Technique Agricole 08/2022

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Août 2022

CULTURES SPÉCIALES Tracteurs étroits: des costauds Le légume à l’ère numérique Fertilisation modulée en finesse Décompresseur pour flexibles hydrauliques


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Août 2022 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref Focus

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Allez voter le 25 septembre!

Roman Engeler

Marché 10 12 14 16 18 20 22

Grimme dévoile la «Prios 440» Lancement de la série «Q» de Valtra Nouveautés chez Kverneland Pöttinger présente ses derniers matériels de récolte La fonction «TIM AutoTrac» de John Deere Tama: filet et ficelle plus durables Des post-équipements protecteurs

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Thème principal: cultures spéciales 24 28 30 32 36 42 44 47 50 53

De la pomme à l’oignon La mécanisation en maraîchage Un vieux Fendt «GT» tout neuf Tracteurs étroits: des costauds sur roues Désherbage sans herbicides Épandeur à voie étroite de verger La calibreuse-trieuse au service de Moret Fruits La numérisation est dans le légume Un pulvérisateur automoteur sur mesure pour son vignoble Calculer les coûts avec «Herbocost»

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Impression 56 58 60

«Honey Bee»: fauche avec tapis d’andainage Lutter contre les rumex avec le «RXF 600» Une nouvelle ère avec l’«Aura»

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Management 62 64

Un décompresseur pour flexibles hydrauliques Conseils: le piton fixe et la chape d’attelage Plate-forme

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Désherbeur solaire présenté à la Journée des grandes cultures bio Trouver l’alternative au désherbage chimique Moissonneuse-batteuse: vers une machine multitâche «TerraZo»: des cartes de modulation de dosage accessibles Jeu-concours de mots croisés Passion

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Un Landini idéal dans la prairie ASETA

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Communications des sections Urban Ledergerber: un esprit critique Les cours et l’impressum

Couverture: Cet AS «940 Sherpa» a été doté de deux satellites faucheurs à accumulateurs et d’un guidage à parallélogramme.

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Le monde paraît évoluer en mode crise depuis plus de deux ans et demi. La pandémie de covid a quasi sonné le début du trouble. Elle a été suivie d’un resserrement et d’un ralentisse­ ment du commerce mondial. Main­ tenant, après l’éclatement de la guerre en Ukraine, nous devons nous prépa­ rer, du moins en Europe, à une pénurie d’énergie pour l’hiver prochain. De vastes zones du reste de la planète sont même menacées de famine, les céréales n’étant soudainement plus disponibles comme jusqu’ici. En de tels moments de crise, on se recentre nolens volens sur l’essentiel et l’indispensable. Juste derrière l’air que l’on respire, l’alimentation occupe la première place dans cet ordre des choses. Les producteurs de denrées alimentaires sont, comme chacun sait, les agriculteurs et les agricultrices, acteurs et actrices du métier le plus essentiel du monde ou, comme on dit aujourd’hui, de la branche la plus importante du point de vue systémique. Loin de ce secteur l’idée de se sentir «gagnant de la crise», d’autant moins qu’il en est aussi victime, confronté aux effets négatifs du contexte du moment. Mais on se réjouit de voir que les prestations des agriculteurs – ­notamment en termes d’économie durable – sont à nouveau un peu mieux appréciées. Cela dit, si le vent a quelque peu tourné, cette estime n’a pas encore atteint le niveau qu’elle devrait. Des déclarations concernant l’initiative contre l’élevage intensif le montrent. Ce scrutin requiert, une fois encore, un engagement total de nous toutes et tous. Si cette initiative populaire ne touche en apparence que l’élevage des animaux, c’est bien l’agriculture dans son ensemble qui se trouve sur la sellette. L’édition n° 9 paraîtra le 15 septembre 2022.

Photo: Weilenmann Maschinen AG

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Actualité

En bref

Les pompes à piston efficaces

Energie 360° et Sucre Suisse ont réalisé ensemble une centrale électrique au bois à Frauenfeld (TG), qui délivre de l’électricité pour environ 8000 ménages ainsi que de la chaleur à la sucrerie et au réseau de chaleur «Thurplus». Le motoriste FPT a produit cet été son 150 000e moteur dans son usine argentine de Córdoba (Argentine).

Les pompes à piston seraient, selon Hans Meier AG, les pompes à lisier et à eau les plus efficaces et durables. Elles se distingueraient par un débit constamment élevé, une pression de fonctionnement élevée, un bilan énergétique inégalé, de faibles coûts d’exploitation, un fonctionnement à sec sans vibration et

une maintenance limitée. Les modèles des gammes «H-11», «H-30», «H-60» et «H-90» répondent aux questions actuelles relatives à l’énergie et au climat, et aux objectifs de réduction du CO2. La nouvelle pompe à piston «H-90-0SG2» (photo) exigerait 37,5 kW, pour un débit de 1400 l/min à 16 bar de pression.

Mi-juin, un «MF 8S305» constituait le millionième tracteur quittant l’usine française Massey Ferguson de Beauvais, où sont construits des tracteurs depuis 1960. Wacker Neuson et John Deere établissent une coopération stratégique supplémentaire dans le segment des mini-pelles et pelles compactes pour le marché nord-américain. Amazone renforce sa coopération avec la start-up néerlandaise AgXeed, qui développe des véhicules autonomes, au travers d’une participation financière dans l’entreprise. Avec son «ULM», Manitou remporte le prix du «Produit de l’année» lors de l’attribution des «European Rental Awards 2022». Faresin a pu augmenter son chiffre d’affaires 2021 à 57,9 millions d’euros, soit 18 % de plus qu’en 2020. Apollo Tyres a complètement retravaillé la série de pneumatiques pour tracteurs Vredestein «Traxion 70» et introduit celle-ci sur le marché en 15 tailles de 16 à 42 pouces. Lindner a pu porter le chiffre d’affaires de son exercice 2021/2022 à 99 millions d’euros (+11 %). Un jugement britannique a décidé que Manitou a violé un brevet de JCB, mais a rejeté trois autres accusations formulées par JCB. Avec son produit «MotoMix eco», Stihl a mis sur le marché un nouveau carburant alternatif destiné aux moteurs 2-temps, dont 10 % proviennent de sources renouvelables. Le constructeur de remorques Krampe a besoin de davantage d’espace, pour pouvoir répondre à la demande croissante et construit sur le site de production existant deux halles supplémentaires. AM Suisse a acquis un nouveau tracteur Steyr «Profi 4125 CVT» pour la formation de mécaniciens de machines agricoles.

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Mises à jour chez MF Massey Ferguson propose de nouvelles fonctions et des packs d’options pour ses presses à balles rondes de la série «RB». Ainsi, la spécification «TIM» (Tractor Implement Management) est notamment introduite, assurant un haut niveau d’automatisation à la presse. Parmi les autres fonctions encore inédites figurent le circuit de graissage automatique et un terminal à écran tactile qui est installé de série sur les machines. Une commande par joystick (image), disponible en option pour les moissonneuses-batteuses de la gamme «Ideal», remplace le volant conventionnel. En l’absence de volant, la visibilité sur la coupe est censée être améliorée, pour une récolte plus efficace. La gamme de moissonneuses-batteuses «Activa» a, elle aussi été retravaillée et s’enrichit d’un nouveau modèle MF Activa 7344 de 260 chevaux. Globalement, les nouveaux modèles proposent davantage de puissance et des fonctions additionnelles. Ils peuvent en

option être équipés du séparateur «Multi Crop» améliorant les performances. Par ailleurs, la gamme de machines de récolte du fourrage accède à un choix de conditionneurs pour les faucheuses papillon, ainsi que d’autres fonctions améliorant la productivité de ses andaineurs à quatre rotors les plus larges. Massey Ferguson améliore également le segment des presses moyenne densité, avec les dimensions éprouvées de 36 × 46 cm et introduit le modèle «1842S» doté de capacités fortement améliorées. Enfin, les presses haute densité de la gamme «2200» bénéficient d’un design remanié et sont dotées de nouvelles fonctionnalités.


Actualité

Nouveau véhicule sur chenilles FAE

Le nouveau véhicule sur chenilles «RCU-75» est conçu pour des travaux sur des surfaces difficiles ou dans des pentes raides. Il garantit aussi bien les exigences de sécurité de l’opérateur qu’un fonctionnement efficace. Ce modèle est entraîné par un moteur Kohler turbocompressé de 74 chevaux, avec injection à contrôle électronique. L’automoteur renforcé propose une voie réglable hydraulique, ajustable indépendamment des deux côtés, et un système automatique de tension de chenilles. Grâce au montage de chenilles en caoutchouc à haut profil, d’un pas de 86 mm et d’une largeur de 320 mm sur un système de rouleaux oscillants et roues de tension à triple bride, le «RCU-75» peut travailler dans les conditions les plus difficiles. La double transmission hydrostatique permet de gérer au mieux la traction ainsi que les outils attelés. Le véhicule est piloté à l’aide d’une radiocommande avec écran de 3,5 pouces de diagonale.

«Rotarystar» de 9 et 12 mètres Une maîtrise réussie des adventices dépend des conditions météo et de sol. Pour exploiter des fenêtres temporelles réduites, des matériels efficaces, fiables et performants sont nécessaires. Pour ces raisons, Einböck élargit son offre de houes rotatives avec deux modèles de 9 et 12 m de large. Sur route, les deux nouvelles versions repliables atteignent une largeur de 3 m. Ces modèles présentent les caractéristiques typiques d’Einböck: étoiles rotatives spécialement formées, ajustement hydraulique de la pression au sol et du niveau, profondeur de travail homogène des deux rangées d’étoiles grâce à une direction par parallélogrammes, pression de contact homogène des étoiles rotatives grâce à des bras supports de même longueur pour la première et la seconde rangée d’étoiles, forme spéciale en cuillère des «doigts» vissés individuellement ou encore étoiles rotatives à longue durée de vie dotées de roulements directionnels.

Les laboureurs reprennent le volant La pandémie de coronavirus a laissé des traces dans le programme d’événements de l’association suisse de labour (SPV), sous la forme d’un calendrier d’activités sensiblement réduit. Cette situation va désormais changer et revenir à la normale. C’était perceptible mi-juin lors de l’assemblée générale. Au programme, le 20 août, aura donc lieu le concours cantonal zurichois et, quelques jours plus tard, ce sera le tour des championnats suisses à Otelfingen (ZH). Les couleurs de la Suisse seront défendues ensuite, début septembre par Walter Angst et Christian Rubin, aux championnats européens en Irlande du Nord, puis mi-septembre par Marco Angst et Ueli Hagen lors des championnats du monde en Irlande. Ces championnats du monde ont été retirés à la Russie en raison du conflit en cours et l’association

russe a été exclue de l’association mondiale du labour. Les affaires statutaires n’ont pas donné lieu de grandes discussions. Bien que l’on ait renoncé à collecter des fonds de parrainage – l’association estimant qu’on ne pouvait pas fournir de retour d’une valeur équivalente en raison d’un manque d’activités –, les comptes annuels présentés par Peter Ulrich clôturent sur un bénéfice. Le budget de l’année en cours prévoit en revanche un déficit, qui devrait pouvoir être surmonté, de telle sorte que la cotisation annuelle individuelle a été maintenue à CHF 50.–. Käthy Angst a été encensée par l’assemblée. Elle est responsable de la parution du «Pflüger­ nachrichten» (en français «Nou-

velles du laboureur»). Le comité présidé par Stefan Spring (photo) a été réélu à l’unanimité. Il veut accorder davantage d’attention aux jeunes afin que des membres jeunes et motivés continuent de soigner la passion du labour de concours.

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Actualité

BKT lance le pneu «FL 695» BKT dispose d’un nouveau produit pour les remorques évoluant dans les conditions les plus difficiles. Il s’agit du pneu «FL 695» développé spécialement pour les véhicules destinés au génie civil et aux transports agricoles. Ce pneu radial est extrêmement résistant et durable grâce à sa carcasse robuste comportant plusieurs couches de câbles d’acier pour se prémunir des crevaisons. Par ailleurs, le pneu est constitué d’un mélange de caoutchouc spécial, présentant une meilleure résistance aux coupures.

Succession à la tête d’Agromont Agromont AG, la succursale de distribution et de service en Suisse de l’Autrichien Reform, a une nouvelle direction. Après 44 ans d’activité chez Agromont, dont 16 ans comme directeur, Pius Kaufmann (à d. sur l’image) va prendre sa retraite fin juillet. Son successeur, Andreas Enzler, est arrivé dans l’entreprise début mai. Andreas Enzler était auparavant salarié de la société Rittmeyer à Baar (ZG), où il dirigeait la métrologie en tant que membre de la direction. Andreas Enzler a étudié les sciences économiques à l’université de SaintGall et suivi diverses spécialisations dans le domaine du management.

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Trimble: une «Ferme virtuelle» Le fournisseur de solutions logicielles Trimble Agriculture donne le départ de sa «Ferme virtuelle». Il s’agit d’une plateforme interactive en ligne destinée aux agriculteurs du monde entier. Elle rend possible l’apprentissage des possibilités de l’agriculture de précision. Au travers de ce nouvel outil, les utilisateurs sont guidés sur une exploitation agricole numérique et identifient des défis auxquels ils sont également confrontés au quotidien sur leur propre domaine. Pour faire

face aux défis qui les concernent, les agriculteurs sont orientés vers les solutions Trimble les plus appropriées.

Kuhn: mises à jour pour les faneuses Kuhn complète sa gamme de girofaneurs traînées avec le nouveau modèle «GF 13003 T», qui remplace le modèle «GF 13012». L’outil est doté de douze toupies «Optitedd» pour une largeur de travail de 13,4 mètres. La simplicité d’utilisation a été une priorité pour développer cette machine. Aucun boîtier de commande électrique n’est nécessaire et l’activation des différentes fonctions ne mobilise qu’un distributeur hydraulique du tracteur.

Dans les tournières, la fonction «HLC» («Headland Lift Control») offre la possibilité au conducteur de relever l’ensemble des toupies par une seule manipulation en cabine. Cette fonction libère un dégagement conséquent sous les toupies. Les girofaneurs portés et traînés des gammes «1003» et «1003 T» remplacent les «1012» et «1012 T» et intègrent en particulier le nouveau rotor «Optitedd».


Actualité

Biogaz: première station-service à la ferme Le projet pilote de la famille Müller à Thayngen (SH) permet, pour la première fois en Suisse, de s’approvisionner en carburant directement à la ferme, grâce au biogaz produit sur place à partir de lisier, fumier et résidus organiques. «Avec notre installation, nous pouvons exploiter avec bon sens le lisier et le fumier généré sur notre exploitation et les déchets organiques de la région. Nous en tirons du biogaz», indique Andrea Müller. L’exploitation familiale cultive désormais ses parcelles de façon climatiquement neutre avec du carburant renouvelable. L’ensemble des besoins énergétiques du domaine (électricité, chaleur, carburant) est couvert par une source d’énergie renouvelable en mains de cette famille.

«Xaver»: davantage de matière grise Apex.AI, entreprise développant des logiciels de mobilité sécurisés et des applications autonomes, renforce le partenariat technique noué en 2021 avec Agco. Un nouveau projet commun concerne le concept de véhicule «Xaver» de Fendt. Ce robot agricole autonome, dont les fonctionnalités vont continuer à être développées au travers de l’intégration d’Apex.OS autour de nouvelles fonctions. Apex.AI a permis à l’équipe de développement d’Agco d’intégrer de nombreux composants du véhicule autonome «Xaver» sur une fenêtre de temps réduite, y compris la reconnaissance d’objets au LIdar, la prévention des collisions et la planification d’itinéraires.

Nouvelle gamme Landini 6H Avec la gamme «6H T-Tronic», Landini dispose dans son offre de deux nouveaux tracteurs de la catégorie des 120 chevaux. L’une des innovations les plus importantes est, au-delà du moteur de niveau 5, le système hydraulique à centre fermé, de même que la suspension de cabine et d’essieux. Les deux modèles intègrent un moteur «F36» de 3,6 litres de cylindrée. Le «6-125H» développe jusqu’à 119 chevaux et le

«6-135H» jusqu’à 127 chevaux. Landini a relevé le coup­le maximum, les deux modèles atteig­nant 518 Nm à 1300 tr/ min. L’installation hydraulique a été renouvelée avec un circuit à centre fermé (CCLS); sa pompe délivre 110 l/min, dont 38,5 litres dédiés à la direction. La transmission «T-Tronic» adopte le schéma 36 × 12 à trois rapports sous charge et inverseur. Avec les vitesses rampantes, elle compte 48 rapports avant et 16 rapports arrière. Le relevage électronique peut lever jusqu’à 6 t.

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Focus

En comparaison internationale, les conditions de vie des animaux dans les élevages suisses sont plus qu’exemplaires. Photo: Roman Engeler

Allez voter! Le 25 septembre, les Helvètes s’exprimeront sur l’initiative «Contre l’élevage intensif». Les enjeux sont de taille, car son acceptation aurait de lourdes conséquences sur l’agriculture suisse. Roman Engeler

Une fois de plus, le peuple suisse est appelé à se prononcer sur un thème agricole. En 2021 déjà, deux initiatives agricoles exigeaient, ni plus ni moins, une interdiction des produits phytosanitaires. Le terme «eau potable» contenu dans l’un des titres se voulait accrocheur. On fait à nouveau vibrer la corde sensible le 25 septembre 2022 avec la notion de bien-être animal.

Loi stricte sur la protection des animaux La première loi fédérale sur la protection des animaux a été promulguée dans les 8

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années 1980. Elle est devenue toujours plus contraignante au fil du temps. La législation suisse est actuellement sans égal en matière de protection des animaux et de durabilité. Malgré tout, il reste des gens qui, estimant que la loi ne va pas assez loin, souhaitent à long terme interdire tout élevage. L’initiative «Contre l’élevage intensif» vise à imposer les exigences de Bio Suisse relatives à l’espace minimal dévolu à chaque animal, à la taille des troupeaux et aux sorties en plein air à toutes les exploitations détenant du bétail (voir l’encadré cicontre). La Confédération doit imposer

les mêmes contraintes aux importateurs d’aliments d’origine animale.

Libre choix restreint Si l’initiative est acceptée, les personnes réellement désireuses de consommer des aliments produits dans le respect des animaux pourront toujours le faire, en y mettant le prix. Ceux en revanche qui, pour quelque raison que ce soit, préfèrent des produits d’origine animale provenant d’un élevage conventionnel, n’auront plus cette possibilité. Ils devront s’approvisionner à l’étranger, parce que les denrées importées en Suisse seront soumises aux mêmes exi-


Focus

gences. On peut toutefois douter fortement de la faisabilité des contrôles de ces produits.

Répercussions sur la production Une étude menée sous la houlette du professeur Matthias Binswanger à la Haute école spéciali­ sée du nord-ouest de la Suisse a évalué les conséquences possibles en cas d’acceptation de l’initiative. Elle s’est concentrée sur les aspects de la chaîne de valeur et du tourisme d’achat. Les secteurs les plus concernés seraient les élevages de volailles et de porcs. La production de volailles d’engraissement connaîtrait un recul de 10 %, tandis que

Le texte de l’initiative La Constitution est complétée par l’article suivant: 80a «Garde d’animaux à des fins agricoles» 1. La Confédération protège la dignité de l’animal dans le domaine de la garde d’animaux à des fins agricoles. La dignité de l’animal comprend le droit de ne pas faire l’objet d’un élevage intensif. 2. L’élevage intensif désigne l’élevage industriel visant à rendre la production de produits d’origine animale la plus efficace possible et portant systématiquement atteinte au bien-être des animaux. 3. La Confédération fixe les critères relatifs notamment à un hébergement et à des soins respectueux des animaux, à l’accès à l’extérieur, à l’abattage et à la taille maximale des groupes par étable. 4. Elle édicte des dispositions sur l’importation d’animaux et de produits d’origine animale à des fins alimentaires qui tiennent compte du présent article. Les dispositions transitoires (article 197, ch. 12) sont énoncées ci-dessous: 1. Les dispositions d’exécution relatives à la garde d’animaux à des fins agricoles visée à l’art. 80a peuvent prévoir des délais transitoires de 25 ans maximum. 2. La législation d’exécution doit fixer des exigences relatives à la dignité de l’animal qui correspondent au moins à celles du Cahier des charges 2018 de Bio Suisse. 3. Si la législation d’exécution n’est pas entrée en vigueur dans les trois ans à compter de l’acceptation de l’art. 80a, le Conseil fédéral édicte provisoirement les dispositions d’exécution par voie d’ordonnance.

celle d’œufs serait divisée par trois. L’élevage porcin diminuerait de moitié. Selon les conclusions de l’étude, l’abandon de l’élevage provoquerait une baisse significative des taux d’autoapprovisionnement. Celui en œufs passerait de 56 % (valeur actuelle) à 20 % environ. Le pourcentage de viandes de volaille et de porc tomberait respectivement de 58 % à quelque 5 % et de 92 % à 50 %.

tier est surtout imputable à la consommation de denrées alimentaires d’origine animale à prix réduits, de la viande en particulier. Selon les chercheurs, ce constat constitue la clé de voûte pour améliorer le bien-être des animaux. Il faut résoudre la contradiction entre l’intérêt porté par la société au bien-être animal et la course aux prix les plus bas.

Conclusion Hausse du tourisme d’achat Les auteurs de l’étude doutent fortement que la mise en œuvre des mesures préconisées dans l’initiative induise à long terme un changement dans la manière de consommer. Ils pensent que la Suisse devrait alors probablement importer une quantité bien plus grande d’aliments d’origine animale qu’actuellement. En conséquence, les prix des viandes de poulet et de porc flamberaient, et les chercheurs s’attendent à une hausse du tourisme d’achat. En découleraient de nombreuses suppressions d’emplois dans l’agriculture et dans la filière aval de la transformation alimentaire.

Chasse effrénée aux prix bas Il ressort de l’étude que l’intensification de l’élevage observée dans le monde en-

Les familles paysannes suisses ont déjà montré à quel point production durable et bien-être animal leur tenaient à cœur. Elles sont prêtes à investir du temps et de l’argent pour améliorer encore les conditions de vie de leur bétail, pour autant qu’elles puissent écouler leurs produits d’origine animale au moins à prix coûtant. Chères agricultrices et chers agriculteurs, chers membres de l’ASETA, chères lectrices et chers lecteurs de Technique Agricole: prenez cette initiative au sérieux. Mobilisez-vous et convainquez vos proches, vos collègues, ainsi que toutes vos connaissances de voter et de répondre «non» à ce texte, un «non» qui doit être un signal clair en faveur d’une agricul­ture suisse productive et durable.

Les denrées d’origine animale font partie intégrante d’une alimentation saine et équilibrée. Photo: Martin Abderhalden

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Marché | |Nouveautés Nouveautés

La «Prios 440» dotée d’un timon en col de cygne optionnel constitue le dernier fleuron des planteuses Grimme. Photo: Grimme

Largeur inférieure à trois mètres grâce aux essieux télescopiques La société Grimme a dévoilé la «Prios 440». La largeur de cette planteuse de pommes de terre est réduite à moins de trois mètres grâce à des essieux télescopiques. L’option du timon en col de cygne permet de la combiner avec des herses rotatives ou des fraises. Heinz Röthlisberger

La «Rexor» repensée La société Grimme a présenté sa nouvelle planteuse de pommes de terre, la «Prios 440», lors des Farm Days qui se sont dé­ roulés à la fin juin à la ferme dont elle est propriétaire à Cappeln (D). Elle innove dans le domaine des planteuses automa­ tiques à godets traînées à quatre rangs avec un timon en col de cygne, un dispo­ sitif de levage séparé, des essieux téle­ scopiques, un concept de guidage en profondeur et des changements en ma­ tière de buttage. A première vue, la «Prios 440» se distingue surtout par son timon en col de cygne à faux châssis et son dispositif de levage séparé. Cette construction rend possible l’association à des matériels de préparation du sol tels qu’une herse rotative ou une fraise. Se­ lon le constructeur, il existerait aussi une variante de la «Prios» sans col de cygne.

Guidage en profondeur Grimme équipe en outre sa planteuse de pommes de terre d’un nouveau système 10

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de guidage en profondeur. Les sorties d’engrais, le soc sillonneur, les disques de recouvrement et le dispositif de for­ mage de butte sont commandés indé­ pendamment les uns des autres. Quatre roues de jauge à l’avant de la machine et deux capteurs à ultrasons devant le dis­ positif de buttage détectent la profon­ deur de travail. Ce système garantit une profondeur de dépose uniforme des pommes de terre.

De 3,30 à 3 mètres En règle générale les planteuses de pommes de terre à quatre rangs de 75 cm d’interligne ont une largeur de transport sur route comprise entre 3 et 3,30 mètres. La «Prios 440», conçue pour un interligne de 75 cm, dispose en option de deux essieux télescopiques, un dispositif innovant qui permet de rame­ ner la largeur de transport sur route à moins de trois mètres. Les équipements qui dépassent, notamment les déflec­

Grimme annonce également que ses récolteuses intégrales de betteraves su­ crières seront perfectionnées. Les «Rexor 6200» et «Rexor 6300» sont désormais équipées d’une trémie de respectivement 30 et 45 m³. Elles sont munies d’un bâti arracheur possédant de série sept rou­ leaux de nettoyage. Les roues Oppel et le groupe d’arrachage à socs oscillants sont munis d’un dispositif d’entraînement et d’un nouveau scalpeur régulier qui ne nécessitent pas d’entretien. Toutes les ef­ feuilleuses sont guidées par des «patins de jauge». Les roues Oppel disposent de quatre palpeurs de betteraves au lieu de deux, qui peuvent aussi être utilisés comme capteurs de hauteur. Cela sou­ lage le conducteur et devrait améliorer le guidage du pilote automatique dans les virages. Avec ce concept inédit de gui­ dage en hauteur, il est possible de se pas­ ser de palpeurs entre l’effeuilleuse et les roues Oppel. La «Rexor» est munie d’un terminal Isobus «CCI 1200» et du sys­ tème vidéo «SmartView» de Grimme.


Nouveautés | Marché

Le dispositif de levage séparé autorise l’attelage de tous les outils courants de préparation du sol. Photos: Heinz Röthlisberger

teurs, les socs butteurs extérieurs et les dents sous-soleuses, sont repliés dans le gabarit de la machine.

Buttage hybride La machine utilise un dispositif de buttage d’un type nouveau. Les socs butteurs en matière synthétique peuvent être combinés avec des plaques ou des diabolos formeurs ajournés, selon que l’on désire obtenir des buttes de surface lisse ou friable. Ces combinaisons de plaques, résolument révolutionnaires, apparaissent pour la première fois sur de telles machines. Ce dispositif unique de «buttage hybride» – selon la terminologie employée par Grimme – crée ainsi des buttes aux flancs solides et lisses et au sommet aéré. Il allie les avantages d’une forme lisse et d’un diabolo formeur ajouré. Le «dispositif de buttage hybride» peut être aisément modifié au

Des essieux télescopiques optionnels permettent de ramener la largeur de 3,30 à moins de 3 mètres pour le transport sur route.

champ sans recours à des outils. Il peut en outre être associé à un dispositif «TerraProtect» pour augmenter la capacité d’absorption de l’eau par le sol (le taux d’infiltration) et éviter son érosion.

Coupure de tronçons La planteuse «Prios 440» de Grimme intègre la fonctionnalité coupure de tronçons («Section control»). Celle-ci permet de commander séparément les distributeurs d’engrais, les cuves et les éléments planteurs. On peut ainsi réduire considérablement les apports de fertilisants, en particulier lors de l’aménagement de voies de passage ou du plantage dans les bouts de champs. De série, le système est commandé par Isobus soit via le terminal du tracteur, soit via un terminal Isobus «CCI 800» ou «CCI 1200». Pour faciliter l’accès aux godets et la surveillance du système pendant la planta-

Deux roues de jauge doubles et deux capteurs à ultrasons assurent un guidage en profondeur précis.

tion, une passerelle bien pratique relie les godets à la trémie.

D’autres modèles suivront La planteuse requiert une puissance de traction considérable lorsqu’elle est équipée d’outils de sous-solage et surmontée de réservoirs d’engrais et de granulats. En fonction du niveau d’équipement, il faudra un tracteur d’une puissance allant jusqu’à 300 chevaux. On ne dispose pas encore d’informations concrètes relatives aux coûts. La «Prios 440» devrait être commercialisée l’année prochaine en quantité limitée en version «Pro» (niveau d’équipement maximal). À l’occasion des Farm Days, nous avons appris que la machine faisait encore l’objet d’essais sur les pentes. Chez Grimme, la «Prios 440» est appelée à devenir le fleuron des planteuses. D’autres modèles utilisant ces nouvelles technologies devraient suivre.

Une combinaison de plaques et de diabolos ajourés produit des buttes aux flancs lisses et stables et aux crêtes aérées.

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Marché | Nouveautés

L’assortiment des produits de cinquième génération de Valtra est complété par la série «Q». Photos: Valtra

La cabine est celle de la série «T». Elle offre un grand confort avec sa suspension pneumatique et son accoudoir «SmartTouch».

Valtra en croissance

à l’avant et de 59 % à l’arrière. L’empatte­ ment plutôt long mesure 3050 cm.

Informatique embarquée

La toute récente série «Q» dévoilée par Valtra se compose de cinq modèles dont la puissance s’échelonne de 230 à 305 chevaux. Elle s’intercale entre les séries «T» et «S».

Les tracteurs de la série «Q» peuvent être intégrés dans différents parcs de véhi­ cules grâce à la solution de télémétrie «Connect» et à l’accès à la plateforme «Agirouter». Toutes les fonctionnalités de smart farming sont activées via l’interface «SmartTouch». Des procédures peuvent être mémorisées et quelques clics suf­ fisent ensuite pour les lancer.

Roman Engeler

Un moteur Agco Power de 7,4 litres de cylind­ rée ronronne sous les capots des cinq tracteurs de la série «Q» de Valtra. Bien qu’ayant fait ses preuves, il se heurte à ses limites dans les véhicules de catégo­ rie supérieure. On ne peut par exemple pas obtenir de surpuissance «boost» sur le modèle «Q 305». La puissance maximale est disponible à un régime très lent de 1850 tr/min et le couple maximal reste constant dans la plage de 1000 à 1500 tr/min. Le dispositif «EcoPower» de Valtra est présent sur tous ces tracteurs.

Transmission à variation continue Valtra reprend la «ML 260» avec gestion électronique des modèles «900 Vario» de sa marque sœur Fendt. Cette transmission à variation continue adapte automatique­ ment le régime moteur de manière à ré­ duire au minimum la consommation de carburant et la durée du travail à effectuer. Valtra a choisi d’adopter sur ces modèles la cabine de la série «T». A l’intérieur, 12

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le niveau sonore est de 68 dB(A) seule­ ment. L’interface «SmartTouch» est fa­ cile à utiliser et ergonomique. La cabine et le pont avant sont équipés d’une sus­ pension pneumatique. Sur le montant avant droit, un écran affiche les caract­éristiques du moteur et de la trans­ mission. Le constructeur finnois indique un poids à vide de 9,2 tonnes et un poids total admissi­ ble de 16 tonnes. La répartition des charges sur les essieux est de 41 %

Conclusion Comme de coutume, Valtra équipe d’usine ses modèles «Q» d’un large choix d’options. Le client a le choix entre plu­ sieurs couleurs; il peut déterminer le sens de conduite ou ajouter des projecteurs… La production en série démarrera cet automne. Les premiers tracteurs seront livrés à partir du mois d’octobre.

La série «Q» de Valtra en chiffres Modèle

Moteur

Puissance sans «boost»

Puissance avec «boost»

chevaux

Nm

chevaux

Nm

230

1000

250

1100

245

1100

265

1200

265

1200

290

1280

Q 285

285

1280

305

1280

Q 305

305

1280

305

1280

Q 225 Q 245 Q 265

Agco Power 74 LFTN-D5 7,4 litres


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«La machine commande le tracteur» ou «Tractor Implement Management»: Kverneland a adapté pour la première fois ce système sur ses presses. Photos: Roman Engeler

Nouveautés chez Kverneland Pour la saison à venir, Kverneland introduit sur le marché des machines nouvelles et d’autres remaniées dans les domaines du travail du sol, de la protection des plantes et de la fertilisation, du semis et de la récolte des fourrages. Roman Engeler Kverneland lance la nouvelle génération de charrues «2300 S» et «3200 S» sur le marché, jusque-là disponibles avec le réglage en continu «Variomat» et désormais aussi avec le réglage avantageux par paliers de 5 cm. Avec le «Trailer Transport Solution» (TTS), la charrue est tractée comme une remorque. Ses ages robustes sont préformés afin d’éviter toute soudure et potentiels points de faiblesse. Ils sont creux à l’intérieur, minimisant ainsi poids et force de traction nécessaires. La pression de tarage de la sécurité mécanique non-stop à lames de ressorts peut être facilement adaptée au type de sol. Elle se règle en éloignant ou en rappro14

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chant les lames de ressort. L’angle de la rasette est désormais ajustable à l’aide d’une vis. Des versoirs de rasettes à fumier ou à maïs et des déflecteurs de paille sont disponibles.

Charrue déchaumeuse hors raie Par ailleurs, Kverneland décline désormais sa charrue déchaumeuse «Ecomat» dans une configuration hors raie préservant le sol. Disposant de corps en acier ou en plastique et équipée d’une gamme d’accessoires spécifiques, elle peut être réglée à une profondeur de travail de 6 à 18 cm. Ces charrues peuvent également être dotées du système de transport «TTS».

En complément, l’offre de rouleaux et de herses étrilles pour les déchaumeurs à disques et les appareils à dents est complétée. Le rouleau «Actipress Single» est désormais disponible, avec un profil plus ondulé afin de laisser un profil de sol «ridé» dans des sols légers à moyens. Tous les rouleaux arrière peuvent maintenant aussi être associés avec une herse étrille. La gamme de déchaumeurs à dents «Eduro» est désormais élargie avec des modèles repliables et portés en largeurs de 4 à 6 m. Cette machine à trois rangées de dents avec écartement entre dents de 280 mm et distance entre rangées de 750 mm présente un dégagement sous


Nouveautés | Marché

Désormais, Kverneland commercialise aussi une version hors raie de sa charrue déchaumeuse «Ecomat» sur le marché.

bâti conséquent de 870 mm. Le modèle «Enduro Pro» peut travailler à la profondeur maximale de 35 cm, contre 30 cm dans le cas du modèle «Enduro». Les machines sont proposées avec deux types de dents, avec un grand choix d’ailettes de type «patte d’oie» vissées ou «Knockon». Les ressorts à lames peuvent être tarés jusqu’à 700 kg avec une hauteur de dégagement de 27 cm.

«Pudama» fourni de série La nouvelle trémie frontale «f-drill» flexible peut accueillir de l’engrais ou de la semence. Elle est disponible en versions «compacte» avec une capacité de 1600 l et «maxi» pour une contenance de 2200 l et avec un seul ou deux (configuration «duo») doseurs. La distribution latérale est elle aussi inédite. Les grandes quantités d’apports sont garanties par effet Venturi, sans qu’un système de pressurisation soit requis. Un rouleau packer avant à pneus avec système de relevage intégré soulage l’essieu avant lors du travail et protège le sol de la compaction. «Pudama», système d’application précise de l’engrais lors du semis de maïs, a été développé par Kverneland en collaboration avec l’université de Cologne (Allemagne). Il autorise un semis de maïs précis avec le placement ciblé de l’engrais starter sous la semence. 25 % de l’engrais starter peut ainsi être économisé pour un rendement équivalent. Le semoir Kverneland «Optima TFprofi SX» équipé du dispositif «Pudama» sera commercialisé en quantités limitées pour la saison 2023 et pleinement disponible en série pour la saison 2024. Pour la saison à venir, l’«Exacta TL Geo­ spread» est proposé avec l’option «intelligent Disc Control» (iDC). Ce distributeur

Roc, fabricant italien d’andaineurs à tapis, est détenu en majorité par Kverneland depuis 2021 et devrait connaître une forte croissance.

d’engrais entraîné par l’hydraulique du tracteur propose davantage de précision, en particulier pour l’épandage en bordure, avec des régimes de rotation des disques gauche et droite différenciés, l’ensemble pouvant être utilisé indépendamment des variations du régime moteur.

Pulvérisation localisée En pulvérisation, Kverneland présente l’appareil «iXtrack T4» avec de nouvelles fonctions telles que la rampe de 36/24 m de large, la possibilité de pulvérisation localisée «Spot Spray» selon des cartes d’applications spécifiques, ainsi que la dernière génération de contrôle de rampe guidée par capteurs «Boom Guide ProActive». La rampe de pulvérisation adopte 144 buses distantes entre elles de 25 cm. Par une intervention simple, la moitié des buses peuvent être désactivées pour diffuser tous les 50 cm.

TIM sur la presse Kverneland élargit son catalogue de combinaisons de fauche avec les modèles «Extra 787T» avec ou sans tapis grou-

peurs d’andains. La combinaison présente une largeur de travail de 8,75 m et intègre la suspension «QuattroLink». Un conditionneur à doigts en acier est greffé, dont l’intensité d’action se règle à l’aide de deux barres de poussée. La combinaison comprend deux faucheuses de 3,18 m disposant chacune de huit assiettes tournant en contre-rotation. Avec la faneuse «Fanex 1564C» d’une largeur de travail de 15,60 m, Kverneland développe son offre. La machine dotée de 14 toupies adopte le nouveau système de suivi du terrain «TerraFlow», sur lequel le troisième point se trouve exactement au milieu de l’essieu de transport, les dents suivant les dénivellations du sol indépendamment du châssis de transport. Kverneland a intégré pour la première fois le système «Tractor Implement Management» (TIM) sur sa presse à chambre variable «RV 5216 Plus», pour une communication bilatérale entre le tracteur et l’outil attelé. Via l’automatisation de huit tâches récurrentes, TIM est en mesure d’augmenter sensiblement le confort de conduite et l’efficience.

Objectifs de croissance Parallèlement à ses nouvelles machines, le groupe Kverneland, propriété de Kubota, a fourni des informations sur son exercice annuel et ses objectifs à court et moyen termes. En 2021, avec 2600 salariés, le chiffre d’affaires a atteint 564 millions d’euros (+14  % par rapport à 2020). En y intégrant Great Plains, société étatsunienne reprise voici six ans, ce chiffre est globalement deux fois plus élevé. La croissance attendue pour 2022 est de 8 %. Les différents sites de production bénéficient

en permanence de mesures d’optimisation pour réduire les dysfonctionnements et le nombre de cas de garantie. Kverneland a investi plus de 20 millions d’euros dans l’extension du centre d’innovations néerlandais de Nieuw-Vennep. Le constructeur Roc, spécialiste des andaineurs à tapis, dont Kverneland a repris 80 % des actions et qui propose actuellement l’offre la plus large de ce type de machines avec des largeurs de travail de 3,8 à 12,5 m, devrait se développer et augmenter ses capacités de 40 %.

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Marché | Nouveautés

Avec le «Mergento», Pöttinger entre à son tour sur le marché des andaineurs à pick-up et tapis. Photos: Johannes Paar

Matériels de récolte de Pöttinger Le constructeur autrichien Pöttinger a présenté récemment ses derniers développements dans les domaines du fauchage, du fanage, de l’andainage et de la récolte. Johannes Paar*

Pöttinger dévoile l’andaineur central de puissance supérieure, le «Top 882 C». Ce dernier remplace le «Top 842 C» et ses bras plus longs lui permettent de réaliser des andains de 1,30 à 2,60 mètres de large. Cette plus grande largeur offre des avantages surtout pour l’ensileuse. Malgré le diamètre des toupies de 3,70 mètres, la hauteur de transport se maintient à moins de 4 mètres lorsque les bras porte-dents sont montés.

Première de l’andaineur à tapis Depuis quelques années, ROC, Kuhn, Reiter, SIP et Ploeger réussissent sur le marché des andaineurs à pick-up et tapis. Pöttinger suit maintenant leur trace avec le «Mergento VT 9220». La largeur de * Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.

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travail atteint 9,20 mètres avec une dépose centrale de l’andain et 8,70 mètres avec une dépose latérale. Selon le constructeur, il est aussi possible de former deux andains distincts. L’entraînement est entièrement hydraulique.

clinaison qui décale automatiquement les deux unités de fauche vers le haut de la pente. Le travail du conducteur se voit facilité sur les terrains accidentés. La «Novacat V 10 000» peut se déplacer jusqu’à 37 cm de chaque côté. Elle se commande via la variante «Basis» ou «Komfort».

Faucheuse combinée pour les pros La faucheuse combinée arrière «Novacat V 10 000» n’est autre que le modèle «Novacat A10» optimisé. Disponible en plusieurs configurations, elle convient bien aux entrepreneurs de travaux agricoles et aux grandes exploitations. Elle peut être munie d’un conditionneur à dents ou à rouleaux. L’assortiment inclut des convoyeurs ou des vis sans fin transversaux pour la formation des andains. Le porte-lames, le châssis et la transmission restent inchangés. En revanche, notre faucheuse intègre désormais un capteur d’in-

La «Jumbo 8000», avec ses 65 couteaux, hache le fourrage presque 30 % plus court que la «Jumbo 7000».


Nouveautés | Marché

Faneuse à dix toupies Pöttinger complète sa gamme de faneuses rotatives tractées vers le haut avec la «Hit V 11 100» et comble ainsi une lacune de son offre. Cette faneuse portée à dix toupies remplace avantageusement les machines tractées. Les toupies, d’un diamètre de 1,42 mètre, ont fait leurs preuves. Selon la norme DIN, la largeur de travail est de 10,70 mètres. Bien que Pöttinger ait installé une tête d’attelage pivotante sur toutes les faneuses précédentes, il équipe de série sa «Hit V 11 100» d’une tête d’attelage compacte avec rotule à guidage linéaire et amortisseurs de recentrage hydrauliques. En position de transport, la «Hit V 11 100» mesure 3,40 mètres de haut et 2,99 mètres de large. Selon le constructeur, son poids d’environ 1600 kilos nécessite un tracteur de 120 chevaux au moins. L’entraînement comporte dorénavant une prise de force de 1000 tr/min. Ainsi, l’andainage nocturne peut s’accomplir sans entraînement supplémentaire avec la prise de force de 540 tr/min.

L’andaineur à dépose centrale «Top 882 C» forme des andains de 2,60 mètres de large.

La gamme «Boss 3000» comporte quatre autochargeuses dont le volume de chargement est de 19, 21, 24 et 27 m³ selon la norme DIN. Grâce à leurs nombreuses va-

riantes, remorques surbaissées ou surélevées, avec essieu simple ou tandem, les autochargeuses se révèlent très polyvalentes. Ainsi, l’essieu simple non suspendu de la remorque surbaissée (version «LP»), combiné à un attelage bas, assure la stabilité en pente. L’essieu tandem suspendu avec timon articulé amorti apporte en revanche davantage de confort de conduite sur route à une vitesse de 40 km/h. Le dispositif de chargement «Evomatic», avec peignes fixes boulonnés, est inédit. Selon le constructeur, il possède une capacité de chargement accrue de quelque 25 % par rapport à celle du système à

Pöttinger propose désormais également un «dix rotors» pour l’attelage trois points.

Cette faucheuse combinée à grande capacité offre plusieurs configurations.

Autochargeuses très polyvalentes

La nouvelle «Boss 3000» se révèle particulièrement adaptée aux petites structures agricoles des régions préalpines.

peignes oscillants. De surcroît, il s’use moins vite et nécessite bien moins d’entretien. La «Boss 3000» n’est pas munie de série de couteaux, mais il est possible d’en adjoindre six en option. La barre de coupe pour 16 ou 31 couteaux peut se déplier hydrauliquement et pivoter de côté. La «Boss 3000» est entraînée par une prise de force de 1000 tr/min. Elle peut être attelée à des tracteurs jusqu’à 130 chevaux, grâce à un embrayage de sécurité à cames dans l’arbre de transmission.

La «Jumbo 8000» hache à 25 mm Pöttinger a présenté la «Jumbo 7000» l’an dernier. L’entreprise de Grieskirchen répète cette année l’opération avec la «Jumbo 8000» qui hache le fourrage presque 30 % plus court. Les 65 couteaux permettent une longueur théorique de coupe de 25 mm. Selon le constructeur, ce dispositif de coupe nécessite certes près de 15 % de puissance en plus, mais offre aussi un débit supérieur de 15 %. Le couple d’entraînement renforcé par Pöttinger de 500 Nm par rapport à la gamme précédente atteint maintenant 3500 Nm. En raison du nombre plus élevé de couteaux, Pöttinger a réduit l’épaisseur des dents du rotor de deux millimètres et celle des couteaux d’un millimètre. Malgré l’écart réduit entre les couteaux (25 mm), le dispositif d’affûtage automatique «Autocut», dont la construction a été revue, peut s’utiliser; il fonctionne même plus vite qu’auparavant. Entièrement nouvelle, la direction forcée à gestion électronique sans contact a été développée conjointement avec le fabricant Mobil Elektronik. Les capteurs d’angle de braquage entre le tracteur et la remorque font désormais partie du passé, un capteur haute résolution transmettant le signal de direction. 8

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Marché | Sociétés

Grâce à l’activation de la fonction «TIM», le guidage «AutoTrac» de John Deere peut désormais s’utiliser sur les tracteurs d’autres constructeurs, sans ajout de composants pour le volant et le contrôleur. Photos: Heinz Röthlisberger

Utilisation facilitée sur les tracteurs d’autres constructeurs John Deere améliore la compatibilité de son guidage «AutoTrac» avec des tracteurs d’autres constructeurs. Il suffit de les équiper d’une console «Gen4 Universal», d’un récepteur «StarFire» et de la fonction «TIM» certifiée par l’AEF. Heinz Röthlisberger Plusieurs solutions existantes permettent aux professionnels d’utiliser un seul guidage sur des tracteurs de marques différentes. John Deere propose à cet effet les systèmes de post-équipement «AutoTrac Universal 300», Reichardt «GrenFit Hydraulik» et «Green Fit». Depuis la fin juin 2022, John Deere offre une activation de la fonction «TIM» qui simplifie l’installation de son guidage «AutoTrac» sur les tracteurs d’autres marques. La fonction «TIM AutoTrac» permet d’intervenir sur les fonctions hydrauliques du tracteur sans devoir installer des composants supplémentaires pour le volant ou le contrôleur. 18

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Uniquement les tracteurs pourvus de la fonction «TIM» Stefan Peter, responsable du secteur Technologies numériques chez Robert Aebi Landtechnik AG, explique qu’un écran John Deere «Gen 4 Universal» certifié par l’AEF («4240» de grandes dimensions ou «4640» de 10 pouces) est nécessaire pour que le guidage «AutoTrac» puisse être utilisé avec l’activation «TIM». «Le tracteur doit par ailleurs être équipé du récepteur John Deere ‹StarFire 6000› ou du ‹StarFire 7000› qui sera disponible dès l’année prochaine.» En outre, les tracteurs des autres marques doivent être do-

tés d’une fonction «TIM» certifiée par l’AEF (voir encadré ci-contre). Or, actuellement, seul Fendt la propose sur ses tracteurs pourvus du module de commande «ONE». Stefan Peter est cependant convaincu que les autres constructeurs adopteront la fonction «TIM» et qu’elle deviendra un standard.

Sur un Fendt «211 Vario» Il a été démontré sur le domaine de Daniel Huber, à Urtenen-Schönbühl (BE), que la «TIM AutoTrac» marchait très bien sur des tracteurs d’autres constructeurs. Depuis la fin juin, Daniel Huber utilise le guidage


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Les abréviations «TIM» et AEF

Il faut disposer de l’écran John Deere «Gen 4 Universal» (à gauche du grand écran Fendt «ONE») et du récepteur «StarFire». Le tracteur doit par ailleurs être doté de la fonction «TIM» certifiée par l’AEF.

«AutoTrac» de John Deere sur son John Deere «6130 R» et sur un Fendt «211 Vario». On notera au passage que cette mise en service de la «TIM AutoTrac» sur le tracteur d’un autre constructeur a constitué une première pour John Deere.

Installation ultérieure possible «Ce système peut aussi être installé postérieurement à l’achat», affirme Stefan Peter, «et donc sur des tracteurs dotés d’une fonction ‹TIM› en service depuis trois ou quatre ans sur l’exploitation. La condition

est de pouvoir procéder à l’activation de la ‹TIM AutoTrac› à l’aide d’une mise à jour du logiciel par exemple.» Tous les écrans universels «Gen4» de John Deere bénéficient de la mise à jour gratuite 22-1 du logiciel d’activation «TIM». «Il suffit de lancer l’activation», indique Stefan Peter, tout en insis­tant sur la compatibilité de ce système avec d’autres marques de tracteurs. Selon lui, cette compatibilité répond à une réelle demande de la part de la clientèle. Autre avantage: à l’aide d’un modem «JDLink», on peut consulter les données d’un Fendt

«TIM» (tractor implement management, soit «gestion d’équipement du tracteur» en français) est une solution Isobus commune à plusieurs constructeurs. L’organisation AEF (Agricultural Industry Electronics Foundation) a notamment pour objectif d’améliorer la compatibilité inter-marques des composants électroniques. La certification par l’AEF est indispensable pour que les machines puissent communiquer entre elles. La banque de données d’AEF (www.aef-online.org) renseigne sur leur compatibilité avec la commande TIM. Elle peut aussi être téléchargée sur smartphone sous forme d’application (voir photo).

au sein de l’«OperationsCenter» de John Deere. Au bureau, le portail en ligne d’un constructeur suffit pour accéder aux cartes d’application, aux procédures de travail et à la gestion des parcelles.

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Marché | Nouveautés

La nouvelle gamme de ficelles et filets «Tama Cycle» contient jusqu’à 30 % de plastique recyclé, selon le fabricant. Photos: Matthieu Schubnel

Filet et ficelle plus durables Le fabricant israélien de produits de liage Tama continue à innover sur le marché des consommables. Il lance sa gamme de filets et ficelles partiellement recyclés «Tama Cycle» pour réduire l’empreinte de ses produits sur l’environnement et vise une économie circulaire. Matthieu Schubnel

Dans un contexte de prise de conscience progressive par l’homme des risques que font peser ses activités sur la planète et l’environnement, le fabricant israélien de produits de liage Tama a lancé officiellement une gamme de filets et ficelles partiellement recyclés baptisée «Tama Cycle». Une première mondiale! Ces fournitures, vendues jusqu’à présent en quantités limitées et sur certains marchés seulement, contiennent selon l’industriel 30 % de matériaux recyclés issus de filets ou ficelles usagés (en anglais PCR ou post-consumer recycled materials). Par exemple, la ficelle «Tama Cycle» est reconnaissable à son brin bicolore noir et bleu recyclé. Le filet «Tama Cycle», lui aussi bicolore, intègre la même proportion de matériau recyclé. D’autres composants du rouleau tels que les deux bagues, les cales ou le cylindre intérieur en carton sont, eux, recyclés à 100 %. 20

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Partenariats de recyclage Pour parvenir à cette avancée en matière de durabilité, Tama a travaillé durant deux ans en partenariat avec le principal acteur français de collecte et de recyclage des plastiques agricoles Adivalor à but non lucratif. Le groupe indique d’ailleurs soutenir d’autres initiatives de valorisation des déchets plastiques agricoles à travers le monde. L’industriel s’appuie également sur la jeune société néerlandaise Healix, spécialisée dans le recyclage de ces films et filets agricoles, qui lui fournit une matière première recyclée homogène en triant séparément les ficelles (constituées de polypropylène) et les filets (formées de polyéthylène haute densité). L’implication de l’agriculteur est toutefois un point clé pour la collecte: la présence de restes végétaux complique en effet le processus de revalorisation. L’opérateur de recyclage in-

Marcel Albers de la start-up Healix rappelle l’importance de dissocier l’essentiel du fourrage des filets et ficelles agricoles par l’agriculteur pour simplifier leur recyclage ultérieur.


Nouveautés | Marché

ge depuis SET+ (rinça U IL D le c e Av our la régle êtes prêt p s u o v ) 3 e 2 in 0 b 2 la ca ue ur e n ntrant en vig mentation e

Développer le recyclage du plastique Tama ne compte pas s’en tenir au lancement de son produit «Tama Cycle» et s’est fixé plu­sieurs objectifs d’ici 2025: augmenter la part de plastique recyclé dans ses filets et ficelles respectivement à 10 et 30 %, afin de réduire l’utilisation de plastique vierge. Il vise aussi à recycler 50 % des filets et ficelles usagés, ce qui est loin d’être le cas à l’heure qu’il est: dans l’Union européenne par exemple, «sur 722 000 tonnes de plastiques agricoles (bâches, sacs, filets, ficelles…), seuls 173 000 tonnes sont aujourd’hui recyclées», selon Aviv Tron, responsable commercial et marketing des filets et responsable environnement du groupe Tama. Le secteur dispose donc d’une belle marge de progression. En Suisse, un nouveau système de collecte des plastiques agricoles a été mis en place début 2022 avec la société ERDE Suisse, née d’une initiative volontaire et bienvenue de l’association faîtière de l’industrie helvétique des matières plastiques.

Le recyclage des filets et ficelles suit un processus en plusieurs étapes, du le tri initial (photo du haut) jusqu’à la confection de polymères de haute qualité (en bas) réemployés par Tama.

vite ainsi chaque agriculteur à secouer brièvement ficelles et filets après l’ouverture de la balle, afin d’en dissocier les ré­sidus de fourrages ou de paille, pour réduire cette masse autant que possible.

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Empreinte CO2 divisée par cinq Malgré un processus complexe et une consmmation d’énergie conséquente pour le recyclage, Healix annonce, pour le matériau recondi­tionné, une empreinte CO2 cinq fois moindre par rapport à celle émanant de la production des matériaux vierges de même nature. Selon la firme, les propriétés mécaniques d’un produit «Tama Cycle» sont exactement les mêmes que celles d’un produit Tama confectionné avec du plastique vierge. Cette nouvelle gamme devrait être disponible en Suisse pour la prochaine campagne de récolte. Le producteur OEM (fabricant d’équipements d’origine) serait en négociations avec des constructeurs de machines agricoles pour que soient intégrés dans leur offre les liants «Tama Cycle», comme le sont déjà les ficelles et filets conventionnels.

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Marché | Nouveautés

Le ventilateur «SBT 50» se monte à l’extérieur du tracteur. Sur ce Fendt «207 S» par exemple, il est installé sur le toit de la cabine. Photos: Seka

Des post-équipements protecteurs Les cabines de catégorie 4 protègent notamment des gaz. La société Seka propose des post-équipements pour les tracteurs et les engins de chantier. Une nouveauté peut désormais être montée dans la cabine de tracteurs de trois gammes de Fendt. Heinz Röthlisberger

La société Seka Umwelttechnik GmbH, de Landau (D), a présenté lors des journées de plein champs de la société allemande d’agriculture (DLG) son système de ventilation filtrante «SBT 50» destiné à post-équiper les cabines de catégorie 4, la plus élevée. Ce type d’habitacle, protège le conducteur contre la poussière et les produits phytosanitaires, mais aussi contre les gaz. «Le système de ventilation filtrante, qui répond à la norme européenne EN 15 695 1+2, peut en principe être installé sur tous les tracteurs», a expliqué un représentant de l’entreprise. Comme la conduite ne se fait ensuite que cabine fermée, la climatisation devient un avantage. Un écran affiche les valeurs de pression de la cabine et de la durée de 22

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vie du filtre. Un avertissement est émis en cas de perte de pression. Les fonctions de la ventilation et de la climatisation du tracteur restent inchangées après l’installation.

Pour le tracteur ou le pulvérisateur

Exemple de montage sur un pulvérisateur.

Ce système de ventilation se monte sur le tracteur, à l’extérieur, par exemple derrière la cabine, ou à l’avant, latéralement sur le capot. Il peut aussi être installé sur un pulvérisateur. Un tuyau d’air et l’alimentation électrique sont alors couplés à la cabine du tracteur. La transformation doit être effectuée par un spécialiste. Dans le sud de l’Allemagne, BayWa détient les droits de montage et le «SBT 50» a été homologué par l’association d’inspection technique


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régional TÜV Süd. En Suisse, en revanche, il n’y a pas encore de fournisseur agréé. L’utilisation de cette aération devrait être possible, mais est encore à étudier. Le post-équipement d’un système de ventilation est recommandé surtout pour les agriculteurs et les entrepreneurs qui doivent effectuent des traitements phytosanitaires sur de grandes surfaces et qui veulent se protéger des gaz.

Post-équipement des tracteurs Fendt La société Seka a également dévoilé son système de ventilation «SBF 357» qui peut être monté sur les tracteurs Fendt des gammes «300», «500» et «700». Ce ventilateur compact assure à la cabine un statut de catégorie 4. Il a la particularité de s’intégrer dans une cabine Fendt, sans nuire à la visibilité panoramique, ni masquer la plaque d’immatriculation. En outre, une unité de surveillance placée dans la cabine assure une sécurité d’utilisation accrue et exclut toute erreur de manipulation. Si nécessaire, le «SBF 357» peut fonctionner en mode «normal» pour

Peu encombrant, le «SBF 357» peut être intégré dans la cabine des modèles des trois gammes de Fendt. Le capot du filtre montré ici a été enlevé. Photo: Heinz Röthlisberger

les poussières grossières, sans charbon actif ni filtre à poussières fines. La pression dans la cabine pressurisée est main-

tenue dans une plage optimale grâce à la régulation du régime. Cela ménage les filtres et prolonge leur durée de vie.

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CULTURES SPÉCIALES

De la pomme à l’oignon Les fruits et les légumes contribuent à une alimentation équilibrée. Il est donc important de disposer de cultures maraîchères de plein champ performantes et d’un approvisionnement suffisant en fruits suisses. Ruedi Hunger

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CULTURES SPÉCIALES

Pour commencer, quelques chiffres: le maraîchage constitue le deuxième plus important secteur de l’agriculture suisse. Plus de 100 espèces légumières sont cultivées sur 16 000 hectares (13 000 sans les légumes de transformation traditionnels). Les fruits de table occupent une surface de 6850 hectares qui produisent 200 000 tonnes par an. En Suisse, chaque habitant consomme plus de 16 kg de pommes par an. La surface dévolue aux cerises a augmenté d’un tiers en 10 ans. Selon l’association Fruit-Union Suisse, la surface de petits fruits se montait à 890 hectares en 2020, en progression de 2,2 % par rapport à l’année précédente.

Les mesures de régulation mécanique suscitent beaucoup d’intérêt chez les professionnels. Photo: ldd

Charge de travail dans les exploitations d’arboriculture fruitière Le travail est le principal poste de coût d’une exploitation d’arboriculture fruitière (près de 43 %). La récolte représente une grande partie du volume de travail total, soit 54 %. L’organisation et l’exécution des processus joue un rôle important dans le succès économique de l’exploitation. L’organisation du travail et ses facteurs d’influence sont des domaines bien étudiés.

La récolte des fruits est une tâche très intense. Elle doit s’effectuer dans des délais fixés et nécessite donc une bonne plani­ fication. Elle entraîne par ailleurs des déplacements de poids considérables, et ces tonnages sollicitent fortement le personnel. Les positions inconfortables peuvent provoquer des douleurs dorsales aiguës et/ou chroniques, des restrictions de mouvement et des modifications dégénéra-

Le désherbage mécanique en cultures maraîchères a un coût élevé. Photo: ldd

tives de la colonne vertébrale. Il convient de considérer dans ce contexte une étude pilote consacrée à l’utilisation d’exosquelettes passifs dans l’arboriculture fruitière et les cultures maraîchères (23e Colloque sur la science du travail, 2022). Il n’existe pas de définition uniformisée des exosquelettes. Ralf Schick les décrit en 2019 comme des «systèmes d’assistance portés sur le corps, qui agissent mécaniquement sur celui-ci» et le soulagent (publication «Einsatz von Exoskeletten an gewerblichen Arbeitsplätzen», dans le fascicule allemand DGUV, Fachbereich Handel und Logistik). Dans une autre définition, les exosquelettes passifs sont qualifiés de soutien purement mécanique d’un mouvement sous la forme de bandes élastiques, de ressorts ou de systèmes par câble. Un travail de bachelor a évalué l’utilité et l’acceptation des exosquelettes passifs en arboriculture fruitière et en maraîchage. Il a montré que les deux exosquelettes employés ne pouvaient être que partiellement recommandés pour une utilisation dans ces secteurs. En effet, la flexion avant, en particulier, n’était pas ou pas suffisamment soutenue par les exosquelettes, et les deux modèles n’ont pas été conçus pour être employés à des températures élevées.

Eliminer une concurrence indésirable Le désherbage est l’une des principales mesures culturales en arboriculture fruitière. Il s’impose du fait que les adventices concurrencent fortement les cultures dans l’accès à eau et aux fertilisants. Or le manque d’eau provoque des ralentissements de croissance, et se répercute également sur la taille des fruits. En outre, comme dans d’autres cultures, un tapis dense d’adventices favorise les agents pa8

2022 Technique Agricole

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CULTURES SPÉCIALES

2016

2017

2016

Äpfel 2017

Les légumes sont à la mode En 2020, 389 317 tonnes de légumes indigènes (y compris ceux de garde, mais sans ceux de transformation) ont été mises sur le marché. La surface totale de cultures 26

Technique Agricole 8

2022

19 28919 289

2020

2018 Birnen

2019

2020

Poires Birnen

4 362 4 362

4 998 4 998

2 034 2 034

2 839 2 839

5 292 5 292

2 686 2 686

2 521 2 521 4 600 4 600

1 893 1 893

1 454 1 454

3 128 3 128

1 857 1 857

5 737 5 737

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(Agrarbericht (Rapport agricole 2021) 2021) Produktionsmengen Steinobst in Tonnen (Agrarbericht 2021)

3 006 3 006

La numérisation a été introduite dans l’agriculture depuis des années, mais sans s’y être vraiment imposée. Comme beaucoup d’inconnues demeurent quant à son évolution, Agroscope a procédé à une enquête auprès d’experts en cultures fruitières et maraîchères. On y découvre avec intérêt les facteurs qui favorisent ou freinent la généralisation de cette technologie. Les taux d’adoption étant plus élevés dans les cultures maraîchères de plein champ que dans les autres secteurs de la production végétale, Agroscope s’est concentré sur les «pronostics concernant l’utilisation de technologies numériques dans les cultures maraîchères de plein champ en Suisse» dans un article de fin mars 2022 (en allemand). Il s’agit à présent de tirer les bons enseignements de cette étude (voir aussi l’article «Le légume à l’ère numérique» pp. 47 à 49 de ce numéro).

120 289 120 289

2019

Produktionsmengen Steinobst Volume de production de fruits à noyauinenTonnen tonnes

L’objectif est toujours de proposer un produit qui séduise le consommateur. Photo: Ruedi Hunger

La numérisation encore à la peine

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2018

Pommes Äpfel

thogènes (maladies) et offre un abri aux ravageurs. Les producteurs n’ont souvent pas le temps d’expérimenter les nouvelles méthodes de culture et de production, comme le désherbage purement mécanique. A cela s’ajoute le fait que le désherbage chimique constitue de loin la méthode la plus simple et la moins coûteuse.

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Produktionsmengen Kernobst in Tonnen (Agrarbericht 2021) Produktionsmengen Kernobst inenTonnen Volume de production de fruits à pépins tonnes (Rapport agricole 2021) 2021) (Agrarbericht

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Aprikosen Abricots 2016

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Kirschen Cerises 2018

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Zwetschgen Quetsches 2020

Aprikosen

Kirschen

Zwetschgen

Ces deux graphiques indiquent le volume de production de fruits à pépins et à noyau de 2016 à 2020. Le bilan 2020 peut être qualifié de mi-figue, mi-raisin. Les quantités récoltées de pommes, poires et quetsches ont été supérieures à la moyenne des années précédentes. En revanche, le volume d’abricots et de cerises de qualité de table se situe en-deçà.

maraîchères en Suisse a augmenté d’environ 6 % en 2020, atteignant le nouveau record de 1121 hectares. Depuis plusieurs années, les cinq premières places sont occupées par les carottes, les oignons jaunes, les laitues iceberg, les brocolis et les choux-fleurs. En raison de la forte demande en légumes, les surfaces de production ont augmenté durant les années de pandémie. Il reste à savoir si cette tendance sera durable. En 2020, la consommation de légumes frais en Suisse était de 73 kg par habitant. Selon le Rapport agricole, cette valeur est supérieure d’environ 6 kilos à celle de 2019 et de 2 kilos à la moyenne des quatre années précédentes. Entre 2000/02 et 2018/20, la consomma-

tion par habitant a enregistré une hausse particulièrement marquée pour les oignons (+ 25 %) et les concombres (+ 40 %). En revanche, celle de laitues pommées (– 29 %) ainsi que de céleris-raves et de choux-fleurs (– 14 % chacun) a diminué.

Conclusion Les fruits et les légumes sont à la mode, ils incarnent l’alimentation moderne de l’être humain. Mais les exploitations maraîchères ou fruitières ne peuvent pas vivre de cette seule activité. Elles ont besoin d’une indemnisation appropriée pour faire face à des exigences croissantes ainsi qu’aux coûts élevés, notamment du désherbage.


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Cette récolteuse de patates douces semi-autonome est un prototype. La décision de la produire ou non en série sera prise à l’automne 2022. Photo: schmiede.one

Prêt pour l’avenir? La mécanisation en maraîchage La production professionnelle de légumes requiert une mécanisation adaptée. Mais lorsqu’il s’agit de machines spéciales, la question de la rentabilité de leur utilisation se pose immanquablement. Ruedi Hunger Certaines régions de Suisse ont des conditions géographiques et climatiques qui se prêtent bien à la culture maraîchère de plein champ. Chaque culture spéciale nécessite en principe une mécanisation spécifique. Mais l’enjeu de la rentabilité pèse sur les questions du taux d’utilisation des machines et de la double mécanisation. Une enquête réalisée l’année dernière sur l’état de la mécanisation dans l’agriculture (y compris la culture maraîchère de plein champ) a montré que 38 % des travaux de récolte, 35 % des semis et 23 % du repiquage sont effectués par des tiers, notamment les entrepreneurs de travaux agricoles. 28

Technique Agricole 8

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La préparation du sol primaire Sur les maraîchers qui ont participé à l’enquête, 95 % d’entre eux utilisent une charrue pour le travail primaire du sol, une charrue quadri-soc le plus souvent. Environ trois quarts des exploitations inter­rogées utilisent un cultivateur avec émotteuse. En maraîchage, les sols peuvent être localement très compactés, en particulier lorsque les conditions de récolte sont humides. C’est pourquoi 50 % des exploitations utilisent une sous-soleuse. Elles ont le plus fréquemment recours aux machines de 3 mètres de large pour la préparation primaire du sol. Les herses rotatives ont aussi majoritairement

une largeur de travail de 3 mètres pour ce type de travaux. Les rouleaux packer frontaux servent au raffermissement dans 88 % des exploitations et les équipements de base portés dans 35 % des cas.

Les semis et les soins On distingue les procédés de semis en ligne et de semis de précision, ainsi que de semis mécanique et pneumatique. Les exploitants utilisent généralement des semoirs mécaniques pour le semis en ligne. Un peu moins de 40 % des maraîchers se servent d’un dispositif pneumatique. Pour le semis de précision, 73 % utilisent un


CULTURES SPÉCIALES

Pour répondre aux exigences des clients, cette récolteuse d’épinards automotrice est constituée d’acier inoxydable.

semoir pneumatique. Plus de la moitié des exploitants sondés utilisent un semoir d’une largeur de 3 mètres. Le pourcen­ tage de largeurs de travail plus impor­ tantes s’avère néanmoins conséquent, puisque les semis se font en moyenne avec des largeurs de travail de 4,7 mètres. Les exploitations maraîchères utilisent des films plastiques notamment pour proté­ ger les cultures contre les intempéries. À cet effet, plus de 68 % des participants à l’enquête utilisent des appareils de pose de films. La plupart de ces appareils ont une largeur de travail de 1,5 ou 1,8 mètre. Pour le sarclage et le hersage, des maté­ riels à socs et de buttage d’une largeur de travail de 3 mètres sont utilisés majoritai­ rement. La largeur varie de 1,5 à 6 mètres. Associé à un épandeur à engrais, la largeur des appareils se limite à 1,5 ou 1,8 mètre. Les sarcleuses à doigts sont utili­ sées dans des proportions presque équivalentes avec des largeurs de 1,5, 1,8 ou 3,0 mètres. Les largeurs de travail des pulvérisateurs s’étendent de 1,8 à 36 mètres, mais les celles entre 15 et 21 mètres de large sont les plus fréquentes.

La récolte Les maraîchers récoltent les oignons principalement avec des récolteuses à chaînes de tamisage d’une largeur de travail de 1,5 mètre. Cette même largeur prédomine pour les récolteuses à lame sous rang. La largeur de travail est le plus souvent de 0,5 ou 0,75 mètre pour les récolteuses à carottes portées. En revanche, elle s’élève généralement à 0,75 mètre pour les arracheuses à carot­ tes tractées. La combinaison con­voyeur et remorque de récolte présente des lar­ geurs de travail allant majoritairement

Cette récolteuse de salades est construite en acier inoxydable. Photos: Grimme/Spudnik

de 9 à 10,5 mètres. Les remorques de ré­ colte avec toit se répartissent de manière homogène dans des largeurs de travail comprises entre 1,5 et 12 mètres.

La pomme de terre nécessite des innovations … … et les innovations sont aujourd’hui (presque) obligatoirement numériques. Christoph Grimme, fondateur de la startup «Schmiede.One» nuance cette affir­ mation. Il a lancé, voici environ de deux ans, la récolteuse de patates douces semi­-autonome «Harvey.One»*. Comme il n’existait pas de procédé mécanique assu­ rant une récolte «en douceur», les patates douces étaient et sont encore souvent récoltées à la main «comme autre­ fois». Une raison suffisante pour que cette start-up recherche une solution innovante. Le fruit de ces réflexions s’est matérialisé en une petite arracheuse se­ mi-autonome. Pour ce faire, ces jeunes entrepreneurs se sont naturellement ap­ puyés sur le numérique. Grâce à sa camé­ ra, cette récolteuse peut aussi bien tra­ vailler en autonomie qu’être commandée

de l’extérieur. Selon Christoph Grimme, la véritable innovation n’est pas la caméra, mais bien le dispositif d’arrachage dévelop­ pé dans un nouvel environne­ ment. Cela inclut un nouveau champ d’action. Au sein de la maison Grimme, «Schmiede.One» se demande si la récol­ teuse de patates douces doit être louée, vendue ou prêtée. Pour l’entreprise, il ne s’agit pas seulement de développer une machine innovante, mais également de savoir la rentabiliser.

Conclusion La mécanisation vit d’innovations. Le maraî­ chage offre un plus large champ d’action aux inventeurs que dans tout autre domaine du machinisme agricole. Comme l’exemple de «Harvey.One» le démontre, c’est aussi le cas des nouveaux procédés de récolte, à l’instar du désher­ bage mécanique. * Voir aussi la vidéo de Technique Agricole sur YouTube (sous-titrée en français). Indiquer «Harvey.One» et «Schweizer Landtechnik» dans le champ de recherche.

Protection du climat en horticulture Les changements climatiques placent l’hor­ ticulture et le maraîchage face à de grands défis, en Suisse comme dans toute l’Europe centrale. Pour y faire face, le projet «Prosi­ Bor» a vu le jour entre 2017 et 2020. Il a permis d’établir un dispositif pour améliorer l’efficacité de la production sous serre. La base de la stratégie de gestion des cultures se fonde sur les grandes quantités de don­ nées fournies par des capteurs divers placés dans les serres. La consommation de res­ sources est saisie et traitée simultanément,

ainsi que d’autres paramètres, tels que l’empreinte carbone ou l’utilisation de ressource par unité de rendement. Des capteurs intelligents intégrés dans le sys­ tème indiquent les réactions des plantes à la photosynthèse, l’évolution des fruits ou la transpiration dans différentes conditions de culture. De plus amples informations sont disponibles en allemand ou en anglais dans le «Jahrbuch Agrartechnik 2021» (Annuaire du machinisme agricole en 2021) ou sur le site allemand www.unter-2-grad.de.

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2022 Technique Agricole

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CULTURES SPÉCIALES

La révision réussie d’un vieux porte-outils a pu se faire grâce à un concept de restauration bien pensé. Photos: Roman Engeler

Un vieux «GT» tout neuf Les porte-outils sont très demandés dans les cultures spéciales. Plusieurs constructeurs ont cessé de les produire. La rénovation heureuse d’un ancien modèle est décrite dans le présent article. Roman Engeler

Un porte-outils Fendt «250F GT», vieux de 52 ans, rouillait sur l’exploitation «Bio-Hofacker» de Lukas Schafroth, à Gräslikon (ZH). Son extrémité avant a été entièrement reconçue et le véhicule a été agrémenté de technologies modernes. Adapté aux pentes, il continue à assurer ses services en tant que spécialiste du semis et des soins aux plantes. Lukas Schafroth a confié cette trans­ formation à la maison Weilenmann Maschinen AG, à Gräslikon. La société partenaire TellX GmbH de Martin Wepfer,

à Andelfingen (ZH), a été sollicitée pour la planification détaillée du projet.

combiner. Les charges autorisées sur les essieux avant et arrière sont respectées.

Doté d’une direction articulée

Amélioration du confort

Le porte-outils a été doté d’une direction articulée pour une meilleure tenue de route en pente. Le relevage entre essieux est compatible avec l’attelage d’outils conventionnels. Les déplacements latéraux et le réglage de l’inclinaison transversalement au sens d’avancement ont été intégrés. Le véhicule est immatriculé en qualité de chariot à moteur.

Un toit protège maintenant le conducteur du soleil et de la pluie. L’éclairage de travail ainsi que la signalisation de largeur hors gabarit à l’avant et à l’arrière sont également des ajouts récents qui contribuent à améliorer la sécurité. Le moteur MWM à 3 cylindres de 45 chevaux a retrouvé son état neuf. La transmission 13 × 4 a également été entièrement révisée. Les composants hydrauliques, y compris le levier de contrôle, sont en grande partie neufs. Le porte-outils pèse 2,5 tonnes à vide et son poids total en charge est un peu inférieur à 3,8 tonnes. Un système d’autoguidage avec précision RTK est aussi intégré.

Espace inter-axes plus flexible

Par rapport à l’état initial, l’espace i­nter-axes a considérablement gagné en flexibilité.

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Pour améliorer la flexibilité, l’espace inter­ axes a été élevé et allongé. Ainsi, des machines destinées habituellement au relevage arrière et pesant jusqu’à 800 kg peuvent être intégrées, bientôt même en position flottante. Les crochets d’attelage autorisent un changement rapide d’outil et sont compatibles avec les autres tracteurs de l’exploitation. Le porte-outils comporte trois espaces d’attelage pour associer différentes machines. Grâce aux attelages avant, central et arrière avec stabilisateurs hydrauliques, plusieurs phases de travail peuvent se

Conclusion Pour ce concept innovant qui satisfait les conditions actuelles et futures de l’agriculture, quelque 20 000 francs ont été investis dans la révision du moteur et de la transmission, auxquels s’ajoutent 30 000 francs pour financer la conversion proprement dite.


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Seul un petit nombre de tracteurs standard peuvent circuler entre les rangs des cultures permanentes. Photo: Lindner

Modestes, étroits, mais costauds Les tracteurs à voie étroite sont incontournables dans la mécanisation des cultures arboricoles et viticoles. Ces engins, de petite taille mais très costauds, sont dotés de nombreuses sophistications techniques. Ruedi Hunger

Nombreuses sont les raisons pour lesquelles il peut être avantageux de disposer d’un véhicule pouvant se faufiler entre les rangs rapprochés des vergers et des vignobles et à passer les tournières souvent à l’avenant. Ces tracteurs à voie étroite sont caractérisés par une largeur hors tout maximale d’en­ viron 1,40 mètre. Les pros de la grande culture en parlent souvent de manière condescendante en les traitant de jouets. 32

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Or, ils en sont loin. Les tracteurs arboricoles et viticoles sont des incontournables dans la mécanisation de ces branches et, sous leur capot et dans leurs transmissions, ils re­ cèlent autant de technologies sophistiquées que les tracteurs standard. D’ailleurs, ils sont tout aussi concernés par les prescrip­ tions sur les gaz d’échappement et les seuils d’émissions. Une critique qu’on leur adresse souvent et qui reste d’actualité est l’étroi­

tesse de la cabine, concession que les constructeurs sont bien obligés de consen­ tir pour une question d’encombrement.

Un créneau plus intéressant qu’il ne semble à première vue Leur origine ne saute pas aux yeux, mais nombre de tracteurs à voie étroite sont fa­ briqués par un ou plusieurs spécialistes ita­ liens. Compte tenu des faibles chiffres de


CULTURES SPÉCIALES

production (par rapport aux tracteurs standard), c’est un choix parfaitement sensé. Certains constructeurs préfèrent équiper leurs tracteurs à voie étroite de leurs propres sous-ensembles (moteurs, chaîne cinématique) dans un but d’harmonisation: par exemple appliquer un type de transmission à variation continue à tous les modèles, quelle que soit leur taille. Les moteurs sont généralement fabriqués par la maison-mère (FPT, SDF, AgroPower, Kubota). Les exceptions ne font que confirmer la règle. Les tracteurs à voie étroite sont utilisés dans la plupart des vergers et vignobles européens, qu’ils soient situés en plaine ou sur des pentes abruptes. Ce dernier aspect est important car, en pente, il convient d’être particulièrement attentif à la transmission réversible, à l’étagement des rapports et à la mécanique de la transmission. Dans ces conditions, il est vivement recommandé de tester les tracteurs sur sa propre exploitation avant toute décision d’achat. Ce n’est qu’en situation pratique que les conducteurs prennent conscience de certains problèmes, par exemple lorsqu’un levier de sélection de gamme s’avère difficile à manœuvrer.

La silhouette des tracteurs à voie étroite est déterminée par la cabine. Photo: CNH

L’écologie a le vent en poupe. La tendance à réduire l’utilisation de substances chimiques dans le désherbage favorise la diversification des outils portés. Ces derniers sont généralement entraînés par des actionneurs hydrauliques, ce qui exige un tracteur doté des équipements adéquats. Ce n’est pas le nombre des raccords enfichables qui compte, mais la capacité de l’hydraulique et l’efficacité du refroidissement de l’huile, nécessaire à cause de la compacité des circuits. L’équipement en prises de force est au moins aussi important que l’ensemble hydraulique. Avec l’explosion des prix du carburant, la possibilité de choisir entre plusieurs régimes n’est pas un luxe. Les tracteurs possèdent en principe trois espaces d’attelage (à l’avant, entre les essieux et à l’arrière). L’hydraulique avant et arrière sert pour les outils portés et chaque fois qu’il faut pouvoir changer d’outil rapidement. On constate des écarts de capacité de levage de l’ordre de 600 à 700 daN, encore un détail à vérifier au préalable si l’on ne veut pas regretter son achat.

La cabine est le poste de conduite La première impression est souvent la bonne. Il est rare de pouvoir comparer sur place les tracteurs de plusieurs construc-

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2022 Technique Agricole

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CULTURES SPÉCIALES

La transmission des tracteurs à voie étroite est au moins aussi sophistiquée que celle des tracteurs standard, malgré un espace plus réduit. Photo: Fendt

En incluant la cabine, le poids à vide varie entre 2100 et 3100 kilos. Photo: Same

teurs. Certes, la cabine sera toujours étroite, mais on peut quand même s’y sentir à l’aise (ou pas). Si certains constructeurs ont su éviter de faire passer le tunnel de transmission par la cabine, d’autres ont échoué. Cela dépend des hauteurs de la plateforme et de la cabine. Si la plateforme est basse, le tunnel de transmission passe obligatoirement dans l’habitacle. On serait tenté d’associer l’étroitesse au bruit, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Les cabines modernes sont conçues pour que les niveaux sonores restent à 76 dB(A) à pleine charge et à la vitesse limite, avec des pointes jusqu’à 80 dB(A).

ainsi que la position du centre de gravité sont déterminants. La cabine répond aux normes de sécurité actuelles, et le conducteur dûment attaché devrait survivre sans trop de dommages à un retournement. Le freinage est généralement confié à des freins à disques à bain d’huile avec engagement du pont avant, ou par un système actif sur les quatre roues.

Le différentiel est bloqué dans la moitié des cas par l’intermédiaire de crabots et pour l’autre moitié à l’aide de lamelles. Le poids à vide, cabine comprise, varie entre 2100 et 3100 kilos. La charge d’appui maximale admissible sur la boule d’attelage est très variable, évoluant entre un minimum de 440 kilos et un maximum d’une tonne et demie.

Autres éléments dignes d’intérêt

Conclusion

La conception spéciale des tracteurs à voie étroite est un facteur limitant pour leur stabilité. La nature et la largeur des pneus,

La plupart des tracteurs ont une direction à fusée classique. Quelques-uns sont articulés. La direction arrière (exceptionnelle) améliore la manœuvrabilité. La direction par braquage des roues arrière demande davantage de place, surtout si l’angle de braquage est limité à 18 degrés et ne peut donc être réalisé que sur les modèles un peu plus larges.

Les tracteurs étroits pour vergers et vignobles sont de petite taille mais très costauds, d’une puissance allant de 37 kW à 79 kW (50 à 108 chevaux). Ils ont été conçus pour des conditions particulières. La transmission est généralement aussi sophistiquée que celle des tracteurs standard. L’exiguïté de la cabine exige une certaine habitude.

Les tracteurs à voie étroite atteignent plus tôt la limite de basculement. Photo: JD

Les tracteurs à voie étroite sont des engins de petite taille, mais costauds, d’une puissance allant de 37 à 79 kW (50 à 108 chevaux). Photo: Claas

Sécurité

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La faucheuse à fils est un outil parmi d’autres pour contrôler les adventices sans herbicides. Photo: ldd

L’herbe sous contrôle sans chimie On pourrait penser que, dominant la strate herbacée, les arbres fruitiers ne craignent guère l’herbe et les adventices. A tort. La régulation du couvert végétal est une mesure culturale de première importance en arboriculture. Aux processus mécaniques s’ajoutent ou s’associent les interventions chimiques. Ruedi Hunger

Qu’il s’agisse de légumes, ou de grandes cultures, la rengaine est toujours la même: une flore «accompagnatrice» mal venue et surtout incontrôlée exerce son influence néfaste sur les plantes en place. Et même si les arbres fruitiers occupent un étage au-dessus des adventices, le lit de végétaux qui envahit les rangs des vergers a une influence négative sur les arbres. Les exploitations biologiques n’ont guère d’autres choix que de réguler la flore adventice malvenue par des moyens mécaniques; de leur côté, de plus en plus de domaines arboricoles en production intégrée (PI) misent aussi sur des processus mécaniques ou combinés pour remplacer la lutte herbicide exclusivement chimique. 36

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Les motifs sautent aux yeux: le consommateur réagit avec une sensibilité exacerbée aux produits «traités», fût-ce des fruits qui n’entrent pas en contact direct avec les herbicides. Ce contexte a suffi pour que plusieurs partenaires d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse décident de réaliser des essais de plein champ à la station d’essais en cultures fruitières de Schlachters (D) de la Haute école de Weihen­ stephan-Triesdorf (D), associées avec le Centre de compétence en arboriculture «Bodensee» à Bavendorf (D) et Agroscope Wädenswil (ZH).

Pourquoi réguler les adventices? Parmi les critères de premier rang justifiant le désherbage, la concurrence pour

l’eau et les fertilisants en est un toujours plus important. Dans les jeunes vergers, les racines des arbres entrent en concurrence directe avec les adventices. La consommation d’eau de ces dernières est souvent sous-estimée. Une fertilisation optimisée pour répondre aux besoins des fruitiers entraîne un prélèvement hydrique supplémentaire par la flore indésirable et induit un sérieux affrontement pour l’eau et les fertilisants. Une croissance incontrôlée de l’herbe fait le lit des rongeurs, en leur offrant refuges et cachettes à profusion. La régulation des adventices réduit la pression des maladies (humidité). En outre, elle améliore le confort de travail: des interrangs soignés, couverts d’un gazon dense, offrent une


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meilleure portance pour les véhicules. De surcroît – c’est un peu contradictoire mais le phénomène ne doit pas être négligé –, les adventices attirent les abeilles lorsqu’elles fleurissent, ce qui peut mettre la santé de ces insectes en péril sous les effets directs et indirects d’autres mesures (traitements) de protection des plantes.

Réduire la concurrence des «mauvaises herbes» Une des principaux points que les essais devaient contribuer à éclairer était les influ­ences de différents procédés sur la croissance des adventices, sur la vie et sur le climat du sol. Un condensé des résultats a été publié dans un guide pratique, édité à la fin de 2020. Le premier constat – commun à ce genre de dossiers – est que l’efficacité de chaque préconisation dépend de chaque site, autrement dit du niveau de précipitations et des propriétés de son sol. S’il est impossible d’émettre des recommandations valables en tout lieu, le guide fournit toutefois d’importantes indications et des données essentielles. Sur un des sites, la densité élevée d’adventices a provoqué des chutes de croissance des arbres et une importante infestation de campagnols terrestres et de campagnols des champs, avec les dégâts habituels à la clé. Mais de tels effets ne se sont pas manifestés partout

Pour éviter la chimie • Traitement thermique Le passage à la flamme des végétaux entraîne une coagulation des protéines de leurs cellules sous l’effet du choc thermique. De plus, leurs parois éclatent, ce qui provoque le dessèchement des plantes. Le traitement se fait à la flamme directe, à une température de 1800° C; la température de l’air grimpe à 300-400°C au sol. Un deuxième procédé fait appel à un rayonnement thermique infrarouge indirect émis par un brûleur chauffant à 925° C; ses effets sur les cellules des plantes sont similaires. Le mariage des deux procédés engendre un rayonnement thermique direct et indirect. • L’«Electroherb» Avec l’«Electroherb», les «mauvaises herbes» sont chauffées par le passage d’un courant électrique dans le sol, à la suite de quoi les cellules végétales sont détruites. En Suisse, des essais sont en cours depuis 2021 avec un appareil proposé à la location (Fenaco).

• L’eau chaude La lutte directe contre les adventices peut être menée à l’eau chaude. Là encore, l’aspersion du liquide bouillant détruit la structure cellulaire des plantes, dont les parties aériennes meurent. Pour obtenir un résultat durable, plusieurs passages sont nécessaires. La plupart des résultats ont été obtenus lors d’essais, car la consommation d’énergie du procédé est élevée et la nécessité de passer plusieurs fois astreignante. • Eau sous haute pression Avec le «Grasskiller», les adventices sont anéanties à l’aide d’eau froide sous haute pression, jusqu’à 1000 bars. Les cellules végétales éclatent. La tête de la buse roule le long des troncs, de sorte que ces derniers ne sont pas touchés. L’effet s’étend jusqu’à environ cinq centimètres dans le sol. Les conséquences sur la vie souterraine restent largement méconnues. La lenteur du système – l’appareil progresse à environ 2 km/h – est son talon d’Achille. • Les brosses verticales Les brosses à axe vertical dotées de robustes poils en plastique ou en acier arrachent les herbes et/ou détruisent leur couche cireuse. Conséquence: ces plantes sèchent. Ce procédé est surtout efficace par faibles précipitations et en conditions chaudes. Le sol n’est travaillé que superficiellement et sa structure n’est guère modifiée. Plus on roule lentement (2 à 4 km/h), meilleur est l’effet. Un des points positifs des brosses est qu’elles travaillent jusqu’à proximité immédiate des troncs. Par contre, en conditions sèches, le traitement dégage de la poussière. • L’appareil à fils Cet appareil est composé d’une bobine horizontale garnie de plusieurs fils; il fauche ou broie les adventices mais sans les détruire en profondeur. Le couvert reste donc en place. Les essais révèlent de grands écarts selon les modèles et les fabricants. Le procédé convient bien aux sites à fortes précipitations. Il a pour avantages de ménager le sol, de ne pas créer de risque d’érosion ou de libération d’azote. Par contre, des passages rapprochés sont indispensables et l’usure des fils provoque un apport annuel de plastique au sol d’environ 1 kilo par hectare et par an.

• Les herses à disques Les herses à disques brisent la couche supérieure du sol et déplacent la terre dans la direction des troncs. Ou inversement selon le réglage des disques. Ces derniers sont à entraînement actif ou passif. Avantage: cette «façon culturale» s’exécute à bonne allure pour un rendement de surface élevé. Par contre, les herses accusent un poids conséquent. Lorsqu’ils sont réglés pour travailler à plat, les disques ne découpent pas la totalité de la surface. • La houe rotative (solo) La houe rotative est un outil à entraînement passif. Son inclinaison est réglable, de sorte à moduler la projection de la terre en direction de la ligne d’arbres. Sa profondeur de travail est de 3 à 5 cm. La technique est simple et le rendement à la surface entre bon et élevé. La houe rotative peut être combinée avec une bineuse à doigts. Son emploi est peu aisé, voire impossible, dans les pentes. • Etoile bineuse Les bineuses à doigts en étoile travaillent presque horizontalement. Elles interviennent le long de la ligne d’arbres, y compris dans l’espace entre les troncs, et arrachent les adventices. Les disques-étoiles en plastique existent en différentes tailles et épaisseurs. Une vitesse de travail élevée augmente l’effet de l’intervention. Cet outil peut être combiné avec différents autres appareils. Les herbes ne doivent pas être trop hautes, sinon l’effet de sarclage est amoindri. Utilisation limitée en pente. • L’émotteur «Ladurner» L’émotteur est un appareil à entraînement actif; il ouvre la strate supérieure du sol avec ses outils et arrache ou enfouit les adventices. L’émotteur à entraînement actif possède des dents verticales, à la manière d’un rotor de herse rotative. Le sol est ameubli jusqu’à une profondeur d’environ 5 à 10 cm. Il n’y a pas de formation de buttes, la terre est nivelée. Le débit de chantier est plutôt faible et l’utilisation limitée en pente. L’appareil est aussi connu sous la dénomination de «Ladurner», le nom de son constructeur établi à Laas, au Tyrol du Sud. 8

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Différents procédés de régulation des adventices sans herbicides Équipements Traitement thermique au propane liquide

Avantages

Inconvénients

• Effet rapide possible • Absence de chimie et de plastique • E fficacité d’autant meilleure avec des adventices de petite taille • Flamme libre, température jusqu’à 1800° C • Température de l’air au sol: 300 à 400° C

• Efficacité influencée par la densité et la hauteur des adventices trop élevées • Le temps doit être aussi sec que possible • Efficacité moindre sur les vieilles adventices et sur les graminées • Consommation d’énergie élevée, émission de CO 2 problématique • Effet peu connu sur la vie du sol

Appareil à brosses (entraînement hydraulique, avec palpeur et escamotage) •  Travail du sol superficiel, donc peu de perturbations •  Effet jusqu’au pied des arbres •  Maintenance réduite; les brosses sont à changer tous les 15 à 20 hectares •  Peu de risques de blessures aux troncs •  Absence de chimie et de plastique (si brosses métalliques)

•  Plus efficace par temps chaud et sec •  Les touffes, les adventices et les rejets bien enracinés près des troncs sont peu affectés •  Ameublit le sol, risque d’érosion •  A n’utiliser donc qu’après précipitations ou arrosage •  Faible rendement surfacique •  Emission de poussière possible

«Electroherb» (modèle dérivé «X-Power» pour arboriculture et viticulture [«XPS»], puissance électrique jusqu’à 24 kW, redresseur-convertisseur 220 V alternatif en 7000 V continu, éléments latéraux) •  Absence de chimie et de plastique •  Consommation élevée d’énergie •  Degré d’efficacité de 90 % sur •  Efficacité encore faible à les dicotylédones, 60 % sur les graminées proximité des troncs •  Effet encore peu clair dans la durée •  Effet encore peu claire sur les organismes du sol •  Utilisation en vergers avec perches métalliques, ancres …? • Sécurité: Utilisateurs avec stimulateur cardiaque???

Faucheuses à fils (entraînement hydraulique, machines pour un ou deux côtés) •  Efficace, y compris dans l’herbe haute et entre les arbres (selon l’appareil) •  Un palpeur permet de ménager les souches des arbres mais les rejets sont éliminés •  Pas d’influence de la météo •  Ménage le sol, pas de risque d’érosion •  Rendement surfacique élevé

«Grasskiller» (procédé à eau sous haute pression avec palpeur et escamotage) •  Effet rapide et élevé •  Pas d’influence de la météo •  Absence de chimie et de plastique

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•  Risque de blessures aux troncs si pas de palpeur •  Pas d’ouverture du sol (rongeurs), pas de mobilisation d’azote •  Emissions de microplastiques •  Pas d’effet à long terme, passages répétés indispensables •  Emission de poussière possible

•  Efficacité moindre près des troncs, les rejets ne sont pas affectés •  Consommation d’eau élevée (1500–2000 l/ha) imposant une alimentation sur la parcelle, procédé chronophage •  Largeur d’intervention limitée, ne s’utilise que sur un côté •  Faible rendement surfacique •  Maintenance exigeante •  Très coûteux (> 50 000 CHF)


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Équipements Eau chaude

Avantages

Inconvénients

•  Absence de chimie et de plastique

•  Effet moindre voire nul sur les adventices bien implantées •  L’eau fortement calcaire peu obturer les buses •  Consommation d’énergie élevée, émission de CO 2 problématique •  Remplissage et chauffage du réservoir lents •  Effet encore peu claire sur les organismes du sol

Emotteur «Ladurner» (avec bras à mouvement hydraulique) •  Excellente efficacité sur la ligne, entre les troncs •  Ouvre le sol (détruit les galeries de campa­ gnols et rongeurs) •  Effet positif sur le bilan hydrique •  Mobilisation d’azote au printemps •  Equipement connu et réputé •  Absence de chimie et de plastique •  Les amendements et les feuilles mortes sont bien incorporés

•  Appareil coûteux (± 30 000 CHF) •  Maintenance sur organes d’entraînement •  Destruction de la structure du sol, risque d’érosion? •  Mobilisation d’azote en été et en automne •  Faible rendement surfacique •  Demande de l’expérience •  Pas pour sols caillouteux

Houes à rouleaux ou à doigts (entraînement passif par frottement au sol, efficacité dépendante de la vitesse d’avancement) •  Matériel simple, rendement surfacique élevé •  Deuxième appareil indispensable pour traiter •  Ouvrent le sol (détruisent les galeries de les espaces sur la ligne, entre les troncs campagnols et rongeurs) •  Ne convient pas aux adventices trop hautes •  Mobilisation d’azote au printemps •  Mobilisation d’azote en été et en automne •  Ménage mieux le sol que l’émietteur •  Creuse des sillons en bordure •  Entraînement passif, avantageux, faible •  Tendance à former des buttes maintenance • Le sol doit être sec •  L’association d’outils à rouleaux et à doigts •  Plusieurs passages nécessaires améliore l’efficacité face aux adventices, au long de l’année comparé aux outils utilisés seuls Herses à disques (entraînement passif, efficacité dépendante de la vitesse d’avancement. Permettent de butter-décavaillonner, décavaillonnage avec palpeur et escamotage) •  Peut butter et décavaillonner, contrairement •  Pas d’effet direct près des troncs aux houes •  Effet limité sur les adventices très dévelop­ •  Peu sensible aux cailloux pées •  Pas de bourrages •  Structure du sol perturbée, mais moins •  Rendement surfacique élevé qu’avec les houes •  Assez peu onéreux, entre 7000 et •  Nécessite un temps sec pour une bonne 28 000 CHF selon les exécutions destruction des végétaux à racines pivo­ •  Utilisation simple, absence de pièces d’usure tantes •  Absence de chimie et de plastique •  Effet •  Peut s’utiliser avec palpeur •  Poids élevé Source: Agroscope Transfer 361 / 2020

Les effets sur le climat du sol Les adventices imposent aux pommiers une sérieuse concurrence hydrique, d’au­ tant plus importante par temps sec. Cela s’est particulièrement vérifié en 2018, an­ née à faibles précipitations. La tension de succion dans le sol*, un facteur détermi­ nant, est restée plus élevée dans les lignes où l’on a fauché au fil que dans celles où étaient utilisés des bineuses ou des herbi­ cides chimiques. Cela s’explique par le fait qu’avec la faucheuse à fils, les plantes

sont certes coupées en surface mais pas déracinées, et qu’elles continuent à extrai­re un certain volume d’eau du sol lorsqu’elles repoussent. Cela a été con­ firmé par les essais réalisés en 2019, année fortement arrosée, où l’on n’a pas observé d’écarts significatifs entre les diffé­rentes variantes de désherbage. Moins la ligne d’arbres ou de plantes est enherbée, plus la température du sol est élevée, c’est une autre évidence. Des écarts allant jusqu’à 3° C ont parfois été

mesurés en juin/juillet 2019 dans l’hori­ zon de surface (20 cm) du sol. Finalement – et on aurait tort de négliger cet aspect –, les implications des diffé­ rentes pratiques de régulation des adven­ tices sur la vie du sol ont aussi été exami­ nées. Toutefois, les chercheurs en sont ar­ * La tension de succion est la force qui maintient l’eau dans les espaces lacunaires du sol. C’est donc une valeur qui détermine l’eau disponible pour les plantes.

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rivés à la conclusion qu’un essai sur trois ans (2017-2019) ne permettaient pas de tirer de conclusions définitives et que des investigations plus détaillées entre les procédés chimiques, mécaniques et combinés devaient être menées. En revanche, il est confirmé que les pertes d’arbres dues aux dégâts de campagnols augmentent lorsqu’on laisse pousser l’herbe sur les lignes. Une fréquence plus élevée d’autres ravageurs et maladies, qui serait une conséquence directe des variantes avec herbicides ou régulation mécanique des adventices, n’a été observée sur aucun des sites.

Qu’advient-il avec l’azote? Les stratégies durables de lutte contre les mauvaises herbes en arboriculture impliquent un ensemble de questions sur la dynamique de l’azote (N) et la biomasse microbienne. Une chose est certaine: un taux d’engazonnement élevé et la repousse rapide des adventices augmentent le prélèvement d’azote. Selon les moments, une dynamique N plus forte peut être bénéfique ou non. Les outils qui travaillent le sol, comme l’émotteur, ont un effet stimulant sur la dynamique de l’azote, alors qu’il est nul avec les herbicides employés seuls. La faucheuse à fils laisse une couverture permanente sur les lignes d’arbres. Contrairement à ce qui se passe avec les outils travaillant la terre, son usage n’entraîne aucune minéralisation supplémentaire de l’azote. Pour cette raison, il est conseillé de passer à cet outil à fils dans la période précédant la récolte. Bon à savoir: une utilisation à bon escient des équipements à l’époque de la récolte permet d’obtenir une coloration des pommes et une maturation des bourgeons optimales. La biomasse microbienne (matière organique du sol, micro-organismes vivants comme les bactéries et les champignons) est importante pour la fertilité du sol et le bon fonctionnement de cet écosystème. Aucune différence n’a été constatée en lien avec les essais. Celles survenues étaient dues à la météo, notamment à l’humidité et à la température du sol. Les choses sont un peu différentes concernant les paramètres de croissance. Aussi bien l’emploi de l’émotteur seul que son utilisation en combinaison avec un autre appareil ont provoqué sur un des sites un affaiblissement de la croissance des arbres. Ce phénomène est probablement dû à l’endommagement des racines superficielles. Les jeunes vergers avec un 40

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sai, le type d’intervention n’a que peu impacté le calibre des fruits. Les fruits de petits calibres étaient toutefois plus nombreux sur les parcelles désherbées mécaniquement. On peut aussi conclure, au moins dans le cadre de ce projet, que la régulation des adventices n’a de conséquence ni sur la coloration des fruits, ni sur leur qualité interne, ni sur leur potentiel de conservation.

Couverture = assombrissement et pas de germination Dans les vergers, la densité des adventices sur le rang a une influence sur le rendement et la qualité des fruits. Photo: Ruedi Hunger

volume racinaire plus faible sont davantage touchés. Dans quelle mesure peut-on mettre à profit tel ou tel procédé pour inhiber ou stimuler la croissance des arbres? Cela dépend notamment de l’état de ces sujets (âge, vigueur, fructification) et des conditions locales et de croissance.

Effets sur l’intensité de la floraison Il est bien sûr particulièrement intéressant de connaître les répercussions des différents procédés de régulation des adventices sur la floraison, le rendement en fruits et d’autres paramètres. L’influence sur une éventuelle alternance en lien avec l’intensité de la floraison est aussi d’un grand intérêt. Les essais ne laissent apparaître aucune relation entre les processus de désherbage employés et l’intensité de la floraison. En ce qui concerne les rendements par arbre sur les sites de Bavendorf (KOB) et de Wädenswil, aucune différence significative n’a été constatée entre les parcelles bio et IP, quel que soit le procédé de régulation des adventices appliqué. Sur deux des trois années, dans le verger bio du KOB, le sarclage et le sarclage combiné laissent apparaître une tendance à augmenter le rendement par arbre, comparé à l’utilisation de la faucheuse à fils. Sur les parcelles témoins, sans régulation des adventices, le rendement était parfois nettement inférieur à celui obtenu en appliquant des herbicides seuls ou en combinaison avec d’autres procédés. Si la régulation des adventices peut avoir une influence sur le rendement des jeunes vergers, selon les chercheurs, aucune différence significative n’a été mesurée entre désherbage chimique et procédé mécanique dans les vergers en pleine production. Sur tous les sites d’es-

Le paillage du sol par un matériau organique (par exemple du compost ou du broyat d’écorces décomposé), la pose de tapis à la base des arbres ou des couvertures synthétiques, telles que les films plastiques perméables à l’eau, limitent ou empêchent la germination et la croissance des adventices. Privées de lumière, les graines ne germent pas, ou bien les pousses meurent faute de photosynthèse. Seules les adventices établies doivent être préalablement éliminées. Le paillage doit être renouvelé régulièrement; c’est coûteux en travail et en matériel. Un matériau de couverture organique avec un rapport C/N élevé peut lier l’azote dans le sol. Le paillage peut être à l’origine d’un manque d’oxygène dans le sol en cas de fortes précipitations. Sous un couvert, les campagnols se sentent (plus) en sécurité, le risque qu’ils se propagent est plus élevé. Le paillage est une solution à envisager dans les petits vergers ou les lignes de fruitiers établies en bordure de parcelles.

Conclusion L’essai de trois ans mené sur différents sites montre que des mesures de régulation des adventices peuvent influencer le climat du sol et la dynamique des fertilisants. Cela dépend de l’efficacité du procédé de désherbage et de l’état de concurrence entre adventices et arbres qui en découle. Concernant le rendement en fruits et la qualité de ces derniers, il y a peu de différences entre les méthodes de désherbage. Pour parvenir à des conclusions plus précises et plus robustes sur les effets des différents procédés sur l’alternance, le rendement en fruits et leur qualité, des essais complémentaires de plusieurs années sont nécessaires. Un désherbage insuffisant ou peu conséquent a des effets négatifs plus marqués dans les jeunes vergers, sans doute parce que le volume des racines des jeunes arbres est encore faible.


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Au domaine du Bois-Noir, la famille Mottiez utilise l’épandeur à fumier à voie étroite «WBS 20 Type B» depuis deux ans. Photos: Matthieu Schubnel

Localiser l’apport de fumier à l’épandage

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Pour enrichir le sol de leurs parcelles de vergers et de vignes, Jean-Paul Mottiez et son fils Cédric ont investi dans un épandeur à fumier à voie étroite Rink «WBS 20», capable de délivrer du fertilisant uniquement sur le rang. Après deux ans d’utilisation, les exploitants apprécient sa précision et sa maniabilité.

adapté aux interrangs de deux mètres du vignoble de nos interlocuteurs et de 3,50 m en parcelle arboricole. Il affiche de série une capacité de 2,2 m3 que les deux exploitants ont porté à 2,5 m3 grâce à deux ridelles latérales optionnelles. Son châssis repose sur un essieu chaussé de pneus BKT de dimensions 10.0/75-15.3 (option). La caisse de 1,11 m de large et 2,25 m de long loge un fond poussant solidaire d’un tapis à chaînes et barrettes. Cet équipement est indispensable pour fertiliser l’une des parcelles de vignes de 2 ha de l’exploitation, laquelle affiche une décli­vité de 26 % et où seul l’épandage en descente est possible.

Matthieu Schubnel

Compact et maniable

Voilà deux ans que Jean-Paul et Cédric Mottiez, exploitants du domaine valaisan du Bois-Noir à Evionnaz (VS), se servent d’un épandeur à fumier à voie étroite «WBS 20 Type B». Fabriqué par l’Allemand Rink Spezialmaschinen GmbH, cet appareil répond à leurs attentes. «Au départ, je reprenais le fumier de l’exploitation de mon frère éleveur dans la commune voisine. Nous utilisions un autre épandeur adapté à la viticulture, mais il diffusait sur toute la largeur de l’interrang et notamment sur l’herbe. J’ai ensuite employé beaucoup d’engrais minéral, mais cette pratique a conduit à un appauvrissement de nos sols

Cédric Mottiez assure lui-même l’ensemble des tâches du chantier d’épandage. «On épand en novembre et en février en l’absence de neige. Je reprends au chargeur frontal les 200 m3 de compost livré chaque année dans des îlots de parcelles, sur des aires de stockage de courte durée en bord de route. Le fertilisant provient de la compostière Satom SA de Villeneuve ou de la champignonnière Stadler d’Aigle , parfois mélangé avec du marc de raisin issu des caves Orsat à Martigny.» La machine est compacte et maniable, adaptée aux tournières pour la plupart exiguës. Elle bénéficie d’un cardan grand angle et d’un système d’attelage semi-porté (options) où le timon est

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en matière organique.» Désormais, avec l’épandeur Rink à tapis arrière transversal, les apports sont localisés sur le rang. Pour combler les besoins, notre objectif est d’apporter 50 m3/ha aux arbres tous les 4 ans et aux vignes tous les 2 ans. À raison de 4 à 5 ha fertilisés par an, toutes nos parcelles n’en ont donc pas encore bénéficié.

Volume utile de 2,5 m3 Le domaine du Bois-Noir a acquis l’épandeur Rink «WBS 20» auprès du distributeur zurichois Silent AG début 2021 au prix de CHF 18 000.–. Long de 340 cm et large de 145 cm, il présente un gabarit


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Avec son tapis transversal de 25 cm de large alimenté par les hérissons horizontaux, l’appareil assure un épandage régulier et localisé sur le rang.

attelé aux bras de relevage. «Là où le tracteur passe, la machine suit.» L’épandeur est mené avec un Fendt «209 Vario» de 90 chevaux, fournissant une puissance amplement suffisante (35 chevaux minimum préconisés par le constructeur). Animée au régime de 540 tr/min, la prise de force entraîne exclusivement les trois hérissons (dont un optionnel). La transmission du mouvement est assurée côté gauche par un renvoi d’angle puis par chaîne. Dépourvu de boîtier électrique de commandes, l’appareil requiert trois distributeurs hydrauliques à double effet pour animer le fond poussant, le tapis transversal et le volet arrière (15 l/min à 120 bar requis). L’animation hydraulique offre au chauffeur la possibilité de moduler précisément la vitesse d’avancement du fond poussant alimentant les hérissons horizontaux, grâce à une molette à l’avant de l’épandeur, voire d’en inverser le sens à l’aide d’une manette semi-automatique. Lorsque le chauffeur actionne celle-ci, la paroi avance constamment. Lorsque la caisse est vide, le fond pous-

La maniabilité de cet outil constitue, un atout, en particulier dans les tournières exiguës couramment rencontrées sur le domaine de la famille Mottiez.

sant rejoint sa position initiale avec une simple traction sur la manette.

Tapis d’épandage transversal La transmission à variation continue permet d’adapter le volume épandu à l’allure de 3,5-4 km/h. Le tapis transversal arrière de 150 cm de long et de 25 cm de large déverse le compost au sol. Le chauffeur doit veiller au porte-à-faux qu’il forme lors des manœuvres dans les petites tournières. Le contrôle de son régime de rotation permet d’ajuster la distance d’éjection. «Dans les vergers, je roule à 80 cm de la ligne d’arbres. À plein régime, le tapis épand jusqu’à 1 m de distance. Dans les vignes, je ne roule alors qu’à 20 ou 30 cm des ceps. Le régime du moteur hydraulique entraînant le tapis est abaissé et la distance d’éjection ainsi réduite à 40 cm.» Si nécessaire, le tapis et la hotte arrière peuvent être déposés pour une utilisation conventionnelle de l’épandeur. Une trappe arrière pivotante évite le risque d’accumulation de compost sur le tapis lors des déplacements. «Au risque

Polyvalent et compact, l’épandeur convient aussi bien pour fertiliser les parcelles de vigne que les arbres fruitiers de l’exploitation.

de bloquer le tapis d’épandage, mieux vaut respecter l’ordre de mise en œuvre: déclenchement de la rotation des trois hérissons puis du tapis arrière, ouverture de la trappe arrière et enfin engagement de l’avancement du fond poussant.»

900 kg à vide

Pommes, poires, raisins et céréales Le domaine du Bois-Noir à Evionnaz (VS), en aval de Martigny, compte au total 33 hec­ tares répartis sur quatre communes, dont 8 ha de pommiers et poiriers, 5,5 ha de vignes et 5 ha de grandes cultures ainsi que des prairies naturelles. Jean-Paul Mottiez, 63 ans, et son fils de 31 ans Cédric exploitent ces surfaces, aidés par deux salariés à temps plein employés à l’année et jusqu’à douze saisonniers lors des récoltes. Les cultures sont conduites sans herbicides et avec des pratiques respectueuses de l’environnement. L’ensemble du domaine est irrigué. Près de 90 % des fruits sont écoulés en premier choix auprès de Fenaco et du négociant Tobi Seeobst AG, le restant étant

commercialisé en direct (fruit ou jus) ou en pommes d’industrie. Les raisins sont vendus aux maisons Cave Orsat et Rouvinez.

Jean-Paul Mottiez (à gauche), 63 ans, le gérant du domaine du Bois-Noir, et son fils Cédric, 31 ans, exploitent 13,5 hectares de cultures spéciales.

Compte tenu du poids-plume de l’épandeur de seulement 900 kg à vide, le chauffeur n’est pas contraint d’enclencher la transmission intégrale du tracteur, à l’exception de la parcelle de 2 ha de vignes à 26 % d’inclinaison où elle devient incontournable, en particulier sur sol gelé. Le choix de la prise de freinage hydraulique (option) prend alors tout son sens. «Pour l’instant, nous n’avons épandu que du compost, indique Cédric Mottiez. L’épandeur Rink ‹WBS 20 Typ B› assure une répartition homogène de ce produit. Il est trop tôt pour évaluer les effets du compost sur les cultures. Mais avec l’apport de matière organique, nous avons constaté une plus grande activité de la faune du sol.» 8

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La calibreuse-trieuse «Greefa CombiSort» avec remise en palox à l’eau assure chaque année le tri de 2000 tonnes de pommes et poires sur l’exploitation arboricole Moret Fruits SA. Photos: Matthieu Schubnel

Les fruits sous l’œil de l’automate Une valorisation satisfaisante des produits récoltés est décisive pour la pérennité économique des exploitations. Afin de maîtriser cet objectif, l’arboriculteur valaisan Xavier Moret a modernisé son processus de tri pour proposer à ses clients des produits standardisés et d’une qualité irréprochable. Matthieu Schubnel

Dans la plaine du Rhône, en aval de Martigny, la structure agricole familiale valaisanne Moret Fruits SA cultive une soixantaine d’hectares de vergers (voir encadré). Son responsable Xavier Moret, aujourd’hui âgé de 60 ans et associé avec son frère, ses deux fils et l’une de ses belles-filles, a débuté sur l’exploitation à l’âge de 15 ans. Avec son père Georges, Xavier Moret développe alors la production arboricole et la commercialisation déjà à l’avant-garde de la technologie. Alors que la plupart des autres producteurs livrent aux coopératives ou aux commer­ces privés, Moret Fruits construit 44

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ses propres entrepôts frigorifiques pour stocker les fruits et les valoriser. Avec la montée en puissance des activités commerciales du domaine, le tri manuel des fruits laisse place, dès la fin des années 1980, au tri automatisé, à l’aide d’une calibreuse moderne. La machine sera ensuite renouvelée à deux reprises. La dernière en date, une calibreuse-trieuse «CombiSort» fabriquée par le Néerlandais Greefa, est encore plus performante avec tri à l’eau et reconnaissance qualité. «Avec cette machine entièrement automatique capable de trier pommes et poires, on est cinq fois plus performants qu’à la main»,

estime Xavier Moret. «Aujourd’hui, on passe l’intégralité des pommes et poires dans la trieuse, soit près de 2000 tonnes annuellement. Notre calibreuse-trieuse fonctionne toute l’année à raison de 40 heures par semaine sur trois jours.»

Chaîne de tri de 40 mètres La chaîne de tri occupe la majeure partie d’un entrepôt de 1000 m² dédié au tri. Elle s’étend sur une quarantaine de mètres de longueur. Alimentée avec du courant triphasé, elle est animée par une vingtaine de moteurs électriques d’entraînement. Elle exige également une


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alimentation en eau. En effet, si une partie de la chaîne travaille à sec, certains de ses organes utilisent de l’eau notamment pour déplacer les fruits et les remettre en palox. Elle intègre ainsi onze pompes pour des flux d’eau en circuit fermé. Pour fonctionner, la machine requiert au total 25 m³ d’eau potable du réseau, vidangés intégralement chaque semaine avant nettoyage. La récolte en attente de tri est stockée à proximité, dans un entrepôt frigo­ rifique contigu de 3000 m² sous atmos­phère contrôlé et entièrement supervisée par ordinateur, avec gestion des taux d’O2 et de CO2. Pour fonctionner, la calibreuse-trieuse requiert un pilote et quatre autres personnes pour le conditionnement. Une multitude de réglages est proposée pour optimiser la qualité des livraisons: le pilote ajuste la vitesse de transit et, selon la demande du client, la coloration et le calibre optimal.

Vidange par immersion Le processus de tri et de calibrage comprend plusieurs étapes. Il débute par la vidange du palox en bois plongé en immersion dans un bain d’eau. Les pommes,

«Notre calibreuse-trieuse fonctionne toute l’année à raison de 40 heures par semaine sur trois jours», détaille Xavier Moret, cogérant de Moret Fruits SA.

d’une densité inférieure à celle de l’eau, flottent et se libèrent ainsi de leur contenant sans le moindre choc. Les fruits sont dirigés dans un canal avec de l’eau sous faible pression. Les palox vidés sont alors lavées automatiquement à haute pression.

Ils seront ensuite réutilisés pour recueillir les lots homogènes de pommes ayant transité dans la calib­ reuse-trieuse. Les pommes immergées sont rincées à l’eau claire puis positionnées dans l’une des quatre lignes de triage, où elles tournent

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Dans la chambre noire, des caméras haute définition analysent l’aspect extérieur du fruit et identifient ses éventuels défauts et irrégularités géométriques.

sur elles-mêmes grâce à une bande transporteuse composée de petits rouleaux en rotation. Celle-ci se prolonge dans la chambre noire «iQS» (en anglais intelligent quality sorter), où les caméras haute défini­tion capturent 60 images de chaque fruit. Le système de reconnaissance optique comprend plusieurs caméras. Des algori­thmes ont été développés pour que la machine puisse détecter les défauts. Un modèle spatial est constitué individuellement pour déterminer d’éventuelles irrégularités géométriques. A partir de photos allongées, la machine détermine le diamètre du fruit, sa coloration selon la proportion de couleurs rouge/jaune/vert ainsi que d’éventuels défauts (tavelure, grêle,

Les fruits déposés dans des «mains» (à droite) tombent par gravité dans l’une des seize zones immergées de mise en lot, selon leur calibre et leur qualité.

blessure, insectes ...) en analysant la qualité de l’aspect extérieur par ordinateur.

7 à 8 % de défauts En sortie de chambre noire, les pommes sont positionnées sur une bande transporteuse formée de «mains» peseuses. A partir de la masse de chaque fruit et de la densité connue, le calibre est déterminé instantanément. Cette bande transporteuse surplombe les différentes zones de mises en lot. Lorsque la pomme atteint la zone correspondant au calibre et à la coloration souhaitée, la «main» qui la supporte pivote et libère le fruit dans l’un des dix emplacements de retour à l’eau pour remise en palox, par calibre, en vue d’une utilisation

Zwischentitel_Kasten 60 ha de récoltes à valoriser L’exploitation Moret Fruits SA gère une soixantaine d’hectares de cultures spéciales sur le domaine des Grands-Sorts. L’intégralité des surfaces est irrigable et relativement protégée contre le gel par un système d’aspersion. La structure compte une dizaine de salariés permanents et 40 auxiliaires de récolte saisonniers. Les surfaces de production sont réparties sur quatre sites autour de Martigny, en zone de plaine: asperges (2 ha), cerises sous couverture (0,5 ha), abricots (15 variétés sur 12 ha), pruneaux (2 ha), poires (4 ha), petits fruits en hors sol sous abri (fraises, framboises, myrtilles: 1 ha), pommes (36 ha avec un rendement moyen de 40 t/ha), vignoble (1 ha) et des vergers hautes tiges en culture extensive (1 ha). Les produits sont valorisés dans différents circuits, entre le commerce de gros (50 %), de détail (40 %) et la vente directe (10 %) incluant les deux marchés

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Grundtext_Kasten hebdomadaires de Martigny et de Monthey ainsi que les points de vente saisonniers de Sembrancher (VS) et sur le domaine. Outre son activité de cogérant, Xavier Moret a siégé par le passé au Grand Conseil valaisan durant trois législatures et défend aujourd’hui les intérêts des producteurs de fruits en tant que vice-président de l’association FUS (Fruit Union Suisse).

Le domaine arboricole Moret Fruits SA a diversifié progressivement ses pro­ ductions et les circuits de commer­ cialisation de ses récoltes.

ultéri­eure, où poursuit son cheminement jusqu’à l’un des six postes de conditionnement manuel par des opératrices, avec mise en sachets ou en plateaux alvéolés de 6 et 12 kg. Une étiqueteuse appose alors sur chaque contenant les informations sur la variété, le producteur, le numéro du lot, le calibre ainsi que la qualité du lot. Le temps total de séjour d’un fruit dans la calibreuse-trieuse est d’environ 5 à 8 minutes. La machine trie près de 2000 tonnes par an. Elle rencontre néanmoins quelques difficultés de tri en présence de tavelure, ou avec des fruits grêlés, nécessitant alors deux voire trois passages successifs. La trieuse décèle 7 à 8% de défauts en moyenne sur l’ensemble du tonnage. La valorisation d’une pomme gala premier choix en circuit traditionnel atteint 1 CHF/kg. Le 2e choix, lui, est vendu à un tarif inférieur. Quant aux fruits de qualité industrielle (les moins beaux), ils sont payés 0,10 CHF/kg et transformés localement en cidre.

«Rentable au bout de dix ans» «La qualité de tri de la machine et celle de l’œil humain sont comparables», estime Xavier Moret. Mais la machine est régulière alors que l’œil humain se fatigue à la longue. Il faut cependant un mix entre la caméra et l’œil humain: l’observation finale est ainsi assurée par les salariés. La calibreuse-trieuse Geefa, distribuée en Suisse par le Zurichois Tecfrut AG, a été acquise en 2006 pour plus d’un million de francs. «J’estime le temps de retour sur investissement à une dizaine d’années», indique Xavier Moret. «Chez nous, les fruits provenant d’une quarantaine d’hectares passent vraiment sur cette machine. Mais il faudrait au minimum 80 ha de culture de pommier pour l’exploiter pleinement.»


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L’automatisation et la numérisation ne s’imposeront que si elles sont financièrement abordables. Photo: ldd

La numérisation fait aussi son chemin dans le légume L’année dernière, Agroscope a mené plusieurs enquêtes sur le thème de la numérisation dans la culture maraîchère de plein champ. L’automatisation aide à mieux exploiter le potentiel de performances de certaines procédures. Ruedi Hunger

Les productrices et producteurs, les en­ trepreneuses et entrepreneurs agricoles, mais aussi les fournisseurs ainsi que les représentants d’associations, de la recher­ che et des offices de conseil agricoles ont donné leur avis sur les technologies nu­ mériques ou les tendances technolo­ giques qui, selon eux, gagneront en im­ portance à l’avenir dans la culture maraî­ chère de plein champ. Les technologies les plus souvent citées sont les robots et machines autonomes,

le GPS/RTK, le système de guidage par caméra et la reconnaissance d’images ainsi que les capteurs en général. Les trai­ tements jugés les plus importants sont le sarclage et le désherbage (comme on pouvait s’y attendre), suivis de la saisie de données et du monitoring des maladies et des parasites. La précision et l’épan­ dage en fonction des besoins occupent la troisième position, avant l’irrigation. Les prévisions, les outils d’aide à la décision, les systèmes d’alerte et l’automatisation

ainsi que la mécanisation ont aussi été nommés en lien avec la numérisation par plus de 20 % des experts.

Encore inciter à la formation Près de 90 % des participants ont affirmé que l’économie des ressources était l’un des facteurs moteurs de la numérisation. La moitié des personnes interrogées ont évoqué le respect de la législation (préci­ sion), la réduction des coûts salariaux, le meilleur rendement ainsi que l’économie 8

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de travail et de temps. Le coût élevé des technologies et la sensibilité aux pertur­ bations étaient les facteurs les plus limi­ tants. Mais certains sondés ont aussi re­ connu manquer de connaissances spécia­ lisées et numériques. Il en résulte que leur utilité et leurs avantages sont trop limités et peu clairs pour plus de 20 % des parti­ cipants. Parmi les solutions envisagées et souhaitées, la formation arrive en tête, suivie par de plus nombreuses démons­ trations sur le terrain et le soutien finan­ cier de l’État. D’une manière générale, les personnes interrogées estiment que les technologies numériques doivent être (plus) abordables pour être plus large­ ment utilisées.

Détection des fruits et analyse non destructive Voici une quarantaine d’années déjà, les premières applications numériques concernant les végétaux des peuplements ont été testées avec des systèmes à ultra­ sons. Cette méthode permettait de mesu­ rer la hauteur des arbres et de représenter leur répartition spatiale. Aujourd’hui, des données sur la croissance végétative dans les cultures maraîchères de plein champ et dans la production fruitière peuvent être calculées à l’aide de systèmes de ca­ méras sur des drones ou de données satel­lites. Ces calculs ont permis d’établir des corrélations (concordances) entre les indices de végétation (NDVI, voir encadré ci-dessous) et le nombre de fleurs dans

les vergers, en général directement lié au rendement. Il convient toutefois de rele­ ver de nombreux autres facteurs détermi­ nants (ombrage, taux de pollinisation, état nutritionnel des arbres, floraison de l’année précédente). La reconnaissance des fleurs peut être utilisée pour des me­ sures d’éclaircissage et des prévisions de rendement précoces. Des mesures di­ rectes des fruits sur l’arbre sont néces­ saires pour prévoir précisement le rende­ ment. Elles sont influencées par les conditions de lumière changeantes ou la couverture des fruits par le feuillage, des facteurs perturbateurs. La détection des fruits se fait notamment par une méthode de télédétection (LIdar), mais on utilise aussi des scanners laser, la photo­ grammétrie et des images thermiques. À un stade précoce de développement, environ 80 % des fruits ont été détectés sur des pommiers (fuseau élancé) et près de 90 % juste avant la récolte. Par ailleurs, des solutions alternatives basées sur la fu­ sion des données des capteurs avec des méthodes d’apprentissage automatique sont aujourd’hui à l’étude. L’analyse non destructive de la qualité des fruits est déjà bien établie dans les centres de tri. Il existe également des dévelop­pements, par exemple à l’aide de l’analyse spectrale dans le domaine des ondes visibles et proches de l’infrarouge et par l’application de la photogrammé­ trie, pour déterminer le calibre et la masse des fruits.

vail physiquement pénible et monotone. Des opportunités s’ouvrent à la robo­ tique. Un projet qui va dans ce sens est le robot de plantation «Elwobot» de l’uni­ versité technique de Dresde (profes­ seur Thomas Herlitzius). Cet auxiliaire de récolte moderne devrait un jour se charger de travaux tels que la coupe des feuilles, le travail du sol, le paillage, mais aussi la lutte contre les parasites. L’«Elwobot» navigue entre les rangées d’arbres ou de vignes à l’aide de scanners laser. Le véhicule est conçu pour une charge utile de 1500 kilos. Le châssis se compose d’une machine synchrone permanente d’une puissance de 7 kW. Un concept modulaire permet d’obtenir un véhicule évolutif qui peut être adapté aux besoins du verger ou du vignoble. Dans l’avant-projet, le robot a un concept diesel-électrique avec un générateur re­ froidi par eau bridé sur le moteur diesel. La puissance électrique est de 30 kW. En outre (quasiment comme alternative), un module de puissance électrique sans émission est en cours de développement, composé d’un système de batterie avec un dispositif de charge rapide automa­ tique, d’une pile à combustible ou de la combinaison des deux. Actuellement, la performance du robot de plantation n’atteint pas encore un niveau compa­ rable à celui des récolteurs manuels. Il est prévu qu’un prototype révisé soit mis sur le marché vers le milieu des années 2020.

… et «H2Bot» en second Robotique dans l’arboriculture et le maraîchage

Terminologie Le NDVI, ou normalized difference vegetation index, soit indice de végétation par différence normalisée en français, se base sur le fait qu’une végétation saine réfléchit peu de rayonnement dans la zone rouge du spectre visible et beaucoup dans le proche infrarouge voisin. La réfle­xion dans la zone proche due à la ­structure cellulaire des feuilles est princi­ palement déterminée par les cellules mésophylles. Le LIdar, ou light detection and ranging, soit système laser de localisation en français, est une méthode apparentée au radar pour la mesure optique de la distance et de la vitesse ainsi que pour la mesure à distance de paramètres atmos­ phériques. Le LIdar est une forme de balayage laser tridimensionnel. Au lieu d’utiliser des ondes radio comme dans le cas du radar, on utilise des rayons laser.

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L’automatisation aide à mieux faire appel aux performances lors de certaines pro­ cédures. Mais il est d’ores et déjà évident que la tendance à l’augmentation de la taille des machines ne sera ni stoppée ni inversée par l’automatisation ou la robo­ tique. Le machinisme agricole se caracté­ rise par une croissance continue de la productivité et par des besoins de puis­ sance en conséquence, un poids plus éle­ vé et, au moins en partie, une taille de plus en plus grande. Parallèlement, il existe une séparation visible entre les classes de puissance inférieures et supé­ rieures.

«Elwobot» premier… Dans l’arboriculture et la viticulture aussi, la concurrence entraîne une pression croissante. Cette évolution est accom­ pagnée par la difficulté de trouver des personnes disposées à effectuer un tra­

Un autre projet dont la technologie se base sur du carburant est le «H2Bot». Les avantages d’un concept de propulsion électrique par batterie sont évidents, la structure est simple et le rendement du système est très élevé (environ 80 %). Néanmoins, l’électrification de grands tracteurs ou de moissonneuses-batteuses au moyen de systèmes de batteries com­ porte (encore?) de grandes restrictions. La raison: la puissance requise par les machines est trop importante et la densi­ té énergétique des accumulateurs dispo­ nibles est trop faible. C’est pourquoi l’électrification est judicieuse plutôt pour les petits véhicules. La technologie des piles à combustible est encore rare dans les applications agri­ coles. En raison de sa haute densité de puissance, elle est plus opérationnelle qu’un système de batterie dans l’agricul­ ture. Néanmoins, il n’y a actuellement presque pas de projets de recherche ou de véhicules prêts pour la production


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Lorsque la productrice et le producteur sont convaincus, les portes s’ouvrent à l’automatisation et à la numérisation. Photo: KULT

en série. Le refroidissement des piles à combustible et de la batterie, du réservoir d’hydrogène avec système de remplissage et du système de filtration de l’air avec séparateur d’eau, constituent des défis. Indépendamment des difficultés ou justement pour en savoir plus, le projet «H2Bot» n’est pas développé uniquement pour le présent domaine d’application (arboriculture et viticulture). Il s’agit d’acquérir de l’expérience en l’appli­ quant le plus largement possible et en le transposant à un grand nombre

d’outils agricoles électrifiés. Dans le prolonge­ ment du projet, l’objectif est d’équiper d’autres appareils selon le même principe avec des systèmes de piles à combustible.

Conclusion Agroscope a obtenu des réponses précieuses sur les attentes et les obstacles à propos des tendances et du développement futurs des technologies numériques dans la culture maraîchère de plein champ. Le développement de véhicules

autonomes repose actuellement sur des projets de développement et des prototypes isolés. De plus, il repose sur de nombreuses hypothèses. Cela signifie que l’utilité économique et la compétitivité de tels concepts ou de systèmes complets de machines hautement automatisées doivent encore être confirmées. En outre, le monde de la recherche serait bien avisé de se rendre compte que les nouveaux systèmes ne seront introduits et implémentés que s’ils ne sollicitent ni trop ni trop peu l’homme. 8

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Technicien sur machines agricoles à Tegerfelden (AG), Andreas Baumgartner est au volant de son turbodiffuseur automoteur «BLMT 12.4 FM». Un dispositif de désherbage sur le rang est monté à l’avant du véhicule. Photos: Dominik Senn

Le pulvérisateur automoteur adapté au vignoble Technicien sur machines agricoles, Andreas Baumgartner équipe d’anciens pulvérisateurs des dernières technologies. Il construit aussi ses propres machines, quatorze jusqu’à présent. Leurs caractéristiques: une adaptation spécifique au vignoble et aux souhaits individuels des vignerons. Ce n’est pas du «prêt à porter». Dominik Senn Andreas Baumgartner est technicien sur machines agricoles à Tegerfelden (AG), spécialisé en viticulture. Vice-président de l’association Agrotec Suisse (sous l’égide d’AM Suisse), il siège aussi à la commission «Technique communale et agricole». Jusqu’à présent, il a adapté une trentaine de vieux pulvérisateurs automoteurs, la plupart de marques Fischer et Birchmeier, à une utilisation viticole. Technique Agricole s’est intéressé à son dernier développement nommé «BLMT 12.4 FM». «BLMT» fait référence à l’entreprise, «12» indique qu’il s’agit de la douzième machine, 50

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«4» évoque la traction intégrale et «FM» est une désignation interne. Il ne s’agit pas du simple «tuning» d’une ancienne machine, mais d’un engin neuf qui rassemble les composants les plus intéressants de plusieurs fournisseurs. D’ailleurs, Andreas Baumgartner a déjà en tête sa prochaine machine «maison», présentée dans l’encadré de la page 52. Elle portera la désignation «P».

Lié à la vigne Le pulvérisateur «BLMT 12.4 FMP» est construit comme son prédécesseur. «En

1979, mon père a acheté son premier pulvérisateur automoteur pour son vignoble. Nous trouvions cet engin parfait, en particulier son centre de gravité très bas et l’entraînement hydraulique de l’essieu avant. Ceci malgré la faible puissance de son moteur et de sa turbine ainsi que sa citerne en matériau synthétique», se rappelle Andreas Baumgartner. Ce dernier a fondé la Baumgartner Landmaschinen GmbH en 1995 et son frère Lukas a repris le domaine familial de 13 hectares. L’entreprise compte actuellement sept employés, la plupart sont serruriers et méca-


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En plus de l’entreprise, il exploite 14 hectares de grandes cultures et possède 5 hectares de forêt. Il reste toutefois fortement attaché au travail de la vigne aujourd’hui encore. «Lukas et son fils m’ont fait part des doléances des vignerons en matière de traitements phytosanitaires dans le respect de l’environnement et des ressources. C’est ainsi que j’ai commencé à mettre au goût du jour des vieux pulvérisateurs automoteurs.»

Développement de châssis, d’essieux entraînés et de cuves

Turbodiffuseur vertical à flux transversal Mitterer «G2» revu et adapté par Andreas Baumgartner.

niciens agricoles de formation. Elle a formé à ce jour 15 apprentis. La société est également active dans l’importation de machines et d’accessoires viticoles dans toute la Suisse. Elle est réputée sur le plan régional pour ses prestations liées aux machines agricoles et aux outils motorisés. «Outre nos travaux de serrurerie, nous sommes connus pour nos nombreuses constructions spéciales dont des chariots pour l’effeuillage, des luges à vendange, des socs pour travailler autour des ceps de vigne et des interfaces avec prise de force traversante pour les travaux sous les plants», poursuit Andreas Baumgartner.

Le châssis, l’entraînement hydraulique de l’essieu avant ainsi que les réservoirs en inox pour la bouillie, l’essence et l’huile hydraulique sont des constructions «maison». Il en va de même pour la direction, le circuit, l’arceau de sécurité et les autres cadres et supports. L’entraînement hydraulique de l’essieu avant permet d’entrer en toute sécurité dans les rangs de vigne depuis le haut. Dans cette situation, le chauffeur peut légèrement freiner l’essieu pour que les roues adhèrent au terrain avant de libérer la transmission pour éviter le dérapage. Tous les autres éléments, notamment le moteur deux-cylindres Briggs & Stratton, sont achetés. Des composants de pulvérisation telles les turbines et les buses proviennent de fournisseurs, entre autres Arag, Mitterer (constructeur de pulvérisateurs portés et traînés) et GEO (machines viticoles, maraîchères, arboricoles et agricoles importées par Baumgartner Landmaschinen GmbH pour toute la Suisse depuis 2012). «Les

L’ordinateur de bord Arag «Bravo350» gère deux fois trois sections. Il est programmé par Andreas Baumgartner en fonction des vignobles et des souhaits des clients pour une application précise de la bouillie.

Le «BLMT 12.4 FM» en chiffres Longueur totale: 3,0 m Largeur totale: 1,0 à 1,2 m Poids à vide: 750 kg Entraînement: hydraulique pour les turbines et l’essieu avant, mécanique pour l’essieu arrière et la pompe Châssis/structure: construction propre, thermolaquée Pneumatiques Terra: pneus ballons à taille basse Moteur: 2-cylindres Briggs & Stratton Puissance: 31 chevaux Transmission: 3 vitesses avant et 1 vitesse arrière Vitesse d’avancement: 4,1 à 8,6 km/h Turbine: à double hélice axiale à flux transversal «G2» de Mitterer Buses: 2 × buses à double injecteur Arag sur un cadre réglable en hauteur Options: homologation routière (éclairage, marquage, clignotant, gyrophare) Nouvelle option: outil de reconnaissance des plantes

31 chevaux du moteur essence suffisent pour les turbines, l’hydraulique, la direction et la transmission. En général ce type d’engin dispose de 22 chevaux», assure Andreas Baumgartner.

Turbine axiale à flux transversal Devant la turbine en inox «G2» de Mitterer, Andreas Baumgartner a installé deux rangées de douze buses à injecteur vertes

Par rotation de la molette, il est possible de sélectionner l’une des deux buses Arag ou de les arrêter les deux.

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Le «BLMT 12.4 FM P» avec ­reconnaissance des plantes

La gestion du flux d’air en haut et en bas se fait en tournant la molette rouge.

Le récepteur GPS et l’unité de contrôle sont montés au-dessus de la cuve.

et orange répondant à la norme ISO 0015. La turbine axiale à flux transversal se compose de deux pales superposées. Cet équipement permet d’adapter la bande de pulvérisation de 55 cm à 2,8 m au-dessus du sol. Les buses se trouvant en dehors de la zone de travail souhaitée peuvent être fermées à la main. La zone de travail se définit selon la longueur des sarments ou du type de maladies ou ravageurs à combattre. Autrement dit: si on intervient contre l’oïdium sur la face inférieure des feuilles, on règle une hauteur de pulvérisation différente que pour protéger les grappes de la drosophile suzukii.

La performance de la pompe pour le débit aux buses reste constante à environ 40 bars. Ainsi, on garde de la réserve pour le processus de mélange dans la cuve. Comme les turbines sont animées hydrauliquement, il est possible de faire varier le

débit d’air en continu pour adapter la pulvérisation aux conditions rencontrées. On a besoin d’un débit d’air plus faible avec un écartement des rangs de 1,8 mètre qu’avec un écartement de 2,5 mètres. «Il est important d’adapter le flux d’air pour obtenir une application homogène. Avec un atomiseur, les gouttelettes explosent au contact des feuilles ou des baies. Ce procédé apporte une meilleure couverture que la pulvérisation qui peut être menacée par la dérive», explique Andreas Baumgartner. Il programme lui-même la gestion du système d’épandage sur l’ordinateur de bord. Le programme tient compte entre autres des données de la machine, de l’écartement des rangs, de la surface, des débits potentiels des buses et la pression de travail. Par exemple, pour épandre un volume de bouillie de 200 l/ha, le système gère la pression en fonction de la vitesse donnée par le système GPS afin de respecter le volume

Le levier du haut enclenche l’essieu hydraulique avant, celui du bas commande l’essieu arrière à entraînement mécanique.

Cette plaque du constructeur atteste la certification CE, selon la directive européenne sur les machines.

La quantité épandue correspond

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Actuellement, Andreas Baumgartner développe un pulvérisateur automoteur avec reconnaissance des plantes. Une nouveauté! «Je suis le premier à installer un dispositif de reconnaissance des plantes, désigné par la lettre ‹P›, sur un pulvérisateur automoteur viticole», ­affirme-t-il. Le concepteur estime que les capteurs de reconnaissance de plantes et les buses ultraprécises permettent d’économiser 20 à 30 % de bouillie. La pulvérisation ne commence que quand les plantes se trouvent en face des buses et la zone à traiter est automatiquement adaptée pendant le passage. S’il n’y a pas de plant, il n’y a pas d’application de produit. «Plusieurs vignerons ont déjà fait part de leur intérêt.» Ce dispositif peut être monté sur tous les pulvérisateurs qu’Andreas Baumgartner a déjà adaptés. Le prototype sera testé chez son frère Lukas. Si le test est réussi, une petite série de machines sera produite avec toute l’attention nécessaire. «Dans cette entreprise familiale, nous garantissons de ne rien sous-estimer et de ne dissimuler aucune erreur», assure le mécanicien en machines agricoles.

désiré. Si des buses restent ouvertes par erreur, un message d’alerte apparaît et le programme s’interrompt.

Adapté à toute exploitation viticole Les pulvérisateurs viticoles «BLMT» ont la particularité de s’adapter à tous les vignobles, à leur microclimat et aux écartements des rangs. Ils se caractérisent aussi par une application précise (ni excessive, ni trop faible) ainsi que par la réduction de la dérive grâce au réglage parfait du flux d’air. Andreas Baumgartner n’a pas développé son pulvérisateur «BMLT» pour rester tranquille dans son coin. Il l’a fait pour confirmer son statut de spécialiste de la pulvérisation disposant de son propre banc d’essai. Il a également collaboré avec le Service de prévention des accidents agricole (SPAA) et la fondation agriss. De cette collaboration sont issues la rédaction d’un manuel d’utilisation réunissant toutes les exigences et la mise en œuvre de la certification CE selon la directive européenne sur les machines. Les pulvérisateurs ont pu recevoir leur plaquette correspondante. Les prix des pulvérisateurs «BMLT» sont comparables à ceux des pulvérisateurs à rampe.


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aussi le confort de travail, car les voies de passage entretenues, couvertes d’une bonne couche herbeuse, offrent une meilleure portance aux véhicules. Un autre aspect non négligeable est l’attrait exercé par les adventices sur les abeilles, dont la santé peut être mise en danger par les éventuels traitements phytosanitaires, directs ou indirects.

Désherbage mécanique: «Oui, mais…»

Dans les vergers et les vignobles également, les systèmes de lutte chimique contre les adventices sont de plus en plus controversés. Photo: Lochmann

La lutte anti-adventices, un processus coûteux Parmi beaucoup d’autres facteurs, les coûts jouent un rôle déterminant pour le désherbage en production fruitière. L’outil «Herbocost» en format Excel permet à tout arboriculteur de les calculer lui-même. Ruedi Hunger

Faut-il lutter contre les adventices dans les vergers? Sans aucun doute! Elles entravent bel et bien la croissance des arbres fruitiers, contrairement à une opinion répandue. Une régulation ciblée s’impose en arboriculture fruitière, comme dans toutes les cultures. L’objectif primordial est d’assurer des rendements de qualité. La concurrence pour l’eau et les fertilisants est un critère d’importance croissante. Surtout dans les vergers jeunes, les racines des arbres fruitiers et

les adventices se livrent une concurrence acharnée. On sous-évalue souvent la quantité d’eau prélevée par ces dernières au détriment des arbres fruitiers. Cette concurrence s’étend aux substances disponibles dans le sol si ce dernier bénéficie d’une fertilisation optimisée et adaptée aux besoins. La prolifération incontrôlée des adventices offre en outre plus d’abris pour les souris. Un désherbage ciblé contribue à réduire les risques de maladies (microclimat, humidité). Il améliore

Outre les herbicides, d’autres moyens, essentiellement mécaniques, ont aujourd’hui le vent en poupe. Force est de reconnaître que sur les terrains en terrasse et en pente la lutte mécanique est difficilement praticable, voire impossible. Les dispositifs d’irrigation au sol sont une source d’obstacles, tout comme les plantations obliques (système «Drapeau marchand»). Par ailleurs la mise en place de filets, anti-grêle notamment, constitue souvent un obstacle à la lutte mécanique contre les adventices dans les rangées en bordure du verger. En cas d’utilisation d’un appareil à fils, il faut se résigner à introduire environ un kilogramme de plastique par hectare et par an. L’article «Flux plastiques dans l’agriculture suisse et risques potentiels pour les sols», publié dans Recherche Agronomique Suisse 10 (11-12), 2019, (pp. 416-423), fournit des informations complémentaires. La nécessité de passages fréquents et la puissance accrue des moteurs engendrent une augmentation massive des frais de carburant, accompagnée d’une hausse des émissions de CO2. Ces passages se traduisent aussi par des contraintes accrues sur les voies de circulation, dont ils aggravent le tassement. En fin de compte, l’irrigation a des répercussions sur le désherbage, car les plantes indésirables bénéficient des apports d’eau qui compromettent toutefois la viabilité des sols (humidité, compactage). Des collaborateurs d’Agroscope, de la Haute école de Weihenstephan-Triesdorf et du Centre de compétence Arboriculture fruitière de la région du Lac de Constance ont rédigé le «Guide de lutte contre les mauvaises herbes dans les vergers», paru dans Agroscope Transfer 361/2020. Ce fascicule très complet et richement illustré propose notamment un passage en revue des différentes méthodes et la présentation des adventices les plus fréquentes.

Le programme «Herbocost» Les producteurs fruitiers s’interrogent à juste titre sur la différence de coûts entre 8

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la lutte mécanique contre les adventices et le désherbage chimique. Répondre à cette question est ardu. Outre les coûts de machines, liés à la stratégie choisie, le temps de main-d’œuvre constitue un facteur essentiel. Afin que les arboriculteurs puissent se faire une idée des différentes méthodes et des coûts afférents, Agro­ scope a développé sous Excel l’outil «Herbocost», disponible en allemand et en français. Ce programme permet de déterminer les coûts de chaque méthode (chimique, mécanique et même mixte) et d’établir des comparaisons. On évalue les frais de main-d’œuvre, de machines et de matériels en fonction des conditions spécifiques de l’exploitation. Cet outil peut être téléchargé gratuitement sur Internet (voir encadré ci-contre) ou à partir du guide sur le désherbage susmentionné.

Les méthodes alternatives à l’origine de surcoûts La méthode chimique a réussi à s’établir pendant des décennies parce que les coûts de machines purs (hors coûts de main-d’œuvre et de matériel) s’élèvent à 59 %. En revanche, dans le cas d’une approche purement mécanique, les coûts d’acquisition sont supérieurs et font

La mécanisation complète des vergers entraîne des coûts de machine conséquents. Photo: Holder

grimper les coûts de machines jusqu’à 65 % à, voire 83 %. Il est impossible de chiffrer le coût précis de chaque procédé, en raison des trop nombreux facteurs entrant en jeu. Pour trouver une solution optimale, il convient de calculer les coûts propres à son exploitation grâce à l’outil «Herbocost». Nonobstant les multiples possibilités d’optimisation, le désherbage mécanique revient sensiblement plus cher que le traitement chimique des ran-

gées d’arbres. Pour une exploitation type, les calculs d’Esther Bravin, d’Agro­ scope Wädenswil, démontrent que les coûts de production (base 2020) des procédés pure­ment mécaniques dépassent de 0,02 CHF/kg à 0,04 CHF/kg ceux de la vari­ante standard utilisant des herbicides. À première vue, ce surcoût peut paraître relativement faible aux yeux des consommateurs, mais quelqu’un devra quand même le payer. Il existe deux possibilités

Tableau comparatif des équipements de désherbage mécanique Équipement

Prix d’achat Unilatéral

Bilatéral

Caractéristiques requises du tracteur Puissance hydraulique Unilatéral Bilatéral Unilatéral Bilatéral

Houe rotative

5000 à 6000 CHF

8000 à 14 000 CHF

45 à 52 kW (60 à 70 ch)

45 à 59 kW (60 à 80 ch)

Sarcleuse à doigts

2000 à 4000 CHF

4000 à 6000 CHF

37 kW (50 ch)

37 kW (50 ch)

Houe rotative et sarcleuse à doigts

6500 à 8000 CHF

10 500 à 14 000 CHF

45 à 52 kW (60 à 70 ch)

45 à 59 kW (60 à 80 ch)

Emotteuse

23 000 à 27 000 CHF

30 000 à 35 000 CHF

45 kW (60 ch)

45 kW (60 ch)

30 à 40 l/min

Herse à disques

7000 à 15 000 CHF entraînement mécanique 2000 à 4000 CHF entr. hydraulique

24 000 CHF entraînement mécanique 28 000 CHF entr. hydraulique

30 à 37 kW (40 à 50 ch)

37 à 45 kW (50 à 60 ch)

15 à 20 l/min

Faucheuse à fils

10 000 à 12 000 CHF

22 000 à 27 000 CHF

30 à 37 kW (40 à 50 ch)

45 kW (60 ch)

30 à 60 l/min

16 000 CHF

30 à 37 kW (40 à 50 ch)

45 kW (60 ch)

Dispositif de brossage vertical

9000 à 11 000 CHF

Source: Agroscope Transfer N° 361/2020 (sur la base des prix d’achat des années 2019/2020)

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Hydraulique en général nécessaire seulement pour le déport en largeur

30 l/min

30 à 40 l/min + moteur hydraulique entraîné par la prise de force Prix d’achat d’un appareil bilatéral à entraînement hydraulique incluant le moteur hydraulique supplémentaire 30 à 60 l/min + moteur hydraulique entraîné par la prise de force 30 l/min + moteur hydraulique entraîné par la prise de force


CULTURES SPÉCIALES

Les machines intervenant sur une seule ligne à la fois sont moins chères à l’achat, mais entraînent des coûts élevés de main-d’œuvre parce que les interventions prennent plus de temps. Photo: ldd

pour répercuter ce surcoût. La solution la plus logique serait de faire payer aux consommateurs les mesures écologiques qu’ils réclament. En effet, les prestations écologiques de plus en plus coûteuses devraient cesser d’être gratuites. L’autre solution consisterait à compenser les surcoûts par des contributions versées au système de production (paiements directs).

Petites surfaces à l’origine de coûts élevés À l’évidence, le taux d’utilisation des machines a une incidence sur les coûts qu’elles génèrent. Dans une approche purement chimique, les coûts par hectare diminuent jusqu’à une surface de quatre hectares de vergers. Si la surface augmente, les coûts ont une baisse de moins en moins prononcée. Cela explique que le traitement chimique des arbres en rangée est rentable même sur des exploitations de petite taille. À l’inverse, les coûts par hectare du désherbage mécanique décroissent sensiblement jusqu’à une surface d’une dizaine d’hectares. C’est pourquoi

cette méthode coûte relativement cher sur les petites surfaces. Les solutions inter-entreprises deviennent alors intéressantes, car elles permettent d’augmenter le taux d’utilisation des machines, et, partant, de réduire leurs coûts. À partir d’une certaine surface d’exploitation, une deuxième machine peut être intégrée dans le calcul pour disposer d’un supplément de souplesse. Contrairement aux grandes cultures et aux cultures fourragères, la viticulture et

l’arbori­ culture utilisent des appareils capables de travailler un seul ou les deux côtés de l’interrang. Leur prix d’achat variera en conséquence (voir tableau de la page précédente). En raison de la durée plus courte des interventions, les appareils bilatéraux réduisent le temps de travail et de ce fait le coût de main-d’œuvre. Les appareils bilaté­raux coûteux sont ainsi facilement rentabilisés sur les grosses exploitations arboricoles.

Conclusion

Télécharger «Herbocost» L’outil «Herbocost» peut être téléchargé gratuitement sur le site d’Agroscope (www.agroscope.ch: saisir le terme «Herbocost» dans la zone de recherche en haut à droite ou sur www.google.ch). Vous trouverez ce programme de calcul (document Excel) à droite de l’article «Lutte contre les mauvaises herbes dans la production fruitière» de Thomas Kuster.

Un argument avancé par les adversaires de la chimie est qu’il existe suffisamment de méthodes sans traitements chimiques en arboriculture. Il est vrai que ces solutions existent, mais elles ont leurs écueils et, surtout, elles sont coûteuses. En outre, le recours à certains équipements est lié à un important apport de plastique dans le sol du verger. Finalement, la consommation énergétique et les émissions de CO2 produisent plus de dommages que l’utilisation d’herbicides (hormis les nuisances, difficilement chiffrables, liées à la production des herbicides). 8

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Impression | Rapport d’expérience

Avec la Honey Bee «ST 21», les faucheuses-andaineuses à tapis réputées en Amérique du Nord trouvent aussi leur voie en Suisse. Photos: Roman Engeler

Fauche avec tapis d’andainage Technique Agricole a assisté à un chantier impliquant une faucheuse-andaineuse «ST 21» de 6,40 m de large du constructeur canadien Honey Bee. Ce procédé est intéressant pour la récolte de céréales denses et pour les cultures à maturation inégale. Roman Engeler Les faucheuses-andaineuses à tapis sont peu connues sous nos longitudes et ainsi peu répandues, contrairement au marché nord-américain. Cette technique est intéressante et les premiers agro-entrepreneurs l’expérimentent désormais dans notre pays en collaboration avec des agriculteurs qui ont adapté leur assolement dans ce but. Le Canadien Honey Bee construit des faucheuses à tapis, tel ce modèle «ST 21» de 6,40 m de large, utilisé par Thomas Schafer d’Überstorf (FR) (voir encadré), qui sera aussi employé par des agro-entrepreneurs du voisinage. La socié-

La Honey Bee «ST 21» en chiffres Largeur: 6,40 m Poids: 1905 kg Barre de coupe: Schumacher «Easy Cut», entraînement hydraulique par planétaire, 84 mm de course, 1400 coups par minute, double entraînement des couteaux Rabatteur: 6 tubes supports avec changement rapide des dents en plastique Prix: CHF 90 000.– (hors TVA) Données du constructeur

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té Gurtner Technik de Lanzenhäusern (BE) importe ces outils en Suisse.

Attelage frontal ou arrière L’outil ressemble à une coupe telle qu’on la connaît sur les moissonneuses-batteuses. Ce n’est pas particulièrement surprenant, car Honey Bee construit également des outils pour ces automotrices de récolte. Le «ST 21» est attelé avec un cadre d’attelage robuste à l’avant ou mieux à l’arrière. Dans une autre configuration, la faucheuse travaille dans le sens d’avancement conventionnel, de telle sorte qu’un poste inversé sur le tracteur constitue un avantage. Installée sur le relevage arrière, la coupe est aussi plus proche du chauffeur pour être mieux surveillée. Sur son Valtra «N174» attelé à la coupe, Thomas Schafer a néanmoins installé une caméra additionnelle, de telle sorte que le flux de récolte puisse être mieux surveillé. Pour cette application, une cabine surélevée serait idéale.

Prise de force et hydraulique avant En complément de l’attelage trois-points, la prise de force anime la pompe hydraulique intégrée au cadre d’attelage. Celleci alimente un distributeur simple effet et

deux double effet requis. La connexion est assurée par un multicoupleur à cinq voies. Le cadre d’attelage fait aussi office de réservoir hydraulique (105 l) et peut s’échauffer sensiblement. Une connexion électrique pour l’éclairage complète le dispositif. La pompe hydraulique intégrée dans la faucheuse assure l’entraînement de la barre de coupe et de chacun des deux convoyeurs à tapis. La pompe hydraulique entraînée au régime de prise de force de 1000 tr/min fournit un débit de 74 l/min. La position du rabatteur – hauteur et longueur – est contrôlée directement depuis l’hydraulique du tracteur. Le régime du rabatteur est réglable en continu via l’hydraulique embarquée. L’angle de préhension des dents en plastique peut être ajusté manuellement selon neuf positions, à l’aide d’une broche de verrouillage sur le côté du rabatteur.

Système de fauche Schumacher Concernant la fauche, une barre de coupe de type «Easy Cut» de Schumacher est disponible. Les lames sont animées des deux côtés par un engrenage planétaire au moyen d’un moteur hydraulique. La barre de coupe est scindée en son centre en deux parties pour cette rai-


Rapport d’expérience | Impression

son. La course de chaque couteau est de 84 mm et la cadence atteint 1400 coups par minute. Les doubles doigts assurent une arête de coupe en bas et en haut. Pour le contrôle latéral de la hauteur, des roues de jauge sont disposées à gauche et à droite sous la barre de coupe. Le réglage de la pression au sol a lieu via des ressorts à lames. L’inclinaison de l’outil de coupe peut être ajustée via deux bielles réglables: d’un côté par l’une d’elle au niveau du tracteur, de l’autre par la seconde entre le cadre d’attelage et l’outil.

Entraînement antidérapant de tapis Les rouleaux d’entraînement des tapis, de 76 mm de section, sont chacun animés depuis le côté par un moteur hydraulique. Les deux tapis d’un bon mètre de large se composent de polyester caoutchouté et de bandes de caoutchouc renforcées de fibre de verre. Leur vitesse est réglable de 0 à 210 m/min. Leur tension est ajustée au moyen d’une vis, pour un entraînement avec le moins de patinage possible.

Pour circuler sur la route, la barre de coupe est chargée sur un chariot.

Transport sur route Le transport sur route requiert un chariot de coupe, sur lequel l’outil est disposé dans le sens longitudinal et tracté par le véhicule. En complément, Gurtner Technik a aussi construit son propre chariot. Le poids total s’avère légèrement inférieur à 3,5 t, de telle sorte que l’on peut en théorie conduire sans dispositif de freinage.

Dépose de l’andain Avec le «ST 21», la dépose de l’andain peut être assurée de trois manières différentes. Pour cela, les tapis et les ouvertures arrière sont ajustés à l’aide d’un vérin hy-

L’outil est ici attelé sur le relevage troispoints arrière et associé à un Valtra «N174» à poste inversé.

L’angle décisif de préhension des dents du rabatteur peut être ajusté manuellement selon neuf positions.

draulique. L’andain peut être formé au choix à droite ou à gauche. En complément, il est aussi possible de déposer la récolte de façon centrale. Dans un champ avec récolte extrêmement volumineuse, incluant vesce d’hiver, pois et différentes variétés de grains, la coupe à tapis est parvenue à ses limites, car la possibilité de rajouter des rallonges de coupe électriques latérales n’avait pas été retenue. Ces

lames-là coupent la récolte sur les côtés et évitent que le produit ne soit happé par le rabatteur. Dans le champ d’orge immature, également fauché lors du chantier, le montage de telles rallonges de coupe n’était pas nécessaire, le fauchage correspondant se déroulant de façon fluide.

Premières expériences positives Thomas Schafer, d’Überstorf (FR), a acquis cette année une faucheuseandaineuse à tapis et déjà accumulé quelques expériences. Mais selon ses dires, il doit encore les multiplier pour être à l’aise dans toutes les cultures. Cela faisait un moment qu’il pensait se lancer dans cette technique de fauche. Les travaux de battage compliqués durant l’été 2021 en raison de croissances variétales et maturations hétérogènes l’ont alors conforté de se procurer une telle faucheuse à tapis pour cette sai-

son. Thomas Schafer voit un gros potentiel avant tout dans le colza fauché quelques jours avant le battage, séché sur l’andain puis battu. «Les pertes sont réduites de façon perceptible.» Les clients ayant bénéficié de cette prestation auraient été entièrement satisfaits et auraient, dans l’orge, apprécié la paille de meilleure qualité. Selon Thomas Schafer, il serait important de conserver un angle toujours optimal de la barre de coupe par rapport au sol. C’est pourquoi il a remplacé la bielle réglable manuellement livrée, localisée entre le cadre d’attelage et la barre de coupe, par un modèle réglable hydrauliquement.

Conclusion Les faucheuses à tapis sont encore peu répandues en Europe, mais constitueraient une alternative intéressante aux méthodes de fauche conventionnelles, ces barres de coupes protégeant également les insectes et autres petites créatures. De grandes quantités de fourrages peuvent être fauchées avec une puissance d’entraînement relativement faible: 120 chevaux suffire. Par ailleurs, les pertes de feuilles et de grains sont réduites et les salissures peuvent être maintenues à un faible niveau. Le séchage sur andain en renonçant au retournement et à l’andainage peut, outre une réduction des coûts, contribuer à une meilleure récolte. Il est aussi possible de faucher en premier lieu les cultures à battre telles que le colza, l’orge ou le blé, de les sécher en andain ou de les laisser maturer intégralement puis les battre par la suite. 8

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Impression | Rapport d’expérience

L’outil frontal Rumex «RXF 600» de traitement sélectif des rumex, pèse environ 1 tonne en ordre de marche (cuves pleines). Photos: Roman Engeler

Assistant de lutte contre les rumex Avec l’outil Rumex «RFX 600», un nouvel équipement de lutte contre les adventices fait son apparition sur le marché. Celui-ci fait appel au principe du spot-praying et traite de façon localisée là où cela est vraiment nécessaire. Roman Engeler

Les deux cousins Michael Thier et Thomas Ullrich de la région de l’Allgäu, dans le sud de l’Allemagne, se sont lancés dans la lutte contre le rumex et l’oseille sur les prairies et les pâturages. L’ingénieur en mécanique et l’ingénieur en électronique et technologie de l’information ont fondé l’entreprise Rumex GmbH, à Marktoberdorf (Bavière).

Rampe de pulvérisation trois bras Après quelques prototypes et un exemplaire série zéro, une machine de série Rumex «RXF 600» a été développée. Associant dispositifs de caméras, de pulvérisation et intelligence artificielle, elle autorise un traitement plante par plante. Dotée d’une rampe en trois sections, la machine est attelée à l’avant du tracteur et couvre une largeur de six mètres. Selon 58

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ses deux inventeurs, l’attelage frontal présente l’avantage de détecter les plantes et de traiter avant que le véhicule ne roule dessus. Contrairement à des outils similaires où l’application a lieu dans un caisson, le chauffeur a la possibilité de surveiller la zone de travail et, si nécessaire, d’apporter les modifications de réglages requises sur le terminal lorsque la pulvérisation n’est pas ou mal appliquée sur les plantes cibles.

Contraintes minimales sur le tracteur La machine est construite de telle sorte que les contraintes exercées sur le tracteur soient minimales. Le relevage et la prise de force avant, ainsi qu’une prise électrique 12 volts suffisent. La prise de force entraîne une pompe à pis-

ton-membrane et un générateur qui, lui, alimente une batterie. Le «RXF 600» pèse 710 kg à vide. Une cuve de pulvérisation de 200 litres et une cuve d’eau claire de 30 litres complètent le dispositif. Une fois au champ, les deux bras extérieurs de la rampe sont déployés hydrauliquement, après avoir été déverrouillés par la radiocommande. La rampe trois bras, en position flottante, est guidée par des roues de jauge montées sur amortisseurs. L’adaptation aux irrégurlarités du terrain est ainsi optimisée et la distance verticale entre les plantes et la rampe reste constante. La suspension contribue également à réduire les vibrations. L’interrupteur principal, placé sur la rampe de pulvérisation, est actionné avant la mise en service de la machine.


Rapport d’expérience | Impression

L’indication sur le manomètre et les lumières vertes indiquent que le pulvérisateur est prêt à l’emploi.

La surface exploitée est scannée avec ces caméras high-tech. Toutes les plantes indésirables sont détectées immédiatement.

La rampe de pulvérisation est montée de manière flottante et les roues de jauge sont suspendues afin de minimiser les vibrations.

Une lumière rouge clignotante indique que le système est en cours d’initiali­ sation. Ce signal lumineux se fige ensuite. Lorsque la prise de force est enclenchée, les signaux verts et le manomètre in­ diquent que les caméras et les buses sont prêtes à l’emploi.

trements du système, chacune d’entre elles pouvant comprendre jusqu’à dix photos. Cette base de données a été éla­ borée au cours de plusieurs années sur différentes parcelles et pour différentes dates de fauche, car chaque plant de ru­ mex présente un aspect singulier. Selon le stade de croissance, les plantes ne se res­ semblent pas du tout.

être chargés sur la machine par une mise à jour du logiciel. Les informations de pulvérisation et de conduite relatives à la surface traitées sont indiquées de façon détaillée. Il est aussi possible de régler les paramètres de pulvérisation, de lancer le rinçage et de consulter des fonctions de maintenance. D’autre part, l’exécution de travaux pour différents utilisateurs, jusqu’à l’édition de factures pour le client, peuvent égale­ ment être réalisés avec la tablette. Une fois la rampe de pulvérisation repliée, l’outil compact manœuvrable à la main repose sur ses roues de jauge et sur une roue d’appui additionnelle.

Caméras dernier cri Chaque bras de la rampe intègre une ca­ méra, qui communique avec le réseau neuronal – l’intelligence artificielle – via une architecture NVIDIA-Ampère des plus modernes et robustes, de telle sorte que les images enregistrées puissent être analysées le plus rapidement possible en temps réel. La reconnaissance doit aussi fonctionner en courbe et jusqu’à une al­ lure de 12 km/h. Les caméras fournissent des images d’une résolution de 1920 x 1200 pixels, à une fréquence de 60 prises de vues à la se­ conde (dénommés en anglais «fps» ou «frames per second»). En roulant à tra­ vers le champ à l’allure de 12 km/h (soit 333 cm/s), une image est prise tous les 5,55 cm et comparée aux clichés enregis­ trés de rumex. Des centaines de milliers de prises de vues composent les enregis­

Nonante buses L’outil est conçu de telle sorte que la pres­ sion reste constante dans l’ensemble du circuit. Ce n’est qu’à cette condition qu’il est garanti que, lors de la reconnaissance d’un adventice, les buses actionnées indi­ viduellement peuvent réagir à l’allure défi­ nie et pulvériser intégralement le rumex. La rampe de pulvérisation de six mètres de large compte au total 90 buses. Chacune d’entre elles couvre une largeur de pulvéri­ sation de 66 millimètres.

Commandes sur tablette Dans la cabine du tracteur, une tablette classique sert d’unité de contrôle. Celle-ci communique via un réseau sans fil local établi par le pulvérisateur lui-même. De nouveaux algorithmes améliorés peuvent

Conclusion Ce pulvérisateur intelligent «RXF 600» de Rumex sera commercialisé en Suisse par Agrar Landtechnik. Les deux jeunes en­ trepreneurs ont construit eux-mêmes les premiers exemplaires dans un petit ate­ lier. Mais ils ont trouvé entre-temps un partenaire industriel, pour que l’appareil puisse être produit en grande série. Le pulvérisateur est actuellement disponible dans notre pays pour un prix d’environ 77 500 francs.

Application sélective et reposant sur la détection L’Office fédéral de l’agriculture a publié une notice explicative qui renseigne sur l’utilisa­ tion de produits phytosanitaires par applica­ tion ciblée robotisée (ACR). Pour lutter contre le rumex dans les prairies, les trois produits homologués pour une application en traitement de surface sont aussi utilisés pour un traitement en ACR sur la plante. Ces matières actives sont l’asulam (noms commerciaux «Asulox», «Asulam», «Ru­

man»), l’amidosulfuron («Hoestar») et le thifensulfuron («Harmony SX»). Les produits à base de MCPB et de MCPA peuvent être employés sur les prairies nou­ vellement créées, pour lutter contre les jeunes pousses de rumex. L’utilisation d’herbicides homologués pour le traitement localisé par plante est possible avec l’ACR, hormis lorsque l’autorisation prescrit une méthode d’application spéci­

fique, par exemple au pulvérisateur à dos (tel que l’«Ally Tabs2»). Dans ce cas, l’usage de la technique ACR ne répond pas aux conditions de l’autorisation. Celle-ci doit être adaptée, ce dont fabricants et impor­ tateurs correspondants se préoccupent en ce moment. La notice explicative peut être téléchargée dans la rubrique Téléchargement de notre site internet www.agrartechnik.ch.

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Impression | |Rapport Rapportd’expérience d’expérience

Sur l’«Aura», un convoyeur transversal assure la distribution vers la gauche ou vers la droite. Les brosses servent à la fois à repousser le fourrage et au nettoyage de la table d’affouragement. Photos: Kuhn

Une nouvelle ère avec l’«Aura» Kuhn a présenté récemment la dernière version de son système d’alimentation autonome «Aura» sur une exploitation d’élevage dans l’ouest de la France. Elle emploie ce système depuis un peu plus d’un an. Roman Engeler En élevage, l’affouragement est une acti­ vité coûteuse en temps et en main d’œuvre. Rien d’étonnant donc à ce que l’on réfléchisse à la façon de rationaliser ce processus. Kuhn s’y est attelé, avec sa filiale Audureau et son usine de La Cope­ chagnière, au sud de Nantes (F). Rachetée il y a presque 30 ans, la maison a ouvert les portes de la technique d’alimentation à la marque alsacienne qui lance avec l’«Aura» son deuxième système auto­ matisé (l’autre étant le Feeding Robot System TKS» suspendu sous un rail). «Aura» franchit un pas supplémentaire en automatisant toutes les étapes, du prélèvement dans plusieurs silos et conte­ neurs à la distribution au cornadis, en passant par la pesée, le mélange, et le ré­ approvisionnement en fourrage. «Aura» est un système en réseau et met à profit toutes les possibilités offertes par la numéri­sation et la technologie. Depuis un an environ, un premier exem­ plaire de présérie de cette mélangeusedistri­ butrice autonome tourne sur une ferme de près de 300 laitières, produisant 2,4 millions de kilos de lait par an, dans l’ouest de la France. Les expériences de cet élevage et son «feedback» sont pris en compte pour faire évoluer le système. 60

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Adieu la cuisine L’«Aura» se distingue des autres systèmes d’alimentation automatique: elle ne pré­ lève pas les composants de la ration dans une cuisine. La machine se sert directe­ ment, avec sa tête de fraisage dans le silo horizontal, dans des cellules à fourrage en vrac et dans des conteneurs à concentrés, tout en dosant chacun des ingrédients. La construction de l’«Aura» à quatre roues directrices s’inspire de celle d’une mélangeuse-distributrice automo­ trice. Elle est entraînée par un moteur die­ sel Kohler (niveau 5), fournissant 57 che­ vaux, consommant à peine 4 litres de car­ burant à l’heure, un volume qui lui suffit pour affourager toute une semaine.

Contenance de 3 m3 Le bol a une capacité de 3 m3. Deux vis sans fin en acier inoxydable, dont le ré­ gime et la durée de rotation peuvent être réglées pour chaque composant de la ra­ tion, assurent le mélange. L’enclenche­ ment de contre-couteaux peut être pro­ grammé en fonction des besoins. Les roues sont entraînées par des mo­ teurs hydrauliques individuels. Le bras de fraisage est monté sur un rail de la largeur de la machine et peut translater

à gauche et à droite, ce qui évite au véhi­ cule de devoir constamment se reposi­ tionner devant le silo. La distribution se fait par un convoyeur la­ téral, vers la gauche ou vers la droite. Deux brosses poussent le fourrage vers le cornadis, en nettoyant simultanément la table d’affouragement. L’«Aura» peut aussi servir à repousser le fourrage. Des aimants retiennent les petits corps métal­ liques; par contre, et pour le moment, le plastique ne peut pas encore être trié.

Navigation Pesant près de 6 tonnes, l’«Aura» mobi­ lise toute une gamme d’instruments pour naviguer, à commencer par un GPS à cor­ rection RTK. Il faut donc installer une sta­ tion de base sur l’exploitation. Les dis­ tances sont enregistrées par odométrie, mesurées en fonction de la rotation et de l’angle des roues. A l’avant et à l’arrière de l’engin, des capteurs Lidar et à ultra­ sons déterminent en permanence l’es­ pace par rapport aux obstacles fixes et mobiles, de sorte à réduire la vitesse si nécessaire, contourner l’objet, ou s’arrê­ ter jusqu’à ce qu’il se soit éloigné. Tout autour de la machine sont montés des arceaux qui, en cas de rencontre avec


Rapport d’expérience | Impression

La tête de fraisage se joue de tous les types d’ensilage et prélève même les autres fourrages grossiers.

un obstacle rigide, déclenchent immédiatement un arrêt d’urgence; il ne peut être annulé que par une pression sur un bouton de la machine elle-même. Quatre boutons d’arrêt d’urgence sont répartis autour du véhicule.

Aménagements préalables Préalablement à la livraison d’une «Aura» à un client, la situation de son exploitation est analysée conjointement par le fournisseur et l’éleveur. Il n’y a pas besoin d’adaptations architecturales, mais il faut réunir certaines conditions. Ainsi, l’entrée d’un silo horizontal doit-elle être délimitée sur au moins deux mètres par des parois latérales pour permettre à la machine de s’orienter. Ces surfaces murales peuvent être, si nécessaire, réalisées avec des éléments mobiles ou amovibles en béton. Avant que l’«Aura» commence le prélèvement, le front d’attaque du silo est scanné pour déterminer sa hauteur et repérer les obstacles éventuels. Le processus de fraisage s’arrête lorsque la quantité prédéfinie est dans le bol. La tête de fraisage se ferme alors et le bras se verrouille sur

Les composants comme les concentrés et les minéraux sont incorporés par le haut, par des flexibles et des vis doseuses.

la machine. Les quantités de concentrés inférieures à 50 kg par mélange ne sont pas prélevées par la tête de fraisage, mais introduites par le haut dans la cuve; la pesée serait trop imprécise. Pour ce faire, une liaison est établie entre l’émetteur sur l’«Aura» et le récepteur sur la vis sans fin du conteneur. Pour les quantités encore plus basses, les volumes sont définis par le nombre de tours de la vis d’alimentation.

Programmation La machine reçoit les informations sur les rations via un réseau sans fil qui doit pouvoir être capté sur l’ensemble de la surface où évolue la machine. Cette aire avec les points de prélèvement, les voies de circulation et les lieux de déchargement est cartographiée au cours d’une mise en service sur plusieurs semaines. Elle peut en tout temps être mise à jour par un ordinateur ou une tablette. L’«Aura» s’oriente en principe de manière autonome, se déplace à 7 km/h maximum et peut franchir des pentes jusqu’à 20 %. L’exploitation qui a installé l’«Aura» dans son étable voulait un système automatisé

pour des raisons d’organisation du travail, pour améliorer la précision de l’affouragement et le confort des animaux.

Un cumul d’expériences Depuis ses débuts, la machine a effectué environ 3700 heures de service et confectionné jusqu’à six rations quotidiennes, totalisant plus de 3,2 tonnes. La mélangeuse fonctionne environ 10 heures par jour. L’exploitation a pu réduire le temps consacré à l’alimentation d’environ une heure quotidienne et réduire les besoins en personnel pour les fins de semaine.

Le bétail plus calme Bénéficiant de plusieurs cycles d’affouragement, le bétail se montre plus calme. Les animaux sont aussi en meilleure santé, car presque tous les corps métalliques sont éliminés par les aimants. Selon le chef d’exploitation, les frais vétérinaires ont diminué de près de 10 000 euros sur l’année. La consommation de diesel a aussi baissé: l’exploitation a pu économiser plus de 4300 litres de carburant en remplaçant sa précédente mélangeuse-distributrice tractée.

Conclusion

Autres innovations Kuhn poursuit la modernisation et l’élargissement de sa gamme de mélangeuses automotrices. Les «SPW Intense», d’une capacité de 14 à 27 m3, sont désormais équipées à l’arrière d’un moteur Volvo (niveau 5) d’une puissance de 250 chevaux. Leur cabine «Visospace» désormais de série est dotée d’un écran tactile couleur; la gestion des informations a été améliorée et la télémétrie intégrée au véhicule. Les modèles «SPV Access» et «SPV Power» reçoivent aussi des nouveaux moteurs et une vis verticale. La gamme «SPW Power» est nouvelle. Ces automotrices sont prévues pour les

grandes exploitations marquées par la présence de barrières architecturales. Les machines à deux vis verticales et bols de 18 à 22 m3 sont construites de manière compacte et n’excèdent pas 3 mètres de hauteur. Le segment des mélangeuses traînées s’élargit avec les «Profile 2.M»; avec cette gamme une cuve de mélange de taille moyenne est désormais aussi proposée dans ce segment. Ces modèles peuvent être équipés d’une alimentation directe par éjection (au choix avec tapis inclinable latéralement), d’un convoyeur transversal et d’un souffleur à paille accessoire.

La présentation à laquelle nous avons assis­tée a offert un aperçu convaincant du fonctionnement de ce système d’affouragement autonome. Reste à savoir si l’«Aura» est déjà en mesure de maîtriser toutes les situations possibles dans les exploi­tations. Kuhn la commercialise progres­ sivement, en commençant dans l’ouest de la France, avant d’aborder peu à peu le reste du pays et ensuite d’autres marchés. Une douzaine de machines devraient être mises en service d’ici 2023. Actuellement, une «Aura» coûte environ 240 000 CHF. Une variante entièrement électrique et un échange de données avec des programmes de gestion de troupeau sont en préparation chez Audureau. 8

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Management | Équipement

Sur ce tracteur, le dispositif de décompression est installé à proximité immédiate des raccords de distributeurs. Le levier sert à actionner le système afin de relâcher la pression. Photos: Heinz Röthlisberger

Un système de décompression à récupérateur de fluide Andreas Lanz, de Bergdietikon (AG), a mis au point un système qui sert à relâcher la pression des flexibles hydrauliques. Ce dispositif récupère en outre l’huile qui s’écoule au cours de l’opération. Heinz Röthlisberger

Ce problème, peu ou prou tous les agri­ culteurs et utilisateurs de machines le connaissent. Il s’agit des flexibles hydrau­ liques qui restent sous pression et qu’il est impossible de raccorder aux distributeurs du tracteur. Andreas Lanz en a fait les frais à maintes reprises. Serrurier sur véhicules diplômé, il s’est mis en quête d’une solu­ tion. Et il a développé un dispositif original servant à relâcher la pression des flexibles hydrauliques directement sur le tracteur, de manière simple et pratique. Il récupère aussi l’huile résiduelle qui s’écoule lors de l’opération. «Ce système de décompres­ sion peut être monté à demeure et placé juste à côté des prises hydrauliques du tracteur, à l’endroit précis où il est utilisé», explique Andreas Lanz. Notre interlocu­ teur exploite à titre accessoire une ferme comportant un troupeau de brebis et des vaches-mères à Bergdietikon, dans le can­ ton d’Argovie. 62

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Juste un levier à manipuler Le dispositif se compose d’un raccord hy­ draulique courant et d’un boîtier en acier inoxydable pourvu d’une vanne de dé­ tente. En quelques mots, voici comment fonctionne le «Système Lanz»: le flexible hydraulique à décompresser est raccordé à la vanne de détente en actionnant vers le haut le levier installé sur le haut du boîtier de forme cylindrique. Ce levier est ensuite ramené en position neutre et le flexible est accouplé. Lorsqu’on retire le levier vers l’avant, une tige appuie sur la bille du rac­ cord du flexible qui s’ouvre et laisse échap­ per la pression. L’huile qui s’écoule est récupérée et s’en va dans un petit réservoir clos, également monté sur le tracteur. Il ne reste plus qu’à découpler le flexible, libéré de sa pression interne, et de le raccorder au distributeur du tracteur. L’ensemble de la manœuvre est aussi simple qu’expéditive.

Les résidus d’huile s’écoulent dans un flacon, comme ici en passant par un raccord en «T» vers un réservoir déjà existant.


Équipement | Management

Si vous possédez un tracteur déjà pourvu d’un réservoir de récupération de fluide hydraulique, vous pouvez y raccorder le tuyau d’écoulement du boîtier au moyen d’un «T». Pour que les gouttes d’huile qui s’échappent rejoignent l’écoulement lorsqu’on découple le raccord du dispositif de décompression, il convient d’installer cet ensemble en position légèrement inclinée vers le haut.

Pas de risque de dégâts Le système contribue à ménager l’environnement, aucun résidu d’huile ne se répandant sur le sol, comme c’est souvent le cas lorsque l’on appuie un flexible contre une pièce de la machine ou même qu’on le frappe pour détendre la pression. Ce geste endommage souvent le raccord mais aussi la soupape et sa bille. Avec le décompresseur Lanz, fini les dégâts! «L’installation du dispositif de décompression et du réservoir collecteur est très simple», explique Andreas Lanz. C’est à la portée de chacun, dans son propre atelier. Une dizaine de ces appareils sont en service chez d’autres agriculteurs. L’inventeur en a équipé ses deux tracteurs. «On peut

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Le décompresseur «Système Lanz» et son levier à double effet.

Andreas Lanz, de Bergdietikon, a consacré plein d’énergie à son invention.

bien entendu l’utiliser aussi pour décompresser les flexibles des machines de chantier et autres engins de travail.»

est protégé auprès de l’Institut de la proprié­ té intellectuelle. Son fonctionnement et ses composants sont parfaitement docu­mentés. Andreas Lanz a 69 ans, une raison supplémentaire pour passer le relais à quelqu’un qui s’intéresserait à prendre la suite. «Il se peut qu’une entreprise spécialisée en machinisme agricole ou une autre maison reprenne l’appareil de décompression et le fabrique», déclare son inventeur, dans l’espoir de trouver un successeur.

À céder à un intéressé Andreas Lanz a déjà mis au point une pince à balles à relevage hydraulique ainsi que le fameux lève-bûches pour les fendeuses à bois. Il a beaucoup donné de sa personne pour réaliser son invention. Le design du décompresseur «Système Lanz»

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PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

Cet équipement est accroché au tracteur au moyen d’une barre d’attelage, que l’on distingue sous l’arbre de prise de force. Photos: Walterscheid

Piton fixe et barre d’attelage bas Les précédents articles de cette série donnaient de nombreuses astuces concernant la boule «K80», les broches d’attelage, les œillets et les calottes. Cette fois, nous abordons des systèmes peut-être moins connus, mais qui équipent certaines machines réimportées.

Les différentes infrastructures routières dans le monde ont une influence sur le transport des marchandises. Ceci se reflète aussi dans les prescriptions nationales en matière de transport. Dans la plupart des régions de Suisse, l’agriculture se compose de «structures

modestes» d’une surface de quelques hectares. On trouve toutefois ici ou là des exploitations de plus grande taille. Fondamentalement, les prescriptions légales, comme le poids total autorisé d’un convoi agricole ou la charge maximale admise sur le timon, sont les mêmes

Œillet (à g.) et piton fixe. Ci-dessus, chape d’attelage, piton fixe et barre d’attelage. traction circulaire.

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PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

pour tous les usagers de la route, indépendamment de la quantité de produits transportés ou de la distance à parcourir. Dans les grands pays agricoles comme la France, les USA et la Russie, les fermes sont souvent situées au centre de leur domai­ne, entourées de surfaces cultivées qui s’étendent à perte de vue. Dans ces conditions, il arrive que les attelages agricoles n’utilisent jamais les routes publi­ ques. Dès lors, les exigences légales en matière de transports agricoles et de sécuri­té des attelages, notamment sur le plan des dispositifs d’accouplement, sont moins élevées dans ces pays qu’en Suisse, où les convois agricoles effectuent régulièrement des transports de produits sur des routes publiques très fréquentées. De nombreuses exigences légales concernant les dispositifs d’attelage s’appliquent aux véhicules agricoles circulant sur les voies publiques. Elles sont souvent liées à la vitesse de déplacement. Par exemple, la charge d’appui sur le timon est d’autant plus faible que la vitesse est élevée. Comme les machines agricoles évoluent généralement à basse vitesse dans les champs, les charges dynamiques y sont moins importantes que sur la route. Les exigences quant aux dispositifs d’attelage sont donc clairement plus élevées pour les déplacements sur la voie publique que pour les déplacements dans les parcelles.

Piton fixe Le système de piton fixe, répandu en France et au Benelux, est un dispositif d’attelage comportant un piton conique d’un diamètre de 47 à 50 mm équipant le tracteur. Un anneau répondant aux normes DIN 9678 ou ISO 20 019 équipe la

Barre d’attelage (à d.) associée à un œillet de traction à double articulation.

remorque. Ce système simple et sans grand confort est une alternative économique à l’attelage classique par le haut. Il supporte une charge au timon jusqu’à 3000 kilos. Ce type d’attelage se trouve sur des remorques à timon fixe ou des citernes à lisier.

Barre d’attelage La barre d’attelage sert à tracter des équipements qui n’exigent en général pas une charge sur le timon élevée. Dans le cas contraire, on parlerait de «barre support». La barre d’attelage peut être installée de manière asymétrique sur le tracteur pour travailler de manière décalée. Le point de fixation de la barre d’attelage peut se trouver à l’avant de l’essieu arrière. Avantage de cette position: elle permet de transférer une partie de l’effort de traction à l’essieu avant. Plus cette position est avancée, plus la traction avant est importante. Walter­ scheid propose presque toutes les combinaisons possibles de barres d’attelage. La chape de la barre de traction peut être montée sur un dispositif articulé semblable à la fixation des bras de rele­ vage inférieurs. Cette conception améliore considérablement le confort d’un atte­lage à barre de traction classique.

Mot-clé: réimportation En Allemagne, des agences spécialisées dans la réimportation contribuent à la propagation de dispositifs d’attelage «atypiques» conçus à la base pour d’autres marchés. Ceci conduit souvent à des problèmes de compatibilité avec les œillets de traction déjà présents. Sur ce sujet, on trouve des différences de législation d’un pays à l’autre. Les constructeurs de dispositifs d’attelage doivent connaître les prescriptions légales en vigueur dans les pays de destination de leurs machines afin d’en tenir compte lors de leur conception et d’obtenir une homologation si nécessaire. Dans une prochaine contribution de cette série, nous donnerons des conseils pour régler et utiliser correctement les équipements de traction.

Particularités géographiques

Cette barre d’attelage (en bas) se trouve à l’arrière d’un tracteur John Deere.

En Suisse, les tracteurs sont utilisés tant pour les travaux des champs que pour les transports. Aux USA, en Russie ou au Canada, ils ne servent qu’aux travaux des champs. Dans ces pays, les exigences en matière de dispositifs d’attelage sont de ce fait différentes des nôtres. Ainsi, les tracteurs ne comportent souvent qu’une barre d’attelage et un relevage trois points classique.

Walterscheid GmbH D-53 797 Lohmar www.walterscheid.com Importateur suisse: Paul Forrer AG, 8062 Bergdietikon www.paul-forrer.ch

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Plate-forme | Exposition

Un concept 100 % suisse: le désherbeur à trois roues avec entraînement solaire et deux couchettes. Photo: Daniel Steiner

Désherbeur solaire à trois roues La 8e Journée des grandes cultures bio s’est tenue début juin à Holziken (AG). Sur deux jours. Elle fut l’occasion de voir des machines spéciales, à l’exemple du tricycle désherbeur biplace à entraînement solaire de marque «Faitmaison» construit par trois inventeurs. Heinz Röthlisberger

Début juin, l’exploitation bio de Céline et Simon Lüscher à Holziken (AG) a accueilli la 8e Journée des grandes cultures bio. «Cette manifestation a pour la première fois duré deux jours et ce fut un grand suc-

cès», se sont réjouis les organisateurs. Quelque 2000 visiteurs ont saisi l’occasion de s’informer sur les méthodes culturales, les nouvelles variétés et l’évolution du marché. Des spécialistes répartis

On cherche des paysans bio Selon Bio Suisse, les terres ouvertes cultivées en bio ont augmenté en moyenne de 10 % par an ces cinq dernières années. La part bio des grandes cultures atteint 15 % et la part bio de l’ensemble de la SAU est de 17 %. La demande en grandes cultures Bourgeon est forte et devrait se maintenir ces prochaines années, toujours selon Bio Suisse. Le blé panifiable, le tournesol, le soja fourrager, la betterave sucrière et l’avoine alimentaire sont particulièrement demandés. En raison du développement rapide des produits à

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base de plantes (aliments d’origine végétale), il existe en outre un besoin supplémentaire en protéagineux pour l’alimentation humaine. Pour répondre à cette demande, Bio Suisse estime que des surfaces supplémentaires de grandes cultures bio d’environ 15 000 ha sont nécessaires. C’est donc le moment idéal pour passer au bio. Ce n’est qu’en convertissant nettement plus de terres arables à la qualité Bourgeon dans les années à venir que la demande croissante pourra être satisfaite.

sur 15 postes thématiques leur ont transmis des connaissances de première main sur les betteraves sucrières, les légumineuses à graines, les cultures fourragères, le tournesol, les pommes de terre, le maïs et le blé ainsi que ses remplaçants potentiels, le blé dur ou l’avoine alimentaire. Les effets du changement climatique, la fertilité des sols et la formation de l’humus ont également été abordés.

Engin à trois roues très maniable De nombreux constructeurs ont présenté des herse-étrilles, des sarcleuses et autres robots agricoles. Quelques développements singuliers étaient également exposés. L’un d’entre eux, le désherbeur solaire biplace a été élaboré par Daniel Steiner, agriculteur et mécanicien de Reitnau (AG), Peter Lüscher, développeur et agriculteur, et Lukas Treier, ingénieur électricien, tous deux de Holziken (AG). La propulsion est


Exposition | Plate-forme

assurée par un panneau solaire sur le toit, deux batteries rechargeables et un moteur électrique. Ce dernier entraîne la roue avant du véhicule. «Notre désherbeur n’a que trois roues, ce qui le rend très maniable en tournière. De plus, avec ses 300 kg, il est très léger», explique Daniel Steiner. Disposant de deux couchettes, le véhicule est dirigé entre les plates-bandes ou les sillons mécaniquement et simplement à l’aide d’un «sabot-guide» à l’avant. Modèle néerlandais à quatre places Les trois hommes ont développé leur propre désherbeur parce qu’ils avaient été déçus d’un modèle acheté directement auprès de l’entreprise néerlandaise De Jong Machines. Ce désherbeur s’est révélé peu adapté aux conditions de leurs exploitations. Egalement alimenté à l’énergie solaire, il comporte quatre couchettes et une direction par frein et différentiel (comme un véhicule à chenilles). «Avec ce type de direction, le véhicule est difficile à manœuvrer en bout de champ», confie Daniel Steiner. Et l’approvisionnement en pièces de rechange était compliqué. Enfin et surtout, la fréquence des adventices varie entre les rangées. Or la vitesse d’avancement est déterminée par la rangée la plus enherbée. Il arrive donc qu’une personne ait beaucoup plus de travail que les trois autres. «C’est pourquoi notre désherbeur n’a que deux couchettes. Cela nous paraît plus efficace qu’un modèle à quatre couchettes», ajoute Daniel Steiner. Leur désherbeur a déjà fait parler de lui, nos trois inventeurs prévoient déjà de construire deux exemplaires supplémentaires l’hiver prochain.

«Hometrainer» à enrouleur L’enrouleur «Hometrainer» pour tuyaux d’irrigation a également suscité un

Le désherbeur solaire de l’entreprise néerlandaise De Jong Machines est équipé de quatre couchettes. Photos: Heinz Röthlisberger

Les tuyaux d’irrigation peuvent être enroulés à la force des mollets avec un vieux vélo et un enrouleur monté sur l’axe avant.

grand intérêt pas mal de sourires. Ce cadre de vélo monté sur une palette est équipé d’un enrouleur relié au moyeu avant; il permet de dérouler facilement les tuyaux. Ensuite, l’enroulement se fait à la force des mollets, en pédalant comme sur un vélo d’appartement. Cet

En démonstration: le robot de binage «Anatis» de la marque Carré.

appareil peu coûteux, simple et pratique permet en outre à l’opérateur ou à l’opératrice de faire de l’exercice. La 8e Journée des grandes cul­tures bio a été organisée par le Centre agricole de Liebegg, le FiBL, Sativa Rheinau AG et Bio Suisse.

Le Fobro-Mobil de Baertschi Agrartecnic AG à Langnau b. Reiden (LU).

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Plate-forme | Exposition

L’événement grandes cultures et herbages 2022 à Grange-Verney (VD) était l’occasion pour les agricultrices et agriculteurs de découvrir des matériels récents en statique ou en démonstration. Photos: Matthieu Schubnel

Trouver l’alternative au désherbage chimique Lors de la journée grandes cultures et herbages 2022 qui s’est déroulée mi-juin à GrangeVerney (VD), importateurs et distributeurs de machines agricoles exposaient notamment des équipements alternatifs au désherbage chimique dont voici une sélection. Matthieu Schubnel

Samo «VarioChop»: bineuse autrichienne haut de gamme Primée en 2019, la bineuse «VarioChop» de Samo fait son apparition en Suisse. Elle est dotée de nombreux réglages et d’un système de déport original. La bineuse «VarioChop» du constructeur autrichien Samo Maschinenbau GmbH, récompensée d’une médaille d’argent lors de l’Agritechnica 2019 et présentée par la division Precision Center de Buecher Landtechnik, est désormais proposée en Suisse. Cet outil robuste conçu pour le désherbage de cultures en rangs scalpe les adventices à l’aide de dents réparties sur trois rangées. À l’arrière, des doigts rotatifs de binage optionnels maintenus dans l’axe de travail par des bielles (option) complètent le travail sur le rang. De nombreux réglages sont opérables sans outil, tels que la profondeur

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de travail des socs grâce à une roue de jauge sur chaque élément, la pression au sol des éléments, la hauteur des disques protège-plants, la profondeur de travail des doigts ou encore leur déport droite/ gauche. L’opérateur bénéficie sur demande d’un dispositif de contrôle hydraulique et centralisé de la distance de travail par rapport au rang. Il peut ainsi modifier, sur une plage de 3 à 30 cm et pour chacun des éléments, l’écartement des disques de protection de la culture à l’aide d’un parallélogramme horizontal. Ce réglage est opéré en fonction du stade de développement, du type de culture, des connaissances du chauffeur et du niveau de dévers. L’acquéreur choisit le type de cadre d’attelage qu’il souhaite: simple ou corrigeant la position de l’outil (option). Ce

La bineuse Samo «VarioChop» présente de nombreuses possibilités de réglages sans outil.

dernier n’est pas constitué d’une glissière mais d’un jeu de vérins obliques et d’une biellette logés dans la tête d’attelage. L’appareil est guidé par une caméra stéréo Claas ou Natalec. Selon la géométrie de cet ensemble compact, l’ajustement transversal de la position se règle sur une course de +/–32 cm. Dans


Exposition | Plate-forme

les parcelles en dévers, l’opérateur corrige lui-même l’assiette de l’outil grâce à un ensemble lui aussi optionnel comprenant un indicateur de dévers et deux vérins hydrauliques latéraux implantés horizontalement. Il est aussi possible

d’ajouter des buses de pulvérisation pour traiter localement sur chaque rang. La bineuse Samo «VarioChop» est disponible d’usine en version frontale ou arrière selon la préférence du client. Elle est proposée en trois versions de 3, 4, 5

et 6 mètres pour des écartements de deux à douze rangs selon le type d’implantation. Au transport, elle se replie à 3 mètres. Precision Center dispose actuellement de deux machines de démonstration en Suisse.

Dickson-Kerner: une bineuse ultra-compacte La bineuse ultra-compacte «Variofield» de Dickson-Kerner est con­çue pour désherber mécaniquement tout type de cultures en rangs. L’importateur Alphatec, distributeur exclusif des outils Kerner pour toute la Suisse, a présenté la bineuse «Variofield VF 480» de Dickson-Kerner à l’occasion de la Journée grandes cultures et herbages 2022 à Grange-Verney. Fruit d’une collaboration entre l’Allemand Kerner et l’Autrichien Dickson, l’appareil se caractérise avant tout par sa construction à double châssis très compacte. Il est compatible avec tout type de culture: doté d’éléments coulissants sur son châssis de 4,80 m, il travaille sur des parcelles se-

mées en interrangs de 16,6 à 75 cm. Ses éléments composés chacun de trois à cinq dents patte d’oie adoptent à l’arrière des outils à doigts ou des herses peignes. De petits rouleaux couteaux en lieu et place des dents de binage sont aussi disponibles. Attelée à un tracteur guidé par GPS, la bineuse intègre une caméra de guidage stéréo fournie par Claas. Selon les situations, l’opérateur choisit la détection d’un, deux ou trois rangs. Le capteur peut travailler en 2D et reconnaître couleurs et plante ou en 3D et distinguer les différentes hauteurs des végétaux. Ce dispositif convient ainsi à la plupart des situations. L’appareil peut être couplé à un dispositif de fertilisation localisée sur le rang lors du désherbage, avec une trémie frontale accueillant l’en-

La bineuse «Variofield» de Dickson-Kerner se caractérise notamment par la compacité de son dispositif d’attelage.

grais. Le recouvrement est assuré par des butteurs. La bineuse «Variofield» est également proposée en variantes de 3 m ou de 6,30 m. Son attelage boulonné lui permet d’être utilisée en outil arrière ou frontal.

Klünder Weedpuller: lutter contre les adventices avec des pneus L’équipement de désherbage mécanique «Weedpuller» de Klünder est conçu pour extraire les chénopodes dans les parcelles de betteraves sucrières conduites sans herbicide. Il fait actuellement l’objet de tests par Agro­ scope. Le désherbeur à pneus «Weedpuller» du constructeur allemand Klünder que vient de se procurer Agroscope est un appareil de désherbage mécanique destiné à réduire la charge de travail du désherbage manuel dans les parcelles conduites sans herbicide. Il est utilisé sur betteraves sucrières semées entre 40 et 50 cm d’écartement pour lutter spécifiquement contre les chénopodes, voire les amarantes plus tard en saison. Il se compose de deux rangés de roues ballon de 45 cm de diamètre à profil agraire (profil gazon également disponible), inclinées à 45°. Sur chaque rangée, seules

deux roues sont animées hydrauliquement en entraînant les autres mécaniquement lors de leur rotation. Deux roues côte à côte tournent ainsi en sens contraire. L’appareil évoluant à 10-15 cm au-dessus du sol happe les adventices de plus grande hauteur que la culture et en extirpent les tiges du sol. Des tiges additionnelles en rotation rabattent les végé-

Actuellement en phase de test par Agroscope, l’outil «Weedpuller» a été conçu pour aider les producteurs à désherber mécaniquement leurs parcelles de betteraves sucrières.

taux vers les espaces entre pneus. La première rangée est censée arracher 80 à 90 % des chénopodes et la deuxième le reste. Le constructeur préconise un débit hydraulique de 100 l/min et un réservoir hydraulique volumineux pour éviter une montée en température excessive. Pour une efficacité maximale, il préconise également une vitesse d’avancement de 2 km/h et un débit hydraulique réduit à 15 %. Selon Agroscope, le rendement de chantier avoisine 1 ha/h. La version de 6,50 m de large présente, une fois repliée, une largeur hors tout de 3,50 m. Elle pèse 1500 kg et requiert un tracteur d’une puissance minimale de 100 ch. Le tarif annoncé du désherbeur à pneus «Weedpuller» de 6,50 m est de CHF 35 000.–. Il est également proposé en largeurs de 3 ou 9 m. Agroscope indique avoir acquis cet équipement pour tester cet équipement, en évaluant son efficacité et en quantifiant l’effet d’un désherbage tardif sur le rendement.

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Plate-forme | Exposition

Krummenacher: trémie à engrais frontale tout inox La petite trémie frontale en inox de Krummenacher convient bien pour fertiliser au moment du semis ou lors d’un passage de désherbage mécanique. Le fabricant suisse Krummenacher propose une trémie frontale en acier inoxydable adapté au stockage de l’engrais. Ce contenant compact à la finition soignée délivre par exemple l’engrais apporté sur les lignes de cultures lors d’un semis de précision ou d’un désherbage mécanique. La trémie de 700 litres de capacité est ainsi capable d’embarquer le contenu d’un big bag. Elle bénéficie d’une gestion du débit proportionnel à

l’avancement. La distribution est composée d’un entraînement entièrement électrique. Plusieurs doseurs existent en fonction de la quantité délivrée, sur une plage de 10 à 400 kg d’engrais par hectare. Bien dotée de série, la trémie est pourvue d’un marchepied frontal escamotable facilitant l’accès de l’opérateur, d’un contenant pressurisé, de panneaux réfléchissants, de feux LED, de pieds de dépose et de rétroviseurs pour améliorer la visibilité du chauffeur compte tenu du porte-à-faux avant. La trémie Krummenacher de 700 l est notamment distribuée par Alphatec, à un tarif d’environ CHF 10 000.–.

La trémie Krummenacher de 700 litres en inox stocke l’engrais apporté dès le semis ou lors d’un désherbage mécanique.

Agroline: le défanage électrique en alternative au diquat L’interdiction de l’herbicide défanant diquat contraint les producteurs de pommes de terre à envisager d’autres stratégies de défanage. Agroline propose, via les magasins Landi, une prestation de défanage électrique avec un matériel de la start-up allemande crop.zone. Avec l’interdiction dès cet été de l’herbicide défanant diquat, les producteurs de pommes de terre doivent envisager une autre approche du défanage. Au travers de ses filiales Agroline et Landi, Fenaco propose une prestation de défanage électrique avec un appareil de la start-up allemande crop.zone. Une machine neuve capable d’assurer cette intervention temporaire coûte CHF 250 000.–, le service est donc proposé par Agroline via innovagri.ch et les magasins Landi partenaires. L’outil porté pèse 2,1 à 2,2 tonnes. Il est attelé à un tracteur de 140 ch, déve-

loppant 115 ch à la prise de force. Il transforme en énergie électrique l’énergie mécanique fournie par la prise de puissance, à l’aide de bobines génératrices de courant. Sur la rampe arrière de 9 m de large, chacun des applicateurs installés délivre une énergie de 7 kWh avec un courant à haute tension compris entre 1600 et 5500 V, avec une intensité de 1 à 6 A. L’outil embarque également un imposant système de refroidissement et d’une mise à la terre permanente lors du chantier. Sur le relevage avant, le tracteur embarque un pulvérisateur avec cuve de 600 litres et rampe de 9 mètres. Celui-ci diffuse une solution aqueuse saline diffusée sur la plante pour améliorer la conductivité, en utilisant une intensité de courant électrique moindre, selon Agroline. Des essais menés en interne montrent une efficacité comparable par rapport à l’emploi de la matière active diquat. Le prescripteur annonce 80 % de masse foliaire détruite au premier passage. Le rendement de chantier serait de 2 à 3 ha/h, avec une allure au travail d’environ 6 km/h. Ce défanage électrique est donc préconisé en première application, avant de privilégier une autre méthode pour finaliser la tâche.

300 CHF/ha Le défanage électrique est désormais proposé par Agroline sous forme de prestation avec cet outil de crop.zone doté d’une rampe de 9 mètres de largeur.

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L’agriculteur souhaitant bénéficier de ce service paie la prestation à son magasin Landi local, partenaire de l’opération. «Le coût de l’intervention débute, frais

de transport compris, à 270 CHF/ha et selon la surface, indique David Herminjard, responsable de Suisse romande Projets Innovation chez Fenaco. Ces prix sont à comparer avec ceux du défanage pratiqués habituellement en agriculture bio (600 à 900 CHF/ha) et celux de l’agriculture conventionnelle (environ 170 CHF/ha). Toutefois, dans ce dernier cas, les matières actives de substitution disponibles sur le marché agissent trop lentement.» Cette prestation est proposée pour l’instant avec quatre machines par quatre Landi partenaires et quatre agro-entrepreneurs répartis sur le plateau suisse. Mais l’usage de ce matériel ne s’improvise pas et le chauffeur doit être formé avant usage. Deux machines de ce type tourneraient en Suisse et Agroline veut utiliser cette solution notamment à grande échelle dans la Broye. Il devrait recevoir trois autres machines pour la saison. Il existe également des applicateurs opérant sur l’intégralité de la surface pour remplacer le glyphosate dans des parcelles où sont implantées d’autres cultures. Le défanage électrique est autorisé dans le cadre d’une production IP-Suisse et serait en cours d’approbation pour l’agriculture biologique. Après l’«ARA» d’Ecorobotix et l’«XPower» de Zasso, Agroline continue avec l’appareil de crop.zone à vulgariser des matériels innovants alternatifs aux produits phytosanitaires.


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Les moissonneuses-batteuses actuelles doivent répondre à de nombreuses exigences qui ne sont pas seulement d’ordre technique. Photos: Roman Engeler

Vers une moissonneuse-batteuse multitâche et multitalent Broyeur, désherbeur, économiseur d’azote, éparpilleur de paille! Outre ces fonctions, la­moissonneuse-batteuse sert bien sûr à récolter les céréales et ce, de préférence, de manière entièrement automatique. Les participants à un colloque organisé chez Claas à Harsewinkel (D) ont réfléchi à la manière de concilier au mieux ces exigences. Bernd Pawelzik*

Les exigences du monde politique, de l’agronomie, de la société et des utilisateurs envers les moissonneuses-batteuses montent en flèche. C’est ce qu’a mis en évidence le colloque «Land.Technik für Profis» (approximativement «Agriculture et technique pour les pros»), organisé à Harsewinkel en l’honneur de feu Helmut Claas par l’association des ingénieurs allemands et la Société allemande d’agriculture (DLG). La politique fixe le cadre de l’agriculture. Quelles conséquences ont la réduction

* Bernd Pawelzik est rédacteur de la revue allemande Eilbote.

des «phytos» et des engrais sur les cultures? Comment peut-on réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 50 %? Les moissonneuses doivent affronter la présence de camomille sur les rabatteurs, des conditions plus humides dues à la prolifération du gaillet gratteron, voire des défauts de séchage des cultures et un fort égrainage des adventices. Des informations précises sur les variétés, la qualité et la traçabilité de la récolte sont de plus en plus souvent demandées. Les meuniers et autres transformateurs les souhaitent, même avec une culture sous contrat, pour documenter des potentielles contaminations par des allergènes ou la présence d’ergot.

Les effets du changement climatique figu­ rent également dans le cahier des charges. La tendance est aux hivers plus chauds et plus humides, aux printemps et aux débuts d’été plus secs, ainsi qu’aux précipitations plus nombreuses en été. Les fenêtres de récolte se voient rétrécies en conséquence. Les températures moyennes annuelles augmentent, ce qui entraîne une raréfaction de la fermentation hivernale et supprime le repos végétatif. L’été est synonyme de stress thermique plus fréquent pour les cultures. Le tout converge vers la nécessité d’une culture plus économe en eau, avec des rota­ tions plus diversifiées, davantage d’adventices et une fertilisation plus ciblée et plus économe. 8

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La paille est à répartir de façon homogène sur toute la largeur de travail de la moissonneuse-batteuse, ce qui constitue un défi au-delà de 9 mètres lorsque souffle un vent latéral. L’idéal serait de construire une machine qui concilie toutes les tâches énumérées. En outre, il devrait s’agir d’un poids plume qui mesurerait moins de 3,50 mètres de large, ménagerait le sol, consommerait peu de diesel et permettrait de gagner sa vie en toute sécurité.

Qu’est-ce que la pratique exige? La barre de coupe doit se monter et se démonter rapidement, amener les tiges vers les pièces de battage avec peu de pertes tout en s’adaptant bien au sol si les cultures sont basses. Les pièces de battage doivent offrir un rendement élevé et stable, même en présence de paille humide et verte, et une qualité optimale en cas de compensation du dévers. Une mesure fiable des pertes avec un calibrage proche de la pratique est souhaitée. Le châssis doit ménager le sol, le broyeur doit hacher et répartir la paille avec précision, tout en s’usant peu et en fonctionnant en toute sécurité. Idéalement, il faut pouvoir neutraliser l’égrainage des adventices. La trémie doit avoir une capacité suffisante et pouvoir être vidée rapidement, le moteur doit être économique et stable en matière de régime, le système de direction doit être intuitif dans une cabine spacieuse offrant une bonne visibilité. Un dispositif d’extinction automatique doit être capable de détecter rapidement les incendies sur la moissonneuse-batteuse et de les étouffer dans l’œuf. Une recherche de défauts en ligne, des systèmes d’alerte précoce et une analyse des pièces de rechange et des consommables pour une réparation rapide figu­ rent sur la liste des desiderata des entrepreneurs. Bon nombre des exigences mentionnées sont déjà en cours de réalisation par les constructeurs ou font l’objet d’idées et de projets. L’automatisation contribue également à augmenter l’efficacité de la machine.

machine est efficace!» Une reconnaissance des surfaces et des voies d’accès ainsi qu’une optimisation de la planification des itinéraires et de la logistique de transport dans les champs offrent plus de temps pour les processus de travail prévus sur quelques jours de récolte, surtout pour les entreprises de travaux agricoles qui changent souvent de parcelles. Les barres de coupe repliables peuvent également soutenir cette optimisation. «Le coût total de la chaîne de processus, jusqu’au hangar ou au centre de collecte, est décisif», explique un agriculteur. La moissonneuse doit donc être configurée en fonction de l’exploitation ou du domaine d’utilisation.

On y travaille Le cahier des charges des praticiens est une lecture obligatoire pour les concepteurs de moissonneuses-batteuses. L’auto­ matisation a suscité une discussion intéressante. Ainsi, le système d’assistance Claas «Cemos» règle huit paramètres sur le rabatteur et l’outil de battage et 13 réglages du rotor aux mailles du tamis. Le capteur d’humidité de la paille et le capteur de dévers permettent de compenser les facteurs perturbateurs «teneur en eau de la paille et déclivité de la pente». Selon l’un des développeurs du système «Cemos», «rien que pour le système de

battage, l’opérateur doit contrôler cinq réglages, équilibrer quatre paramètres et les adapter en permanence aux conditions de la moisson». À la question de savoir si «Cemos» est meilleur qu’un bon conducteur, l’expert répond: «Sur une courte période, c’est peu probable. Mais un être humain peutil travailler longtemps en étant très concentré?» Une évaluation anonyme de moissonneuses-batteuses via le système de transmission des données «Telematics» a révélé que les dispositifs sont automatiquement bien plus souvent réglés sur les modèles équipés de «Cemos». Le rendement supplémentaire des moissonneuses «Cemos» se situait entre 10 et 20 %. «La moissonneuse automatique exige, à cause des systèmes d’assistance électroniques, un conducteur mieux formé qu’un modèle conventionnel, a-t-on objecté. Et il est difficile de trouver de bons conducteurs qui acceptent de travailler avec l’électronique.» Le conducteur devrait être bien formé en matière d’objectifs agronomiques (rendement, qualité du grain, etc.). Cependant, la machine se règle d’elle-même selon ces objectifs. L’opérateur n’a pas besoin de connaître en détail ces procédures de réglage, selon une notice relative aux défis posés au personnel.

L’utilisation de la machine sur place Selon un entrepreneur, «avec les taux horaires élevés de la moissonneuse-batteuse, il ne doit plus y avoir de vidange de la trémie à l’arrêt. C’est l’augmentation la plus simple de la productivité. Le temps de processus doit tendre vers 100 %: la machine travaille, le batteur tourne et la récolte s’écoule, ce n’est qu’alors que la 72

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Des systèmes d’assistance automatiques ou semi-automatiques aident l’opérateur et devraient contribuer à améliorer le battage.


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Économiser l’azote lors du battage Pour connaître précisément le rendement de la parcelle, le représentant d’un fabricant a proposé d’enregistrer la teneur en protéines en ligne directement depuis la moissonneuse. Le capteur proche infrarouge (NIRS) prend une mesure par seconde, soit tous les 8 à 30 m². Les données d’un convoi de blé de 20 tonnes ne peuvent être saisies que tous les 2 à 4 hectares. Une répartition spatiale des rendements et des teneurs en protéines peut, grâce à des mesures de fertilisation ciblées, amélio­rer l’efficacité de l’azote et préserver les ressources. Ces procédés sont particulièrement indiqués compte tenu du prix élevé de l’azote.

Lutte contre les adventices La résistance croissante des adventices (mono-et dicotylédones) aux herbicides exige des mesures de lutte dès la période de récolte pour réduire la propagation des semences. Des peti­ tes entreprises développent des innovations sur ce créneau. En Australie, on s’occupe depuis longtemps de cette tâche, selon le représentant d’un constructeur. Parmi les solutions habitu­elles, on trouve le brûlage de l’andain, le guidage ciblé du flux de la menue paille (balle) derrière la moissonneuse-batteuse, le filtrage ou même le broyage des impuretés dans des broyeurs à marteaux attelés. Pour ce faire, les ingénieurs ont développé une «unité de contrôle des semences» intégrée à l’arrière de la moissonneuse. Celle-ci fonctionne simultanément au broyeur de paille. Cette unité se compose de deux rotors dotés de 16 tiges cylindriques chacun et deux stators avec 24 profilés en «U» revêtus de carbure. Au centre, les pales du ventilateur propulsent la menue paille à 2850 tr/min et la projettent avec les semences d’adventices contre le labyrinthe de tiges cylindriques. Les semences frappent plusieurs fois le métal et sont ainsi détruites mécaniquement. Elles sont détruites à 95 % lors de leur expulsion par le flux du broyeur. Cela pourrait contribuer à réduire la propagation des adventices, notamment en cas de changements fréquents de parcelle. Cela ne concerne bien sûr pas les semences tombées avant la récolte et le stock grainier du sol. Le bruit, la poussière et la puissance requise par la moissonneuse-batteuse augmentent lors de la récolte selon ce procédé.

Comment seront les moissons dans dix ans? Les intervenants du colloque l’ont démontré. Après avoir optimisé les machines et les processus de récolte au moyen de l’automatisation, il convient d’adapter les méthodes de culture des céréales. De prototypes de machines, notamment le porte-outils «Nexat», sont en développement. Des nouveaux systèmes de cultures sont à l’étude, par exemple le mélange d’espèces qui demande encore de l’expérience. Les céréales mélangées existaient déjà en nombre autrefois. On savait que le seigle associé au blé posait moins de problèmes que l’avoine combinée à l’orge de printemps. Dans certaines disciplines, il s’agit de ce fait d’un retour aux sources. Les générations qui nous ont précédés utilisaient cette méthode pour réduire les dangers, notam­ment de maladies des végétaux. Cela vaut pour plusieurs procédés, tels les sous-semis. Ces savoirs se sont perdus ces dernières décennies et doivent maintenant être réactivés, et non pas réinventés, ainsi que le précise le monde scientifique. Les participants à la table ronde de clôture ne s’attendent toutefois pas encore à voir des petites machines autonomes en essaim dans les champs de blé dans les dix prochaines années.

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«TerraZo» automatise le traitement des données satellites et propose un débit d’engrais pour la fertilisation modulée. Photo: Paul Gruber

«TerraZo»: rapide, simple et pratique En créant «TerraZo», l’institut Josephinum Research a mis au point un logiciel de création de cartes de modulation de dosage d’une grande simplicité. Une exploitation adaptée aux conditions de chaque parcelle est ainsi à la portée de tous pour un surcoût raisonnable. Philipp Kastenhofer, Andreas Wilhelm, Peter Prankl et Markus Gansberger*

La fertilisation est essentielle en agricultu­ re, sous les aspects tant économiques qu’écologiques. Les cultures doivent rece­ voir les substances nécessaires pour qu’elles atteignent le rendement potentiel.

*Le présent article traite du projet Innovation Farm (www.innovationfarm.at) qui bénéficie du soutien du Gouvernement fédéral et des Länder autrichiens, ainsi que de celui du programme de développement des zones rurales «LE 14–20» de l’Union européenne.

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À une époque où les coûts de production et de fertilisation sont élevés, il est d’autant plus important de satisfaire aux besoins des cultures. Les engrais ont cependant un impact considérable sur l’environnement, surtout du point de vue de la protection des eaux. Les agriculteurs doivent donc adapter la fertilisation au mieux aux condi­ tions de leur exploitation et aux facteurs météorologiques, de manière à concilier la sécurité des rendements, la protection de l’environnement et l’économie.

C’est ici que la fertilisation modulée de la parcelle entre en jeu. L’imagerie multi­ spectrale fournie par des capteurs embar­ qués et des satellites permet de repré­senter l’état de la végétation (bio­ masse et approvisionnement en fertili­ sants) sur toute la période végétative. Ce descriptif des cultures permettra de dé­ terminer le mode d’exploitation appro­ prié et la fertilisation optimale. Les agri­ culteurs désireux de mettre en œuvre ce concept sur leur exploitation font face à


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Figure 1: élaboration d’une carte de modulation de dosage pour le premier apport d’engrais sur le blé d’hiver. Illustrations: Innovation Farm

un double défi: ils doivent calculer les quantités d’engrais nécessaires au déve­ loppement des cultures et cibler leur épandage en fonction des besoins.

Déterminer la quantité d’engrais appropriée Dans un premier temps, il s’agit de traiter et d’interpréter correctement les don­ nées végétales, notamment fournies par le satellite, pour générer une carte de modulation de dosage correcte des cultures. Ce traitement est souvent fasti­ dieux et demande des notions d’informa­ tique solides. Déterminer la quantité d’engrais appropriée à partir des don­ nées végétales est compliqué. Plusieurs fournisseurs, notamment les déve­ loppeurs de logiciels de gestion agricole, proposent la création de cartes d’applica­ tion à l’intention des agriculteurs. C’est ainsi que l’institut Josephinum Research a développé l’application «TerraZo» (terrazo.josephinum.at), un logiciel d’une grande simplicité. Le traitement des don­ nées du satellite est entièrement automa­ tisé et l’utilisateur se voit proposer une quantité d’engrais pour la fertilisation modulée.

mémorisé, toutes les données satellites disponibles peuvent être consultées pour l’extrait de carte correspondant. Des images sans nuages sont automatique­ ment sélectionnées et le déve­loppe­ment des plantes est caractérisé par un indice de végétation attribué avec une ré­ solution de 10 x 10 mètres. Le champ sélec­ tionné peut être divisé en zones (jusqu’à cinq dans la version actuelle de «TerraZo»). «TerraZo» offre pour chacune d’entre elle la possibilité de générer auto­ matiquement une proposition de débit d’engrais pour l’apport initial et pour

l’apport de qualité dans le cas des céré­ ales d’hiver. Les agriculteurs ont la possi­ bilité de modifier manuellement la quan­ tité d’engrais proposée. Ensuite une carte de modulation de dosage est géné­ rée au format de fichier Shape. Elle peut être utilisée de différentes manières pour la fertilisation. Les propositions de fertilisation sont ba­ sées sur des modèles d’absorption d’azote, qui ont été élaborés lors d’essais pluriannuels complets menés dans les dif­ férentes zones climatiques autrichiennes. Pour ces dernières, il est donc possible de générer des cartes adaptées avec les pro­ positions de fertilisation correspondantes. En principe, le premier apport d’engrais se fait au début de la période de végéta­ tion. Il sert à équilibrer le peuplement. Au printemps les sols lourds (argileux) se réchauffent progressivement. Ils sont inertes et leur capacité de minéralisation est limitée. Ces zones de couleur «vert clair» (représentées sur la figure 1 en «rouge») devraient donc bénéficier d’un apport initial conséquent. Les zones bien développées, ayant un indice de tallage suffisant, devraient en revanche recevoir une fumure azotée plus faible. Dans les régions arides et sur les sols légers, le manque d’eau peut créer des inégalités entre les peuplements. Les zones moins développées à cause des carences en eau doivent être exemptées de ce système et recevoir un apport minimal.

Second apport d’engrais Le deuxième apport d’engrais sera de préférence constant. Le moment précis

Le fonctionnement Dans une première étape, un champ est défini, dessiné manuellement ou sélection­ né d’un clic de souris dans la base de données AMA (disponible uni­ quement en Autriche). Une fois le champ

Figure 2: carte de modulation de dosage pour le contrôle de la qualité du blé d’hiver.

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L’application «GIS-ELA» permet une modulation intraparcellaire de l’épandage d’engrais même sans équipement complémentaire sur le tracteur ou l’épandeur d’engrais.

est ici décisif. Les peuplements peu développés devraient bénéficier d’une fumure d’appoint dès la période de fin de tallage (au stade 29/30), tandis que pour les peuplements plus forts il faudra attendre l’éclaircissement des jeunes tiges. L’apport de qualité interviendra au stade 39 (limbe de la dernière feuille entièrement étalé). À ce moment il existe une corrélation forte entre l’indice de végétation et le futur rendement, ce qui permet d’évaluer la répartition du rendement sur l’ensemble du champ. C’est le moment de calculer la dose d’engrais optimale dont le peuplement a encore besoin, compte tenu de la quantité d’engrais épandue à ce stade, du rendement moyen attendu et du taux de matière azotée. Cette procédure permettra de réduire les pertes de fertilisant et les résidus d’azote après la récolte.

même possible grâce à l’application «GIS-ELA» pour smartphone (disponible gratuitement dans l’Appstore pour Androïd) sans qu’il y ait besoin d’équipement complémentaire du tracteur ou de l’épandeur d’engrais.

L’objectif est de mettre, par le biais d’interfaces, la méthode «TerraZo» à disposition d’organismes et de structures tels que les systèmes d’information de gestion agricole pour généraliser son emploi.

La bonne dose au bon endroit Comme susmentionné, le second défi est l’épandage correct et ciblé de la quantité d’engrais requise selon la carte créée. Les épandeurs d’engrais modernes et leurs terminaux sont munis d’interfaces, par l’intermédiaire desquelles les cartes de modulation de dosage peuvent être téléchargées au format requis. Le débit d’engrais nécessaire à la fertilisation modulée est réglé automatiquement. En l’absence de matériel technique correspondant, la modulation intraparcellaire serait quand 76

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Grâce à cette vaste offre d’outils gratuits pour la création de cartes de modulation de dosage («TerraZo») et l’épandage («GIS-ELA»), une gestion adaptée à la station est ainsi à la portée de toutes les exploitations. Elle nécessite un investissement en temps et des frais relativement réduits.

Le projet «TerraZo» Le projet «TerraZo» est financé sur fonds publics. Cette méthode reconnue pour la

fertilisation modulée est conçue à partir de données validées sur le terrain et proposée au public. L’objectif est de mettre la méthode «TerraZo» à la disposition d’autres structures, telles que les systèmes d’information de gestion agricole, et organismes (entreprises, institutions de conseil, etc.) via des interfaces et de géné­ raliser son emploi. Un premier exemple est son intégration chez Borealis L. A.T. Une carte de modulation de dosage «TerraZo» peut être élaborée lors de la planifica­tion de la fertilisation «NutriGuide®» (nutriguide.borealis-lat.com). L’opération fonctionne grâce à l’application «NutriZones®» (disponible gratuitement dans l’Appstore pour IOS et Androïd). À l’instar de «GIS-ELA», «NutriZones®» fait office de système de navigation en suivant la position courante au champ, affichant et annonçant le débit d’engrais pour la zone en question. Il s’agit de créer un faisceau de compétences en favorisant les transferts de savoir-faire afin d’être en mesure de mettre une solution à la fois optimale et économique à la disposition des agriculteurs et des développeurs de logiciels.

La prochaine étape Un autre aspect essentiel est le développement de méthodes d’estimation du débit d’engrais optimal. Un premier point fort est la détection des zones à faible rendement ou des zones présentant un risque de lessivage. Ces parties du champ sont extrêmement vulnérables en cas de modes d’exploitation inadaptés. Si, par exemple, elles reçoivent trop de fumure azotée au printemps, le risque de lessivage augmente considérablement. Le potentiel écologique de la modulation intraparcellaire est ici particulièrement important. Par ailleurs on s’efforcera à l’avenir de valider les méthodes existantes et de les perfectionner en conduisant des essais de terrain, sans exclure l’ajout de nouvelles fonctionnalités, notamment l’extension à d’autres cultures.

D’abord en Autriche Les fonctionnalités de «TerraZo» sont actuellement limitées au territoire autrichien. Des discussions sont cependant en cours pour rendre cette solution logicielle accessible au niveau international.


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Chapeau de paille sur le chef, Pirmin Niederöst apprécie beaucoup son Landini «Vision 105» parfaitement adapté à la production fourragère d’altitude. Photos: Dominik Senn et ldd

«Le ‹Vision 105› est idéal sur notre ferme de montagne» Pour Peter Nideröst, agriculteur et éleveur à Unterägeri, dans le canton de Zoug, le tracteur Landini «Vision 105» est l’outil parfait pour une exploitation de production laitière en région de montagne. Dominik Senn

Le 1er janvier dernier, Peter Nideröst remettait à son fils Pirmin, 30 ans, les clés de son exploitation d’Unterägeri. Peter a l’âge de la retraite cette année mais il continue de travailler sur la ferme. Pirmin, diplômé de l’école d’agriculture en 2013, peut ainsi garder un emploi accessoire chez un horticulteur-paysagiste. Les deux hommes exploitent une superficie de 19 hectares qui se composent exclusivement de prairies naturelles, de prés à litière (sur des sites marécageux ou en lisière et clairières) et de surfaces écologiques. Ils possèdent 28 vaches laitières 78

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et une dizaine de génisses. La salle de traite est en épi à six places. Une cinquantaine d’arbres fruitiers hautes-tiges font partie du domaine: pommiers, poiriers, cerisiers et pruniers. «Les grandes cultures? Quasi impossib­ les», confie Peter. Le sol ne serait pas mauvais, mais le lieu-dit Blacki 2, à 750 mètres d’altitude, ne permet pas d’obtenir des rendements suffisants.

Que des machines en propre L’exploitation est pourvue d’un parc complet de machines, toutes détenues en

propre. Ses premiers tracteurs étaient des Bührer; à la fin des années septante est arrivé le premier Landini, un «5500» à quatre roues motrices, suivi par un «465 Blizzard». Ils venaient de chez Matzinger AG de Dübendorf (ZH), plus précisément de la succursale d’Abtwil (AG) de ce grand concessionnaire Bührer qui a pris la représentation des Landini lorsque Bührer a été vendu à Rapid en 1973. Sur la ferme tourne encore un Landini «Vision 105», un quatre roues motrices de 2004. Peter Nideröst l’a acheté en 2014 chez Grab Landtechnik à Unterägeri, un «voisin».


Youngtimer | Passion

Raison de cette acquisition: il fallait un chargeur frontal pour manipuler l’ensilage nouvellement adopté sur la ferme. Depuis, le «Vision 105» effectue tous les travaux au frontal, tracte l’autochargeuse, presse les balles rondes, épand le lisier et se charge des transports en général.

«Une boîte super confortable» «Cet achat a été un coup de chance», constate Peter Nideröst. À part le power shuttle et les pièces d’usures, il n’a nécessité aucune réparation. «Son meilleur atout, selon moi, c’est sa transmission super confortable avec le bouton d’embrayage sur le levier de vitesses. La boîte à 5 vitesses et à deux rapports enclenchables sous charge offre un étagement tout en finesse. Le Perkins de juste 100 chevaux démarre au quart de tour; il est silencieux et puissant. Honnêtement, je n’y trouve pas de points négatifs, sauf la lucarne de toit qui ne s’ouvre pas. En résumé, ce tracteur est parfait pour une ferme laitière en zone de montagne», explique Peter Nideröst. Il pèse 4,55 tonnes à vide, peut emporter 2,15 tonnes et tracter 23,7 tonnes. Il est pourvu de roues jumelées et, depuis cette année, de freins pneumatiques pour la citerne à lisier achetée proactivement. Information importante: ce «Vision 105» n’a que 3800 heures de service.

Pressage de balles rondes: quoique massif, le capot plongeant du «Vision 105» offre une vue dégagée vers l’avant.

Un tracteur de concours En avril 2018, Pirmin Nideröst s’est acheté un Landini «10 000 S» de 1992, son année de naissance. Il l’a restauré intégralement. Son moteur Perkins 6-cylindres délivre 105 chevaux et son poids est pratiquement identique à celui du «Vision 105». Il a, par le passé, affronté des épreuves de tractor pulling. Pirmin l’utilise essentiellement pour les travaux de pressage et pour des transports.

Le Landini «10 000 S» de 1992, un ancien des tractors pulling, ne fait pas son âge.

Le jeune agriculteur est célibataire; il fait partie du «Trychlergruppe Rossgrotte», un groupe de 40 sonneurs de cloches. On le rencontre aussi dans les courses toujours spectaculaires de monoaxes; il

participe à quelques-unes de la dizaine d’épreuves annuelles en Suisse. Aux manchons de ses deux Aebi «AM 53», il se bat sans relâche pour gagner des places aux classements.

L’histoire mouvementée de Landini En 1884, Giovanni Landini créait son entreprise d’outillage agricole à Fabbrico, en Italie. Dans les années 1930, Landini se hissait dans les rangs des principaux constructeurs de tracteurs italiens. Landini misait sur le moteur monocylindre à boule chaude inspiré de Lanz; il ne l’abandonnera complètement qu’en 1965. En 1959, Massey Ferguson a repris le motoriste Perkins et, quelques mois plus tard, devient actionnaire majoritaire de Landini. À partir du début des ­années 1970, Landini construit des tracteurs

pour Massey Ferguson; ils ne se différencient que par leur peinture. En 1982, Landini sort son premier tracteur à voie étroite pour l’arboriculture et, quatre ans plus tard, un premier tracteur viticole. La famille italienne d’industriels Morra a racheté en 1994 la majorité du capital de Landini par le biais de la société de parti­ cipation financière Argo S. p. A. En 2007, les marques de tracteurs Landini, McCormick et Valpadana sont intégrées dans le groupe Argo Tractors S. p. A., une société créée

une année auparavant; depuis ils sont des marques du groupe. En seulement une dizaine d’années jusqu’à aujourd’hui, la production de tracteurs du groupe Argo a triplé. Il occupe actuellement plus de 2000 personnes sur 4 sites de production et propose 27 gammes de produits. Il possède 8 succursales commerciales dans le monde entier et 130 importateurs. Depuis 1970, la société Samuel Stauffer SA, aux Thioleyres (VD), est l’importateur général suisse des marques Landini et McCormick.

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Examen pour le permis F/G 2022 La section des deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2022 (nés en 2008), ou plus âgés. Cours 3: mercredi 9 novembre, 13 h 30; examen: samedi 19 novembre, 9 h. Lieu: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3 Prix: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription: au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

GR Journée de plein champ du Plantahof La journée de plein champ du Plantahof aura lieu le 26 août. Le sol sera à l’honneur, en tant qu’élément incontournable de la production agricole. Les thèmes suivants seront développés sur quatre postes: «Culture fourragère ménageant le sol», «Épandage de lisier respectueux du sol», «Cycle de l’humus et évaluation du sol», ainsi que «Profil agro-pédologique et engrais verts». Autre temps fort: la démonstration de machines liées aux thématiques de l’incorporation des engrais verts, de l’ameublissement en profondeur, de l’aération des prairies et de l’utilisation de barres de coupe à double lame. Pour plus d’informations, consulter le site www.plantahof.ch

LU

3e partie: lundi 12 septembre, de 19 à 21 h 4 e partie: mardi 13 septembre, de 19 à 21 h Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Informations et inscription: (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

ZH Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l’ASETA Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vous-même l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres. Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

Cours préparatoires au permis de tracteur La section ASETA Zurich propose des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours de secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Dates: samedis 10 septembre et 19 novembre, de 8 à 14 h. Prix: CHF 80.– pour les membres, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription: SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52.

Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours de préparation à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plateforme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours: Mercredi 24 août, lieu pas encore fixé, de 13 h 15 à 17 h 30. Mercredi 19 octobre, au BBZN de Hohenrain, de 13 h 15 à 17 h 30. G40: le cours G40 organisé par l’ASETA a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40. Examen théorique de scooter ou de voiture: préparation en ligne pour CHF 24.– Cours de base de scooter ou de moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours: n° 612 pour scooter et moto 1ère partie: samedi 27 août, de 7 h 30 à 11 h 30 2e partie: samedi 3 septembre, de 7 h 30 à 11 h 30 3e partie: samedi 10 septembre, de 7 h 30 à 11 h 30 Prochain cours: n° 615 pour scooter et moto 1ère partie: samedi 8 octobre, de 13 h à 17 h 2e partie: samedi 15 octobre, de 13 h à 17 h 3e partie: samedi 22 octobre, de 13 h à 17 h Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les nonmembres. Prochain cours: n° 410, au BBZN de Sursee: 1ère partie: lundi 5 septembre, de 19 à 21 h 2e partie: mardi 6 septembre, de 19 à 21 h

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Technique Agricole

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Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2022 Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès de Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel/StVA Mels

Sa 13.08.2022 07.09.2022

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 17.08.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 07.09.2022


Sections | ASETA

Cours M/G N° Lieu Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 27.08.2022 De 8 h 30 à 11 h 30 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 14.09.2022 5 Bürglen 2 Samedi 20.08.2022

St. Peterzell, Schulhaus Me 31.08.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

21.09.2022

Cours M/G De 8 h 30 à 11 h 30 Samedi 03.09.2022

6

Amriswil

Samedi 29.10.2022

Samedi 12.11.2022

7

Friltschen

Samedi 19.11.2022

Samedi 03.12.2022

St. Peterzell, Schulhaus Sa 17.09.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 19.10.2022 Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 24.09.2022 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 26.10.2022 Wangs, Parkhotel Sa 05.11.2022 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 30.11.2022 Widnau, Rest. Rosengarten Me 09.11.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 07.12.2022 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 12.11.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

FR Démonstration de déchaumeurs le 11 août Après l’annulation de l’année dernière en raison des conditions météorologiques désastreuses, l’Association fribourgeoise pour l’équipement technique de l’agriculture (AFETA) a décidé de remettre sa démons­ tration de déchaumeurs au programme. Elle se déroulera le jeudi 11 août 2022 à Estavayer-le-Lac. Dix marques de machines et d’autres équipements seront exposés et présentés par les sociétés. Cette démonstration est une belle opportunité de se faire une idée des derniers développements dans ce domaine et aussi de s’entretenir avec les représentants des marques. Au nom du comité AFETA, le gérant: Samuel Reinhard

TG Tests 2022 de pulvérisateurs de grandes cultures La section de Thurgovie effectue les tests sur les sites suivants: Lieu Adresse Date Bonau Hansjörg Uhlmann, Neugrüt Me 17.08.2022

Cours théoriques 2022 pour les permis M/G Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenus auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’Office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen (qui peut être passé au plus tôt un mois avant le quatorzième anniversaire). Les cours durent deux demi-journées, afin de préparer les jeunes conducteurs de manière optimale à cet examen. Ils ont lieu le samedi matin. Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section thurgovienne et CHF 90.– pour les non-membres, CD didactique et questions officielles d’examens inclus. Les taxes d’examen de l’Office de la circulation routière seront facturées séparément. Inscription: VTL\Landtechnik, info@tvlt.ch, Markus Koller, Weierhof­ strasse 9, 9542 Münchwilen.

BL, BS Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

www.agrartechnik.ch 8

2022 Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Un esprit critique Né en 1992, Urban Ledergerber, d’Arnegg (SG), est agriculteur et agrotechnicien ES en deuxième formation. Ce jeune homme avisé a l’esprit critique, dans le sens positif du terme. Il est capable d’adopter une approche réfléchie et de prendre des décisions judicieuses. L’exploitation familiale est dédiée à l’élevage laitier, l’engraissement de poulets et les grandes cultures. Lorsqu’il l’a reprise, il a stoppé la production de fraises qui représentait alors la quatrième source de revenus. «Ce secteur demandait beaucoup de main d’œuvre, explique Urban Ledergerber. Et comme je travaillais encore à temps partiel hors de l’exploitation, je voulais moins dépendre d’employés. Il est toujours plus difficile de trouver du personnel qualifié. En outre, les frais qu’il occasionne sont conséquents.» A la même époque, le jeune agriculteur a équipé l’étable d’une stabulation libre avec un robot de traite. «Grâce à l’automatisation, je peux réduire encore la main d’œuvre», confie-t-il. Le lait de la quarantaine de vaches est livré à la coopérative Mooh où il est transformé en fromage. Les quelque 8000 poulets sont engraissés pour Bell Suisse SA. L’exploitation repose principalement sur la production de lait et l’engraissement de poulets. Urban Ledergerber pratique encore des cultures (orge, blé, maïs, lin, carottes de garde, ainsi que la multiplication du ray-grass anglais) sur une moitié du domaine (20 hectares). Il fait appel à des intérimaires chevronnés pour couvrir les pics d’activité. Le jeune homme est équipé de matériels pour la fenaison et l’épandage du lisier. Il loue les machines nécessaires pour la préparation du sol. Tous les autres travaux, soit le fauchage, le semis, la récolte et les traitements phytosanitaires, sont confiés à des entrepreneurs de la région. L’amie d’Urban Ledergerber travaille à plein temps dans sa profession. Elle habite avec lui sur l’exploitation, tandis que ses parents se sont installés dans le village. Le jeune agriculteur joue du trombone durant son temps libre, dans la société de musique Andwil-Arnegg, ou dans d’autres groupes, comme la fanfare Fihuspa. Urban Ledergerber considère d’un œil critique les perspectives d’avenir de l’agriculture: «Je suis bien positionné pour le moment. A quoi ressemblera l’environnement agropolitque et social dans dix ans? Qu’adviendra-t-il de l’initiative contre l’élevage intensif? Il est difficile de répondre à ces questions. Je pense que c’est très important de toujours rester dans la course, d’actualiser ses connaissances en continu et d’être ouvert à la nouveauté.» Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 8

2022


Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua­ liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire pour conducteurs de poids lourds. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

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Cours de conduite Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 84 e année

www.agrartechnik.ch

Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2022 Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue) ISSN 1023-1552

Prochain numéro Thème principal «Engrais de ferme» «L’obligation des pendillards» dont l’entrée en vigueur est imminente a contribué à relancer le débat sur les engrais de ferme. L’édition 9/2022 paraîtra le 15 septembre 2022 Clôture de la rédaction et des annonces: le 2 septembre 2022

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2022 Technique Agricole

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Articles inside

Urban Ledergerber: un esprit critique

1min
page 82

Les cours et l’impressum

2min
pages 83-84

Communications des sections

7min
pages 80-81

Un Landini idéal dans la prairie

4min
pages 78-79

«TerraZo»: des cartes de modulation de dosage accessibles

7min
pages 74-76

Désherbeur solaire présenté à la Journée des grandes cultures bio

4min
pages 66-67

Trouver l’alternative au désherbage chimique

9min
pages 68-70

Conseils: le piton fixe et la chape d’attelage

4min
pages 64-65

Une nouvelle ère avec l’«Aura»

7min
pages 60-61

Un décompresseur pour flexibles hydrauliques

3min
pages 62-63

Lutter contre les rumex avec le «RXF 600»

5min
pages 58-59

«Honey Bee»: fauche avec tapis d’andainage

6min
pages 56-57

Calculer les coûts avec «Herbocost»

8min
pages 53-55

Un vieux Fendt «GT» tout neuf

2min
pages 30-31

Épandeur à voie étroite de verger

6min
pages 42-43

Désherbage sans herbicides

17min
pages 36-41

La numérisation est dans le légume

7min
pages 47-49

Un pulvérisateur automoteur sur mesure pour son vignoble

7min
pages 50-52

La mécanisation en maraîchage

5min
pages 28-29

Allez voter le 25 septembre

4min
pages 8-9

En bref

10min
pages 4-7

Des post-équipements protecteurs

3min
pages 22-23

Nouveautés chez Kverneland

5min
pages 14-15

Grimme dévoile la «Prios 440»

4min
pages 10-11

Pöttinger présente ses derniers matériels de récolte

4min
pages 16-17

La fonction «TIM AutoTrac» de John Deere

3min
pages 18-19

Tama: filet et ficelle plus durables

4min
pages 20-21
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