Snowactive Février 2018 Français

Page 1

LE MAGAZINE DE SWIS S - S K I / / F É V RIE R 2 0 1 8

RECHERCHE

TRAVAIL SCIENTIFIQUE DE BASE ET SPORT D’ÉLITE


la vôtre.

L’Audi SQ5 avec la toute nouvelle technologie quattro. Welcome to the Home of quattro.

audi.ch Audi SQ5 3.0 TFSI quattro tiptronic, 354 ch, 8,5 l/100 km, 195 g CO₂/km (moyenne de tous les véhicules neufs vendus: 134 g/km), mise à disposition d’énergie: 43 g CO₂/km, cat. G.


Editorial Peut-on planifier le succès? Peut-on planifier les succès sportifs? Adolf Ogi, à l’époque directeur de la Fédération de ski, s’envola en 1971 avec des responsables et des sportifs pour Sapporo. Il fit mesurer les parcours olympiques, mener des expérimentations avec le fart, et revint en Suisse avec un container de neige de Sapporo pour effectuer d’autres tests. Nous connaissons le résultat, visible aux Jeux olympiques d’hiver un an plus tard. Cela aurait pu se terminer autrement. Vingt et un an plus tard, le fabricant de fixations et chaussures de ski Salomon planifie de nouveau un triomphe. En 1990, l’équipementier de sports d’hiver gaulois lance son premier ski alpin, le S9000. A Morioka, au Japon, Salomon cogita entre autres sur les propriétés de la neige. Les fruits de ces efforts furent deux médailles d’or aux Championnats du monde de ski de 1993. De la recherche, il y en a encore aujourd’hui, comme l’illustre le thème principal de ce numéro. Mais une tâche reste cruciale: assurer la relève. Beat Feuz, âgé de 30 ans, en avait 15 lorsqu’il monta sur le podium de la finale du Grand Prix Migros à Saint-Moritz en 2002. Quinze ans plus tard, c’est au même endroit qu’il est sacré champion du monde. L’athlète de Schangnau est passé par une promotion et formation des jeunes tout à fait «normale» – comme de nombreux autres de cette époque qui connaissent le succès actuellement. Tous les concepts d’encouragement de la relève de la Fédération – et il y en eut un certain nombre – ne furent pas des réussites. Mais une chose n’a jamais changé: la pierre fondatrice est et sera toujours po-

sée à la base. Tout en bas. La voie qui mène au zénith, pavée d’obstacles, est loin de déboucher pour tous sur une carrière prometteuse. Les Jeux olympiques d’hiver en Corée du Sud vont bientôt commencer. Quelques médailles sont «planifiées» pour la Suisse. Les bases sont là. Que des triomphes (planifiés) puissent tout à fait se réaliser, les exemples «japonais» cités au début le montrent de manière exemplaire. Que cela puisse avoir une autre issue, de grandes manifestations sportives récentes l’illustrent également. Même dans notre monde régi en de nombreux domaines par la technologie, où la planification est le nerf de la guerre, l’effet escompté est loin de se produire systématiquement. Nous nous réjouissons alors d’autant plus de suivre de grands événements. Car la joie doit encore être le sentiment qui règne – c’est du moins ce que l’histoire nous apprend. Ces faits posés, je vous souhaite et espère vibrer avec vous comme spectateur de Jeux olympiques d’hiver formidables, loyaux et également couronnés de succès. P.-S.: Avec les Grisons Silvio Pool, probablement premier chef de la «relève» de Swiss-Ski, et Hans Küng, délégué technique FIS et cofondateur des compétitions de Coupe du monde à Lenzerheide, nous ont quittés à la fin de l’année dernière deux autres vieux routiers ayant laissé une empreinte sensible dans le domaine du ski où ils ont été actifs de nombreuses années. Nous présentons à leurs proches nos sincères condoléances.

J O S E P H WE I B E L R É DACT E U R E N C H E F

SPONSOR PRINCIPAL SWISS-SKI

SPONSORS SWISS-SKI

AUTOMOBILES

OFFICIAL BROADCASTER

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

1


48

52

8

58

24

20 2

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

18 8 1 12 2


Sommaire // Février 2018 Le magazine de Swiss-Ski F OC U S 8 // Recherche Travail scientifique de base et sport de haut niveau sont quasiment indissociables de nos jours.

P E RS ON N AGE S

32

18 // Backstage Nous avons regardé par-dessus l’épaule de l’entraîneur national de saut à skis Martin Künzle. 20 // Nostalski On l’appelait l’«homme-oiseau» parce qu’il planait dans l’air avec tant de légèreté: le sauteur à skis Walter Steiner.

AC TIF 24 // Ski de randonnée Notre auteure Christine Kopp raconte comment elle a mis le pied à l’étrier de cette discipline fascinante et donne des conseils aux débutants. 32 // Nevin Galmarini Cela sent la neige lorsque nous accompagnons au domaine skiable de Scuol Nevin Galmarini, athlète olympique d’Ardez. 36 // Jeux olympiques Pour la seconde fois après Rio de Janeiro, Ralph Stöckli se rend à des Jeux olympiques en tant que chef de mission. 42 // Zoom sur la crème des courses populaires Patricia Beck de Bad Säckingen a donné le coup d’envoi de notre série sur les courses populaires de ski de fond en participant à celle de Planoiras.

S E RV IC E 44 // Tourisme Histoire vivante des sports d’hiver sur le Säntis: sélection d’images.

44

48 // Ski-club de Selzach Le ski-club de Selzach dans le canton de Soleure a soufflé ses 75 bougies. 52 // Urs Kessler Urs Kessler, P.-D. G. des chemins de fer de la Jungfrau, est un homme qui s’en remet à son vécu, ses valeurs et sa vision de l’avenir. Portrait. 58 // AMAG Il y a cinquante ans commençait l’engagement d’AMAG auprès de Swiss-Ski.

Standards 01 // Editorial 04 // Panorama 15 // Mixed zone

LE MAGA Z IN E D E SWISS -SK I / / F É VR IE R 2018

RECHERCHE

TRAVAIL SCIENTIFIQUE DE BASE ET SPORT D’ÉLITE

57 // La voix romande 60 // Huit infos brèves 62 // Sci svizzera italiana

63 // Enigme – Sudoku 64 // P.-S.

Couverture Les tests aérodynamiques en soufflerie font partie des travaux de recherche réalisés par Swiss-Ski. Ils se déroulent généralement à huis clos. «Snowactive» présente trois projets de recherche en exclusivité. Photo: Ritchie Herbert/B&S

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

3


Panorama NOT RE NUMÉRO U N À Wengen, il fait un temps royal lorsque Beat Feuz dévale la pente avec le dossard numéro 1. Le skieur de Schangnau ne laisse aucune chance à la concurrence et fête une victoire magistrale devant son public. Après son triomphe en 2012, «la fusée» remporte la légendaire descente du Lauberhorn pour la deuxième fois – un exploit réussi par six athlètes seulement. Quelle journée, quelle course et quelle victoire!

4

SNOWACTIVE

FEBRUAR2018 FÉVRIER 2018


PHOTO: KEYSTONE

FEBRUAR FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

5


Panorama

LE ROI DU T OU R DE S KI Dario Cologna is back: six ans après sa dernière victoire au classement général du Tour de Ski, le fondeur passe de nouveau la ligne d’arrivée le premier sur l’Alpe Cermis. Il s’agit de son quatrième triomphe à Val di Fiemme après ses victoires de 2009, 2011 et 2012. Le soulagement et la joie se lisent sur le visage du multiple vainqueur. «Je suis de retour et j’ai montré que je peux vaincre tout le monde», conclut le fondeur.

6

SNOWACTIVE

FEBRUAR2018 FÉVRIER 2018


PHOTO: NORDI CFOCUS

FEBRUAR FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

7


Focus // Recherche

F FOCUS

De nos jours, le sport d’élite va presque nécessairement de pair avec un travail scientifique de fond. Karl Frehsner, l’entraîneur de légende, explique: «Sans la recherche, rien ne fonctionne dans le ski.» L’Autrichien a suivi les évolutions techniques quasiment depuis la première heure, celle des années 1970, où l’on faisait des expériences au niveau du matériel avec des bâtons

REC HE dont une boule remplaçait la rondelle, des skis à trous et différents modèles de casque.

8

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


Focus // Recherche

E R C HE FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

9


Focus // Recherche

À

cette époque, l’optimisation du matériel et l’aérodynamisme étaient au centre des préoccupations. Si le lieu phare était la soufflerie de l’EPFZ, des anti-conformistes et des personnes extérieures à la branche ont aussi fait profiter le ski d’idées révolutionnaires. On doit par exemple les combinaisons une pièce couramment portées aujourd’hui à une innovation du Zurichois Hannes Keller, expert en informatique et pionnier de la plongée profonde. À cette époque, Hannes Keller recherchait la meilleure coupe et le meilleur tissu pour des combinaisons de plongée hydrofuges près du corps. En collaborant avec Hans Hess, il a trouvé par la même occasion la solution à la plupart des problèmes d’aérodynamisme dans les sports de vitesse (ski, patinage de vitesse, course cycliste). Karl Frehsner se souvient aussi avec amusement des moments où les chercheurs se sont retrouvés confrontés à leurs limites: «En 1976, on cherchait l’anatomie parfaite pour un skieur de compétition et on était convaincu que le corps parfait était robuste, comme celui d’un Gustav Thöni ou d’un Ingemar Stenmark.» Mais la réalité était toute autre. À Innsbruck, le titre de champion olympique est re-

En skicross, un projet mené à bien (en collaboration avec l’EPFZ) permet de décrire avec précision la performance des athlètes au départ (notamment la force de poussée et la vitesse au départ) grâce à des capteurs automatiques. À l’automne 2017, ces capteurs ont été installés dans le portillon de départ à Saas-Fee pour pouvoir fournir aux entraîneurs et aux athlètes des feed-back objectifs quant au choix de la stratégie de départ optimale.

10

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

venu au Grison Heini Hemmi, un sportif petit et frêle dont on disait qu’il dévalait la pente avec des skis bien trop longs pour lui. À ce sujet, Karl Frehsner déclare: «Il n’y a quasiment aucun sport dans lequel l’anatomie des vainqueurs varie autant que dans le ski.» Et d’ajouter que le matériel devrait toujours s’adapter à l’athlète, et non l’inverse. Il en va de même pour la recherche: les études scientifiques et les projets de recherche portent beaucoup plus souvent des fruits lorsqu’ils sont initiés par des athlètes. C’est notamment pour cette raison que SwissSki a engagé comme coordinateur de la recherche Björn Bruhin, ancien coureur de compétition et entraîneur diplômé: à ces deux titres, il connaît exactement la base sportive (et les besoins des athlètes). Björn Bruhin entretient des échanges avec les chefs des différents sports et fait office pour ainsi dire de trait d’union entre le «laboratoire» et les terrains de compétition. Le rôle du département de la recherche de Swiss-Ski est d’observer les dernières évolutions, de mener des activités de recherche ciblées et d’intégrer les résultats dans le travail des équipes. Le conseil de la recherche, lui, est chargé d’examiner des idées de projet de ma-

nière critique. Quant à la commission de la recherche, elle est responsable des décisions stratégiques dans ce domaine, en tant qu’instance suprême. Les thèmes prioritaires des projets vont de l’optimisation des performances au développement des athlètes et des entraîneurs, en passant par l’analyse technique, l’optimisation du matériel et la prévention des blessures. La collaboration et les échanges avec le département de la formation sont essentiels, car c’est là, avec les entraîneurs, que naissent des idées nouvelles. Les enseignements tirés sont traduits dans un langage compréhensible pour les sportifs et transmis aux entraîneurs par le biais de formations et de formations continues. Pour montrer comment ce processus peut connaître un déroulement optimal, Karl Frehsner nous parle du travail mené avec la championne de descente Michaela Dorfmeister, du temps où il officiait comme entraîneur au sein de la fédération autrichienne de ski. «Dans les passages de glisse, le ski droit de Michaela sortait souvent du tracé. Au début, nous ne savions pas pourquoi et n’avions donc pas de solution à proposer.» Après des recherches et des mesures intensives, ainsi que


Focus // Recherche

des radios de la jambe de la sportive, il s’est avĂŠrĂŠ que son tibia droit ĂŠtait dĂŠcalĂŠ d’un degrĂŠ par rapport au tibia gauche. Une modiďŹ cation des chaussures a alors permis de rĂŠtablir son ĂŠquilibre. Dans ce cas-ci, la recherche a produit des fruits en or. Michaela Dorfmeister allait en effet se classer par deux fois championne du monde et par deux fois championne olympique dans les disciplines de vitesse. Mais la recherche dans le sport reprĂŠsente aussi souvent des heures et des heures de travail patient: refaire sans cesse le mĂŞme virage et parcourir sans cesse le mĂŞme passage de glisse pour permettre l’obtention de mesures ďŹ ables Ă comparer entre elles, aďŹ n de connaĂŽtre la meilleure position ou le meilleur dosage possible de la force. Pour tous les entraĂŽneurs et les scientiďŹ ques interrogĂŠs, maintenir le bon ux d’informations avec les athlètes (dans les deux sens) est dĂŠcisif, tout comme le fait de ne jamais divulguer ses secrets. En effet, comme dans les James Bond, l’adversaire est Ă l’affĂťt d’informations. Karl Frehsner conclut: ÂŤUne fois qu’un rĂŠsultat de recherche est couchĂŠ sur le papier, il a dĂŠjĂ presque perdu son utilitĂŠ.Âť

SÊquences d’images de la sÊrie d’essais avec les nouveaux skis de slalom gÊant au printemps 2017. En jaune, la ligne approximative du centre de gravitÊ avec le nouveau matÊriel (rayon de 30 m) et en violet, la ligne avec l’ancien matÊriel (rayon de 35 m).

T HO MA S RE N G G L I

PROJETS DE RECHERCHE DE SWISS-SKI SKI ALPIN: MODIFICATIONS DU RĂˆGLEMENT DES SKIS POUR LE SLALOM GÉANT MASCULIN 2017/2018 La FIS a adaptĂŠ le règlement des skis de slalom gĂŠant pour l’hiver 2017/2018. Pour pouvoir ĂŠvaluer les changements possibles de la technique de ski, des entraĂŽneurs et des athlètes sĂŠlectionnĂŠs ont ĂŠtĂŠ interrogĂŠs sur ces changements. Des mesures sur le terrain ont ĂŠtĂŠ effectuĂŠes Ă Davos en avril 2017 avec quatre athlètes. Ceux-ci ont utilisĂŠ les modèles de skis 2016/2017, ainsi que les nouveaux modèles 2017/2018. Des rĂŠsultats sur la vitesse, le temps de course, la partie de l’Êlan avant et après la porte, etc. ont pu ĂŞtre obtenus. Les mises en pratique de ces rĂŠsultats dans l’entraĂŽnement technique ont ĂŠtĂŠ discutĂŠes en petits groupes lors du forum des entraĂŽneurs Swiss-Ski 2017. Ce sondage auprès des entraĂŽneurs lors du forum a ĂŠtĂŠ ĂŠvaluĂŠ systĂŠmatiquement Ă la Haute ĂŠcole fĂŠdĂŠrale de sport Ă Macolin. Voici Ă titre d’exemple les principales conclusions du sondage.

PHOTOS: MĂ€D

Exemples de l’Êvaluation des questionnaires (atelier du forum des entraÎneurs 2017, groupe hommes) Quelles adaptations devons-nous rÊaliser pour nÊgocier le rayon de 30 m des skis le plus rapidement et le plus efficacement possible? ť 6HQWLU OHV VNLV SUHQGUH FRQVFLHQFH GH OD SUHVVLRQ et de l’augmentation de la pression) ť 7LPLQJ VW\OH GH FRXUVH DXGDFLHX[ HW RijHQVLI

ť )RUFH PD[LPDOH SOXV EUÛYH

SKI NORDIQUE: STRATÉGIES DE PACING EN SKI DE FOND DĂŠclaration de BjĂśrn Bruhin Ă propos des mesures: ÂŤPour un virage rapide sur le ski de slalom gĂŠant de 30 m, il faut un rayon ĂŠtroit et une pression la plus brève possible sur le ski extĂŠrieur.Âť Quelles consĂŠquences cela a-t-il sur les aspects suivants: EntraĂŽnement physique? ĹĄ (QWUDĂŽQHU SOXV VRXYHQW OD IRUFH YLWHVVH maximale ĹĄ /H SK\VLTXH HW OD VWDELOLWĂœ GX WURQF VRQW SOXV importants qu’avant. EntraĂŽnement de la technique du ski? ĹĄ /Ĺ–DWKOĂ›WH HQWUH SOXV WăW GDQV OD SKDVH GH JOLVVH La phase de glisse s’allonge lors d’un changement de virage. Les rayons des virages sont plus courts. ĹĄ (QWUDĂŽQHU OH WLPLQJ FĹ–HVW Ç GLUH HÄłHFWXHU GHV parcours avec des vitesses diffĂŠrentes. EntraĂŽnement tactique? ĹĄ (ÄłHFWXHU GHV WUDFĂœV VĹ–HQWUDĂŽQHU GH PDQLĂ›UH ciblĂŠe sur la trajectoire. ĹĄ 6Ĺ–H[HUFHU Ç SDVVHU GHUULĂ›UH OD SRUWH SDWLHQFH Comment entraĂŽner une phase de pression la plus courte possible? ĹĄ )RUFH YLWHVVH IRUFH UĂœDFWLYH GDQV l’entraĂŽnement physique ĹĄ 7UDĂ—DJH YDULDEOH YRLU TXHVWLRQ F

ĹĄ 8WLOLVHU GHV WUDFĂœV GĹ–DLGH GDQV OĹ–HQWUDĂŽQHPHQW de ski (brosses, mini-piquets, couleur, etc.) ĹĄ 0DUTXHU OD SKDVH DLGH Ç OĹ–HQWUĂœH DLGH Ç OD VRUWLH

Les Championnats du monde FIS juniors et M23 de ski nordique auront lieu du 27 janvier au 3 fĂŠvrier 2018 dans la vallĂŠe de Conches et Ă Kandersteg. Par rapport Ă d’autres sports, on en sait moins sur le comportement de pacing des athlètes dans les compĂŠtitions de sprint du ski de fond nordique. On part du principe que les petits changements apportĂŠs Ă la vitesse pendant une course sont prometteurs pour le ski de fond. Lors des courses de la Swiss Cup qui se sont disputĂŠes le 2 dĂŠcembre 2017 dans la vallĂŠe de Conches, 14 athlètes qui pourraient ĂŠventuellement participer aux CHM juniors, ĂŠtaient ĂŠquipĂŠs de capteurs. Les participants se sont ĂŠlancĂŠs sur le mĂŞme parcours qui sera utilisĂŠ pour les championnats. Le parcours de 1377 m pour les hommes et de 1196 m pour les femmes a ĂŠtĂŠ divisĂŠ en diffĂŠrentes sections. Les proďŹ ls de vitesse des athlètes pendant la course de qualiďŹ cation ont ĂŠtĂŠ ĂŠlaborĂŠs de manière descriptive. Le projet poursuivait deux objectifs ĹĄ 'ĂœWHUPLQHU OH SURÄąO GH SDFLQJ LQGLYLGXHO GH chaque athlète. ĹĄ &RPSDUHU HQVXLWH OD VWUDWĂœJLH LQGLYLGXHOOH DYHF la meilleure de la catĂŠgorie. Les entraĂŽneurs/ athlètes ont ainsi pu tirer des conclusions sur le choix tactique. Des idĂŠes ont en outre pu ĂŞtre apportĂŠes pour le choix de la bonne tactique en vue des CHM juniors qui se disputeront au mĂŞme endroit.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

11


Focus // Recherche

«NOUS CRÉONS LES MEILLEURES CONDITIONS POSSIBLES»

es médailles olympiques se remportent sur le terrain. Mais le chemin menant au podium débute dans les laboratoires de Swiss-Ski. Le coordinateur de la recherche Björn Bruhin nous accorde un coup d’œil dans les coulisses, mais seulement furtif pour éviter que les adversaires en apprennent trop.

L

mesures sur le terrain et autres travaux pratiques font partie de mes tâches quotidiennes. En plus d’encadrer et de superviser les projets, j’effectue aussi parfois moi-même un travail de recherche. Je participe également à l’élaboration des diagnostics de performance dans les différents sports de neige.

Monsieur Bruhin, quelles sont les tâches du coordinateur de la recherche de Swiss-Ski? Êtes-vous en quelque sorte le Géo Trouvetout des sports d’hiver? (Rires) Peut-être un peu, oui. Ma fonction consiste à coordonner et à surveiller les projets de recherche dans les différentes disciplines. Je suis embauché par l’Office fédéral du sport, mais je travaille à 100% pour le compte de Swiss-Ski. Je poursuis l’excellent travail fourni par Michael Vogt. Mon bureau est à Macolin, mais je n’y passe pas beaucoup de temps. Les

Quelles sont vos missions-clés? Le transfert de savoir du département de la recherche vers les chefs de discipline et les entraîneurs est décisif dans tous les domaines. Il est important qu’aucune information ne se perde et que les nouvelles connaissances soient transmises et appliquées correctement. J’ai moimême suivi une formation d’entraîneur et j’ai accompagné les skieurs alpins paralympiques à Sotchi 2014 en tant que chef entraîneur. Je suis donc à cheval entre la pratique et la théorie, ce qui me permet d’évaluer sans difficulté les pos-

12

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

sibilités d’application des résultats issus de la recherche lors des compétitions. Quelle est l’importance de la recherche pour le sport d’élite en général? Il faut distinguer deux choses. En ski de fond, le diagnostic de performance est important, c’est pourquoi on s’y intéresse de près. En revanche, l’utilité des travaux scientifiques n’est pas toujours évidente en ski alpin, même si la recherche joue un rôle essentiel également dans ce domaine. Comment la Suisse s’en sort-elle dans la recherche comparée à d’autres nations? Il existe certainement des pays qui emploient davantage de personnes dans ce domaine. Les pays scandinaves par exemple misent beaucoup sur la recherche car ils accordent une grande importance au ski de fond. Néanmoins,


Focus // Recherche

BJÖRN BRUHINN Björn Bruhin, Schwyzois de 32 ans, occupe le poste de coordinateur de la recherche chez Swiss-Ski depuis mai 2016. Il a dû mettre un terme à sa carrière de skieur à l’âge de 21 ans en raison d’une grave blessure au genou. Björn Bruhin a suivi la formation d’entraîneur régional chez Swiss-Ski et la formation d’entraîneur professionnel chez Swiss Olympic. Il a travaillé en tant que chef entraîneur des skieurs alpins lors des Jeux Paralympiques 2014 de Sotchi, un engagement qui lui a valu la distinction d’entraîneur de l’année dans la catégorie sport handicap. En 2012, Björn Bruhin a décroché un bachelor en sciences du mouvement à l’EPF Zurich et en 2013, un master dans la même discipline avec une spécialisation en biomécanique. Il a réalisé son travail de master sur le thème «Analyse des mouvements de la colonne vertébrale lors de la marche chez des jeunes en bonne santé» à l’Institut de biomécanique auprès de Silvio Lorenzetti. Domicilié à Zurich, Björn Bruhin est marié et père de deux filles (nées en 2015 et 2017).

»

je peux vous dire que le travail que nous effectuons en Suisse est fortement axé sur les athlètes et par conséquent sur la pratique. L’année dernière, dans le cadre d’un congrès de recherche à Are, j’ai discuté avec de nombreux collègues étrangers, dont bon nombre considèrent que le transfert des résultats de recherche vers la pratique laisse souvent à désirer. En Suisse, nous sommes mieux placés dans ce domaine. Notre objectif premier n’est pas de faire de la recherche pour publier nos résultats dans des magazines scientifiques ou élaborer des modèles théoriques. Ce qui nous importe, c’est de fournir des prestations en faveur du sport de compétition et des athlètes. D’où viennent les idées et les impulsions pour votre travail? Idéalement des athlètes, des entraîneurs et des chefs de discipline. Les personnes qui tra-

vaillent à la base sont les mieux placées pour savoir dans quel domaine la science et la recherche peuvent être utiles. Nous échangeons régulièrement avec les chefs de discipline pour les sensibiliser à note travail. Au cours d’un projet, il arrive parfois que nous obtenions des instruments ou des méthodes de mesure répondant à d’autres questions encore et fournissant des solutions qui vont au-delà de la problématique initiale. Dans quels domaines travaillez-vous concrètement? En ce moment, nous menons 20 à 25 projets dans tous les sports de neige, dont une dizaine en ski alpin et quatre à cinq en ski de fond. Le projet que nous avons mené à Bienne sur le skicross dans le but d’améliorer le mouvement de départ a eu un écho assez important. La technique de mesure correspondante a en-

suite été mise à la disposition des athlètes au départ du parcours de skicross à Saas-Fee. Dans cette station, nous avons reconstitué à l’identique la rampe qui sera utilisée en Corée du Sud lors des Jeux Olympiques de février. Les athlètes ont ainsi reçu des informations factuelles, par exemple sur la stratégie et la technique à adopter pour démarrer le plus rapidement possible. D’autres projets importants ont porté sur les modifications du règlement des skis de slalom géant ou encore sur les stratégies de pacing en ski de fond. Avez-vous le droit de parler de votre travail? Ou êtes-vous soumis au secret professionnel? Nous ne voulons surtout pas tout dévoiler aux adversaires … Il faut en effet rester prudent et toujours se poser les questions suivantes: que peut-on dévoiler? Que faut-il garder pour soi? Mais > FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

13


Focus // Recherche

étant donné que le projet sur les skis de slalom géant est terminé et que les athlètes ont déjà disputé des courses avec ces nouveaux skis, je peux expliquer brièvement le déroulement d’un tel projet: l’hiver dernier, nous avons interrogé les athlètes et les entraîneurs sur le changement prévisible au niveau de la technique et sur les tendances générales en ski alpin de compétition. Puis, en avril 2017 à Davos, nous avons effectué des mesures sur le terrain avec quatre athlètes en utilisant les anciens et les nouveaux skis. Nous avons présenté les résultats de ces tests en mai à l’occasion du forum des entraîneurs, afin de préparer au mieux les entraîneurs des différents groupes à l’entraînement d’été sur neige. Quels sont ces résultats? Cela risque d’être un peu technique: dans les courses rapides, la partie de l’élan avant la porte est plus importante – on a tendance à se diriger plus directement vers la porte, mais la trajectoire après l’élan est plus haute en raison du rayon plus faible des skis. La phase de glisse s’allonge lors d’un changement de virage. Sur un même tracé, les temps de course effectués avec les nouveaux skis sont plus courts et la vitesse est globalement plus élevée. Il est intéressant de constater que nos résultats coïncidaient majoritairement avec les attentes des entraîneurs. Votre travail a-t-il donc été superflu? Bien au contraire. Les entraîneurs accordent beaucoup d’importance à une confirmation scientifique de leurs estimations. Ils disposent ainsi d’un instrument supplémentaire pour donner aux athlètes des feed-back fiables et poursuivre leur travail de manière ciblée. Les athlètes d’élite sont-ils réceptifs à ce thème somme toute assez complexe? Cela dépend. Certains athlètes sont très réceptifs et sensibles à notre travail. D’autres sont plutôt sceptiques au début et préfèrent se concentrer sur leur entraînement. Mais au fur et à mesure de notre collaboration, je constate souvent que ces athlètes s’intéressent de plus en plus aux dernières connaissances et se renseignent sur les découvertes de notre travail. Je dois cependant dire que je ne travaille pas directement avec les athlètes. Pouvez-vous néanmoins citer quelques coureurs et nous parler de leur attitude vis-à-vis des travaux de recherche? Je ne souhaite pas donner de noms. Mais comme je l’ai dit, on a de tout: les athlètes qui se renseignent régulièrement sur l’état d’avancement d’un projet et sur les dernières découvertes, et ceux qui préfèrent tout simplement chausser leurs skis et dévaler les pistes. Il n’y a pas de recette miracle pour avoir du succès. 14

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Chaque athlète doit utiliser les instruments dont il dispose à sa guise. Pourquoi ne travaillez-vous pas directement avec les athlètes ? En tant qu’entraîneur diplômé, vous disposeriez pourtant des qualités requises, y compris dans le domaine technique. Cela ne permettrait-il pas d’accélérer le processus? Le flux d’informations passe toujours par les entraîneurs et les chefs de discipline. Cela est important si on veut éviter des problèmes de hiérarchie et de compétences. Il existe déjà suffisamment de spécialistes impliqués à la base, comme les techniciens de service et les physiothérapeutes par exemple. Du reste, je n’ai tout simplement pas le temps de m’entretenir avec tous les athlètes. Mais si un entraîneur le souhaite, nous pouvons parler des résultats de recherche à trois. Les résultats de votre travail se comptent-ils en centièmes de seconde? Je ne crois pas. Il est difficile de quantifier l’influence de la recherche sur le résultat final car il y a trop de facteurs en jeu. Je pense par exemple au matériel, aux réglages, aux conditions météorologiques, etc. En revanche, nous pouvons créer les meilleures conditions possibles et fournir les informations les plus complètes pour que les athlètes puissent donner le maximum en compétition. En combien de temps pouvez-vous mettre en pratique votre travail? Cela dépend du mandat. Certains projets portent sur plusieurs années, d’autres sont beaucoup plus courts, comme par exemple le projet sur les skis de slalom géant qui n’a duré qu’un mois entre les résultats des études réalisées sur le terrain et les analyses. Les résultats sportifs constituent-ils votre unique indicateur de réussite? Difficile à dire car notre contrainte est que seules très peu de personnes extérieures sont autorisées à connaître notre travail. De temps en temps, nous pouvons présenter des données un peu moins sensibles à l’occasion d’une manifestation publique. L’industrie du ski profite-t-elle de votre travail? Pas vraiment. Nous sommes trop concentrés sur le sport de compétition. Sur quelle durée votre travail s’inscrit-il? J’ai pris mes fonctions de coordinateur de la recherche le 1er mai 2016. Depuis, j’ai pu me faire une idée de tous les domaines et de la situation générale. Avec les chefs de discipline, nous sommes en train de dresser des listes de priorités que nous traiterons au cours des cinq

prochaines années. De manière générale, c’est surtout le thème de la mise en relation des différents domaines qui nous occupera. Comment pouvons-nous, par exemple, renforcer les liens entre les systèmes de mesure et les études afin que les informations soient plus facilement accessibles aux athlètes? Le big data est également d’actualité chez nous. Quel rôle la recherche a-t-elle joué dans la préparation aux Jeux Olympiques d’hiver à PyeongChang? Notre rôle n’est pas le même dans tous les sports, mais je ne peux et ne veux pas en dire davantage. Comme je l’ai mentionné précédemment, nous avons mené deux-trois projets en skicross et nous avons également été actifs en ski alpin et en ski de fond. Mais il n’y aura pas d’innovation spectaculaire comme celle des nouvelles fixations sur les skis de Simon Ammann avant les Jeux Olympiques 2010 à Vancouver. (Rires) Ce qui compte avant tout pour le grand public dans le domaine du ski alpin, c’est la comparaison avec l’Autriche. Comment Swiss-Ski s’en sort-elle sur le plan de la recherche technique par rapport à son principal adversaire? (Rires) À ma connaissance, la Fédération autrichienne de ski a davantage de main-d’œuvre dans le domaine de la recherche. Mais il est possible que les flux d’informations vers les athlètes soient plus directs chez nous. En outre, nous avons l’avantage en Suisse de pouvoir collaborer avec toutes les hautes écoles, ce qui rend notre travail plus efficace. Qu’en est-il de la neige sud-coréenne? Êtesvous en possession d’une cire miraculeuse? (Rires) Nous nous sommes intéressés de très près aux conditions climatiques et à la qualité de la neige en Corée du Sud, c’est tout ce que je peux vous dire. Mais c’était également le cas à Vancouver et à Sotchi. Ces études font désormais partie de la préparation de toutes les grandes fédérations. Dans quelle mesure la recherche influera-t-elle sur les résultats suisses à PyeongChang? Là encore, c’est inquantifiable. Nous créons les meilleures conditions possibles, mais ce sont les athlètes qui doivent fournir les performances. Je suis heureux si nous parvenons à contribuer à la réussite de notre mission olympique. I NT E RV I EW: T H O MA S RE N G G L I


Mixed zone

La science ne peut garantir une victoire olympique ou un titre de champion du monde

O

n me demande souvent dans quelle mesure la science peut être utile au sport. La réponse est simple mais difficile à mettre en œuvre: la mission des sciences du sport envers le sport d’élite est d’étudier scientifiquement certaines questions et d’y trouver des réponses utiles aux entraîneurs et aux coaches, et donc aux athlètes, au quotidien. L’initiative pour un travail scientifique situé entre la fédération, l’entraîneur, l’athlète et la science doit idéalement venir de la base. Les personnes impliquées dans cette dernière savent quels sont les besoins. Les projets les plus fructueux dans le domaine du sport d’élite quand j’étais à la tête du groupe dédié à la biomécanique du sport à l’EPFZ ont ainsi été lancés par des athlètes ou par des entraîneurs. Parmi ceux-ci, deux travaux que j’ai eu la chance de réaliser pour Swiss-Ski: le projet de skicross traitant de l’instrumentation du portillon de départ de la rampe intérieure de Bienne dont l’objectif était d’optimiser le mouvement de départ d’une part, ainsi que d’autre part la construction d’un petit chariot automatique destiné aux sauteurs à ski servant à mesurer les forces en présence au moment du saut. Les deux projets ont rencontré des échos positifs auprès des athlètes et des entraîneurs. La valeur d’un travail scientifique est jugée différemment par les différents corps de métier impliqués: pour un athlète, les sciences du sport sont un facteur de succès lorsque ses performances s’en trouvent améliorées. L’entraîneur quant à lui est content quand il est en mesure d’apporter des réponses solides aux questions de l’athlète, et le scientifique, enfin, est satisfait quand l’entraîneur et l’athlète sont heureux et que son travail peut être publié. En tant que scientifique du sport, je ne travaille qu’exceptionnellement avec les athlètes directement. Le flux d’informations transite généralement par l’entraîneur et le coach. La communication correcte via ces interfaces est très importante. Il ne faut pas que des informations se perdent. Début février 2018, je prendrai mes fonctions de responsable de la section Sport d’élite auprès de la Haute école fédérale de sport de Macolin, après avoir été à la tête du groupe dédié à la biomécanique du sport à l’EPFZ. Au sein de l’OFSPO, je serai responsable de différentes

Dr Silvio Lorenzetti Responsable de la section Sport d’élite, OFSPO

L’INITIATIVE POUR UN TRAVAIL SCIENTIFIQUE SITUÉ ENTRE LA FÉDÉRATION, L’ENTRAÎNEUR, L’ATHLÈTE ET LA SCIENCE DOIT IDÉALEMENT VENIR DE LA BASE.

branches des sciences du sport: médecine du sport, physiothérapie sportive, psychologie du sport, physiologie des sports d’endurance, sports de force et collectifs ainsi que sciences de l’entraînement. La diversité de ces branches montre combien le secteur est complexe. Rien que la coordination de toutes ces disciplines constitue un défi à part entière. Les grandes nations sportives telles que les États-Unis, la Chine, l’Australie, le Japon ou le Canada investissent beaucoup de temps et d’argent dans les études réalisées par des scientifiques du sport. On constate d’ailleurs qu’il existe un lien direct entre l’argent investi et les médailles remportées. En Suisse par contre, l’influence de la science sur le sport est plutôt ponctuelle. J’espère que cela va évoluer. Dans le sport de loisirs et le sportsanté, le travail scientifique a en effet également toute son importance. Il s’agit d’éviter les blessures et d’aider les gens à rester en bonne santé dans leur pratique sportive. Cela a aussi constitué pour moi une importante motivation personnelle de me pencher plus assidûment sur la biomécanique. En tant que sportif actif, je pratiquais le football américain et la force athlétique, une sorte de triathlon des sports de force pour ainsi dire. Dans ces sports, la précision des mouvements et les fonctions de l’appareil locomoteur sont capitales. Que l’on s’entraîne pour les Jeux Olympiques ou pour la fête de gymnastique locale, la base de chaque entraînement de force est l’exécution correcte des exercices. Un projet se penche par exemple actuellement sur le ski de fond et sur l’importance de la force mise dans les bâtons. En d’autres termes, comment cette force peutelle être mesurée? À quoi ressemble une utilisation optimale des bâtons? Avec quelles forces? Le résultat de cette étude nous permettra de proposer aux entraîneurs un nouvel outil pour travailler avec les athlètes en leur donnant un feed-back crédible et en optimisant leurs performances. Nous ne sommes toutefois pas en mesure de certifier que cela se traduira par des médailles olympiques ou par des titres de champion du monde. Même la meilleure étude scientifique réalisée avec la plus grande exactitude ne peut garantir la réussite à elle seule. La mise en œuvre de notre travail par les athlètes est déterminante. En d’autres mots: les courses se jouent toujours sur la piste.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

15


Advertorial // Hotelplan

L’EXALTATION DES MONTAGNES Réserver des vacances d’hiver à Davos Klosters, c'est se réjouir d’expériences uniques d’initiés: réaliser son rêve de gamin à bord d’un pistenbully et esquisser les premières traces dans la neige fraîchement damée.

Paul Accola, Daniela Meuli, Dario Cologna et Iouri Podladtchikov: la liste des illustres vainqueurs de la coupe du monde et médaillés olympiques ayant grandi ou s’étant entraînés sur les pistes de ski alpin et de fond de Davos Klosters est loin d’être exhaustive. Rien de surprenant à cela d’ailleurs. Après tout, Davos est une pionnière des sports d’hiver avec plus de 150 ans d’histoire dans ce domaine. Aujourd'hui, six Montagnes magiques attirent les amateurs de glisse dans la plus 16

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

haute ville d’Europe. Carving ou freeride, modération ou vitesse; à Davos Klosters, quel que soit le style de descente, il y a la montagne qui convient. Parsenn, qui relie Davos und Klosters, est un domaine légendaire, Pischa, un paradis du freeride, Schatzalp, un endroit agréable, Madrisa et Rinerhorn, des stations familiales. Mais le Jakobshorn tient le haut du pavé question tendances. Au début des années vingt déjà, les élèves de ski s’essayaient à leurs premiers virages dans la neige. À dire

vrai, jusqu’en 1934, les visiteurs ne skiaient que 6 minutes sur toute une heure de leçon! Le reste du temps, ils s’efforçaient tant bien que mal de remonter les pentes. Ce n'est que lorsque l’inventif ingénieur zurichois Ernst Gustav Constam fit construire le premier téléski du monde au pied du Jakobshorn à Bolgen que tout changea. Sur la terrasse ensoleillée, à l’abri des palmiers Aujourd’hui, seul un petit nombre de personnes l’ayant

entendu de leur grand-père savent à quel point les débuts des sports d’hiver étaient difficiles. Mais certains se souviennent probablement des hordes de skieurs attendant plus ou moins patiemment aux remontées mécaniques et aux téléphériques dans les années 80. Et si par hasard, on portait de nouveaux skis, on était alors comme énervé lorsque celui de derrière, vêtu de sa combinaison Elho jaune fluo ou la dame d’à côté, dans ses habits jet-set aux motifs floraux, approchaient de trop


près. Attention à ne pas me les rayer! Et n’essayez pas de passer devant! Grâce aux télésièges débrayables à six places signés Doppelmayr, cette époque est heureusement révolue. Ils absorbent le flot de visiteurs si rapidement que les files d’attente n’ont plus le temps de se former. Les habitués de Davos, qui se réjouissent d’une pause, se détendent maintenant sous les palmiers de la terrasse ensoleillée du Jatzhütte. Les uns se prélassent sur les chaises longues tandis que les autres se déhanchent aux sons des platines de DJ internationaux. Et les plus fous de tous s’adonnent aux joies du bain à remous donnant sur la vallée de Sertig et les sommets enneigés.

Pionnier: le Jakobshorn possédait le tout premier téléski du monde! Le bonheur enneigé des connaisseurs Au lieu de prendre le soleil et de se détendre, les aficionados de la neige peuvent très bien se consacrer à des activités plus trépidantes. Grâce aux 320 kilomètres de pistes toujours enneigées, Davos Klosters garantit un séjour de glisse placé sous le signe de la diversité. Pour faire le plein de bonheur et d'aventures hivernales insolites, une équipe d’adeptes du coin propose un programme touristique gratuit, le «Davos Klosters Inside», qui prodigue tous les jours plusieurs conseils d’initié: aventures-découvertes sur

les pistes, cours d’initiation au hors-piste ou encore chasses aux trésors avec GPS. Davos possède un nouveau centre moderne dédié au ski de fond, également plébiscité par les professionnels. Du coup, au lieu de s'adonner aux descentes de ski alpin au-delà de la limite de la lisière du bois, pourquoi ne pas se mesurer, sur des skis de fond, au parcours Cologna Stutz dans la forêt de Flüela? Car à Davos, on sait ce qui fait battre le cœur des skieurs de fond. La ville abrite non seulement le centre national d'entraînement en ski de fond de Swiss Ski, mais c’est la seule à accueillir chaque année les courses de coupes du monde. CIS

SUNSTAR ALPINE HOTEL DAVOS ****

CLUB-HOTEL DAVOS ***

Situé dans un parc, le Sunstar Alpine Hotel se singularise par un emplacement central, mais calme. Les espaces communs de cet établissement 4 étoiles ont récemment été rénovés avec soin du détail. Le salon accueillant des musiciens permet de terminer une journée de ski en toute quiétude. L’oasis de bien-être propose piscine couverte et espace sauna.

Dirigé par une équipe expérimentée, le Clubhotel Davos, établissement 3 étoiles, distille une ambiance familiale. Il possède une belle piscine couverte et un sauna finlandais. Le centre de Davos et le Jakobshorn se trouvent à quelques pas, le bus s’arrête devant la porte.

hotelplan.ch/FR/h-1900057

hotelplan.ch/FR/h-1900066

DAVOS DANS LA PEAU DES CONNAISSEURS Une carte touristique permet aux visiteurs de s'adonner à une kyrielle d'activités sur place (sur inscription, chaque visiteur se voit remettre gratuitement cette Davos Klosters Card après règlement de la taxe de séjour). Plaisirs du ski compris Toute personne réservant chez Hotelplan un forfait ski reçoit l’abo-ski en sus du séjour hôtelier. À Davos, il existe entre autres des forfaits ski au Sunstar Alpine Hotel et au Clubhotel.

Conseil et réservation au 0848 82 11 11, internettravelshop@hotelplan.ch ou dans votre agence de voyage

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

17


Menschen // Backstage

Martin

Künzle

18

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


e

P PERSONNAGES

«L’entraîneur en or olympique» transmet son savoir à la relève Fin février 2010, après la deuxième double victoire olympique de Simon Ammann à Vancouver au Canada, le jeune champion et l’entraîneur national de saut à skis Martin Künzle traversèrent la foule du Toggenbourg dans une chaise à porteurs en guise d’accueil. Cinq ans plus tard, Künzle retournait à la base en tant qu’entraîneur des espoirs, et veille depuis à ce que les jeunes sauteurs progressent.

«U

n inconnu au bataillon nouveau chef des sauteurs à skis suisses», put-on lire au printemps 2008 en manchette d’un journal lorsque Martin Künzle prit la suite de l’entraîneur national bien plus connu Werner Schuster. Après seulement un an en Suisse, l’Autrichien suivit de manière inattendue l’appel de la Fédération allemande de ski. Durant un hiver, Martin Künzle s’était initié à la Coupe du monde comme assistant de Werner Schuster et avait beaucoup appris. «J’ai vu comment fonctionnait la Coupe du monde. L’ensemble de l’organisation est plus professionnel, on fait attention à bien plus de détails lors des sauts et surtout en ce qui concerne le matériel», explique le maçon de formation, qui avait lui-même réussi autrefois à rejoindre le cadre C de Swiss-Ski. «Mais j’ai vite vu que mes performances ne suffiraient pas à atteindre les premières places», précise le trentenaire maintenant proche de la quarantaine, actif jusqu’en 1997.

PHOTO: SWISS -SKI

Personnages // Backstage

Jeux de glisse près du tremplin Martin Künzle se mit au saut à ski «parce qu’un entraîneur m’avait demandé si je ne voulais pas essayer alors que nous nous amusions à glisser sur la neige à côté du tremplin de Wildhaus». Après avoir terminé son apprentissage de maçon en 1999, le natif du Toggenbourg effectua avec succès sa première formation d’encadrement pour être moniteur Jeunesse+Sport (J+S) et s’impliqua comme entraîneur du SC Wildhaus. Ainsi démarra son chemin vers les hautes sphères de la Coupe du monde. Entraîneur du groupe de promotion de Swiss-Ski de 2003 à 2005, il suivit en parallèle la formation d’entraîneur olympique suisse avec certificat fédéral de capacité, formation dispensée à Macolin. En-

suite, tout alla assez vite: en 2005/2006, il officia dans sa région d’origine au centre d’entraînement Est de Swiss-Ski, puis occupa en 2006/2007 la fonction d’entraîneur de la Coupe continentale et du centre d’entraînement national d’Einsiedeln. Et la saison 2007/2008 le vit monter en grade en devenant assistant de Coupe du monde, et répétons-nous, en étant nommé entraîneur de l’équipe nationale au printemps. «Heureusement, cela a marché pour moi, parce que justement, je connaissais déjà toute l’organisation de la Coupe du monde et aussi les athlètes»: ainsi se remémore Künzle les débuts de sa carrière d’entraîneur en Coupe du monde. Celle-ci se déroula pendant sept ans sous le signe d’un succès exceptionnel: dès la première saison de l’ère Künzle, Simon Ammann remporta trois épreuves du Grand Prix d’été et Andreas Küttel devint champion du monde en hiver sur le grand tremplin de Liberec (République tchèque). Avec Martin Künzle comme mentor, Simon Ammann décrocha vingt de ses vingt-trois victoires en Coupe du monde obtenues jusqu’ici, termina médaillé de bronze des Championnats du monde au Holmenkollen et, consécration suprême, fut double vainqueur olympique à Vancouver; la même saison, il glana encore le titre de champion du monde de vol à skis. «C’est toujours chouette de vivre de telles expériences», dit Künzle pour décrire aujourd’hui cette période. Reprendre le CNP? «Après sept saisons de Coupe du monde, j’ai eu le sentiment qu’il fallait passer à quelque chose de nouveau», raconte Künzle en parlant du printemps 2015, lorsqu’il voulut renoncer au poste d’entraîneur de l’équipe nationale. Une offre du chef du saut à ski Berni Schödler correspondit alors aux aspirations du jeune père de famille avec trois enfants en bas âge: «Il m’a demandé si je voulais reprendre le poste d’entraîneur du centre national de performance d’Einsiedeln», poursuit Künzle. «J’eus ainsi plus de temps pour ma famille et j’étais moins en déplacement.» Et il y a aussi son fils de neuf ans, Lars, qui adore le saut à ski. «Le mardi, quand je suis à la maison, j’aide le SC Wildhaus», explique Künzle, qui en tant qu’entraîneur des espoirs doit souvent prendre la pelle en main pour préparer le tremplin. Notre père de famille aime le travail avec les jeunes: «Ils sont très désireux d’apprendre et font ce que tu leur demandes en tant qu’en-

traîneur. Ils n’ont pas l’impression de déjà tout savoir et sont très motivés», dit Künzle, qui peut aussi mettre dans la balance sa réputation d’«entraîneur en or olympique»: «C’est vrai, le fait que j’aie pu obtenir ce succès avec Simon a un bon écho auprès des jeunes.» Le groupe de Künzle compte sept sauteurs. «Et tous en veulent. Quand nous sommes au tremplin, ils ne s’arrêtent pas après quatre ou cinq sauts, tous effectuent huit ou neuf sauts.» Et d’ajouter que ce qui est beau, c’est qu’on observe des progrès extrêmement rapidement, sur le tremplin et en matière de condition physique. Pour cette saison, Kandersteg en ligne de mire Actuellement, ses meilleurs sportifs sont le Gstaadois Sandro Hauswirth (fils de l’ancien athlète de Coupe du monde Benz Hauswirth), déjà victorieux en Coupe des Alpes, et le sauteur de l’Oberland zurichois Dominik Peter. «Si nous pouvions décrocher une place dans le top 6 aux Championnats du monde juniors de ski nordique de Kandersteg (du 27 janvier au 4 février 2018), ce serait bien», dit Künzle. «Nous serions naturellement aussi preneurs d’une place sur le podium.» En tant qu’entraîneur de la relève, Martin Künzle s’inquiète de l’avenir du saut à ski en Suisse: «Le premier problème, c’est qu’il manque des petits tremplins pour les jeunes, et le second qu’il manque des entraîneurs pour les encadrer», expose le natif du Toggenbourg. Effectivement, en Suisse, il ne reste que peu d’endroits où l’on travaille avec les espoirs. «À titre d’exemple, les tremplins ont disparu à SaintMoritz; on n’y fait plus que des petits tremplins de neige», regrette Künzle qui n’aurait rien non plus contre le fait d’avoir un tremplin pour les juniors à Engelberg. «Chaque année y ont lieu deux compétitions de Coupe du monde et deux de Coupe continentale. Les jeunes auraient donc leurs modèles sur place.» «Nous souhaitons avoir davantage d’entraîneurs professionnels pouvant encadrer nos jeunes sur les tremplins existants aux heures qui les arrangent, comme c’est le cas en Allemagne, en Autriche ou en Slovénie», déclare Martin Künzle. Avant d’ajouter: «Nous avons quelques jeunes talentueux, et nous devons essayer d’en tirer le meilleur. De tels joyaux bruts, nous avons régulièrement réussi à en façonner pour les mener au sommet.» KURT HENAUER FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

19


Personnages // Nostalski

UN FEU INTÉRIEUR QUI BRÛLE ENCORE

WALTER L

e temps ne semble pas avoir de prise sur lui. On le perçoit comme il était dans sa meilleure période, les traits du visage affirmés, la chevelure fournie, dégingandé et musclé jusqu’au dernier centimètre de son corps. Pourtant, il a 67 ans. «Soixante-six», corriget-il. Il en aura 67 dans seulement deux ou trois semaines, le 15 février – pendant les Jeux olympiques d’hiver à Pyeongchang.

20

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Toujours sauteur, de tout son être Bien entendu, il ne ratera pas les retransmissions télévisées des épreuves de saut à skis. «Je suis un peu obligé», dit-il en plaisantant. «Si on m’en parle sans arrêt, je dois être informé. Mais évidemment, la discipline m’intéresse toujours beaucoup.» Seul problème: il n’a pas de téléviseur à la maison et ira regarder ailleurs les émissions, qui commenceront en partie dès 2 heures du matin. Steiner faisait partie de ces héros de Sapporo qui, lors des premiers Jeux olympiques d’hiver en Asie en 1972, prenaient au sérieux le proverbe «L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt». Il ne décrocha cependant «que» l’argent. Le bien nommé Wojciech Fortuna, Polonais, fut plus chanceux et devança Steiner d’un dixième de point. Après coup, le Suisse apprit que sa distance avait été diminuée d’un demimètre sur pression de la RDA. «Mais, poursuit-

il, je fus quand même obligé d’être satisfait, car quatre sauteurs étaient classés avec une différence de sept dixièmes et j’aurais tout aussi bien pu finir quatrième.» «Tu ne dois pas, tu peux gagner» Les Allemands de l’Est avaient de manière générale bien du mal à s’accommoder de la concurrence de l’«homme-oiseau», qui menaçait de mettre en péril leur suprématie. Et ils le lui faisaient bien sentir. Lorsqu’une fois, il les apostropha sur ce point, ils parlèrent à cœur ouvert et lui répondirent: «Tu n’as rien à nous envier, nous devons gagner, tandis que toi, tu peux gagner.» Pour démontrer la supériorité du système socialiste, l’Etat exigeait impérativement des médailles – et Steiner était un grain de sable dans cette mécanique. En vol à skis, en revanche, il n’avait quasiment pas d’adversaire – ou au pire, lui-même. Avec

PHOTOS: MÀD

On l’appelait l’«homme-oiseau», parce qu’il planait dans l’air avec une telle légèreté qu’on avait l’impression que la loi de la gravitation ne s’appliquait pas à lui. Walter Steiner était LE sauteur à skis par excellence – et le premier médaillé olympique suisse en saut à skis.


Personnages // Nostalski

STEINER FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

21


Personnages // Nostalski

son aptitude naturelle prononcée à voler, il repoussait quasiment les limites des tremplins. Son problème: il lui arrivait régulièrement d’aller trop loin dans le rayon de la piste de dégagement, de chuter et de se blesser. Il se disputa à cause de cela avec les organisateurs et la FIS, et dit encore aujourd’hui: «Ils ne m’écoutaient pas. Aujourd’hui, les tremplins sont construits comme je l’avais proposé en mon temps.» Et ils permettent de couvrir des distances de plus de 240 mètres sans mettre en danger le sauteur. «Mur du son» à 170 mètres Pour Steiner, le «mur du son» était à l’époque à 170 mètres. Son record du monde d’alors était de 169 mètres. Certes, il avait déjà atteint 179 mètres, mais les règles de la physique l’empêchaient de réussir de tels sauts. La légende télévisuelle Karl Erb, qui suivait à l’époque le saut à skis comme reporter, se souvient: «Steiner partait deux places plus bas que les autres, arrivait quand même le plus loin, dans la partie plate, et il n’arrivait pas à réussir sa réception.» Avec le système d’évaluation actuel, il aurait cumulé les points bonus.

Steiner connut néanmoins de grands triomphes. Il fut sacré deux fois champion du monde de vol à skis et termina deux fois deuxième du classement final de la Tournée des quatre tremplins. Il affirme toutefois: «Comparé à Simon Ammann, je ne suis qu’une ombre. Si Werner Herzog n’avait pas tourné de film sur moi, on m’aurait sans doute oublié depuis longtemps» Modestie typique de Steiner. Car en tout, il remporta 27 compétitions FIS comparables aux épreuves actuelles de Coupe du monde. Ammann n’en est qu’à 26. Un extraterrestre Le portrait susmentionné du metteur en scène culte Werner Herzog conféra à Walter Steiner le statut d’un extraterrestre qui faisait entrer le saut à skis dans une nouvelle dimension. Et qui, pour cette même raison, chutait souvent, sans protection. Dans le film, il prononçait la phrase légendaire et martiale: «Parfois, j’ai l’impression d’être dans une arène – cinquante mille spectateurs attendent que je me fracasse sur le sol.» Quand de temps en temps, il rencontre Simon Ammann à une compétition, il

évite de parler boutique et se contente d’échanger avec lui de menus propos: «Simon sait mieux lui-même ce qu’il a à faire.» Néanmoins, il existe bien une affinité entre les deux Toggenbourgeois, pas seulement relative à leur origine géographique. Steiner était comme l’est Ammann un fignoleur extrême, et ceci à une époque où le matériel en était encore à ses balbutiements. «J’étais totalement impliqué là-dedans, dit Steiner. J’ai développé les skis pour le saut chez Kneissl, je l’avais fait auparavant chez Elan, et plus tard, ce furent en collaboration avec Hans Hess les combinaisons Descente. J’ai aussi été le premier à développer des casques pour deux entreprises.» Le sculpteur sur bois Selon ses dires, les tests étaient exigeants, et l’entraîneur Ewald Roscher ne voyait pas cette histoire d’un très bon œil parce que cela prenait beaucoup d’énergie: «Il me dit sur un ton ironique qu’il allait m’offrir une combinaison ornée d’une lime en or et d’un marteau.» Notre ami de la nature créatif et très doué de ses

Les sponsors et partenaires SPONSOR PRINCIPAL

SPONSORS

AUTOMOBILES

PARTENAIRES

PARTENAIRES D'ÉVÉNEMENTS

OFFICIAL BROADCASTER

PARTENAIRE MEDIA

SWISS-SKI POOL

FOURNISSEURS

Burgerstein / Ruag / Hilti / Ferienverein / TechnoAlpin / Kameha Grand Zürich / Human Tecar / Trilux AG / Funke Lettershop DONATEURS 22

Crystal Club / Dr. Heinz Grütter-Jundt-Stiftung zur Förderung des alpinen Skisportes SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


Personnages // Nostalski

dable. Cela a toujours été le cas: après presque chaque match de foot ou slalom géant, je suis tombé malade. Les efforts intenses me faisaient toujours tousser.»

Walter Steiner et les skis qu’il chaussait à Sapporo en 1972.

mains, qui a appris le métier de sculpteur sur bois, a conservé son instinct pour le «bon» matériel. En ce moment, il est de nouveau brouillé avec la FIS, à cause des bâtons de ski de fond, sa nouvelle discipline principale. Steiner a gagné plusieurs médailles de Coupe du monde chez les seniors. Il fut même champion du monde une fois, bien qu’il use d’une technique tout à fait singulière : «Je fais presque tout avec les bras; je pousse plus que je n’avance en pas standard ou en pas de patineur. J’utilise ainsi moins d’oxygène.» La raison: «Ma capacité pulmonaire n’est pas formi-

«Si tu n’es pas toi-même chef ...» Désormais, la longueur des bâtons est limitée, une décision de la FIS. «C’est contre-nature, s’emporte Steiner. Je cherche actuellement quelqu’un qui m’apporte son soutien pour une étude destinée à convaincre la FIS qu’elle se trouve sur la mauvaise voie.» Quand il est convaincu d’une chose, il peut s’enflammer comme aux temps anciens, lorsque l’enjeu portait sur la structure des tremplins ou les rayons de pistes de dégagement. En vérité, il est dommage qu’il n’ait pas pu transmettre ses immenses connaissances aux jeunes. Après sa retraite sportive, il fut un temps entraîneur assistant, puis travailla comme technicien pour les skis et entraîna pendant quelques années le club de Steamboat Springs au Colorado. Un emploi d’entraîneur pour la relève chez Swiss-Ski ne fut que de courte durée: «Cela n’a pas fonctionné. Si tu as

des idées fortes mais que tu n’es pas toi-même chef, tu dois t’effacer et laisser faire les autres. Cela ne s’est pas bien passé. Ils m’ont fait venir – et je suis reparti.» Il vit maintenant depuis presque trente ans à Falun dans le centre de la Suède, où il se sent comme un poisson dans l’eau: «C’est devenu ma nouvelle patrie.» Il y est même resté après que sa compagne de longue date et lui se furent séparés. Il a généreusement laissé la maison à son ex-compagne, rencontrée autrefois à une compétition de saut à skis. Depuis qu’il est retraité, on le voit de nouveau plus souvent en Suisse. Il a travaillé un an audelà de l’âge légal de la retraite, «parce que le travail me plaisait et que je pouvais bien avoir besoin de l’argent pour acheter un nouvel appartement», précise-t-il. Il était employé par l’Eglise nationale de Suède, pour laquelle lui, le travailleur manuel par passion, mettait la main à la pâte partout où c’était nécessaire. Il a désormais plus de temps pour s’adonner à ses loisirs: randonnée, VTT, ski de fond, pêche. Le sport a encore une grande importance dans sa vie. R I CHA RD H E G G L I N

Annonce

«Pourquoi nous faisons le lien entre énergie et infrastructures?»

Parce que nous créons un réseau solide d’entreprises et de compétences qui développe des solutions énergétiques et des solutions d’infrastructure globales pour l’avenir. bkw.ch/engineering

Patrick Küng Champion du monde

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

23


Actif // Ski de randonnée

A ACTIF

L’AUTEURE DE «SNOWACTIVE» CHRISTINE KOPP, PASSIONNÉE DE SKI DE RANDONNÉE, DÉCRIT SES PREMIERS PAS DANS CE SPORT FASCINANT ET DONNE DES CONSEILS AUX DÉBUTANTS. 24

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


FOTOS: CHRI STI NE KOPP

Actif // Ski de randonnée

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

25


Actif // Ski de randonnée

LIENS UTILES

D

es débuts «naturels»: dans mon cas, ce furent en quelque sorte des raisons génétiques qui me poussèrent vers la randonnée à skis, il y a trente-cinq ans. Mon père était féru de ski de randonnée. Ma mère l’accompagnait souvent. Mon frère aîné qui avait huit ans de plus que moi commença tôt et l’autre, de cinq ans mon aîné, suivit bientôt. A quinze ans, je fis donc aussi mes premiers pas pour gravir la montagne. Avec en guise de baptême un sommet majestueux: l’Äbeni Flue couvert de glaciers, dans la région de la Jungfrau. Bien que j’y aie attrapé une ophtalmie, bien que j’aie parfois juré à cause de mes frères trop rapides et de mon père, bien que je me sois blessée plus tard au genou et que j’aie perdu des êtres chers dans des avalanches: la randonnée à skis reste jusqu’à aujourd’hui ma grande passion en montagne. J’ai vécu à l’écart des pistes quelques-uns des plus beaux moments d’insouciance de ma vie. Et j’exulte intérieurement chaque fois que je réussis quelques beaux virages qui m’emplissent de ce sentiment unique de légèreté et de liberté. Pour moi, c’est cela, le bonheur! Mais comment procéder lorsqu’on n’a jamais fait de ski de randonnée? Lorsque contrairement à moi, on ne peut pas compter sur une influence «familiale»? Voici quelques conseils pour débuter en toute sécurité. Bien s’équiper Dans les trois décennies et demie mentionnées ci-dessus, le matériel a subi une transformation en profondeur: suite à l’introduction des premiers skis paraboliques il y a environ vingt ans, tout a changé, disons simplement que tout s’est amélioré. De nos jours, il peut être difficile pour le skieur de randonnée de s’y retrouver tant l’offre est vaste – du ski plutôt classique «All Mountain» au large «Freerider». Mon conseil: familiarisez-vous avec la matière en lisant des comptes-rendus et faites-vous conseiller ensuite en détail dans un magasin spécialisé pour définir ce que vous souhaitez. Mais surtout: testez différents équipements avant de sauter le pas de l’achat grâce au matériel de location: ce n’est qu’ainsi que vous saurez s’il vous faut plutôt des skis lourds, larges et axés sur la descente ou des skis plus légers pour effectuer de longues montées. Et que vous trouverez aussi les bonnes fixations et les chaussures qui conviennent parmi la multitude de modèles à disposition – des chaussures

26

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Ces pages n’offrent pas assez d’espace pour détailler les cours, livres, magasins, voire parties d’équipement individuelles existants. Renseignez-vous sur internet et lisez-y les informations adéquates. Voici quelques adresses: Matériel Une excellente introduction générale: www.bergzeit. de/magazin/skitourengehen-fuer-anfaenger. De très bonnes explications sur les différents types de skis: www.sportscheck.com/skitouren/themen/ tourenski-beratung. En Suisse, l’«Outdoor Guide» (www.outdoor-guide.ch) publie dans son édition d’hiver des rapports de test compétents, notamment sur les skis. Avalanches Institut pour l’étude de la neige et des avalanches de Davos (SLF), www.slf.ch – le site à consulter par excellence (avec aides à l’interprétation). Sur www. sac-cas.ch/unterwegs/tourenplanung/lawinen.html, vous pouvez télécharger la fiche d‘information actuelle du SLF/CAS. Egalement à la pointe: www.whiterisk.ch/de/ (avec application). Cours Écoles alpines des Alpes suisses: www.alpinschulen. com/alpinschulen-im-profil/schweiz, parmi lesquelles certaines sont spécialisées en formation: www.bergpunkt.com. Guides de montagne indépendants : www.4000plus.ch. Bächli Sports de montagne (www.baechli-bergsport.ch, le plus grand magasin de sports de montagne et le mieux achalandé de Suisse) propose des circuits de ski de randonnées simples. Même chose pour l’entreprise suisse Mammut: http://alpineschool.mammut.ch

plus dures et plus solides avec plus de prise pour la descente ou des chaussures légères et souples. Avant sa première fois sur le terrain, il faut se pencher sur le thème des mesures de sécurité en cas d’avalanche et avoir sur soi lors de sa première sortie l’équipement de secours correspondant. Il se compose d’un détecteur de victimes d’avalanche (DVA), d’une pelle et d’une sonde et doit avoir sa place dans le sac à dos pour chaque course, aussi courte soit-elle, à côté de victuailles, boissons et vêtements de rechange. Il faut toutefois connaître ce matériel de secours et faire régulièrement des exercices pour savoir s’en servir. Le CAS, les guides de montagne, les écoles d’alpinisme ainsi que les fabricants d’équipement proposent des cours sur ce sujet durant tout l’hiver. Bien planifier Effectuez vos premiers pas en compagnie d’alpinistes avertis ou dans le cadre d’une excursion guidée. De plus, commencez dès le début à participer activement aux réflexions concernant la planification et à transformer la bonne préparation en rituel: avant le départ, on contrôle son matériel (DVA inclus) et on organise soigneusement l’intérieur de son sac à

dos. Du reste, quand on débute, pas besoin d’avoir un sac à dos trop grand, une taille normale suffit. A-t-on bien pris les lunettes de soleil, la trousse de premiers secours et les gants de rechange? Vient alors la partie essentielle de la planification: où va nous emmener le circuit? Cartes et guides, comptes-rendus sur internet? Où se trouvent les passages clefs, qu’ils soient de nature technique alpine ou susceptibles d’être le théâtre d’avalanches? Les conditions météo et leur évolution, l’enneigement et le risque d’avalanche – ai-je tout vérifié? L’interprétation du bulletin d’avalanches requiert expérience et connaissances: selon la pente, l’évolution et la structure du manteau neigeux à un moment précis de l’hiver, un risque «marqué» (niveau d’alerte 3, un niveau fréquent pour les excursions) peut signifier un danger plus ou moins élevé. Bien s’orienter Avec des alpinistes expérimentés, vous apprendrez à faire une trace correctement – c’est-à-dire de la manière la plus sûre possible, en évitant les zones dangereuses, et pas trop raide. On voit d’ailleurs de plus en plus souvent au bord des pistes des parcs pour skieurs de randonnée ou des sentiers pédagogiques de randonnée à skis. A bien prendre en compte pour les novices: l’énergie doit suffire non seulement pour la montée, mais aussi pour la descente. L’évaluation correcte de sa propre condition physique est d’autant plus importante. La descente peut se faire dans des conditions très variées: une fine couche de névé tel du velours au printemps est aussi facile à descendre qu’une piste; et trente centimètres de poudreuse ultralégère n’exigent pas non plus de grande technique ni une grande force. Mais si, comme c’est souvent le cas sur le terrain, la neige est changeante et par exemple mouillée, glacée ou qu’elle forme une croûte, alors il faudra faire jouer ses muscles et son savoir-faire. Apprenez à skier sur terrain naturel – et vos randonnées à skis en montagne seront un véritable plaisir! Tester le matériel et l’acheter pas à pas. Se former sur le thème des avalanches et si nécessaire apprendre à skier hors piste. Participer dès le départ à la planification et observer quelles décisions prennent les personnes expérimentées pendant la randonnée. Respectez tous ces points, lancez-vous étape par étape dans cette discipline royale, et vous ressentirez bientôt la même chose que moi: le ski de randonnée deviendra votre grande passion. CH RI S T I N E KO P P


FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

27


K I E N TA L R AN DO N NÉES À S K I S DA NS L’O B E R L A ND BERNOIS

La spécialiste du ski de randonnée et auteure pour «snowactive» Christine Kopp décrit une balade au charme particulier dans le Kiental, une vallée de l’Oberland bernois.

I

l y a une heure, nous ne nous connaissions pas encore. Mais Idéfix court à présent comme un fou dans la neige devant moi et me fait comprendre en aboyant que mon rythme est trop lent pour lui. J’essaie sans succès de le calmer. Le boxer albinos, blanc comme l’éclatant manteau de neige autour de nous, ne se laisse pas impressionner par ma voix. Il a raison: le paysage couvert de poudreuse au-dessus de la Griesalp dans le Kiental est féerique. A vrai dire, je n’en ai pas le temps, mais je ne peux résister à la tentation de faire une petite balade de l’hôtel Griesalp au Bundsteg. Idéfix, le chien du propriétaire, l’a bien compris, et m’a suivie en catimini ...

Lieu empreint de magie Lorsque je partis ce matin du parking de Tschingel – en été, la petite route du parking à la Griesalp constitue le trajet de car postal le plus raide d’Europe –, la partie arrière du Kiental me fit une fois de plus l’effet d’un endroit imprégné de magie: ici, derrière Tschingel, on trouve la «marmite de la sorcière». C’est un 28

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

endroit lugubre dans une gorge étroite, dont je veux à chaque fois vite m’échapper. Les ruisseaux impétueux, longés en été par un joli sentier, ont un débit d’eau faible en hiver et offrent à la vue d’étranges formations de glace. En sortant de la gorge, je pense à un autre lieu régénérant ici en haut que j’aime en revanche beaucoup: celui où trône l’érable vieux de plus de 300 ans près de Gorneren. Directement audessus, on peut observer les larges virages d’un randonneur à skis monté seul à l’Aabeberg. Je ne tourne pas à gauche en direction de Gorneren, mais bifurque à droite pour gagner la Griesalp. Là, à 1400 mètres d’altitude, plusieurs bâtiments avec des chambres de standard simple à chic forment les «Griesalp Hotels». L’environnement et l’accueil sympathique invitent à s’accorder un moment de détente à l’écart de la civilisation et de son effervescence. Ce n’est pas le seul logement de caractère de l’endroit qui est ouvert aussi en hiver: le plus ancien chalet des Amis de la Nature de Suisse à Gorneren est rustique et confortable. Et non loin de là, la jolie auberge de montagne Golderli reçoit aussi des hôtes. Un 3000 mètres exigeant Avant toute chose, je bois un café en regardant autour de moi. Puis pendant ma balade, qui ressemble plutôt à une promenade méditative à travers le paysage hivernal – s’il n’y avait pas

Idéfix, qui m’arrache sans cesse à mes pensées avec force aboiements –, je pense à des randonnées effectuées autrefois dans le Kiental. Incontestablement, la plus impressionnante fut celle menant au sommet Bütlasse: le 3000 mètres est fort exigeant à gravir à skis et requiert, surtout dans sa partie la plus haute, des conditions météorologiques stables et de l’expérience. C’est le Bundstock, un classique de la vallée, qui m’offrit le plus de plaisir à skier: il brille par ses versants fantastiques et une vue des plus splendides sur la Blüemlisalp. Ce massif aux formes élégantes appose sa marque sur le Kiental. Comme pour la «marmite de la sorcière», une sombre légende décrit sa naissance. Aucun randonneur à skis ne s’adonne à ce sport aujourd’hui au Hohtürli, le passage au pied du massif – le vent a fait trop de ravages en hauteur ces derniers jours: ses pentes, longues et ombragées, s’inclinent à certains endroits de plus de 35 degrés, mais elles offrent une descente merveilleuse lorsque les conditions sont bonnes. En revanche, un sommet plus effacé, mais qui en vaut la peine après des chutes de neige fraîche comme celles qui viennent d’avoir lieu, a été ratissé par une poignée d’enthousiastes: le Chistihubel. De Tschingel, on l’atteint en gravissant 1000 mètres de dénivelé, et en faisant une trace avec ingéniosité, on peut éviter les pentes les plus abruptes.


Actif // Ski de randonnée

La photo souvenir obligatoire au sommet du Bundstock. A l’arrière-plan, de gauche à droite: Eiger, Mönch et Jungfrau.

ROBUSTE, TOUT SIMPLEMENT Le WHITE ROCK 40 PACK de Jack Wolfskin est le nouveau sac à dos spécial ski de randonnée pour les sportifs ambitieux. Et le White rock 40 Pack sort le grand jeu: Armature à contact corporel intégral pour un contrôle de charge et une liberté de mouvement optimaux; sangle pectorale avec sifflet; accès extérieur supplémentaire par fermeture éclair au compartiment principal du sac; attaches pour skis et snowboard; porte-bouteilles sur la ceinture; possibilités de fixation pour casque et bâtons de ski; compartiment principal avec poche intérieure, deux poches latérales, compartiment dans le rabat, poche avant pour pelle et sonde; aménagement pour système d’hydratation incluant la protection antigel. HONEYCOMB 400D: tissu robuste à double couche de polyuréthane avec fils de renfort.

Retour sourire aux lèvres J’aurais bien aimé avoir un peu plus de temps pour monter moi-même prestement au Chistihubel et décrire de gracieuses courbes dans la poudreuse légère et aérienne. Mais je m’exhorte une fois de plus à me réjouir des petites choses et à ne pas émousser mon regard et mes sentiments par la soif de «toujours plus». Et c’est ainsi que je caresse Idéfix, lui jette une branche, contemple avec émerveillement les arbres ployant sous le poids de la neige et

prends le chemin du retour vers la Griesalp pour y savourer une collation raffinée. Idéfix se blottit dans sa couverture comme s’il n’en avait jamais bougé. Mais au moment où personne ne regarde, il vient vite me voir, remue brièvement la queue puis s’éclipse de nouveau. Avec un sourire et quelques belles images de plus dans ma tête, je laisse la vallée derrière moi et me réjouis de revenir passer d’autres journées d’hiver ici, une autre fois. CH RI S T I N E KO P P

INFORMATIONS Informations générales: www.kiental-reichenbach.ch Accès en transports en commun: train régional jusqu’à Reichenbach im Kandertal. Puis car postal jusqu’au Kiental. De là, taxi jusqu’à Tschingel (ou prendre le taxi directement de Reichenbach à Tschingel). Accès en voiture: suivre Reichenbach, Kiental puis Tschingel. Là, parking payant. Hébergement: Griesalp Hotels www.griesalp-hotels.ch (formules intéressantes, différentes chambres, sans oublier l’offre bien-être et spa dans une ambiance merveilleuse); Maison des Amis de la Nature «Naturfreundehaus Gorneren» www.naturfreundehaeuser.ch/gorneren (rustique et soigné, idéal pour les groupes); Golderli www.golderli.ch (auberge de montagne qui jouit d’une longue tradition, belle terrasse ensoleillée au printemps). Griesalp: accessible en une montée de 240 mètres de dénivelé (environ 40 minutes) depuis Tschingel. Randonnées depuis la Griesalp: Aabeberg (1954 m), 550 mètres de dénivelé; Chistihubel (2216 m), 820 mètres de montée; Dündenegg (2249 m), 850 mètres de montée; Bundstock (2756 m), 1350 mètres de dénivelé; Hohtürli (P. 2703 à l’ouest), 1300 mètres de montée; Sefinafurgga (2612 m), 1200 mètres de montée; Vorderi Bütlasse (3063 m), 1650 mètres de dénivelé. Un autre beau tour est celui du Gerihorn depuis Ramslauenen (télésiège depuis Kiental, de là 720 mètres de montée), ou s’il y a de la neige en basse altitude, depuis Kien près de Frutigen (1450 mètres de montée). Chemins pour raquettes: plusieurs randonnées en raquettes dignes d’intérêt sont balisées à la Griesalp (et aussi dans le Kiental lui-même). Cartes et guides: 254 S Wildstrubel, 264 S Jungfrau. Guide CAS «Skitourenführer Berner Alpen Ost». Attention aux zones de tranquillité pour la faune (www.wildruhezonen.ch)! Randonnées avec guide: on trouve sur internet des guides et écoles d’alpinisme qui proposent des circuits de ski de randonnée de plusieurs jours dans le Kiental.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

29


L

es règles de conduite de «Nature & Loisirs» sont simples et au nombre de seulement quatre: respecter les zones de tranquillité pour les animaux sauvages et les sites de protection de la faune; en forêt, rester sur les sentiers et les itinéraires balisés; éviter les lisières et les surfaces non enneigées; tenir les chiens en laisse – particulièrement en forêt. Forte hausse Le nombre de sportifs pratiquant des sports de neige et qui le font de plus en plus dans les paysages hivernaux vierges est en progression constante. Un fait bien connu de Reto Solèr, directeur de la campagne «Sports de neige et

30

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

respect – respecter c’est protéger» depuis 2010. Rien qu’entre 2008 et 2014, le nombre d’adeptes des raquettes a doublé, selon Solèr. Si l’on additionne tous les randonneurs à skis, en snowboard et en raquettes qui font du hors-piste depuis 2000, le chiffre a crû de presque 240%. «En chiffres absolus, on est passé d’environ 70 000 à 250 000 sportifs», résume le patron Reto Solèr. Peu avant Noël, l’association «Nature & Loisirs» fondée en septembre 2016 a démarré une nouvelle offensive. Derrière la campagne née il y a huit ans, on trouve aujourd’hui une large coalition de fédérations sportives et d’associations de protection de la nature. La campagne fut lancée à l’hiver 2009/2010 par le Club Alpin Suisse (CAS) et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Eviter de réglementer et d’interdire L’association n’est ni sectaire ni là pour donner des leçons. «Nous souhaitons faire prendre conscience aux amateurs de sports d’hiver qu’il y a aussi des animaux sauvages dans l’espace qu’ils utilisent.» Et d’ajouter que ceux-ci s’adaptent certes sans cesse aux conditions changeantes et cherchent de nouveaux corridors. «Ils les trouvent surtout dans les forêts, à l’orée des bois et sur les surfaces libres de neige», poursuit Reto Solèr. Mais pour lui, si la tendance du hors-piste continue à gagner du terrain, ces corridors rétréciront, entraînant obligatoirement des mesures de régulation et

des interdictions. «Exactement ce que nous aimerions éviter grâce à notre campagne.» Une bonne préparation L’association ne roule pas sur l’or, les moyens financiers sont limités. Mais cela lui suffit pour pouvoir diffuser ses messages en ciblant certains publics. A titre d’exemple, quelqu’un qui achète des raquettes trouvera une brochure correspondante avec les règles de conduite à respecter en pleine nature et des canaux d’information supplémentaires. Le site www.respecter-cest-proteger.ch offre une carte interactive avec les zones de tranquillité pour la faune et une rubrique pour préparer sa sortie. «Bien s’informer avant de s’en donner à cœur joie à l’écart des pistes, c’est atteindre un haut degré de fiabilité dans sa planification quant au respect de la faune sauvage et à la sécurité», cite Solèr comme aspect positif. Avec le soutien des branches outdoor et du tourisme La sensibilisation de l’utilisateur final doit se faire par des dépliants, des affiches ou de la publicité sur écran dans les transports en commun et dans des destinations ciblées de sports d’hiver. Ces dernières années, «Nature & Loisirs» a pu gagner le soutien de plus de 260 entreprises des branches du tourisme et des sports et loisirs de plein air qui ont signé un engagement à mettre en œuvre des mesures de sensibilisation, valable aujourd’hui encore. A

PHOTOS: MÀD

On les trouve encore en liberté dans la nature: tétras-lyres et lagopèdes, chamois et bouquetins. La tendance grandissante qui consiste à s’adonner aux sports de neige et d’hiver à l’écart des pistes bouleverse l’équilibre des animaux sauvages. En 2010, l’Office fédéral de l’environnement et le CAS ont lancé une première offensive visant à sensibiliser les amateurs de sports de neige afin qu’ils adoptent un comportement respectueux de la faune sauvage. L’association «Nature & Loisirs» appuie le projet depuis 2016.


Actif // Ski de randonnée

Reto Solèr, responsable de la campagne «Sports de neige et respect – respecter c’est protéger».

titre d’exemple, des formations sont proposées au personnel de vente du domaine des activités outdoor ou aux guides de montagne afin qu’ils puissent informer leurs clients sur les règles à suivre pour pratiquer les sports de neige de manière respectueuse. Ces entreprises peuvent à l’avenir soutenir l’association par une donation variant entre 500 et 2000 francs. Une moitié des ressources nécessaires à l’organisation des campagnes provient de fonds publics (OFEV, Swisslos, cantons). L’association apporte l’autre moitié grâce aux cotisations des membres, au sponsoring et à des

fondations. Le Grison originaire de Vrin dans la Surselva l’affirme: le travail de l’association porte ses fruits. «Il y a encore du potentiel d’amélioration chez les amateurs de freeride», plus difficiles à atteindre selon lui. «Nous devrons à l’avenir très certainement mettre en place une autre campagne pour ce public que pour les randonneurs à skis ou en raquettes.» Pour Solèr, des spots publicitaires modernes et attrayants dans les destinations classiques de freeride telles que Laax ou Verbier représentent une opportunité. Une tendance qui va croissant Avec Reto Solèr, on est loin du «Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais». Avant son activité actuelle, il a travaillé pendant presque dix ans chez CIPRA Suisse, l’association faîtière de diverses associations alpines et de protection des Alpes. En tant que Grison, il pratique également les sports de neige avec enthousiasme, avec une préférence pour les raquettes et le ski de randonnée. Il est tout à fait conscient que le nombre d’adeptes de sports de neige avec une prédilection pour le hors-piste va poursuivre sa hausse. «Nous sommes donc loin d’avoir terminé notre travail.» J O S E PH WE I BE L

INFO Liens indispensables www.respecter-cest-proteger.ch www.respect-wildlife.ch www.facebook.com/respectwildlifech Portail cartographique en ligne Cette carte actualisée chaque année s’est établie comme outil d’une planification soignée de ses randonnées depuis chez soi visant à respecter la faune sauvage: www.respektiere-deine-grenzen.ch/karteschneesport/. Les règles de conduite en un coup d’œil L’association «Nature & Loisirs» est constituée actuellement de 15 fédérations sportives et organisations environnementales et bénéficie du soutien de 260 entreprises des branches des sports et loisirs de plein air et du tourisme, notamment Pro Natura, Remontées Mécaniques Suisses, Schneeschuh-Verband Schweiz (association de raquettes), Club Alpin Suisse, Association Suisse des Guides de Montagne, Suisse Rando, Swiss-Ski, Swiss Snowsports. Les règles de conduite en un coup d’œil 1. Respecter les zones de tranquillité et les sites de protection de la faune 2. En forêt, rester sur les sentiers et suivre les itinéraires recommandés 3. Eviter les lisières et les surfaces non enneigées 4. Tenir les chiens en laisse, en particulier en forêt

Annonce Notre engagement

helvetia.ch/swiss-ski

Pente abrupte. Vitesse de pointe. Meilleur chrono. Avec Helvetia, partenaire officiel de Swiss-Ski, vous relevez chaque défi en un temps record.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

31


Actif // Nevin Galmarini

Scuol, Engadine

HOME OF HARDBOOTERS NOUS RENDONS VISITE AU SNOWBOARDER PROFESSIONNEL NEVIN GALMARINI SUR LE LIEU DE DÉROULEMENT DES ÉPREUVES DE LA COUPE DU MONDE FIS DU 10 MARS 2018

C E L A S E N T L A N E I G E LO R S Q U E N O U S AC C O M PAG N O N S N E V I N GA L M A R I N I , L’AT H L É T E O LY M P I Q U E D’ARDEZ, EN HAUT DE LA STATION DE SPORTS D’HIVER DE SCUOL . LE SOLEIL PERCE À TRAVERS LA COUCHE DE NUAGES ET PRÉSENTE LA PISTE DE COUPE DU MONDE SOUS SON ASPECT LE PLUS MYSTIQUE. LE VOYAGE VERS LE LIEU DE DÉROULEMENT DES ÉPREUVES DE LA COUPE DU MONDE DE CET TE ANNÉE, EN BASSE-ENGADINE, COMMENCE. 32

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


PHOTO: CLAUDIO DAGUAT I, SCUOL

Actif // Nevin Galmarini

Une trace bien nette: Nevin Galmarini sur la piste de la finale de la Coupe du monde dans le domaine skiable de Scuol.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

33


Actif // Nevin Galmarini

N

ous rencontrons Nevin Galmarini un matin couvert mais froid, avant Noël, à la station inférieure de Scuol. L’hiver est dans l’air, ça sent la neige fraîche et même les nuages en ont l’apparence. Aujourd’hui, nous voulons découvrir avec Nevin la piste où la finale de la Coupe du monde de snowboard alpin aura lieu le 10 mars 2018 avec un slalom géant parallèle. Le trajet vers le domaine skiable est spécial, non seulement parce que nous montons dans la télécabine avec un médaillé d’argent olym-

mon domicile, Ardez. Mon frère a commencé le snowboard et j’ai fait de même une année plus tard, à l’âge de dix ans. Nous passions chaque minute de notre temps libre en montagne. Lorsque j’allais au gymnase à l’institut de haute montagne de Ftan, les pistes étaient quasiment devenues ma salle de sport quotidienne.» Nevin se rappelle combien il se réjouissait d’aller sur les pistes lors de chaque heure de cours, «surtout lorsque arrivait le latin», dit-il en riant. L’institut de haute montagne de Ftan lui offrait les conditions idéales pour associer le gymnase et le sport de manière optimale.

pique, mais aussi parce qu’il a choisi la télécabine à son nom, toute d’argent vêtue.

PHOTO: CLAUDIO DAGUATI, SCUOL

PHOTO: CLAUDIO DAGUATI, SCUOL

De la salle de classe à la piste de Coupe du monde Nevin revient justement d’un week-end de Coupe du monde réussi à Cortina d’Ampezzo et profite pleinement de sa patrie. Ambassadeur d’Engadine Scuol, il est ainsi également l’ambassadeur de la finale de la Coupe du monde du 10 mars 2018 en Basse-Engadine. Nous voulons savoir ce qui rend le domaine skiable si particulier pour lui: «Au début, c’était la proximité de

1

4

5

PHOTO: DOMINI K TÄUBER, SCUOL

3

PHOTO: CLAUDI O DAGUAT I, SCUOL

PH OTO: CLAUDIO DAGUATI , SCUOL

2

6 34

7 SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


À PROPOS DE LA COUPE DU MONDE DE SNOWBOARD FIS À SCUOL

LE PROGRAMME LE JOUR DE LA COURSE DE COUPE DU MONDE DE SNOWBOARD FIS

FAITS: L’HISTOIRE DU SNOWBOARD ALPIN À SCUOL

Lieu: piste Prui dans le domaine skiable de Scuol en Basse-Engadine. Accès Ă la piste de course: remonte-pentes depuis Ftan et Scuol. 50 minutes Ă pied depuis la station supĂŠrieure de Motta Naluns Scuol. EvĂŠnements parallèles le vendredi: remise des dossards, apparition de Snook, le rappeur de Tarasp connu dans toute la Suisse. EvĂŠnements parallèles le samedi: ambiance du tonnerre Ă l’arrivĂŠe, concert avec Snook entre la qualiďŹ cation et la ďŹ nale. FĂŞte de Coupe du monde au Marmotta et au Cult. Site Internet de l’ÊvĂŠnement avec publication de diverses informations: www.scuol-snowboardworldcup.ch

QualiďŹ cations pour le slalom gĂŠant parallèle et ďŹ nale Samedi 10.3.18

Dès le dĂŠpart, Scuol a ĂŠtĂŠ au centre de la scène du snowboard alpin: ĹĄ HQ OD SUHPLĂ›UH ĂœFROH GH VQRZERDUG d’Europe a ĂŠtĂŠ fondĂŠe Ă Scuol; ĹĄ HQ OH QDWLI GH 6FXRO &OD 0RVFD D ĂœWĂœ OH premier champion du monde de la discipline du snowboard alpin; ĹĄ GHSXLV OĹ–LQVWLWXW GH KDXWH PRQWDJQH de Ftan dirige une ĂŠcole de sport pour la relève du snowboard; ĹĄ HQ OH QDWLI GH 6FXRO )DGUL 0RVFD IUĂ›UH GH Cla) a ĂŠgalement ĂŠtĂŠ champion du monde de snowboard alpin; ĹĄ HQ 1HYLQ *DOPDULQL GĹ–$UGH] D UHPSRUWĂœ OD mĂŠdaille d’argent aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, en Russie.

PHOTO: CLAUDI O DAGUAT I, SCUOL

Du carving Ă la pente de la Coupe du monde ... Après avoir pris le tĂŠlĂŠsiège de Naluns et effectuĂŠ quelques virages, nous voilĂ au dĂŠpart de la pente de la Coupe du monde. La piste est ensoleillĂŠe, avec une vue magniďŹ que sur la partie Ftan et Tarasp. Nous avons de la chance et rencontrons l’ancien entraĂŽneur de Nevin, RenĂŠ HĂźrlimann, avec ses protĂŠgĂŠs de la classe de sport de l’institut de haute montagne de Ftan. Le snowboarder professionnel proďŹ te de l’occasion pour tester lui-mĂŞme le slalom dĂŠlimitĂŠ et laisse une trace nette sur le parcours. ÂŤAvec le carving, j’ai le sentiment de pratiquement voler sur la pisteÂť: c’est ce qui fascine Nevin dans cette discipline. Et qu’est-ce que cela fait de descendre la future piste de Coupe du monde? Comment dĂŠcrirais-tu le parcours? ÂŤLa pente moyennement raide Ă Scuol est optimale pour une course de snowboard. Ce sera une ĂŠpreuve oĂš tous les athlètes pourront mettre les gaz du dĂŠbut Ă la ďŹ n. L’endroit clĂŠ sera le changement de terrain Ă peu près au milieu de la piste. Celui qui arrivera Ă bien nĂŠgocier la transition aura un avantage dĂŠcisif. Concernant la neige, nous n’avons aucun sou-

ci Ă nous faire. Il y en a sufďŹ samment et au pire des cas, les nouvelles installations d’enneigement sont Ă disposition. Personnellement, j’espère que la piste sera dure et gelĂŠe. J’aime pouvoir prendre mes virages de manière forte et dynamique.Âť Après la piste de Coupe du monde, Nevin nous conduit Ă ÂŤsaÂť piste. Plus prĂŠcisĂŠment Ă la piste noire que lui consacre le domaine skiable de Scuol et qui porte donc son nom. Nous montons Ă ClĂźnas avec le remonte-pente ÂŤPruiÂť, prenons la piste bleue Ă droite et après quelques virages, nous nous retrouvons devant une pente raide: la ÂŤpiste Nevin GalmariniÂť. Elle n’est pas encore ouverte Ă cette ĂŠpoque, mais nous rĂŠvèle un panorama incroyable sur la piste de Coupe du monde jusqu’à Ftan et mĂŞme jusqu’à l’endroit prĂŠfĂŠrĂŠ de Nevin, le Lai Nair, au-dessus de Tarasp, sur l’autre versant de la vallĂŠe. Nous sommes impressionnĂŠs et ĂŠmerveillĂŠs.

PH OTO: DOMINI K TĂ„UBER, SCUOL

Actif // Nevin Galmarini

1 Ă€ tout seigneur, tout honneur. 2 Nevin Galmarini et RenĂŠ HĂźrlimann, entraĂŽneur de condition physique et snowboard alpin Ă l’institut de haute montagne de Ftan, parlent du parcours de la ďŹ nale de la Coupe du monde. 3 Impatience, concentration, focalisation: Nevin Galmarini au dĂŠpart de la piste de Coupe du monde. 4 Aperçu de la piste Nevin Galmarini, de la piste de Coupe du monde et de l’autre versant de la vallĂŠe de la Basse-Engadine. 5 La pente de la Coupe du monde Ă Ftan. 6 L’endroit prĂŠfĂŠrĂŠ de Nevin. 7 Nevin Galmarini se souvient avec plaisir de ses annĂŠes d’Êcole Ă l’institut de haute montagne de Ftan.

9h45-11h45 env.

Finale DĂŠbut

13h30-14h45

Remise des prix directement après la course Ă l’arrivĂŠe

De la piste noire au lac noir Après la piste, Nevin aimerait nous montrer son point d’ancrage et de repos. En face du domaine skiable, du cĂ´tĂŠ droit de la vallĂŠe, se trouve Tarasp avec son cĂŠlèbre château. Nous ne voulons toutefois pas aller lĂ -bas; le chemin nous conduit après le château dans une forĂŞt de conte de fĂŠes enneigĂŠe. Nous marchons dans la neige profonde sur la dernière partie avant de nous retrouver bientĂ´t sur un plateau. Le calme soudain et l’intĂŠgritĂŠ du lieu semblent ĂŠmaner d’un autre monde. Nous sommes arrivĂŠs Ă l’endroit favori de Nevin: au ÂŤLai NairÂť, le lac noir en romanche. ÂŤIci je trouve l’Ênergie et la tranquillitĂŠ, en hiver comme en ĂŠtĂŠ. L’ÊtĂŠ, c’est l’un des plus beaux coins pour les grillades, que l’on peut associer Ă un bain après un tour en VTT – tout simplement merveilleux.Âť Nous ne voyons pas le lac, mais un paysage hivernal fĂŠerique. Nous devons fermer les yeux et ĂŠcouter, nous dit Nevin. Nous n’entendons tout simplement ... rien. Lorsque nous rouvrons les yeux, le soleil joue Ă cache-cache derrière le massif

du Pisoc. Ce n’est pas ĂŠtonnant que ce lieu soit l’endroit prĂŠfĂŠrĂŠ de Nevin. Nous voulons savoir s’il viendra ĂŠgalement ici avant la ďŹ nale de la Coupe du monde: ÂŤC’est possibleÂť, pense Nevin. ÂŤMais ce qui est sĂťr, c’est que je me rĂŠjouirai ĂŠnormĂŠment de cet ĂŠvĂŠnement qui aura lieu dans ma rĂŠgion, devant mon public localÂť, poursuit-il. ÂŤJe suis ďŹ er de faire dĂŠcouvrir mon pays Ă mes concurrents de cette manière.Âť Nous trouvons que c’est comprĂŠhensible. Et quelque part enviable. ÂŤInavantÂť, allez Nevin ! Nous nous rĂŠjouissons avec toi Ă la perspective du 10 mars 2018. Alors que Nevin prend le chemin du retour, les ocons annoncĂŠs tombent du ciel. M A D E L E I NE PA P S T, T E S S V M AG

NEVIN GALMARINI – PORTRAIT 9LW Ç $UGH] *5 VQRZERDUGHU SURIHVVLRQQHO 977LVWH sportif d’extĂŠrieur, ambassadeur d’Engadine Scuol, ĂŠtudiant Date de naissance: Discipline: snowboard alpin Club Club da Snowboard Umblanas Scuol Plus grandes rĂŠussites: mĂŠdaille d’argent aux Jeux 2O\PSLTXHV GH 627&+, HQ PĂœGDLOOH GH EURQ]H DX[ &0 GH 6LHUUD 1HYDGD (63 HQ YDLQTXHXU GH OD &RXSH GX PRQGH Ç 5RJOD HQ HW Ç /DFNHQKRI FKDPSLRQ VXLVVH HQ HW

PHOTO: ST EFAN HUNZI KER

QualiďŹ cations DĂŠbut

Nevin Galmarini avec son village, Ardez/GR, en arrière-plan.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

35


Actif // Jeux Olympiques

La délégation suisse avec Ralph Stöckli (le 4n de g. à dr.) sur une reconnaissance à PyeongChang.

«C’EST CE COCKTAIL D’ÉMOTIONS QUI REND LA CHOSE AUSSI PASSIONNANTE» Après Rio de Janeiro en 2016, c’est la deuxième fois que Ralph Stöckli, ancien champion de curling, participe à des Jeux Olympiques en tant que Chef de Mission. Pour PyeongChang, le responsable du département Missions olympiques de Swiss Olympic s’attend à «une présence remarquée de l’équipe suisse et [à] quelques médailles qui brilleront autant que la délégation».

36

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Pour les Jeux d’hiver à PyeongChang, le mot d’ordre de Swiss Olympic est «Viser la performance et battre ses records». Qu’entend-on par là? Ici, le terme de performance fait référence aux athlètes qui ont des chances de remporter une médaille. Ils bénéficient d’un rayonnement national et sont des figures de proue colossales. La deuxième partie du mot d’ordre, «battre ses records», concerne les athlètes qui ne sont pas dans la course pour une médaille, mais qui sont des ambassadeurs de premier plan pour leur sport. Pour nous, ces deux types de sportifs sont importants.

On estime qu’entre 180 et 190 athlètes vont se rendre en Corée du Sud, ce qui constitue la plus grande délégation suisse de tous les temps. Faut-il aussi s’attendre à du jamais vu en termes de médailles récoltées? À l’heure actuelle, je ne suis pas en mesure de répondre à cette question. Quand on se consacre intensément au sport d’élite, on sait qu’un tout petit nombre d’athlètes peuvent prétendre à une médaille. Si Dario Cologna, par exemple, est en pleine forme à PyeongChang, il pourrait remporter deux ou trois médailles pour la Suisse. Dans le cas contraire, il repartira les mains vides, ce qui aura une


Actif // Jeux Olympiques

grande influence sur le tableau des médailles et le classement par nation. Vous devriez tout de même pouvoir faire une estimation … Nous définissons l’objectif à court terme, c’està-dire après les dernières sélections et une fois que nous avons pu évaluer définitivement la courbe de performance de chacun des meilleurs athlètes. Ce que je peux déjà dire, cependant, c’est que je suis convaincu que nous alignerons une équipe solide. De nouvelles chances de médailles s’offrent à la Suisse avec la compétition de big air en snowboard et la compétition par équipe en ski alpin, qui font toutes deux leur entrée aux Jeux Olympiques. Êtes-vous heureux que ces épreuves figurent au programme? Bien sûr! Beaucoup de très bons athlètes représentent la Suisse dans ces deux domaines. Au nombre des épreuves dans lesquelles nous pouvons briller, j’ajouterais le double mixte en curling, qui entre aussi au programme et où la Suisse est championne du monde en titre. Ces trois compétitions s’annoncent tout à fait passionnantes. Remporter une médaille, surtout une médaille d’or, met toute une nation dans l’euphorie. Entre le 9 et le 25 février, verra-t-on les Sud-Coréens sortir de la retenue qu’ils ont maintenue jusqu’ici vis-à-vis de l’ambiance olympique et exprimer bruyamment leur enthousiasme?

PHOTOS: SWISS -SKI / SWISS OLYMPIC

Ralph Stöckli, Chef de Mission aux Jeux Olympiques.

Si la fête est bonne, les Sud-Coréens peuvent sortir de leur coquille. J’ai donc bon espoir que l’ambiance sera exceptionnelle à PyeongChang. Mais il faut aussi garder à l’esprit qu’elle ne dépend pas uniquement des hôtes. Des gens viennent du monde entier pour encourager leurs athlètes à livrer les meilleures performances, ou du moins à battre leur record personnel.

On dit cependant que la vente de billets est à la traîne. Dans ce contexte, on a entendu différents chiffres, et il est difficile de savoir où est la vérité. Il ne fait pas de doute qu’au final, les stades seront bien remplis. Pour les sports d’intérieur, le problème est toujours le même aux Jeux Olympiques: même si ces compétitions sont souvent complètes, il reste immanquablement beaucoup de places libres. Il en va ainsi parce que des partenaires importants achètent des billets qui ne sont pas remis en vente s’ils ne sont pas utilisés. Les Asiatiques vont-ils poser de nouveaux jalons dans un domaine ou un autre? Je trouve que le concept de PyeongChang est extrêmement passionnant, et qu’il correspond à notre façon de voir les Jeux Olympiques. Les Sud-Coréens ont mis la priorité sur le développement des infrastructures existantes, qu’ils pourront assurément utiliser à long terme. Par exemple, ils renoncent à la construction d’innombrables logements dans les montagnes, puisqu’ils ne seraient utilisés que trois semaines durant. Même si cela représente un inconvénient pour les spectateurs et les représentants des médias en raison des longs trajets à parcourir, ce concept est porteur d’avenir. Et c’est là que les habitants d’Asie orientale lancent un signal fort. De façon très générale, qu’attendez-vous de ces Jeux Olympiques? Une présence remarquée de l’équipe suisse et quelques médailles qui brilleront autant que la délégation. Nous assisterons sans nul doute à des Jeux aussi beaux que sûrs, qui resteront un excellent souvenir pour les athlètes, les autres personnes impliquées et tous les amoureux de sport. La Corée du Sud se réjouit d’accueillir le monde sportif pour la deuxième fois après les Jeux d’été de 1988 à Séoul. Actuellement, seule la problématique de la sécurité internationale laisse un arrière-goût amer. Vous faites allusion aux tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis. Le voyage en Corée du Sud vous inquiète-t-il pour cette raison? Personnellement, je ne suis pas inquiet. Mais je me demande comment nous allons gérer cette problématique. Ce qui est important, c’est que nous fournissions des informations pertinentes et suffisantes à tous les membres de la délégation suisse, qui comprend tout de même quelque 400 personnes, sans leur faire peur. Ce qui est difficile, c’est que chacun réagit différemment. Les uns auront l’impression que nous montons toute l’affaire en épingle tandis que les autres trouveront que nous ne communiquons pas assez.

Est-il question de renoncer aux Jeux en cas d’escalade de la crise? La sécurité de la délégation est notre priorité absolue. Si elle devait ne plus être garantie, nous en viendrions à prendre cette décision extrême, à laquelle nous serions préparés. Dans cette éventualité, nous entretenons des échanges très actifs avec le Comité International Olympique et le Département fédéral des affaires étrangères. Après tout, l’une de nos principales missions est de conduire la délégation suisse en Corée du Sud en toute sécurité et de la ramener saine et sauve. Dans la situation actuelle, c’est incontestablement possible. En 2006 et en 2010, vous avez participé aux Jeux Olympiques en tant qu’athlète. Aujourd’hui, vous vous y rendez en tant que chef de délégation. Y a-t-il des points communs entre ces deux rôles? La pression, assurément. La seule différence, c’est que je suis sous pression pour d’autres raisons aujourd’hui. J’ai beaucoup de compassion pour les athlètes qui n’ont pas démarré la saison de façon optimale ou qui, au contraire, sont déjà complètement libérés de toute pression liée à la sélection et doivent maintenant se préparer à ce grand événement de façon ciblée. C’est ce cocktail d’émotions qui rend la chose aussi passionnante. A N I TA F U C H S

JEUX PARALYMPIQUES: DES CHANCES DE MÉDAILLES POUR LA SUIS SE Deux semaines après la fête de clôture des Jeux Olympiques, des athlètes de classe mondiale s’affrontent de nouveau sur les sites de compétition olympiques à l’occasion des Jeux Paralympiques, où près de 670 personnes atteintes d’un handicap physique se mesureront du 9 au 18 mars; et ce dans six disciplines (biathlon, curling, hockey sur glace, ski de fond, ski alpin et snowboard) et lors de 80 compétitions au total. La Suisse y sera représentée par 15 athlètes dans le meilleur des cas, avec une délégation comprenant jusqu’à 30 personnes. Pour l’instant, Swiss Paralympic a seulement sélectionné les membres de l’équipe de curling en fauteuil roulant (5 personnes). Concernant le ski alpin et le ski de fond, les sélections auront lieu le 7 février, soit deux jours avant le début des Jeux Olympiques. Tout dépend encore des sélections mais les principaux espoirs de médailles reposent sur les skieurs alpins, et plus particulièrement sur Christoph Kunz, qui avait remporté le slalom géant lors des Jeux Paralympiques 2014 de Sotchi. Cet athlète originaire de l’Oberland bernois qui court dans la catégorie assis est en bonne condition cet hiver également et attirera tous les regards en Corée du Sud. Thomas Pfyl, Théo Gmür et Robin Cuche possèdent eux aussi de bonnes chances de médailles dans la catégorie debout. À noter: l’expression «Jeux Paralympiques» est utilisée depuis 1988, année des Jeux de Séoul. L’adjectif «paralympique» vient du grec «para» (à côté) et du français «olympique» et désigne des Jeux qui ont lieu en marge des Jeux Olympiques. Informations: www.swissparalympic.ch

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

37


Actif // Jeux Olympiques

TOUT À COUP, LES JEUX 2018 SONT DEVENUS UNE POSSIBILITÉ Enfant déjà, Carla Somaini rêvait des Jeux Olympiques. Mais à cette époque, elle imaginait plutôt y participer comme handballeuse ou comme footballeuse. Lors de son premier exposé à l’école primaire, qui traitait des Jeux Olympiques de l’Antiquité, le snowboard n’était pas en tête de ses priorités. C’était avant que sa sœur, d’un an son aînée, lui fasse découvrir le snowboard, puis le freestyle. Une quinzaine d’années plus tard, la Zurichoise de 26 ans peut remercier son aînée pour ce changement puisqu’elle vient de remporter sa toute première victoire de Coupe du monde en big air à Mönchengladbach, un succès surprise qui lui permet soudain d’espérer briller dans la compétition de big air à PyeongChang, la discipline faisant son entrée aux Jeux Olympiques.

L

orsque l’on parle avec Carla Somaini, on n’a pas tout de suite l’impression d’être face à une femme qui a remporté une épreuve de Coupe du monde de snowboard freestyle en big air, ce qui en fait un espoir des Jeux Olympiques de PyeongChang. Avec une grande sympathie, beaucoup d’ouverture et une grande capacité d’autocritique, elle nous parle de ses problèmes de préparation mentale, de sa carrière de snowboardeuse et de ses expériences dans le monde de la restauration. Elle nous explique aussi pourquoi elle se considère comme une artiste du dimanche et pas davantage, même si elle a suivi un gymnase artistique. C’est en toute honnêteté qu’elle déclare: «Je n’aurais jamais pensé que je fêterais encore une victoire de Coupe du monde dans ma carrière.» En général, on remarque la différence entre un spécialiste du freestyle et un autre sportif. De fait, dans la carrière de Carla, le succès n’a jamais été à l’avant-plan. Son sport va bien audelà: «Dans le snowboard, on a la possibilité d’exprimer sa personnalité. C’est un sport un peu comparable à la danse. Chacun a son style bien à lui. Pouvoir élaborer mon propre style, c’est ce qui me plaît tant dans le snowboard», explique Carla Somaini. La sportive a des étoiles dans les yeux lorsqu’elle parle de son «hobby». «Hobby» n’est pas le bon mot. Il s’agit définitivement de plus que cela. Et c’est justement pour cette raison que Carla a fait du snowboard son métier. En tant que «snowboardeuse de la

38

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

vieille école», comme elle se désigne ellemême, Carla a rejoint la fédération il y a cinq ans seulement. Mais depuis lors, les attentes ont énormément augmenté, de même que le temps passé sur la planche. Toutefois, l’ancienne joueuse de batterie a rapidement trouvé le rythme du snowboard professionnel et, partant, le chemin de quelques finales de Coupe du monde. «Mais là, j’ai eu des problèmes de préparation mentale.» Trop euphorique de participer aux finales, Carla Somaini n’arrivait plus à se concentrer à temps ni à canaliser ses émotions, ce qu’il l’empêchait de réussir les premiers temps. Pour pallier ce problème, elle a commencé à travailler avec un coach mental. Une démarche récompensée par une victoire surprise à Mönchengladbach, pour sa 14e participation à une épreuve de Coupe du monde. Tout à coup, les Jeux 2018 sont devenus une possibilité. Le fait qu’il s’agisse de Jeux d’hiver et non de Jeux d’été tient à l’influence que la grande sœur de Carla a eue sur elle. Alors qu’enfant, Carla consacrait son temps libre au football et au handball, sa grande sœur passait déjà de nombreuses heures en montagne. Si toutes les deux faisaient déjà du snowboard, après quelques courses alpines, sa grande sœur s’est découvert une passion pour le freestyle, qu’elle allait bientôt transmettre à Carla. «Elle a été mon modèle et c’est sans doute elle qui a le plus influencé mon style jusqu’à aujourd’hui.» Si la Suisse peut compter (avec bonheur) sur la participation de Carla aux Jeux de PyeongChang, c’est aussi grâce à l’appartement de vacances des Somaini à Laax. En effet, il a permis à la jeune Carla, qui a grandi à Zurich, de passer tous les hivers à la montagne.

C’est à Zurich Stadelhofen que Carla, qui jouait de la batterie, a suivi un gymnase artistique. Malgré cette expérience, la Zurichoise se définirait aujourd’hui tout au plus comme une «artiste du dimanche». En effet, après le gymnase, Carla a profité d’une année sabbatique pour s’installer à Laax et y travailler dans le secteur de la restauration. «Je pensais bien sûr que je pourrais faire du snowboard tous les jours, ce qui n’était pas le cas.» Toutefois, celle qui n’était encore qu’une freestyleuse amateur a pu y accumuler de nombreuses expériences précieuses. Son chemin de vie l’a ensuite conduite à Bâle, où elle a commencé des études de sport en 2011. Une année plus tard, la sportive essuyait son premier revers: une déchirure du ligament croisé alors qu’elle venait d’être admise dans le cadre B de Swiss-Ski. «J’ai dû me battre durant une année pour revenir dans le circuit, mais cela a valu la peine.» Coachée par Gian Simmen, Carla a pu prendre ses marques dans le cadre en 2013, tout en poursuivant ses études à temps partiel. Revenue à Zurich entre-temps, Carla a finalement obtenu son bachelor l’été dernier. Mais cette amoureuse de la vie ne sait pas vraiment qu’en faire. Devenir professeur de sport? «J’ai fait de mauvaises expériences dans ce domaine.» Il se pourrait donc bien que dans quelques années, on retrouve Carla comme physiothérapeute. Ou comme collaboratrice dans un foyer pour personnes en situation de handicap. «Tout est possible. Mais je n’aime pas encore faire de projets à si long terme. Pour l’instant, je me prépare pour les Jeux Olympiques.» Il est vrai: quand on discute avec cette sympathique jeune femme aux courts cheveux blonds, on pourrait facilement oublier qu’elle est actuellement snowboardeuse professionnelle, et que la Suisse met des espoirs en elle pour les Jeux Olympiques. Toutefois, pour la spécialiste de big air, les choses sont claires: tout est ouvert en ce qui concerne l’après-Jeux Olympiques. Rester dans le circuit quelques années en tant que championne olympique? Entamer de nouvelles études en septembre? Ou commencer par retravailler quelque temps dans le secteur de la restauration? Si personne ne sait ce que deviendra la Zurichoise, une chose est sûre: celle-ci ne manque pas d’idées pour son avenir après le snowboard. QUE N T I N A E B E RL I


Chronique // Médecin

À la veille des Jeux Olympiques Donner un petit coup de main à la nature

„Qui sera le premier en bas?“ Elias Ambühl: ě Ů Ę

Slalom géant de Coupe du monde à Beaver Creek (Colorado) sur la célèbre piste «Birds of Prey» en décembre 2017: «Le Grison a dévalé la pente comme s’il ne lui était jamais rien arrivé», c’est ainsi que le Blick a commenté la prestation de Gino Caviezel. 18 jours plus tôt en effet, il passait sur la table d’opération en Suisse après s’être cassé la clavicule à l’entraînement. En principe, en cas de fracture de la clavicule, la première phase de consolidation dure au moins 42 jours alors que près de trois mois sont nécessaires jusqu’à la stabilisation finale. Beaucoup se demandent ainsi «quelle potion magique a pris Gino». En particulier avant les Jeux Olympiques, certains principes sont remis en question en matière de soins médicaux pour les athlètes fraîchement blessés. Iouri Podlatchikov réussissait par exemple des sauts incroyables trois mois seulement après son opération du ligament croisé. Le «commun des mortels» aurait quant à lui dû attendre six mois avant un retour sur la neige. Carlo Janka a tenté le coup sans opération. Il était de nouveau sur les skis six semaines (et non six mois!) après sa déchirure du ligament croisé et a participé à un entraînement de descente à Wengen après environ onze semaines. Même blessure et mêmes projets ambitieux pour Marco Tadé, le skieur de bosses tessinois qui a

décroché une place sur le podium aux CHM. Mais alors, quelle différence? Nous oublions souvent que notre équipe nationale est composée d’athlètes expérimentés dont non seulement la santé, la force physique et la coordination mais aussi la force mentale dépassent tout ce qu’une personne lambda pourrait imaginer. Ils ne sont pas focalisés trois fois une heure par semaine sur leur réhabilitation mais 24 heures/24 et leur nutrition, et toutes les autres conditions sont optimisées en plus de leur programme de consolidation physique. Mais même lorsque tous ces éléments sont réunis, une fracture de la clavicule reste une fracture et nécessite six semaines jusqu’à la stabilisation complète et trois mois pour que tout rentre dans l’ordre. Gino Caviezel et tous les autres athlètes en sont d’ailleurs conscients. En tant que professionnels, ils prennent un risque calculé; à plus forte raison durant une saison olympique. En tant que médecin, mon rôle est d’être à leurs côtés dans de tels cas pour les informer et les soutenir afin de trouver une bonne solution. Je leur souhaite à tous, Carlo Janka, Gino Caviezel, Marco Tadé et Iouri Podlatchikov, d’être récompensés pour leur immense engagement, de pouvoir prendre le départ à PyeongChang et peut-être même d’y monter sans douleur sur le podium. FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

39

ô

Dr méd. Walter O. Frey Médecin-chef de Swiss-Ski Chef de service à Balgrist Move > Med Zürich


Advertorial // voyageplan

LAST FRONTIER HELISKIING AU CANADA

LÀ OÙ L'HÉLISKI EST ENCORE PLUS SPECTACULAIRE!

voyageplan I Grand-Rue 98 I CH-1820 Montreux T +41 (0)21 966 44 11 I snow@voyageplan.ch I www.powderdreams.ch

40

SNOWACTIVE

FEBRUAR2018 FÉVRIER 2018


Deux lodges rustiques, de la poudreuse en quantité impressionnante, de petits groupes, l'une des plus grandes régions au monde pour la pratique de l'héliski avec de gigantesques glaciers, des pentes abruptes époustouflantes et des descentes en forêt inoubliables: ce paradis de l'héliski est situé à l'extrême nord de la Colombie Britannique.

PHOTOS: LAST FRONTIER, DAVE SILVER ¦ GRANT BALDWIN ¦ CATON GARVIE

Y a-t-il mieux que l'héliski? Oui, l’héliski en petits groupes! Cette pratique exclusive du ski et du snowboard est encore plus amusante en petits groupes. Avec de petits hélicoptères facilement maniables et seulement trois groupes de quatre personnes par hélicoptère, il n'y a pas de limites pour profiter de la poudreuse. «Les petits groupes sont plus homogènes, les petits hélicoptères sont plus flexibles», explique Martin Gallati, du spécialiste suisse de l'héliski voyageplan (www.voyageplan. ch). Par conséquent, vous skiez plus et plus vite. Et ça promet encore plus de plaisir dans la poudreuse! Last Frontier Heliskiing: l’avant-gardiste Last Frontier Heliskiing a été l'un des premiers à miser sur les petits hélicoptères et les petits groupes. Le co-fondateur de Last Frontier, George Rosset, explique: «Avec des conditions de ski et de snowboard aussi fantastiques qu'en Colombie Britannique, on ne veut pas attendre l'hélicoptère.» Ce Suisse, émigré au Canada, a tout à fait raison. Chaque seconde dans la poudreuse doit être savourée. Et cela est garanti avec Last Frontier Heliskiing. De grands espaces avec encore plus de neige Bien que les hélicoptères et les groupes soient petits chez Last Frontier, le domaine est

immense. Au Canada, une surface moyenne pour la pratique de l’héliski mesure environ 2200 kilomètres carrés – le terrain exclusif de Last Frontier s'étend sur une impressionnante superficie de 10 100 kilomètres carrés. «Plus il y a de terrains, plus il y a de possibilités, en particulier lorsque les conditions météorologiques et la neige sont changeantes», explique Martin Gallati. Le domaine est infini et la quantité de neige est considérable: 25 mètres de neige tombent en moyenne à 1600 mètres d’altitude. Et la neige, dans l'extrême nord de la Colombie Britannique, à la frontière de l'Alaska, tombe du ciel sous forme de poudre sèche. «Pour les skieurs et les snowboardeurs, c'est un rêve», complète Martin Gallati, qui dirige le programme Powder Dreams de voyageplan (www.powderdreams.ch/fr). Le mix parfait L'héliski avec Last Frontier offre la combinaison parfaite – les skieurs et snowboardeurs adorent les gigantesques descentes de glacier en pente douce, tandis que les experts sont enthousiasmés par les sensations extrêmes sur les pentes abruptes de l'Alaska. Le point d'atterrissage le plus haut est à 2600 mètres d’altitude et la descente la plus longue dépasse les 2000 mètres de dénivelés verticales. Au milieu de ce terrain

varié se trouvent les deux lodges de Last Frontier Heliskiing, Bell 2 et Ripley Creek.

fjords du Pacifique», s'enthousiasme Martin Gallati, directeur de Powder Dreams.

Bell 2 Bell 2 n'est pas vraiment un lodge, mais plutôt un village composé de somptueux chalets, situé en lisière de forêt, avec spa et jacuzzi extérieur. Les hôtes logent dans des cabanes authentiques en rondin. L'excellent restaurant, le bar, le magasin et la salle de ski sont situés dans le bâtiment principal sur la légendaire route de l'Alaska. Le village de chalets est souvent caché sous une épaisse couche de neige. Les hélicoptères décollent juste à côté du bâtiment principal.

Programmes flexibles Last Frontier offre des programmes de quatre, cinq ou sept jours d'héliski. Les forfaits sont facilement combinables. La «Lodge 2 Safari» est unique en son genre dans ce domaine. Les hôtes se déplacent d'un lodge à l'autre à mi-parcours de leur séjour. Alors que les bagages sont transportés en bus, les hôtes «déménagent» en hélicoptère, puis sur les skis ou en snowboard. À peu près à mi-chemin, les deux groupes se rencontrent dans la nature blanche et sauvage du Canada pour embarquer à bord d’un second hélicoptère pour s'envoler vers leur nouveau lodge.

Ripley Creek Ripley Creek est situé dans le village de Stewart, à la frontière de l'Alaska, sur un fjord du Pacifique. Les hôtes logent dans un charmant petit hôtel et prennent leur repas du soir à l’agréable Café Bitter Creek situé sur Main Street. Stewart était autrefois un lieu convoité par les chercheurs d’or, mais renommé maintenant pour son or blanc. Le domaine récemment agrandi est un peu plus exigeant que celui de Bell 2, Cependant, il convient à tous les niveaux. Le panorama est époustouflant: «Depuis de nombreux points culminants, on peut contempler, à l’horizon, d’impressionnants sommets de plus de 3000 mètres, et dans la vallée, les

Last Frontier Heliskiing est partenaire de voyageplan depuis de nombreuses années. Dans le programme Powder Dreams de voyageplan, toutes les offres de Last Frontier Heliskiing, ainsi que d'autres fournisseurs d'héliski et de toutes les stations de ski, peuvent être réservées aux meilleures conditions.

Informations et réservations: voyageplan T 021 966 44 11 www.powderdreams.ch/fr

FEBRUAR FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

41


42

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


Actif // Ski de fond

LE PLEIN DE SURPRISES La campagne de l’office de tourisme des Grisons «Graubünden Ferien» et «snowactive» s’est achevée avec succès à la fin de l’année dernière avec le tirage au sort de cinq participant(e)s à cinq courses de ski de fond populaires. 1300 lectrices et lecteurs se sont manifesté(e)s. C’est Patricia Beck de Bad Säckingen en Allemagne qui a donné le coup d’envoi à la course «Planoiras Volkslanglauf». Voici ses impressions.

J

PHOTO: ALPHA FOTO

’ai réceptionné peu avant Noël avec une grande joie l’équipement que j’avais gagné pour le tester sous toutes ses coutures en Engadine. Le gain m’a ébahie: une paire de skis Salomon avec bâtons, une montre de sport Suunto ainsi qu’une nuit d’hôtel avec menu en six temps à l’hôtel Schweizerhof. Quelle entrée en matière! Projet de vacances «ski de fond» Comme mon domaine principal est l’entraînement au triathlon, j’avais prévu en guise de préparation seulement dix jours de vacances

de ski de fond en Engadine pendant les vacances de Noël. Ce qu’on peut déjà presque qualifier de folie des grandeurs pour ce parcours difficile à 470 mètres de dénivelé sur 25 kilomètres, comme j’allais en faire l’expérience. Mon mari, ayant décidé spontanément de s’inscrire aussi, devait m’accompagner. Quelques surprises Notre arrivée à l’hôtel Schweizerhof de Lenzerheide le 13 janvier 2018 dépassa toutes mes attentes. On nous surprit avec une grande et splendide chambre, une nourriture délicieuse et la possibilité de se prélasser au spa après la course. Dans ces conditions, le plaisir de passer ses vacances dans les Grisons est multiplié par deux! Ce furent notamment l’accueil chaleureux des employés et le mot de bienvenue personnel de Mike Frei de «Graubünden Ferien» qui nous réjouirent beaucoup. Grande excitation le jour J Le jour de la course, je suis naturellement dans un état de grande excitation, étant donné que c’est ma première course de ski de fond. Où est le photographe? Dans le feu de l’action, j’ai déjà laissé mon téléphone portable dans le sac

pour les effets personnels, il n’y a plus aucune chance d’établir un contact, je marche alors rapidement pour m’échauffer avant le départ. Par précaution, je me place déjà à l’arrière – une sage décision. C’est parti! La vitesse élevée du début laisse présager un niveau élevé de performance. Je dis adieu à un bon classement et décide de savourer la course, tout simplement. Par un magnifique temps ensoleillé et avec une piste préparée à la perfection, Lenzerheide se montre sous son meilleur jour. Avec endurance Les montées perfides ne me posent pas de problème; sur ce point, je peux m’en remettre à mon endurance; les descentes, je les aborde avec retenue et m’y fais rattraper. Ma devise: surtout, ne pas chuter ! Avec un temps au chronomètre de 1 h 51' 59", j’atteins mon objectif personnel d’effectuer la course en moins de deux heures. En revanche, je ne peux pas encore me mesurer aux spécialistes et termine dans le peloton de queue. J’ai néanmoins pris plaisir à participer à la course et puis affirmer que ce ne sera pas ma dernière course populaire de ski de fond. Et encore moins ma dernière visite à Lenzerheide. PAT RI C I A B E C K FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

43


Service // Tourisme

Säntis Histoire vivante des sports d’hiver

En général, cet endroit à 2502 m d’altitude nous gâte par une vue imprenable sur six pays différents: Suisse, Allemagne, Autriche, Liechtenstein, Italie et France.

et hiver, le Säntis fascine également par ce que son intérieur a à offrir. Gust Broger, manager événementiel des remontées mécaniques du Säntis, et sa conseillère artistique Rosavita Düring ont réalisé dans le hall du bâtiment qui trône au sommet une exposition ressuscitant littéralement un siècle d’histoire des sports d’hiver. Quand les visiteurs se trouvent face à un dilemme pendant un vernissage, c’est bon signe. Est-ce que la contemplation des objets exceptionnels fait remonter en eux certains souvenirs? Ou parlent-ils de la pluie et du beau temps avec les nombreux hôtes d’honneur qui ont

44

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

souvent eux-mêmes marqué considérablement l’histoire des sports d’hiver? «Who’s Who?» sur le tapis rouge L’animateur Hansruedi Laich, président du conseil d’administration des remontées mécaniques du Säntis et ancien directeur de SwissSki, eut donc le plaisir de présenter aux 300 invité(e)s quasiment un «Who’s Who?» d’anciens géants du sport: de la légende du saut à skis Walter Steiner aux monstres sacrés du bobsleigh Erich Schärer et Beat Hefti, sans oublier Fredel Kälin, un héros de Sapporo en relais de ski de fond, et Karl Alpiger, quintuple vain-

PHOTOS: MÀD

C


Service // Tourismus

La future star hollywoodienne Sonja Henie gagna trois médailles d’or olympiques avant la guerre avec ces patins aux pieds.

Des objets mis à disposition par l’ancien gardien de hockey sur glace des Anaheim Ducks, Jonas Hiller, originaire d’Urnäsch. Rien que le casque vaut une petite fortune.

Le premier ski de descente high-tech avec propulsion à réaction. Gustav Thöni (petite image) a néanmoins gagné quatre fois le classement général de la Coupe du monde avec des skis conventionnels.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

45


1

2

3

4

Annonce

SWISS POWER. Ressens toute la puissance d’un pays fort muni d’une technologie de pointe allant jusqu’au bout des orteils.

Une technologie de pointe est là pour les soutenir. X-SOCKS® et X-BIONIC® réduisent les vibrations et améliorent la circulation sanguine et l’approvisionnement en éléments nutritifs dans les muscles. Ils les chauffent lorsqu’ils ont froid et les rafraichissent lorsqu’ils ont trop chaud. Les grands succès débutent avec une parfaite technologie !

RECHERCHE, DÉVELOPPEMENT, DESIGN + COMMUNICATION FAIT EN SUISSE 46

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

FABRIQUÉ EN ITALIE


Service // Tourisme

1 Deux dames aux «mains dorées» et au look rétro: Liselotte Schlumpf (ancienne physiothérapeute de Maria Walliser, entre autres) et Rosavita Düring (scénographe de l’exposition). 2 Karl, l’homme «de fer» (avec le cadeau de Karl Alpiger en main), d’humeur clémente ce jour-là. 3 Des légendes vivantes à perte de vue (de g. à dr.): Karl Alpiger (quintuple vainqueur de descente en Coupe du monde), Erich Schärer (champion olympique de bobsleigh en 1980), «l’hommeoiseau» Walter Steiner, Fredel Kälin (héros de course de relais en 1972 à Sapporo), Christoph Eigenmann (participant à trois éditions des Jeux olympiques et premier porteur d’un maillot de leader au Tour de Ski), Barbara Flury-Mettler (participante à deux reprises aux Jeux olympiques et directrice de Ski Nordic Davos), Gust Broger (responsable événementiel des remontées mécaniques du Säntis). 4 Hansruedi Laich, président du conseil d’administration des remontées mécaniques du Säntis et hôte du vernissage. L’entraîneur de légende Karl Frehsner les qualifie, lui et Adolf Ogi, de «meilleurs directeurs de Swiss-Ski».

queur de Coupe du monde de ski alpin et double médaillé des Championnats du monde. Laich et Ogi: les meilleurs Même Karl Frehsner, cet entraîneur patriarche parfois bourru qui ne s’intéressait guère à

l’identité des chefs, était pour une fois d’humeur clémente et félicita Hansruedi Laich d’être «le meilleur directeur de Swiss-Ski avec Adolf Ogi». Cet Autrichien, qui n’a jamais voulu prendre la nationalité suisse, n’avait apparemment pas perdu son humour bien de chez lui. Karl Alpiger offrit à Frehsner, le porteur invétéré de bonnets, comme symbole de l’événement une pièce de musée personnelle, à savoir un bonnet culte tout neuf de Conte of Florence des années 1980, encore emballé dans son paquet d’origine. A l’époque, on remettait ces bonnets aux athlètes qui avaient gagné une course – accompagnés d’une obole considérable. Trouvaille sur trouvaille L’exposition présente d’autres trouvailles comme les légendaires «Parablacks», ces petits blocs fixés aux skis pour éviter qu’ils ne se croisent. Selon les souvenirs de Peter Hug, les athlètes recevaient alors plus d’argent pour ces ajouts qu’un skieur de compétition moyen gagnerait aujourd’hui en signant un tel contrat pour ses skis. L’ancien chef du «Ski-Pool» connaît les chiffres. L’objet le plus précieux de

l’exposition est sans doute le casque doré sur la tête de la poupée qui représente Jonas Hiller, le gardien de hockey sur glace né à Urnäsch. Les initiés l’estiment à 30 000 francs. Une pièce rare particulière – à côté de plusieurs objets personnels tels que le casque et les skis utilisés par Bernhard Russi lors de son triomphe à Sapporo, les fameux skis à trous de Pirmin Zurbriggen, les équipements de saut à skis de Walter Steiner et Simon Ammann – est le ski à propulsion de Kästle. Des bouteilles d’air comprimé attachées à ces skis devaient accroître l’accélération – ils furent interdits plus tard par la FIS. «Il y eut parfois une véritable lutte entre Rosavita et moi pour trouver la solution idéale», révéla Gust Broger, ancien vainqueur du Marathon de ski de l’Engadine. Ils forment un couple aussi en privé. Si le torchon devait brûler entre eux un jour, ils pourront au moins constater: «Ces luttes en ont valu la peine.» L’exposition «Fascination des sports d’hiver» vaut le voyage, aussi pour les ski-clubs qui souhaitent plonger dans le passé et s’offrir une escapade extraordinaire. Elle est un vrai bijou et un véritable trésor – et pas seulement pour les nostalgiques. R I CHA RD H E G G L I N

Annonce

Les sociétaires Raiffeisen profitent. Concerts et événements avec jusqu’à 50 % de réduction. Réservez maintenant jusqu‘à 6 billets pour vous, votre famille et vos amis sur: raiffeisen.ch/memberplus

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

47


Actif // Ski-club de Selzach

LE SKI-CLUB DE SELZACH FÊTE SES 75 ANS

LA JEUNESSE EST

L’AVENIR

L’organisation de jeunesse est la pépite du ski-club de Selzach.

48

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


Actif // Ski-club de Selzach

Le ski-club de Selzach est connu comme l’un des plus actifs du Mittelland. Il compte 180 membres, dont une bonne moitié s’adonne régulièrement aux sports de neige. A côté du ski alpin de compétition, il offre la possibilité d’essayer le snowboard, le télémark ou le freeride. En 2017, il a soufflé ses 75 bougies.

«N

ous avons le bonheur de disposer dans chaque domaine de moniteurs formés», explique le président Aldo Mann. Le travail pour entraîner la relève est par conséquent relativement intense, mais il est récompensé par un certain succès. Citons Nina Hunziker qui a décroché à seulement sept ans la troisième place du Grand Prix Migros de l’an dernier. En parlant de cette manifestation, Aldo Mann s’émerveille: «On se croirait à une compétition de Coupe du monde. Une organisation à la pointe avec tout ce qui s’y rapporte, comme chez les adultes.» Et chez les juniors aussi (plus de 15 ans), une représentante du ski-club de Selzach, Céline Schär, a réussi à être admise dans l’élite interrégionale. Montagne de Granges C’est la montagne de Granges qui s’est établie comme lieu d’entraînement. Pendant la saison, les sportifs s’y entraînent deux fois par semaine. Sise à 1300 mètres d’altitude, sa piste offre de bonnes conditions. La pente est exigeante et l’enneigement y est relativement sûr. «On y rencontre des possibilités d’entraînement analogues à celles de l’Oberland bernois», constate Aldo Mann. Rien d’étonnant

donc à ce que le ski-club de Selzach organise plusieurs manifestations là-haut, au-dessus de Granges. Chaque année, «notre» montagne accueille un slalom nocturne ainsi que le championnat du club. De plus, tous les deux ans s’y déroule le «Grenchenberg Trophy» – qui compte pour l’évaluation finale du SSM («Schneesport Mittelland-Nordwestschweiz»). Semer en été Si l’on veut voir pousser quelque chose en hiver, il faut semer les graines en été. Pour se conformer à cette maxime, l’attention est portée durant la belle saison sur un programme d’entraînement équilibré et multisport. Mais bien entendu, en hiver, on emmène les jeunes mordus de ski aussi vers des destinations plus lointaines. En outre, ils s’échauffent lors d’un entraînement sur la piste de ski intérieure de Landgraaf aux Pays-Bas. Le coup d’envoi de la saison est donné chaque année à Glacier 3000 (Les Diablerets/Gstaad) et bon nombre de manifestations pour la jeunesse ont lieu dans l’Oberland bernois. N’oublions pas le séjour d’entraînement de fin d’année basé à l’hôtel Passhöhe à l’Ibergeregg, et permettons-nous d’ajouter enfin que les trajets et le transport sont considérablement simplifiés par l’utilisation d’un bus dédié au club.

décorés avec humour, tentèrent aussi leur chance, et à la fin, la rampe servit de toboggan géant. Le montage de l’installation avait duré quatre semaines, la préparation de la fête s’était étalée sur plus d’un an. «Au final, nous sommes rentrés dans nos frais», tel est le bilan d’Aldo Mann. Le ski-club de Selzach est parfaitement ancré dans le village. On s’entraide lors des différents événements. La situation financière est saine. «Nous n’amassons cependant pas une réserve d’argent. Nous préférons le dépenser, surtout pour l’organisation de jeunesse», remarque l’agent fiduciaire agricole de 31 ans en guise de conclusion. Informations supplémentaires, vidéos et brochure commémorative complète: www.skiclub-selzach.ch A ND R É W EY E RMA N N

Toboggan géant pour l’anniversaire Pour la fête d’anniversaire elle-même, le skiclub avait imaginé quelque chose de particulier: un concours de glisse sur l’eau. Début août, sur le «Chapf» à Selzach, les téméraires se sont élancés sur une rampe temporaire de 14 mètres de long (chaussés de leurs skis), essayant ensuite de traverser (toujours à skis) un bassin de 13 mètres de long et de rejoindre indemnes le bord opposé, entraînant leur inévitable lot de chutes spectaculaires, au plus grand amusement des nombreux spectateurs. Du reste, quelques «funmobils», petits bolides

Selzach fait aussi toujours bonne figure au Grand Prix Migros. Adrian Berger (au-dessus) et Yves Berger.

en tant que cabane de l’association. Grâce à d’innombrables transformations et agrandissements, le ski-club dispose aujourd’hui encore de son propre chalet bien aménagé. Les années 50 et 60 furent placées sous le signe d’une extension ininterrompue. Le premier camp de ski pour la jeunesse fut organisé au «Brüggli», on initia un groupe de compétition, et la création de l’organisation de jeunesse (Jugendorganisation, «JO») remonte également à cette époque. Au début des années 70, le ski sur herbe connut un certain engouement. Avec Hansruedi Mann et Heidi Rüesch, la section avait deux des meilleurs de la discipline dans ses propres rangs. Pour les 50 ans du ski-club, en 1992, l’«Oberes

Brüggli» accueillit les championnats suisses de ski sur herbe. Cette vogue retomba cependant au tournant du siècle. Mais quelques membres du club de Selzach continuèrent à faire parler d’eux. En 2003, Thomas Hunziker, Aldo Mann et Rainer Gisiger furent distingués pour leurs performances exceptionnelles à la descente de l’Allalin. Urs Schär triompha même en Coupe du monde dans la catégorie «Masters». Ces dernières années, le ski-club s’est illustré surtout par son travail avec la jeunesse et dans l’organisation de compétitions de ski. Mentionnons dans ce contexte le minibus, en possession d’Urs Brotschi. L’association en commercialise les espaces publicitaires.

PHOTOS: MÀD

UN PEU D’HISTOIRE

Le ski-club de Selzach est issu du club de gymnastique du village. Le 5 mars 1942, neuf hommes se retrouvèrent en assemblée fondatrice de l’association encore appelée «section de ski» à l’époque. Le nombre d’adhérents progressa bientôt à grande vitesse et à peine une année après sa création, la section put s’enrichir d’une première femme comme nouveau membre en la personne de Rosa Gilomen. Dès le 17 janvier 1943, on organisa la première compétition de ski pour écoliers. En 1944, l’association rejoignit la Fédération suisse de ski. En 1947, le club fit l’acquisition d’une vieille baraque militaire dans le Jura bernois que l’on déplaça à l’«Oberes Brüggli» et que l’on remonta

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

49


Non! Initiative «No Billag»: pour la diversité du sport suisse

LE DIRECTEUR DE SWISS-SKI MARKUS WOLF PARLE ...

... de la position de Swiss-Ski vis-à-vis de l’initiative: En tant qu’une des principales fédérations sportives de Suisse et partenaire de longue date de la SSR, Swiss-Ski s’oppose clairement à l’initiative «No Billag».

…des prestations de la SSR pour le sport suisse: La SSR assure non seulement les coûteuses productions TV, ce qui est d’une importance capitale pour nos manifestations de sports de neige, mais aussi la diffusion des épreuves de Coupe du monde organisées en Suisse, avec un d’une part de marché des audiences allant jusqu’à 80% (courses internationales du Lauberhorn). Nos sports bénéficient en outre d’une présence médiatique supplémentaire précieuse grâce aux reportages qui leur sont consacrés dans les émissions régulières de la SSR. La SSR couvre régulièrement plus de 100 sports et consacre environ 10% du temps d’antenne au sport sur ses canaux.

BARBARA FLURY, PRÉSIDENTE DU CO DU DAVO S NORDIC (SKI DE FOND) Nous espérons que tous les fans de sport voteront «Non» et que la population est consciente du grand risque que représente cette initiative pour le sport suisse. PASCAL JENNY, PRÉSIDENT D U CO DE LA COUPE DU MONDE D’AROSA (SKICROSS) En cas d’acceptation de l’initiative «No Billag», en tant qu’organisateur nous devrions coopérer exclusivement avec des prestataires privés. Même si ces derniers sont prêts à s’investir, le financement de productions sportives complexes et coûteuses comme pour le skicross sera limité.

Le 4 mars, la population suisse – et parmi elle de nombreux fans de sports de neige et membres de ski-clubs – votera sur l’initiative «No Billag», qui vise à supprimer les redevances radio et télévision sur le territoire helvétique et à introduire des mises aux enchères des concessions de ces deux médias. Une acceptation de cette initiative signifierait la mort de la SSR telle que nous la connaissons aujourd’hui et aurait également des répercussions dévastatrices sur la diversité du sport, la culture et le tourisme.

50

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Le directeur de Swiss-Ski Markus Wolf et de nombreux présidents et présidentes de CO d’épreuves de Coupe du monde en Suisse adoptent une position claire concernant l’initiative «No Billag». HANNES PARPAN, PRÉSIDENT DU CO DU TOUR DE SKI LENZERHEIDE (SKI DE FOND) La production TV de haute qualité de la SSR permet de diffuser dans le monde les images grandioses des compétitions captivantes et des grandes émotions vécues sur place. C’est la meilleure publicité qui soit pour le ski de fond, la destination Lenzerheide et les sports de neige en général.


S

Service // No Billag

SERVICE

... de la nécessité d’un modèle financé par les redevances: La SSR présente le sport dans toute sa diversité, dans toutes les régions et dans toutes les langues du pays. Cette diversité joue également un rôle important pour le tourisme. Pour de nombreuses régions, nos manifestations sont des emblèmes. Qu’il s’agisse de sport d’élite ou de sport populaire, de sports phares ou de tous les sports qui reçoivent peu d’attention médiatique, les sports de neige suisses, les ski-clubs et les athlètes ont besoin d’une plate-forme comme celle que peut leur offrir la SSR grâce à la redevance.

URS NÄPFLIN, PRÉSIDENT DU CO DE LA COUPE DU MONDE DE WENGEN (SKI ALPIN) La grande valeur marketing et le succès des courses du Lauberhorn sont étroitement liés à la collaboration entre la SSR et le CO du Lauberhorn. Pendant deux semaines, la SSR parle presque chaque jour des courses de la Coupe du monde à Adelboden et à Wengen. Ces reportages sont d’une importance capitale car ils permettent à Swiss-Ski et aux organisateurs d’obtenir la plate-forme nécessaire pour offrir une contrepartie à leurs sponsors et à leurs partenaires.

… de l’importance de la mise en valeur des athlètes suisses dans les médias: Lorsqu’elle retransmet des manifestations, qu’il s’agisse d’événements nationaux ou internationaux, la SSR met l’accent sur les athlètes suisses. C’est important pour la Suisse, car nos «héros et héroïnes du sport» sont les modèles de la génération suivante. En outre, les grands événements sportifs suscitent l’émotion, forgent l’identité et unissent la population au-delà des régions. Sans ces émotions et ces modèles marquants, ce serait de plus en plus difficile d’attirer les jeunes vers le sport.

... des conséquences en cas d’acceptation de l’initiative: Une acceptation de l’initiative «No Billag» ébranlerait le paysage sportif suisse jusque dans ses fondements. Le démantèlement de la SSR menacerait l’existence même des manifestations suisses de sports de neige et limiterait le potentiel commercial de la fédération comme des athlètes à tel point que le financement du sport de la relève et d’élite serait remis en question.

MARIUS ROBYR, PRÉSIDENT DU CO DE LA COUPE DU MONDE DE CRANS -MONTANA (SKI ALPIN) RETO POLT ERA, PRÉSIDENT DU CO DE LA COUPE DU MONDE LAAX OPEN (SNOWBOARD) La diffusion du LAAX Open en direct à la télévision permet à la population de découvrir le snowboard. Nous pouvons ainsi toucher les jeunes et les inciter à pratiquer ce sport. Les diffusions en direct et en libre accès sont déjà importantes pour le jeune public et vont le devenir encore plus à l’avenir.

L’initiative «No Billag» entraînerait une insécurité totale pour les indispensables retransmissions en direct à la télévision mais aussi pour l’offre globale des stations de radio et des chaînes de télévision régionales. Dans le pire des cas, une acceptation de «No Billag» pourrait signifier pas de courses de Coupe du monde de ski et pas de candidature aux Championnats du monde de ski 2025 à Crans-Montana/Valais!

PHOTOS: KEYSTONE, MÀ D

FRÉDÉRIC FÜSSENICH, VICE-PRÉSIDENT DU CO DE LA COUPE DU MONDE D’ENGELBERG (SAUT À SKI) Notre pays se caractérise par de grandes différences régionales et une multitude de manifestations variées. Une couverture médiatique fiable et équilibrée permet aussi aux organisateurs de positionner ces événements et de faire leur promotion. Un «Oui» à l’initiative «No Billag» serait dévastateur. Nous mettrions en jeu une partie de notre identité nationale en tant que nation de sports d’hiver, avec des conséquences imprévisibles.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

51


URS KESSLER

52

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018


Service // Tourisme

Vécu, valeurs et vision d’avenir. Il a été nominé l’an dernier pour le Swiss Award de l’économie. Il est président-directeur général des chemins de fer de la Jungfrau depuis dix ans et n’hésite pas à poser un regard critique sur l’économie, la politique et surtout le tourisme suisses: Urs Kessler, Bernois de l’Oberland, cinquantenaire et jamais fatigué quand il s’agit de forger aussi à l’avenir le succès de l’entreprise ferroviaire la plus florissante de Suisse.

E

PHOTOS: MÀD

ntendre les milieux économique et politique se lamenter et les voir envisager l’avenir avec une grande inquiétude ne fait naître qu’un sourire las chez le capitaine d’industrie de l’Oberland bernois Urs Kessler. Car il a révélé début 2016 à Kurt Aeschbacher dans le talk-show du même nom qu’il s’en tenait aux trois «V», à savoir «vécu, valeurs, vision d’avenir». Il supporte par exemple aussi peu les gémissements que les groupes de travail. Pour lui, «quelqu’un qui crée un groupe de travail, c’est la plupart du temps quelqu’un qui ne sait pas quoi faire d’autre». Les trois «V» Décryptons brièvement la maxime d’Urs Kessler, les trois «V». Son «vécu» est d’abord lié au village de l’Oberland bernois Gsteigwiler. Il raconte avoir voulu naguère devenir paysan. Ses parents, ne possédant ni terres, ni ferme, ne virent pas d’avenir pour leur fils dans cette voie. Il atterrit alors aux chemins de fer. En 1987, il y a exactement trente ans, notre « agent du mouvement ferroviaire » de formation passa de l’entreprise BLS («Bern-Lötschberg-Simplon-Bahn») aux chemins de fer de la Jungfrau («Jungfraubahnen»), où, sept ans plus tard, il

dirigeait déjà le marketing et développait et étendait continuellement l’offre pour le marché asiatique. Il le fait encore aujourd’hui et se rend en moyenne quatre fois par an en Asie pour s’occuper de ses clients – du matin au soir, assure-t-il. Les «valeurs»: à ses yeux, diriger une entreprise ferroviaire florissante n’est pas un simple «travail». Il dit représenter une marque qui offre et doit offrir de la qualité. «Une offre globale cohérente justifie un prix plus élevé.» Il n’aime pas voir la Suisse, et en particulier le tourisme se cacher systématiquement sous le boisseau. Il explique répéter lors de ses voyages à l’étranger: «Mountains have a home, and it’s definitely Switzerland.» Si les montagnes ont une patrie, ce ne peut être que la Suisse. «Vision d’avenir»? «C’est une machine à idées» fut la description de l’homme donnée par Thomas Bieger, directeur de l’Institut de prestations publiques et tourisme («Institut für öffentliche Dienstleistungen und Tourismus») de l’Université de Saint-Gall en 2008 dans le journal «Schweizerische Handelszeitung». Quand on est assis face à Urs Kessler et qu’on parle de choses et d’autres, on n’a jamais l’impression d’être pressé par le temps. Il écoute,

répond et livre ses idées. Il ne se contente pas de formuler des thèses et des projets. C’est un homme d’action, action mise au service d’une entreprise qu’il aime et qu’il a fortement marquée de son empreinte depuis trois décennies. Il poursuit ses objectifs avec ténacité, durant des années s’il le faut. Ses adversaires le traitent de têtu ou d’obstiné. Lui appelle cela avoir une «vision d’avenir» et admet qu’il s’agit peut-être de la manifestation d’un de ses points faibles: il n’aime pas perdre. Consolider le tourisme d’hiver Les quatre dernières années ont été remplies par l’œuvre de sa vie, le «téléphérique en V», «V-Bahn». Les travaux auraient dû commencer en 2016, tel était le plan d’origine. L’installation doit desservir un jour aussi bien le Männlichen que le glacier de l’Eiger à partir d’une station commune à Grindelwald Grund. Le projet, dont le budget s’élève à plus de 470 millions de francs, créera de nombreux emplois et doit consolider de manière durable le tourisme estival et hivernal dans la région de la Jungfrau. Mais son dessein a fait face à des vents contraires d’une grande violence venant de plusieurs côtés, principalement d’organisaFÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

53


Service // Tourisme

tions environnementales, entraînant un retard de quatre ans. Urs Kessler pourra probablement respirer au début de l’été, car le permis de construire devrait avoir été accordé d’ici-là. L’inauguration de l’«Eiger-Express» est prévue pour 2020. Mais le projet «V-Bahn» s’est surtout transformé en course contre la montre à cause de l’expiration prochaine de la concession du téléphérique du Männlichen («Männlichenbahn»). «Pour cette raison, le démarrage des travaux en début d’été n’est pas seulement impératif, mais c’est une question de survie pour le téléphérique du Männlichen», insiste Kessler. Un objectif important rempli Autre but qu’Urs Kessler s’était fixé: acheminer d’ici 2022, dans une haute saison durant dix mois, un million de visiteurs au Jungfraujoch. Cette ambition fut satisfaite bien plus tôt, et le P.-D. G. des «Jungfraubahnen» put il y a trois semaines annoncer avec fierté qu’en 2017, pour la deuxième fois de l’histoire, plus d’un million de visiteurs avaient afflué sur le «Joch», 1,041 million plus précisément. Avec le téléphérique en V, il vise désormais sur le long terme une haute saison de douze mois, dont l’hôtellerie et le tissu économique local tireraient tout autant avantage. Kessler exprime ainsi son attachement aux sports d’hiver, bien que ceux-ci aient perdu de leur importance. «Il y a vingt ans, dit-il, un franc sur trois de chiffre d’affaires provenait des sports d’hiver. Il y a dix ans, c’était encore un sur quatre, et on en est aujourd’hui à juste un sur sept.» Grâce à la croissance extrêmement forte du nombre de visiteurs en été, le tourisme hivernal a pu être maintenu. Les sports d’hiver – du luxe? Urs Kessler ouvre l’«International Report on Snow & Mountain Tourism» et tapote du doigt sur un diagramme. En 2006, les destinations de sports d’hiver suisses ont enregistré 28,3 millions de «visiteurs skieurs» («skier visitor»). En 2015-2016, il y en avait encore 21,6 millions. Il n’en fait pas mystère: les sports d’hiver stagnent aussi dans notre pays. «De nombreuses familles n’ont plus les moyens d’aller aux sports d’hiver. C’est devenu un produit de luxe.» Kessler ne serait pas Kessler s’il se contentait d’en prendre note avec regret. Il voit ce fait comme un nouveau challenge qui pousse à développer des idées en tenant compte de l’évolution démographique en Suisse. «Car on parle beaucoup de ce recul et de cette problématique. Mais il n’en sort pas grand-chose de sensé.» Il a prouvé sa clairvoyance en 2004 en lançant le ski gratuit pour les enfants le week-end. En moyenne, 12 000 enfants profitent de cette offre chaque année. Urs Kessler estime que c’est une excellente promotion des sports d’hiver auprès de la jeune génération. 54

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Notre branche a besoin d’un amincissement pour s’assainir. Toutes les offres n’ont plus la même raison d’être. Urs Kessler

Forfait de ski Top4: au-delà des espérances Et voici que Saas Fee se mêle de ces chiffres en baisse et provoque il y a un an un choc dans la branche en proposant un abonnement de ski saisonnier à 222 francs. Selon Urs Kessler, ce succès à l’ampleur inattendue a exercé une pression sur le marché, et parce que dans sa tête, «attendre des jours meilleurs» n’est pas une stratégie, il s’est concerté avec les responsables des trois stations de ski de l’Oberland bernois Adelboden-Lenk, Gstaad-Saanenland et Meiringen-Hasliberg et a concocté avec eux le forfait «Top4»: 666 kilomètres de pistes pour 666 francs. D’autres domaines suisses ont suivi et lancé cette saison des offres attrayantes. Plus de 36 000 forfaits Top4 ont été vendus jusqu’à la mi-décembre. «Ce chiffre dépasse nettement les espérances. Le seuil de rentabilité était à 20 000 forfaits vendus.» Les résultats seront exploités à la fin de la saison et le produit ajusté si nécessaire. «Il n’est jamais interdit de s’améliorer.» Urs Kessler prend acte avec ravissement de l’information selon laquelle des touristes qui n’avaient plus acheté d’abonnement de saison depuis des années se seraient décidés spontanément à acheter le fameux forfait. De plus, selon les statistiques de vente, l’agglomération zurichoise aurait découvert la région de la Jungfrau grâce à des liaisons par la route et les transports publics sensiblement plus rapides et n’irait plus seulement principalement dans les Grisons pour profiter des pistes. Aussitôt dit, aussitôt fait. Depuis le 23 décembre 2017, les Zurichois amateurs de sports d’hiver peuvent monter tous les samedis dans un bus qui les emmène au ski et les ramène à la maison le soir. Un bon exemple de la manière dont et surtout de la vitesse à laquelle fonctionne la «machine à idées» Kessler. Moins de jours d’exploitation en hiver Mais Urs Kessler ne participera jamais à une guerre des prix jusqu’à la limite du supportable et au-delà. «Si l’on n’a plus que l’argument du prix pour vendre un produit, cela dénote un

certain manque d’imagination.» Il concentre plutôt son attention sur de nouvelles coopérations. Il a en tête un groupement pour l’été avec Lucerne-Engelberg-Titlis et Zermatt. «Les meilleurs doivent se rapprocher. Le touriste international veut acheter une marque et voir les plus beaux sites. La marque sera de plus en plus déterminante à l’avenir – dans le tourisme aussi», explique Urs Kessler. «Eiger, Mönch, Jungfrau, la région du Titlis et le Cervin. Personne d’autre au monde ne peut offrir cela.» Dans une région où en hiver le «Guggi-Föhn», le fœhn local, sévit par intermittence et fait fondre le manteau neigeux en un rien de temps, on ressent bien l’évolution météorologique généralement instable. «Le fait est que nous avons désormais moins de jours d’exploitation en hiver, dit le P.-D. G. des ‹Jungfraubahnen›, même si de petits domaines des Préalpes ont été particulièrement touchés par le manque de neige et que cela influence plus les statistiques.» Et qu’est-ce que cela signifie concrètement pour lui? «Notre branche a besoin d’un amincissement pour s’assainir. Toutes les offres n’ont plus la même raison d’être.» Par conséquent, cela l’agace de voir que certains cantons ou communes subventionnent des stations de ski avec des fonds publics pour assurer leur existence. Pour lui, il serait dévastateur que les sports d’hiver en soient réduits à être un transport public. Il sait aussi perdre Pour Urs Kessler, le ski, surtout le ski alpin, est l’élément moteur des sports d’hiver. Toujours. Il admet qu’un intérêt déclinant indique une saturation. A ses yeux, des Championnats du monde ou Jeux olympiques réussis stimulent encore le marché domestique des sports d’hiver. Et d’ajouter que cela n’avait pas été différent il y a 45 ans après ceux de Sapporo ou il y a 30 ans après Crans-Montana. Les chemins de fer de la Jungfrau sont un partenaire touristique exclusif des Jeux olympiques de Pyeongchang. Lui-même sera sur place une semaine. Il vibrera entre autres à la descente hommes avec ses partenaires asiatiques et fêtera la «première médaille d’or de Beat Feuz», dit-il hardiment en riant malicieusement: «Du moins, espérons-le.» Début avril aura lieu au pied de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau la 21e édition de l’événement qui clôt la saison, le «Snowpenair». L’exemple même d’une manifestation respirant le succès, sortie bien sûr du cerveau d’Urs Kessler, qu’il considère comme un de ses «bébés favoris» et qui se tiendra pour la dernière fois en 2020 à la Kleine Scheidegg. Il a pesé le pour et le contre; en effet, un opposant au projet «V-Bahn» avait fait de l’arrêt du «Snowpenair» une condition de son accord. Si l’avenir peut en bénéficier, Urs Kessler sait aussi perdre. J O S E PH W E I B E L


Service // Tourisme

OÙ SKIER EN FIN DE SAISON? Dans quels domaines skiables trouve-t-on de belles offres à prix avantageux pour des séjours de longueur variable? Les stations de ski intéressées ont répondu à notre question.

VAL D’HÉRENS

RÉGION «ENGADIN ST. MORITZ»

BELALP

Qualité à bon compte A partir de trois jours au Val d’Hérens – Hérémence, vous bénéficierez pour 85 francs par jour et par personne des prestations suivantes: hébergement en chalet ou appartement, forfait de ski inclus. Valable du 6 janvier au 10 février 2018 ainsi que du 10 au 31 mars 2018. www.valdherens.ch/ski-detente

Réserver et profiter Si vous réservez plus d’une nuit d’hôtel, vous bénéficierez avec l’hôtel du forfait de ski à 38 francs. Valable jusqu’au 6 mai 2018. Informations sur cette offre et d’autres formules: www.engadin.stmoritz.ch/winter/de/ pauschalenliste/ Appartement de vacances avec forfait de ski, 3 à 14 nuits, utilisation gratuite des transports publics, ménage de fin de séjour, draps et serviettes de toilette. Valable jusqu’au 6 mai. Informations et réservation: 081 830 08 18, courriel: allegra@estm.ch

Evasion en famille à Belalp Une semaine d’évasion avec ses chéris en chambre familiale, petit-déjeuner inclus, à l’hôtel Belalp et forfaits de ski 6 jours pour toute la famille. Dévalez des pistes à couper le souffle et savourez la vue sur le glacier d’Aletsch directement depuis l’hôtel. Un peu plus près des étoiles ... Offre à partir de 2200 francs par package et à partir du 21 janvier 2018.

Et si nous randonnions ... ... à skis ou en raquettes. La région du Val d’Hérens offre des endroits paradisiaques pour effectuer des circuits à skis ou en raquettes. Les randonnées sont guidées et les participants sont équipés de sondes d’avalanche. Contenu de l’offre: une demi-journée de randonnée guidée avec équipement pour 150 francs par personne (à partir de deux personnes). Offre valable jusqu’au 20 avril 2018. www.valdherens.ch/initiation-rando Bonne affaire Passez au moins une nuit dans la région de Nax, et la carte journalière de Télé Mont-Noble est à moitié prix. L’offre à partir de 75 francs par personne comprend une nuit d’hôtel et le forfait de ski et est valable du 20 mars au 7 avril 2018. www.valdherens.ch/moitieprix-nax

Offres spéciales «ski nordique» Choisir parmi plus de 230 kilomètres de pistes de ski de fond? C’est possible avec les «Nordic Specials» pour hôtels (une nuit minimum). Inclus: la carte de ski de fond «Engadin St. Moritz», l’utilisation gratuite des transports publics; prix réduits sur la location de matériel de ski de fond dans les magasins de sport participants et sur les cours privés des écoles de ski de fond participantes. Valable jusqu’au 2 avril 2018. Les «Nordic Specials» existent aussi pour les locataires d’appartements de vacances. Fête de printemps au Corvatsch Le 21 avril 2018 de 11 h 30 à 22 h, scène de plein air au «Hossa Bar». Vraie musique suisse. Pour les skieurs, l’accès est compris avec le forfait de ski.

PAYS DU SAINT-BERNARD Un pass pour une multitude d’activités Si vous passez au moins une nuit au Pays du Saint-Bernard, vous pouvez acheter le pass annuel à 119 francs, valable pour de multiples activités (en illimité) dont celles de trois domaines skiables et incluant l’utilisation des transports publics. www.pass-saint-bernard.ch

«The Totally Rad Day» Sport freestyle: amis, rigolade, fête, voilà l’essentiel du «Totally Rad Day» à la Belalp. Date: 31 mars 2018. www.belalp.ch

GRÄCHEN Imbattable Offres forfaitaires hivernales de 2, 3 et 7 nuits à prix imbattable. https://www.graechen.ch/Pauschalangebote/ Ski-Plausch Offre familiale 7 nuits tout compris https://www.graechen.ch/Media/Pauschalen/ All-Inklusive-Package-7-Naechte L’«euro de Grächen» Il est déjà légendaire et équivaut toujours à 1,30 francs: l’«euro de Grächen». Valable pour des nuits dans les hôtels et appartements de vacances participants, pour l’achat de forfaits de ski, les trajets avec la «télécabine de conte de fées» («Märchen-Gondelbahn») et dans différentes boutiques. Du 3 mars au 8 avril 2018. www.graechen.ch

Autres packages proposés: https://www.saintbernard.ch/fr/sejourner/nos-offres-packages

> FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

55


Service // Tourisme

ENGELBERG

VERBIER

LĂ–TSCHENTAL

‌ ou remboursʝ Au domaine Engelberg-Titlis, la neige est garantie. Si jamais ce n’Êtait pas le cas, les frais d’hÊbergement et le forfait vous sont remboursÊs. Offre valable jusqu’au 27 mai 2018. Pour plus d’informations: http://www.engelberg.ch/lockerbleiben/

Bon tuyau pour l’hÊbergement Hôtel La VallÊe à Lourtier – quatre nuits pour le prix de trois (http://www.vallee.ch/fr/offres)

Semaines de ski ensoleillĂŠes Ă la Lauchernalp Soleil, magie des chalets de montagne et neige de printemps font de cette saison la meilleure pĂŠriode pour skier. Cette offre forfaitaire est disponible avec durĂŠe de sĂŠjour (Ă partir de deux nuits) et nombre de jours de ski (Ă partir de trois jours) au choix, demi-pension en option.

Plaisir de la glisse en toute sĂŠcuritĂŠ Eclatez-vous en toute sĂŠcuritĂŠ dans la poudreuse! Lors des ÂŤSnow & Safety DaysÂť, des guides de montagne initient les aspirants freeriders aux secrets du hors-piste et illustrent les règles les plus importantes de diffĂŠrentes manières concrètes. EntraĂŽnement DVA avec pelle et sonde, glisse dans la poudreuse, randonnĂŠes Ă ski accompagnĂŠes par des guides de montagne et jeu de piste dans le domaine sont quelques-unes des perles du programme de trois jours tout en variĂŠtĂŠ. Et nous avons gardĂŠ le meilleur pour la ďŹ n: les hĂ´tes hĂŠbergĂŠs Ă Engelberg (avec carte d’hĂ´te) participent gratuitement au cours. Du lundi au mercredi du 22 au 24 janvier, du 29 au 31 janvier, du 12 au 14 fĂŠvrier et du 26 au 28 fĂŠvrier Pour plus d’informations: http://www.engelberg.ch/packages-deals/ snow-safety-days/ Ski de printemps Accueillir le printemps en tout confort avec l’abonnement de printemps – jusqu’au 27 mai 2018. Informations supplĂŠmentaires: https://www.titlis.ch/de/info/allgemeines/Preise Concours de glisse sur l’eau ÂŤWaterslide ContestÂť, 21 avril 2018 La chaleur du soleil printanier, un panorama alpin splendide, la neige sous les pieds et un saut dans l’eau glacĂŠe ! Pour le public aussi, le ÂŤWaterslide ContestÂť au col du Joch (ÂŤJochpassÂť) est un excellent spectacle. www.titlis.ch/waterslide

Pour les enfants ĹĄ IĂœYULHU Ç K

ĹĄ &RPSĂœWLWLRQ GH VNL SRXU HQIDQWV ĹĄ ,QVFULSWLRQV MXVTXĹ–DX IĂœYULHU Ç LQIR# verbiersportplus.ch (frais d’inscription: 10 francs) Les premiers sur les pistes ĹĄ 3DFNDJH DWWUD\DQW FRPSUHQDQW XQH QXLW HQ chambre standard et la possibilitĂŠ de s’Êlancer sur les pistes trente minutes avant l’ouverture officielle des remontĂŠes mĂŠcaniques. Offre valable en avril 2018. http://www.verbier.ch/fr/be-the-ďŹ rst-on-theslopes-conditions.htm

VERCORIN Ski en fĂŞte 17 et 18 mars 2018: forfaits Ă prix rĂŠduit (37 francs au lieu de 47 francs). CafĂŠ et croissant, menu du jour dans les restaurants du domaine skiable et vin chaud sont offerts. http://www.verbier.ch/fr/liste-events-2/2018_3/ event-176/ Sans oublier ... ĹĄ ;WUHPH 9HUELHU du 31 mars au 8 avril 2018 http://www.freerideworldtour.com/ ĹĄ 9HUELHU +LJK )LYH E\ &DUOVEHUJ 7 avril 2018 https://www.verbierhighďŹ ve.com/ ĹĄ +DXWH &XLVLQH E\ : 9HUELHU du 4 au 7 avril 2018 http://www.wverbier.com/haute-cuisine ĹĄ 9HUELHU 3XOVH )HVWLYDO du 13 au 15 avril 2018 http://www.verbier.ch/ ĹĄ 3DWURXLOOH GHV *ODFLHUV du 17 au 21 avril 2018 http://www.pdg.ch/bienvenue/

LOĂˆCHE-LES -BAINS Batifoler dans la neige et dans l’eau ÂŤ6 pour 3Âť: offre spĂŠciale formule passe-partout Neige et Bain, six jours pour le prix de trois. Condition: avoir la carte de sĂŠjour LBC+ (hĂŠbergement sur place). Informations sur les tarifs, etc.: www.leukerbad.ch/winter Formule Neige et Bain durant tout l’hiver. Informations: http://www.leukerbad.ch/aufenthalt/ pauschalen/all-inklusive-paesse/schnee-badepassmit-lbc/

Ladies’ day Tous les jeudis de l’hiver 2017/2018, les dames skient au prix spÊcial de 40 francs à la Lauchernalp (forfait à acheter sur place), coupe de champagne incluse. www.loetschental.ch

T H YON Thyon Ă prix spĂŠcial Si ce n’est pas un bon prix, ça! Sept nuits et forfait de ski 6 jours pour 517 francs par personne (sur la base d’une chambre double). Valable du 10 mars au 14 avril 2018. www.thyon-deal.com

Ski, hĂ´tel et chocolat Cinq nuits, forfait de ski 4 jours et une tablette de chocolat Ă partir de 455 francs par personne. www.sierre-anniviers-booking.com/tourisme/ hotel-chocolat.html Valable du 11 au 24 mars 2018.

AUTOUR DE VIĂˆGE Prix attrayant Forfait de ski et nuit d’hĂ´tel Ă des conditions spĂŠciales. Par exemple: trois nuits et forfait de ski 4 jours pour 389 francs par personne. Valable du 5 mars au 4 avril 2018. www.moosalpregion.ch

SAAS -FEE Valeur ajoutĂŠe avec la WinterCARD Les dĂŠtenteurs d’une WinterCARD peuvent acheter un ÂŤsurclassementÂť pour seulement 111 francs et bĂŠnĂŠďŹ cier en retour d’une valeur ajoutĂŠe de plus de 1000 francs, qui correspond Ă des rĂŠductions sur l’hĂŠbergement, des attractions (comme la fondue en tĂŠlĂŠcabine), le transport gratuit des bagages du domicile Ă des hĂ´tels/appartements de vacances sĂŠlectionnĂŠs et d’autres rabais. www.saas-fee.ch/wintercardgold Pour clore la saison ÂŤAprès-Ski-ParadeÂť Ă Saas Fee le 14 avril 2018. http://www.saas-fee.ch/de/winterevents/ apres-ski-parade/

4-VALLÉES PORTES DU SOLEIL Offre allĂŠchante Au domaine skiable des Portes du Soleil (650 km de pistes), 1160 francs pour deux personnes incluant trois nuits en demi-pension, forfaits de ski 4 jours, l’entrĂŠe aux bains de Val d’Illiez. Valable du 11 mars jusqu’à la ďŹ n de la saison. L’offre existe aussi pour sept nuits et forfaits de ski 6 jours (2240 francs pour deux personnes). Ou en formule familiale (sept nuits, forfaits de ski 6 jours, sur une base de deux adultes et deux enfants en-dessous de 15 ans, hĂŠbergement en chambre familiale, 3440 francs). Informations et offres supplĂŠmentaires: www.ski-and-bike.ch, www.telechampery.ch

56

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Pour les dĂŠbutants A Nendaz et Veysonnaz, les dĂŠbutants sont initiĂŠs avec soin Ă la bonne technique de ski. MatĂŠriel, forfait de ski, deux heures de cours et un rabais au Spa des Bisses pour 111 francs. Valable les weekends de mars (voir site): https://www.nendaz.ch/ tourisme/osez-5389.html Autres offres: www.nendaz.ch/tourisme

6DDV *UXQG OH GLPDQFKH GH 3ÉTXHV OH er avril 2018, à Kreuzboden, on dira adieu à l’hiver en toute convivialitÊ avec une course de ski rÊtro: http://www.hohsaas.info/index.php/events-winter

VISPERTERMINEN RandonnĂŠe gastronomique en raquettes https://www.heidadorf.ch/de/aktivitaeten/ kulinarische-events/kulinarisches-schneeschuhlaufen La manifestation a lieu le premier samedi de mars. Informations donnĂŠes sans garantie. Les indications du site internet correspondant font foi.


La voix romande. Le Championnat romand alpin Toujours en piste

A

ndré Bula, Vaudois à l’esprit novateur du SC Montreux-Glion-Caux, philanthrope de la glisse, a de tout temps aimé partager ses passions. Avec lui il se passait toujours quelque chose! On le sait d’ailleurs créateur de nombreuses passerelles sportives. Homme aux multiples casquettes, présidentielles ou autres, il a pour exemple porté le Championnat romand populaire de ski alpin sur les fonts baptismaux. C’était il y a 40 ans! De slalom en géant, en glissant vers la descente, cette grosse manifestation, capable de démocratiser le ski de compétition, n’a cessé d’accroître son rayonnement. Exemple, en mettant les snowboarders dans le portillon de départ. Quoique, dans une moindre mesure, précise Pierre Kaufmann, responsable inoxydable du secteur Populaire à Ski Romand. Evoquant une forme de frilosité en un domaine aux disciplines segmentées. Quand on effleure le sujet planche unique, ce touche-à-tout préfère glisser vers la 11e Coupe romande populaire et le 9e challenge par club. Pour parler de compétitions attractives, rassembleuses, synonymes de pied à l’étrier et révélation avérée pour de jeunes compétiteurs. Cela posé, devenu incontournable et apprécié au fil des saisons, le Championnat romand populaire et ses épreuves complémentaires tiennent résolument le haut de la courbe. A condition que la météo ne soit pas connectée chorégraphies aquatiques. Ce qui, marqueur de notre époque, a malheureusement été le cas ces dernières années. Malgré l’engagement de bénévoles passionnés, impliqués depuis longtemps dans la préparation des épreuves il a fallu, une fois ou l’autre, crier pouce! Qu’à cela ne tienne Pierre Kaufmann, qui avoue à mi-voix tenir les rênes de ces rendez-vous populaires pour la dernière fois, verra ça comme un ultime engagement test! Sans fausse note. Avec une neige moins capricieuse et abondante.

des volontaires à fort taux d’engagement s’impliquent pour que se déroulent les compètes. (Tapez ski-romand.ch pour entrer dans la course).

Aldo H. Rustichelli est un fin connaisseur du monde du ski, notamment en Suisse romande. Durant de nombreuses années, il a enrichi l’édition francophone de Snowactive (et auparavant de «Ski») d’articles sur la Romandie en général, sur le Valais francophone, le Jura neuchâtelois et le Jura bernois. Sous le titre «Voix de la Romandie», Aldo H. Rustichelli rédigera dans chaque numéro de notre magazine une chronique relative à la Suisse romande.

En clé de la réussite, pour combler les vides des saisons passées. Et retrouver un hiver d’antan. En mettant dans la balance le soutien d’organisateurs bien rodés, gageons que ce passionné du SC Onex, club riche en histoires, n’a pas encore dit son dernier mot. Quarante ans donc, à peine l’âge canonique, qu’une poignée de stations, de clubs inféodés à la cause, organisent le Championnat romand populaire. Pour pérenniser la formule, des solutions gagnantes comme la découverte d’endroits moins connus du commun des skieurs. Avec une ambiance course garantie loin de mégalos domaines gargantuesques. Pour planter partiellement le décor, citons Rathvel, au-dessus de Châtel-St-Denis, la Dent de Vaulion ou encore Mauborget, lieux propices au défoulement technique entre les piquets. Après les premières crachées de neige prometteuses, on espérait sereinement une bousculade aux remontées mécaniques. Dans tous les cas de figure, faisant table rase d’incertitudes,

Remake du Grand bleu à Zinal! Passons sans transition du ski à la raquette afin de rallier le Val d’Anniviers. Pour partir à la découverte du glacier de Zinal en compagnie de Stéphane Albasini. Guide de montagne connu, capable de capter l’instant rare, fin skieur avide de belles pentes, il s’est dessiné un chouette itinéraire de vie. Dans lequel figure, en bonne place sur son agenda hivernal, de mi-décembre à mi-mars, le pèlerinage au glacier enfoui au fond de la vallée. Depuis 22 ans, ce décrypteur se fait un plaisir de cornaquer des randonneurs contemplatifs sous les cristaux d’une grotte en perpétuelle évolution. L’endroit s’habille de lumière pour sculpter de nouvelles formes, la magie opère à chaque fois. L’œil n’est jamais rassasié. Rien n’est écrit d’avance. Affirme l’ancien de l’équipe suisse de fond dans les années 1974–1976. Himalayiste respecté, il a développé un attachement mystique pour cette grotte. «Alba» de préciser aussi, humble réflexion d’un réaliste, qu’au fil des saisons, sanction du réchauffement climatique, le glacier a perdu quelque 300 m. A l’ombre de la Couronne Impériale et ses 4000 (Rothorn de Zinal, Obergabelhorn, Dent Blanche, Mont Durand et le Grand Cormier), la nature a façonné un autre paysage. Désormais le pique-nique, sorti du sac, fait travailler les mandibules un chouia plus loin! De sa voix teintée de passion, immuable, capable de manipuler les mots à la manière d’un conteur, Stéphane Albasini révèle l’autre dimension de la montagne. Celle qui, sous des mètres cube, dans les entrailles du glacier, permet d’accéder au Grand bleu entouré de stalactiques. (info@montagne-evasion.ch)

wivisions.c h

Annonce

Sport Schuh Fitting … and you feel good! Beim Skischuhspezialisten Michael Rieble erhalten Sie neue Skischuhe nach Mass oder individuelle Anpassungen für bestehende Skischuhe aller Marken.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

57


Service // 50e anniversaire de la collaboration Audi

AMAG et Swiss-Ski

50 ans de partenariat Il y a 50 ans, au cours de la saison d’hiver 1967–1968, Swiss-Ski et AMAG ont décidé de parcourir ensemble un bout de chemin. Depuis lors, AMAG mit à la disposition des sportifs, des coaches et des fonctionnaires de Swiss-Ski près de 8500 véhicules des marques Volkswagen et Audi à titre de sponsoring. Les athlètes apprécient beaucoup ce soutien et nous livrent quelques-unes de leurs réflexions à ce sujet à l’occasion du 50e anniversaire de la collaboration.

NEVIN GALMARINI, SNOWBOARDEUR

BEAT FEUZ, SKIEUR

Ma plus cool expérience avec Audi a été mon invitation à la «Racing Experience» à Berlin. Là-bas, j’ai pu faire quelques tours avec une Audi R8 LMS, une véritable voiture de course de la série GT3. J’ai ainsi réalisé un rêve d’enfant. Ce que cette machine a sous le capot est absolument incroyable. Le coaching professionnel dont j’ai bénéficié était également super intéressant et il m’a appris beaucoup de choses sur la technique de conduite que j’applique aujourd’hui encore lorsque je suis sur la route. Peu après cette aventure inoubliable, AMAG a mis une Audi S4 à ma disposition pendant un an. Conduire une voiture que je n’aurais jamais pu me permettre d’acheter était trop bien.

C’est vraiment cool de recevoir une voiture si géniale à travers la fédération. Chaque année, nous espérons recevoir une telle voiture; mais pour cela, nous devons évidemment réaliser de bonnes performances sur les skis. Il faut dire que le véhicule nous est réellement utile au vu de nos nombreux déplacements. Avoir une voiture confortable et fiable m’aide également à arriver détendu sur les lieux des compétitions.

MICHELLE GISIN, SKIEUSE Mon SQ5 est parfaite. Quand j’ai su que j’allais recevoir un véhicule si imposant, j’étais un peu préoccupée. Je craignais de lui faire rapidement quelques raies. Mais avec toutes les aides au stationnement dont je dispose, cela est pratiquement impossible. Je suis vraiment tombée amoureuse de ma voiture, qui est à la fois puissante et suffisamment spacieuse pour tout mon équipement. Mon Audi est très agréable à conduire car on y est assis bien haut et je ne veux plus m’en séparer.

DARIO COLOGNA, FONDEUR Avec Audi, nous avons trouvé un partenaire automobile parfait pour les sports de neige. J’habite à Davos et je suis toujours heureux, l’hiver, quand les routes sont enneigées, d’être au volant d’un si bon véhicule. Mon Audi préférée était la RS6, modèle que j’ai reçu après ma victoire olympique à Sotchi; le confort de conduite est incroyable. R E G UL A L A Z Z A RE T T I

SIMON AMMANN, SAUTEUR À SKI

LARA GUT, SKIEUSE Je suis fière d’avoir Audi comme partenaire. La marque me soutient depuis le début de ma carrière déjà. Même ma première voiture était une Audi et je m’en estime très heureuse. Grâce à Audi, je me sens en sécurité sur la route, une grande chance au vu des heures que je passe en voiture. En hiver, j’apprécie tout particulièrement le volant chauffant, et le système audio est tout simplement incroyable. Il ne me manque plus qu’un expresso et je pourrais vivre dans une Audi. 58

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

AUDI, UN PARTENAIRE TRÈS PRÉSENT DANS LES SPORTS D’HIVER Audi a mis en place des partenariats dans les sports d’hiver internationaux depuis déjà plusieurs décennies. En plus d’être le sponsor principal de la Coupe du monde de ski Audi FIS, qui porte son nom, la marque aux quatre anneaux est également sponsor titre de la Coupe du monde de skicross Audi FIS depuis 2011. Audi était également presenting sponsor des Championnats du monde FIS de ski alpin 2015 à Vail/Beaver Creek (USA) et 2017 à St-Moritz (Suisse). De plus, la marque automobile sponsorise la Coupe du monde de combiné nordique FIS et, depuis la saison 2014-2015, la Coupe du monde de ski de fond FIS et la Coupe du monde de saut à ski FIS. Grâce à son partenariat avec le Freeride World Tour depuis la saison 2013-2014, Audi entend toucher un public jeune. Depuis des dizaines d’années, Audi (AMAG) soutient également Swiss-Ski à l’échelle nationale ainsi que la Fédération de ski du Liechtenstein, et s’engage dans le domaine de la relève avec l’Audi Snowboard Series et l’Audi Skicross Tour.

PHOTOS: AMAG

Mon Audi me permet de me déplacer tranquillement et confortablement d’un point A à un point B et de me détendre durant le trajet, ce que j’apprécie beaucoup. En voiture, j’ai le temps de faire évoluer mes idées et d’y faire de l’ordre, et cela est très important pour moi. Après les Championnats du monde 2007, j’ai eu la chance de conduire une nouvelle Q7, puis une RS5 après les Jeux Olympiques 2010. C’était juste génial! Le premier trajet avec chacun de nos enfants de l’hôpital à la maison était particulièrement impressionnant et inoubliable. Avec une famille, la conduite prend une autre dimension. Aujourd’hui, j’apprécie beaucoup le coffre spacieux de mon A6.


FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

59


Huit infos brèves 1

3 nariat, les hôtes de Zermatt peuvent désormais également dévaler gratuitement les pistes de la station de ski volcanique de Mount Ruapehu en Nouvelle-Zélande. Mount Ruapehu est étroitement lié à la Suisse depuis toujours. Ce fut en effet le Suisse Walter Haensli qui construisit sur mandat du gouvernement néozélandais dans les années 1950 la première station de ski de NouvelleZélande dans la région de Ruapehu. Aujourd’hui, les deux stations de Mount Ruapehu forment le plus grand domaine skiable du pays avec 27 remontées mécaniques qui fonctionnent de juin à octobre.

PHOTO: MÀD

Un abonnement de saison pour skier à Zermatt n’est pas peu onéreux – il coûte 1655 francs pour l’hiver 2017–2018 pour un adulte. En revanche, les prestations sont nombreuses et attrayantes: 360 kilomètres de pistes entre Zermatt et Cervinia et 52 remontées mécaniques qui permettent de monter jusqu’à 3883 mètres d’altitude. Mais ce n’est pas tout: avec un forfait saison ou annuel de Zermatt, vous pouvez skier gratuitement pendant deux jours à Squaw Valley en Californie et bénéficier d’un rabais de 20% sur les forfaits de la région de la Jungfrau. Grâce à un nouveau parte-

Suisse contre Autriche: le jeu des coureurs de légende

2

Protection solaire efficace de Skinnies La protection solaire Skinnies ne contient pas d’eau. Une petite quantité suffit donc pour toute la journée. Cette protection solaire sèche en un rien de temps et n’est ni grasse ni blanche. Et parce que Skinnies respecte l’environnement et adhère aux idées d’Al Gore selon lesquelles la planète a besoin d’un peu d’aide, Skinnies est aussi agréable pour l’environnement que pour la peau. Tous ses emballages sont recyclables et Skinnies essaie quant à sa production (qui se situe en Australie, sous le plus ardent des soleils) d’avoir une empreinte carbone pas plus grande qu’un doigt de pied.

La rivalité entre la Suisse et l’Autriche dans le ski de compétition est légendaire en soi. Aussi, quoi de plus naturel que de réunir quarante des plus grands héros suisses et autrichiens de l’histoire de la Coupe du monde dans un jeu de cartes illustré ? Voilà qui va raviver les plus beaux souvenirs du temps où les familles se retrouvaient au grand complet devant la télévision à la pause de midi pour vibrer avec Bernhard, Maite, Pirmin, Vreni et Erika ou avec Karl, Franz, Annemarie, Anita et Hermann de l’autre côté de la frontière. Le jeu peut être commandé sur le site www.legendenquartett.ch. Les cartes sont en allemand.

PHOTO: MÀD

«Zermatt Bergbahnen AG» collabore avec la station de ski néo-zélandaise de Mount Ruapehu

www.skinnies.ch Sandra Stockinger, directrice des services vente et marketing, Zermatt Bergbahnen AG, et Ross Copland, CEO Mount Ruapehu.

5

4

«Roxy x Biotherm» – Confort de la peau en hiver Températures glaciales, air sec et frottement des vêtements assèchent et irritent la peau, surtout au niveau du visage, du cou et des mains. En collaboration avec la marque de soins haut de gamme pour la peau Biotherm, Roxy a créé sa première série de produits qui prend soin de votre épiderme en hiver. La collection «Roxy x Biotherm» propose cache-cols, cols de vestes, gants, moufles et sous-gants. Des microcapsules hydratantes intégrées dans les fibres apaisent et nourrissent la 60

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

peau. Avec le frottement du tissu, les microcapsules se rompent et déploient leur effet bienfaisant directement sur celle-ci. Le résultat? Une peau apaisée, douce et souple, hydratée tout au long de la journée. Le tissu peut être lavé quinze fois à 40° avant que son action ne commence à diminuer.

www.roxy.ch

www.signature-trails.com www.bike-holidays.com

Les autochtones le connaissent, le «signature trail», ce chemin qui imprime sa marque à leur territoire de VTT. Les sentiers couvrent l’éventail complet des caractéristiques de ce sport: du circuit qu’on croque à pleines dents à celui qui comble les fans d’action, de l’itinéraire fluide au parcours exigeant, du chemin préparé à celui laissé dans son état naturel et sauvage. Des vidéos présentant les «signature trails» de quinze régions membres de «Mountain Bike Holidays» ont été réalisées jusqu’ici, reflétant le caractère de ces sentiers uniques. Images à 360°, prises de vue de drones et «super slow motion» font entrer l’aventure directement dans votre salon. Et le «signature trail» sera assurément le moment fort inoubliable de vos prochaines vacances avec «Mountain Bike Holidays».

PHOTO: MOUNTAI N BI KE H OLIDAYS

«Signature trails» – les vidéos


7

8

L’écrivaine et traductrice Antje Rávic Strubel est une skieuse passionnée. Dans son nouveau livre intitulé «Gebrauchsanweisung fürs Skifahren» («Le ski: mode d’emploi», disponible uniquement en allemand), elle sonde les secrets entourant le plus vieux moyen de locomotion utilisé par l’humanité. Qu’il s’agisse de l’Arlberg, du Feldberg ou d’Holmenkollen, de nombreux lieux se vantent d’être le berceau du ski, tout en ayant tous un peu raison. Antje Rávic Strubel nous fait voyager des débuts de ce sport au matériel d’aujourd’hui en passant par les techniques de course et la bonne qualité de fart.

Carola et Michael Hartweg, les investisseurs de Biathlon Arena Lenzerheide AG, ont créé une fondation. La fondation Biathlon Arena Lenzerheide vise en premier lieu à promouvoir la relève dans le biathlon. En outre, elle doit permettre d’investir dans les infrastructures et l’exploitation du stade de biathlon de Lenzerheide afin que les athlètes, les équipes et les visiteurs puissent y trouver des conditions optimales. «D’un côté, nous souhaitons aider les athlètes à se frayer un chemin jusqu’à l’élite mondiale, et de l’autre, nous voulons que ce sport gagne en popularité en Suisse», explique Carola Hartweg. Le Conseil de fondation est complété par Benno Burtscher, avocat à Coire. Parmi les ambassadeurs de la fondation, on trouve notamment Selina Gasparin, Serafin Wiestner et Mauro Caviezel. www.biathlonarena.ch/stiftung

Une déclaration d’amour littéraire tout en blanc

6

Un musée en ligne offre des aperçus captivants de l’histoire du ski suisse C’est un voyage en ligne excitant et complet dans l’histoire du ski alpin auquel nous convient l’historien du ski Luzi Hitz et Pierre Schneider, ancien professionnel du ski freestyle et restaurateur d’équipements de ski (www.swissskimuseum.com). On trouve sur le site des articles et fiches intéressants sur des entreprises suisses ayant fabriqué skis, chaussures, bâtons ou fixations, ou ayant apporté des contributions importantes en matière de revêtements, carres ou fart. Le site présente également des courts-mé-

trages des années 1930 et 1940, les pionniers des temps anciens ou encore des adresses de musées de ski, de sports de neige et de chemins de fer du monde entier. Il est actualisé régulièrement et contiendra bientôt des informations sur des stations de sports d’hiver, des affiches, des skieurs professionnels, des courses de ski, le ski freestyle, la littérature, tout cela enrichi par des liens et les dernières nouvelles. Le musée en ligne fournit des aperçus informatifs, variés et prometteurs de l’histoire du ski suisse. Pour l’instant, le site n’est disponible qu’en anglais. Des versions allemande et française sont prévues.

Livre: ISBN 978-3-492-27671-9, 224 pages

www.swissskimuseum.com

Une fondation pour accroître la popularité du biathlon

Advertorial // Rivella

Édition spéciale Jeux Olympiques Les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang, c’est pour tout bientôt! En tant que Premium Partner de Swiss Olympic, Rivella a le droit d’utiliser les Jeux Olympiques de façon exclusive pour sa communication. Rivella a donc créé une édition spéciale Jeux Olympiques. Pour la première fois dans l’histoire de la société, le logo Rivella classique de l’étiquette a été modifié. Grâce à un code imprimé sur le bouchon, les consommateurs peuvent gagner de super prix Rivella ou Ochsner Sport, partenaire commercial de Rivella. Sur les médias sociaux, Rivella se concentre pleinement sur les Jeux Olympiques d’hiver durant les mois de janvier et février. Les supporters peuvent y découvrir la sagesse coréenne, se faire un aperçu de la vie des athlètes suisses et apprendre des

détails étonnants sur le thème des Jeux Olympiques d’hiver. En ce qui concerne les événements, Rivella se réfère également aux Jeux Olympiques d’hiver. Des distributions d’échantillons sont prévues

sur les domaines skiables partenaires de Rivella Adelboden, Arosa, Engelberg et Nendaz, alors que des journées de lancement auront lieu dans les filiales du partenaire commercial Ochsner Sport.

À l’occasion du Famigros Ski Day, dont Rivella est fière d’être partenaire depuis ses débuts, un lancement spécial a été conçu. Dans le cadre du jeu intitulé #Allin4TeamSUI, chaque participant reçoit pour commencer un jeu à gratter. Les symboles ainsi découverts peuvent ensuite être comparés avec les symboles gagnants sur place au stand Rivella. Les gagnants remportent des prix immédiats ou la chance d’obtenir d’autres super prix au jeu de la bouteille Rivella #Allin4TeamSUI. FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

61


Sci Svizzera italiana

Il team dello Sci & Snowboard Club Bellinzona.

Nell'ambito dei festeggiamenti del suo novantesimo anniversario, lo Sci & Snowboard Club Bellinzona ha organizzato, congiuntamente alla Federazione Sci Svizzera Italiana (FSSI), una serata di festa in piazza a Bellinzona. A fine stagione un evento-incontro con Bernard Russi.

L

o Sci & Snowboard Club Bellinzona, SSCB, è per tradizione l'organizzatore della tappa ticinese dello Swiss ski summer trophy, evento promosso dalla federazione svizzera che ogni estate permette a squadre composte da cinque bambini o giovani in età tra i 7 e i 16 anni di sfidarsi in una competizione polisportiva stile giochi senza frontiere. L’evento si svolge presso le strutture dell’Ufficio cantonale dello Sport e permette ad ogni squadra di mostrare le proprie capacità nelle varie postazioni di forza, resistenza, coordinazione e destrezza. Lo Swiss ski summer trophy non è di certo l’unica attività proposta dal sodalizio bellinzonese che, nato nel 1928, festeggia in questo 2018 il suo 90° anniversario. Ed è proprio per sottolineare l’importante traguardo che lo SSCB ha accresciuto il proprio calendario eventi, dove spicca il Big Air, una serata di festa organizzata lo scorso sabato 6 gennaio in piazza del Sole a Bellinzona. Lo spettacolo, allestito in collaborazione con la Federazione Sci Svizzera Italiana, prevedeva uno show di salto acrobatico, disputato su una rampa mobile fra le più grandi al mondo, montata nel cuore della città. L’infrastruttura ha permesso l’ese-

62

SNOWACTIVE

DICEMBRE 2018 FEBBRAIO 2017

cuzione di salti in un contesto cittadino, con atterraggio su un particolare telone e senza dover produrre o trasportare neve. La serata in tema après-ski è stata animata da musica e da un bar con raclette non stop, ma già nel pomeriggio la capitale si era accesa con attività e giochi per i più piccoli assieme ai monitori dello Sci & Snowboard Club Bellinzona. Come ha ricordato il presidente del club Marzio Medaglia ai microfoni RSI del Quotidiano del 6 gennaio, lo Sci Club Bellinzona fu tra i primi a livello cantonale, anche se il primato del più longevo club della Svizzera italiana spetta allo Sci club Airolo, fondato nel 1904. In un tempo in cui lo sci non era ancora così in voga, i dirigenti del club cittadino, tra cui il primo presidente Arturino Salvioni, colsero subito l’importanza di divulgare questo magnifico sport anche in «pianura». Da 90 anni si susseguono dirigenti, monitori, aiutanti e amici, tutti uniti dall’attaccamento al club e che dedicano il loro tempo a puro titolo di volontariato. Assieme si divertono e

Immagini dell’evento Big Air organizzato in Piazza del Sole a Bellinzona.

rendono gli sport di scivolamento sulla neve una realtà accessibile a molti bambini e bambine, ragazzi e ragazze. Nel 1995 il club ha cambiato il nome in Sci & Snowboard Club Bellinzona, permettendo anche alla disciplina con la tavola, in quegli anni in forte espansione, di ritagliarsi il suo spazio. In novant’anni di storia lo SSCB ha svolto uscite e campeggi in molte località delle nostre montagne, da Bosco Gurin ad Airolo, da Sörenberg a Engelberg, da Andermatt a Sedrun, da Stoos a Davos, da Celerina a Zuoz. Andermatt è stata la località dove i ragazzi e i monitori di Bellinzona hanno passato moltissimi inverni ed è rimasta nel cuore a molti monitori, i «diavoli rossi», come il mitico Bernhard Russi, campione di casa, li aveva soprannominati. E sarà proprio Russi l’ospite di un altro evento che lo Sci & Snowboard Club Bellinzona organizza per fine stagione 2018. Oggi dirigente sportivo e progettista di piste, l’urano è ricordato per il suo ricco palmarès: 1 oro e 1 argento ai Giochi olimpici (Sapporo 1972 e Innsbruck 1976), 1 oro ai Mondiali (Val Gardena 1970) e 9 vittorie in Coppa del mondo, sempre in discesa libera. Il programma dei festeggiamenti prevede pure altre attività, sia interne al club sia aperte a tutti gli amici dello sci, tra cui una cena di gala e l’assemblea ordinaria della FSSI che lo Sci & Snowboard Club Bellinzona ospiterà a fine stagione. E L I A S TA MPA N O N I

INFORMAZIONI E CONTAT TI www.fssi.ch / info@fssi.ch

FOTOS: SACHA DI POI, SSCB

90 anni per lo Sci & Snowboard Club Bellinzona


Enigme – Sudoku Gagnez la crème solaire de Skinnies DifďŹ cile

Snowactive et Skinnies tirent au sort 1 × Skinnies one of each (100 ml Sungel & Beautygel), 2 × 100 ml Skinnies Sungel. Participation: s %NVOIE LES TROIS CHIFFRES DANS LES TROIS CASES DE COULEUR PAR COURRIEL AVEC LA REMARQUE i%NIGME 3NOWACTIVEw � INFO SNOWACTIVE CH s /NLINE SUR WWW SNOWACTIVE CH WETTBEWERB s 0AR LA POSTE � 0ROSELL !' 3NOWACTIVE 'šSGERSTRASSE 0OSTFACH 3CHšNENWERD La date limite d’envoi est le 19 fÊvrier 2018 Moyen

CONDITIONS DE PARTICIPATION AUX CONCOURS

Sont autorisĂŠes Ă participer aux concours du magazine ÂŤSnowactiveÂť toutes les personnes domiciliĂŠes en Suisse ou au Liechtenstein, exceptĂŠs les employĂŠs de ÂŤSnowactiveÂť, Swiss-Ski et Prosell AG, ainsi que de leurs entreprises partenaires ou agences mandatĂŠes. La date limite de participation est dĂŠďŹ nie individuellement pour chaque concours.

Facile

Les gagnants sont tirĂŠs au sort Ă l’aide d’un algorithme alĂŠatoire et informĂŠs de leur gain sans dĂŠlai. Le tirage au sort du prix principal a lieu après la date limite de participation. Seules les indications correctes du participant (nom, adresse, localitĂŠ) donnent droit Ă l’obtention du prix. Les prix sont envoyĂŠs par la poste Ă l’adresse indiquĂŠe.

PossibilitĂŠs de participation: par courrier postal, email ou online.

Les prix ne sont ni convertibles en espèce ni ne peuvent ĂŞtre ĂŠchangĂŠs. Les participants se dĂŠclarent d’accord que les donnĂŠes communiquĂŠes puissent ĂŞtre utilisĂŠes Ă des ďŹ ns de marketing par ÂŤSnowactiveÂť et ses partenaires.

Le concours ne donnera lieu Ă aucune correspondance. La voie juridique est exclue.

FÉVRIER 2018

SNOWACTIVE

63


P.-S. «Crise statistique» du ski grison

F

ritz Züger faisait partie de nos entraîneurs préférés, à nous journalistes. Avant tout parce que c’est un type gentil. Mais aussi parce qu’il aime s’exprimer avec franchise, et que l’immense majorité du temps, il ne mâche pas ses mots. Cela ne lui a pas toujours rendu service. Fritz avait une qualité innée: un mode de pensée journalistique. Il traitait sans ambages des faits pertinents. Et lorsqu’il descendit au niveau régional pour s’occuper de la relève féminine de la Fédération grisonne de ski, une chose le frappa aussitôt: jamais une Grisonne n’avait gagné une épreuve de Coupe du monde – un constat incroyable. Le moment vient enfin le 9 décembre 2017: lors de la 51e édition de la Coupe du monde, Jasmine Flury de Monstein près de Davos efface cette tache peu glorieuse et gagne le super-G à Saint-Moritz. La Neue Zürcher Zeitung effectue alors une enquête généalogique d’envergure pour comprendre comment une telle traversée du désert a pu avoir lieu, et finit par capituler face à cette énigme. Quant au Blick, il dresse dans un travail de fourmi à la sueur de son front une liste de toutes les victoires en Coupe du monde et les attribue aux cantons correspondants selon les lieux de naissance des vainqueurs masculins et féminins. Et se heurte également à des limites: même si on peut lire autre chose sur internet, l’ancienne reine du ski Erika Hess (31 victoires) est bien sûr une Nidwaldienne pure souche, née là-bas, au hameau d’Aeschi audessus de Wolfenschiessen. Parce qu’il neigeait beaucoup le jour de sa naissance et que l’étroite route en pente raide n’était pas déblayée, la sage-femme était arrivée presque trop tard, avait raconté autrefois la mère d’Erika. Le centre de formation de ski le plus «performant» au monde est le hameau suédois de

En tant que journaliste d’agence, Richard Hegglin a couvert les compétitions de ski durant quatre décennies. Il a siégé 20 ans au comité FIS Coupe du monde. Aujourd’hui il écrit pour «snowactive» et divers quotidiens.

Tärnaby sur le cercle polaire. Ingemar Stenmark (86 victoires), Anja Pärson (42 victoires), Stig Strand et Jens Byggmark (2 victoires chacun) en sont originaires. Le petit village compte 492 habitants. Statistiquement, un habitant sur quatre a remporté une victoire en Coupe du monde. Il n’y a que le lieu de naissance d’Erika Hess, le hameau nidwaldien d’Aeschi, qui puisse faire jeu égal avec ce résultat, d’autant que sa cousine Monika de la maison voisine a elle aussi triomphé en Coupe du monde, à deux reprises. En tout, ces deux-là ont été victorieuses 33 fois et remporté ainsi plus de victoires que le hameau n’a d’habitants. Une comparaison bancale, ceci dit, car Aeschi n’est ni une commune ni une collectivité. Un fief incontesté du ski est le Valais, qui a assuré environ un cinquième des 568 victoires suisses en Coupe du monde. Un autre bilan notable est à aller chercher du côté de la «diaspora de ski alpin zurichoise». 34 victoires sont le fait de ce canton. L’an dernier, Niels Hintermann de Bülach fut même le seul vainqueur suisse en Coupe du monde. Sur le plan des fé-

dérations, la région du Hoch Ybrig avec Wendy Holdener fait aussi partie de la Fédération zurichoise de ski, plaçant le ski dans le canton presque au-dessus du football en termes de succès ... Les performances de la Suisse centrale s’avèrent également remarquables, bien qu’une seule compétition de Coupe du monde y eût lieu: un slalom féminin à Flühli en 1987. Uri, Schwytz et Unterwald peuvent se targuer à eux trois de 86 victoires. Autrefois, lorsque Lara Gut était encore domiciliée à Arth, le canton de Schwytz faisait figure de centre névralgique du ski féminin. N’oublions pas de mentionner fièrement que le petit canton de Zoug a lui aussi déjà fourni un vainqueur en Coupe du monde. L’Italien Ivano Edalini a gagné deux compétitions au milieu des années 80. Né à Zoug, il y passa les sept premières années de sa vie. Pour en revenir au statisticien amateur Fritz Züger, qui ne veut pas se parer des plumes du paon: la jeune et talentueuse Jasmine Flury n’était pas sous son aile à lui. En revanche, Vanessa Kasper oui, l’athlète qui a terminé 27e à Lienz en fin d’année. Et Züger de se poser une question en apparence incongrue: ne seraientce pas les premiers points de Coupe du monde en slalom géant d’une Grisonne tout court? Le plus fou dans la réflexion de Züger: il avait (presque) raison. Seules Jessica Pünchera et Erika Dicht obtinrent jadis avec une 26e et une 22e place un résultat un chouia meilleur dans la discipline alpine de base. Et Marianne Jäger a été la seule à avoir fourni une performance exceptionnelle en terminant 7e. C’était en 1974 à Grindelwald. Une seule place en top 20 en un demi-siècle, voilà un phénomène encore plus étonnant que 51 ans sans victoire. Il était temps que Jasmine Flury mette fin à cette «crise statistique».

IMPRESSUM Snowactive Février 2018, 51e année; paraît 6 fois par an ISSN 1661-7185 Editeur, imprimeur et rédaction Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Téléphone 062 858 28 20, Fax 062 858 28 29 en coopération avec Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12 Rédaction Snowactive Gutenbergstrasse 1, 4552 Derendingen, Téléphone 058 200 48 28 Directeur d’édition Wolfgang Burkhardt Rédaction Joseph Weibel (Direction; j.weibel@snowactive.ch), Röbi Brandl, Wolfgang Burkhardt, Erika Herzig (Direction; erika.herzig@swiss-ski.ch), Regula Lazzaretti (regula.lazzaretti@swiss-ski.ch), Annalisa Gerber (Sponsoring; annalisa.gerber@swiss-ski.ch)

64

SNOWACTIVE

FÉVRIER 2018

Rédaction de photo Erik Vogelsang Annonces Prosell AG, Schönenwerd, Rebekka Theiler (r.theiler@prosell.ch), Wolfgang Burkhardt (w.burkhardt@prosell.ch) Traductions Sprachdienste Vogt-Schild Druck AG, Derendingen/SO Responsabilité design et production Brandl & Schärer AG, Olten, Röbi Brandl, Kurt Schärer Service abonnements Prosell AG, Schönenwerd, info@prosell.ch, Téléphone 062 858 28 28 Prix d’abonnement CHF 49.– pour un an, CHF 89.– pour 2 ans (TVA comprise) Copyright Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd Reproduction Autorisée uniquement avec l’accord formel de la rédaction www.snowactive.ch, feedback@snowactive.ch, info@snowactive.ch

Changement d’adresse Changement d’adresse ancienne et nouvelle adresse à Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12

L'équipe de Strike Media Schweiz est équipée par:


LE SOUS-VÊTEMENT IDÉAL DU SPORTIF. À COMMANDER MAINTENANT!

AUTRES MODÈLES ET COULEURS SUR PRO-DESIGN.CH

X-BIONIC Unisex Underwear Accumulator EVO Shirt long sleeve Swiss Collection É’ 6\VWªPH GH FOLPDWLVDWLRQ FRUSRUHO DXWRPDWLTXH FRPSUHVVLRQ SDUWLHOOH RGHXU QHXWUH É’ ' %LRQLF6SKHUH V\VWªPH ¢ ODPHOOHV SRXU VWRFNHU OD FKDOHXU HW RSWLPLVHU OD WUDQVSLUDWLRQ É’ 7UªV FRQIRUWDEOH ¢ SRUWHU DYHF V\VWªPH WKHUPLTXH PXVFXODLUH

É’ 3URWHFWLRQ WKHUPLTXH HW DQWLFKRFV SRXU OHV FRXGHV HW RSWLPLVDWLRQ WKHUPLTXH DX[ UHLQV HW OD U«JLRQ ORPEDLUH É’ &RO URXO« IRQFWLRQQHO

7DLOOHV ;6 6 0 / ;/ HW ;;/ CHF 169.00 Art. 1140

Ski Patriot Switzerland /D FRPSUHVVLRQ JUDGXHOOH REWHQXH SDU OD 6PDUW &RPSUHVVLRQ DOODQW HQ GLPLQXDQW GHV FKHYLOOHV MXVTXÉ‹DX JHQRX DFF«OªUH OH IOX[ YHLQHX[ IDYRULVDQW OH UHWRXU DX FÄ•XU &RORULV 5HG :KLWH 7DLOOHV ɇ ɇ ɇ ɇ CHF 36.90 Art. 1049 unisex

X-BIONIC Unisex Underwear Accumulator EVO Pant medium Swiss Collection É’ 6\VWªPH GH FOLPDWLVDWLRQ FRUSRUHO DXWRPDWLTXH FRPSUHVVLRQ SDUWLHOOH RGHXU QHXWUH É’ ' %LRQLF6SKHUH V\VWªPH ¢ ODPHOOHV SRXU VWRFNHU OD FKDOHXU HW RSWLPLVHU OD WUDQVSLUDWLRQ É’ 7UªV FRQIRUWDEOH ¢ SRUWHU DYHF V\VWªPH WKHUPLTXH PXVFXODLUH

Ski Metal $X VLPSOH FRQWDFW GH OD SHDX FHWWH FKDXVVHWWH FKDXIIH OH SLHG GH PDQLªUH U«YROXWLRQQDLUH ¢ WUDYHUV XQ SULQFLSH XQLTXH OD U«IOH[LRQ GH FKDOHXU SDU ;,7$1,7ɬ ɇ XQH ILEUH LQQRYDQWH ¢ UHIOHW P«WDOOLTXH &RORULV DUJHQW HW RU 7DLOOHV ɇ ɇ ɇ ɇ CHF 59.90 Art. 1038 hommes

É’ 3URWHFWLRQ WKHUPLTXH HW DQWLFKRFV SRXU OHV JHQRX[ É’ &RPSUHVVLRQ SDUWLHOOH VDQV OD U«JLRQ GH OD FXLVVH

7DLOOHV ;6 6 0 / ;/ HW ;;/ CHF 149.00 Art. 1143

Ski de fond XC Racing U«SHUFXWH OD IRUFH HQ PRXYHPHQW RSWLPDO /HV PDW«ULDX[ U«JXODWHXUV GH FOLPDW DLQVL TXH OHV ]RQHV UHPERXUU«HV SURWªJHQW OH SLHG GH PDQLªUH RSWLPDOH 7DLOOHV ɇ ɇ ɇ ɇ CHF 29.90 Art. 1039 unisex

&RORULV RU 7DLOOHV ɇ ɇ ɇ ɇ CHF 59.90 Art. 1038.1 femmes

Séchoir ThermicRefresher y compris minuterie de Therm-ic. )LQL OHV FKDXVVXUHV GH VNL PRXLOO«HV HW IURLGHV JU¤FH DX 7KHUPLF5HIUHVKHU DYHF PLQX WHULH /HV 89 U«GXLVHQW OHV EDF W«ULHV HW OHV JHUPHV /D GXU«H GH V«FKDJH SHXW ¬WUH U«JO«H GL UHFWHPHQW ¢ OÉ‹DSSDUHLO K K RX K 3RXU WRXV W\SHV GH FKDXVVXUH HW WRXWH SRLQWXUH CHF 99.90 Art. 0044

Séchoir ThermicDrye de Therm-ic. )LQL OHV FKDXVVXUHV GH VNL PRXLOO«HV HW IURLGHV JU¤FH DX 7KHUPLF'U\HU 6ªFKH YRV FKDXVVXUHV GH VNL HQ TXHO TXHV KHXUHV HQ P«QDJHDQW OH PDW«ULDX 3RXU WRXV W\SHV GH FKDXVVXUH 9 QRLU CHF 59.90 Art. 0495

Séchoir à chaussures ThermicChauffage de Therm-ic. &KDXIIDJH HW V«FKRLU ¢ FKDXVVXUHV 9 /É‹DSSDUHLO DWWHLQW VD WHPS«UDWXUH GH IRQFWLRQ HQ TXHOTXHV PLQXWHV HW JDUDQWLW XQH FLUFXODWLRQ RSWLPDOH GH OD FKDOHXU 3RXU WRXV W\SHV GH FKDXV VXUH HW WRXWH SRLQWXUH CHF 34.90 Art. 0045

C O M M A N D E : T É L É P H O N E 0 6 2 8 5 8 2 8 2 1 , FA X 0 6 2 8 5 8 2 8 2 9 O U W W W. P R O - D E S I G N . C H


BEAUCOUP DE PLACE. BIEN EMBALLÉ. TOUT Y EST. KIT COMPLET CHF 179.90 AU LIEU DE CHF 199.80 1 méga trolley 1 sac à chaussures Art. 0455

Monster-Trolley de SwissBull Bull avec système de roulettes pratique. Les paries supérieures et inférieures peuvent être entièrement séparées. La partie du haut est équipée de bretelles confortables. Volume total plus de 120 litres. Dimensions totales: 80 x 40 x 38 cm (poids 4,5 kg)

Sac pour chaussures de ski de SwissBull 2 compartiments: 1er compartiment pour les chaussures et un 2e pour le casque, les gants, les lunettes de ski, etc. Poignée et bretelles. Dimensions: 40 x 28 x 45 cm

Coloris: noir CHF 149.90 Art. 0256

Coloris: noir CHF 49.90 Art. 0255

C O M M A N D E : T É L É P H O N E 0 6 2 8 5 8 2 8 2 1 , FA X 0 6 2 8 5 8 2 8 2 9 O U W W W. P R O - D E S I G N . C H


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.