier. Il commence à 8h30. Il accorde beaucoup d’importance à la responsabilité individuelle des athlètes. 14

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Lorsqu’il fixe un rendez-vous, il attend d’eux qu’ils fassent preuve de ponctualité. Entre les entraînements, il leur laisse beaucoup de liberté: «Chacun sait lui-même ce qui lui fait du bien.» Nydegger a 45 ans et vient d’Iseltwald, dans l’Oberland Bernois. Il a grandi dans ce village au bord du lac de Brienz, qui est toujours resté son havre de paix. Durant sa jeunesse, il skie, prend part à des courses régionales et vibre pour les Crazy Canucks, les descendeurs canadiens Ken Read et Steve Podborski. L’eau l’attire également. Il se découvre une passion pour la planche à voile. À Interlaken, il suit un apprentissage d’employé de commerce au bureau de la préfecture. Il travaille dans les tribunaux des mineurs de Bienne et de Spiez. En 1999, il en marre du bureau – et ressent une envie de changer d’air. Il veut partir en Australie, puis y va pour enseigner le ski dans les Snowy Mountains. Après avoir intensifié sa formation d’entraîneur, il rejoint l’équipe de Mike von Grünigen en tant qu’indépendant à son retour en Suisse en 2000.

«Vous me voulez vraiment?» Il plonge dans un monde qui lui plaît et dans lequel il souhaite s’établir. Il entraîne les femmes, le cadre C de Swiss-Ski dès 2003, l’équipe de Coupe d’Europe entre 2005 et 2009, et finalement les meilleures slalomeuses du pays pour une année. En 2013, après trois ans à la tête de l’équipe suisse masculine de Coupe d’Europe, il n’est «plus trop heureux». La nouvelle se répand jusque chez les Norvégiens, qui ont appris à connaître et à apprécier Nydegger au cours de séances d’entraînement en commun. Ces derniers parviennent à le convaincre de reprendre le groupe de Coupe d’Europe. Et ensuite, en 2015, Nydegger est promu chef des grands, comme Aksel Lund Svindal, Kjetil Jansrud ou Aleksander Aamodt Kilde. Par précaution, il leur demande d’abord: «C’est vraiment ce que vous voulez?» La réponse: «Évidemment.» Hiérarchie plate Désormais, il évolue dans «une autre ligue», comme il l’appelle. Nydegger n’a pas à se sou-


Personnages // Rencontre

Le vieux maître Karl Frehsner rend visite à Reto Nydegger.

Reto Nydegger parle de technique avec les préparateurs à la station de départ.

PHOTOS: ERIK VOGELSANG, B&S

cier d’une quelconque acceptation. La hiérarchie est plate, l’ambiance conviviale, et il le ressent rapidement: «Les meilleurs athlètes veulent être guidés.» Il n’a pas besoin de leur apprendre à skier, comment descendre à Wengen ou à Kitzbühel, mais plutôt de leur offrir des conditions idéales. Nydegger gère le budget, réserve des vols et hôtels, organise des camps d’entraînement. Dans tout ce qu’il fait, il place le sport au premier plan. «Nous nous sommes totalement concentrés sur l’essentiel», dit-il. «Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour être préparés de manière optimale à chaque course.» Un objectif: améliorer les départs Alors que Zermatt se réveille lentement, Nydegger se tient déjà debout avec la radio à près de 4000 mètres d’altitude, prêt pour les athlètes. Un Super-G est piqueté pour Beat Feuz, Carlo Janka, Marc Gisin, Mauro Caviezel, Niels Hintermann et Gilles Roulin. À eux aussi, comme autrefois avec Svindal ou Jansrud, il n’a pas besoin d’expliquer comment fonctionne leur sport. Mais il y a déjà des projets sur lesquels il veut travailler, par exemple: l’impulsion au départ. «On peut encore y gagner du temps», assure-t-il. Un entraîneur de ski de fond a pour objectif d’aider à affiner la technique de poussée avec les bâtons ainsi que les pas de patineurs. Chaque athlète réalise six à sept descentes. Clap de fin lorsque la neige devient trop molle, aux alentours de midi. Nydegger tire un bilan satisfaisant de la matinée: «Il s’agissait de retrouver la sensation de vitesse. C’était un bon entraînement.» Il prend place dans le téléphérique rempli de touristes. Il n’a pas besoin de traitement de faveur. À ses côtés figurent son entraîneur assistant Erich Schmidiger – et Karl Frehsner. Le vieux maître est venu en visite pour deux jours, sur invitation de Nydegger. Chez Swiss-Ski, il s’occupe de l’optimisation des combinaisons. Mais à Zermatt, il donne toutes sortes de conseils aux athlètes. Et lors de

la descente, l’Autrichien de 80 ans assure le spectacle en racontant une série d’anecdotes. Descendre la montagne, monter sur le vélo Les entraîneurs font une pause croûte au fromage (avec œuf et jambon) au restaurant de montagne Furri. Plus tard, à la station inférieure, Nydegger rend visite aux préparateurs. Ont-ils des questions? Constaté des problèmes? Non, tout va bien. Il part ensuite pour un tour à VTT avec Erich Schmidiger, avec lequel il partage également sa chambre lors du camp d’entraînement. Se changer les idées: la meilleure recette dans le sport actif. À peine de retour, Nydegger se plonge dans une séance d’analyse vidéo et discute avec Frehsner: «Je peux bénéficier de son expérience.» C’est un membre de l’équipe Nydegger se considère comme un membre de l’équipe, et c’est exactement ce qu’il veut transmettre au groupe: que chacun aide l’autre. C’est aussi la raison pour laquelle ce premier camp d’entraînement dure douze jours. «Le skieur est un sportif individuel, mais il est aussi intégré dans une équipe. Si cette équipe est unie, il est le premier à en profiter.» À 18h30, Nydegger se réunit avec le staff pour discuter du programme du lendemain. Un quart

LE SKIEUR EST UN SPORTIF INDIVIDUEL, MAIS IL EST AUSSI INTÉGRÉ DANS UNE ÉQUIPE. SI CETTE ÉQUIPE EST UNIE, IL EST LE PREMIER À EN PROFITER. d’heure plus tard, il détaille le plan aux athlètes. Vient ensuite le souper en commun, lors duquel une règle vaut pour tous: interdiction d’amener son smartphone à table. Skier, surfer et naviguer Le soir est tombé sur Zermatt. Nydegger est assis dans le lobby de l’hôtel. Ce n’est pas un homme qui parle fort, il ne recherche pas l’attention. Pourtant, il a une histoire passionnante à raconter. Il raconte qu’il a ouvert une école de surf au tournant du siècle et comment il a voyagé aux Caraïbes en 2002 pour apprendre des meilleurs surfeurs du monde sur l’Île de Bonaire. Il tente actuellement de passer son permis bateau pour la haute mer. L’idée d’effectuer le tour du monde est un projet sérieux. Reto Nydegger dégage quelque chose de rassurant, mais aussi d’intrépide. Il s’arrête peu après 22h. La nuit sera à nouveau courte. «Pas de problème», dit-il, «demain tout recommence de zéro.» Puis il s’en va en lâchant un sourire détendu. PE T E R M. B I RRE R NOVEMBRE 2019

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Personnages // Simon Ammann

SIMON AMMANN UNE LONGUE HISTOIRE À SUCCÈS

PHOTOS: ERIK VOGELSAN G, B&S

A 16 ans, il a fait ses débuts en Coupe du monde de saut à ski. A 38 ans, le voilà au départ de sa 23e saison de Coupe du monde. Bien qu’il ait remporté sa dernière médaille lors d’une grande compétition il y a huit ans, le Saint-Gallois continue inlassablement de sauter. «Le moment de faire mes adieux n’est tout simplement pas encore arrivé» affirme Simon Ammann, le sauteur à ski suisse le plus titré de tous les temps.

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Personnages // Simon Ammann

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Personnages // Simon Ammann

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té 2019 Nous nous trouvons près du tremplin à Einsiedeln. Plus précisément près du grand tremplin et nous attendons Simon Ammann. «Nous», c’est-à-dire le photographe Erik Vogelsang et moi-même, mais surtout un groupe de touristes provenant des Etats-Unis. Fascinés, ils écoutent l’employé des tremplins d’Einsiedeln AG qui fait une visite guidée de l’installation pour le groupe pendant une heure et demie. Ils attendent le grand moment de la journée: Simon Ammann sera présent pour échanger quelques mots. Simi vole. Environ 20 paires d’yeux regardent avec fascination la table du tremplin, les téléphones portables et les appareils photo sont prêts. Simi arrive, il secoue brièvement la tête après la réception, ce qui signifie: «C’était nul», comme il me l’a confié plus tard en parlant de ce qui est pour lui un mauvais saut. Ça ne gêne pas vraiment le groupe d’Américains. Simi est devant eux et raconte dans un anglais parfait qu’il n’est pas si dangereux de sauter d’ici en haut à là-bas en bas. Et il explique aussi pourquoi l’entraînement d’été est très important pour la préparation.

Le jeune homme aux lunettes rondes 1998, au Japon. Hakuba. Un village idyllique des Alpes japonaises, situé non loin de la ville de Nagano. Dans la forêt recouverte de neige, une large trace conduit à un joli petit hôtel situé à environ deux kilomètres du tremplin. C’est la première fois que je rencontre Simon Ammann, dont personne ne parle encore. Une année auparavant, il avait effectué ses débuts en Coupe du monde et s’était classé à l’une ou l’autre reprise parmi les 30 meilleurs. A la fin de la saison, il était 70e au classement général, soit 50 et 45 places derrière Bruno Reuteler (20e) et Sylvain Freiholz (25e), mais 23 places devant Marco Steinauer. Le jeune homme aux lunettes rondes sortait du lot, même s’il était un inconnu et que tout comme les membres de son équipe, il s’était rendu avec des ambitions mesurées aux Jeux olympiques d’hiver de Nagano. Alors âgé de 17 ans, l’athlète d’Unterwasser dans le Toggenburg avait obtenu le 35e rang sur le tremplin normal et le 39e sur le grand tremplin. Malgré tout, la «Solothurner Zeitung» voulait que je réalise une interview avec Simon Ammann. La discussion fut intéressante. Et ensuite il fait même la une 2001, Forêt-Noire. Le village de Hinterzarten. C’est une journée maussade du mois de sep18

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tembre. Nous attendons Simon Ammann à l’hôtel. Dans le lounge de l’hôtel, il y a un gâteau coupé sur la table. C’est le gâteau d’anniversaire d’Andi Goldberger, le célèbre sauteur à ski autrichien. «Goldi» est encore là avant Simon et il est de bonne humeur. «Prenez-en un morceau» dit-il et s’en va en souriant. Apparaît alors aussi Simon Ammann, qui se fait encore brièvement «sermonner» par son entraîneur. Ammann n’avait de nouveau pas réussi à se qualifier pour la finale de saut à ski d’été comptant pour le classement officiel de la Coupe du monde. L’enthousiasme de l’équipe d’entraîneurs pour le reportage prévu est limité, au vu des modestes performances de leur protégé. J’avais alors trouvé plus intelligent de ne pas expliquer aux entraîneurs que le jusqu’alors

malchanceux Ammann allait se retrouver en première page de l’édition du magazine «Ski» du mois de novembre. A la fin de notre entretien, nous promettons à Simon une horloge coucou de la Forêt-Noire s’il ramène une médaille de Salt Lake City 2002. Nous rions ensemble de cette «source de motivation» pour le moins insolite. Immédiatement sur l’Olympe Environ trois mois après cette rencontre dans la Forêt-Noire, Simon Ammann décroche une place sur le podium à Engelberg. L’inconnu fait parler de lui. Nous sommes heureux de l’avoir mis en première page de «Ski» deux semaines auparavant. Comme si on l’avait pressenti! La suite de ce conte devenu réalité, nous la con-


Personnages // Simon Ammann

dre une photo. Devant le «Petit toit d’or», évidemment. La limite supérieure: IMC 21 Désormais, le voilà qui s’apprête à entamer sa 23e saison en Coupe du monde. Il est marié depuis 2010 et il est devenu papa d’un fils et d’une fille (2 et 4 ans). Depuis 2018, il étudie l’économie d’entreprise à l’université de Saint Gall. A un moment ou un autre, ce sera le moment de passer à autre chose, même pour Simon Ammann. Toutefois, sa vie est encore rythmée par le sport d’élite. «La préparation estivale est très importante», dit-il. Il a changé de marque de ski et possède aussi de nouvelles chaussures. «J’ai énormément investi dans le domaine du matériel.» Il veut continuer de faire partie des meilleurs sauteurs, c’est son objectif avoué. Au niveau du matériel, beaucoup de choses ont changé ces dix, vingt dernières années. «La coordination du ski avec son propre physique est très importante.» Elle est en partie aussi réglementée. Ce que nous considérerions comme étant du sous-poids est pour les sauteurs à ski la limite supérieure: IMC 21. La longueur maximale du ski est déterminée en fonction du poids du corps. Pour Simi, elle est actuellement de 2,40 mètres. L’alimentation n’est pas seulement un élément important pour le sauteur à ski, elle est un programme en soi. Toutefois, Simon Ammann ne meurt pas de faim. On doit être un peu prédestiné pour ça, dit-il en décrivant son métabolisme intact et son corps affichant d’excellentes valeurs énergétiques. Vraiment? «Il y a eu des phases pendant lesquelles c’était relativement facile, mais parfois j’ai dû grossir parce que j’étais trop maigre.» naissons. Simi remporta deux fois l’or aux Jeux olympiques d’hiver et se retrouva sur l’Olympe avant même d’avoir vraiment commencé à l’escalader. Et le véritable conte ne faisait que commencer. Tout est allé crescendo. Pendant les huit années qui ont suivi, Simon Ammann a gagné presque tout ce qu’il est possible de gagner. Un statut de star Nous sommes maintenant dans une salle de musculation du tremplin d’Einsiedeln et nous nous replongeons dans les souvenirs. En 2002, nous avions dû nous rendre en automne à Innsbruck afin de lui remettre cette horloge coucou que nous lui avions promise. Encore une fois à la recherche du coucou. Ce n’était

pas simple. Aux Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City, pour la première fois, un psychologue du sport accompagnait l’équipe. Hanspeter Gubelmann a ensuite pris la défense du héros et voulait le protéger des attaques médiatiques exagérées. Malgré tous ses efforts pour le couver, le talk-show américain de David Lettermann a lancé un processus aux formes qui ont leur propre dynamique. Il passait de la radio à la télévision, d’une rédaction à l’autre des journaux ou des magazines. Simon Ammann a très rapidement obtenu le statut de star. En tous les cas, nous avons dû confisquer le double champion olympique après une conférence de presse (il annonçait son passage à la marque de skis Elan) dans le Grand Hotel Europa pour lui transmettre l’horloge et pren-

Un esprit d’équipe incomparable Nous nous souvenons de 2002 lorsque les membres de son équipe, dont Andreas Küttel, l’avaient porté sur leurs épaules, comme un nouveau héros. Ce sentiment de «nous» est-il toujours aussi intense au sein de l’équipe de saut à ski? Lorsque Killian Peier, qui a les capacités de marcher un jour dans les traces de Simon Ammann, a décroché à la surprise générale au mois de février dernier la médaille de bronze aux CM sur le grand tremplin à Innsbruck, il a aussi été porté sur leurs épaules. Ammann tresse des louanges à Berni Schödler, l’entraîneur de tous ses succès. Il a beaucoup contribué à cet incomparable esprit d’équipe. «C’était un très grand motivateur et il a soudé NOVEMBRE 2019

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Personnages // Simon Ammann

notre équipe.» Ce qui n’a pas toujours été le cas. Après 2011, il a parcouru le monde du saut à ski en formant pratiquement une équipe à lui seul. Son statut de héros et de modèle n’a pas changé. Après son succès à Salt Lake City, le saut à ski a connu un boom. Des tremplins d’entraînement ont poussé comme des champignons. Désormais, Swiss-Ski dispose à nouveau d’une équipe de saut à ski renforcée. Killian Peier est l’exemple parfait du travail de relève professionnel. qui a été mené. Avec le temps, le grand enthousiasme est toutefois quelque peu retombé. La «Simi-mania» de 2002 s’est depuis longtemps estompée. Quatre tremplins sur lesquels il a sauté lorsqu’il était junior ont aujourd’hui disparu, regrette Simon Ammann. «C’est en étant actif que je suis le plus utile» Il a dit un jour qu’il sauterait certainement jusqu’en 2011. Huit ans se sont déjà écoulés. Et Simi saute encore et toujours. Il a 38 ans. L’indestructible Japonais Noriaki Kasai a 47 ans et rempile lui aussi pour une saison supplémentaire. Il semble que Simon Ammann veuille imiter encore pendant quelques années le Japonais Kasai. Il étudie l’économie d’entreprise. Il est copropriétaire de l’entreprise de toiture de son frère et a acheté un hôtel au Toggenburg. Les remontées mécaniques ont également embauché Simi comme ambassadeur. Depuis 2012, il est titulaire de la licence de pilote privé. Il peut donc tranquillement aborder le futur sans sport. Il n’exclut pas complètement l’éventualité qu’il reste d’une manière ou d’une autre dans le sport, mais il pense que c’est en restant actif qu’il est le plus utile. Actuellement, il évolue sur plusieurs tableaux. Il doit bûcher pour ses études, a une famille et il est à l’aube d’une nouvelle saison en Coupe du monde. Avec sa famille, il habite à Schindellegi, non loin d’Einsiedeln. Il se trouve donc à un bon endroit pour venir le chercher avec le bus de l’équipe pour des voyages en avion ou en voiture vers les lieux de compétition. Du point de vue fiscal, c’est aussi avantageux, sourit-il. Sans oublier que sa patrie du Toggenburg n’est pas si loin que cela. Il y revient encore et toujours avec sa famille. Les enfants apprécient d’ailleurs de rendre visite à leurs grandsparents. Toujours ouvert à la nouveauté Cet hiver, il n’y aura ni Jeux olympiques, ni Championnats du monde de ski nordique. La seule grande compétition, hormis la tournée des quatre tremplins, sont les CM de vol à ski à Planica. Son dernier titre sur le tremplin de vol à ski remontera à dix ans en 2020. Cela a-t-il renforcé sa motivation pour une saison supplémentaire? Il sourit malicieusement. Sa décision de poursuivre ou non sa carrière ne dé20

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pend pas de l’ambition impérative d’avoir du succès. Comme par le passé, il peut compter sur des sponsors fidèles, ce qui est important. De plus, les athlètes plus âgés jouissent d’un statut particulier auprès du public lorsqu’ils font un bon saut. L’année dernière, lorsqu’il a effectué un long saut à Zakopane, il y a eu vraiment beaucoup de bruit dans le stade, comme on le lui a rapporté plus tard. «Car soi-même, on entend presque rien.» «En parlant de sponsors», dit-il soudainement, «il y a un changement.» Il pense à son sponsor principal, qui se retire. Comme durant toute sa carrière, il s’en tient une nouvelle fois à un principe clair: être là aussi toujours ouvert à la nouveauté. J O S E PH WE I BE L

MINI-BIO Simon Ammann / Né le 25 juin 1981 / Marié à Yana Ammann, deux enfants / SSC Toggenburg / double champion olympique en 2002 à Salt Lake City et 2010 à Vancouver / Championnats du monde 1 x or (2007), 1 x argent (2007), 2 x bronze (2009, 2011) / CM de vol à ski 1 x or (2010) / Coupe du monde 23 victoires, 80 podiums / Classement général de la Coupe du monde 1er rang (2009/10) / Tournée des quatre tremplins 2e rang (2008/09, 2010/11) / Tournée nordique 1er rang (2010) / Premier record du tremplin: 137 mètres à Engelberg (15 décembre 2001) / Record de distance: 243 mètres (2019, à Planica) / divers: Sportif suisse de l’année en 2002 et 2010; Citoyen d’honneur de Wildhaus-Alt St. Johann en 2010.


Personnages // Jakob Schöffel

Jakob

JAKOB SCHÖFFEL (21 ANS)

PARTIE 1

APPREND LE SKICROSS

Ce fut d’abord une idée, puis elle s’est réalisée. Les trois disciplines skicross, aerials et moguls font partie de la nouvelle génération du ski. Schöffel fait partie des leaders de l’industrie des vêtements de ski et de sport outdoor et est depuis 2018 l’équipementier officiel de l’équipe de freestyle de Swiss-Ski. «Nous voulons mieux connaître ces disciplines et motiver les skieurs actifs à les tester eux-mêmes», déclare Peter Jud de Schöffel Suisse. Pour cette idée, il a fait appel à Jakob Schöffel de l’entreprise familiale du même nom. Saas-Fee et Zermatt ont servi de décor pour cette série en trois épisodes: «Jakob apprend le skicross, les bosses et le ski acrobatique.»

MARC BISCHOFBERGER (28 ANS)

ATHLÈTE DE SKICROSS À SUCCÈS, L’APPENZELLOIS A DÉCROCHÉ LA MÉDAILLE D’ARGENT AUX JEUX OLYMPIQUES D’HIVER 2018. IL S’ALIGNE EN COUPE DU MONDE DEPUIS 2013 ET IL EST MONTÉ À SEPT REPRISES SUR LE PODIUM.

FILS DE L’ENTREPRENEUR PETER SCHÖFFEL, JAKOB SCHÖFFEL ÉTUDIE L’ÉCONOMIE D’ENTREPRISE À LA HSG DE ST-GALL ET SOUHAITE LUI AUSSI TRAVAILLER PLUS TARD AU SEIN DE L’ENTREPRISE FAMILIALE. DANS LE CADRE DE CETTE CAMPAGNE, JAKOB SCHÖFFEL A SPONTANÉMENT DÉCIDÉ DE TESTER LUI-MÊME LES TROIS DISCIPLINES SKICROSS, SKI ACROBATIQUE ET BOSSES SOUS LA CONDUITE D’EXPERTS.

MIKE SCHMID (35 ANS)

FANNY SMITH (27 ANS)

LE PIONNIER SUISSE DU SKICROSS A REMPORTÉ LA MÉDAILLE D’OR EN 2010 DANS LA NOUVELLE DISCIPLINE OLYMPIQUE DU SKICROSS. IL FAIT AUJOURD’HUI PARTIE DU STAFF D’ENTRAÎNEURS DE SWISS-SKI.

LA VAUDOISE, SPÉCIALISTE DE SKICROSS À SUCCÈS, A DÉCROCHÉ UNE MÉDAILLE D’OR, DEUX MÉDAILLES D’ARGENT ET UNE MÉDAILLE DE BRONZE AUX CHAMPIONNATS DU MONDE. EN 2018, ELLE A OBTENU LE BRONZE LORS DES JEUX OLYMPIQUES D’HIVER.

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Personnages // Jakob Schöffel

OUH LÀ, ÇA VA ÊTRE VRAIMENT DUR, MAIS JE ME RÉJOUIS DE VOIR L’ÉQUIPE.

IL ME FAIT BONNE IMPRESSION, VRAIMENT? J’ESPÈRE QU’IL VOUS PENSEZ VA Y ARRIVER. QUE JE PEUX Y ARRIVER? C’EST UN JOLI DÉFI, MAIS NOUS ALLONS LE RELEVER ENSEMBLE.

ALLEZ, C’EST L’HEURE DU RUN D’ÉCHAUFFEMENT.

LES PRÉPARATIFS LE DÉPART

CE N’EST JAMAIS PLAT. SUIS SIMPLEMENT LA TRAJECTOIRE. REGARDEZ, JE VOLE!

WOW!

CONCENTRATION TOTALE

SKIERS READY... À LA UNE, À LA DEUX. GOOOO!

IL MAÎTRISE AUSSI LES SAUTS. WOW, ÇA VA VRAIMENT LOIN.

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OH, ILS VONT VRAIMENT VITE...

LES SKIS EN L’AIR ET FANNY SUR LES TALONS!

YEEEAH!!

C’EST PARTI POUR LA SESSION D’ENTRAÎNEMENT.


Personnages // Jakob Schöffel

JAKOB S’EN SORT BIEN.

CHAPEAU JAKOB. JE NE L’EN CROYAIS PAS CAPABLE!

ALLEZ, UNE PETITE PAUSE AVANT LE PROCHAIN RUN.

C’EST COMME SUR L’ATLANTIQUE, QUAND TU PARS À LA RECHERCHE DE LA MEILLEURE VAGUE.

C’EST L’HEURE DU DEUXIÈME RUN. MONTER AU SOMMET EN MOTONEIGE. C’EST SYMPA. JE ME RÉJOUIS DU PROCHAIN RUN.

JAKOB A L’AIR DE BIEN AVANCER, MAIS JE LE RATTRAPE ...

LAISSONS-LUI UN PEU D’AVANCE.

ENCORE DEUX MURS, UNE FOIS LA VAGUE ETPUIS LE SAUT, JE PEUX LE FAIRE.

OHHHHH, MES JAMBES ...

YEEEAH, C’ÉTAIT COOL, TU AS TOUT CASSÉ JAKOB! SACRÉE ÉQUIPE.

LIEN VERS LA

VIDÉO

SOURIEZ, CHEESE! – POUR FACEBOOK ET INSTA!

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Personnages // Légendes // Fredel Kälin

HOMME D’ACTION ET REBELLE

Les héros de Sapporo ont réussi le coup de maître d’une vie. Fredel Kälin, premier relayeur du relais 4x10 km, a mis la cerise sur le gâteau des «journées dorées» en décrochant une sensationnelle médaille de bronze en compagnie de Wisel Kälin, Albert Giger et Edi Hauser – soit la dixième médaille des mémorables Jeux olympiques 1972.

«C

’est incroyable», s’étonne Fredel Kälin. «Les gens n’oublient tout simplement pas Sapporo. Même si ça fait un bail, on m’en parle encore souvent, y compris chez les plus jeunes.» Sapporo reste tout simplement LA grande histoire à succès du sport suisse. Kälin remet les choses dans leur contexte: «À l’époque, il y avait 35 compétitions et 105 médailles. Nous en avons obtenu dix. À Pyeong24

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Chang, je crois qu’il y avait plus de 100 disciplines au programme.» Pour être tout à fait exact: il y en a eu 102 et donc 306 médailles, dont 15 ont été ramenées par la Suisse. Par souci d’exhaustivité statistique, il convient de mentionner les JO 1988 à Calgary, dont la Suisse est rentrée avec 15 médailles en 46 compétitions – ce qui en fait les seuls Jeux olympiques comparables à Sapporo.

Kälin comme premier relayeur Comme mentionné, Kälin était le premier à s’élancer à Sapporo, comme toujours dans les relais. Et cela bien qu’il soit l’athlète le plus jeune et les moins expérimenté du haut de ses 23 ans. Mais conformément à sa nature, il parvenait à tirer son épingle du jeu même dans les pelotons les plus denses: «J’aimais partir en premier et je n’avais pas peur de jouer des


Personnages // Légendes // Fredel Kälin

PHOTOS: KEYSTONE

Le relais suisse de ski de fond décroche le bronze olympique à Sapporo en 1972 (à gauche): Fredel Kälin, Alois Kälin, Edi Hauser et Albert Giger.

coudes. Après 300 ou 400 mètres, quand tous les coureurs se regroupaient, il fallait encore plus écarter les bras pour garder sa position. Je prenais rarement un mauvais départ.» Il arrivait aussi à s’affirmer dans les courses individuelles. Le calendrier n’était pas encore aussi structuré qu’aujourd’hui. Il a été sacré champion suisse de ski de fond à douze reprises, et douze autres fois en combiné nordique. Il a remporté la célèbre course qui se tenait alors au Brassus, a terminé 2e à Reit im Winkl et son nom figure également sur la liste des vainqueurs du Marathon de l’Engadine: «J’ai aussi fini plusieurs fois dans le top 10 lors des classiques en Scandinavie.» Le rebelle Kälin était un athlète qui adorait tester ses limites et toujours en quête d’innovations. Il a

été le premier à utiliser les fixations «long step», qui furent une étape préliminaire aux fixations que l’on connaît aujourd’hui. Il a ensuite été le premier à utiliser la combinaison intégrale qui atteignait même les chaussures. Kälin: «Cela m’a causé des problèmes auprès du chef d’Adidas, car les trois bandes du logo n’étaient plus visibles.» «Je n’arrêtais pas d’embêter quelqu’un, y compris la fédération. Je me prenais de bec avec Adolf Ogi parce que je faisais toujours les choses différemment des autres. J’étais un rebelle, un cas particulier.» Ce profil d’homme d'action au caractère rebelle l’a plus tard aidé dans sa vie professionnelle. «Tout, tout, tout au début», comme il le dit, il était mécanicien sur machines avant de suivre un apprentissage de technicien outilleur. Il a ensuite suivi une école de commerce, maturité

professionnelle incluse, et a acquis les connaissances pour donner du corps à son talent technique et créatif. Bricoleur et pionnier Avec Franz Büttner, un ami du monde des affaires qui a inventé le papier carbone et fait grandir l’entreprise Pelikan, il a travaillé sur un projet de ski de fond interchangeable en matière de fart, klisters et écailles. Du jour au lendemain, ils ont installé une presse à ski dans une usine inoccupée de Mönchaltdorf pour une somme à six chiffres et Kälin est parti «sur la route» avec les prototypes, comme il décrit lui-même cette première activité de représentant. Après ça, il s’est lancé dans l’industrie textile. Il a fondé l’agence de mode sportive Fredel Kälin pour les vêtements de ski, de tennis et de ranNOVEMBRE 2019 SNOWACTIVE

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Personnages // Légendes // Fredel Kälin

donnée, et importait tout – jusqu’à ce que la société de ski Helvetic (qui s’appelait alors Rebell) lui fasse une offre qu’il ne pouvait refuser lors d’une foire ZÜSPA. «En l’espace d’un mois, j’ai parcouru 10 000 km et visité 800 magasins de sport. À la fin, j’avais vendu plus de skis que ce qu’ils pouvaient produire.» Le spécialiste Puis un chasseur de têtes a pris conscience du talent commercial de l’ancien athlète d’Einsiedeln et l’agence générale d’une compagnie d'assurance l’a approché: «J’ai eu la chance que cette offre tombe exactement au moment de la mise en place des caisses de pension obligatoires en 1984. Je suis ainsi devenu spécialiste en caisses de pension et je me suis occupé au maximum de 107 entreprises à ma plus belle époque. Il m’en reste aujourd’hui une trentaine.» Il continuera de réduire ce nombre à la fin de l’année pour ne conserver que quatre ou cinq mandats. «Ensuite», peinet-il à dire lui-même, «j’aurai quand même bientôt 71 ans!» Pour un homme d’action du calibre de Kälin, le mot retraite n’existe pas. En plus de ses acti-

Un quatuor doué jusque sur les terrains de golf (à gauche): Koni Hallenbarter, Maria Anesini-Walliser, Fredel Kälin et Stefan Zünd.

vités d’assurance traditionnelles, il a toujours été actif sur d’autres fronts – et plutôt deux fois qu’une. Grand amateur d’avions de modélisme, il a un jour voulu construire un aérodrome à Rothenthurm (SZ). Il a ensuite planifié un terrain de golf, un autre à l’est du lac de Sihl et plus tard encore un autre au-dessus de Richterswil. Le fondateur Les projets ont avorté, mais depuis près de 20 ans, le terrain de golf d’Ybrig à Ochsenboden bei Studen représente aussi son œuvre. Com-

me l’industrie chimique bâloise a voulu y construire une usine d’incinération de produits chimiques, il a soudain eu le soutien du WWF pour ce projet après avoir subi l’opposition des écologistes sur les autres sites. Sur ce terrain de golf – dont Kälin est le président du conseil d’administration – a lieu chaque année le tournoi Sapporo. Il s’agit d’un événement au profit des athlètes dans le besoin. Les Ogi, Russi et autres ancienne gloires sont présents, tout comme Kälin en qualité de membre du comité de fondation. Une somme à sept chiffres a déjà été recueillie pour aider les athlètes qui ne sont plus sous le feu des projecteurs. L’un vit sous un pont, mais a refusé toute forme de soutien jusque-là. D’autres ont connu des difficultés financières à la suite d’accidents ou de maladies graves. «De nombreux sportifs ne sont pas assurés contre une incapacité de travail pour cause de maladie», regrette le spécialiste en assurance. «C’est une grande lacune des fédérations. Ce qui se passe avec les athlètes après leur carrière ne les intéresse pas.» C’est en quelque sorte le revers de la médaille – et une piste de réflexion pour l’avenir. R I CHA RD H E G G L I N

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1x

Super-G champion du monde

4x

descente Coupe du monde


Actif // Mon/ma ... préféré/e // Nadine Fähndrich

ATHLÈTE Nadine Fähndrich DISCIPLINE SPORTIVE Ski de fond

… piste Eigenthal

Ma piste préférée se trouve chez moi, dans l’Eigenthal. J’ai de très nombreux souvenirs magnifiques d’enfance liés à cette piste et j’y ai fait mes débuts à ski de fond à l’âge de deux ans. Aujourd’hui encore, j’aime m’entraîner sur la piste de l’Eigenthal. Pour le réseau des pistes de ski de fond, en fonction des conditions d’enneigement, 16 km de pistes sont tracées pour le classique et 17 km pour le skating. Malgré le peu de dénivelé, il y en a pour tous les goûts.

… destination de vacances Le monde entier

De manière générale, j’aime beaucoup voyager. Avec l’équipe suisse de ski de fond, je me retrouve dans beaucoup d’endroits que l’on visiterait peut-être moins en privé. Pendant mes loisirs, j’aime me rendre des des destinations plus chaudes. Cet automne, je voyage par exemple au Kosovo et en Albanie.

… plat Les tortellini gratinés

A la maison, il y a les meilleurs tortellini gratinés, je les préfère avec une farce aux épinards, gratinés au fromage et une sauce cinq P. C’est mon plat préféré depuis toujours et lorsque je suis à la maison pour mon anniversaire, je demande que l’on me prépare ce plat. Pendant les déplacements lors des compétitions et à l’entraînement, il y a certes souvent des pâtes pour faire des réserves en hydrates de carbone, mais malheureusement jamais des tortellini gratinés au four.

… montagne Le Pilatus

Le village dans lequel j’ai grandi se trouve au pied du Pilatus. Quand je m’entraîne dans l’Eigenthal, je me fixe volontiers le Pilatus comme objectif final. Depuis le Pilatus, on a une superbe vue non seulement sur tout le Plateau, mais de l’autre côté aussi sur les montagnes et les Alpes.

… compétition Tour de Ski à Lenzerheide

Au Tour de Ski à Lenzerheide, il y a toujours une super ambiance. De manière générale, j’aime les compétitions chez moi en Suisse. Lors des événements qui se déroulent en Suisse, les spectateurs intéressés peuvent simplement suivre les compétitions en direct sur place sans devoir faire de longs déplacements. Ma famille et mon ami sont aussi la plupart du temps sur place pour m’encourager. P RO P O S R E CUE I L L I S PA R : V E R A S C H Ä R NOVEMBRE 2019 SNOWACTIVE

PHOTO: SWISS-SKI

«Mon/ma ... préféré/e»

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Actif // Ouverture de la Coupe du monde // Événements en Suisse

Du spectacle sur neige au cœur des Alpes

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Actif // Ouverture de la Coupe du monde // Événements en Suisse

Année après année, la période hivernale offre des moments inoubliables aux amateurs de sport dans les Alpes suisses. Dans un décor montagneux unique, les stars suisses des sports de neige défient l’élite internationale pour décrocher des victoires prestigieuses au cœur de stations de sport d’hiver connues dans le monde entier.

C

hampion du monde de descente en 2017, Beat Feuz peut également compter sur le soutien de milliers de fans de ski lorsqu’il dévale la piste du Lauberhorn à Wengen tout comme les cracks suisses du géant et du slalom entre les piquets du Chuenisbärgli à Adelboden, ou Wendy Holdener (triple championne

micile en l’espace de quelques jours, à Davos et Lenzerheide. Les shows de freestyle de tout premier plan sont eux assurés par Iouri Podladtchikov (champion olympique 2014) à Laax et Andri Ragettli sur le Corvatsch.

SKI ALPIN

SKI DE FOND

SAUT À SKI

SKICROSS

FEMMES 14/15 décembre 2019 St. Moritz 14.12. Super-G 15.12. Slalom parallèle www.skiweltcup-stmoritz.ch Membres de Swiss-Ski: 50% de rabais sur les billets d’entrée

FEMMES ET HOMMES 14/15 décembre 2019 Davos 14.12. Sprint (skating) 15.12. 10 km (skating) femmes 15 km (skating) hommes www.davosnordic.ch Membres de Swiss-Ski: Deux entrées pour le prix d’une / gratuit pour les enfants

HOMMES 21/22 décembre 2019 Engelberg 20.12. Qualifications 21.12. 1er concours (en nocturne) 22.12. 2e concours www.weltcup-engelberg.ch Membres de Swiss-Ski: 50% de rabais sur les billets d’entrée

FEMMES ET HOMMES 17 décembre 2019 Arosa www.arosalenzerheide.swiss/skicross

SNOWBOARD

TÉLÉMARK

FEMMES ET HOMMES 11 janvier 2020 Scuol 11.01. Slalom géant parallèle www.scuol-snowboardworldcup.ch

FEMMES ET HOMMES 15/16 mars 2020 Mürren 15.03. Sprint parallèle 16.03. Sprint www.schilthorn.ch

HOMMES 11/12 janvier 2020 Adelboden 11.01. Slalom géant 12.01. Slalom www.weltcup-adelboden.ch Membres de Swiss-Ski: 50% de rabais sur l’entrée le dimanche HOMMES 17–19 janvier 2020 Wengen 17.01. Combiné alpin 18.01. Descente 19.01. Slalom www.lauberhorn.ch Membres de Swiss-Ski: 50% de rabais sur l’entrée le dimanche et 50% de rabais sur le forfait de ski «GrindelwaldWengen»

PHOTO: KEYSTONE

du monde, championne olympique 2018) à St. Moritz et Crans-Montana. Le quadruple champion olympique Simon Ammann fait de son côté vibrer la foule peu avant Noël sur le tremplin d’Engelberg. C’est aussi le cas du quadruple médaillé d’or olympique Dario Cologna, qui dispute plusieurs épreuves à do-

FEMMES 22/23 février 2020 Crans-Montana 22.02. Descente 23.02. Combiné alpin www.skicm-cransmontana.ch Membres de Swiss-Ski: 40% de rabais sur les billets d’entrée

FEMMES ET HOMMES 28/29 décembre 2019 Tour de Ski, Lenzerheide 28.12. 10 km (skating, départ en ligne) Femmes 15 km (skating, départ en ligne) Hommes 29.12. Sprint (skating) tourdeskilenzerheide.ch

FREESKI FEMMES ET HOMMES 21 mars 2020 Silvaplana/Corvatsch 19.03. Qualifications slopestyle Femmes 20.03. Qualifications slopestyle Hommes 21.03. Finales slopestyle www.corvatsch.ch/ freeski-world-cup-corvatsch

FEMMES ET HOMMES 17/18 janvier 2020 Laax 13.01. Qualifications slopestyle 14.01. Qualifications half-pipe 15.01. Demi-finales slopestyle 16.01. Demi-finales half-pipe 17.01. Finales slopestyle 18.01. Finales half-pipe www.open.laax.com FEMMES ET HOMMES 15 mars 2020 Veysonnaz 13.01. Qualifications snowboardcross 15.01. Finales snowboardcross www.veysonnaz.ch

FEMMES ET HOMMES 14 mars 2020 Veysonnaz www.veysonnaz.ch

FEMMES ET HOMMES 19–21 mars 2020 Thyon 19.03. Sprint parallèle 20.03. Sprint 21.03. Classique www.thyon.ch

DEVIENS MEMBRE Rejoins la famille de Swiss-Ski et profite de réductions sur les billets pour les événements de Coupe du monde en Suisse! swiss-ski.ch/mitglieder

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Actif // Ouverture de la Coupe du monde // Hannes Hofer

SOUTENIR LES PARTENAIRES NOUS TIENT À CŒUR

Quels sont actuellement tes plus grands défis à ton nouveau poste de responsable de WeltcupMarketing AG (WCMAG)? Hannes Hofer: Nous avons la chance d’avoir conclu de nombreux partenariats à long terme avec des entreprises de renom. Rien que l’an dernier, nous avons pu signer deux contrats de plusieurs années avec de nouveaux partenaires. Néanmoins, il subsiste encore quelques droits publicitaires disponibles pour nos événements de Coupe du monde que nous aimerions vendre. Les entreprises disposent aujourd’hui d'innombrables options dans lesquelles elles peuvent investir leur budget marketing. C’est pourquoi nous devons également investir beaucoup dans la vente

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d’événements de premier ordre comme Adelboden ou Wengen afin de convaincre de nouveaux partenaires. Le WCMAG vit déjà sa quatrième année. Quelles sont les innovations pour l’hiver à venir? Une belle nouveauté serait de pouvoir présenter encore un nouveau partenaire. Sinon, il n’y aura pas de bouleversement majeur cet hiver. Nous aspirons toujours à offrir à nos partenaires une excellente mise en scène de leur marque ainsi qu’une expérience inou-

bliable à leurs invités. C’est pourquoi nous vérifions constamment si des innovations ou des évolutions apparaissent, par exemple dans le domaine des supports publicitaires ou de la production TV, ou si nous pouvons encore améliorer d’autres processus. Tout comme nos athlètes dans le domaine sportif, nous voulons faire partie de la crème de l’élite mondiale avec nos événements de Coupe du monde. Actuellement, le marketing des épreuves de Coupe du monde de ski alpin et de saut à ski en Suisse se fait en régie propre. Ce cercle s’ouvrira-t-il à l’avenir à d’autres épreuves de Coupe du monde en Suisse, dans d’autres disciplines? Quelques réflexions existent sur le sujet, mais il n’y a aucun plan concret à l’heure actuelle. WCMAG se concentre sur les épreuves de Coupe du monde de ski alpin et l’étape de saut à ski d’Engelberg. Mais les autres événements sont également soutenus en matière de vente et, dans la mesure du possible, de conseil. En effet, il nous tient à cœur de soutenir tous les CO au niveau du marketing et de fournir des parROMAN EBERLE tenaires.

PHOTO: SWISS-SKI

Hannes Hofer a pris la tête de Swiss-Ski WeltcupMarketing AG (WCMAG) le 1er juin 2019. Le Tyrolien de 35 ans succède ainsi à Diego Züger, désormais en charge du département marketing de Swiss-Ski en compagnie d’Annalisa Gerber depuis mars dernier. Avant son activité chez Swiss-Ski, Hofer a travaillé pendant neuf ans pour l’agence de marketing sportif Tridem Sports AG, où il occupait dernièrement les fonctions de Senior Key Account et Sales Manager.


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Actif // Ouverture de la Coupe du monde

Michelle Gisin: Le plaisir à skier augmente chaque année de façon exponentielle

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ans cette interview, la skieuse d’Engelberg (25 ans) passe en revue les moments épuisants vécus l’hiver dernier, les critiques de la part de son entourage après sa plus grande victoire et qu’elle a trouvées excellentes, ainsi que la raison pour laquelle deux courses FIS à Zinal ont été décisives pour la suite de sa carrière. La saison dernière s’est brutalement arrêtée en raison d’une opération au genou deux mois plus tôt qu’espéré. Quels ont été les

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changements apportés dans la préparation de l’hiver à venir? Michelle Gisin: Tout s’est déroulé plus calmement. J’ai recherché ce calme et je savais que j’avais beaucoup plus de temps à disposition. Cela m’a fait énormément de bien. Je suis resté à 90% concentrée sur le sport de compétition, mais pour les 10% restants, j’ai pu m’aérer l’esprit. En revanche, j’ai réfléchi afin de savoir dans quel domaine de la collaboration avec mon encadrement il existe encore du potentiel d’amélioration, tout en sachant qu’elle se situe déjà à un niveau très élevé. Pour moi, c’était une opportunité de tout remettre à zéro et de me confronter à moi-même. Quelles conclusions as-tu pu tirer de ce processus de réflexion? J’ai eu des discussions intéressantes avec mes entraîneurs, mes physiothérapeutes et ma sœur Dominique qui agit et observe en tant que «conseillère externe». Pendant les années précédentes, tout a suivi son cours, un entraînement pour les disciplines de vitesse s’est ajouté à l’entraînement technique. Cela signifiait que les choses se déroulaient séparément à différents endroits. Pour moi, il était désormais important que la communication entre

nous, entre les membres de l’encadrement des deux équipes et entre l’encadrement et moimême soit plus directe et moins compliquée. Au début de cette année, c’était le moment de mettre en place un plan clair. Il règne en effet un climat de grande confiance entre tous, on a consolidé beaucoup d’aspects des processus. Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir un aussi bon encadrement. Je ne pourrais vraiment pas trouver mieux. Tu t’es blessée au genou juste avant les CM d’Åre où tu aurais été candidate à une médaille. Au lieu de te lamenter sur ton sort, tu t’es montrée reconnaissante d’avoir été épargnée par les graves blessures pendant huit ans. Ces propos ont énormément impressionné de l’extérieur. Je me suis rendue compte que j’avais désormais plus de temps pour moi-même. J’ai profité de pouvoir rester à la maison et de faire des choses avec mes amis. J’ai pris un peu de distance avec les médias. J’ai réussi très tôt à accepter la blessure. Pendant mon trajet de retour de Garmisch-Partenkirchen à Engelberg, j’ai réussi à me rendre compte de façon réaliste de ce qui s’était passé. Le fait est que je sais que beaucoup d’autres athlètes vivent complète-

PHOTOS: KEYSTONE

Michelle Gisin sort d’un hiver riche en événements. Après avoir obtenu son meilleur résultat personnel en Coupe du monde dans trois disciplines différentes, elle a ensuite été confrontée à deux reprises aux aspects plus sombres du ski. Mais la skieuse polyvalente attaque désormais la saison 2019/20 avec sérénité et des objectifs inchangés.


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Au mois de janvier, il y a eu des moments où je n’étais pas sûre d’y arriver.

ment différemment les déboires liés à des blessures. On ne voit que rarement tous les autres qui n’ont pas la chance de réaliser une saison sans blessure. On ne voit pas le chemin que doit parcourir quelqu’un qui veut revenir après une blessure. Au sein de ma famille, j’ai vu ce que signifie toucher le fond quand on est blessé. En salle de musculation, personne ne saute de joie quand on arrive à nouveau à effectuer une flexion complète du genou avec une charge de 30 kilos. Dans les moments difficiles, on est tout seul. Étant donné que j’ai vu cela dans mon entourage pendant des années, je suis plus sensible quand d’autres athlètes autour de moi sont touchés par des blessures. Il y a des athlètes qui sont déjà contents quand ils n’ont pas de blessures pendant deux ans de suite. J’ai été en bonne santé pendant plusieurs années, j’ai pu vivre des CM à domicile, ensuite les Jeux Olympiques. À PyeongChang, j’ai pris conscience que tout ne tient qu’à un fil. Si je tombe dans le virage plus haut lors de la descente la veille,, je ne rentre pas à la maison avec une médaille d’or en combiné, mais avec des béquilles. Notre sport est merveilleux, mais il peut aussi être brutal. Tu as abordé l’historique des blessures au sein de ta famille. Après l’horrible chute de ton frère Marc à mi-décembre, tu as vécu des semaines très pénibles. Mes réserves d’énergie étaient tout simplement épuisées. Au mois de janvier, il y a eu des moments où je n’étais pas sûre d’y arriver. Chaque tirage au sort des dossards chaque événement avec les médias, des choses qui me donnent d’habitude de l’énergie, était très éprouvants. Tout le monde voulait savoir comment allait Marc. Après la blessure de Marc, notre famille a ressenti un incroyable soutien et de la sympathie, c’était très important pour nous. Mais quand le réservoir d’énergie est presque vide, il faut aussi de la force. D’ordinaire, j’aime les apparitions en public comme le tirage au sort des dossards la veille de la course. Sourire et échanger des banalités à ce moment-là était pour une fois devenu plutôt désagréable. Je me réjouis toutefois déjà de la saison à venir avec, espérons-le, plein d’énergie positive de mon côté et aussi du public! 34

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Tes ambitions ont-elles changé par rapport à l’hiver dernier? Non, je veux continuer de me présenter au départ de toutes les disciplines. En slalom géant, j’aimerais passer un cap, cette discipline me tient à cœur. Je me concentre essentiellement sur la descente, je souhaite me battre pour le petit globe de cristal. Pour le lancement de la saison de vitesse, j’espère que j’arriverai à nouveau à être détendue comme ce fut le cas il y a une année. J’adore les courses à Lake Louise. Là-bas, j’ai fini trois fois sur le podium ces deux dernières années, c’est incroyable! Remporter le général de la Coupe du monde est-il ton grand objectif à long terme? Être en course pour le grand globe de cristal et avoir ce globe en ligne de mire pendant les finales de Coupe du monde serait un grand rêve. Remporter le classement général de Coupe du monde est l’un de mes plus grands objectifs. Il faut réaliser une saison parfaite pour y arriver. J’espère beaucoup que je réussirai à le faire.

FIS à Zinal. Avec le recul, ce fut une sorte de lancement de ma carrière. Du point de vue émotionnel, l’ensemble des CM à domicile en 2017 à St. Moritz et ma victoire olympique au combiné de PyeongChang ont bien entendu été les meilleurs moments de ma carrière jusqu’à maintenant. Cette médaille d’or olympique contribue certainement à aborder sa carrière de façon plus détendue. Absolument, ce succès m’a apporté beaucoup de tranquillité l’année dernière. Cette année aussi, je la ressens. Je n’ai pas beaucoup changé, mais je suis plus sereine. J’ai pu partager ce succès avec tellement de personnes qui m’ont soutenue pour y arriver. Ça a été un immense privilège que de vivre de telles émotions. Beaucoup de sportifs ne vivent jamais cela. À ce moment-là, tu te rends compte de tout ce que tu as vécu et ce par quoi tu as passé jusque-là.

Tu es fière d’être une skieuse polyvalente. Est-ce ton plus grand succès que d’avoir réussi à l’être au niveau de la Coupe du monde? J’ai toujours admiré les athlètes qui étaient au top dans toutes les disciplines. Pour moi, il n’est pas question de laisser tomber une discipline, car je m’identifie à chacune d’elles. II est très important d’être une skieuse polyvalente à mes yeux. L’hiver dernier, j’ai réussi une très bonne saison en slalom, il faut continuer sur cette voie et franchir encore une ou deux étapes. En slalom géant, il en faut encore un peu plus. Dans cette discipline, il me faut peutêtre encore passer deux ou trois échelons pour arriver tout en haut.

Après ton titre olympique, tu as dit que tu savais maintenant pourquoi des gens qui ont du succès n’arrivent pas à garder les pieds sur terre. Qu’est-ce qui t’aide à garder les pieds sur terre comme tu le fais? Très clairement la famille. De mon point de vue, c’est une question d’entourage. Lorsque je suis rentrée à la maison, mon ami Luca de Aliprandini et mon frère (les deux ont aussi participé aux Jeux Olympiques à PyeongChang, ndlr) ont analysé ma course aux JO de façon critique et ont remarqué quelques fautes lors de ma course. Je n’ai pu m’empêcher de sourire intérieurement et je leur ai ensuite dit: Eh, j’ai gagné! Ils m’ont arrêté et m’ont démontré qu’il y existe toujours des choses à améliorer. Et que pour cela, je peux compter sur tout leur soutien.

Quel est pour l’instant le moment le plus important de ta carrière? Il y en a deux. D’une part celui où j’ai sauvé ma carrière et celui où je l’ai lancée. Les deux fois, cela s’est passé pendant une course FIS à Zinal. Début avril 2012, à la fin de ma saison de retour après une rupture des ligaments croisés, j’y ai remporté un Super-G. Jusque-là, rien n’était allé comme je le voulais, j’avais des attentes trop élevées et je n’arrivais pas à y répondre. Le fait d’avoir remporté la toute dernière course de la saison a été capital pour la suite de ma carrière. Sans cette victoire, j’aurais tout simplement perdu mon statut de cadre C. Je ne sais pas si j’aurais continué de miser sur le ski. Je passais aussi ma maturité à l’époque. Peut-être que des études m’auraient tentée. Grâce au relâchement provoqué par cette course, j’ai toutefois repris plaisir à skier. Et ensuite, au début de la saison suivante, le moment important suivant est arrivé car en l’espace de deux jours, j’ai remporté haut la main deux slaloms

Être en course pour le grand globe de cristal et avoir ce globe en ligne de mire pendant les finales de Coupe du monde serait un grand rêve.


Actif // Ouverture de la Coupe du monde

Je n’ai pas beaucoup changé, mais je suis plus sereine.

Tu as fait tes débuts en Coupe du monde lors de la saison 2012/13 et peu de temps après, tu as remporté la médaille d’argent en slalom lors des Championnats du monde juniors. Quel a été depuis lors ton développement personnel? Comme nous tous, je suis devenue plus adulte et j’ai engrangé de précieuses expériences. Cela conduit aussi à plus de constance. Du point de vue sportif, je peux dire que j’ai encore plus de plaisir à skier et que ce plaisir augmente chaque année de façon exponentielle. Tu te gères en grande partie toi-même, ce qui est plutôt inhabituel pour une athlète brillante et très sollicitée. Comment arrives-tu à assumer tout cela? Pour ce qui est de l’administratif, je reçois aussi du soutien de ma mère, Dominique

m’aide aussi dans certains domaines. Mais cela me fait du bien d’établir moi-même des factures et de pouvoir régler certaines choses avec les sponsors. De cette manière, la collaboration est plus directe et on sait mieux ce que chaque sponsoring signifie. Cela aide à garder les pieds sur terre. En tant que sportifs, nous sommes loin du monde du travail normal. C’est certainement un avantage pour l’après-carrière de savoir faire l’une ou l’autre chose. C’est pourquoi j’essaie de faire moi-même ce que je peux. Parfois ça dure un peu plus longtemps jusqu’à ce que je réponde à un e-mail, mais avec moi, il faut simplement revenir à la charge. Dans la perspective des CM à Åre, tu as commencé à apprendre le suédois. Est-ce que ce «projet» est encore en cours ou as-tu déjà commencé à apprendre une autre langue? Après la blessure subie, ma motivation pour l’apprentissage du suédois a logiquement un peu baissé. J’aimerais bien le maîtriser un peu mieux. Pendant la préparation de la saison, j’ai voulu parler suédois avec Sarah Hector sur le glacier, mais la conversation n’a pas duré bien longtemps. J’ai encore beaucoup à apprendre. Je souhaite aussi améliorer mon espagnol.

Pour l’instant, l’apprentissage d’une autre langue n’est pas prévu. En dehors des langues et du sport, qu’est-ce qui est tout en haut de ta liste des choses à faire? Je ne suis pas une fan des listes du style «les endroits à voir absolument». Cela viendra au moment où je me trouverai à l’automne de ma vie. Je suis dans une situation privilégiée. Par mon travail, j’ai déjà la possibilité de voir énormément de choses dans le monde. Je rencontre beaucoup de personnes intéressantes avec lesquelles je peux parler de choses passionnantes. L’un de mes grands rêves est toutefois d’aller un jour en Islande. Mais il est vrai qu’il y a aussi beaucoup de destinations intéressantes en Suisse, tout près de chez nous. Il y a quelques semaines par exemple, j’étais à la Station ornithologique de Sempach. J’ai trouvé cela très impressionnant et intéressant. On y apprend beaucoup de choses sur notre pays et notre faune. Pour moi, il n’est pas si important d’avoir vu ce que l’on «doit» soi-disant voir. Je trouve qu’il est plus important de garder les yeux ouverts toute la vie. RO MA N E B E RL E

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Cédric Noger: J’ai remué ciel et terre

Cédric Noger a connu ce qu’on appelle communément une «maturation lente». Le Saint-Gallois a fait ses débuts en Coupe du monde l’hiver dernier à l’âge de 26 ans. Spécialiste de slalom géant, il a enchaîné les bons résultats: première victoire en Coupe d’Europe, débuts en Coupe du monde, 4e place à Kranjska Gora, qualification pour les finales de la Coupe du monde à Andorre et enfin titre de champion de Suisse dans sa discipline de prédilection.

part de Sölden. Avant la saison dernière, j’avais à nouveau vécu un bon été et un bon automne. Je me suis amélioré sur le plan technique et au niveau du matériel, je savais donc que j’avais tout en main pour réussir à me qualifier. Mais je ne savais pas où je me situais sur le plan mental. J’étais toujours aussi nerveux, mais entre octobre 2017 et octobre 2018, j’ai appris à gérer correctement ma nervosité. Malheureusement, la course a été ensuite annulée en raison de mauvaises conditions météorologiques. À ce moment-là, je ne savais bien sûr pas à quel moment j’aurais à nouveau une chance de pouvoir à nouveau pousser le portillon de départ au niveau de la Coupe du monde.

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Finalement, cette opportunité s’est présentée deux mois plus tard à Alta Badia, juste avant Noël. Ce fut là un autre moment important pour moi. Je n’ai certes fini «que» 36e. Mais cette course m’a fait prendre conscience qu’il était parfaitement possible de rentrer dans le top 30 en Coupe du monde. Dans ce sens, ce fut une pièce importante dans le puzzle dans l’optique de la suite de la saison.

ans cette interview, Cédric Noger parle du chemin sinueux qu’il a parcouru jusqu’à ses débuts en Coupe du monde, des attentes plus élevées ainsi que de ses objectifs pour la nouvelle saison; l’athlète du cadre A, qui vient de Wil (SG), explique pour quelles raisons il se sentira pratiquement chez lui lors de l’ouverture de la Coupe du monde à Sölden. Cédric, l’hiver dernier, tu étais l’étoile montante au sein de l’équipe suisse. Parmi les nombreux moments forts que tu as vécus, lequel est le plus important? Cédric Noger: Pour moi, il s’agit du moment où j’ai passé les qualifications internes de l’équipe à Saas-Fee pour la première course de la saison, le slalom géant de Coupe du monde de Sölden. L’année précédente, je me sentais déjà bien avant cette course de qualification, mais j’étais si nerveux que j’avais manqué mon affaire et eu aucune chance d’obtenir une place au dé36

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Comment vit-on le fait d’être considéré comme un athlète à «maturation lente»? Sur le fond, ce qualificatif est évidemment correct, il correspond à la vérité. Et l’expression se veut également positive, puisqu’on part de l’idée que je suis arrivé à «maturation». Dans mon cas, c’est la preuve qu’il ne faut pas tirer trop tôt une croix sur les athlètes. Il y a des raisons qui expliquent ma lente maturation. Certaines sont dues à moi-même, d’autres non.

À quoi attribues-tu la nette amélioration de tes performances la saison dernière? Il n’y a pas qu’un seul point que je peux identifier. Il s’agit plutôt de différents facteurs qui ont joué un rôle. J’ai par exemple bénéficié d’un excellent encadrement de physiothérapie en Coupe d’Europe qui y a beaucoup contribué. Mes hanches m’ont souvent causé des problèmes par le passé. J’ai même pensé à une opération. Aujourd’hui, je n’y pense même plus. J’ai amélioré ma technique en élevant le niveau de mon virage gauche à celui de mon bon virage droit. Aujourd’hui encore, les erreurs sont souvent liées au virage gauche, mais j’en commets nettement moins. De plus, comme je l’ai mentionné, j’ai aussi effectué des changements au niveau du matériel. Tout cela a eu pour conséquence que j’ai pu courir avec plus de sécurité et donc avec une plus grande confiance en moi. Jusqu’en décembre dernier, dans ton entourage, beaucoup pouvaient se poser la question de la raison pour laquelle tu t’infligeais de

Après être passé par le gymnase sportif de Davos, je me suis entraîné en privé et j’ai nettement amélioré mes performances.


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telles charges malgré une si longue période sans progrès. D’où provient ton énorme volonté de ne jamais abandonner malgré toutes les difficultés rencontrées? Après être passé par le gymnase sportif de Davos, je me suis entraîné en privé et j’ai nettement amélioré mes performances. J’ai obtenu de très bons résultats. À ce moment-là, j’ai pris conscience de mon potentiel. Pour différentes raisons, je n’ai alors pas réussi à obtenir les performances espérées et j’ai effectué une analyse en profondeur. Parmi les causes sur lesquelles je pouvais avoir une influence, j’ai vu la possibilité de remédier à mes lacunes. Quant aux causes sur lesquelles je n’avais pas de prise, j’ai décidé qu’elles n’allaient pas me faire arrêter prématurément ma carrière. Je ne voulais pas regretter une année plus tard, avec un peu de recul, d’avoir arrêté le ski. Il arrive souvent que quelque chose ne soit pas ressenti comme étant si grave en prenant du recul. Mais il est clair que j’étais arrivé à un point où il fallait avancer. J’avais déjà remué ciel et terre et à un moment donné, il n’y avait plus beaucoup de possibilités. Heureusement, j’ai fait le premier pas en avant, le deuxième et le troisième ont suivi rapidement. Par chance, j’ai toujours eu un excellent entourage avec lequel j’ai pu échanger, notamment pendant les périodes difficiles. Sans ces personnes, je n’aurais certainement pas réussi à progresser.

Comment as-tu décidé de devenir skieur professionnel? Quand j’étais jeune, le football m’a toujours plus intéressé que le ski, mais j’ai pratiqué les deux sports. Mon père vient d’Ebnat-Kappel dans le Toggenburg, nous y passions beaucoup de temps en hiver. Il y a aussi eu une période pendant laquelle je voulais faire du snowboard,

Par chance, j’ai toujours eu un excellent entourage avec lequel j’ai pu échanger, notamment pendant les périodes difficiles.

mais dans notre famille, on m’a inlassablement répété: le snowboard, c’est bien, mais on fera toujours du ski. Mon père ne voulait pas que je ne fasse que du snowboard. Avec le recul, je dois dire: heureusement! Finalement, tout s’est enchaîné: à un moment donné, j’ai rejoint le Skiclub Speer Ebnat-Kappel, ensuite j’ai disputé des courses et puis est arrivé le moment où j’ai absolument voulu porter une de ces belles vestes de ski rouges de l’association de ski de Suisse orientale (OSSV). Je n’avais alors plus qu’une chose à faire: m’entraîner davantage. Ensuite je suis entré dans le cadre junior de l’OSSV, puis j’ai absolument voulu aller au gymnase sportif de Davos. Quels sont tes premiers souvenirs d’enfance en matière de compétition de ski? Mes parents regardaient toutes les courses à la télévision. Ils avaient toujours l’obligation de m’appeler quand une Suissesse ou un Suisse était au départ. J’ai tout d’abord été un grand fan de Sonja Nef. Juste avant la fin de sa carrière, elle était allée skier à Alt St. Johann. Je

PHOTO: SWISS-SKI

On dit que c’est dans les périodes difficiles que l’on reconnaît ses vrais amis. Cela doit être utile dans les relations avec les personnes certainement nombreuses qui te félicitent aujourd’hui.

Aujourd’hui je peux rire de ceux qui se sont moqués de moi et qui me tapent désormais sur l’épaule. Mais quand ça n’allait pas, je me suis évidemment posé des questions. La saison dernière, j’ai toutefois préféré me réjouir de mes succès plutôt que d’envoyer des piques à ce genre de personnes. En fait, je m’étais imaginé que la satisfaction par rapport à ces personnes serait plus grande. Mais la joie pour mon entourage et ma propre joie prédominaient nettement. Les autres n’avaient pas d’importance. Ma première réflexion n’a pas été: voilà, maintenant, je leur ai montré à tous ce dont je suis capable.

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Les deux ont remporté une médaille d’or aux CM en slalom géant. Ton amour pour cette discipline vient-il de là? Non, c’est arrivé par la force des choses. J’étais toujours un peu meilleur en slalom géant qu’en slalom. Après mon passage au gymnase sportif de Davos, j’étais aussi sur la bonne voie en slalom, mais lorsque je suis entré dans le cadre de Swiss-Ski, cela ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité. Plus tard, j’ai même été éjecté du cadre. Pour moi, il était

Je passe beaucoup de temps à faire de la méditation, ce qui me fait énormément de bien. 38

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ensuite plus réaliste d’effectuer mon retour dans une discipline, à savoir le slalom géant. Par la suite, j’ai voulu à nouveau miser sur le slalom, mais le travail en slalom géant nécessitait trop de temps. Avec le temps, des entraînements de Super-G, très utiles pour le slalom géant, sont venus s’ajouter. En fait, c’est tout simplement le slalom géant qui me procure le plus de plaisir. Les sensations sont incomparables lorsque tout fonctionne à la perfection dans cette discipline. Comme le veut la tradition, l’ouverture de la saison a lieu à Sölden. On peut presque parler d’une course disputée à domicile, et cela pas uniquement en raison de la proximité géographique avec la Suisse orientale. La course de Sölden est pour moi particulière et ce, pour différentes raisons. Mon amie vient de Längenfeld, une commune dans l’Ötztal située près de Sölden. J’y effectue une partie de mes entraînements de condition physique. De plus, par le passé, je suis allé à chaque fois en camp à Sölden avec le ski-club et mes amis s’y rendent depuis des années pour suivre les courses de Coupe du monde. J’ai rencontré mon amie alors que je suivais en spectateur les courses de Coupe du monde à Sölden. Je me réjouis vraiment de ce premier week-end de la saison. Quand nous y allions avec le ski-club, nous pouvions à chaque fois voir les stars du ski d’alors juste avant les courses et bien enten-

du, nous nous disions que ce serait beau de pouvoir y être aussi un jour au départ. J’ai fait mes derniers virages sur le glacier du Rettenbach il y a environ 15 ans. Quel est pour toi le meilleur moyen de couper avec la compétition? Qu’est-ce qui te permet de penser à autre chose? Je passe beaucoup de temps à faire de la méditation, ce qui me fait énormément de bien. Pour varier l’entraînement, je fais du jiu jitsu. Sinon, je regarde très volontiers du football pendant mes loisirs, si c’est possible aussi au stade, la plupart du temps à St. Gall. Mais dans l’ensemble, énormément de choses tournent autour du ski dans ma vie, ce qui ne me gêne pas non plus. C’est aussi une raison pour laquelle je pratique toujours ce sport malgré quelques périodes difficiles. Je cherche sans arrêt des choses que je peux optimiser. Sur ton site Internet, on découvre que tu aimes lire des biographies. Laquelle te fascine en particulier? Celle d’Hermann Maier. Pendant sa carrière active, je n’ai jamais fait partie de ses fans, car j’ai toujours supporté les Suisses. Avec le recul, je suis toutefois très impressionné par tout ce qu’il a réussi et par sa volonté d’y arriver. Je relis de temps à autre sa biographie, je l’ai lue pour la première fois quand j’étais à Davos. Je pense effectivement que cela a un peu déteint

PHOTO: KEYSTONE

connaissais son entraîneur et j’ai pu skier tout le temps derrière elle. Pour moi, ça a été une énorme expérience. J’ai conservé jusqu’à aujourd’hui dans ma chambre l’autographe qu’elle m’avait signé ce jour-là. J’étais aussi un grand fan de Mike von Grünigen.


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sur mon opiniâtreté. Quand on lit la biographie d’Hermann Maier, on prend conscience des sacrifices à faire pour obtenir de grands succès. L’un de tes principaux guides est, tout comme Hermann Maier, un coureur de Coupe du monde autrichien, à savoir Dietmar Thöni. Il a été ton entraîneur privé durant tes saisons compliquées. Comment en êtes-vous arrivés à collaborer et quel rôle joue-t-il aujourd’hui? J’en suis arrivé au point où je savais que je devais changer quelque chose si je voulais continuer à skier. J’ai remarqué qu’une de mes camarades au gymnase sportif de Davos avait fait d’énormes progrès en un hiver. Je lui ai alors demandé ce qu’elle avait fait. Elle m’a parlé de Dietmar Thöni qui la suivait comme entraîneur privé. Peu de temps après, je lui ai demandé son numéro de téléphone. Nous avons ensuite fait une sorte d’entraînement test et ça a marché. Depuis lors, nous avons développé une très bonne relation, aussi en dehors du ski. Il m’a accompagné pendant une période difficile, ça crée des liens. Aujourd’hui, je suis pleinement intégré dans les structures de la fédé-

Le but est d’obtenir de la stabilité durant plusieurs hivers de suite.

ration, mais je lui demande néanmoins parfois des conseils et son avis en tant que personne extérieure. Tu fais partie depuis cette saison du cadre A de Swiss-Ski. Comment gères-tu les attentes nettement plus élevées envers ta personne? Les attentes augmentent aussi de mon côté. Actuellement, je n’arrive pas à m’imaginer que les attentes plus élevées de personnes extérieures m’influencent. Enfin, il ne faut pas oublier que pour l’instant, je n’ai que six courses de Coupe du monde à mon actif. Une 20e place à Sölden serait un bon résultat pour

moi. Certes, je ne m’en réjouirais pas autant que l’hiver dernier. Il faut avancer pas à pas. Je ne dois pas penser qu’une place parmi le top 10 à Sölden est gagnée d’avance, même si j’ai déjà obtenu une 4e place en Coupe du monde au mois de mars. Quels sont tes objectifs pour la saison à venir? Au début, l’objectif sera de marquer constamment des points. Ensuite, je veux évidemment viser le haut du classement. Il serait donc optimal de prendre un bon départ. Mais ce serait présomptueux de viser uniquement des places dans le top 10. Je ne veux toutefois pas non plus végéter en bas de classement car une 30e place ne me rend pas non plus heureux. Si je suis dans le top 20 en slalom géant à la fin de la saison, je suis satisfait. Si j’arrive à entrer dans le top 15, je serais naturellement ravi. Ce n’est pas comme si j’avais déjà dix saisons de Coupe du monde derrière moi. Le but est d’obtenir de la stabilité durant plusieurs hivers de suite. Après la saison dernière, je sais que ce que j’ai fait jusqu’à maintenant n’était pas faux. Je suis convaincu d’être sur la bonne voie. RO MA N E B E RL E

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Actif // Le combiné en Coupe du monde de ski alpin

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«Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir» dit le proverbe. Le sort du combiné semblait scellé. Désormais la compétition réservée aux skieurs polyvalents regarde vers l’avant en s’appuyant sur son passé, dans une adaptation libre du film culte «Back to the future». Une course similaire avait déjà été disputée lors de la première sur le Lauberhorn, en 1930.

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ême le président de Swiss-Ski Urs Lehmann avait presque abandonné tout espoir. «Je crois que le train est malheureusement passé» craignait-il en janvier 2019 après ce qu’il pensait être le dernier combiné du Lauberhorn. Le même jour, il téléphonait à son homologue de la fédération autrichienne Peter Schröcksnadel, qui faisait partie des sceptiques quant au combiné. Une course spectaculaire et le triomphe de son compatriote Marco Schwarz ont en partie fait changer d’avis Schröcksnadel. Dans tous les cas, le président de la fédération autrichienne s’est à nouveau prononcé en faveur du combiné, ce qui a permis de créer une alliance en sa faveur. L’argument de Lehmann l’a également convaincu: «Il n’est pas possible que les skieurs alpins sacrifient volontairement une discipline olympique alors que d’autres étoffent leur programme olympique.» Toujours quatre combinés Pour les Jeux olympiques 2022 à Pékin, des courses par équipes mixtes d’aerials, de saut à ski, de short-track et de snowboard ont été ajoutées au programme, sans oublier le monobob femmes et le ski freestyle big air (hommes

et femmes). Mais un slalom parallèle, qui aurait dû remplacer le combiné, ne figure pas au programme. Le président de la FIS Gian Franco Kasper s’était diplomatiquement retenu dans ses déclarations publiques, bien que tout le monde sache qu’il est le plus farouche partisan de cette discipline traditionnelle. Pour cette raison, on a déjà aussi affirmé qu’il était contre la réforme. Alors qu’une vague d’indignation de grande ampleur se dirigeait vers lui, il a mis à l’arrière-plan les modérés et a mis en place un groupe de travail prestigieux avec des membres du comité de la FIS notamment composé de Lehmann, Schröcksnadel, l’ex-champion du monde de combiné Michel Vion, deux Scandinaves et un Italien. Le résultat est connu: le calendrier compte à nouveau quatre combinés pour les femmes et trois pour les hommes, dont un à Wengen. Un long processus Le chemin qui a mené à cette décision était semé d’embûches, ce qui est aussi lié à la structure complexe de la FIS avec de nombreux organes et niveaux de hiérarchie. Il s’agit tout d’abord des directeurs de courses Markus Waldner (hommes) et Peter Gerdol (femmes, successeur d’Atle Skaardal). Ils préparent le calendrier, mettent en route des décisions et soignent l’échange avec le groupe de travail entraîneurs qui s’implique dans les thèmes opérationnels (déroulements des courses, attribution des numéros de dossards etc.). Naturellement, le consensus y est rare, étant donné que les intérêts personnels sont toujours au premier plan. Leurs propositions sont ensuite traitées au sein du comité de la Coupe du monde. Ce comité n’est sur le papier qu’un sous-comité, mais il a une fonction essentielle. Toutes les principales nations du ski y sont représentées; pour Swiss-Ski, il s’agit de Thomas Stauffer. Le directeur alpin Stéphane Cattin, qui s’est retiré, lui a transmis le travail dans la continuité – un geste de vision à long terme et de confiance. Mais cet organe n’a en principe pas non plus de pouvoir de décision et transmet ses propositions au comité alpin. Toutes les propositions des sous-comités sont traitées

au sein du comité alpin dirigé par Bernhard Russi. Tous les représentants de ces comités y sont représentés. Le comité alpin est quasiment l’organe de coordination, en quelque sorte le niveau législatif le plus élevé. Et au-dessus se trouve le comité de la FIS avec le président Gian Franco Kasper et 16 représentants des pays choisis par le congrès, la plupart du temps les présidents de fédérations. Le comité, aussi appelé Council, principalement compétent pour la stratégie générale, approuve les décisions ou les annule. Etant donné qu’aucun accord n’avait pu être trouvé dans le cas du combiné, le président de la FIS Kasper a nommé le groupe de travail mentionné. Comme ce groupe ne figure pas dans l’organigramme de la FIS et qu’il a encore une fois siégé à Dubrovnik «ad hoc» lors des séances de printemps de la FIS, tout ne s’est pas passé de façon optimale. Aussi bien du point de vue de la réalisation que de la communication. Dans les faits, il y a eu des courants (ou des intérêts propres) qui voulaient remplacer la descente du combiné par un Super-G. A nouveau sur un pied d’égalité Egalement important: la descente doit avoir lieu en premier et – sur la base d’une proposition italienne –, l’attribution des numéros de départ du slalom doit être effectuée sur la base du classement de la descente, c.à.d. le vainqueur avec le n°1, le deuxième avec le n°2 etc. De cette manière, les spécialistes de vitesse qui ont été toujours désavantagés ces dernières années seraient à nouveau sur un pied d’égalité avec les techniciens, comme au bon vieux temps. Dans le passé, seuls les 40 premiers de la descente prenaient le départ du slalom. Les temps étaient convertis de la même manière en points. Cela créait une équité. De cette manière, lors du tout premier combiné disputé au Lauberhorn en 1930, les six premiers n’étaient séparés que par 2,946 points. Cette idée vient du fondateur des courses du Lauberhorn, Ernst Gertsch. Une forme d’hommage qui le rendra plus vivant que jamais lors du jubilé de 90 ans en janvier 2020. R I CHA RD H E G G L I N

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Actif // Seraina Mischol // TD FIS

C’EST MON TOUR

D’APPORTER

QUELQUE CHOSE AU SKI DE FOND

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Actif // Seraina Mischol // TD FIS

L’ancienne athlète d’élite Seraina Mischol (37 ans) possède un dynamisme à toute épreuve. La Davosienne n’est pas seulement cheffe de la relève du NSK Thun, elle a également décidé en 2016 d’assumer la fonction de déléguée

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PHOTOS: MÀD / KATHY WATT

eraina Mischol respire la joie de vivre. Si on ne le savait pas, on ne devinerait jamais que son corps abrite des foyers inflammatoires. Il faut dire qu'en ce moment, la maladie n'est pas sa principale préoccupation. «Je n’ai pas eu de rechute depuis 2011. Je vis presque normalement et je ne suis pas limitée physiquement», explique la Davosienne. «C’est une chance et je n’y pense tout simplement pas en ce moment» et précise: «Je veux juste que ça reste comme ça.» Pourtant la SP est bien là: elle doit avaler une pilule tous les jours, «et j’ai quatre amies à Davos qui sont aussi touchées par la SP. De temps à autre, nous échangeons nos pensées dans le cadre d’une conversation personnelle», dit-elle. Oberhofen est devenu sa maison Lorsqu’elle a mis un terme à sa carrière en ski de fond au printemps 2012, Seraina Mischol a emménagé à Oberhofen avec son conjoint Ulf Seehase, actif dans le secteur informatique auprès de la Fédération internationale de ski (FIS). La gagnante de l’édition 2009 du Marathon de ski de l’Engadine se souvient: «Cette période du changement de Davos à Oberhofen a été particulièrement chargée en émotions. Mais je me suis tout de suite bien sentie au bord du lac de Thoune. Je suis désormais à la maison à Oberhofen», ajoute la Grisonne qui a grandi parmi les OJ du Skiclub Davos. C’est encore à Davos, dans la filiale de l’entreprise Caprez Ingenieure, qu’elle a terminé un apprentissage de dessinatrice en génie civil en 1997. Voilà maintenant 22 ans que Seraina Mischol est restée fidèle à ce métier et à cette entreprise, même si elle travaille désormais pour la filiale de Scuol. «Ils connaissent ma passion pour le sport et le ski de fond», dit-elle. «Et c’est un immense privilège de pouvoir également travailler pour ce bureau depuis Oberhofen, sur une base de télétravail.» Visiblement, ses chefs sont très contents d’elle. Lorsque j’ai déménagé à Oberhofen, ils m’ont dit: «L'essentiel est que tu travailles pour nous!» Cela fait longtemps qu’elle a abandonné l’idée d’obtenir un diplôme dans une haute école: «Les bons dessinateurs sont recherchés.» Donner quelque chose en retour Depuis 2012, Seraina Mischol est active en tant que coach OJ et cheffe de la relève. «À l’époque, j’ai simplement demandé s’ils avaient besoin

technique de sa discipline favorite, le ski de fond. La dessinatrice en génie civil suit cette voie avec détermination, même si elle souffre de la sclérose en plaques (SP) depuis l’automne 2011.

Des engagements sur d’autres continents: Seraina Mischol et Benn Derrick, Chef de course, à Kangaroo Hoppet, Australie.

de quelqu’un. J’aurais volontiers rendu quelque chose sous cette forme au SC Davos comme j’y ai grandi, mais vu mon déménagement, je le fais dans l’Oberland bernois», ditelle avant de citer la principale différence avec sa terre d’origine: «Chez nous, il suffit de sortir de la maison pour trouver la neige. Ici à Thoune, nous sommes extrêmement dépendants des parents qui doivent amener leurs enfants.» Mais elle retient de nombreux points positifs de son travail: «Quand les enfants sont motivés, c’est une activité décontractée. On peut rapidement construire quelque chose et voir des progrès.» Elle mentionne un «déclic» avec un garçon de 10 ans, qui est soudainement allé jusqu’à Heiligenschwendi sur ses skis à roulettes, ou encore les deux filles qui donnent le maximum car elles veulent absolument rejoindre le cadre du BOSV. Ce sont là les bons moments et les aspects positifs. Mais Seraina Mischol dit aussi que l’organisation est parfois difficile, car les enfants ont aujourd’hui beaucoup plus d’activités que par le passé. «Et parfois, j’ai l’impression que les enfants ne viennent s'entraîner chez nous que pour faire contrepoids avec l’école, parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire durant l’après-midi», regrette-t-elle un peu. Toutefois, dans l’ensemble, tout fonctionne bien. Comme elle a rapidement progressé par son activité de déléguée technique, elle a dû réduire son temps de travail «au front» du NSK Thun. «En tant que cheffe de la relève, je suis toujours en train de planifier l’été et l’hiver. J’ai dû mettre en place une nouvelle équipe pour diriger les entraînements, mais j’officie comme monitrice OJ dès que c’est possible.» Les règles l’ont toujours intéressée Comment une ancienne athlète et coach OJ en vient-elle à la carrière de déléguée technique? «J’ai toujours été intéressée par les règlements des compétitions, déjà en tant qu’athlète», explique-t-elle. «Et peut-être aussi que le travail de Ulf, qui s’occupait de l’évaluation des épreuves de Coupe du monde de ski de fond chez Swiss Timing, y a contribué», poursuit-elle dans un sourire. «J’ai parlé de l’activité de DT

avec Robert German, qui a été DT ski de fond durant de longues années, et j’ai ensuite été active pour la première fois en tant que DT de Swiss-Ski aux Championnats suisses 2016 à Zweisimmen.» À peine six mois plus tard, elle suivait déjà le séminaire des DT FIS à Seefeld (Aut), à l’automne 2017, avant un nouveau séminaire à Oslo, toujours en 2017, où elle a réussi l’examen de DT FIS.. L’hiver dernier, Seraina Mischol a notamment voyagé au Québec pour officier comme assistante du DT finlandais Jussi Prykäri durant les finales de Coupe du monde. «Là-bas, nous avons beaucoup eu à faire, car l’événement a été organisé par une entreprise externe qui ne connaissait pas bien le ski de fond.» Mais elle apprécie beaucoup son travail de DT et se réjouit à l’idée de relever les défis de l’hiver prochain. «Je suis déjà un peu nerveuse, car Jussi sera cette fois mon assistant à Trondheim.» Elle aura encore deux autres engagements au niveau de la Coupe du monde, à Dresde et à nouveau au Québec. Mais avant le retour de la neige dans l’hémisphère nord, Seraina Mischol a déjà eu des engagements en Australie et en Nouvelle-Zélande à la fin août et au début septembre, des pays où elle n’avait jamais mis les pieds auparavant. Un appel aux DT potentiels Seraina Mischol est une athlète de plein air, corps et âme «J’essaie de faire du sport entre quatre et six fois par semaine. L’été, je fais beaucoup de VTT.» Elle accorde de l’importance au fait qu’elle et son conjoint Ulf Seehase puissent passer quatre semaines de vacances en dehors de ses activités professionnelles et accessoires. «Avec un temps de travail à 90% et des heures supplémentaires, cela se fait plutôt facilement», dit-elle, tout en lançant un appel aux DT potentiels. «Ce serait bien que davantage d’anciens athlètes, hommes et femmes, empruntent cette voie.» Car il est important d’être capable d’effectuer les passages sur les pistes de Coupe du monde à un rythme de compétition si l’on veut s’assurer qu’il n’y a pas d’endroit dangereux. Il faut aussi vérifier que les marquages sont clairs. La Suisse possède actuellement dix délégués techniques en ski de fond. Les doyens sont Robert Germann (62 ans) et Bruno Heinzer (65 ans). Ils apprécieraient probablement de voir d’autres «jeunes anciens» suivre les mêmes traces que Seraina Mischol. K U RT H E N AU E R NOVEMBRE 2019

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Actif // Skiclub Olten

Priorité

«Par amour pour la neige»: tel est le slogan qui figure sur le drapeau du Skiclub Olten. La convivialité et l’amitié font partie des autres principse partagés par les 240 membres actuels. Au centre des activités sportives (de loisirs) de celui qui fut jadis le quatrième plus grand ski-club de Suisse, on trouve la promotion de la jeunesse, les randonnées à ski, le football et l’unihockey.

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n 2017, le Skiclub Olten a organisé une superbe fête pour célébrer ses 75 ans. A vrai dire, il n’a pas été fondé au printemps 1942, mais déjà en février 1906, à l’initiative de trois retraités et collègue qui jouaient aux quilles. Les membres du club ont eu depuis le début comme leitmotiv – lequel est encore en vigueur – de promouvoir le ski et l’esprit de camaraderie. C’est pourquoi, ils ont organisé en février 1908 déjà une course de ski pour jeunes sur la Frohburg. 56 participants étaient au départ, sur des douves pour être plus précis. Le but de Russi La trace du premier ski-club d’Olten se perd l’année suivante. Il s’est aussi engagé sur la scène des manifestations pendant sa deuxième vie. En 1963, il a par exemple mis sur pied une nuit internationale de saut à ski sur le tremplin de Rumpel près d’Olten. Ou encore un slalom femmes de la FIS à Sörenberg en 1979, avec le soutien remarquable de 300 bénévoles. Un temps fort inoubliable a sans aucun doute été le match de football

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de 1972 face à l’équipe suisse de ski masculine au stade du Kleinholz à Olten qui s’est terminé par la victoire 1-0 des stars du ski grâce à une réussite de Bernhard Russi. Un fonds pour la relève Les membres du Skiclub Olten auront une raison réjouissante pour lever leurs verres en 2020, date à laquelle l’exploitation du chalet de ski Steinetli à Sörenberg fêtera ses 50 ans. Le populaire hébergement pour groupes, qui compte environ 60 lits et qui se trouve directement à côté de la piste de ski et de luge, est ouvert d’octobre à avril. Pendant les premières années de location, les membres du ski-club l’utilisaient beaucoup, puis la nouvelle cabane de ski a perdu de son pouvoir d’attraction en 1970. Depuis, ce sont avant tout des écoles, des clubs, des entreprises et des familles qui l’occupent. La cabane de ski réalise presque chaque année un bénéfice. de sorte qu’en à peine un demi-siècle, un pécule a pu être accumulé. Afin que celui-ci soit utilisé à des fins bien précises, le «Fonds de promotion de la

jeunesse Steinetli Skiclub Olten» a été créé en 2006. Les fonds sont utilisés pour la promotion des jeunes dans le domaine du sport et en dehors ainsi que pour soutenir et atteindre les objectifs au sein du Skiclub Olten. Le nombre de membres a décuplé «Notre but est de donner envie de pratiquer le ski et le snowboard aux élèves et aux jeunes d’Olten et environs» explique le président du ski-club Mario Schmuziger. Cela passe par la mise sur pied des Swisscom SnowDays placés sous le patronage de Swiss-Ski. Durant quatre jours de l’hiver, les membres du club accompagnent au total environ 400 élèves de troisième et quatrième années ainsi que des élèves du secondaire à Sörenberg. Les responsables du Skiclub Olten se réjouiraient bien entendu si l’un ou l’autre d’entre eux se décidaient à adhérer au club – le ski de fond doit en particulier reprendre du poil de la bête. Le nombre des membres est à la baisse et il se monte actuellement à environ 240 jeunes et adultes. En comparaison avec l’année de fondation 1942, cela


Actif // Skiclub Olten

La cabane de ski Steinetli à Sörenberg est un point de rencontre apprécié.

Notre but est de satisfaire la passion des membres dans les différents secteurs et que toutes les classes d’âge s’adonnent aux sports de neige. Mario Schmuziger, président du ski-club

La relève profite du soutien provenant d’un fonds.

correspond en fait à une multiplication par dix; la statistique démontre toutefois que le Skiclub Olten et ses 654 membres formaient en 1982 le quatrième plus grand club de Suisse.

PHOTOS: MÀD

L’amour de la neige Actuellement, le fichier des membres recense 238 noms. 178 d’entre eux font partie des actifs. La section la plus appréciée est celle des randonnées à ski qui compte 30 membres. Les groupes unihockey (onze) et football (huit) restent plus ou moins stables. «Notre but est de satisfaire la passion des membres dans les différents secteurs et que toutes les classes d’âge s’adonnent aux sports de neige» affirme Mario Schmuziger. «L’amour de la neige, la convivialité et l’amitié sont notre motivation à tous.» Conny Kissling, notre célébrité Cela était déjà le cas en 1983 lorsque le Skiclub Olten a participé au projet pilote «Zäme in Schwung cho» («Prendre ensemble de l’élan») de la Fédération suisse de ski. Le projet de Sport pour tous s’engageait essentiellement

Notre but est de donner envie de pratiquer le ski et le snowboard aux élèves et aux jeunes d’Olten et environs. Mario Schmuziger, président du ski-club

pour la promotion du sport des jeunes et de loisirs avec de nouvelles idées. La même année, Conny Kissling, future gagnante des Jeux olympiques et championne du monde, par ailleurs la membre la plus titrée du Skiclub Olten, remportait la première de ses dix victoires consécutives au classement général de la Coupe du monde en ski acrobatique. En parlant de sport de compétition: au début des années 2000, le club s’est retiré de la région soleuroise de ce secteur. Cette décision a été prise à la suite de la disparition de l’association de ski du Nord-Ouest de la Suisse et son intégration dans l’association régionale des sports de neige Plateau suisse-Nord-Ouest de la Suisse. Depuis lors, le Skiclub Olten se dédie de plus en plus au sport de loisirs et se concentre sur le travail avec la jeunesse dans les domaines du ski et du snowboard. Et il propose aussi une offre complète loin de la neige. Les randonnées à ski dans les montagnes suisses ou dans les régions des Alpes proches vont de randonnées journalières à des randonnées à la pleine lune en passant par des ran-

données sur plusieurs semaines. Avant le début de la saison, le groupe se rencontre pour une sortie d’automne riche en diversité qui se termine par une agréable soirée de grillades. Pour les enfants du club, les cinq dimanches passés avec leurs moniteurs à Sörenberg représentent des moments particuliers. Il en va de même pour la Jätter Cup, qui a été à nouveau mise sur pied l’année dernière après une longue pause et qui correspond à la devise du club «Par amour pour la neige» dans sa forme polysportive. A N I TA F U C H S

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Actif // Sport de loisirs

Le podium des juniors: 1. Skiclub Hasle 1, 2. SC Einsiedeln Raben 1, 3. Skiclub Steinegg 1.

74 équipes de cinq: au total, 370 enfants et jeunes ont participé à la finale de la saison.

Découvrir le Musée des transports: Une chasse aux trésors a conduit les participants à travers l’ensemble du Musée des transports.

Le podium des Youngsters: 1. OSSV 99, 2. Ghülf Skiclub Grabs, 3. Plüsch Puschel Team SC Graue Hörner Mels.

Il fallait maîtriser quatre parcours créatifs pendant la journée de la finale.

SwissPass Smile Challenge Finale au Musée des transports de Lucerne

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n collaboration avec l’Association lucernoise des sports de neige, Swiss-Ski a mis sur pied la finale de la saison au Musée des transports de Lucerne. Les équipes mixtes composées de cinq enfants ont dû maîtriser quatre disciplines différentes pendant toute la journée. De plus, une chasse aux trésors a conduit les participants à travers l’ensemble du Musée des transports. Les équipes ont reçu le soutien de la skieuse Andrea Ellenberger. La Nidwaldienne a rendu visite aux enfants à Lucerne et a signé de nombreux autographes.

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La série estivale de Swiss-Ski Le SwissPass Smile Challenge est un mélange d’entraînement estival, d’activité physique, de camaraderie et de plaisir. En 2019, il s’agissait déjà de la 9e édition. Mais cette année, la compétition se disputait pour la première fois sous le nom du partenaire principal SwissPass Smile – le nouveau programme de transports publics suisses pour les jeunes et les familles. «Les familles et les enfants représentent l’un de nos principaux groupes cibles. Nous voulions mettre sur pied un événement pour eux dans le domaine du sport et du mouvement. Avec Swiss-Ski, nous avons trouvé le partenaire parfait dans cette optique», explique Dominic Lüthy, responsable marketing et communication des CFF. Les compétitions de qualification se sont déroulées sur sept sites répartis dans toute la Suisse. Lors du SwissPass Smile Challenge, les enfants et adolescents âgés de sept à seize ans vivent une fantastique fête du sport entre passionnés. Par équipes de cinq, les jeunes sportifs doivent faire preuve d’agilité et d’endurance sur des parcours créatifs. S A BR I NA A E BI S CH E R

GRAND PRIX MIGROS ET FAMIGROS SKI DAY: S’INSCRIRE MAINTENANT ET S’ASSURER UNE PLACE AU DÉPART

Dès maintenant, les jeunes skieuses et skieurs nés entre 2004 et 2014 peuvent s’inscrire au Grand Prix Migros. Pendant cette saison, dix courses de qualification auront lieu dans toute la Suisse et une grande finale de la saison aura lieu du 26 au 29 mars 2020 à Obersaxen. www.gp-migros.ch

Le Famigros Ski Day, la journée de sports de neige pour toute la famille à un prix imbattable de seulement 85 francs, a aussi ouvert son portail d’inscription pour la saison 2019/20. Les familles peuvent faire leur choix entre 18 manifestations qui se disputent dans toute la Suisse. www.famigros-ski-day.ch

PHOTOS: MÀD

Ils sont venus des quatre coins de la Suisse: un matin de septembre, 370 enfants et jeunes se sont rendus à Lucerne pour disputer la grande finale du SwissPass Smile Challenge qui s’est déroulée au Musée des transports. Lors de sept manifestations, les cinq meilleures équipes des deux catégories Youngsters et Juniors s’étaient qualifiées pour la finale nationale. Qui a gagné? Le team Skiclub Hasle 1 et OSSV 99.


Au meilleur de sa forme, même en haute altitude. La collection Active Hiking de Schöffel.

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Actif // Visite dans la région des Jeux olympiques d’hiver 2022

Les préparatifs des Jeux olympiques d'hiver 2022 à Beijing sont en cours. La délégation suisse avec Markus Wolf (Directeur de Swiss-Ski, troisième depuis la gauche) avec des représentants chinois.

Bien qu’il reste encore deux saisons complètes de Coupe du monde avant les prochains Jeux olympiques d’hiver à Pékin, les préparatifs pour le grand événement qui se déroulera en février 2022 battent leur plein aussi bien à Swiss Olympic qu’à Swiss-Ski.

A

la mi-août, le Directeur de Swiss-Ski Markus Wolf, le Chef de Mission de Swiss Olympic Ralph Stöckli ainsi que Susanne Böhlen, Responsable Olympic Team Support à Swiss Olympic, sont allés sur place pour se faire une idée de l’état des travaux préparatoires et ont pu échanger avec des représentants du comité d’organisation de Pékin 2022. «J’ai été surpris en bien concernant l’avancement des travaux et les réflexions menées dans le domaine de la durabilité des bâtiments et de l’infrastructure. Avec le projet olympique, une stratégie à long terme a été mise en place pour la desserte des zones de détente de proximité et des domaines skiables», affirme Markus 48

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Wolf, qui quittera son poste de Directeur de Swiss-Ski à fin octobre. A environ 200 km de Pékin, du 4 au 20 février 2022, on se battra pour obtenir des médailles olympiques sur deux autres sites: l’un d’entre eux sera réservé au ski alpin et aux disciplines sur pistes glacées (bob, luge, skeleton) et l’autre aux disciplines nordiques y compris le biathlon ainsi que le ski freestyle et le snowboard. Les compétitions de big air auront lieu à Pékin, tout comme le hockey sur glace, le curling, le patinage de vitesse et le short-track. Alors que les spécialistes de snowboard et de ski freestyle ont déjà disputé des compétitions sur le futur site des Jeux olympiques, les skieurs alpins testeront pour la première fois la piste olympique à Yanqing en février prochain (descente et super-G des hommes). Pour l’instant, le trajet de Pékin à ces sites de compétition dure quatre heures et demie en voiture. Ils seront bientôt accessibles en seulement 50 minutes de train depuis le centre de la capitale chinoise. «Par rapport aux Jeux olympiques d’hiver 2018 à PyeongChang, Pékin se situe en avance à deux ans et demi des Jeux, aussi bien pour ce qui est des structures que de l’organisation», explique Wolf. Les discussions

avec les personnes sur place lors du voyage de reconnaissance inspirent fortement confiance. Les défis auxquels sera confrontée la délégation suisse en février 2022 sont comparables à ceux rencontrés à PyeongChang: l’acclimatation en raison du fort décalage horaire, la qualité de la neige et en particulier le froid glacial avec lequel les athlètes devront vraisemblablement composer en Chine. Avant les Jeux olympiques d’hiver, des événements tests auront lieu au niveau de la Coupe du monde dans l’ensemble des dix disciplines olympiques de Swiss-Ski. Les informations collectées pendant le voyage de reconnaissance au mois d’août ont été transmises aux différents chefs de disciplines. Ceux-ci disposent maintenant d’une liste de points qui doivent encore être clarifiés lors des compétitions tests dans leurs disciplines en ce qui concerne les aspects techniques et qu’il faudra le cas échéant optimiser. Les derniers Jeux olympiques d’hiver qui se sont déroulés en Asie ont laissé d’excellents souvenirs. La délégation suisse est rentrée de PyeongChang avec 15 médailles. Les athlètes de Swiss-Ski ont à eux seuls terminé à 13 reprises sur le podium. RO MA N E B E RL E

PHOTOS: MÀD

Beaucoup de positif


Seize infos brèves

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Proche de l’athlète et du consommateur: SCHÖFFEL Noir, bleu, vert ou rouge? Les athlètes de freestyle de Swiss-Ski ont fait part de leur souhait pour la couleur des vêtements officiels lors du premier Swiss-Ski Day de Schöffel. Schöffel, l’entreprise allemande de vêtements outdoor et de ski, est depuis la saison 2018/19 l’équipementier officiel de l’équipe de freestyle de Swiss-Ski. Schöffel est une entreprise familiale aujourd’hui gérée par la septième génération. «Nous voulons offrir des produits parfaits aux sportifs, dans lesquels ils se sentent bien»,affirme le chef de l’entreprise Peter Schöffel pour expliquer cet engagement particulier. «Lors du Swiss-Ski Day, nous voulons aussi découvrir les souhaits et les besoins des athlètes.» Aussitôt dit, aussitôt fait. Au mois de juillet, on y était. 30 athlètes et les responsables des équipes de skicross, aerials et moguls ont rendu visite à Schöffel Suisse à Teufen, dans le canton d’Appenzell. Les membres de l’équipe de freestyle ont pu découvrir sur écran et effectuer un test grandeur nature à l’aide d’une collection d’essai pour voir à quoi ressemblaient laveste et le pantalon de ski et les vêtements de loisirs (vestes «Originals», polaire, casquettes et un sweat à capuche de la collection de ski de randonnée). Les athlètes ont ensuite fait part de

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Plus de 70 découvertes de la nature t’attendent Qu’il s’agisse de semaines de randonnées à ski, de randonnées en raquettes, de cours de formation ou de perfectionnement, de programmes pour les jeunes ou de randonnées de haute montagne en été, l’offre outdoor actuelle de Swiss-Ski compte plus de 70 activités.

leurs souhaits à l’aide d’une gamme de couleurs. La décision finale concernant la couleur des vêtementssera prise au mois de novembre. Schöffel soutient depuis dix ans déjà les ski-clubs suisses, les écoles et les enseignants de sports de neige ainsi queles collaborateurs des remontées mécaniques suisses avec le bon vêtement adapté à toutes les exigences. Jakob Schöffel, le fils du chef actuel de l’entreprise, a également participé au Swiss-Ski Day à Teufen. Et cela pour une bonne raison. Schöffel junior, qui fait actuellement ses études à Saint Gall, voulait découvrir lui-même ce qu’on ressent sur un parcours de skicross, sur un tremplin de ski acrobatique ou sur une piste de bosses. Il était accompagné et encadré par des athlètes de Swiss-Ski. La première partie s’est d’ailleurs déroulée le 13 septembre à Saas-Fee. Lors desa première descente de skicross, Jakob Schöffel était accompagné de Fanny Smith et MarcBischofberger. La campagne est aussi suivie par Snowactive et sur les canaux des médias sociaux de Swiss-Ski. J O S E PH WE I BE L

Les images à ce sujet sont disponibles sur le site Internet de Swiss-Ski. https://www.swiss-ski.ch/fr/newsroom/ news/en-visite-chez-schoeffel-schweizag/

Au mois de mars, la saison de Coupe du monde touche à sa fin pour la plupart des onze disciplines sportives de Swiss-Ski. En ce qui concerne le programme outdoor, proposé par Swiss-Ski en collaboration avec les associations régionales et les ski-clubs, quelques grands moments vous attendent, et cela également pendant la saison 19/20.

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Comparaison des performances au niveau national dans les disciplines nordiques Chaque année au mois de septembre, la tradition veut que la famille suisse de ski de fond et de biathlon se réunisse pour le plus grand événement estival de ces disciplines sportives en Suisse. Lors de l’édition de jubilé du 10e Nordic Weekend, environ 160 athlètes ont pris le départ et ont profité du mini tour de trois jours pour comparer leurs performances avec l’élite nationale. La compétition exigeante et intensive organisée sur trois jours à Andermatt/Realp a demandé de gros efforts aux athlètes malgré un temps magnifique. Au programme figuraient un prologue sprint et une épreuve de distance pour les fondeurs ou un sprint et une compétition individuelle pour les biathlètes. Lors de la course de montagne finale «Hit the Peak», de l’équipementier en chaussures On, ce sont les meilleurs grimpeurs qui ont terminé en tête. En ski de fond, les vainqueurs du classement général des Elites se nomment Jonas Baumann et Maria Christen. Chez les Juniors, la famille Wigger a réussi un doublé, puisque Siri et son frère Nicola se sont imposés. En biathlon, Sebastian Stalder et Aita Gasparin ont remporté le classement général en élite, dans la catégorie Juniors, les vainqueurs se nomment Laurin Fravi et Flavia Barmettler. Lors de la rencontre toujours plus appréciée de la famille du ski nordique, un programme varié en dehors des compétitions sportives a été proposé aux entraîneurs, athlètes, fonctionnaires et visiteurs. Environ 200 autres participants ont pris part aux séminaires internes de formation continue de Swiss-Ski «Coach Point» et ont visité l’exposition d’articles des équipementiers du Swiss Ski Pool. Les enfants âgés de 8 à 16 ans ont eu la possibilité de s’entraîner euxmêmes lors de l’événement varié réservé à la jeunesse et de pratiquer les exemples d’exercices communs ainsi que de faire personnellement connaissance avec les athlètes de VERA SCHÄR haut niveau à l’heure des questions. www.swiss-ski.ch/nordic-weekend

Le programme outdoor est disponible chez Swiss-Ski, par e-mail à info@swiss-ski.ch. NOVEMBRE 2019 SNOWACTIVE

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Seize infos brèves 4

5e Tournoi Charity Golf de la Fondation Passion Schneesport

Michael Höhn, Markus Thumiger (Conseil d’administration des Remontées mécaniques EngelbergTitlis AG et Président du Conseil d’administration du GolfEngelberg Titlis AG), Urs Wietlisbach (Président de la Fondation Passion Schneesport), Marc Gisin (de g.à.dr.)

Pour la 5e année déjà, la Fondation Passion Schneesport, dédiée à la relève de Swiss-Ski, a mis sur pied le tournoi de golf de bienfaisance. Les invités ont généré environ 60 000 francs en faveur de la relève des sports de neige pendant le tournoi de golf qui s’est déroulé au Golfclub Engelberg-Titlis.

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L’Universiade d’hiver est le plus grand événement multisport d’hiver après les Jeux olympiques. En 2021, sa 30e édition se déroulera en Suisse centrale. Son organisation est un projet commun des six cantons de Suisse centrale Lucerne, Uri, Schwytz, Obwald, Nidwald et Zoug ainsi que la ville de Lucerne. Le programme, qui se déroulera du 21 au 31 janvier 2021, est composé de dix disciplines sportives qui se disputeront sur sept sites. Des étudiants âgés de 17 à 25 ans provenant de plus de 540 hautes écoles de 50 pays seront attendus en Suisse. Au total, plus de 2500 personnes participeront à l’événement.

Las de rayer et d’érafler les écrans de leurs lunettes, les cofondateurs de gogglesoc Rich, Josh et Andy ont développé une nouvelle solution. Ils ont décidé que combiner la fonctionnalité avec la mode de manière durable leur permettrait d’offrir aux skieurs et snowboardeurs du monde entier quelque chose de véritablement utile. gogglesoc, une couverture extensible en microfibres, fabriquée avec des bouteilles en plastique recyclées, est l’innovation

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Au chaud sans couture

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PHOTO: URS STEGER

Dario Cologna a été battu en quart de finale par Beda Klee, un coureur plein d’avenir.

Crosscall est le spécialiste mondial pour les smartphones outdoor et propose avec le Trekker-X4 une solution attractive pour tous ceux qui ont besoin d’un smartphone résistant au vent et au mauvais temps. Une caméra à haute résolution 12 MP-Action-Cam comprenant une fonction caméra embarquée est intégrée dans ce smartphone étanche et extrêmement robuste. L’hyperstabilisation évite que même en cas de descentes mouvementées, les prises de vue deviennent floues. Grâce à la technologie X-Link moderne, l’appareil peut être attaché à l’aide de divers accessoires, par exemple le harnais de fixation X-Chest. Il fonctionne même à une température de moins 30 degrés et avec son écran en verre Gorilla 5TM, on peut l’utiliser quand il est humide ou avec des gants. Disponible dans le commerce spécialisé pour CHF 649.–. www.crosscall.com

Josef Fischer a fêté ses 90 ans

Lors du sprint disputé à l’occasion du show de ski à roulettes qui s’est déroulé à mi-septembre à Davos, les spectateurs ont eu droit à des duels passionnants et serrés. Les athlètes s’affrontaient en un contre un. Les gagnants continuaient, les perdants étaient éliminés. La double vainqueur de la Coupe du monde Laurien Van der Graaf a fait honneur à son statut de favorite et a remporté le titre de reine du sprint de ski à roulettes 2019. Chez les hommes, le Grison Livio Matossi l’a emporté en finale contre Roman Schaad. Dario Cologna a dû s’avouer vaincu en quart de finale contre Valerio Grond.

En tant qu’inventeur du tubulaire sans couture, l’entreprise Buff pose également de nouveaux jalons pour l’hiver 2019 et élargit sa collection stylée pour la course avec Buff DryFlx+, développée pour les mois particulièrement froids et correspondant à la mission de Buff qui est de permettre à ses clientes et clients de pratiquer leur discipline sportive peu importe les conditions extérieures. La série comprend des bonnets, des tubulaires ainsi que des cagoules et des bandeaux très chauds et confortables. Les produits sont fabriqués avec le fil unique DryFLX qui se distingue par ses caractéristiques et ses performances exceptionnelles: ultra-légers, extrêmement respirants et élastiques.

Un smartphone pour la piste

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Victoire de Laurien van der Graaff

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Josef Fischer, le dernier grand fabricant de skis autrichien dont l’entreprise est détenue à 100% par la famille, a fêté son 90e anniversaire le 12 septembre 2019 et se dit satisfait du développement actuel de l’entreprise. Très jeune, ce développeur passionné avait déjà repris l’entreprise familiale et l’atelier de fabrication de charrettes pour en faire l’une des marques de ski les plus prestigieuses au monde. Aujourd’hui, Fischer, «Pepi» pour les intimes, s’est retiré de la vie publique et profite de sa retraite au bord de l’Attersee. Joseph Fischer passe encore régulièrement dans l’entreprise située non loin de là. Grâce à la fondation familiale, il possède la majorité dans la holding dans laquelle sont intégrées les sociétés Fischer Sports GmbH et Löffler GmbH.


myblueplanet qui s’est fixé pour objectif que tous les domaines skiables en Suisse passent au courant renouvelable d’ici 2030. La campagne fait partie du projet d’Al Gore Climate Reality Project, qui motive le athlètes de sports d’hiver du monde entier à s’engager pour la protection du climat.

Des athlètes de sports d’hiver s’engagent pour la protection du climat

www.myblueplanet.ch

PHOTO: MAYK WENDT

Les snowboardeurs Sina Candrian, Kalle Koblett et Reto Kestenholz ainsi que la fondeuse Seraina Boner et d’autres sportives et sportifs se sont rendus au mois d’août sur le glacier de Morteratsch aux Grisons pour attirer l’attention sur les conséquences du changement climatique. Les actions qui se sont déroulées sur trois jours faisaient partie de la campagne «I AM PRO SNOW» de l’organisation de protection du climat

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Swisscom, sponsor principal de Swiss-Ski, a lancé une journée de sports d’hiver unique durant l’hiver 18/19: le Swisscom SnowDay for family & friends. La journée des sports d’hiver fêtera son deuxième anniversaire le dimanche 29 mars 2020. Peu importe que vous soyez débutant ou professionnel, tout le monde est bienvenu. Des billets sont disponibles déjà à partir de CHF 25.–.

L’édition jubilé du 10e Nordic Weekend s’est déroulée à Andermatt/Realp du 13 au 15 septembre. Environ 160 fondeurs et biathlètes suisses du cadre de Swiss-Ski et des associations régionales ont disputé trois compétitions en trois jours. Au final, ce sont les meilleurs grimpeurs qui ont remporté le classement général. Lors du Mini-Tour sur trois jours, le cadre de l’association de ski de l’Oberland bernois a passé devant l’élite nationale. Les participantes et participants ont amélioré leurs performances par rapport aux années précédentes et ont battu leurs records personnels dans les différentes compétitions.

Swisscom SnowDay for family & friends

Un grand pas vers l’élite nationale

www.swiss-ski.ch/ snowday-family

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Le chemin vers les podiums coûte cher – les sociétés de loterie apportent un précieux soutien Pour les athlètes de Swiss-Ski, la voie qui mène au succès est longue, parsemée d’embûches et difficile. Au-delà du talent et des heures d’entraînement intensif, des infrastructures et conditions d’entraînement adaptées ainsi qu’un environnement favorable contribuent naturellement au succès sportif. Mais cette quête des sommets serait pratiquement impossible sans le soutien financier correspondant. Depuis de nombreuses années, les sociétés de loterie Swisslos et Loterie Romande apportent une contribution financière importante au succès du

sport suisse. Des millions provenant de leur bénéfice net sont injectés chaque année dans le sport; en 2018, le montant s’élevait à 153 millions de francs au total. Il est d’une part destiné aux fonds sportifs cantonaux et, d’autre part, au sport national. La société du Sport-Toto assure le lien pour transmettre les gains des loteries à leurs bénéficiaires. Lors de l’assemblée du Parlement du sport au mois de novembre 2018, Swiss Olympic va recevoir un chèque de 42 474 659 francs de la part de la société du Sport-Toto. Cette somme est directement reversée aux fédérations membres de Swiss Olympic. Swiss-Ski profite donc aussi de ces bénéfices des loteries, qui constituent une part importante de son budget total. Markus Wolf, directeur de Swiss-Ski: «Les versements des loteries sont prioritairement utilisés pour le financement des concepts de promotion du sport de compétition. Cela inclut le soutien direct aux athlètes, la rémunération des entraîneurs et l’utilisation de l’infrastructure dans les centres nationaux de performance.»

PHOTO: DORIS TRACHSEL

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Délai d’inscription JUSKILA 2020: dimanche 27 octobre 2019

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Légendes et autres stars Le livre «Legenden. Geschichte und Geschichten des alpinen Skisports» de Wolfgang Maria Gran est paru à mi-octobre aux éditions Pantauro, avec des photos d’Andreas Schaad. Dans de nombreux portraits et photos de grands d’hier et d’aujourd’hui tels que Marcel

Hirscher, Annemarie Moser-Pröll ou Marc Girardelli, les auteurs mettent surtout l’accent sur l’aspect humain des grands vainqueurs et dominateurs du ski, ainsi que ceux qui n’ont pas connu le succès escompté en dépit d’un travail tout aussi dur. Disponible dans les librairies à partir pour CHF 39.90.

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Service // L’industrie incarnée // Didi Schweighauser

DIDI SCHWEIGHAUSER:

LE BÂLOIS QUI AIMAIT LA NEIGE

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endant le carnaval et à Pâques, la famille Schweighauser de Muttenz partait à chaque fois skier une semaine. Pour son père, c’était sacré. En camp scolaire, Didi s’est rapidement hissé vers les sommets et était l’un des meilleurs skieurs de la classe. Il avait envie de plus: il voulait, plus tard, gérer un camp de ski en compagnie de ses anciens moniteurs. Didi était ambitieux et avait du talent. Pour sa première formation professionnelle, il a décroché le brevet fédéral de professeur de sports de neige. Le promoteur de Salomon Bien sûr, il n’avait pas seulement pour objectif d’enseigner aux enfants et aux adultes à skier en hiver. Il a ensuite fait des études d’économie, tout en poursuivant le rêve de travailler plus tard pour une grande marque de ski. Son vœu a été exaucé – par Andi Balz, alors repré-

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sentant commercial et futur CEO de Salomon Suisse. Didi Schweighauser est devenu promoteur de la marque et, comme il le dit aujourd’hui, il a parcouru le monde tel un homme-sandwich de Salomon. Du moins, cela a fait partie intégrante de sa formation. Durant son service militaire, il a rencontré un commerçant de sport qui l’a mis en relation avec Zentrasport. Le commerce du sport collait décidément à la peau de Didi. Montée et descente Il y avait plusieurs grandes marques de ski à l’époque, dont la majorité existent encore aujourd’hui. L’une d’elles était Rossignol. Il a suivi son instinct et sa ferme intention de reprendre un jour la direction de Rossignol Suisse. En 2004, l’ancien directeur Paul Berlinger est parti à la retraite et Didi Schweighauser a alors saisi l’occasion. Un an plus tard seule-

ment, la marque de ski française et d’autres marques (dont Dynastar et Lange) ont été reprises par le groupe américain Quicksilver. Ce fut une mauvaise nouvelle. «Comme à ski, je suis monté avant de redescendre.» Il avait certes eu le temps de vivre des choses folles; par exemple lorsqu’il s’envolait pour des réunions internationales à bord de Learjets, des avions d’affaires. On aurait dit que tout ne pouvait pas être assez cher et surtout exclusif. Mais Didi Schweighauser ne serait pas qui il est s’il avait alors capitulé. Il a reçu une offre de Dynastar, avec lieu de travail et domicile à Sallanches, un village situé en Haute-Savoie. La suite de montées et descentes a continué, juste encore un peu plus loin de chez lui. Mais le retour de manivelle est rapidement venu du côté de Quicksilver – également pour cause de mauvaise gestion. Didi Schweighauser a décidé de jeter l’éponge dans le cadre d’une nou-

PHOTOS: ERIK VOGELSANG, B&S

Les habitants de Muttenz remplissent la tribune des supporters du Parc Saint-Jacques de Bâle Muttenz est la seule commune suisse limitrophe d’une frontière nationale, cantonale, semi-cantonale, de district et communale. Et les «Muttenzer» ne ressentent généralement pas le besoin viscéral de passer autant de temps que possible dans la neige. Le Bâlois de naissance Didi Schweighauser, de Muttenz, a très tôt ressenti les choses bien différemment.


Service // L’industrie incarnée // Didi Schweighauser

S SERVICE

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Service // L’industrie incarnée // Didi Schweighauser

velle réorganisation. Et maintenant? «L’industrie me plaisait toujours autant. Mais je ne voulais simplement plus continuer à vendre une marque de ski en Suisse. Je voulais vivre quelque chose de nouveau, avec davantage d’indépendance.» En 2009, René Ritter, directeur de Catrade AG à Oberentfelden, cherchait un successeur. Didi Schweighauser est venu, a vu et a pris la relève. Sérénité, courage, sagesse Nous sommes assis dans son bureau lucernois de Büron. Le site est un véritable coup de chance, selon lui. Les locaux – bureaux et entrepôts – sont à la fois bien construits et agréables. Les mots d’ordre y sont clairs: sérénité, courage et sagesse. Comme l’a un jour dit le philosophe américain Reinhold Niebuhr: «Mon Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux; et la sagesse d’en connaître la différence.» Ces mots pourraient aussi venir de Didi Schweighauser. Sa carrière professionnelle l’a autant marqué que sa vie privée. Pas extérieurement – sauf peutêtre ses cheveux, qui prennent de plus en plus des tons gris. Non. Il a toujours été prêt à assumer des responsabilités. Mais le chemin n’a pas toujours pris les contours qu’il avait imaginés. Au fur et à mesure que nous parcourons sa vie, morceau par morceau, les souvenirs reviennent sans cesse, parfois marqués par des événements impressionnants. «Tu as été géniale!» Au-delà du ski, il doit encore y avoir autre chose? C’est vrai. Didi Schweighauser était Directeur commercial du HC FribourgGottéron. «Fribourg est Gottéron», sourit-il pour souligner l’importance du club de hockey sur glace dans la ville. Il était déjà marié avec son épouse Cécile, une Fribourgeoise. Elle et leur fille alors âgée de quatre ans l’accompagnaient souvent aux matches. Avec le temps, le couple est devenu une famille de quatre personnes. Ils ont plus tard vécu à Stans, dans l’ancienne Ski-Valley où régnaient Rossignol, Salomon, Nordica et Fischer à cette époque. La charge professionnelle augmentait avec les responsabilités croissantes; les voyages prenaient toujours plus d’importance. «Je n’étais certainement pas le mari et le père parfait», reconnaît-il aujourd’hui. Au début, sa perception était différente. Il pensait qu’il était suffisamment présent pour sa famille. Ses commissures des lèvres se déplacent vers le haut. Il fait toujours ça quand il veut éclairer son visage d’un petit sourire. «Bien sûr, ce n’était pas le cas.» Sa femme s’était cependant décidée à s’engager pour son rôle de mère et de femme au foyer. Il est très fier de ses deux enfants devenus adultes: «Quand je vois aujourd’hui ce 54

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qu’ils sont devenus, je ne cesse de répéter: Cécile, tu as été géniale!» Quand la fête est finie Didi Schweighauser pose une question à la volée: «Et est-ce que je voulais tout ça?» Il voulait devenir entrepreneur. Il n’a jamais ressenti le besoin intérieur de se mettre en avant. «Mais je ne détestais pas le faire non plus.» Il n’a jamais voulu devenir indépendant. «N’est-ce pas paradoxal?» Il y a dix ans, lorsqu’il a osé franchir le pas vers l’indépendance, l’économie a été confrontée à la première crise de l’euro. «Avec le recul, je peux dire que j’ai connu les dix années les plus difficiles en un demi-siècle de commerce sportif.» Il lève à nouveau ses bords de lèvres. «Tu connais ça? On te dit: Nous avons vécu de bons moments ici, de bonnes affaires, de beaux voyages. Puis quand tu arrives, la fête est finie. Tout est terminé. J’avais l’impression d’être toujours un peu en retard.» Un véritable partenariat Il est alors plus facile de se laisser emporter dans des pensées philosophiques. Un coup d’œil au tableau du bureau suffit pour aborder un autre sujet. Il parle de la décadence des valeurs dans notre société. «Le respect et la décence se perdent toujours plus», dit-il. Qu’est-ce qui l’amène à penser cela? Il n’y a pas si longtemps, on se serrait la main. «Aujourd’hui, il est possible de recevoir un mail qui dit que la marque X se retire du marché européen. Point final. Tu peux bien vendre un produit, et puis arrive un développeur qui réinvente le monde et trouve une clause d’exclusion dans le contrat actuel en tous petits caractères.» Il l’a lui-même expérimenté en tant que CEO de Catrade AG. Les partenariats à long terme sont d’autant plus une source de consolation. Enfin, ce sont surtout des amitiés. «Lorsque nous rencontres des problèmes avec une marque, nous pouvons en parler avec nos partenaires et trouver une solution ensemble.» C’est ainsi que Didi Schweighauser imagine encore aujourd’hui un partenariat authentique et durable. Diminution du nombre de pièces Ce n’est pas seulement la décadence des valeurs qui l’inquiète. Le comportement du consommateur final est également soumis à des changements constants. «Il y a l’amateur de sports d’hiver qui s’équipe de haut en bas avec du matériel de location pour une semaine de vacances. Ou il y a le traditionnel, qui débarque avec les derniers produits à la mode dès les premières chutes de neige.» Ceci est illustré par la baisse constante de skis vendus. «Il y a 30 ans, 500 000 paires de skis étaient vendues en Suisse. Aujourd’hui, le chiffre dépasse à peine les 200 000 unités en comptant les snowboards et les skis de télémark.» Selon

Schweighauser, le marché reste stable, mais ne se développe plus en tant que globalité. «La croissance ne peut se faire qu’aux dépens d’un concurrent plus faible.» «Je referais tout pareil» Voilà ce que dit le Bâlois de Muttenz, qui s’est lancé sur la neige parce qu’il l’a toujours voulu. Vient alors la célèbre question: «Si tu pouvais recommencer, ferais-tu tout la même chose?» Les commissures des lèvres de Didi Schweighauser se lèvent à nouveau: «J’ai toujours eu du mal avec cette question. Elle n’a pas de sens. Chaque période possède ses propres lois. La meilleure variante est toujours celle que l’on choisit au moment actuel.» Il cite un exemple. Dans les années 70, l’amiante était utilisé dans la construction en toute ignorance. Aujourd’hui, on connaît le caractère nocif de ce matériau de construction. «À l’époque, il n’y en avait pas d’autre. Pouvons-nous vraiment juger aujourd’hui ce qui s’est passé?» Didi Schweighauser réfléchit à des sujets profonds que les autres n’abordent même pas. Et même s’il n’aime pas la question liée au passé, il y répond. «Oui, je referais tout pareil encore une fois!» Même s’il lui reste encore quelques années avant l’âge officiel de la retraite, la question est autorisée: Que fera Didi une fois qu’il aura terminé sa carrière professionnelle? Il sait aujourd’hui qu’il ne travaillera certainement pas dix ans de plus avec la même intensité. Il peut imaginer prendre du recul dans quelques années et envisager es futurs développements avec ses partenaires et l’ensemble de l’équipe. Bien qu’il critique la décadence des valeurs dans notre société et se préoccupe du développement économique de l’industrie du sport, Didi Schweighauser croit avant tout en ce qui est bon. Et s’il a des doutes, il relit les mots de Reinhold Niebuhrs sur son tableau: Accepter les choses que l’on ne peut changer. Et avoir le courage de changer les choses que l’on peut changer! J O S E PH W E I B E L


Service // L’industrie incarnée // Didi Schweighauser

DIDI SCHWEIGHAUSER EN DÉTAILS

FICHE TECHNIQUE CATRADE AG

Né le Etat civil

Fondation

Formation

Militaire Fonction actuelle Loisirs

26 janvier 1964 Marié avec Cécile, deux enfants (Noémi, 23 ans et Flavien, 19 ans) Lic. oec. Publ. (études d’économie Uni Bâle et Zurich) Executive MBA Brevet fédéral de professeur de sports de neige Lieutenant-colonel aD des forces aériennes CEO / Managing Partner de Catrade AG, Büron (LU) Rénover des motos, famille, sport, profiter de la nature sous toutes ses formes, Rubin Club (club de sponsoring de la fédération de ski de Suisse centrale).

1990 2009

Nombre de collaborateurs Marque propre Distribution

Sponsoring en sport d’élite

1976 en tant que Fritzmeier AG (autrefois distributeur des skis allemands Fritzmeier) Rachat par la direction des administrateurs délégués de l’époque Reprise de l’entreprise par Didi Schweighauser; partage avec deux co-propriétaires dès 2010: Philippe Egli et Martin Rubitschung 20 Marque Radys 361, Banana Moon, BIC, Capo, Dainese, Elan Skis, Garmont, Giesswein, Hot Sportswear, Venice Beach, Curvy Fit, Elbsand, Kamik, Mistral, Prolimit, Quartz, Radys, Sigg, Tubbs, Atlas, Ziener Soutien d’athlètes en collaboration avec les maisons mères des marques.

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Service // Tourisme direct

CHRISTIAN GRESSBACH, DIRECTEUR DE TOGGENBURG TOURISMUS

UNIVERS SONORE, CHURFISTEN ET CHÄSSERRUGG Enfant du Toggenburg, Christian Gressbach (38 ans) a d’abord enseigné à l’école primaire. Il gère aujourd’hui avec succès la promotion de la région de vacances dans sa fonction de directeur (à 40%) de Toggenburg Tourismus. Gressbach est en outre chargé de cours à la Haute école spécialisée des Grisons, à Coire. Nous avons rencontré ce professionnel du tourisme pour parler des petites régions de vacances, d’hivers pauvres en neige et du héros local Simon Ammann.

autrement dit de la région proche et élargie. Les touristes qui séjournent sur le plus long terme viennent principalement de toute la Suisse alémanique et du sud de l’Allemagne.

Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit quand on évoque l’hiver au Toggenburg? Christian Gressbach: Les images qui me viennent sont celles d’un joli domaine skiable, du ski alpin sur le Chäserrugg à 2300 mètres d’altitude, du très populaire Funpark de Wildhaus et des pistes de ski de fond et sentiers de raquettes à neige dans un décor vallonné qui s’étend sur des kilomètres.

Loués par Toggenburg Tourismus? Nous gérons 30 biens immobiliers que nous louons pour le compte des propriétaires via Berg & Bett AG. Ce service de location centralisé a encore beaucoup de potentiel! En d’autres termes, il y a encore un fort potentiel de développement.

Jadis, vous avez suivi une formation d’enseignant primaire. Autrement dit, vous vous occupiez des enfants. Désormais, vous vous êtes tourné vers les adultes, auxquels vous souhaitez donner l'envie de visiter votre région. Comment en êtes-vous venu au tourisme? J’ai vécu de belles expériences dans le domaine pédagogique. Je me suis passionné pour le tourisme il y a 14 ans et j’ai donc commencé des études à la Haute école spécialisée des Grisons. Dès la fin de mes études, j’ai travaillé pour Toggenburg Tourismus durant quatre ans, d’abord dans d’autres fonctions. Après un crochet de trois ans par le Plateau («Region Olten Tourismus»), je suis de retour au Toggenburg, ma patrie, depuis 2017. D’où viennent vos visiteurs, surtout en hiver? Il s’agit essentiellement de touristes d’un jour qui viennent de Zurich, de Thurgovie, de la Vallée du Rhin et de Saint-Gall – 56

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Cela signifie donc que la durée moyenne d’un séjour peut se compter sur les doigts d’une main? Oui, un hôte passe en moyenne 2,4 nuits chez nous ... ... et à combien s’élève le nombre de nuitées? Nous ne connaissons que les chiffres de l’hôtellerie: 120 000 par année. Le village de vacances Reka enregistre 34 000 nuitées supplémentaires. L’industrie para-hôtelière est très importante pour le Toggenburg. Rien qu’à Wildhaus, il y a 1300 logements de vacances qui sont en partie loués.

À quelle période avez-vous d’habitude le plus de visiteurs durant l’hiver? Février est le mois le plus favorable. Par contre, les chiffres pourraient être meilleurs lors des autres mois. Le tourisme estival prend toujours plus d'importance pour nous. Notamment à cause de l’altitude relativement basse? Nous nous trouvons sans aucun doute à une altitude critique, même si l'enneigement est d'habitude toujours suffisant durant les mois d’hiver. Néanmoins, nous nous concentrerons de plus en plus sur la saison d'été à l’avenir. Le Toggenburg se situe non loin de la frontière autrichienne. La région peut-elle rivaliser avec celle du Montafon ou du Vorarlberg en termes de prix pour des hébergements comparables, ainsi que pour les offres ferroviaires et de pistes? Les prix ont aussi augmenté en Autriche ces deux ou trois dernières années. Il est encore trop ancré dans nos esprits que


Service // Tourisme direct

tout est moins cher en Autriche que chez nous, été comme hiver, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Sommes-nous également à la hauteur des Autrichiens en matière de convivialité à la réception de l’hôtel ou au restaurant? La convivialité est un concept malléable. Je peux surtout parler pour le Toggenburg. Notre atout, c’est que nos exploitations sont petites et de bonne qualité et il s'agit surtout d'hôtels ou d'auberges familiaux. Je pense que nous avons rattrapé notre retard dans toute la Suisse en matière de convivialité. Donnez-nous trois caractéristiques ou activités uniques qui parlent en faveur du Toggenburg. Le Toggenburg possède une forte connexion avec l’univers du son. Depuis 14 ans, des voix du monde entier se rencontrent lors du «Klangfestival» (festival du son). Le sentier des sons, qui s’étend sur plusieurs étapes, est praticable toute l’année et facilement accessible en train. Deuxièmement, je citerais la chaîne de montagne des sept Churfisten, avec le restaurant de montagne du Chäserrugg, auquel les architectes bâlois Herzog & De Meuron ont donné une forme moderne. Et troisièmement, le premier sentier de la canopée de Suisse dans la vallée du Neckertal.

PHOTO: MÀD

Les remontées mécaniques suivent-elles le rythme de l’évolution? Même dans un domaine skiable de taille moyenne comme le nôtre, les remontées mécaniques doivent suivre le rythme et soit renouveler, soit compléter leur offre. Pour ce qui est du passé récent, nous avons construit le bâtiment que je viens de citer et nous avons inauguré une nouvelle télécabine à 10 places (Espel-Stöfeli-Chäserrugg) il y a quatre ans. Le projet «Wildhaus 2.0» prévoit de remplacer les remontées mécaniques existantes par un télésiège à 6 places. Malheureusement, des fonds encore bloqués empêchent pour l’heure ce projet. Le quadruple champion olympique, champion du monde et multiple vainqueur en Coupe du monde Simon Ammann vient

du Toggenburg. En outre, sa cote de popularité est élevée. Ne serait-il pas un bon ambassadeur pour le Toggenburg? Les succès du sauteur à ski Simon Ammann sont encore fortement ancrés dans nos têtes. Il jouit ici d’une réputation à toute épreuve. Et il ne cesse de rappeler ses origines. Il est entretemps devenu propriétaire d’un hôtel au Toggenburg. Mais Simon Ammann n’est pas un ambassadeur actif de Toggenburg Tourismus. Nous planifions au contraire une campagne avec des jeunes sportifs de la relève. Où passez-vous vos vacances quand ce n’est pas dans le Toggenburg? J’aime beaucoup les Grisons. En dehors de la Suisse, je citerais la Scandinavie. Et où n’iriez-vous jamais? Par exemple en Chine ou en Inde, même si je suis déjà allé dans ces pays pour des motifs professionnels. Vous avez été directeur d’Olten Tourismus entre 2011 et 2014. Cette localité soleuroise est connue pour sa situation centrale. Comment avez-vous vécu dans la «ville des cheminots»? Ce fut une période vraiment passionnante. Grâce à la situation centrale que vous mentionnez, Olten vit surtout du tourisme d’affaires et moins du tourisme de loisir. C’était en tout cas intéressant de vendre une destination qui dispose d’autres atouts qu’une région estivale ou hivernale typique. J O S E PH WE I B E L

PORTRAIT Christian Gressbach Âge 38 ans Formation Bachelor en tourisme / MBA en marketing sportif Fonctions actuelles Directeur de Toggenburg Tourismus et chargé de cours de marketing touristique et des services Hobbies Sport (ski de fond, ski, VTT, etc.) et tourisme (voyages, excursions en famille)

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Service // Médecine

EN FORME POUR L’HIVER

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Service // Médecine

Trucs et astuces pour une préparation optimale

L’hiver approche et les prochaines vacances de ski sont déjà planifiées. Mais qui peut affirmer n’avoir jamais ressenti de fortes courbatures après la première journée de ski? Une fatigue précoce et un manque de concentration peuvent non seulement gâcher le plaisir sur la piste, mais aussi provoquer des blessures.

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PHOTOS: B&S, STOCKIMAGE / MÀD

es études ont démontré que pendant une journée de ski, le taux de blessure est le plus élevé à la fin de l’après-midi étant donné qu’en plus de la force, la concentration diminue aussi. Pour éviter que ce scénario ne se produise, il vaut la peine de commencer déjà maintenant à se «mettre en forme pour l’hiver». Un programme d’entraînement adapté permet de préparer sa musculature aux sports de neige. Il est cependant essentiel de pratiquer une activité sportive régulière pour que les effets s’en fassent ressentir. Les skieurs débutants devraient en particulier prendre le temps de préparer leur système musculosquelettique. Pour cette raison, il n’est jamais assez tôt pour commencer un entraînement de condition physique. Les muscles des jambes sont les premiers concernés Étant donné que les exigences sont très variées pour un skieur, le programme de préparation devrait comporter un entraînement de force spécifique ainsi qu’un entraînement de coordination. La fatigue musculaire pendant le ski concerne avant tout la musculature des jambes, autrement dit l’avant et l’arrière des cuisses. Cela signifie donc pour l’entraînement de force préparatoire que les deux groupes musculaires devraient toujours être intégrés dans l’entraînement. La musculature des cuisses, les fessiers et la musculature des hanches ne sont pas les seuls à jouer un rôle primordial. C’est aussi le cas de la musculature du tronc. Un mélange sain Notre plan d’entraînement devrait donc être un mélange sain comprenant des exercices pour les différents groupes musculaires. Pour une préparation optimale, il faudrait effectuer

un entraînement de force avec des unités de deux à quatre semaines. L’accent devrait porter sur une diversité d’exercices et il faudrait modifier le plan d’entraînement toutes les quatre à six semaines. En effet, comme dans la majorité des autres disciplines sportives, l’entraînement de force poursuit aussi l’objectif de donner de nouvelles impulsions afin d’obtenir le meilleur résultat possible. En plus des groupes musculaires déjà mentionnés, des exercices pour le haut du corps peuvent aussi être intégrés. De cette manière, tout le corps est entraîné et aucune partie du corps n’est négligée. Dans le choix des exercices, il faudrait choisir plutôt des exercices fonctionnels. Par exemple, on peut effectuer des génuflexions ou split squats (génuflexions avec fente en avant) pour l’avant des cuisses et par exemple des leg curls pour l’arrière des cuisses (position couché sur le dos avec les pieds sur un Swiss Ball, les hanches sont relevées, faire rouler la balle et à nouveau s’étirer). Le bon début pour l’entraînement de force Pour améliorer la force du tronc, il existe pléthore de variations allant d’exercices avec appuis sur les avant-bras et en position latérale et la musculature des hanches et des fessiers peut parfaitement être entraînée avec des bandes élastiques autour des jambes. Il n’est toutefois pas toujours facile de trouver le bon début pour l’entraînement de force et la réalisation de l’entraînement se différencie fondamentalement de celui des athlètes expérimentés. Alors qu’un débutant s’entraîne plutôt avec peu de poids et un nombre de répétitions plus élevé (par exemple 15 à 20 répétitions), une personne expérimentée dans le domaine de l’entraînement de force peut s’entraîner avec des poids plus élevés et un nombre de répétitions moindre (par exemple seulement trois à cinq répétitions). Mieux sentir son corps Les conditions que nous rencontrons sur la piste de ski peuvent varier de jour en jour. La qualité de la neige, le terrain, les personnes à proximité ainsi que son propre état de santé exigent de notre corps de s’adapter toujours à de nouvelles choses et doivent être harmonisés entre eux. Cela se passe presque exclusivement dans notre subconscient. Afin d’améliorer la capacité de pouvoir s’adapter aux différents événements, un entraînement proprioceptif joue aussi un rôle important dans notre prépa-

ration. Il s’agit d’une forme d’entraînement qui a pour objectif d’améliorer la sensibilité profonde. La perception de son propre corps, mais aussi des conditions autour du corps en sont des éléments fondamentaux. La proprioception peut être décrite comme faisant partie de la coordination et comprend l’équilibre, la réaction ainsi que l’adaptation. Toutes sont des qualités importantes qui devraient permettre de passer une belle journée sur la neige et sans blessure. L’entraînement proprioceptif comprend avant tout des exercices sur des sols instables comme des coussins gonflables, des planches et des plaques pour l’équilibre ou tout simplement des serviettes pliées ensemble. Sur ces supports instables, différents exercices sont effectués en équilibre sur une ou deux jambes. Par exemple tenir en équilibre sur une jambe les yeux fermés en lançant une balle avec compte à rebours etc. Les possibilités sont infinies. Au contraire, l’essentiel pour cette forme d’entraînement est que l’on donne toujours de nouvelles impulsions et que l’on stimule le système nerveux. On peut par exemple réduire la surface portante, compléter avec de nouveaux exercices de coordination ou intensifier la source de dérangement. Les exercices doivent avoir une durée de 20 à 40 secondes et être répétés à deux ou trois reprises. L’important est que l’entraînement proprioceptif soit effectué régulièrement (deux à trois fois par semaine) au début d’une unité d’entraînement. À ce moment-là le système nerveux central est encore reposé et est prêt pour de nouveaux défis. Alors place à l’exercice et à l’entraînement afin que vous soyez fin prêt(e) à ne pas perdre l’équilibre sur la neige! S US A N N E WA L I T Z E K

Susanne Walitzek Spécialiste des sciences du sport crossklinik Basel

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Service // Bernhard Segesser, médecin

Un scalpel écrit l’histoire du ski Le titre sonne un peu guerrier: «Der Skorpion mit dem Skalpell» («Le scorpion au scalpel»). Celui dont nous parlons a maîtrisé l’instrument avec une telle virtuosité et une telle précision qu’il a écrit l’histoire du sport et du ski. Le «genou de la nation» est entré dans la légende, avec Pirmin Zurbriggen et le docteur Bernhard Segesser comme personnages principaux.

ärni» Segesser, pionnier de la médecine du sport et fondateur de la célèbre Clinique Rennbahn à Muttenz, est depuis toujours connu pour une histoire encore plus folle. Il a été un point de contact – certains disent un «lieu de pèlerinage» – pour tous les athlètes; entre 1972 et 1992, il a officié comme médecin olympique et été, grâce à ses compétences professionnelles, un véritable compagnon et conseiller aussi positif que sensible pour de nombreux athlètes. Dans son livre «Der Skorpion mit dem Skalpell» («Le scorpion au scalpel», Jürg Wirz décrit l’évolution et le travail du chirurgien de talent, qui a joué un rôle majeur dans le développement de l’arthroscopie dans sa globalité – profond, croustillant et passionnant.

Bernhard Segesser Der Skorpion mit dem Skalpell («Le scorpion au scalpel»), par Jürg Wirz Werd & Weber Verlag AG 248 pages CHF 38.–

Le mythique «genou de la nation» Le chapitre consacré au genou de la nation se lit comme un roman policier. L’histoire a valu à Segesser (signe astral scorpion, ascendant scorpion, signe de Mars scorpion et signe de Vénus scorpion) reconnaissance et honneur, mais aussi envie et jalousie. «Certains espéraient que Zurbriggen n’atteigne jamais l’arrivée des Mondiaux», lâche-t-il avec une pointe de sarcasme. S’élancer à Bormio et devenir double champion du monde, seulement trois semaines après une opération du ménisque: pour eux, cette guérison était trop miraculeuse pour être vraie. L’histoire qui a fait la une des journaux durant des semaines, a commencé le 12 janvier 1985 à Kitzbühel lors de la deuxième des deux descentes au programme, remportée – comme la première – par Zurbriggen. C’est là qu’est survenu le choc: le Valaisan a quitté l’aire d’arrivée en boitant. Il s’était blessé au genou gauche à l’atterrissage du dernier saut.

avec Peter Jenoure et Richard Feinstein à Muttenz. «Au début, nous devions travailler avec de minuscules instruments qui présentaient encore parfois des défauts de matériau», explique Segesser. «Couper autour d’un ménisque signifiait couper environ 40 fois pour détacher la zone lésée.» Et si l’on manquait de chance, la lame se cassait à la 38e et il fallait chercher le morceau de seulement un millimètre à l’intérieur du genou.» Segesser a ainsi mis au point une technique selon laquelle l’arthroscope était inséré de l’extérieur dans le genou et, dans le jargon médical, «la peau et la capsule articulaire pouvaient être ouvertes en lumière transmise avec une petite incision à l’intérieur». Utilisée pour la première fois par Segesser et son équipe en 1982/83, cette technique nommée «miniarthrotomie» marquait une révolution.

L’aiguille dans une botte de foin Le médecin de la fédération de ski Hans Spring a tout de suite téléphoné à son collègue Bernhard Segesser. Ce dernier avait déjà effectué des interventions arthroscopiques à la Clinique universitaire de Bâle en 1979/80. Il a poursuivi cette technique d’opération à la Clinique de Rennbahn, qu’il a fondée en 1981

Le problème venait de l’extérieur Zurbriggen souffrait du côté extérieur du genou et ne pouvait plus étirer la jambe; un signe typique d’une rupture dite «en anse de seau» du ménisque. Les examens par résonance magnétique n’existaient pas encore à l’époque. Le médecin était tributaire des signes cliniques et des informations données par le patient. Le

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ménisque lésé a été retiré, l’intervention s’est déroulée sans problème et n’a duré qu’une demi-heure. Les problèmes venaient de l’extérieur. Un battage médiatique d’une ampleur jamais vue jusque-là s’est emparé de la Suisse. Le jour de l’opération, des journalistes et équipes de télévision ont pris place devant la clinique. Certains ont même enfilé des blouses blanches afin de se faire passer pour des médecins. La ruse n’a pas fonctionné. Personne ne portait de blouse de médecin à la Clinique de Rennbahn. La centrale téléphonique a explosé. Chaque jour, des centaines de lettres et des douzaines de bouquets de fleurs arrivaient, des classes d’école envoyaient des dessins et des cadeaux. «Opération Bormio» Puis le miracle est arrivé. Sous des cagoules pour ne pas être reconnus, Pirmin et Karl Frehsner sont sortis incognito de la clinique pour se rendre à Saas-Fee puis en Italie. Et exactement 18 jours après l’accident, Zurbriggen a pris le départ de l’entraînement de la descente avant de décrocher le titre mondial de descente trois jours plus tard. Les audiences TV ont alors battu des records absolus avec 1,75 mio de téléspectateurs en Suisse alémanique et un demi-million en Suisse romande. Près de trois décennies plus tard, lorsque Zurbriggen a fêté ses 50 ans, il a déclaré: «Parfois j’ai mal au dos, parfois j’ai mal au genou droit, seul celui que ‹Bärni› a opéré fonctionne toujours parfaitement.» Un compliment durable du quadruple champion du monde et champion olympique de descente 1988 au virtuose du scalpel. Dominique Gisin s’exprime de manière similaire, elle dont le parcours affichait d’innombrables blessures avant son titre olympique de 2014: «J’ai été opérée à huit reprises à la Clinique de Rennbahn entre 2000 et 2012. Je m’y sentais davantage dans un camp d’entraînement que dans un hôpital. Bärni Segesser a sauvé ma carrière.» Même si ce dernier préfère ne pas tirer la couverture à soi: «L’opération ne représente que 40%. Les 60% restants proviennent de la qualité de la rééducation, y compris le soutien psychologique.» R I CHA RD H E G G L I N

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Sont autorisées à participer aux concours du magazine «snowactive» toutes les personnes domiciliées en Suisse ou au Liechtenstein, exceptés les employés de «snowactive», Swiss-Ski et Prosell AG, ainsi que de leurs entreprises partenaires ou agences mandatées. La date limite de participation est définie individuellement pour chaque concours.

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Les gagnants sont tirés au sort à l’aide d’un algorithme aléatoire et informés de leur gain sans délai. Le tirage au sort du prix principal a lieu après la date limite de participation. Seules les indications correctes du participant (nom, adresse, localité) donnent droit à l’obtention du prix. Les prix sont envoyés par la poste à l’adresse indiquée.

Possibilités de participation: par courrier postal, e-mail ou online.

Les prix ne sont ni convertibles en espèce ni ne peuvent être échangés. Les participants se déclarent d’accord que les données communiquées puissent être utilisées à des fins de marketing par «snowactive» et ses partenaires.

Le concours ne donnera lieu à aucune correspondance. La voie juridique est exclue.

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P.-S. Un champion s’en va – place au suspense!

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rois éminentes personnalités du ski alpin ne seront plus là l’hiver prochain. Après Lindsey Vonn et Aksel Lund Svindal, c’est cette fois Marcel Hirscher qui a annoncé son arrêt de la compétition le 4 septembre. À eux trois, ils ont totalisé 14 grands globes de cristal, 37 petits globes, 185 victoires en Coupe du monde et 35 médailles aux JO et aux Mondiaux. Des chiffres hallucinants. Si Svindal et Vonn avaient déjà leurs plus belles heures derrière eux, Hirscher s’en va au sommet, lui qui restait sur une série de huit victoires au général et 67 succès en Coupe du monde à seulement 30 ans. Les derniers vainqueurs sortants du général de la Coupe du monde à avoir annoncé leur retraite dans la foulée étaient Luc Alphand en 1997 et Pirmin Zurbriggen en 1990. Il est intéressant de noter la raison donnée par Hirscher pour justifier cette décision: «Je ne suis plus prêt à payer ce prix. Je ne veux plus fournir autant d’efforts. L’été a été trop court pour me permettre de me régénérer totalement.» La pression qu’il se mettait lui-même était immense. «Même si je terminais deuxième ou troisième, je serais vu comme le perdant», a poursuivi Hirscher. Car l’on attend que des victoires d’un géant comme lui. Et personne ne connaît mieux que lui la recette pour y parvenir. Hirscher a élevé le ski de compétition à un niveau jamais atteint, y compris en ce qui concerne le matériel. Lui et son père passaient un temps fou à analyser les détails et testaient les skis par centaines. Chef des slalomeurs suisses, Matteo Joris a un jour dit: «Ils connaissent aussi chaque paire de skis des concurrents dans les moindres détails.» La réponse d’Hirscher: «Cela représente un ou deux

Richard Hegglin a été journaliste d'agence pendant quatre décennies pour le ski et a siégé pendant 20 ans au sein du Comité de la Coupe du monde FIS. Aujourd’hui, il écrit pour Snowactive et divers quotidiens.

dixièmes en cadeau.» Et ajoutait avec modestie et respect: «J’étais juste aussi fort que mon équipe. C’est simplement moi qui portais le dossard.» Même pour un talent comme Hirscher, les succès n’allaient pas de soi. Je me souviens lorsqu’il est apparu pour la première fois, en 2008 à Adelobden, et qu’il a terminé 9e avec le dossard 48. «Celui-là, ce sera un tout grand», a alors prophétisé l’œil avisé de Franz Julen, le frère (et serviceman) du champion olympique Max Julen qui fut longtemps CEO d’Intersport International. Mais même Hirscher a eu besoin de 38 courses avant de fêter sa première victoire. C’était en décembre 2009 à Val d’Isère, en slalom géant. Et qu’a-t-il alors fait? Il a remercié Daniel Albrecht pour sa contribution précieuse dans le développement de la technologie Double Deck d’Atomic, qui représentait une révolution à l’époque. Son collègue de marque, victime d’une terrible chute en janvier de cette annéelà à Kitzbühel, possédait lui aussi un certain flair pour le matériel. Un autre Suisse a également poussé Hirscher lors de la conquête de son premier grand globe de cristal: Beat Feuz a forcé l’Autrichien, qui

parlait alors encore de «stupide boule en verre», à se battre jusqu’à l’antépénultième course des finales de Coupe du monde 2012 à Schladming. Précisément, c’était une épreuve de vitesse, un super-G, qui a coûté le général à Feuz. Il est tombé, Hirscher a fini 3e. Les deux hommes s’étaient déjà livré de sacrés duels chez les juniors. Aux Mondiaux 2007 à Altenmarkt/Flachau, Feuz avait terminé 3e derrière Hirscher – en slalom! Le Bernois y avait ajouté l’or en descente, super-G et combiné. Les duels de Suisses avec Hirscher font désormais partie du passé. Le champ est libre. Qui profitera de ce vide? Les stars de Swiss-Ski sont en pole position: avec Daniel Yule et Ramon Zenhäusern, ce sont deux membres du top 7 que la Suisse possède en slalom, sans oublier Loïc Meillard dans le top 15. En géant, Meillard et Marc Odermatt figurent dans le top 7 et Justin Murisier dans le top 15. Derrière eux, Nef, Aerni, Simonet, Schmidiger, Rochat, von Grünigen, Caviezel, Tumler, Noger et Zurbriggen sont tous capables de tutoyer les premiers rangs. Le boss de la fédération autrichienne Peter Schröcksnadel l’a d’ailleurs reconnu lors de la conférence de presse d’Hirscher: «Les Suisses nous soufflent dans la nuque. Sans Marcel, ils se seraient rapprochés à moins de 100 points.» Si l’on retire les 1546 unités d’Hirscher, la différence au classement par équipes des hommes était effectivement de 46 points. Et si l’on considère que sans Hirscher, chaque Suisse progressera d’un rang au classement, nos skieurs se retrouvent d’égal à égal – du moins sur le plan statistique. Hirscher nous manquera à tous, mais l’hiver 2019/20 s’annonce plus palpitant que jamais. R I CH A RD H E G G L I N

I MPRESSU M Snowactive Novembre 2019, 53e année; paraît 4 fois par an ISSN 1661-7185 Editeur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Téléphone 062 858 28 20, Fax 062 858 28 29 En coopération avec Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12 Rédaction Snowactive Gutenbergstrasse 1, 4552 Derendingen, Téléphone 058 200 48 28 Direction de publication Wolfgang Burkhardt Comité de rédaction Joseph Weibel (Direction; j.weibel@snowactive.ch), Röbi Brandl, Wolfgang Burkhardt, Christian Stahl (Direction; christian.stahl@swiss-ski.ch), Roman Eberle (roman.eberle@swiss-ski.ch), Annalisa Gerber (Sponsoring; annalisa.gerber@swiss-ski.ch)

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Photos Erik Vogelsang Annonces publicitaires Prosell AG, Schönenwerd, Rebekka Theiler (r.theiler@prosell.ch), Wolfgang Burkhardt (w.burkhardt@prosell.ch) Traductions Syntax Übersetzungen AG, Thalwil Concept, design et responsabilité de la production Brandl & Schärer AG, Olten, Röbi Brandl, Kurt Schärer Abonnements Prosell AG, Schönenwerd, info@prosell.ch, Telefon 062 858 28 28 Abonnement annuel CHF 49.–pour un an, CHF 89.– pour deux ans (TVA incluse) Droits d’auteur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Réimpression Admis uniquement avec l’approbation explicite de la rédaction www.snowactive.ch, feedback@snowactive.ch, info@snowactive.ch

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