Technique Agricole 05/2022

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Mai 2022

AUTOMATISATION Le légume 4.0 doit encore mûrir Rendements dans l’œil des capteurs Swiss Innovation Award Tour d’horizon de l’Agrovina


LA PUISSANCE D‘UNE NOUVELLE GÉNÉRATION

4 ROUES DIRECTRICES JUSQU‘À 136 CV & 530 NM - STAGE 5 VARIATION CONTINUE AVEC LDRIVE

lindner-traktoren.at

Les Pros autrichiens de l´ élevage


Mai 2022 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref Focus

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Le combat contre la dérive et le ruissellement

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Marché 12 14 16

Nouveaux tracteurs spécialisés de MF Merlo vise 10 000 télescopiques par an Lancement du «Swiss Innovation Award 2022» Thème principal: automatisation

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Transition logique dans l’ère numérique L’agriculture numérique est-elle durable? Ne pas avoir peur de l’intelligence artificielle Rendement dans l’œil des capteurs Mieux documenter les composants du lisier? L’automatisation dans le maraîchage Impression

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Tronçonneuse Stihl «MSA 300»: à plein gaz avec batterie JCB «Fastrac Icon»: un bond en avant numérique Management

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Bien voir derrière soi est une obligation Conseils: les erreurs d’attelage ont de graves conséquences Plate-forme

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Le plein d’innovations à l’Agrovina Spécialiste de l’enfonçage de pieux Tracteur rendu intelligent Solide savoir-faire pour la remise en culture Drones et robots dans les vignes

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Passion 58

La famille Bösch et son Bührer fait maison

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ASETA 60 61 64 66

Roman Engeler

Jeu-concours de mots croisés Compte rendu des assemblées de sections Communications des sections Dominik Schnider: 60 hectares et un téléski

Couverture L’automatisation gagnera en importance dans l’agriculture. Les drones peuvent déjà fonctionner en mode autonome dans les vignobles.

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Les constructeurs de matériels agricoles inscrivent les véhicules et les machines de travail autonomes dans leurs grandes visions d’avenir. Les développeurs sont d’avis que de tels engins recèlent un fort potentiel en termes d’efficacité et de gain de productivité. Ils pourraient aussi atténuer la pénurie de main-d’œuvre qualifiée sévissant par-ci, par-là. Il faut cependant raison garder au milieu de cette euphorie générale empreinte d’esprit marketing: ce n’est probablement pas demain qu’on verra évoluer à grande échelle des outils complètement émancipés sur les exploitations agricoles. Pour les véhicules surtout, une montagne de défis techniques restent à relever, notamment en matière de sécurité. Des machines semi-autonomes et dotées d’une certaine intelligence sont néanmoins déjà en service et vont continuer à se répandre. Elles soulagent leurs conductrices et leurs conducteurs de tâches répétitives et astreignantes, et elles sont aussi en capacité de compenser l’éventuel manque de compétences de ces personnes. On trouve, en tête d’inventaire, les systèmes de guidage déjà bien connus. S’y ajoutent les commandes automatiques de tronçons sur les outils portés et pour les interventions par drones. Enfin, il y a ces petits robots qui, dans des périmètres de travail délimités, exécutent tout seuls des tâches exigeantes. La progression de la numérisation va encore accélérer l’évolution vers des processus automatisés ou autonomes. Le secteur agricole et le machinisme s’acheminent vers des temps assurément passionnants. L’édition no 6/7 paraîtra le 16 juin 2022

Photo: Dominik Senn

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Actualité

En bref Same Deutz-Fahr Allemagne a nommé Alessandro Sapio au poste vacant de second directeur général, responsable de la production, de la recherche et du développement. Fendt renonce provisoirement à mettre sur pied de nouvelles Journées de plein champ à Wadenbrunn (D). Les contraintes sont devenues trop importantes pour organiser de telles manifestations. Stihl franchit la barre des 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021. La production de l’usine de chaînes suisse à Wil (SG) a augmenté de 20 %. Felco vient de signer un contrat avec la Fédération mondiale des sociétés de roses (WFRS). Le fabricant de sécateurs devient sponsor principal. Les candidatures à l’«agroPrix 2022» sont ouvertes jusqu’au 30 juin. Des prix d’une valeur totale de 50 000 francs sont en jeu. Krone a optimisé les couteaux des autochargeuses «ZX». Le nouveau «SplitCut» garantit que tout le fourrage soit coupé. A la suite de la benne de chantier «HD 550», Krampe ajoute trois modèles à sa gamme de bennes géantes «Heavy Duty». BvL augmente la puissance de sa pailleuse «V-Comfort Bedding» et la dote d’un nouvel entraînement. SIP propose de longue date des andaineurs à ruban portés. Le constructeur slovène leur adjoint un modèle tracté, l’«Air 900 T». A Offenbourg (D), le salon de la foresterie et des activités de plein air «Forst Live» a enregistré plus de 31 000 visiteurs en trois jours, du 29 avril au 1er mai. En Suisse, les immatriculations de tracteurs ont chuté d’environ 30 % au premier trimestre, à 479 unités. En Basse-Saxe (D), une usine de production d’hydrogène vert et d’e-méthanol devrait être mise en service en 2026, pour un investissement de 120 millions d’euros. Case IH a procédé à une mise à jour de ses presses à chambre fixe de type «RB 344» (balles de 120 × 125 cm) et a doté ces machines de plusieurs fonctions supplémentaires et nouvelles. Yvan Grepper a été élu au poste de président de l’association Inspectorat suisse du compostage et de la méthanisation. Il remplace Arthur Wellinger, qui s’est retiré pour des raisons d’âge.

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Véhicules à chenilles radiocommandés La nouvelle gamme «RCU» de véhicules sur chenilles est fondée sur les expériences du constructeur italien FAE avec ses véhicules à chenilles de la gamme «PT». Le modèle «RCU-55» est conçu pour des travaux sur des surfaces difficiles. Le véhicule est entraîné par un moteur Kohler turbocompressé à rampe commune développant 56 ch, avec contrôle électronique de l’injection. Cet appareil renforcé propose au travers d’une voie réglable hydraulique ajustable indépendamment des deux côtés et un système automatique de tension de chenilles. Ces solutions techniques assurent une excellente motricité du «RCU» et rendent possible le travail dans des pentes raides, jusqu’à

55° d’inclinaison. La double transmission hydrostatique permet de gérer au mieux la traction ainsi que les outils attelés, est-il indiqué dans un communiqué. Les pompes à piston pilotées électroniquement, avec une unité de guidage spéciale, forment un système intégré. Le «RCU-55» est piloté par une radiocommande avec écran de 3,5 pouces de diagonale.

Mise en œuvre simplifiée Avec le générateur de mousse «DUO Advanced» avec réservoir intégré, Kärcher présente un nouvel accessoire pour nettoyeur haute pression. Il facilite la manipulation et accélère le processus de nettoyage. Le générateur de mousse à réservoir permet non seulement l’application de mousse, mais aussi le passage direct au jet haute pression sans changer de lance. Ceci permet de gagner un temps précieux, par exemple lors du nettoyage de véhicules ou de la désinfection des étables, selon Kärcher. Le réservoir intégré du générateur de mousse «DUO Ad-

vanced» dispose d’une contenance de deux litres. La tête du générateur de mousse avec réservoir intégré comporte un régulateur pour gérer d’une simple pression la position du canal de la lance à mousse. L’opérateur peut ainsi choisir entre le nettoyage au jet haute pression et le nettoyage à la mousse. Enfin, la lance à mousse avec réservoir est disponible en trois versions se différenciant par le débt d’eau et la taille de la buse. Les trois modèles de générateurs de mousse avec réservoir intégré peuvent être utilisés en option avec un réservoir d’un litre.


Actualité

Un andaineur à tapis Pöttinger

Demi-tours automatisés

Pöttinger investit lui aussi le marché des andaineurs à tapis. Avec le «Mergento VT 9920», le constructeur autrichien présente un andaineur à tapis d’une largeur de travail pouvant atteindre 9,20 m avec dépose d’un andain central et 8,70 m en formant un andain latéral. Le «Mergento VT 9920» sera disponible à compter du 1er août 2022, indique Pöttinger. La machine reprend le fourrage à l’aide d’un pick-up à six rangées de dents. Via un chemin de cames courbé, les dents s’effacent seulement peu avant le tapis. Leur point de passage est situé 120 mm au-dessus de la bande transporteuse transversale. Le fourrage tombe ainsi de lui-même sur le tapis avant de rejoindre l’andain. Le fourrage qui suit le pousse et alimente alors le tapis. L’ensemble du travail serait assuré aussi bien en descente. qu’avec des brins courts.

La nouvelle fonctionnalité logicielle «SmartTurn» de Valtra autorise, avec la fonction de gestion des fourrières «Auto U-Pilot» et l’autoguidage «Valtra Guide», l’automatisation complète des travaux des champs. Avec la fonction «SmartTurn», le tractreur tourne luimême en fourrière. Le chauffeur n’a ainsi plus besoin de toucher au volant. Le «SmartTurn» est disponible en deux variantes «Mode demi-tour» (le tracteur fait demi-tour automatiquement et s’engage dans le passage à proximité immédiate de celui qui vient d’être effectué en suivant une trajectoire en forme de U) et «Mode champ partiel» (voir photo, le tracteur tourne automatiquement puis s’engage dans le troisième ou quatrième passage). Le «SmartTurn» est disponible à compter d’avril 2022 pour les tracteurs des séries «N» et «T» de 5e génération. Selon Valtra, il sera décliné sur les modèles de 4e génération puis sur les autres modèles de la 5e génération.

Roues pliables Les scientifiques spécialisés en circulation de l’université technique de Dresde (Allemagne) ont présenté un concept de système de roues comme projet innovant, qui se déplie et se replie de façon sécurisée en pressant sur un bouton. Le «FlexiFlügel-Rad» (FFR), tel que le système est dénommé, se laisse pour ainsi dire déplier au champ et pourrait ainsi protéger le sol grâce à une plus large surface d’appui. Lorsque les roues sont à nouveau rétractées, le tracteur serait rapidement et aisément à nouveau prêt pour la circulation sur la route. Le système FFR est contrôlé par le système hydraulique et pneumatique existant. Il devrait être fabriqué entre autres à partir de matériaux composites modernes. Le «Flexi-Flügel-Rad» est le fruit d’une coopération entre l’université technique de Dresde, l’institut saxon de recherche textile et le spécialiste du pneumatique Grasdorf-Räder-Groitzsch GmbH. Des tests avec un prototype sont prévus dès l’année prochaine.

Porte-outils flexible avec prise de force

Avec le «RoboFlail Vario D501» Rapid élargit son catalogue de machines sur chenilles. Ce broyeur automoteur d’une puissance 50 ch se destine aux utilisations forestières et d’entretien du paysage. La transmission de puissance optimale à l’outil porté est assurée via un arbre à cardan, l’outil lui-même étant attelé à l’aide du relevage de catégorie 1. Pour augmenter la stabilité dans les pentes, le porte-outils est équipé d’un dispositif d’élargissement hydraulique du train de roulement de

127 jusqu’à 175 cm. Ce train de roulement, indépendant par côté et réglable hydrauliquement en hauteur, est unique. La garde au sol peut augmenter de 15 cm en passant de 14 cm à 29 cm de hauteur. Les obstacles peuvent ainsi être évités et l’automoteur peut évoluer sur terrain raide une fois le centre de gravité abaissé. Un déport latéral hydraulique de l’outil sur 39 cm est également disponible de série. Toutes les fonctions sont accessibles via une radiocommande.

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Actualité

Fini les autochargeuses et remorques! Claas va mettre fin à la production de remorques autochargeuses et de transport dans l’usine de Bad Salgau (Allemagne) à la fin de la saison 2022. Le constructeur estime que la méthode de récolte fourragère par autochargeuse devrait continuer à perdre du terrain et que ce marché devrait continuer à baisser. Par conséquent, le segment des remorques autochargeuses se cantonne encore plus qu’avant à des niches de marché de portée régionale. Après 53 ans de production, Claas tire un trait sur la production de remorques autochargeuses. En 1969, le constructeur avait repris la société Bautz à Saulgau et avait ainsi renforcé sa mutation en devenant un spécialiste de la récolte à large gamme.

Presses à balles rondes de forte puissance À l’occasion du salon agricole «agra» à Leipzig (Allemagne), Case IH a présenté la nouvelle gamme de presse à balles rondes à chambre variable «RB HD Pro» de forte puissance. Les nouvelles presses sont disponibles en deux tailles. La «RB456 HD Pro» presse des balles de 120 cm de largeur et d’un diamètre de 90 à 165 cm. La seconde «RB466 HD Pro», pressant elle aussi en largeur de 120 cm, forme en revanche des balles de 90 à 190 cm de diamètre. La chambre de pressage et le dispositif d’entraînement des courroies ont été entièrement repensés et offrent un niveau de pressage élevé. Les deux modèles accèdent, selon le constructeur, à trois options de rotor. En complément figurent un ameneur rotatif et 13 ou 25 lames. Le dispositif de présélection des couteaux peut être désactivé depuis la cabine. La gamme «RB HD Pro» compte au total six modèles, qui seront disponibles pour la saison 2023 selon Case IH.

Davantage de puissance chez Avant Avant lance sur le marché les deux nouvelles chargeuses «645i» et «650i» qui, en termes de performances et d’équipements, s’apparentent aux machines des gammes supérieures «700» et «800» du constructeur finlandais. Ces nouveux modèles équipés de moteurs à quatre cylindres Kubota avec DFP et DOC sont conformes au niveau 5 d’émissions. Le bloc de 1,5 délivre une puissance de 44 ch. L’entraînement est assuré par une transmission hydrostatique («Optidrive») et des moteurs roues. Le modèle «645i» ne dispose qu’une seule vitesse jusqu’à 13 km/h, le modèle «650i» en propose deux jusqu’à 25 km/h. Le poids à vide atteint 1620, respectivement 1630 kg. Avant annonce une capacité de levage de 1190 kg et une hauteur de levage de 2,84 m. La pompe hydraulique délivre jusqu’à 75 l/min à 200 bar. Les chargeuses sont équipés d’une cabine ROPS/FOPS, issue de la série «800». Grâce à un nouveau système de refroidissement et d’échappement, les valeurs ne dépassent pas 98 dB(A) à proximité du véhicule et 83 dB(A) au niveau de l’oreille du chauffeur. La production de série de ces nouveaux modèles débutera vers fin 2022. 6

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Actualité

Connexion intelligente La fonctionnalité «Pöttinger Connect» assure les fonctions de guidage, d’enregistrement et de partage des données des machines pilotées par Isobus. Au travers d’une utilisation aisée et d’un logiciel de données certifié, l’unité de télémétrie est mise en place rapidement et efficacement. «Pöttinger Connect» est disponible à compter du 1er août 2022. Le module de télémétrie possède un locitiel de données certifiées vers l’Agrirouter, la plateforme en ligne de partage de données. De nombreux systèmes d’information de gestion agricoles peuvent ainsi y être reliés de n’importe où dans le monde. Pöttinger, en collaboration avec «Next Machine Management» et le logiciel d’exploitation parcellaire «Next Farming», offre la possibilité de visualiser les données et de les documenter à long terme. Au travers de l’enregistrement automatisé et de la transmission de données, leur sécurité est assurée à long terme. Une documentation professionnelle complète est ainsi sécurisée et préservée de toute perte de données. Au travers de terminaux compatibles Isobus ou d’autres terminaux de tracteurs, l’outil attelé respectif ainsi que l’unité de télémétrie sont commandés. C’est pourquoi Pöttinger offre, avec ses terminaux intelligents la solution adaptée à chaque utilisation. Avec un seul teminal, un meilleure vue d’ensemble en cabine est garantie.

Irrigation selon le besoin Avec l’appui financier de l’Office fédéral de l’agriculture et de l’État de Vaud, une trentaine de vergers vaudois ont été équipés par Agroscope de capteurs d’humidité du sol dans le cadre du projet «Efficience de l’eau». Le projet «Efficience de l’eau» propose une solution déclenchant de l’irrigation seulement en cas de nécessité. Plus besoin de fermer une vanne d’alimentation en cas de pluie, de l’ouvrir à nouveau lorsque la séche-resse menace ou d’adapter régulièrement le calendrier des arrosages en fonction de la météo. Plusieurs producteurs ont ainsi automatisé l’irrigation de leurs parcelles sur une partie ou sur la totalité de leur exploitation, réalisant ainsi une économie d’eau et de temps. L’irrigation fonctionne comme suit: les capteurs d’humidité de type «Watermark» sont installés par paires. Ce dispositif est reproduit trois fois dans une zone représentative du verger. Le volume de sol humecté par le goutte à goutte prend une forme plus ou moins sphérique. En fonction de l’emplacement des capteurs, la mesure indique l’extension latérale et la profondeur du front d’humidité. Si l’une ou l’autre atteit une valeur critique, le volume ou la fréquence des irrigations doit être modifié.

Biens connectés volés et retrouvés Des troupes russes ont apparemment volé des machines agricoles pour une valeur de plus de cinq millions de dollars chez un concessionnaire John Deere et ont vraisemblablement transporté leur butin jusqu’à une exploitation agricole de Tchétchénie, dans les environs de Grosny. Il serait notamment question de tracteurs, de semoirs et de moissonneuses-batteuses, selon la chaîne de télévision CNN.

Une partie des machines dérobées étant équipés de transmetteurs GPS et de télémétrie, le concessionnaire a ainsi pu suivre le voyage à distance et localiser leur nouvel emplacement. Au travers du logiciel de télémétrie, il a aussi pu les verrouiller immédiatement en prenant la main à distance, de telle sorte que les voleurs ne puissent plus les redémarrer. Naturellement, les voleurs ne pourraient maintenant plus vendre les machines autrement qu’en pièces détachées et gagner ainsi un peu d’argent.

«Monte-escalier»

Griener Fahrzeugtechnik a développé le «SoftStep», un système d’assistance à la montée et à la descente pour tracteurs. Il s’agit d’une rallonge d’échelle fonctionnant comme un ascenseur. La dernière marche s’abaisse lentement lorsque l’opérateur quitte le véhicule. 05

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Focus

Les mesures contre la dérive et le ruissellement des produits phytosanitaires devront être mises en œuvre dès 2023. Il faudra, par exemple, laisser plus d’espace entre les parcelles et les grilles d’écoulement, comme ici sous forme d’une bande herbeuse. Photos: Heinz Röthlisberger

Le combat contre la dérive et le ruissellement s’intensifie Dès 2023, les agriculteurs devront appliquer les mesures contre la dérive et le ruissellement prévues dans les PER. Ainsi le veut le Conseil fédéral dans le train d’ordonnances pour une eau propre. La première année, il n’y aura pas de réduction des paiements directs en cas de défaut. Heinz Röthlisberger Les agricultrices et les agriculteurs sont des professionnels, prêts à mettre en œuvre toutes leurs compétences pour appliquer les produits phytosanitaires avec plus de soin que ce qui est prescrit. Des moyens considérables ont été investis dans des programmes de réduction des risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais de ferme, dans la formation et le perfectionnement ainsi que dans le conseil aux exploitations. Agricultrices et agriculteurs doivent maintenant mettre en œuvre de nouvelles mesures et respecter des règles avec le premier train d’ordonnances pour une eau propre et une agri8

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culture plus durable, que le Conseil fédéral a communiqué à la mi-avril concernant l’initiative parlementaire (IP) 19.475. Les premières mesures entreront en vigueur le 1er janvier 2023, les mesures les plus controversées en 2024 (voir encadré). Nous examinons ici la réduction de la dérive et du ruissellement.

Resserrement autour des PER Au chapitre «Produits phytosanitaires», le Conseil fédéral a décidé ce qui suit relativement aux prestations écologiques requises (PER): à partir du 1er janvier prochain, il ne sera plus possible d’utiliser

Aperçu des modifications d’ordonnances Le paquet d’ordonnances relatif à l’IP 19.475 concrétise les modifications de la loi dans différentes ordonnances. Sont concernées dans un premier temps l’Ordonnance sur les paiements directs (OPD), celle sur les systèmes d’information dans le domaine de l’agriculture (OSIAgr) et celle sur l’évaluation de la durabilité de l’agriculture. Les mesures concernent avant tout les prestations écologiques requises (PER) et les contributions au système de production nouvellement créées ou adaptées. Les contributions à l’efficacité des ressources introduites en 2014 sont pour la plupart abandonnées ou transformées en contributions au système de production. Agridea


Focus

des produits phytosanitaires dont les substances actives présentent un risque potentiel élevé. Des exceptions seront possibles lorsqu’aucune alternative n’est disponible. En outre, les exploitations devront réduire le transfert de produits phytos à partir des parcelles traitées. Par exemple, elles seront tenues de respecter une plus grande distance entre leur parcelle et les puits ou grilles d’évacuation. Les éléments ci-après figurent dans l’ordonnance sur les paiements directs: • Les exploitantes et exploitants doivent mettre en œuvre des mesures contre la dérive et le ruissellement des produits phytosanitaires. Ces mesures sont décrites dans les directives du service d’homologation des produits phyto­ sanitaires de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Rappel: ce service est passé à l’OSAV le 1er janvier de cette année; il était auparavant intégré à l’Office fédéral de l’agriculture. • L a première année, soit en 2023, les éventuels manquements dans la mise en œuvre des nouvelles dispositions n’entraîneront pas de réduction des paiements directs.

Système de points pour les exigences minimales En d’autres termes, les PER sont désormais soumises à des exigences minimales visant à réduire la dérive et le ruissellement des produits phytosanitaires; ces exigences sont indépendantes du produit utilisé. Un système de points est mis en place pour déterminer les exigences minimales. Les mesures envisageables pour atteindre le nombre de points requis sont décrites dans les fiches techniques d’Agridea «Limiter la dérive et le ruissellement des produits phytosanitaires», révisées et

Critiques acerbes. Ou chances pour l’avenir. Dans le premier train d’ordonnances pour une eau potable propre et une agriculture plus durable, le Conseil fédéral a notamment aussi décidé les mesures ci-dessous en lien avec l’itinéraire de réduction des fertilisants. Une part d’entre elles a suscité de vives réactions dans le secteur agricole: • Dès 2024, toutes les exploitations devront consacrer 3,5 % de leurs terres arables à la promotion de la biodiversité. • L es pertes d’azote et de phosphore devront être réduites de 20 % d’ici à 2030. •À partir de 2024, la tolérance de 10 %, qui était jusqu’à présent admise dans le calcul du bilan de fumure (Suisse-Bilanz), sera supprimée. Presque toutes les organisations paysannes – Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) comprise – critiquent vivement le paquet de mesures du Conseil fédéral. Alors qu’en Europe, des surfaces de promotion de la biodiversité doivent retrouver une vocation productrice, le gouvernement suisse veut immobiliser 3,5 % des meilleures terres cultivables. C’est incompréhensible dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la grande incertitude qui règne quant à l’approvisionnement alimentaire des populations. Sans parler des hausses de prix attendues. Le Conseil fédéral vise aussi des objectifs totalement irréalistes en matière de réduction (–20 %) des pertes d’éléments fertilisants. De nombreuses propositions d’amélioration formulées dans le cadre de la consultation n’ont que peu ou pas été prises en compte, peut-on en outre lire dans de nombreuses réactions émanant de la branche.

Compliqué et incontrôlable de manière crédible Les décisions prises irritent aussi les organes d’exécution cantonaux, soit les autorités qui

sont chargées de les mettre en œuvre. «Décisions contre-productives du Conseil fédéral», s’exclame la Conférence des directeurs cantonaux de l’agriculture (CDCA). Selon elle, les mesures sont beaucoup trop compliquées et leur efficacité est remise en question. De nombreuses nouvelles mesures ne peuvent pas être contrôlées de manière crédible et sont discutables d’un point de vue agronomique. «Avec ce paquet d’ordonnances, la politique agricole s’éloigne encore plus de la simplification administrative réclamée depuis des années par les cantons», écrit encore la CDCA. Avec ses décisions du 13 avril, le Conseil fédéral rate l’occasion d’attester du grand professionnalisme aux agricultrices et agriculteurs. Les directeurs cantonaux de l’agriculture demandent au Conseil fédéral de collaborer enfin avec les cantons et les familles paysannes afin de construire l’avenir de l’agriculture suisse. La Conférence appelle l’exécutif fédéral à étendre l’obligation de déclaration aux utilisateurs non agricoles et aux biocides, soit aux produits chimiques utilisés hors du secteur agricole.

Un défi et une opportunité Les associations de protection de l’environnement, une partie de l’Alliance agraire et l’Association des petits paysans considèrent, elles, que les nouvelles mesures offrent des chances à l’agriculture. Le Conseil fédéral saisit l’occasion de faire un grand pas en direction d’une agriculture plus durable, entend-on par exemple du côté de l’Alliance agraire, qui compte parmi ses 19 membres Bio Suisse et Pro Natura. Le gouvernement a tenu les promesses faites lors de la campagne de votation sur les initiatives agricoles et a formulé des objectifs ambitieux. Cette opportunité est aussi un grand défi pour l’agriculture et l’industrie alimentaire; il peut être relevé dans un effort collectif.

Dans le système de production «Sans recours aux herbicides», les traitements sur la ligne resteront autorisés, ainsi que les traitements pied par pied, par exemple à l’aide de robots.

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Fiches Agridea gratuites au format PDF Les publications «Limiter la dérive et le ruissellement des produits phytosanitaires» ont été mises à jour ces dernières années. Il y en a trois, pour les grandes cultures et cultures maraîchères, pour la viticulture et pour l’arboriculture. Elles existent en trois langues (allemand, français et italien) et peuvent être téléchargées gratuitement sur agridea.ch (effectuer une recherche en tapant «Dérive et ruissellement»), où des versions imprimées (payantes) peuvent aussi être commandées.

PRODUCTION VÉGÉTALE

– PHYTOSANITAIRE DANS

LES GRANDES CULTURES

ET LES CULTURES MARAÎCHÈ

RES

ruissellement Limiter la dérive et le taires en grandes des produits phytosani raîchères cultures et cultures ma Contenu Bonnes pratiques agricoles Limiter la dérive la Mesures pour limiter de dérive Limiter le ruissellement dans les eaux de surface Mesures de réduction du ruissellement

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9 10

Impressum AGRIDEA Jordils 1 • CP 1080 CH-1001 Lausanne T +41 (0)21 619 44 00 F +41 (0)21 617 02 61 www.agridea.ch

Edition

Auteurs

Numa Courvoisier Simon Binder Lucia Bernasconi, AGRIDEA Christoph Stürm, OFAG

Mise en page AGRIDEA et impression Article nº

3283

© AGRIDEA

Mars 2021 2e édition mise à jour

A les cultures nécessaire pour protéger phytosanitaires (PPh) est producL’utilisation de produits t ainsi de garantir une Ces produits permetten revenu contre les organismes nuisibles. ainsi que la stabilité du en quantité suffisante, s ou tion d’aliments de qualité nt dans les systèmes aquatique parvienne produits ces pour agricole. Néanmoins lorsque r des effets dommageables toxicité peut engendre leur cibles, les rivenon pour sur des surfaces présenter un risque qui ne sont pas visés ou pour éviter différents organismes vivants mesures doivent être prises Dans ce contexte, des non rains ou pour des tiers. surface et sur les surfaces de eaux les dans phytosanitaires qui permet de les entrées de produits non traitées est une approche tampon zones de cibles. La mise en place réduire ces risques.

Les points essentiels

itaires (PPh) des produits phytosan dans l’homologation que diverses Les conditions fixées de l’application ainsi sement respectées lors doivent être scrupuleu ces. pour les directives et ordonnan environnantes ou des risques flore la et faune la sur Pour éviter des dégâts pour limiter : faut tout mettre en œuvre il et qui est tiers, des cible et sa riverains ion n’atteignant pas la bouillie de pulvérisat • la dérive : partie de d’autres endroits. fines gouttelettes vers les précipitations entraînée sous forme de parcelle des produits par la de hors ent • le ruissellement : entraînem après le traitement.

! r sur 10 km de long. Chaque gramme compte de 1 m et de 1 m de profondeu polluer une rivière large 1 gramme de produit peut 1m

10 km

Rivière

1m

B

actualisées l’année dernière (voir encadré ci-dessus). Les cheffes et chefs d’exploitation doivent sélectionner les mesures les plus adaptées à la situation spécifique de leur domaine, écrit en substance Agridea. Le nombre de points suivants doit être atteint dans les PER: a) Réduction de la dérive pour tous les traitements phytosanitaires: au moins 1 point; b) Réduction du ruissellement pour tous les traitements phytosanitaires sur les surfaces dont la pente est supérieure à 2 % et qui jouxtent des eaux de surface, des routes ou des chemins drainés: au moins 1 point. Sont exemptés de cette exigence PER les traitements plante par plante, ainsi que dans des serres fermées. En cas d’utili­ sation de produits phytosanitaires, les exigences spécifiques («Spe3» des étiquettes) continuent de s’appliquer. 10

Il faut éviter de traiter par un vent supérieur à 12 km/h; si sa vitesse excède 19 km/h, il est interdit d’intervenir. Photo: Heinz Röthlisberger

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On sait en outre déjà que: • Les appareils à prise de force ou automoteurs pour la protection phytosanitaire et dotés d’une cuve de plus de 400 litres devront être équipés d’un réservoir d’eau de rinçage et d’un système de lavage interne à partir de 2023.

Contributions aux systèmes de production Afin d’améliorer la mise en pratique de certaines mesures, le Conseil fédéral a adapté certains points. Reste néanmoins encore possible: • Dans le système «Non-recours aux herbicides», les traitements sur la ligne restent possibles; de même que le renoncement total, ils contribuent aussi à une forte réduction des quantités de produits. Les applications plante par plante, par exemple avec des robots, doivent aussi être autorisées.

De l’argent pour une technique d’application précise jusqu’en 2024 Du côté des contributions à l’efficience des ressources, le Conseil fédéral a dé­ cidé de prolonger de deux ans, soit jusqu’à la fin de 2024, le soutien financier à l’achat de matériels de traitements phyto­sanitaires permettant une application précise. Ces contributions ont été instituées en 2014. L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) salue cette décision. De manière générale, les matériels modernes et éligibles à cette contribution permettent une application

plus sûre, plus précise, plus ponctuelle, avec à la clé une réduction des volumes utilisés par rapport aux procédés habituels. L’ASETA est d’avis que des mesures d’encouragement supplémentaires permettraient d’accélérer encore cette évolution. Le président de l’association, Werner Salzmann, a déposé une motion en ce sens au Conseil des États.

Des questions en suspens? N’hésitez pas à demander de l’aide! Outre les prescriptions relatives à la dérive et au ruissellement mentionnées ici, le train d’ordonnances comprend de nombreuses autres dispositions et nouveautés dans le domaine des PER et des contributions aux systèmes de production. Dans l’ensemble, le Conseil fédéral ouvre la voie à de nombreuses interrogations. Les agricultrices et les agriculteurs ont grand besoin d’informations. Agridea offre une assistance dans ce domaine. Sur la plateforme de connaissances agripedia.ch, le service de vulgarisation indique quelles sont les nouvelles exigences PER et les nouvelles mesures encouragées par le biais des paiements directs. Agridea met gratuitement à disposition des fiches d’information pour les différentes productions. Exploitantes et exploitants agricoles y trouvent les informations qui les intéressent.

Les fiches techniques relatives aux nouveautés PER et aux contributions aux systèmes de production sont sur www.agripedia.ch.


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Marché | Nouveautés

Massey Ferguson introduit sur le marché de nouveaux tracteurs spécialisés de la série «MF 3»: sur la photo, la version alpine «3AL.105» extralarge et à centre de gravité bas. Photos: Roman Engeler

Nouveaux tracteurs spécialisés Avec la gamme «MF 3», Massey Ferguson présente 56 variantes de nouveaux tracteurs spécialisés pour les exploitations alpines et de cultures spéciales. La série «MF 3700» est ainsi renouvelée. Roman Engeler D’après ses propres dires, Massey Ferguson écoule chaque année environ un millier de tracteurs spécialisés sur le marché européen. Avec cette nouvelle gamme «MF 3», l’objectif est de dynamiser ces ventes et c’est pourquoi le nombre de variantes disponibles a été augmenté. Les tracteurs, en puissances de 75 à 120 ch, sont toujours produits par Agritalia (Carraro). Leur aspect extérieur a été harmonisé avec un design à ligne en forme de sabre et la cabine gris-argenté caractéristique de Massey Ferguson, introduite voici deux ans. La gamme comprend les modèles suivants: • «VI» avec une largeur de travail hors tout de 1,0 à 1,3 m; • «SP» avec une largeur de travail hors tout de 1,25 à 1,5 m; • «FR» avec une largeur de travail hors tout de 1,45 à 1,80 m; 12

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• «GE» avec une largeur de travail hors tout de 1,40 à 1,60 m (disponibles uniquement avec plateforme sans cabine); • «WF» avec une largeur de travail hors tout de 1,70 à 2,20 m; • «AL» avec une largeur de travail hors tout de 1,70 m.

La gamme «MF 3» est disponible en six configurations de différentes dimensions. Ici, la version «FR» de largeur intermédiaire.

Motorisation Sur la plupart des modèles, la puissance est portée à 120 ch (voir tableau). Massey Ferguson subdivise la nouvelle gamme en une «catégorie de 75 ch» comprenant plus ou moins la technologie existante et en un sous-ensemble de «plus de 75 ch» avec de nouvelles fonctionnalités. Les modèles de 75 ch disposent d’un quatre-cylindres FPT de 3,4 l de cylindrée. Ils ont subi peu de modifications par ailleurs. La batterie est ainsi toujours logée derrière le siège, mais se trouve sous le capot pour les modèles de plus de 75 ch, ce qui procure davantage de place au conducteur. Ces derniers adoptent, eux, un moteur FPT à quatre cylindres de 3,6 l de cylindrée. La norme antipollution de niveau 5 est atteinte avec le système SCR-On-Filter (SCR avec filtre à particules). Le réservoir de carburant


Nouveautés | Marché

Gamme compacte renforcée Massey Ferguson complète sa gamme actuelle de tracteurs compacts avec les modèles «MF 1740 E» de 40 ch et «MF 1755 E» de 54 ch. La marque fait fabriquer ces tracteurs dans l’usine indonésienne du constructeur Iseki. Massey Ferguson construit lui aussi dans son usine de Beauvais (France) des tracteurs bleus jusqu’à 200 ch pour Iseki, mais ces produits-là ne sont commercialisés que sur le marché japonais. Les nouveaux tracteurs compacts sont entraînés par des quatre-cylindres modernes de 1,8 l ou 2,4 l de cylindrée conformes au niveau 5 d’émissions et sont équipés d’une transmission mécanique 8/8 ou 12/12.

Modèle

Largeur

Poste de conduite

Puissance

MF 3VI

min. 1,00 m

Cabine

75 à 120 ch

MF 3SP

min. 1,25 m

Cabine

75 à 120 ch

MF 3FR

min. 1,45 m

Cabine/plate-forme

75 à 120 ch

MF 3WF

min. 1,70 m

Cabine/plate-forme

75 à 120 ch

MF 3GE

min. 1,40 m

Cabine

75 à 105 ch

MF 3AL

min. 1,70 m

Cabine surbaissée ou standard avec plancher plat

75 à 105 ch

version 15/15 à cinq rapports et trois gammes avec un inverseur mécanique. Avec l’intégration d’un doubleur mécanique Hi/Lo, la transmission est portée à 30/15 rapports. La nouvelle variante Eco comporte une transmission à rapports sous charge électrohydraulique ainsi qu’un inverseur PowerShuttle réglable. Le changement de vitesses est assuré au moyen d’un levier comprenant des boutons pour l’embrayage et le passage des rapports sous charge. Une nouvelle option de «débrayage au freinage» est par ailleurs disponible: dès que la pédale de freins est actionnée, l’embrayage est lui aussi activé simultanément.

Cabine rafraîchie contient 75 ou 100 l. L’orifice de remplissage d’AdBlue se trouve à un endroit pas très pratique sous le capot moteur.

Transmissions au choix Les modèles de 75 ch peuvent être équipés d’une transmission mécanique à quatre vitesses et trois gammes, ou avec la nouvelle transmission 24/12 avec PowerShuttle et Speedshift. Dans la classe des «plus de 75 ch», l’entrée de gamme comprend une

Le confort en cabine a pu être relevé grâce à un passage de transmission de seulement 3 cm de hauteur. Le plancher de cabine des modèles de la gamme «AL» est même parfaitement plat. Le tableau de bord coloré et à l’affichage modernisé peut être ajusté avec des informations visualisables personnalisées. Une filtration de cabine de catégorie 4 est désormais aussi disponible. Ce système est activable aisément avec un interrupteur et place alors la cabine sous pression.

La finition «Efficient» comprend une transmission avec powershuttle et «Speedshift» de même qu’un joystick pour le contrôle de la transmission et de l’hydraulique.

«Essential» et «Efficient» Les tracteurs sont proposés dans la finition d’entrée de gamme «Essential» avec transmission mécanique et relevage mécanique, ou dans la configuration «Efficient» un peu plus équipée. Enfin, il existe un relevage à régulation électrique et des distributeurs électrohydrauliques avec un joystick contrôlant l’hydraulique et la transmission. Selon la finition, l’acquéreur peut choisir entre un système hydraulique à double pompe débitant 93 l/min ou à triple pompe délivrant un débit de 120 l/min ainsi que jusqu’à quatre distributeurs arrière et huit distributeurs centraux. À l’arrière, la capacité du relevage atteint 3,1 t aux crochets d’attelage. Celle du relevage avant affiche 2,8 t. Grâce à un support d’attelage monté d’usine, l’opérateur peut associer des outils latéraux ou frontaux. À l’avant, une installation sans relevage est aussi possible. La suspension du pont avant est disponible en option en différentes configurations selon la gamme de tracteurs. Bien qu’un dispositif de gestion des fourrières soit d’ores et déjà prévu, Massey Ferguson a renoncé à l’intégration de technologies intelligentes telles que l’Isobus, le guidage par traces ou le recours à un terminal.

Le nouveau moteur FPT (ici la version de 3,6 l) est équipé d’un dispositif de post-traitement des gaz d’échappement «SRC-On-Filter» comprenant également un filtre à particules.

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Marché | Sociétés

Ayant élaboré 7200 chariots télescopiques en 2021, Merlo vise 10 000 unités annuelles d’ici à 2025.

Photos: Chris McCullough

Merlo veut produire 10 000 télescopiques par an La pénurie de composants affecte actuellement le rythme de production de l’industriel Merlo. Mais le constructeur étend son usine principale et veut porter sa production de chariots télescopiques à 10 000 unités par an d’ici 2025. Chris McCullough* Le constructeur italien de machines agricoles et de travaux publics Merlo a défini lui-même un objectif de production de 10 000 chariots télescopiques et 25 000 accessoires par an d’ici 2025. Pour atteindre ces objectifs, Merlo étend actuellement signi­ficativement différentes zones de son usine dans plusieurs domaines sur son site de Cuneo (Italie), là où l’entreprise a fait ses * Chris McCullough est un journaliste agricole indépendant anglais œuvrant à l'international.

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débuts. Le constructeur produit différentes gammes de chariots télescopiques pour l’agriculture et la construction, des accessoires et d’autres produits pour l’industrie du recyclage sous ses différentes marques Merlo, TreEmme et Tecno. Il détient aujourd’hui une part de marché de 15 % en Europe et de 10,5 % à l’échelle mondiale; et ses parts de marché augmentent en Italie, en Allemagne et au Canada. Inspiré par l’entreprise de son propre père, Amilcare Merlo crée Merlo Spa en 1964 et commence à produire des matériels mobiles de

travaux publics. Le premier chariot télescopique est apparu en 1981 avec la série SM. L’entreprise conserve un mode de fonctionnement familial. Aujourd’hui âgé de 88 ans, Amilcare est toujours président de Merlo Spa et montre beaucoup d’intérêt à suivre les opérations quotidiennes de l’usine.

Combat quotidien À Cuneo, le site de l’entreprise s’agrandit pour atteindre une surface totale de 330 000 mètres carrés et fournir du


Sociétés | Marché

«Nous continuons chaque jour à nous battre pour les pièces détachées, principalement les petits composants électriques», explique Paolo Merlo, directeur général de Merlo Spa.

La production de chariots télescopiques Merlo (7200 en 2021) est exportée à 80 %, sur les principaux marchés de la société, essentiellement sur l’Europe.

Des dizaines de chariots télescopiques sont actuellement parqués dans tous les espaces extérieurs disponibles de l’usine Merlo, en raison de la pénurie de composants.

travail à pratiquement 1600 employés. L’usine comprend 38 robots, 16 postes d’usinage, 11 lignes de découpe automatique d’acier et 3 lignes dernier cri de peinture poudre. Au cours de l’année 2021, alors que d’autres industriels cessaient la production, Merlo a poursuivi son activité sans arrêt durant toute l’année malgré quelques changements dans la chaîne logistique. Bien que Merlo produise une forte proportion de ses composants en interne, l’approvisionnement en pièces les plus spécialisées repose sur des entreprises extérieures. Des dizaines de chariots télescopiques sont ainsi parqués dans tous les espaces extérieurs disponibles de l’usine, dans l’attente parfois d’un seul composant avant expédition au client. Paolo Merlo, fils d’Amilcare et actuel directeur général de Merlo Spa, a indiqué que la production se poursuivait, mais nécessite pour cela de relever des défis. «La crise du Covid-19 impacte la disponibilité des composants. Le groupe a essayé d’y remédier (…) et nous continuons chaque jour à nous battre pour les pièces détachées, principalement les petits composants électriques.»

et les chariots téle­scopiques rotatifs, connus sous le nom de «Roto» (voir encadré). Merlo a aussi investi le marché des chariots télescopiques électriques avec ses deux modèles «e-Worker», «EW25.5-60» et «EW25.5-90» (voir description détaillée des deux modèles dans les pages de ce numéro

consacrées au salon Agrovina). Un autre nouveau produit à venir alimenté par batteries est le dernier transporteur polyvalent sur chenilles «Cingo M600TD-e» avec une charge utile de 600 kg ou à moteur essence «Cingo M700TD» avec une charge utile de 700 kg.

Du compact au «Roto» Durant l’année 2021, Merlo a notamment produit 7200 chariots télescopiques parmi lesquels 80% ont été exportés sur les principaux marchés de la société, dont 19% à destination de France, 17% vers l’Allemagne et 8% vers le Royaume-Uni. Les produits clé que Merlo fabrique sont inclus dans des catégories comprenant les chariots télescopiques compacts ou de capacité moyenne (dont la gamme «Turbofarmer»), ceux dotés de stabilisateurs et les modèles de forte capacité. En complément, Merlo propose les chariots télescopiques «Multifarmer» qu’il dénomme «tracteurs»,

Des «Roto» alimentés par câble Merlo a annoncé que l’ensemble de sa gamme «Roto» de chariots télescopiques rotatifs serait désormais disponible en version «Plug-in» à branchement par câble électrique. Avec les objectifs de réduction des émissions, de bruit et de consommation de carburant dans les environnements de travail, Merlo a ajouté un moteur électrique aux appareils de la gamme «Roto», afin de contrôler tous leurs mouvements à l’exception des marches avant et arrière. Il fonctionne ainsi en mode diesel lors des déplacements sur la route et pour positionner la machine. Une fois en place, le «Roto» peut alors basculer en mode plug-in; il suffit de connecter le câble de 50 mètres de longueur fourni avec l’engin à une prise électrique d’une tension de 400 V et d’une intensité de 32 A ou 64 A. Toutes les fonctions hydrauliques du chariot télescopique rotatif sont animées par un moteur électrique embarqué et accessibles depuis la cabine, depuis la plateforme de travail aérienne ou via une télécommande en mains de l’opérateur.

électrique, les boutons de démarrage et d’arrêt, y compris celui d’arrêt d’urgence, et le sélecteur entre modes diesel ou électrique. Le moteur électrique triphasé entraîne une pompe hydraulique à débit variable pouvant fournir 70 l/min. Elle alimente l’ensemble des fonctions hydrauliques de la flèche et des auxiliaires, la rotation de la tourelle et les mouvements des stabilisateurs. Selon Merlo, les performances du «Roto Plug-in» se révèlent comparables à celles d’une machine animée par moteur diesel, mais cette version émet moins de polluants, génère moins de bruit et consomme, évidemment, moins de carburant, autant d’avantages appréciables, notamment en espaces confinés. Avec la version 32 A, les mouvements de la machine sont un peu plus lents, tandis que ceux de la version 64 A seraient plus rapides que ceux d’une version diesel.

Performances comparables Le système d’alimentation par câble Merlo comprend quatre éléments: l’unité de contrôle, le moteur électrique, la pompe hydraulique et le câble de branchement électrique. L’unité de contrôle est positionnée à l’avant du châssis de la machine. Elle comprend les lampes témoins du système

Sur la version «Plug-in» des modèles de la gamme «Roto» toutes les fonctions hormis l’avancement peuvent être animées électriquement.

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Marché | Distinctions

Conditions de participation Ce concours est ouvert aux exposants de l’Agrama 2022. Les produits inédits (c’està-dire jamais exposés auparavant) sont à inscrire auprès de la rédaction de Techni­que Agricole (red@agrartechnik.ch) jusqu’à la fin septembre 2022. Les parti­ cipants sont priés d’envoyer un dossier constitué d’une brève description de l’inno­vation, accompagnée de quelques photos et vidéos. Le développement doit impérativement être conçu («Swiss engineering»), mis au point et fabriqué en Suisse («Swiss made»).

Le «Swiss Innovation Award» doit promouvoir le développement de matériels agricoles innovants sur le territoire helvétique.

En quête d’innovations suisses L’Agrama se tiendra à la fin novembre 2022 à Berne. En préambule au plus important salon de machinisme agricole sur le territoire helvétique, Technique Agricole se met à nouveau à la recherche d’innovations suisses. Roman Engeler

La participation au concours ne soumet les exposants à aucune obligation. La rédaction garantit une discrétion absolue jusqu’au 17 novembre 2022. Ensuite, les développements sélectionnés seront publiés dans l’édition de novembre de Techni­que Agricole, sur le site de l’ASETA agrartechnik.ch ainsi que sur les réseaux sociaux.

Nouveautés retenues Un jury composé de représentants de la rédaction et de distributeurs étudiera les dossiers et contactera les candidats si des précisions devaient s’avérer nécessaires. Il sélectionnera quelques produits soumis, soit un nombre adapté (encore à déterminer) pour le vote qui sera opéré dans une étape ultérieure par les visiteuses et visiteurs de l’Agrama. Les innovations nominées seront présentées dans l’édition de novembre de Technique Agricole.

Deuxième étape du concours La rédaction de Technique Agricole a décidé de réitérer cette année le concours visant à désigner le vainqueur du «Swiss Inno­vation Award», au vu du succès des éditions 2016 et 2018. Ce concours fournira à nouveau l’occasion aux inventeurs de montrer leurs innovations nominées sur leur stand lors du plus grand salon suisse de machinisme agricole. 16

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Ambition du concours Le «Swiss Innovation Award» vise à favoriser le développement helvétique de matériels agricoles innovants et à les faire connaître. Un autre objectif est d’inviter le lectorat de Technique Agricole ainsi que les visiteuses et visiteurs de l’Agrama à donner leur avis sur les nouveautés les plus intéressantes à leurs yeux.

Les lectrices et lecteurs de Technique Agricole, ainsi que les visiteuses et visiteurs de l’Agrama, auront la possibilité de choisir leur favori. Ils pourront voter en envoyant par la poste le talon dûment rempli (joint à l’édition de novembre) à la rédaction ou en le déposant dans l’urne prévue à cet effet sur le stand de l’ASETA à l’Agrama.


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14.02.22 13:47

Sécurité et respect sur la route Le fumier et le lisier ne sont pas épandus le week-end. Les travaux de récolte doivent être réduits au minimum pendant la nuit et le week-end.

Roul’ net


AUTOMATISATION

Transition logique vers l’ère numérique

La numérisation n’est pas pour demain, c’est du présent. Elle fait déjà partie de l’agriculture moderne. Mais bien des obstacles ralentissent ou pénalisent encore l’introduction à grande échelle des systèmes numériques. Les utilisatrices et utilisateurs devront posséder des compétences pointues dans ce domaine.

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Ruedi Hunger


AUTOMATISATION

La gestion des machines et un fichier d’exploitation parcellaire adapté permettent de visualiser et de documenter les données à long terme. Photo: Pöttinger

La numérisation constitue à l’heure actuelle une tendance dominante. L’agriculture existait pourtant auparavant, comme d’ailleurs avant la mécanisation. Ces époques révolues n’étaient pas mauvaises en soi, bien que différentes. C’était probablement plus dur physiquement, mais plus aisé sur le plan psychologique et certainement moins stressant. À croire que l’être humain, à la recherche perpétuelle d’une qualité de vie meilleure, est soudainement tombé sur la numérisation. La raison n’est sans doute pas cette «découverte», mais plutôt une réaction contre l’«immobilisme», associé par analogie à la régression. Il faut continuer à avancer, tête baissée, dans l’ère numérique.

Arrivés à l’ère numérique Ironie du sort, nous sommes déjà dans l’ère numérique. Des robots traient les vaches, des drones détectent parasites et maladies, des capteurs mesurent les fertilisants dans le fourrage et le lisier et, grâce au smartphone, téléphoner est devenu banal. Et c’est une bonne chose, si l’on considère les résultats d’une enquête menée auprès d’agriculteurs et d’agricultrices. Plus des deux tiers d’entre eux estiment en effet que les connaissances numériques seront aussi importantes à l’avenir que les compétences techniques et sociales, au contraire du dernier tiers qui pense qu’elles resteront secondaires.

lisation d’équipements toujours plus sophistiqués rend l’agriculture de plus en plus «abstraite» aux yeux des consommateurs. L’agriculture de l’ère numérique risque ainsi de s’éloigner davantage encore de la population, et donc des consommateurs. Comment ces derniers ou les visiteurs d’une exploitation pourraient-ils appréhender la notion d’«agriculture numérique» si nous avons nousmêmes du mal à comprendre les processus informatisés d’un appareil intelligent? Cela est-il indispensable? Peut-être pas, mais les consommateurs sont des clients et des explications simples et plausibles s’avèrent tout de même nécessaires. Les cheffes et chefs d’exploitation sont donc doublement sollicités, à la fois par l’introduction de l’agriculture de pointe et par la question subsidiaire: «Comment l’expliquer aux consommateurs?» L’agriculture fait face aujourd’hui à un grand défi et ne peut pas attendre demain. Elle doit mettre en pratique la devise «Don’t work hard, work clever!», qui signifie «Ne travaille pas dur, mais intelligemment».

Agriculture de précision Depuis le début des années 1990, l’agriculture de précision (ou precision farming) adopte le principe de la gestion modulée des parcelles. Le concept consiste à épandre des quantités d’engrais et de produits phytosanitaires adaptées aux besoins et, de ce fait, variables dans un même terrain, en se référant à des données saisies lors de passages antérieurs. Relèvent également de l’agriculture de précision les systèmes d’autogui-

dage, les commandes par tronçons et l’élevage de précision («precision livestock farming»). Ce dernier utilise des combinaisons modernes de capteurs et de commandes, de puis la répartition rigoureuse de composants alimentaires performants jusqu’à la traite automatisée (robot), y compris le suivi de santé.

«Smart farming» Le «smart farming» s’inscrit dans la suite logique de l’agriculture de précision. Ce concept connu depuis les années 2000 englobe notamment les systèmes d’épandage basés sur des capteurs pour les engrais et les produits phytosanitaires. Cette «agriculture intelligente» combine l’automatisation et l’aide à la décision. Depuis juin 2021, sous l’égide d’Agroscope et d’Agridea, ainsi que des cantons de Thurgovie et de Schaffhouse, les technologies intelligentes disposent de leur propre station d’essai. Ainsi, leur importance pour l’agriculture se voit soulignée. Il est également primordial que l’on teste leur adéquation aux conditions particulières de la Suisse et les avantages économiques qu’elles peuvent apporter aux exploitations agricoles. Il faut espérer que la station suisse assumera ses responsabilités dans ce sens. Une utilisatrice ou un utilisateur a besoin, plus que de belles images, de réponses à des questions sur des technologies clés. En voici quelques exemple: que peuvent vraiment faire les systèmes de satellites? Quel drone puis-je utiliser et à quelles fins? Où en sont réellement les technologies liées aux machines? Qu’est-ce qu’une bonne solution

La numérisation montre des visages très divers

«Don’t work hard, work clever!» L’agriculture doit en bonne partie l’augmentation de la produc­tivité de ces cent dernières années à la mécanisation. Elle s’est aussi heurtée à des limites, notamment celles de la taille, du poids et de la rentabilité des machines. La campagne de l’année dernière sur les deux initiatives agricoles soumises au scrutin populaire a mis en évidence le fossé entre les consommateurs et l’agriculture (ou entre l’agriculture et les consommateurs). L’uti05

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AUTOMATISATION

de valorisation des données pour mon entreprise?

Agriculture en mode 4.0 «Agriculture 4.0» définit une approche qui complète les procédés existants avec les quatre importants éléments suivants: • «Internet des objets»: ce terme générique désigne l’infrastructure des technologies de l’information. Des objets physiques et virtuels mis en réseau électroniquement communiquent alors automatiquement. Dans le domaine du machinisme agricole, il est connu sous le nom de «machine à machine», abrégé (M2M). • «Informatique en nuage» ou «cloud computing»: cette composante est devenue nécessaire face à l’immense quantité des données et des exigences quant aux systèmes d’information croissant de manière exponentielle. Elle repose sur d’importantes ressources informatiques pouvant être mobilisées à la demande avec une grande flexibilité. • «Mégadonnées» ou «big data» (et intelligence artificielle): cette technologie permet de collecter, stocker et analyser des données de machines, capteurs, ordinateurs, smartphones et autres dispositifs. Les très grandes masses de données ne peu­ vent être valorisée convenablement que par des analyses «big data». L’intelligence artificielle est celle des machines, un système de machine intégrant des processus à partir de données d’entraînement enregis-

Les concepts automatisés ne fonctionnent pas sans l’intelligence artificielle. Photo: Ruedi Hunger

trées ou sélectionnées. Par exemple, la mise en réseau et l’enregistrement des données d’exploitation permettent d’entraîner des algorithmes d’apprentissage visant à reconnaître automatiquement les maladies des plantes, les adventices ou les parasites. • Automatisation et robotique: ces deux disciplines sont actuellement considérées comme le «couronnement» de la numérisation. Cela ne durera peut-être pas. En effet, selon l’interprétation officielle, la robotique ne constitue qu’une étape de la mécanisation et de l’automatisation. La taille des machines autonomes (robots) augmente, ce qui complique leur utilisation dans les petites et moyennes entreprises. La robotique nécessite une infrastructure numérique

stable, pour garantir une communication sécurisée (infrastructure 5G).

Intelligence artificielle L’intelligence artificielle est invisible et insaisissable et cette notion ne convient pas très bien à l’agriculture où tout est visible, perceptible et bien concret. Étroitement liée aux systèmes automatiques, elle s’est d’ores et déjà implantée sous forme de robo­ tique dans l’agriculture ou le machinisme. Un logiciel est nécessaire pour contrôler les robots dans les champs ou les étables. Actuellement, l’intelligence artificielle est utilisée pour la construction de systèmes d’assistance dans les machines agricoles. Selon les experts, elle jouera à l’avenir un rôle majeur dans le développement de nouveaux systèmes.

Conclusion

Agriculture de précision

Agriculture de précision (plante et animal)

«Smart farming» (ou agriculture intelligente) Agriculture numérique

Le «precision livestock farming» constitue une partie du «smart farming». L’agriculture numérique, quant à elle, est censée intégrer tous les systèmes précédents. Graphique: Griepentrog, retouché

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Il y a quelque temps, Michael Horsch, entrepreneur en machinisme et agriculteur, a déclaré que la numérisation n’avait pas encore apporté grand-chose à l’agriculture. Au contraire, de faux espoirs ont été suscités chez les agriculteurs ces vingt dernières années. Chapeau bas pour cette belle honnêteté! Il est vrai que les attentes à l’égard de la numérisation n’ont été qu’assez partiellement satisfaites jusqu’à présent. Outre les coûts, d’autres obstacles à l’introduction à grande échelle de systèmes et de techniques numériques jouent un rôle majeur. L’agriculture doit maintenant saisir l’opportunité de séparer le «bon grain de l’ivraie» grâce à des compétences appropriées en informatique. Il faudra sans doute davantage de temps qu’espéré avant que l’agriculture 4.0 ne devienne réalité au quotidien.


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Une démarche de durabilité peut consister à épandre en fonction des besoins déterminés préalablement. Photo: Ruedi Hunger

L’agriculture numérique est-elle durable? La numérisation doit contribuer à préserver les bases naturelles de la vie. Cela signifie que les ressources naturelles, les écosystèmes, la biodiversité et le climat sont protégés. La numérisation contribue ainsi activement à la réalisation des objectifs de durabilité d’un point de vue écologique. Mais le fait-elle vraiment? Ruedi Hunger Qu’est-ce que l’agriculture durable? Selon le point de vue, la personne qui pose la question obtiendra des réponses différentes. On avance souvent l’idée qu’une agriculture durable doit être acceptée par la société, socialement supportable, écologiquement équilibrée et économiquement viable.

La numérisation fait l’affaire… Optimiser les processus, soutenir les décisions, faciliter le travail, ouvrir de nouveaux canaux de communication et de conseil. La numérisation offre de nombreuses nouvelles possibilités que l’on peut utiliser ou ignorer. La conception que chacun se fait de la numérisation est 22

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très différente. Néanmoins, ce thème ne déclenche pas encore une tempête d’enthousiasme dans le monde agricole, tout au plus une légère brise. Quelle est la raison de cette frilosité? L’informatisation est-elle trop compliquée, trop chère, trop incertaine et donc trop risquée. Difficile après ça de parler encore de durabilité. Toutefois, on oublie souvent que les systèmes numériques prennent pied depuis 1990, lentement mais sûrement. Dans le domaine de l’élevage en particulier, ils sont déjà incontournables dans de nombreuses exploitations (traite, alimentation). Par conséquent, le premier objectif de durabilité est déjà atteint, avec en bonus une meilleure qualité de vie (horaires

de travail plus flexibles) pour le chef d’exploitation.

La numérisation n’est pas une fin en soi Au regard des nombreux défis sociaux et écologiques de notre époque, la nécessité d’un développement, respectivement d’une action durable devient de plus en plus évidente. Même si, au premier abord, la durabilité d’une agriculture numérisée n’est pas toujours évidente, il faut réussir à concilier économie et écologie et la numérisation est la mieux placée pour atteindre cet objectif. L’automatisation, la robotique et les algorithmes intelligents apportent déjà de pré-


AUTOMATISATION

cieuses contributions dans le domaine de l’agriculture de précision. Les systèmes de guidage, la fertilisation ainsi que la pro­ tection phytosanitaire modulée et l’enre­ gistrement du rendement en sont des exemples. Différentes études scientifiques montrent qu’une approche intraparcel­ laire différenciée permet d’économiser des engrais et des produits phytosani­ taires. On peut donc attribuer ici une autre «bonne note de durabilité» à la nu­ mérisation.

Automatisation et robotique L’automatisation et la robotique consti­ tuent une nouvelle étape de la mécani­ sation. Avant que de tels systèmes ne fassent partie intégrante de l’agriculture, beaucoup de temps (et d’argent) devront encore être investis dans la recherche et le développement. De grands espoirs sont placés dans les systèmes automatisés et les robots qui devraient améliorer considéra­ blement la durabilité. Les premiers élé­ ments de convergence durables sont illus­ trés par l’exemple décrit ci-après. Le désherbage mécanique électronique est en passe de s’établir. Les équipements né­ cessitent des systèmes de commandes semi-­ auto­matiques ou automatiques. Même au sein d’une rangée, il est aujourd’hui possible d’éliminer les adventices qui concurrencent les végétaux cultivés. Dans un avenir proche, des drones, ou des drones associés à des ro­ bots, pourront détecter les ravageurs ou les maladies des plantes. Aujourd’hui déjà, des drones lâchent de manière ciblée des in­ sectes auxiliaires dans les champs de maïs. Ces quelques exemples montrent que la nu­ mérisation dans le domaine de la gestion des cultures apporte une plus-value en ma­ tière de durabilité.

Les robots d’alimentation, de traite et d’évacuation du fumier sont propices à promouvoir la durabilité. Photo: ldd

Le savoir est essentiel La numérisation n’est malgré tout qu’une étape sur la voie d’une agriculture du­ rable. Mais elle apporte déjà aujourd’hui une contribution considérable à une plus grande durabilité, et il est légitime d’es­ pérer qu’elle sera encore plus importante à l’avenir. Pour que les systèmes numé­ riques puissent être utilisés avec encore plus de succès, il faut être prêt à suivre une formation plus spécifique. Il est prévi­ sible que le profil du métier d’agriculteur changera et devra changer à l’avenir. Les nouvelles technologies nécessitent des adaptations dans la formation et une meilleure vulgarisation. Certes les chefs d’exploitation sont sollicités, mais égale­ ment les secteurs en amont et en aval de la formation. Des offres de conseil glo­ bales sont indispensables pour diffuser l’apprentissage de ces techniques à une

échelle aussi large que possible. Ces deux aspects n’en sont qu’à leurs débuts et né­ cessiteront donc de gros efforts en temps utile.

Un frein: les coûts «On ne parle pas d’argent.» Quiconque s’intéresse aux techniques et aux sys­ tèmes numériques constatera que l’on parle en premier lieu de leurs avantages et de tout ce qu’ils permettent de faire. Ce n’est qu’en posant des questions ci­ blées que l’on aborde la question du prix. Souvent, les espoirs s’envolent et de (trop) nombreuses conversations pren­ nent fin après avoir pris connaissance des prix. Cette manière de procéder ne contri­ bue pas à faire progresser la durabilité. En clair: il n’y a pas de durabilité sans renta­ bilité. Enfin, pour atteindre une forme d’infor­ matisation durable, une mise en réseau des différents systèmes, comme le prévoit l’«agriculture 4.0», est indispensable. Au­ jourd’hui, cette condition n’est que par­ tiellement remplie. Trop de fabricants font encore preuve d’une grande réserve et se concentrent sur leurs propres solu­ tions. Une situation qui, du point de vue de l’utilisateur, est extrêmement problé­ matique et non durable.

Conclusion

Les machines exploitant le numérique sont très prometteuses en désherbage. Photo: Ruedi Hunger

Il reste encore beaucoup à faire dans «l’environ­ nement professionnel numé­ rique». La durabilité que l’on continue d’invoquer n’en est qu’à ses débuts, elle est loin d’être généralisée. Reste à savoir si elle le sera un jour. Ou faut-il tout simple­ ment avoir encore un peu de patience? 05

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AUTOMATISATION

Bien que non palpable et invisible, l’intelligence artificielle est pourtant bien présente. Photo: Agco

Ne pas avoir peur de l’intelligence artificielle La numérisation n’est pas nouvelle en agriculture. Les systèmes d’information et les robots sont en service dans les étables depuis un certain temps déjà, de même que les machines numériques travaillant sur les parcelles. Alors qu’elle est utilisée depuis longtemps en arrière-plan, on parle de plus en plus d’intelligence artificielle. Mais en a-t-on besoin? Ruedi Hunger

Il y a actuellement bien des raisons pour faire évoluer l’agriculture. Cet état est le plus souvent motivé par des objectifs contradictoires comme le bien-être animal, la biodiversité, la production alimentaire, la qualité et le prix des aliments, mais aussi la réduction des émissions de CO2, la durabilité sociale de l’occupation décentralisée du territoire et le maintien du paysage cultivé, pour n’en citer que quelques-uns. On constate que les termes «numérisation» et «intelligence artificielle» reviennent dans toutes les discussions sur cette transformation. Les attentes sont élevées. Il n’est pas non plus rare d’entendre que ces deux éléments permettront de réaliser tous ces objectifs. 24

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Définition L’intelligence artificielle ne doit pas être une fin en soi*, mais un moyen prometteur pour l’épanouissement de l’homme et l’amélioration de son bien-être. Ses applications en agriculture pourraient être particulièrement intéressantes en raison de la complexité de cette branche et les secteurs d’activités en amont et en aval. Par conséquent, il est nécessaire que les composantes et les exigences d’une intelligence artificielle de confiance soient utilisés. Selon le groupe d’experts sur l’intelligence artificielle (GEHN IA), et les lignes directrices en matière d’éthique, une intelligence artificielle digne de confiance présente les caractéristiques suivantes:

a. Elle est licite en assurant le respect des législations et réglementations applicables. b. Elle est éthique, en assurant le maintien des principes et valeurs éthiques. c. Elle est robuste, sur les plans technique et social car, même avec de bonnes inten­ tions, les systèmes l’appliquant peuvent causer des préjudices involontaires.

Pourquoi l’agriculture a-t-elle besoin de l’intelligence artificielle? L’intelligence artificielle rencontre sur le terrain un certain scepticisme parce qu’elle n’est pas palpable et ne se voit pas. Des chercheurs ont un autre point de


AUTOMATISATION

vue et estiment avec lucidité que ses applications en agriculture sont loin d’être épuisées. L’agricultrice ou l’agriculteur se demande si l’intelligence artificielle compliquera encore son travail alors qu’il cherche à le simplifier. Fondamentalement, on y recourt depuis longtemps et l’époque antérieure à sa mise en œuvre est déjà révolue. L’agriculture nécessite une infinité de connaissances de base et fait face à de nombreuses «incertitudes» à court terme en lien avec la météo, le sol, les plantes ou les prix. En outre, elle profite à l’agribusiness qui est déjà largement informatisé. Par exemple, les données actuelles des machines et des différents processus sont déjà disponibles sous forme d’algorithme d’intelligence artificielle. En raison d’un manque de mise en réseau, elles sont encore trop peu, voire pas du tout, utilisées alors qu’elles «seraient» largement disponibles. Autre avantage: elles concernent à la fois l’agriculture conventionnelle et biologique.

Exemple de recherches actuelles • Connexion internet au champ (partenaire: Claas, TU-Dortmund, Université d’Osnabrück) La connexion internet mobile peut être peu fiable, voire inexistante sur des tracteurs ou des machines de récoltes (moissonneusesbatteuses), ce qui complique la mise en œuvre de l’intelligence artificielle dans l’agriculture par rapport au milieu industriel. Il est nécessaire qu’au moins une partie de l’exploitation des données se fasse sur les machines. Des chercheurs développent des solutions (hardware et soft­ ware) capables de réaliser les calculs de manière efficace sur les machines via des systèmes embarqués ainsi que, dans certains cas, en recourant au cloud.

• Homologation de machines pilotées par intelligence artificielle (partenaire: HS Osna­brück, Lemken GmbH, Maschinenfabrik Bernhard Krone) De par leur utilisation dans les champs, les machines agricoles sont souvent confrontées à des conditions extrêmes comme la pluie, la poussière, la variation de l’éclairage, etc. Afin de parvenir à faire homologuer des machines fortement automatisées ainsi que des systèmes d’aide intelligents, il est nécessaire de développer des capteurs capables de travailler de manière fiable dans ces conditions difficiles. • Intelligence artificielle et sélection des plantes (partenaire: NPZ Innovationen) Grâce à un robot équipé de différents types de capteurs, on réalise une image virtuelle en haute définition des végétaux et du terrain. Les sélectionneurs peuvent ainsi trouver et étudier les caractéristiques des plantes indépendamment du temps et du lieu. • Robot, travailleur agricole du futur (partenaire: École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), AgroVet Strickhof) À l’EPFZ, des chercheurs en agronomie et en robotique collaborent sur une grande variété de projets en lien avec l’agri­ culture. Le projet «Flourish» (du point de vue économique) est un exemple de collaboration entre un drone et un robot au sol. On envisage une agriculture plus durable grâce à l’informatique et à la robotique.

Qu’est-ce qui change? L’image du travail agricole est modifiée par l’utilisation conséquente de systèmes informatiques et encore plus par la mise en œuvre de l’intelligence artificielle. En parallèle, les exigences envers les collaborateurs et le personnel, surtout les techni-

Projet «Field Phenotyping Platform», École polytechnique fédérale de Zurich • Des mesures automatiques peuvent être réalisées dans les parcelles d’essais au moyen de nombreuses caméras et capteurs avec une précision de 5 cm indépendamment des conditions du terrain. • La mesure de la hauteur de peuplement, la dynamique de maturation de parcelles de blés ou le relevé dynamique du développement des cultures sont possibles grâce à la numérisation et à l’intelligence artificielle. • Des caractéristiques individuelles comme le nombre d’épis, les maladies, les réactions de croissance à la température ou le prélèvement d’eau en cas de sécheresse sont aujourd’hui appréhendables.

ciens, augmentent. La commande, la mise en œuvre et l’entretien de machines, d’outils et d’installations numériques exigent des compétences différentes de celles nécessaires à la réalisation d’une vidange ou d’un contrôle de filtres à air. La sécurité était peu traitée dans l’agriculture numérique. Mais à l’avenir, elle prendra une place plus importante. En ligne, beaucoup de choses sont simplifiées, mais leur sécurité laisse à désirer. La gestion numérique, par exemple des étables ou des stocks d’objets, doit être protégée contre les attaques extérieures (cyber-criminalité). L’utilisation de l’intelligence artificielle remet la question de la propriété des don-

«L’intelligence artificielle ne nous empêche aucunement de concilier les objectifs contradictoires de la production durable de denrées alimentaires de qualité.» Joachim Hertzberg, Centre allemand

de recherche en intelligence artificielle (DFKI), Osnabrück

nées sur le devant de la scène. Jusqu’ici, le débat portait surtout sur l’autorisation accordée ou non aux utilisateurs des données de processus de production agricoles. Il devra désormais englober l’aspect supplémentaire du droit d’exploitation des connaissances obtenues automatiquement à partir de ces données.

Conclusion L’erreur serait d’utiliser l’intelligence artificielle pour optimiser les procédés de production ou de négociation qui devraient en réalité être revus ou corrigés. Elle passerait alors du statut de solution à celui de source d’insécurité dans une agriculture déjà sous pression. L’intelligence artificielle peut faciliter la mise en place de nouveaux processus dans la production agricole qui seraient sinon impossibles. Elle peut aider les agricultrices et agriculteurs à exploiter d’importantes quantités de données, ingérables par l’être humain seul. * Finalité en soi: expression qui qualifie un processus ou une action qui possède sa propre valeur et qui ne sert pas de moyen pour atteindre un autre but.

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Détermination du rendement à l’aide de capteurs: la technologie NIR n’est que timidement utilisée sur les ensileuses. Photo: Ruedi Hunger

Fourrages sous l’œil des capteurs Dans les circonstances actuelles, la qualité du fourrage de base de la ferme revêt une importance croissante. L’approvisionnement en protéines de l’exploitation via les prairies naturelles et artificielles, mais aussi la teneur en amidon de l’ensilage, de maïs, entre autres paramètres, se révèlent d’un grand intérêt. Ruedi Hunger

«Savoir en temps réel ce que contiennent mon lisier, mes fourrages et autres ensilages»: c’est avec des slogans de ce genre que les fournisseurs de capteurs NIR font la promotion de leurs produits. Question subséquente: le chef ou la cheffe d’exploitation devrait-il ou devrait-elle attendre le moment de l’épandage pour connaître la composition en éléments fertilisants de son précieux lisier? «Non, répondent les fournisseurs de capteurs NIR, il ou elle devrait être renseigné bien plus en amont.» Rappel: la technologie NIRS, de l’anglais near infrared spectrometry, spectrométrie dans le proche infrarouge donc, permet d’analyser en temps réel la composition de 26

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matériaux organiques très divers (fourrages, engrais de ferme, aliments, etc), au moyen de capteurs mobiles et légers.

composition d’un fourrage. Intégrés aux goulottes d’éjection des ensileuses, ils fournissent des résultats en temps réel.

Processus de récolte numérisés

Savoir ce que l’on a

Pour l’obtention de fourrage de base de qualité, la gestion de la prairie est un facteur capital, qui s’ajoute à d’autres aspects comme la composition du peuplement et une fertilisation adaptée. Le contrôle de qualité, examen sensoriel ou analyse de laboratoire, aide à trouver d’éventuels points faibles dans la préparation. Les capteurs NIR sont une alternative bien plus rapide qu’une analyse en laboratoire pour déterminer le rendement et la

Dans la plupart des cas, aucune technique numérique moderne d’analyse n’intervient au moment de la récolte de fourrage vert (prairies naturelles et artificielles) et de maïs d’ensilage. Pourtant, connaître la composition de la récolte serait important pour une meilleure utilisation des agents d’ensilage, pour gérer l’affouragement ultérieur ou pour optimiser la fertilisation. Les capteurs NIR se retrouvent depuis plusieurs années déjà


AUTOMATISATION

Caractéristiques des matériels d’analyse NIR de différents constructeurs Constructeur

Nom du capteur

Plage de mesures

John Deere

HarvestLab 3000

26 à 37 %

CNH

NIRXact

Claas

Krone

Types de cultures concernés Céréales, maïs, herbe, luzerne, ensilage

Certification DLG

Analyse des composants

Maïs

Oui

10 à 54 %

Céréales, maïs, herbe, luzerne

Maïs

Oui

Claas NIR

20,1 à 74,9 %

Céréales, maïs, herbe

Maïs et herbe

Oui

Krone NIR

21 à 40 %

Céréales, maïs, herbe

Maïs

Non

(AgriNIR)

10 à 54 %

Céréales, maïs, herbe, luzerne

Maïs

Oui

Krone NIR Control dual

22 à 52 %

Céréales, maïs, herbe

Maïs

Oui

sur les ensileuses automotrices. Ils offrent une solution numérique pour déterminer les taux de matière sèche et d’autres para­ mètres directement lors de la récolte, et pour calculer le rendement à l’hectare. La mise en correspondance avec des données GPS offre la possibilité d’établir des cartographies de rendement. La connaissance du rendement annuel en matière sèche est prépondérante car celui-ci sert de référence pour détecter les pertes. En connaissant les rendements réels, l’agriculteur ou l’agricultrice peut mieux exploiter son potentiel d’optimisation.

Freins à l’adoption Actuellement, cette technique n’est encore utilisée que de façon très limitée, ceci pour les raisons suivantes: • Manque de motivation chez les agriculteurs et les agricultrices («Que faire de tous ces chiffres?»). • Manque de motivation de la part des entrepreneurs de travaux agricoles qui renoncent ainsi à ces équipements.

• N écessité d’enregistrements sur l’ensemble des coupes pour disposer de données annuelles fiables. • A bsence d’interface de transfert des données entre l’ensileuse et le registre électronique des parcelles (FMIS, Farm Management Information System).

Un service payant Pour que le chef ou la cheffe d’exploitation puisse se servir des données fournies par l’ensileuse, il faut en premier lieu une interface pour le flux de données entre le terminal de l’ensileuse et l’ordinateur où est mémorisé le fichier des parcelles. Le transfert automatisé via une plateforme d’échange de données est la solution la plus simple. Important: les chiffres fournis ne sont pas gratuits, à moins d’avoir à faire à un prestataire de services particulièrement exemplaire. L’entrepreneur doit en effet mettre luimême 20 000 francs sur la table pour s’équiper en matériel NIR, une somme qu’il souhaitera évidemment récupérer sur ses factures.

Mesures dans la masse fraîche Différents composants peuvent être analysés: cendres brutes, fibres brutes, protéine brute, ADF*, NDF*, sucre et amidon. • Cendres brutes: chaque pourcent supplémentaire de cendres brutes entraîne une réduction d’énergie d’environ 0,1 MJ NEL/kg de matière sèche (MS). La souillure du fourrage augmente le taux de cendres brutes. Un capteur NIR indique la teneur en cendres brutes en temps réel, ce qui permet éventuellement au conducteur de l’andaineur en amont de réagir instantanément dès réception de l’information. • Fibres brutes: la teneur en fibres brutes mesurée par le capteur ne peut plus être influencée lors de la récolte. Mais elle fournit un repère pour reporter ou échelonner la récolte si nécessaire. • Protéine brute: la valeur NIR est une première estimation de la qualité du fourrage et fournit un repère pour estimer les protéines disponibles après l’ensilage. • Sucre: il influence le processus d’ensilage de l’herbe. En cas de valeurs trop élevées, vérifier la propreté du disque de détection devant le capteur NIR. • Amidon: la teneur en amidon joue un rôle décisif en présence de maïs d’ensilage, ainsi que dans l’ensilage de maïs (énergie). Avec un capteur adéquat, il est possible de détecter dans le champ même des particularités en lien avec les variétés récoltées ou les sols; de tels variations sont difficiles à déterminer par d’autres méthodes.

Testé par le LfL, approuvé par la DLG

En fonction du capteur, il est possible de mesurer la teneur en matière sèche, mais aussi les composants de l’herbe, de la luzerne ou du maïs plante entière ensilés. Photo: JD

Mais ce type de mesures et de calculs instantanés est-il fiable et exact? L’Institut bavarois de l’agriculture (Bayerische Landesanstalt für Landwirtschaft ou LfL) s’est penché sur la question. Les résultats concernant la précision des capteurs NIR ont été présentés à la conférence en ligne «Machines agricoles en zone alpine 2022». La technologie et les matériels 05

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pour analyser les rendements et les taux d’humidité directement sur les ensileuses existent. Pour vérifier la précision du sys­ tème, le LfL a pesé 30 bennes de récolte à l’aide d’une balance d’essieu dynamique complexe. Il a comparé la masse fraîche nette avec les données des capteurs d’une ensileuse. Parallèlement, 50 échantillons ont été prélevés sur chaque chargement pour analyser en étuve (105° C) au labora­ toire leurs teneurs en matière sèche et en nutriments. Les écarts constatés entre les valeurs du laboratoire et celles fournies par les capteurs NIR n’ont jamais excédé le seuil de tolérance admissible de 4 %. Les capteurs étaient tous montés dans les goulottes. Pour maintenir une qualité d’analyse constante, ces capteurs NIR doivent être nettoyés et entretenus régu­ lièrement. Les utilisateurs sont formés en conséquence par le fournisseur. Plusieurs capteurs NIR ont été testés et approuvés par la Société allemande d’agriculture (DLG) à l’issue de mesures d’humidité dans le maïs (de 26 % à 43 % de MS) ou dans l’herbe (de 25 % à 47 % de MS). Certains capteurs NIR peuvent être utilisés aussi bien sur une ensileuse que sur les matériels de traitement et d’épandage de lisier.

L’entrepreneur, un acteur clé L’entrepreneur joue un rôle clé dans l’ar­ gumentation pour ou contre les capteurs NIR et leur voue souvent un œil critique. Dans ce cas, il n’aura aucune intention ni

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Deux exemples de mesures du rendement et des composants Le NIR et les mesures des rendements et composants • Cendres brutes: sa mesure permet de tirer des conclu­ sions sur la souillure du fourrage. • Cellulose brute: pour savoir quand faucher. • Protéine brute: cette mesure autorise une première estimation de la qualité du fourrage. • Sucre (herbe): influe sur le processus d’ensilage. • Amidon (maïs): pour identifier les variations en lien avec le sol et la variété. «SatGrass», une étude pilote pour «voir l’herbe pousser» • Utilisation de données satellitaires pour gérer les prairies. • Mesure de l’indice de surface foliaire et de l’indice de végétation pour la modélisation du rendement, de la qualité et de la dynamique du développement. • Le projet «SatGrass» est un modèle d’estimation du rendement et de la qualité qui aide l’agriculteur ou l’agricultrice à décider du moment optimal pour faucher. • Observation des effets du changement climatique sur les prairies.

ne pourra convaincre ses clients de l’uti­ lité d’une analyse de rendement et d’humi­dité sur l’ensileuse. Inversement, il est l’inter­ locuteur direct qui peut ré­ pondre aux souhaits spécifiques de ses clients. Si analyser les composants de l’herbe ou du maïs d’ensilage n’implique pas automatiquement une meilleure ges­ tion de l’exploi­tation, l’optimisation de

cette derniè­ re implique forcément que l’on connaisse la composition de l’herbe et du maïs que l’on récolte.

* NDF (neutral detergent fiber) = tous les composants de la paroi cellulaire végétale (cellulose, hémicellulose, lignine). * ADF (acid detergent fiber) = cellulose et lignine.

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Depuis toujours, les utilisateurs s’interrogent sur le contenu exact en fertilisants du lisier avant de procéder à son épandage. Photo: Ruedi Hunger

La spectroscopie NIRS à la loupe La hausse massive du prix des engrais minéraux commence à se répercuter sur la valeur des engrais de ferme. Or, une valorisation optimale des engrais de ferme, particulièrement des lisiers, requiert une connaissance précise de leur composition en fertilisants. Comment acquérir les teneurs en différents constituants et les documenter de manière effective? Ruedi Hunger

Pour améliorer l’acquisition et la documentation des composants des lisiers, les procédés de mesure en ligne semblent prometteurs à première vue. Les responsables du projet «DigiMilch» de l’institut Bavarois pour l’Agriculture (Bayrische Landesanstalt für Landwirtschaft, abrégé LfL) jugent indispensable qu’on s’y intéresse de près.

La problématique des constituants Le renchérissement des engrais minéraux entraîne celui des engrais de ferme, dont l’épandage exige un maximum de précision. Le besoin accru de documentation et l’obligation qui en découle de tenir des registres poussent également à approfondir la connaissance de la composition des

engrais de ferme. – Plus facile à dire qu’à faire! Le lisier est en effet caractérisé par une forte instabilité* de ses constituants. Les données publiées par les instituts de recherche agronomique (Principes de fertilisation des cultures agricoles en Suisse 2017) ou dans l’Almanach Wirz ne reflètent pas fidèlement ces fluctuations. Même des analyses effectuées en laboratoire sur des échantillons prélevés régulièrement n’en tiennent compte qu’en partie. Sans oublier les erreurs inhérentes au processus d’échantillonnage qui risquent à leur tour de fausser les résultats.

Le salut vient-il des capteurs NIRS? Certains procédés de mesure en ligne tels que la spectroscopie dans le proche infra-

rouge (NIRS, acronyme du terme anglais near infrared spectroscopy) sont prometteurs, surtout pour améliorer l’acquisition et la documentation. Les capteurs NIRS fournissent des résultats relativement corrects, même s’ils donnent parfois des valeurs aberrantes. Les constructeurs sont instamment invités à optimiser leurs capteurs, et à prêter attention à l’étalonnage en particulier, pour améliorer la précision des résultats. La mesure des fertilisants a lieu, selon le constructeur, au moment de l’épandage ou du remplissage, lorsque le capteur procède à leur analyse en continu pour en dériver une moyenne. En cas de modulation intraparcellaire, le débit d’épandage est appliqué en fonction des fertilisants acquis ou calculés. La transmis05

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sion des données à un système d’information de gestion agricole (FMIS, acronyme de l’expression anglaise farm management and information system) a parfois des ratés, car les systèmes électroniques d’acquisition et de traitement ne sont pas toujours compatibles entre eux. Pour une application à grande échelle, il sera nécessaire d’améliorer la documentation et le traitement des données.

La technologie NIRS La spectroscopie dans l’infrarouge proche (NIRS) s’est implantée ces dernières années dans plusieurs domaines de la recherche agricole. La technologie NIRS sert entre autres à déterminer le pourcentage de matière sèche du maïs ensilage ou de l’affouragement en vert, ainsi que la composition des fertilisants contenus dans la remorque mélangeuse. Elle aide aussi à choisir le moment propice à la récolte du maïs ensilage et à analyser le contenu de la ration de mélange total. La technologie NIRS est également prometteuse dans l’évaluation des constituants des lisiers et des résidus de fermentation. La spectroscopie NIR est un procédé de mesure indirect et de ce fait d’évaluation. L’étalonnage des appareils joue donc un rôle déterminant. Il est indispensable de disposer de données représentatives en quantités suffisantes, prélevées aussi régulièrement que possible. Compte tenu de la complexité des engrais de ferme (lisiers) et de l’extrême variabilité de leur composition, les mesures nécessaires se comptent par milliers. Les constructeurs s’en servent à des fins «d’apprentissage» du système. Il

Méthodes de saisie des quantités de lisier épandu Méthode traditionnelle de dosage

Nouvelle méthode de dosage

• Définition des quantités d’épandage (selon tableaux ou analyses en laboratoire) • Remplissage de la citerne à lisier • Épandage du lisier au champ • Comptage des citernes manuellement ou à l’aide d’un compteur • Documentation dans les enregistrements parcellaires

• Établissement d’une cartographie (par satellite, rendements, cartographie du sol ou capteurs sensibles à la végétation) • Épandage en fonction de la cartographie • Transfert des données par télémétrie ou mémoire USB • Système de gestion de ferme (FMIS)

Impossibilité de valoriser le potentiel des lisiers de ferme

Le potentiel des lisiers de ferme peut être pleinement valorisé

s’agit d’un aspect décisif, car c’est l’ampleur et la qualité de ces mesures qui détermineront à quel point le système est adapté à la pratique.

Garantie de la qualité Dans le projet majeur DigiMilch, le LfL a testé des capteurs NIRS qui déterminent les constituants du lisier. Ces essais et recherches ont été présentés par Manuel Boppel, de l’Institut pour l’agriculture et l’élevage (Institut für Landtechnik und Tier­haltung), lors de la conférence «Landtechnik im Alpenraum», ou «Machines agricoles en zone alpine», du 30 mars 2022. Les résultats diffèrent parfois fortement d’un capteur à l’autre. Dans le cas du phosphore, les écarts peuvent aller du simple au double. D’autres capteurs ont cependant fourni des résultats très proches de ceux obtenus en laboratoire. Pour certains lisiers non homogénéisés (non brassés), les essais ont révélé environ 5 % d’écart entre les mesures par les

capteurs NIRS et celles du laboratoire. Cela démontre que les capteurs peuvent effectivement détecter des variations du contenu pendant le processus d’épandage, même si des erreurs d’analyse ne sont pas exclues. Certains capteurs NIRS

Pour pallier le risque d’écarts, les méthodes d’analyse par NIRS et en laboratoire exigent un lisier préalablement homogénéisé et brassé.

bénéficient d’une homologation DLG, ce qui donne quand même l’assurance que les résultats de mesures évoluent dans une plage d’erreur acceptable. Cette affirmation doit cependant être tempérée car elle ne vaut que pour un type de lisier donné. Comme il existe un nombre incalculable de types de lisiers et de compositions, il est quand même indispensable d’optimiser l’étalonnage. Le LfL propose donc un contrôle des capteurs NIRS à intervalles réguliers (annuellement). Un système de garantie de la qualité serait susceptible de rassurer les agriculteurs.

Conflits d’intérêt et aspects concurrentiels

L’homologation DLG est susceptible de rassurer les utilisateurs quant à la précision de l’acquisition des constituants du lisier. Photo: DLG

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Par rapport à certains procédés analytiques (en laboratoire), les capteurs NIRS ont l’avantage de produire des résultats rapidement exploitables. De ce fait, la spectroscopie NIR est, ou serait en concurrence directe avec les laboratoires, dont les délais d’attente se comptent en semaines. «Serait» à cause des imprécisions ou écarts de mesures mentionnés ci-dessus. Toutefois,


AUTOMATISATION

«Excitation vibrationnelle» des molécules

Les capteurs ne doivent pas constituer une solution isolée, mais doivent être interconnectés au sein du système d’information de gestion agricole. Photo: Ruedi Hunger

les échantillons étudiés en laboratoire n’échappent pas aux incertitudes, moins à cause du procédé d’analyse qu’en raison de la faible précision avec laquelle les échantillons sont prélevés.

Vœu pieux ou réalité? Il serait prématuré d’affirmer que les capteurs NIRS répondront à toutes les attentes. La compatibilité entre les systèmes laisse à désirer (tracteur avec sa propre citerne à lisier, tracteur avec citerne appartenant à un tiers). Une adaptation par les constructeurs est par conséquent indispensable. La réalisation d’une documentation rigoureuse est impérative, sous

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peine de disqualification! Ce n’est qu’à ce prix qu’on parviendra à utiliser tout le potentiel du lisier et à mettre les agriculteurs et les agro-entrepreneurs en confiance. L’acheteur d’un système NIRS pour l’analyse du lisier doit aujourd’hui débourser au bas mot 20 000 francs, voire davantage. Il est donc en droit de s’attendre à un système totalement fonctionnel, sinon cette technologie ne pourra pas s’imposer et l’on continuera à ne pas exploiter tout le potentiel du lisier.

Conclusion Les capteurs NIRS rendent l’épandage des engrais de ferme plus efficace et

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Le spectre du proche infrarouge (NIR) couvre le domaine du rayonnement thermique sur une plage de longueurs d’ondes qui s’étend de 800 nm jusqu’à 2500 nm (nm = nanomètre, soit 1 milliardième de mètre). La spectroscopie NIR est basée sur la loi de Beer-Lambert, qui relie l’atténuation d’un faisceau de lumière aux propriétés du milieu qu’il traverse et à l’épaisseur traversée. La lumière incidente, qu’elle provienne par exemple du lisier ou de ses constituants, peut être absorbée, réfléchie ou transmise. Sachant que les constituants sont excités par des longueurs d’ondes spécifiques, ce qui se traduit par l’absorption d’énergie de la lumière, il est possible de connaître la concentration des constituants en déterminant les longueurs d’ondes réfléchies ou transmises. Source: Arbeitsgruppe Biogas Forum Bayern

mieux adapté aux besoins. Un système de garantie de la qualité est nécessaire pour mettre en évidence les écarts aberrants par rapport aux valeurs déterminées en laboratoire. Il y a clairement un manque de concertation entre les constructeurs. Les utilisateurs se plaignent des représentations erronées ou manquantes au sein du système FMIS. À long terme, cela signifie que de précieux potentiels soient purement et simplement gaspillés.

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AUTOMATISATION

Les forces et les faiblesses du robot de binage ont été analysées durant trois ans dans le cadre d’un projet.

Photo David Eppenberger

Le légume 4.0 doit encore mûrir L’automatisation et la numérisation sont aussi présentes dans la branche verte et notamment dans le maraîchage. Les attentes sont grandes. Mais les systèmes numériques vont encore mettre du temps à s’imposer durablement. Parmi d’autres obstacles, il existe deux barrières majeures à passer: les coûts élevés et le manque de connaissances. Ruedi Hunger

La culture maraîchère est souvent perçue comme prédestinée à la robotique et aux solutions basées sur des capteurs. Mais ce n’est pas si simple, même si les technologies numériques permettent d’optimiser les processus de travail et de production. Pour ce faire, elles prennent en charge des parties de procédures de plus en plus complexes dans le domaine de l’allègement du travail, du contrôle des processus ainsi que de la commande des systèmes de production. Comme dans tous les domaines numériques, il faut d’abord déployer de gros efforts, ciblés surtout pour assurer la mise en réseau et les transferts. 32

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Bineuse guidée par caméra Il y a quatre ans, les maraîchers suisses ont lancé le projet «Protection phytosanitaire durable et ménageant les ressources en culture maraîchère avec des robots de traitement guidés par caméra». Un prototype a alors été développé spécialement à cet effet sur la base d’une bineuse. Il a été muni de capteurs, d’un logiciel et de buses. L’influence de cette technologie numérique sur la charge de travail temporelle a été étudiée en détail dans un sous-projet. Des essais ont été menés sur une exploitation maraîchère au moyen d’enregistrements vidéo pendant les trois ans du projet (2019-2021). Les résultats montrent

que des économies d’environ 50 % sur le temps de travail actuel ont été réalisées avec le prototype grâce aux perfectionnements portant sur la largeur de travail et la vitesse d’avancement. En outre, et ce n’est pas négligeable, la technologie numérique offre un fort potentiel d’économie de produits phytosanitaires. Néanmoins, elle n’a contribué à réduire le travail humain que lorsque le binage manuel était superflu. Elle n’a dès lors pas totalement répondu aux attentes sur ce point. D’après une enquête réalisée en 2021 sur l’utilisation des technologies dans la culture maraîchère de plein champ, Agro­ scope estime que, d’ici 10 ans, le binage


AUTOMATISATION

sera assisté par ordinateur dans plus de 50 % des exploitations, contre seulement 10 % actuellement. Les participants à cette enquête ont également été interrogés sur les facteurs favorables et défavorables de ce développement (voir les tableaux ci-contre et page suivante).

Tous les débuts sont difficiles Des études relatives à l’économie du travail montrent que le prototype susmentionné ne peut pas rivaliser avec des bineuses mécaniques traditionnelles sur le plan de la vitesse d’avancement. Il ne peut pas non plus être doté d’une largeur de travail de trois mètres correspondant à celle des bineuses à socs. En conclusion, la suppression du binage manuel réduit considérablement le travail manuel, du point de vue de l’économie du travail. Cependant, les facteurs limitants actuels sont la piètre performance et, par conséquent, la (trop) faible rentabilité. Des incitations existent en revanche pour que les traitements phytosanitaires puissent être effectués très prochainement à large échelle avec l’appui des nouvelles techniques numériques. En conclusion, Agroscope constate que cette technologie, malgré son potentiel, n’est pas encore en mesure de diminuer le travail humain.

Autres pistes de recherche Pour le secteur maraîcher, il existe d’autres axes de recherche et des prototypes pour

Technologies numériques appelées à se développer dans la culture ­maraîchère de plein champ Technologies

• • • • •

Robots, automates GPS et/ou RTK Capteurs Caméras, reconnaissance d’image Logiciels, applications, plate-formes (en ligne)

Applications • Désherbage, binage • Collecte de données, surveillance des maladies et ravageurs • Précision, épandage adapté aux besoins • Irrigation • Prévision, aide à la décision, systèmes d’alerte • Protection des plantes, pesticides, fumure

Source: conférence en agroéconomie d’Agroscope 2021, résultats d’une enquête menée auprès de professionnels présentés par Jeanine Ammann.

différents domaines d’application numériques. Mais il faut encore faire preuve de patience, car une véritable mise en œuvre et intégration des technologies 4.0 pour le désherbage ou la récolte n’a pas encore eu lieu à ce jour. La situation est différente dans le domaine des capteurs, dont l’introduction sur le terrain est nettement plus avancée. Voici quelques innovations 4.0 pour la culture maraîchère: • Des prototypes ou même des robots sont prêts pour la récolte de fruits et de légumes, par exemple les pommes («FFRobotics 2020» et «Tevel Aerobotics Technologies 2021»), les fraises («Traptic 2021»), les framboises et les choux-fleurs («Fieldwork Robotics 2021»), les asperges («ai-­ solution 2020», «Cerescon 2021» et «AvL Motion 2021»), les cornichons (Fraun­ hofer-Institut).

• Des robots agricoles autonomes de désherbage des cultures maraîchères sont déjà testés voire employés sur le terrain («FarmDroid 2021», «Farming Revolution 2021», «Naïo Technologies»). • Les systèmes d’analyse des plantes pour les prévisions de récolte et de rendement sont prêts à être commercialisés. Un projet encore au stade de la recherche vise à générer une culture virtuelle de tomates pour des prévisions de rendement plus précises. Il s’agit de développer un modèle de simulation 3D des processus qui s’actualise sur la base d’informations en temps réel provenant d’une vraie serre. • En horticulture ornementale, un projet de gestion des cultures basée sur des capteurs, avec des données automatisées sur l’humidité, la température et la salinité des plantes, est aussi en phase de recherche.

Étude pour l’horticulture 4.0: innovations L’assistance numérique (soutien) correspond à la prise en charge de travaux actuellement réservés à l’homme par des systèmes automatiques et des robots. L’effet final du virage numérique sur la compétitivité, la durabilité, la structure de la branche verte et la demande de travail

Les appareils de désherbage semi-autonomes sont déjà suffisamment développés pour maintenir l’interligne exempte d’adventices. Photo: ldd

La récolte automatisée des fraises, encore expérimentale, a de l’avenir. Photo: ldd

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AUTOMATISATION

n’a pas encore fait l’objet d’une analyse scientifique complète. Selon les estima­ tions actuelles, l’utilisation de robots agri­ coles devrait générer des coûts d’inves­ tissement plus élevés et des charges de travail moins importantes. Les scienti­ fiques ne peuvent pas encore confirmer que la numérisation nécessite en principe moins de main-d’œuvre. Rien n’indique non plus que le progrès technologique entraînera une baisse globale de l’emploi à long terme.

Principaux avantages, obstacles et raisons pour ou contre l’utilisation des technologies numériques en culture maraîchère Facteurs moteurs • • • • •

Préservation des ressources (additifs...) Précision, respect de la législation Moins de coûts (salariaux), plus de revenus Gain de temps et de travail Durabilité, respect de l’environnement et des sols • Relevés, documentation... • Augmentation de l’efficacité

Facteurs dissuasifs • Coûts trop élevés, technologie trop chère • Technologies sujettes à des pannes, trop peu fiables ou manquant de maturité • Manque de connaissances techniques, de formation • Application ou utilisation trop complexe • Surfaces de culture ou structures trop pe­ tites, terrains en pente

Source: conférence en agroéconomie d’Agroscope 2021, résultats d’une enquête menée auprès de professionnels présentés par Jeanine Ammann.

Obstacles et objections Peut-on écarter les obstacles à l’utilisa­ tion des technologies numériques dans la culture maraîchère (voir tableau cicontre)? En l’occurrence, selon un groupe d’experts, il convient d’investir en premier lieu dans la formation. Accroître les connaissances dans ce domaine s’avère indispensable. En outre, les acheteurs de technologies numériques ont besoin de conseils fiables et adaptés à leur cas de la part des fournisseurs. Des démonstra­ tions répétées sur le terrain et une plus grande proximité avec la pratique sont nécessaires, de même qu’un soutien fi­ nancier de l’État. L’objectif d’une plus grande diffusion des technologies nu­ mériques en maraîchage ne peut être atteint que si celles-ci sont abordables. L’utilisa­tion devrait être simplifiée et les avanta­ ges doivent être clairement vi­ sibles. De surcroît, l’efficacité écono­ mique devrait être calculée et clairement démontrée.

Les automates et robots autonomes ont le potentiel d’amener un jour la culture maraîchère au standard 4.0. Photo: ldd

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Avec cette «MSA 300», Stihl lance sur le marché une puissante tronçonneuse à batterie qui bénéficie d’un certain nombre de perfectionnements techniques. Photos: Roman Engeler

À pleins gaz avec batterie Stihl a présenté l’automne dernier la «MSA 300», la tronçonneuse à batterie la plus puissante actuellement commercialisée, selon les dires de son constructeur. Technique Agricole a pu prendre en main l’un des premiers exemplaires livrés en Suisse. Roman Engeler

L’exploitation sylvicole s’est toujours voulue durable et elle s’oriente aussi vers des matériels à faibles émissions, voire sans émissions du tout. Si des tronçonneuses à batterie se vendent depuis longtemps ­déjà, pour le bûcheronnage professionnel, elles ne parviennent pas (encore) à rivaliser avec les machines high-tech à ­ essence. Les différents constructeurs ­ sortent régulièrement de nouveaux modèles sans fil plus efficaces. Avec sa «MSA 300», Stihl a franchi une étape de plus. Cette nouvelle tronçonneuse à batterie offre des performances comparables à celles du modèle «MS 261» de 3 kW. 36

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Équipement Stihl a mis à disposition de Technique Agricole une de ces tronçonneuses neuves, munie d’une chaîne à dents demi rondes de type «Rapid Micro Pro», à pas de 0,325" et à maillons de 1,3 mm d’épaisseur. Cette chaîne était montée sur le guide de 40 cm «Light 04». Grâce à son contour étudié, il se révèle environ 200 grammes plus léger que les guideschaînes standard comparables. La tension de la chaîne s’ajuste au moyen d’une vis facilement accessible, une fois desserrés les écrous imperdables du couvercle latéral du pignon.

La Stihl «MSA 300» en chiffres Batterie: «AP 500 S», lithium-ion, 36 V, 337 Wh, 3,0 kW, 2 kg Moteur: synchrone EC, sans balais Niveau de pression acoustique: 93 dB(A) Niveau de puissance acoustique: 104 dB(A) Niveaux de vibrations (g. / d.): 2,6/2,8 m/s² Chaîne: .325 pouce RM Pro Guide-chaîne: «Light 04», 40 cm Vitesse max. de la chaîne: 30 m/s Prix (TVA incluse): dès 850 CHF (sans la batterie) Données du constructeur


Rapport de test | Impression

notification. Ce moniteur signale aussi lorsque le frein de chaîne est activé, ainsi que d’autres dérangements. Pour démarrer cette tronçonneuse pesant 7,5 kilos batterie incluse, il suffit de maintenir enfoncé le verrouillage du levier tout en appuyant simultanément sur le bouton de déverrouillage. L’état de fonctionnement s’affiche en vert sur l’écran, qui montre aussi le dernier niveau de puissance sélectionné. Ce niveau peut être réglé sur trois positions à l’aide d’un bouton-poussoir, pour obtenir l’une des trois vitesses de chaîne, soit 24, 28 ou encore 30 mètres/seconde.

L’épreuve du terrain La tronçonneuse a été équipée de la nouvelle batterie «AP 500 S», chargée au moyen du nouveau chargeur «AL 500».

L’écran LED affiche les informations relatives à l’emploi de la machine ainsi que les alertes, comme ici le frein de chaîne serré.

Système de batteries

consultables via une application Stihl. On peut enregistrer sur cette «Connected App», en plus de cette batterie, d’autres appareils de la marque Stihl. La saisie est réalisée par codes-­barres. L’utilisateur obtient un aperçu de l’état de charge en temps réel, de la durée d’utilisation journalière et autres informations. Les données de la tronçonneuse ellemême peuvent aussi être transmises à la «Connected App», à condition d’installer préalablement un connecteur intelligent («Smart Connector) sur la machine.

Notre tronçonneuse était alimentée par une batterie lithium-ion «AP 500 S», elle aussi nouvelle. Stihl recommande d’employer cet accumulateur d’énergie pour la «MSA 300». Cette batterie 36 volts pèse 1,9 kilo. Elle est pour l’heure la plus puissante de l’assortiment Stihl et est censée offrir des valeurs optimales en termes de durée de vie et de cycles de charge. Branchée au chargeur rapide «AL 500» de 12 ampères, elle a mis 50 minutes pour retrouver sa pleine charge après la première phase d’utilisation, soit un peu moins que les 55 minutes indiquées par Stihl. Il faut compter 40 minutes pour atteindre une charge de 80%. L’état de la batterie est consultable en appuyant sur un bouton. Si la LED de droite clignote, la batterie doit être rechargée. Si cette LED est rouge, la batterie est trop chaude et doit être refroidie avant branchement. Un clignotement rouge signale un dérangement.

Gestion de flotte La batterie dispose d’une interface bluetooth intégrée; elle sert à transmettre toutes ses données sur smartphone,

Écran riche en informations Une fois la batterie insérée et le plein d’huile de chaîne (0,3 litre) fait, la tronçonneuse est prête à l’usage. Le débit d’huile peut être réglé de l’extérieur en agissant sur une vis un peu difficile d’accès (photo ci-dessous) placée sous l’entraînement de chaîne. Dans sa version «MSA 300 C», la tronçonneuse est équipée d’un capteur qui détecte le niveau d’huile dans le réservoir et avertit lorsque le lubrifiant vient à manquer. Ce signal s’affiche sur l’écran LED du tableau de bord électronique de commandes et de

En bref

Une vis permet de régler le débit de la pompe à huile de chaîne en fonction des besoins.

+ + + – – –

La performance de coupe L’écran LED La maniabilité générale L’autonomie dans les gros bois L’accessibilité du réglage d’huile Le capteur pour l’huile en supplément

Notre essai pratique a consisté à préparer du bois de chauffage – des bûches de hêtre de 60 cm – et à mener des travaux d’entretien dans un perchis, y compris sous la pluie. La tronçonneuse a parfaitement rempli son office dans les deux cas; elle n’a pas eu à rougir de la comparaison avec ses homologues à essence. Un filtre intégré débarrasse les copeaux et les particules fines du flux d’air de refroidissement et contribue à protéger l’entraînement et l’électronique. Entièrement chargée, la batterie a offert une autonomie de passé 40 minutes pour les travaux d’éclaircie dans le peuplement de perchis. Pour la préparation du bois de feu, elle était épuisée au bout d’une quinzaine de minutes. Épuisée mais aussi chaude. Il a fallu attendre pour la rebrancher au chargeur. En revanche, la tronçonneuse se révèle très agréable à l’usage. Les vibrations sont faibles, l’appareil «tombe» bien en main et il est parfaitement équilibré. À pleine puissance, les niveaux sonores mesurés par l’utilisateur à hauteur d’outil – 107 dB(A) – et d’oreille – 97 dB(A) – sont corrects.

Conclusion La tronçonneuse sans fil Stihl «MSA 300» offre toute une série de raffinements techniques. Sur le terrain, elle a convaincu par sa bonne performance de coupe. Les valeurs de la batterie sont à la limite inférieure pour la plupart des utilisations professionnelles en forêt, mais pour les usages dans les domaines communal ou horticole, ses performances globales suffisent certainement. Cette scie à chaîne «MSA 300» est disponible dans le commerce spécialisé à partir de 850 francs. La batterie «AP 500 S» coûte 480 francs et le chargeur dédié «AL 500» encore 260 francs. 05

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Impression | Rapport de conduite

D’appellation «Fastrac iCON», la nouvelle génération de tracteurs JCB se caractérise notamment par son interface inédite, un système de guidage intégré et un confort amélioré pour le chauffeur. Photos: M. Schubnel

JCB «Fastrac iCON»: un bond en avant numérique JCB a dévoilé récemment la nouvelle mouture de ses tracteurs Fastrac. Ces «Fastrac iCON» bénéficient d’une électronique repensée et combinent personnalisation, agriculture de précision et confort de conduite. Technique Agricole a pu les essayer outre-Manche à la fin du mois d’avril. Matthieu Schubnel

Une nouvelle mouture «Fastrac iCON» va remplacer les tracteurs Stage 5 «Fastrac 4000» et «Fastrac 8000» commercialisés jusque-là. Ces produits se destinent avant tout aux principaux marchés comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, le Benelux, l’Australie… Ils ciblent une clientèle de gros exploitants agricoles, d’entrepreneurs ou encore d’opérateurs d’entretien des accotements routiers. De l’extérieur, le nouveau «Fastrac iCON» de JCB reprend de nombreux éléments de ses prédécesseurs tels que la motorisation, le châssis ou la suspension hydro­ pneumatique intégrale. Vu de l’extérieur, il n’est d’ailleurs reconnaissable qu’à sa poignée et main courante désormais de 38

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couleur jaune. Cette prise qui peut être agrippée d’une main se révèle pratique et même indispensable pour aider le chauffeur à se hisser jusqu’au poste de conduite. Les quatre marches sont en effet toujours alignées verticalement l’une par rapport à l’autre, ce qui demande une certaine prudence pour monter en cabine. Le cadre de porte et les charnières ont eux aussi été redessinés.

Nouvel intérieur de cabine Cette cabine offrant davantage de rangements est montée sans distinction sur les «Fastrac iCON 4000» et le «Fastrac iCON 8000». Elle dispose d’une nouvelle cli­ matisation automatique modulée selon le

niveau d’ensoleillement et la température. Ses montants sont désormais intégralement capitonnés, contribuant à renforcer le niveau d’insonorisation, mais le constructeur ne quantifie pas cette amélioration. Le système d’escamotage du volant en cabine, commun aux différentes machines de la marque, a été conservé. Derrière le volant se trouve un tableau de bord numérique de 7 pouces de dia­gonale non tactile et non paramétrable. Il affiche en permanence les principaux indicateurs de fonctionnement tels que la vitesse ou le régime moteur. Une fois installé, l’opérateur peut rappeler l’un des 50 profils de commande différents selon l’outil qu’il utilise et les adapter à


Rapport de conduite | Impression

L’intérieur de la cabine a été rénové et le poste de conduite repensé pour optimiser le confort de l’utilisateur.

La mise au point de l’interface du tracteur a demandé 35 000 heures de développement. Ici la page d’accueil.

JCB fournit désormais une solution intégrée de guidage comprenant récepteur Novatel, contrôle de direction et interface utilisateur.

ses préférences. Il ajuste le siège semi-cuir chauffant ventilé. L’assise est pivotante à droite et à gauche sur une grande amplitude. Afin de permettre le passage du terminal principal et donc la rotation du siège, le montant latéral droit a été échancré sous le commutateur de direction. Le chauffeur dispose d’un accoudoir entièrement repensé ajustable en hauteur et en profondeur grâce à un réglage du parallélogramme qui le supporte. Sur l’accoudoir de droite redessiné se trouvent les joysticks principal et auxiliaire ainsi que les commandes électriques des distributeurs hydrauliques, entièrement configurables. Ces derniers disposent de LED intégrées pour le code couleur.

riques). Pour passer d’une page à l’autre, il suffit de «feuilleter» sur l’écran tactile de droite à gauche ou inversement. En bas de chaque page figure le menu d’accès rapide aux principales fonctions, qui peuvent être ainsi rappelées à tout moment afin de simplifier la navigation dans le programme.

Quatre modes de conduite

Interface conviviale signée JCB La console de droite «iCON» de type Isobus 2 possède un écran tactile de 12 pouces de diagonale. Orientable en trois dimensions pour l’inclinaison, elle peut aussi pivoter sur environ 120° vers la droite, indépendamment du siège. Le terminal peut être contrôlé d’un doigt ou via un bouton poussoir rotatif à l’extrémité de l’accoudoir. Selon JCB, près de 130 ingénieurs auraient développé le logiciel en interne, totalisant 35 000 heures de travail. Sur cette interface de conception très simple et conviviale, l’opérateur visualise l’une des cinq pages principales avec des infographies claires: une page d’accueil informative du tracteur semblable à celle de la génération précédente, une vue des données relatives au système de guidage, une page dédiée aux réglages de distributeurs électro­ hydrauliques et deux pages d’informations de fonctionnement du moteur et de la transmission couplées à l’interface de l’outil Isobus ou à l’image d’une caméra (JCB propose à ce propos un précâblage pour installer jusqu’à 4 caméras périphé-

Un nouveau contrôle de transmission intelligent «STC» adapte le régime moteur et le rapport de vitesse selon l’allure souhaitée. Le chauffeur peut choisir entre l’un des quatre modes de conduite: à la pédale, au joystick avec les modes «JCB Classic» et «JCB Pro» ou à la molette. Les

JCB «542.70 AgriPro»: 50 km/h et 173 chevaux JCB lance sur le marché la nouvelle mouture de son chariot télescopique haut de gamme JCB «542.70 AgriPro». Son moteur JCB «DieselMax» de 4,8 litres de cylindrée développe une puissance de 173 ch et un couple conséquent de 690 Nm. Le bloc répond aux exigences antipollution de niveau 5 en combinant réduction catalytique sélective (SCR) et filtre à particules (FAP), mais sans recourir à une vanne EGR. Première pour un chariot télescopique, ce nouveau modèle peut atteindre la vitesse de 50 km/h. Il bénéficie en effet de l’homologation européenne T1b grâce à laquelle l’allure maximale n’est plus limitée à 40 km/h par construction. Il incombe néanmoins à l’agriculteur de respecter le code de la route en vigueur dans son pays. Pour atteindre cette performance, le fabricant a développé une version «grande vitesse» de sa transmission JCB «Dualtech VT» hydrostatique et, au-delà de 22 km/h, en prise directe avec trois rapports Powershift consécutifs. En comparaison des autres modèles de la gamme, le JCB «542.70 AgriPro» bénéficie aussi de ponts renforcés et de vérins de direction redimensionnés. En outre, il adopte des supports de cabine à ressort en caoutchouc plus adéquats et un nouveau système de freinage assisté indépendant par pont et avec engagement automatique des quatre roues motrices. Enfin, le système hydraulique est doté d’une pompe débitant 160 l/min.

Son circuit bénéficie de série des fonctionnalités du pack «Smart Hydraulics» déjà proposé précédemment. Celui-ci comprend des vérins régénératifs (exploitant la force de gravité lors des mouvements de flèche sans surexploiter la pompe), la suspension de flèche avec accumulateur oléopneumatique (désactivable automatiquement à partir de 4 km/h), les amortisseurs de fin de course, la décompression de la ligne hydraulique alimentant l’accessoire, ainsi que les secousses automatiques du godet. Le JCB «542.70 AgriPro» lève jusqu’à 4,2 tonnes et est capable de porter la charge à 7,01 m. Il complète ainsi l’offre agricole, composée des modèles «Agri» (110 ch), «AgriSuper» (130 ch) et «AgriXtra» (150 ch). Les premières machines devraient être livrées cet automne, affirme le constructeur.

Le nouveau JCB «542.70 AgriPro», fer de lance de la gamme de chariots télescopiques, a été conçu pour atteindre l’allure maximale de 50 km/h.

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Impression | Rapport de conduite

De nombreuses commandes, telles que les boutons des joysticks, sont personnalisables sur la console tactile de 12 pouces. Photo: JCB

JCB «457S»: l’agrochargeuse bodybuildée La nouvelle agrochargeuse «457S», version survitaminée de sa petite sœur JCB «457» déjà au catalogue, devient le nouveau fer de lance de la gamme JCB de ces machines, déjà bien fournie. Le constructeur travaillait depuis deux ans sur ce projet. Le demi-­ châssis arrière de cet engin articulé loge un puissant moteur Cummins de 6,7 litres de cylindrée développant 282 ch (224 ch en mode économique) et un couple de 1200 Nm, refroidi à l’aide d’un ventilateur réversible. Le bloc est alimenté par un réservoir de 400 litres de contenance, suffisant pour une journée d’utilisation de 16 heures, selon le constructeur. Elle convient à la fois pour la manutention sur les plates-formes de stockage et pour la conception de silos. Elle bénéficie d’une nouvelle transmission manuelle ou automatique à six rapports d’origine ZF animant les quatre roues motrices permanentes, avec verrouillage possible du convertisseur de couple en cas de besoin. Les essieux sont eux aussi fournis par ZF. Le mastodonte peut être chaussé de pneus radiaux agraires spécifiques 710/75R32 ou 800/65R32, ces montes respectant la largeur hors tout inférieure à 3 m. La machine dispose d’un différentiel à glissement ou à blocage automatique sur les deux essieux. La vitesse maximale atteint, selon les réglementations locales, 40 ou 48 km/h. L’agrochargeuse JCB «457S» adopte un contrepoids redimensionné, un crochet de remorquage pouvant tracter jusqu’à 20 t, une caméra et un freinage hydraulique à double ligne. La

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confortable cabine JCB «Command Plus» adopte une suspension pneumatique et est équipée d’un siège chauffant en tissu. Les bras de chargement soulèvent plus de six tonnes et portent les charges à une hauteur de 4,3 m (4,8 m dans leur version optionnelle «High Lift»). Pour exploiter pleinement la puissance de cette machine, JCB a renforcé sa gamme de fourches d’ensilage repliables et développé spécialement un outil de 4,88 m de large et 7,10 m³ de capacité, à côté des modèles de 3,60 m et 4,20 m déjà disponibles. La machine peut aussi être équipée d’un godet de 5 m³ pour le fumier. Pesant 20 t, la JCB «457S» affiche ainsi un rapport poids-puissance de 14 ch/tonne. L’industriel britannique a lancé mi-avril la production de la «457S» et les premières livraisons sont attendues pour la saison d’ensilage d’herbe.

Vaisseau amiral de l’offre d’agrochar­ geuses du constructeur britannique, la JCB «457S» soulève plus de six tonnes et peut lever à une hauteur de 4,3 m (4,8 m en version «High Lift»).

commandes du joystick principales diffèrent selon le mode choisi. En mode «JCB Classic», l’opérateur retrouve la disposition connue des commandes d’avancement du Fastrac: l’inversion du sens de marche en poussant ou en tirant le levier dans le sens longitudinal et le contrôle de la vitesse en rapprochant ou en éloignant le levier. Concernant le nouveau mode «JCB Pro», la logique de pilotage s’apparente à celle déjà proposée notamment par Fendt: modulation de la vitesse en pivotant le joystick vers l’avant ou l’arrière, inversion du sens d’avancement en basculant le levier vers soi et régulation de la vitesse en éloignant le joystick de soi, selon une valeur fixée précisément à l’aide d’un commutateur à molette. Le «Fastrac iCON» intègre des automatismes tels qu’un frein de parking automatique. Pour la gestion des bouts de champ, le logiciel mémorise jusqu’à 50 séquences individuelles comptant 50 étapes chacune.

Solution GPS intégrée La solution de guidage par GPS est désormais complètement intégrée à l’interface du constructeur, mais toujours compatible avec les services de Topcon. Les «Fastrac iCON» bénéficient d’une antenne GPS «Smart7» de Novatel, fournisseur répandu dans l’industrie du machinisme agricole. JCB propose trois niveaux de précision de guidage: Egnos 15 cm, 3,5 cm ou RTK 2,5 cm. Un passage ultérieur en RTK est possible et requiert l’installation d’un modem, un abonnement ainsi que le déblocage de la fonction­nalité. Les fonctions d’agriculture de préci­sion sont elles aussi entièrement intégrées et assurent la gestion des outils Isobus, le contrôle de section et la modulation de dose (options). En matière de coupure de section par exemple, le système est capable de contrôler jusqu’à 255 sections avec une rampe de pulvérisation de 36 m. L’opérateur peut aussi facilement importer et exporter les données nécessaires au guidage (lignes AB, contours de parcelles…). Comme sur les «Fastrac» de générations précédentes, le système télématique «JCB LiveLink» est offert pendant cinq ans puis nécessite la souscription d’un abonnement. Produits dans l’usine britannique d’Earthmovers à Cheadle, les «Fastrac iCON 4000», puis leurs grands frères «Fastrac iCON 8000», devraient être livrés à compter de cet été, selon JCB. L’ouverture des précommandes aurait déjà eu lieu en décembre de l’an dernier.


Question de lecteur | Management

Les véhicules à moteur transportant des charges ou tractant des remorques gênant la vue doivent être équipés de chaque côté de rétroviseurs extérieurs offrant au conducteur une visibilité d’au moins 100 mètres vers l’arrière. Photo: Roman Engeler

Bien voir derrière soi est une obligation La visibilité vers l’arrière doit être garantie même en présence d’un chargement encombrant. Une exception prévalait pour les véhicules agricoles. Elle n’est plus valable depuis six ans.

Où est-ce que le bât blesse? Avez-vous des questions concernant la circulation de véhicules agricoles? Dans cette série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les demandes soumises à l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Vous pouvez adresser les vôtres à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00, ou par courriel à zs@agrartechnik.ch.

Aldo Rui «Lorsque je circule avec un tracteur et une remorque dont le chargement excède 2,55 mètres de large, faut-il vraiment que je puisse voir jusqu’à une distance de 100 mètres vers l’arrière?» La réponse est claire: c’est «oui». La disposition de l’article 58 de l’ordonnance sur la circulation routière (OCR) prévoyant que les véhicules à moteur agricoles tirant des remorques dont le chargement dépasse 2,55 m de large soient libérés de cette obligation a été abrogée le 1er janvier 2016. Depuis lors, l’article 58 alinéa 5 de l’OCR prévoit que les «véhicules automobiles qui transportent des chargements ou tirent des remor­ques masquant la visibilité doivent être munis à gauche et à droite, extérieurement, d’un rétroviseur

permettant au conducteur d’observer la chaussée sur les côtés des chargements ou des remorques et à l’arrière sur une distance de 100 mètres au minimum». Interrogé, l’Office fédéral des routes (OFROU) confirme l’abrogation de cette exception pour agriculture. Les véhicules à moteur agricoles tirant des remorques avec un chargement de plus de 2,55 mètres de large doivent donc être munis de rétroviseurs ad hoc. «Cette exception n’était plus justifiée. Elle a été supprimée pour des raisons de sécurité», argumente l’OFROU. Les véhicules agricoles sont des engins lents que d’autres usagers de la route cherchent à dépasser. Il est donc important que leurs conducteurs voient ce qui se passe derrière eux.

Mise en œuvre technique Selon l’OFROU, les prescriptions ne contien­nent cependant aucune indication relative à leur mise en œuvre technique. Des rétroviseurs télescopiques constituent néanmoins une solution judicieuse. De nombreux constructeurs de tracteurs proposent déjà de tels miroirs, soit en option, soit de série. Sur les tracteurs de petite taille et sur les véhicules plus anciens, cet équipement n’est toutefois pas toujours exempt de défauts et peut être source de problème. Les véhicules de ce genre sont souvent dotés de rétroviseurs peu efficaces, petits ou insuffisamment extensibles. En outre, les vibrations sont susceptibles d’entraver l’usage de rétro­ viseurs de grande envergure. 05

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PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

Le système d’attelage à boule Walterscheid autorise une amplitude verticale de 36 degrés lors du franchissement de talus. Photos: Walterscheid

Les erreurs d’attelage ont de graves conséquences En plus de la maintenance et de l’entretien corrects des dispositifs d’attelage, leur utilisation adéquate est décisive pour la sécurité et la fiabilité. La raison la plus fréquente de la défaillance des attelages est leur mauvaise utilisation. Nous expliquons ici de quoi il retourne. Le confort de conduite élevé d’un trac­ teur moderne déconnecte le conducteur de son environnement. Il y a 50 ans, l’opérateur au poste de conduite était as­ sis sur une espèce de «coque en tôle», en liaison directe avec la transmission. Il pou­

Jadis, le conducteur avait un contact direct avec sa machine.

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vait immédiatement percevoir les bruits divers tels que cliquetis, grincements et autres émissions sonores, puis réagir en conséquence. Aujourd’hui, les conducteurs «séjour­ nent» dans une cabine high-tech, entou­ rés d’innombrables écrans, interrupteurs et diodes lumineuses. Essieu avant sus­ pendu, siège très confortable, insonorisa­ tion, radio, climatisation et transmission à variation continue sont devenus monnaie courante. Avec ces commodités, l’opéra­ teur perd souvent le contact avec la réali­ té du terrain. Il se fie aux systè­mes tech­ niques, aux capteurs de contrôle et aux affichages digitaux des moniteurs (0 et 1). Il reçoit en continu les données télémé­ triques du moteur, des pneus et de la ma­ chine. Dans le meilleur des cas, le disposi­ tif d’attelage fait l’objet d’un peu d’atten­ tion lors du contrôle de départ,

Le tracteur moderne dispose d’une cabine qui isole le conducteur.


PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

Lors du processus d’attelage, on aperçoit ici la vision du conducteur sur la boule 80 depuis son siège, dans la cabine du tracteur.

c’est-à-dire juste avant de monter dans le véhicule. Si le conducteur a commis une erreur lors de l’attelage, par exemple si la calotte du timon entre en collision avec le levier de retenue de la boule d’attelage, une déformation mécanique qui ne se détecte pas au premier abord peut en résulter. Sans caméra, il ne peut en principe pas voir la boule K80 depuis son siège lors de l’opération d’attelage. En effet, les distributeurs et flexibles hydrauliques, le troisième point voire la chape d’atte­lage obstruent la vue! Qui, dans une cabine chauffée, en plein hiver, ouvre la vitre arrière et utilise le rétroviseur installé à cet effet? Le conducteur débraye généralement dès le «contact» établi. Mais ce qui est souhaité avec les systèmes d’attelage à broches peut entraîner des dommages sur le levier de retenue des systèmes à boule. Des fissures peuvent se former et entraîner une défaillance du système en raison des contraintes subies en cours d’utilisation. Aucun capteur de contrôle de cette interface n’existe à ce jour. D’autres situations, comme le dépassement des amplitudes prescrites, surchar­ gent les dispositifs d’attelage. Dans le sec-

teur agricole, ils sont adaptés à un angle de mouvement horizontal minimum de 60 degrés. Cela suffit en général, car le timon ou la barre de direction entre souvent en collision avec les pneus arrière bien avant d’atteindre cet angle de 60 degrés. De grandes forces de levier s’exercent alors sur le dispositif d’attelage, pouvant entraîner des dommages, voire une rupture. Ces contraintes excessives se matérialisent par l’apparition de surfaces métalliques dénudées sur le timon. Dans les autres cas, l’angle d’amplitude horizontale est souvent dépassé lors des manœuvres en marche arrière, ce qui est difficilement perceptible par le conducteur isolé en cabine. Les angles de mouvement vertical, eux, sont générés en montant ou descendant des terrains en pente ou en roulant sur des silos en forte déclivité. La tolérance maximale pour les angles de mouvement vertical est de 20 degrés vers le haut et vers le bas. Walterscheid atteint une amplitude de 36 degrés pour les systèmes à boule en raison de leur design spécifique, ce qui représente un avantage significatif pour l’utilisateur. Tous ces cas se produisant quotidienne-

ment sont subis et encaissées par les dispositifs d’attelage,entraînant une usure pouvant aller jusqu’à la rupture soudaine du système complet. Le «capteur» le plus important reste évidem­ ment l’être humain. En attelant correctement une machine ou un outil, il influen­ ce la durée de vie du dispositif d’attelage ainsi que la sécurité physique et morale des personnes. Dans le prochain article, nous traiterons des symptômes et conséquences de la «fièvre des axes». Vous y apprendrez pourquoi les axes d’attelages automatiques souffrent parfois de cette «maladie chronique».

Amplitude verticale maximale du système à boule Walterscheid.

Walterscheid GmbH D-53 797 Lohmar www.walterscheid.com Après une collision lors de l’attelage, le levier de retenue est déformé et présente des micro-fissures. Le fabricant n’est pas responsable de ce dommage.

Traces évidentes de collisions entre les pneus et le timon. La plaque de tête du timon est endommagée après un choc avec la tête d’attelage.

Importateur suisse: Paul Forrer AG, 8062 Bergdietikon www.paul-forrer.ch

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Plate-forme | |Exposition Exposition

Selon l’organisation, le salon Agrovina 2022 a attiré plus de 12 500 spectateurs sur trois jours. Photos: M. Schubnel

Cultures spéciales: le plein d ­ ’innovations À l’occasion de la 14e édition du salon Agrovina destiné aux arboriculteurs, viticulteurs, œnologues et microbrasseurs début avril à Martigny (VS), les quelque 150 exposants ont présenté leurs équipements les plus récents. Une sélection d’entre eux est décrite dans les pages qui suivent. Matthieu Schubnel

Après deux ans de restrictions sanitaires et une édition 2022 qui devait se tenir initialement en janvier, les professionnels des filières arboricole, viticole, de l’œno­ logie et de la microbrasserie se sont re­ trouvés avec enthousiasme sur le salon Agrovina du 5 au 7 avril au centre d’ex­ positions et de réunions de Martigny. L’ASETA y a ainsi tenu un stand avec le concours des sections romandes de l’as­ sociation. Véritable plateforme d’échan­ ges des acteurs, cette édition 2022 était ponctuée de conférences scientifiques et techniques spécialisées réunissant des experts de ces domaines au sein de l’es­ pace Agro Forum. Les espaces Digital, Job Dating, Start-up et Microbrasserie rassemblaient eux aussi entreprises et vi­ siteurs concernés. Le salon a récompensé cette année par le Prix de l’Innovation le projet «Sky-53» de 44

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la société Tartuca Industriale, composé du robot «Rover 150» et du drone bicop­ tère «V40» (voir l’article dédié dans notre numéro de mars). Mais l’exposition Agro­ vina 2022 recelait de nombreux autres matériels inédits ou intéressants dont Technique Agricole vous présente briève­ ment une sélection ci-après.

Agria-Werke GmbH: gyrobroyeur à l’aise sur pente raide L’importateur suisse Agria Landmaschi­nen AG propose, depuis un an environ, d’équi­ per le gyrobroyeur auto­ moteur radio­ commandé Agria «9600» de chenilles avec profil à chevrons AS pour travailler dans des pentes jusqu’à 60°. La marque allemande de ce produit importé depuis une douzaine d’années n’a aucun lien juri­ dique avec la société d’importation. Les chenilles proposées jusque-là ne conve­

naient que pour des pentes jusqu’à 50 voire 55°. Le choix de cette option factu­ rée CHF 1000.– d’usine concerne la moitié environ des ventes aujourd’hui. Le mon­ tage ultérieur de ces chenilles à profil AS occasionne toutefois un coût supérieur. Cet équipement de 112 cm de largeur de travail broie l’herbe et les broussailles. Il se destine à l’entretien communal de bor­ dures d’autoroute ou de chemin de fer,


Exposition | Plate-forme

des pistes de ski, de parcelles en friche… L’Agria est équipée d’un bicylindre es­ sence Briggs & Stratton de 24,3 ch, ou Kawasaki de 24,0 ch avec, dans le second cas, un régulateur de vitesse.

tils mobile pèse entre 370 et 470 kg selon la version et requiert un débit hydraulique de 30 l/min.

Orizzonti: dispositif interceps ­ventral à châssis vertical Lancé à l’occasion de l’Eima de Bologne (Italie) l’automne dernier, le nouveau sup­ port interceps ventral «TCL» d’Orizzonti présente un châssis vertical fixé entre les roues avant et arrière du tracteur. Il convient à l’utilisation de plusieurs outils: lame, rotofil, disques butteurs. De hauteur limitée, ce châssis offre stabilité et bonne visibilité sur le rang. Il présente une course d’environ 50 cm et intègre une correction de dévers. Cet équipement pèse 185 kg et exige une puissance minimale de 60 ch et un débit hydraulique de 10 à 15 l/min. Il peut être démonté par le viticulteur grâce à un petit support et une manivelle.

Voestalpine: météo sous ­surveillance Le distributeur de fournitures viticoles, de maraîchage et autres cultures spéciales GVZ-Rossat commercialise la nouvelle station météo «leova Smart» proposée par le fournisseur de piquets de vigne gal­ vanisés Voestalpine. Cet appareil destiné à tout viticulteur intègre des capteurs de pluie, de température, d’humidité foliaire et de gel ainsi qu’une carte SIM avec abonnement annuel. Grâce à une appli­ cation mobile téléchargée sur Google Play ou l’App Store, le smartphone alerte sur le risque de développement des champignons et préconise une date d’in­ tervention selon le risque. La station mé­ téo fonctionne sur batteries dont la durée de vie annoncée est de deux ans. Le dis­ tributeur recommande d’installer une sta­ tion par îlot de parcelles.

Merlo: télescopique 100 % ­électrique Les visiteurs de l’Agrovina ont pu dé­ couvrir pour la première fois le chariot téles­copique 100 % électrique «eWorker 25.5-90» du constructeur italien Merlo sur le stand du distributeur Neuwerth Lo­ gistics SA. Ses grosses batteries au plomb de 48V-960 Ah ont une autonomie an­ noncée de 8 heures et un temps de charge de 8 à 9 heures. Elles seraient sur le point d’être remplacées par des batte­ ries au lithium. Cet automoteur capable de lever 2500 kg à la hauteur maximale de 4,80 m cible notamment les com­ munes ainsi que les exploitations agricoles et maraîchères. Il présente l’avantage de ne pas émettre de gaz d’échappement et, en cas d’utilisation avec une nacelle, de pouvoir être piloté inté­gralement depuis la nacelle. L’«eWorker» existe en deux ver­ sions: «25.5-60» à deux roues motrices et «25.5-90» à transmission intégrale. Trois modes de fonctionnement sont prévus: «Eco», «Normal» ou «Power». Cet engin atteint 25 km/h. Le distributeur aurait dé­ jà vendu quelques unités depuis le début de cette année. Neuwerth annonce des premières disponibilités en Suisse pour le mois de septembre.

Orizzonti: châssis frontal polyvalent Le châssis porte-outils frontal «PMD-Va­ rio» se destine à travailler le feuillage de la vigne. Dévoilé au salon Eima, il est capable de porter quatre types d’outils: épam­ preuse, prétailleuse, rogneuse et effeuil­ leuse. Grâce à un système de connexion/ déconnexion aisé, l’opérateur peut dépo­ ser rapidement l’outil sur son châssis de re­ misage. Un système à colonne mobile donne de la visibilité à l’utilisateur tout en conservant une largeur au transport ré­ duite. Avec le dispositif de compensation hydraulique, il conserve l’outil à la verticale à l’aide d’un simple bouton. Ce porte-ou­

Pellenc: puissant souffleur sur ­batterie Vendu depuis cet automne en Suisse, le souffleur à dos à batterie «Airion Back­ pack» se distingue par sa forte capacité. Le débit d’air avec buse atteint 1285 m³/h avec boost, pour une vitesse de l’air de 75 m/s. La poignée intègre un écran ré­ troéclairé avec une LED de signalisation. Pour ce type d’appareil gourmand en 05

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Plate-forme | Exposition

puissance, Pellenc préconise d’associer la batterie «ULIB1200» délivrant une énergie de 1221 Wh ou «ULIB1500» de 1527 Wh. La marque annonce une durée de vie minimale de 1300 cycles. Cet appareil pèse 7,7 kg avec sa buse. Son moteur n’émet aucun gaz d’échappement, préservant ainsi la santé de l’opérateur.

rassem­blant le matériel de sécurité requis (notamment les EPI), des mini-séquences de formation/information sous la forme de jeux des 20 erreurs ou de mémoire. Mis à disposition sous forme de prêt, l’outil peut être réservé via le site internet par les enseignants moyennant CHF 100.–. Il sera mis à jour et enrichi au fil du temps. Selon le SPAA, le module «Viticulture» proposé depuis le lancement rencontre déjà un certain succès. Après le lancement du module «Grandes cultures» à l’été 2022, les arrivées du module «Arboriculture» en 2023, puis du module «Maraîchage» en 2024, devraient aider les producteurs à maîtriser ces risques. Ce projet est financé par l’OFAG, la SUVA et le SECO. Photo: Etienne Junod, responsable Romandie du SPAA, présentant le «Toolkit».

SPAA: outils de prévention pour les cultures spéciales Le Service de prévention des accidents en agriculture (SPAA) a lancé, en octobre 2021, une campagne dans le cadre du plan national d’action pour la réduction des risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires dans les productions agricoles et spécialisées. Pour la première fois, l’organisme s’est associé à Agridea et au Secrétariat à l’économie (Seco) pour rassembler un ensemble d’informations à destination des praticiens et enseignants dans l’outil dénommé «Toolkit Protection de l’utilisateur de produits phytosanitaires». Cette initiative centrée sur la prévention vise à faciliter le transfert des connaissances aux étudiants des niveaux brevet à ingénieur, des cours interentreprises, des écoles d’agriculture, etc. Disponible en français, en allemand et en italien, la solution comprend une application web adaptée à tous les supports présentant ces informations en différents chapitres en incluant des vidéos pour les salariés, un résumé de l’essentiel ainsi que des trucs et astuces. Pour chaque matière active, elle précise notamment quels EPI (équipements de protection individuels) sont nécessaires, ceci pour les étapes de préparation de la bouillie, d’application et de travaux consécutifs. La solution de prévention comprend aussi une boîte à outils 46

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Digivitis: Felco numérise la ­production viticole L’industriel suisse Felco, réputé pour ses outils de taille et de coupe, se positionne sur le segment du numérique. Ayant identifié la difficulté des viticulteurs à relever l’information sur le vignoble, à la transmettre et à la sauvegarder, il propose depuis peu la solution de viticulture de précision «Digivitis» destinée à faciliter la gestion de la production viticole du domaine. Celle-ci comprend une petite antenne bluetooth de géolocalisation portative fournissant une précision de 50 cm (boîtier rouge), ainsi qu’un boîtier «Col­lector» portatif avec écran conçu pour chaque ouvrier viticole du domaine, par lequel le chef de culture transmet les tâches pla­ nifiées, mais aussi grâce auquel les ouvriers saisissent les données au cours de

Réactions à l’enquête «Protection contre le gel» Quelles mesures prenez-vous contre le gel pour préserver les vignes et arbres fruitiers et quelles expériences en avez-vous tiré? Voilà ce qu’a voulu savoir Technique Agricole dans une enquête parue dans l’édition de mars («Contre le gel, tout un combat»). La plupart des participants utilisent des bougies antigel, chaufferettes Wiesel, Frostbuster et FrogDragon. L’aspersion sur frondaison est aussi utilisée. De bonnes expériences auraient globalement été vécues, selon les résultats de l’enquête. Les bougies et les chaufferettes ne seraient efficaces qu’avec peu de vent. Lorsque la bise se met à souffler fortement, ces moyens de lutte n’apporteraient rien. La plupart des répondants ont souscrit à une assurance contre la grêle et contre le gel. Dans le milieu horticole semi-professionnel, il est aussi beaucoup fait usage de film.

leur travail. Leur temps d’activité et le tracé GPS sont également enregistrés. L’autonomie annoncée par le constructeur pour l’antenne et le boîtier est suffisante pour travailler une journée complète. «Digivitis» comprend en outre une application mobile pour retrouver les points de localisation établis préalablement, ainsi qu’une interface en ligne pour l’analyse des données. À partir des informations recueillies et afin d’aider le responsable dans ses prises de décisions, l’outil propose une analyse cartographique, une analyse statistique sur le domaine (maladies, plants manquants, infrastructures cassées…), des rapports de temps de travail par parcelle, d’utilisation de produits phytosanitaires et de machines, etc. Il sauvegarde également les données dans le cloud pour constituer un historique. L’outil, présenté et testé depuis deux ans par des viticulteurs, entre maintenant dans sa phase de commercialisation.


Exposition | Plate-forme

Un élagueur agile signé Felco Après avoir lancé l’élagueur «Felco 211» en 2018, le fabricant neuchâtelois inaugure cette année le modèle «201», capable de sectionner les branches jusqu’à 35 mm. À l’image de son grand frère, il dispose lui aussi d’une contre-lame en acier forgé et d’un effet tirant. Mais sa tête de coupe est beaucoup plus fine pour atteindre plus aisément les branches inaccessibles. Destiné aux viticulteurs ou aux particuliers, l’élagueur Felco «201» est proposé en trois longueurs de 40, 50 ou 60 cm.

pulvéri­sation ou le semis à la volée. Baptisé «AGV 2», l’hexacoptère de nouvelle génération destiné aux vignerons se distingue par son châssis plus simple et ses batteries mieux accessibles. Il vole à 2,5 m environ au-dessus de la canopée et bénéficie maintenant d’un système d’apprentissage des hauteurs et de la fonctionnalité «Smart Turn» assurant les demi-tours sans sortir de la parcelle. En outre, il est désormais connecté à internet pour un support technique plus rapide et propriétaire de la technologie de vol embarquée. Doté d’un réservoir de 17 litres, l’appareil pèse 42 kg au décollage. Le pilote reste à bonne distance du produit pulvérisé et le rendement d’un chantier de traitement avoisine les 50 min/ha. Pour limiter l’investissement de départ, Aero41 propose un service de location de batteries moyennant un coût fixe de CHF 90.–/batterie, auquel s’ajoutent CHF 80.–/batterie/mois pendant les seuls mois d’utilisation. En dehors de la période d’usage, les batteries sont stockées à température contrôlée. Le fabricant a revendiqué la commerciali­sation de 16 drones en 2021 et affirmait disposer, début avril, d’un carnet de commandes d’au moins 11 exemplaires supplémentaires pour l’année en cours.

Aero 41: le drone «AGV2» prend le relais La start-up Suisse Aero41, lancée en 2019 et établie à Sion ainsi qu’à Lausanne, a mis sur le marché courant 2021 la seconde mouture de son drone conçu pour la

Robot viticole «Vineatrac» de STEV-Motion La mise au point du robot viticole «Vineatrac» par la société suisse STEV-Motion a débuté en 2018. C’est un véhicule autonome monté sur un train de chenilles porteuses sur 130 cm de long et destiné à mécaniser les différents travaux de la vigne. Animé par un moteur thermique à essence développant 22 ch, ce porte-­ outils polyvalent se déplace à l’allure maximale de 6 km/h. Il assure la pulvérisation, la fauche et le désherbage sans inter­vention humaine, guidé grâce à un GPS avec correction RTK. Pesant moins de 400 kg et doté d’un centre de gravité bas, ce robot viticole est aussi capable d’évoluer dans des parcelles difficilement mécanisables. L’autonomie annoncée par le constructeur atteint jusqu’à 6 h selon le travail assuré. Le «Vineatrac» est entré dans sa phase d’industrialisation.

Sécurité et respect sur la route La plaque d’immatriculation verte n’est utilisée que pour les trajets agricoles et les véhicules commerciaux sont immatriculés correctement.

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Plate-forme | Reportage

Spécialiste de l’enfonçage de pieux Depuis plus de 20 ans, Hans Blatter, agriculteur à Oberbütschel (BE), sillonne les routes avec son enfoncepieux à l’aide duquel il a déjà planté des milliers de piquets de clôture. Aidé par son treuil à câble, il s’est forgé une solide réputation de spécialiste du travail en pente raide. Heinz Röthlisberger

La force est impressionnante. Le percuteur heurte le pieu de toute sa puissance. Après trois ou quatre coups, le piquet est en terre. «Les 250 kilos du percuteur génèrent une force de frappe d’une tonne par mètre de chute», explique Hans Blatter. Cette force est amplement suffisante pour enfoncer des piquets de clôture. Au-delà, ils risqueraient d’éclater. Hans Blatter, âgé de 64 ans, est agriculteur à Oberbütschel (BE), en zone de montagne 1. Depuis plus de 20 ans, il enfonce des pieux pour des tiers à l’aide d’une machine importée à l’époque de Nouvelle-­ Zélande. Il a déjà planté des milliers de piquets et aidé de nombreux agriculteurs à installer des clôtures. Il suffit d’assister à une démonstration de la machine pour être convaincu de son professionnalisme. Les gestes de Hans Blatter sont parfaitement maîtrisés. Il se sert de sa machine pour enfoncer, entre autres, des pieux en bois d’acacia et des traverses. «Je m’adapte tout simplement aux souhaits de mes clients», nous déclare l’ancien adepte de courses militaires et multiple champion suisse de tractor pulling en classe standard 8 tonnes.

Sur les routes avec son treuil Hans Blatter est spécialisé dans les interventions sur des terrains en pente. Il a équipé à cet effet son tracteur New Holland «6066S» de 65 chevaux de roues jumelées à l’avant et à l’arrière, ainsi que d’un treuil à l’avant. Il se sert du câble de 12 mm de section de son treuil pour sécuriser son engin à un point fixe, par exemple un arbre, situé en amont. Il nous a expliqué qu’il avait déjà enfoncé des pieux sur des terrains très escarpés, allant jusqu’à 60% de déclivité. Ce travail exige des efforts physiques intenses et une concentration de tous les instants, surtout si l’herbe et le sol sont mouillés. Il faut éviter toute précipitation et bien contrôler ses mouvements. Hans Blatter connaît son équi­pement par cœur. Le tracteur New Holland avec son centre de gravité bas a déjà plus de 11 000 heures au compteur et le treuil avec son godet soudé, muni de dents d’ancrage, n’est pas non plus de première jeunesse.

De haut en bas

C’est en 2000 que Hans Blatter a importé son enfonce-pieux de Nouvelle-Zélande. Photos: Heinz Röthlisberger

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Dans les pentes, Hans Blatter avance de haut en bas. Pour chaque pieu (fourni par le client), il doit descendre du tracteur. Il a besoin du concours de deux autres person­ nes pour enfoncer les traverses, compte tenu de leur poids. Ainsi, le travail est plus rapide et moins pénible. C’est


Reportage | Plate-forme

Sur les terrains en pente, Hans Blatter sécurise son attelage avec un treuil. Le tracteur tout-terrain est équipé de roues jumelées à l’avant et à l’arrière.

Le percuteur de 250 kg exerce une force de frappe d’une tonne par mètre de chute.

donc au client qu’il appartient d’acheter les piquets et les traverses. Au début, Hans Blatter essayait de se les procurer luimême. Il a renoncé entretemps à ce travail démesuré par rapport au bénéfice dégagé.

cuteur, ils doivent être légèrement de biais», indique Hans Blatter. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra les redresser. Selon lui, certains clients ont du mal à l’admettre au début. Mais les pieux se positionneraient dans n’importe quel sens et finiraient inclinés si l’on démarrait l’opération en les plantant à la verticale.

Mandaté pour les Jeux olympiques de Turin en 2006 Les demandes pour les services de Hans Blatter viennent parfois de loin. Voici quelques années, il a décroché deux importants mandats, d’abord pour réaliser des clôtures de pâturages à Ossingen, puis à Bargen, communes situées respectivement dans les cantons de Zurich et de Schaffhouse. Pour que Hans Blatter accepte de se déplacer sur de telles distances, le mandat doit en valoir la peine. «Il faut que le travail soit payant», commente-t-il. En 2006, il a décroché un

L’«extracteur» permet d’arracher des pieux sans peine.

mandat d’un genre un peu particulier, à l’occasion des Jeux olympiques de Turin. Il était chargé d’enfoncer des pieux destinés à attacher les filets de sécurité autour des pistes de snowboard. Il a obtenu ce mandat grâce à son aptitude à travailler sur les terrains en forte pente, où ses concurrents rechignaient à s’aventurer. Pour se rendre en Italie sur les sites des épreuves olympiques, il a chargé tout son équipement, enfonce-pieux, tracteur et treuil compris, sur un camion.

Pour enfoncer les pieux, il faut les incliner légèrement Afin de réaliser des clôtures bien droites, Hans Blatter tend un premier fil auquel il fixe les pieux. Ceux-ci ne doivent au départ pas être positionnés verticalement. «Au moment des premiers coups de per-

Continuer à l’âge de la retraite Comment se présente l’avenir de son service d’enfonçage de pieux? Après tout, l’âge de la retraite approche… «Si ma santé le permet, je proposerai encore mes services pendant une dizaine d’années. Pour moi l’âge de la retraite n’est pas une raison d’arrêter», conclut Hans Blatter sans hésitation. D’ailleurs, il pratique toujours le tractor pulling et compte continuer à disputer leur rang aux champions.

Hans Blatter, âgé de 64 ans, pose fièrement devant son trois-cylindres New Holland «60-66S» de 65 chevaux qui a déjà plus de 11 000 heures à son actif.

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Impression || Reportage Plate-forme Rapport de conduite

Technique Agricole a suivi l’installation d’un dispositif «Green Fit» sur un tracteur Landini «5-100» au centre régional de Henau (SG) de Robert Aebi Landtechnik. Photos: R. Engeler

Et le tracteur devient intelligent «Green Fit» est une interface autorisée avec laquelle les tracteurs d’autres constructeurs peuvent être équipés du système de guidage «AutoTrac» de John Deere. Technique Agricole a suivi les différentes étapes d’une telle modernisation. Roman Engeler Les systèmes d’autoguidage contribuent à soulager le chauffeur et aident également à éviter le recouvrement entre passa­ges. Il est également possible d’économiser du temps et des demi-tours en s’engageant dans la troisième, la quatrième ou l’une des lignes suivantes et d’intervenir dans les zones non travaillées uniquement lors des passages retour. Comme de nombreuses entreprises travaillent avec des tracteurs de marques différentes, cela complexifie l’utilisation de technologies intelligentes, numériques mais aussi coûteuses, car la plupart du temps celles-ci ne sont pas compatibles d’une marque à l’autre. Ceci pénalise les processus efficients d’une agriculture moderne.

câbles principal, de même que d’autres jeux de câbles spécifiques au véhicule équipé y compris le matériel de montage nécessaire. Pour le guidage sur passages, il existe également un module pour la direction hydraulique ainsi qu’un capteur d’angle de braquage, à condition que le

véhicule lui-même ne soit pas prévu pour un système de guidage automatique. Pour pouvoir utiliser «Green Fit» comme système de guidage automatique pleinement compatible, il existe aussi un kit de mise à niveau Isobus comprenant jeux de câbles et connecteurs associés. Le récep-

Collaboration avec Reichhardt John Deere et Reichhardt Steuerungstechnik sont désormais parvenus à créer une interface, grâce à laquelle le système de guidage «Auto Trac» de John Deere peut aussi être utilisé sur les tracteurs d’autres marques. Un kit «Green Fit» se compose d’un contrôleur et de son jeu de 50

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Sous la cabine est monté le module dédié à la direction hydraulique: en jaune, le capteur qui enregistre une reprise de contrôle manuel de la direction et qui désactive l’auto­ guidage.


Reportage | Plate-forme

Le contrôleur «JDLink» localise les machines et transfère également les données des machines et des différents travaux à l’aide de la télémétrie.

«Green Fit» est conçu spécifiquement pour chaque plate-forme de véhicule – les paramètres du véhicule correspondants sont ancrés solidement dans le logiciel.

teur StarFire recueillant le signal GPS et le contrôleur «JDLink» et son antenne pro­ viennent de John Deere. Les machines sont alors géolocalisables et les données des machines ainsi que les différents tra­ vaux alors retransmis grâce à la télé­ métrie.

aujour­d’hui la seule solution adaptable en Suisse à être inscrite dans le docu­ ment d’immatriculation du véhicule. Les sites robert-aebi.ch et reichhardt.com/ green-fit indiquent les marques et mo­ dèles sur lesquels le «Green Fit» peut être monté.

Conception spécifique par marque

Montage élaboré

«Green Fit» est conçu spécifiquement pour chaque plate-forme de véhicule et les paramètres correspondants sont solide­ ment ancrés dans le logiciel. Grâce à une collaboration intensive avec les marques tierces, il est aussi garanti que les dévelop­ pements les plus récents soient toujours compatibles et peuvent ainsi être dispo­ nibles grâce à des mises à jour. Chaque véhicule subit, avant d’être res­ titué, un processus intensif chez Reich­ hardt. Celui-ci s’achève avec un test de performances selon les directives établies par John Deere. La bonne marche de la fonctionnalité de guidage est ainsi garan­ tie sur le véhicule d’une autre marque, tout comme l’obtention de la licence d’exploi­tation du produit tiers. En com­ plément, la solution «Green Fit» est

Bien que Reichhardt parle d’une «instal­ lation simple», l’opération n’est pas aussi aisée. Il faut d’abord trouver une place pour tous les nouveaux composants dans le tracteur à transformer. En revanche, l’adjonction d’un support sur le toit de la cabine pour installer le récepteur «Star­ Fire» est simple. Toutefois, concernant l’antenne du module «JDLink», il sera plus difficile de trouver l’espace néces­ saire quelque part en cabine sous le toit, dans le carénage ou sous le tapis de sol, tant pour le module lui-même que pour le contrôleur «Green Fit» mais aussi pour l’ensemble du câblage. Pour l’activation et la désactivation de la fonction «Auto­ Trac», le monteur peut exploiter un em­ placement libre parmi les interrupteurs ou désactiver l’un des interrupteurs exis­

Le support pour l’écran «GreenStar» est monté en cabine et le terminal mis en place.

tants. Le terminal «GreenStar» est égale­ ment mis en place en cabine.

Isobus Afin d’adapter intégralement le tracteur équipé de «Green Fit» au monde de l’Iso­ bus, Reichhardt propose aussi un module adaptable pour cela. Selon l’équipement attelé, ce dispositif assure ainsi la cou­ pure de sections, la transmission de com­ mandes et de données entre le tracteur et la machine.

Conclusion Après quelques heures de montage, ce tracteur proposant désormais l’ensemble des fonctionnalités «AutoTrac» de John Deere peut quitter l’atelier et entre­ prendre un premier tour d’essai. Les coûts du kit de conversion «Green Fit» sont compris entre CHF 14 000.– et 15 000.–, auxquels s’ajoutent CHF 2000.– pour le module Isobus. L’installation en atelier exige environ 15 heures pour ce modèle. Au total, cette rénovation exige une dé­ pense de CHF 17 000.– à 28 000.–, selon la précision GPS requise et l’équipement Isobus.

Ce tracteur Landini dispose désormais de l’intégralité des fonctionnalités Isobus et «AutoTrac».

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Plate-forme | Reportage

Le carottier pour profils de sol construit par Zurbuchen Bodenschutz GmbH a notamment été utilisé sur mandat de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) pour un projet de recherche dans le canton de Berne. Photos: Ruedi Hunger

Des professionnels de la remise en culture et de la végétalisation La société Zurbuchen Bodenschutz GmbH, de Lippoldswilen (TG), travaille dans les domaines de la protection des sols, de la végétalisation, mais aussi de l’agriculture. Elle possède des machines spéciales et dispose d’un solide savoir-faire en matière de remises en culture. Elle en a donné un aperçu début avril lors d’une «journée du sol». Ruedi Hunger

La «journée du sol», organisée par Peter Zurbuchen et son équipe sur le site de Lippoldswilen (TG), a attiré de nombreux experts du sol et connaisseurs de la branche. Peter Zurbuchen, directeur, ne s’est pas «seulement» spécialisé dans la protection du sol et la végétalisation. Il dirige aussi sa propre exploitation agricole bio axée sur les grandes cultures et les cultures spéciales. Au cours de cette journée, plusieurs intervenants ont apporté différents éclairages sur la thématique du sol. 52

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Processus étalé sur une génération Le premier d’entre eux, Manuel Endenrich, de RWE Power AG, a présenté les chiffres impressionnants de la mine à ciel ouvert d’Hambach, dans le bassin de lignite rhénan (arrondissement de Rhein-­Erft, Allemagne). Sur le site d’Hambach, de la lignite est extraite sur quelque 10 000 hectares. La profondeur de la mine varie de 180 à 400 mètres. Après la remise en culture, la surface du sol se situe au même niveau qu’avant l’extraction. Cela donne une idée de l’énorme quantité de maté-

riaux déplacés. L’exploitation du terrain et sa remise en état se déroulent en parallèle. Ainsi, 250 hectares sont exploités chaque année pendant que 200 à 220 autres sont reconstitués. Peter Zurbuchen participe à certains travaux de restauration avec son entreprise en tant que conseiller. Il s’occupe notamment de l’ameublissement en profondeur des compactions survenues lors du nivellement. L’objectif prioritaire de la remise en culture est d’assurer une bonne infiltration de l’eau et de garantir les rendements de manière fiable. Il faut


Reportage | Plate-forme

compter une génération, soit 20 à 25 ans, jusqu’à ce que le paysage soit reconstitué tel qu’il se présentait auparavant, avec ses surfaces agricoles et tous ses éléments écologiques, y compris les zones boisées.

Rôle décisif pour l’exploitation ultérieure Ueli Heeb, responsable suppléant du service «Améliorations structurelles dans l’espace rural», a abordé dans son exposé les modifications de terrain du point de vue agricole. Il estime important de savoir que, si ces interventions représentent une opportunité d’améliorer le sol, elles peuvent aussi le dégrader. Il a en outre souligné la nécessité de tenir compte des conseils des professionnels lors de modifications du terrain. Les erreurs les plus graves sont toujours commises lors de l’exploitation ultérieure, a-t-il constaté. Il est donc essentiel de respecter un délai minimal de quatre à cinq ans avant de réintroduire les cultures habituelles.

C’est l’heure du thé L’exposé d’Adrian Rubi, de la société Edapro à Ruswil (LU), portait sur le thé de compost. Selon l’orateur, l’utilisation de ce produit relève avant tout de l’observation et de la compréhension de la nature. Seul un sol sain peut remplir ses importantes fonctions au sein de l’écosystème. «Le thé de compost, affirme Adrian Rubi, permet de réunir bactéries et champignons dans le sol et de garantir ainsi l’alimentation des plantes vivantes.» Il favoriserait le développement des radicelles ainsi que la formation de l’humus et des agrégats par la pédo­faune. À l’instar

En cas de besoin, des couches du sol sont mélangées à plus d’un mètre de profondeur par des bêcheuses rotatives qui peuvent également incorporer à la terre des matières auxiliaires liquides ou solides.

d’Edapro, Zurbuchen Bodenschutz propose des conseils ainsi que l’infrastructure nécessaire à l’application et à la fabrication de thés de compost.

Remise en culture 4.0 «Les chemins naissent sous nos pas au fur et à mesure que nous marchons»: c’est par cette citation de l’écrivain Franz Kafka qu’Urs Steinlin, chef de projet à Zurbuchen, a introduit son exposé. La bioremédiation désigne le processus de décontamination biologique dans le sol. «Cette tâche difficile, a-t-il expliqué, est assumée par les bactéries, les champignons et les plantes, qui retirent ou neutralisent les polluants présents dans le sol ou dans les eaux souterraines.» En outre, les bactéries améliorent la diversité biologique. Urs Steinlin a dès lors lui aussi établi un lien avec l’utilisation de thé de compost.

Différentes méthodes peuvent servir de base à l’étude du sol. Zurbuchen réalise en une seule opération des profils pédologiques, des orthophotos en temps réel, des analyses végétales ainsi qu’un modèle de surface en 3D, le tout géoréférencé. Afin d’éviter de compacter les sols après une remise en culture, Urs Steinlin recommande dans la mesure du possible de ne pas circuler sur le terrain pour l’ensemencement. Suivant la surface, on peut recourir au semis à la volée ou à l’ensemencement hydraulique.

Démonstration pratique L’après-midi s’est déroulée sur le terrain. Au programme figurait notamment une démonstration de prélèvement mécanique d’échantillons de sol pour l’analyse des ferti­lisants (Vetterli Forst- & Maschinen­ betrieb). Par ailleurs, Urs Steinlin, de Zurbuchen, a présenté un carottier de 10 cm de diamètre permettant la levée de profils de sol jusqu’à 120 cm de profondeur. Les surfaces fraîchement remblayées ou remises en culture doivent être ensemencées avec un choix d’espèces adapté. Tobias Schmid, d’OH-Samen, a donné des ex­ plications sur les «mélanges remis en culture» réalisés par Zurbuchen. À noter que ce dernier propose aussi des conseils en matière d’entretien et de fertilisation (zurbuchen-bodenschutz.ch).

Conclusion

Des pneumatiques respectueux du sol figurent en tête des priorités. Ils permettent d’atteindre des pressions au sol maximales de 0,85 bar (en pleine charge) et 0,40 bar (à vide).

Le sol est à la base de toute production agricole. C’est pourquoi la garantie des rendements représente une priorité ab­ solue lors des remises en culture et des remodelages de terrain. La «journée du sol» a offert un bon aperçu des activités de Zurbuchen Bodenschutz GmbH au service du sol. 05

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Plate-forme | Contexte

Le pilote de drone Thomas Calvi lance la séquence autonome de pulvérisation du drone agricole à double rotor «V40», muni d’un bidon de 18 litres et d’une batterie (en bas à droite). Photos: Dominik Senn et ldd

Des interventions bien pensées par drones et robots C’est en récompense pour le caractère pratique et la sophistication de son projet «Sky-53» que l’entreprise tessinoise Società Tartuca Industriale à Chiasso s’est vue décerner le prix Agrovina 2022 pour ses traitements par drones et robots notamment dans les vignobles. Technique Agricole a assisté à l’une de ces interventions. Dominik Senn

Le «V40» de «Sky-53» est un drone agricole entièrement autonome, conçu pour la cartographie, la pulvérisation de substances liquides et l’épandage de granulés. Nous nous apprêtons à partir pour une intervention sur le site de la société Tartuca Industriale, Piazza Indipendenza 3/5 à Chiasso (TI). Son PDG Gianmario Rossi est en train de replier deux fois les bras et les hélices du drone à double rotor. Il réduit d’un tiers son volume pour pouvoir le loger dans le coffre de sa voiture.

Un bidon de 18 litres embarqué Simultanément, l’associé Stefano Calvi, directeur responsable de la sécurité et co-auteur du projet «Sky-53», s’apprête à remplir en eau et en produit phytosanitaire le récipient, conformément aux données calculées sur le terrain, et charge le 54

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tout sur un véhicule tout terrain. Le petit bidon de 18 litres embarqué ne sera rempli à partir du récipient et enfiché sur le drone que sur le lieu de l’intervention. Ainsi, l’opérateur évitera tout contact avec les substances à épandre. Le procédé est respectueux de l’environnement et offre une sécurité élevée, car il exclut tout risque de contamination, même dans l’éventualité d’une chute: le drone a été conçu avec une cage de protection contre le retournement. Un heurt sur le châssis provoque la coupure de la batterie et la fermeture du bidon de produit. Remarquons à ce propos que le drone survole les vignes à une hauteur de un à trois mètres seulement. Le niveau de remplissage du bidon, mesuré par un flotteur, est transmis en permanence à l’unité de pilotage via un dispositif électronique. Le

drone, étanche à l’eau et à la poussière, peut être lavé au jet d’eau.

Recharge rapide de la batterie Entretemps, Stefano Calvi prépare trois batteries au lithium-polymère, d’un poids de 4 à 5 kilos, ainsi qu’un système de charge rapide alimenté au choix par un alternateur, actionné par un moteur à essence, une power bank ou le réseau public). La batterie est chargée en onze minutes seulement, car elle est refroidie à l’eau pour empêcher tout échauffement excessif. «Pour épandre en continu, trois accus suffisent amplement, le premier pour la durée du vol, l’autre pour être rechargé et le troisième pour faciliter le changement de batterie, mais on pourrait se contenter de deux accus», affirme Stefano Calvi. La même chose vaut pour les


Contexte | Plate-forme

Le flux d’air rapide pulvérise le produit en gouttelettes microscopiques directement sur la cible, générant un important effet de mouillage.

Le drone replié peut être logé facilement dans le coffre d’une voiture.

bidons contenant le produit actif. À hauteur du vignoble à traiter, une batterie et un bidon rempli de produit sont connectés à l’appareil. Le drone, d’un poids de 40 kilos, est prêt à décoller.

pectrale reconnaît l’état végétatif des plantes et des cultures. Lorsqu’un drone est utilisé à des fins d’épandage, on crée d’abord une carte d’application spécifiant les débits d’épandage localement nécessaires. Ainsi, la consommation de pesticides et d’engrais peut être réduite au minimum nécessaire. Le drone d’épandage peut certes épandre des produits liquides mais aussi, grâce à un kit de distribution spécifique, des semences et autres intrants sous forme de granulés.

sation nécessaire», explique Thomas Calvi. Comme les drones volent automatiquement, la surveillance du vol ne génère aucun stress supplémentaire. Selon Thomas Calvi, un pilote pourrait faire voler jusqu’à quatre drones en même temps.

Tablette et stick de contrôle Thomas Calvi, fils de Stefano, vidéaste et webdesigner chez «Sky-53», est prêt à intervenir en pilotant le drone. Il tient entre ses mains une tablette et un stick de contrôle, ce dernier pour le pilotage manuel ou d’urgence du drone prêt à décoller. En pressant sur un bouton, il déclenche la pulvérisation automatique. Le drone décolle, épand le produit et revient 10 minutes plus tard avec le bidon vide, qui sera rempli en quelques secondes. La batterie déchargée sera remplacée par une autre, chargée. Il est ainsi possible de traiter très rapidement un hectare en épandant par exemple 80 litres de produit liquide en quatre vols de 10 minutes chacun, soit 10 fois plus vite que manuellement ou avec un tracteur. Le drone vole à 30 km/h, alors qu’un tracteur en intervention roule environ 10 fois moins vite. Le système de pilotage «SuperX 4 Pro RTK» a été conçu pour une navigation au centimètre près. Il dispose d’un radar à 360 degrés, d’un système d’anticipation des incidents, ce qui lui permet d’éviter automatiquement les obstacles potentiels. Pour cela, on se sert de l’antenne GPS du drone, de l’antenne principale sur le site de l’entreprise, nécessaire à la localisation, d’une portée d’environ 60 km, ainsi que de l’antenne locale pour la correction RTK. «Ce système gère le vol autonome, en calculant automatiquement la trajectoire sur la base des données saisies, cartographie du terrain, données d’arpentage fournies par le drone éclaireur, zones épargnées et débit de pulvéri-

Arpentage par le drone éclaireur Le drone éclaireur est également un «V40», équipé d’une ou deux caméras à haute résolution, l’une opérant dans le spectre visible, l’autre étant multi-spectrale. L’emploi de capteurs thermographiques à infrarouge est également ­envisageable. Tous les processus, de la cartographie agricole à la protection phytosanitaire, sont commandés en quelques clics. «Quatre modes de fonctionnement sont possibles, depuis la ligne droite passant par différents points choisis, jusqu’à l’utilisation d’une télécommande manuelle pour quelques petites parcelles», indique Thomas Calvi. La caméra multis-

Mouillage intensif régulier Le système d’épandage de liquide comporte un bidon, une pompe péristaltique (qui diminue le risque d’obstruction des buses) ainsi que des buses associées à une roue. Les produits actifs n’entrent pas en contact avec les pièces mécaniques. Selon Stefano Calvi, il ne s’agit pas de buses standard mais de buses munies d’un plateau tournant horizontal. En

À l’aide de la tablette et du stick de contrôle, la séquence de pulvérisation complète est calculée et initiée pour une parcelle définie.

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Plate-forme | Contexte

Le système de charge rapide peut être alimenté au choix par un alternateur actionné par un moteur à essence, un power bank ou le réseau public.

La batterie est chargée en onze minutes seulement, car elle est refroidie à l’eau (à gauche) pour empêcher tout échauffement excessif.

fonction des produits, il existe plusieurs plateaux tournants, avec ou sans lamelles, dont la rotation est plus ou moins rapide pour pulvériser le liquide. «L’effet combiné de la pompe, des buses, des hélices et du flux d’air généré par les hélices garantissent une distribution d’excellente qualité, à la fois bien dosée et uniforme du point de vue du mouillage des feuilles. Ces buses à plateau tournant peuvent générer des gouttelettes entre 60 et 600 µm de diamètre», précise-t-il. «Cela signifie qu’il est également possible d’épandre des produits visqueux susceptibles de boucher les buses traditionnelles.» Selon lui, ce système ouvre des perspectives inespérées pour les traitements phytosanitaires, par exemple des enzymes à la place de produits actifs synthétiques..

sède un châssis anti-renversement robuste dont la hauteur au sol est réglable, ce qui lui permet de traverser des cultures diverses. Toutes les roues sont motrices, entraînées par deux moteurs électriques pour les deux roues à gauche et à droite, mutuellement asservies. La direction fonctionne ainsi à la manière des véhicules

La «variante terrestre» du «V40» L’entreprise tessinoise, dont la mascotte est une tortue (Tartuca), a remporté le prix Agrovina, entre autres grâce à la combinaison d’un drone agricole sans pilote et d’un véhicule terrestre sans conducteur «R150». Le robot est étanche à l’eau et résistant à la poussière, au sable et aux boues. Il pos-

Outre son aptitude à transporter des charges, le «Rover 150» n’est au fond rien d’autre que la variante terrestre du «V40», équipé du système «JetSprayer».

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blindés. Le robot peut être utilisé efficacement pour des travaux de protection phytosanitaire ou pour transporter des charges jusqu’à 150 kilos. Équipé d’un système de pulvérisation à jet, il est capable de traiter des plantes en toute autonomie avec un débit de chantier maximal de 5 hectares par heure. Le robot est alimenté par deux batteries du même type que celles du drone, qui lui confèrent une autonomie de quatre heures. (On peut constater ainsi quelles sont les quantités d’énergie nécessaires pour voler, c’est-à-dire pour déplacer les masses d’air nécessaires à la flottabilité, sachant que l’air pèse tout de même en moyenne environ 1,2 kilo par mètre cube). Les deux hélices génèrent un flux d’air concentré à grande vitesse, capable de pulvériser le mélange de liquides sous forme de gouttelettes microscopiques directement sur la cible, comme dans le cas du «V40». «Le ‹R150› n’est au fond que la variante terrestre du drone agricole ‹V40›», nous dit en conclusion Stefano Calvi.

«1/10e du vignoble traité par voie aérienne» Technique Agricole: Où en sommesnous avec le projet «Sky-53»? Stefano Calvi: Après plusieurs années de développement, nous avons assuré l’année dernière la protection phytosanitaire complète chez quatre gros producteurs de vin, et pour la saison 2023, nous envisageons de proposer un service complet, comprenant la formation des pilotes sur place, un service de réparations et la commercialisation. Dans le sillage des essais au laboratoire d’Agroscope, le drone agricole «V40» a d’ailleurs reçu l’agrément de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) l’autorisant à voler et à épandre des liquides dans les conditions d’utilisation définies dans les homologations des produits phytosanitaires et pour la lutte contre la dérive.

Stefano Calvi, responsable de la sécurité (d), tient dans sa main le stick de contrôle pour le pilotage manuel ou d’urgence du drone.

Dans quels cas préfère-t-on le drone au robot, et vice-versa? En règle générale, le robot s’utilise plutôt sur terrain plat, et à l’approche de la saison des récoltes, lorsque les raisins ne sont plus cachés par les feuilles. L’utilisation du robot dépend naturellement aussi de la largeur des voies de passage. Et quand utilise-t-on en Suisse des drones pour la pulvérisation? Environ 1200 des quelque 15 000 hectares du vignoble suisse sont traités à l’aide d’hélicoptères et environ 300 le sont par drones. Ainsi, un dixième du vignoble est aujourd’hui traité par voie aérienne. Quels sont les avantages incontestables? Par comparaison aux véhicules terrestres, les drones peuvent opérer dans des zones difficiles d’accès telles que les terrasses, les régions de collines et les zones humides. L’effet de dérive est minime et les substances sont uniquement épandues là où elles sont effectivement nécessaires. Le vol à basse altitude et la poussée engendrée par les hélices sont à même d’assurer une bonne qualité de traitement, c’est-à-dire une répartition uniforme des substances liquides recouvrant également la face inférieure des feuilles. En outre, les drones sont silencieux, ce qui permet de travailler même la nuit en se servant de projecteurs.


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Le Bührer «OP 17» de Fritz Bösch après restauration. À droite, Fritz Bösch l’achemine pour les derniers coups de pinceau dans les halles de la fabrique Bührer. On distingue encore clairement les rails de la chaîne de montage au sol. Photos: Dominik Senn et ldd

La famille Bösch et son Bührer fait maison En 1973, Fritz Bösch, alors apprenti, a monté de ses propres mains un tracteur Bührer «OP 17» commandé par son père. Ce véhicule n’a jamais quitté la famille. Dominik Senn

Jusqu’en 1990, Matzinger, à Düben­ dorf (ZH), était le plus grand conces­ sionnaire Bührer de Suisse. Avec sa filiale argovienne d’Abtwil, il employait près de 90 personnes. Une quarantaine d’entre elles se sont retrouvées à Maur (ZH). C’était la deuxième rencontre des an­ ciennes et anciens de Matzinger, après celle de 2009. Fritz Bösch, né en 1953, a rejoint ses collègues au volant de son Büh­ rer «OP 17» à peine 20 ans plus jeune que lui. Fritz Bösch habite à Adlikon (ZH).

Assemblé de ses propres mains «Je ne connais personne qui puisse, comme moi, raconter qu’il a monté luimême son tracteur, qui est ensuite resté sur l’exploitation de la famille», raconte Fritz Bösch. Il a grandi sur une ferme à Herschmettlen près d’Ottikon/Gossau (ZH). Il a commencé son apprentissage de mécanicien sur machines chez Bührer en avril 1970. Il était en troisième année quand son père Huldreich a commandé l’«OP 17». «Ce fut pour moi une expé­ 58

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rience indescriptible de pouvoir assem­ bler moi-même le tracteur sur la ligne de montage du début jusqu’aux finitions.» Il a lui-même signé le bulletin de livraison et ramené le tracteur à la maison; la facture et le manuel d’utilisation sont conservés dans un parfait état d’origine. Son ap­ prentissage terminé, Fritz Bösch a com­ mencé sa carrière professionnelle chez Matzinger AG.

Principal tracteur de la ferme Le tracteur a servi longtemps comme tracteur principal de l’exploitation aux cô­ tés d’un «Spezial UM 4/10» de 1963. Ce dernier, vendu en 2000, roule comme vé­ hicule de collection à Pfäffikon (ZH). Kurt Bösch, frère de Fritz, a repris l’«OP 17» en même temps que le domaine. À la mi-mai 2003, une moto heurta violemment le tracteur qui fit demi-tour et vit sa roue avant droite arrachée. Il n’y eut heureuse­ ment pas de mort. Kurt Bösch réussit à ramener à la maison l’engin endommagé en roulant sur trois roues. C’est ainsi que

Des brevets à revendre La maison Bührer avait toujours une longueur d’avance en matière d’innova­ tions: pneumatiques, démarreur élec­ trique, entraînement par pignons, blocage de différentiel, roues directrices, freins de roues indépendants, barre de coupe à vitesses multiples, boîte à 10 rap­ ports sous charge. Fritz Bührer a déposé des brevets pour l’Europe et parfois l’Amérique pour nombre d’inventions: 1947/53: suspension avant à lames 1951: pompe hydraulique à pistons 1953: transmission «Triplex» 1956: boîte à triple passage 1956: amortisseur avant à rondellesressorts 1956: sécurité dynamométrique de faucheuse 1960: transmission à inverseur 1962: boîte à 15 rapports sous charge 1962/63: embrayage arrière, embrayage en sortie de boîte 1971: support pour dispositif de relevage hydraulique


Oldtimer | Passion

Fritz Bösch retrouva «son» Bührer. Riche de ses compétences, il le rétablit avec amour dans son état d’origine. Depuis son acquisition, le tracteur stationne sur la ferme de Kurt, où Fritz le sort souvent pour des randonnées, des rassemblements de vieux tracteurs ou d’autres manifestations. Il effectue encore parfois des travaux légers comme de l’andainage. L’«OP 17», poids plume de 2100 kilos, est entraîné par un 4-cylindres Perkins de 3,3 litres et 55 chevaux. Sa transmission est une «Tractospeed» à 15 vitesses. Il a été produit à 917 exemplaires entre 1969 et 1975. En 1965 déjà, Bührer a enrichi sa gamme «O» de modèles à voie étroite de 44 et 50 chevaux, les «OS 13S» et «OF 18S» équipés de pulvérisateurs portés Fischer. Bührer a aussi fabriqué des tracteurs à 4 roues motrices dès 1966.

Principal fabricant suisse Fritz Bührer (1896-1974), de Hinwil (ZH), est une figure emblématique du machinisme agricole suisse. Il a été le principal fabricant de tracteurs du pays. De 1929 jusqu’en 1978, la société Bührer Traktorenfabrik AG Hinwil (ZH) en a produit plus de 22 000 unités. D’abord entre 1930 et 1936 à Bäretswil (ZH), sous licence, par l’intermédiaire de la fabrique de machines et de moteurs Reimann AG, puis, dès 1940, sous la houlette de Fritz Bührer dans les ateliers acquis à la Fabrikstrasse à Hinwil (ZH). Le premier tracteur à quitter cette usine fut le «BG».

Concurrence féroce Les difficultés commencèrent avec la levée des restrictions à l’importation et la réduction des droits de douane sur les

«Triplex» et «Tractospeed» de légende Bührer a surtout fait œuvre de pionnier dans les boîtes de vitesses et les transmissions. De 1954 à 1964, il a équipé ses tracteurs «Spezial», «Standard» et «Super» du fameux «Triplex» développé maison et breveté, une boîte à demi-vitesses à passage sous charge. Bührer a construit plus de 7000 «Spezial», son modèle le plus vendu. 1964 est l’année où la transmission «Tracto­speed» permet d’écrire un nouveau chapitre dans la conduite des tracteurs. Le «Tractospeed» comporte une innovation révolutionnaire: un embrayage placé à la suite de la boîte synchronisée, dans un ordre moteur-transmission-embrayage-­ essieu arrière. Le passage des rapports

devient un jeu d’enfant en toutes circonstances, sans immobilisation, sans double débrayage, sans souci du régime moteur ni de l’allure du véhicule. Ça «passe» en côte, en dévers, en descente, avec une remorque ou même prise de force enclenchée. Grâce à la configuration de la chaîne cinématique, lorsque le conducteur débraye, la transmission n’est plus découplée du moteur mais seulement de l’essieu arrière. Elle est donc totalement indépendante du régime de cet essieu et reste liée au moteur. Les engrenages de la boîte ne s’immobilisent jamais, même lorsqu’une charge oppose une forte résistance à la progression du tracteur.

Fritz Bösch, d’Auslikon (ZH), feuillette sa collection des bulletins de la maison Bührer.

importations de tracteurs agricoles, à la fin des années 1950. La concurrence étrangère devint toujours plus écrasante. Bührer construisait un nombre impressionnant de modèles différents. C’était d’une grande complexité. Les acheteurs pouvaient, en particulier, choisir le type de moteur qu’ils souhaitaient. Bührer équipait ses véhicules à choix ou selon les disponibilités de Perkins, Ford, Mercedes-­ Benz ou MWM. Du coup le nombre d’exemplaires restait plutôt limité.

Poursuite d’activité malgré un gigantesque incendie Le 3 mars 2021, un gigantesque incendie a détruit la quasi-totalité de la fabrique, en quelque sorte la «maison natale» des tracteurs Bührer. Malgré ce gros sinistre, l’entreprise a réussi à poursuivre son activité jusqu’à ce jour. Tous les plans de construction, les listes de pièces, les dessins et près de 25 000 pièces de rechange ont pu être sauvés des flammes.

Deuxième rencontre, à Maur (ZH), des anciennes et anciens de Matzinger AG de Dübendorf (ZH), principal concessionnaire Bührer de Suisse.

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Mots croisés

Gagnez ce sac à dos ainsi que son contenu, d’une valeur globale de CHF 80.–

Définitions Horizontalement 1 Système directionnel automatique d’un tracteur 2 Adjectif, dont l’usage satisfait un besoin 3 Se déplacer sur l’eau 4 La tienne 5 Porter un coup 6 Interjection exprimant la surprise 7 Réalisons quelque chose qui n’existe pas 8 Nom d’un célèbre comédien spécialisé en arts martiaux 9 Insecte volant fréquent dans les étables 10 Habitant d’une province d’Espagne ayant failli devenir indépendante 11 Stupéfiant produit par la capsule du pavot 12 Choses 13 Plateau généré par une graminée à sa base 14 Organe d’un pulvérisateur servant à diffuser la bouille dans le champ 15 Pays balte 16 Partie terminale d’une adresse de site web à vocation commerciale 17 Initiales latines pour exprimer un «c’est-à-dire» 18 Non hétérogène 19 Se déplacer rapidement à pied 20 Lieu où l’Homme rassemble de nombreuses espèces animales 21 Adresse internet utilisée pour localiser l’internaute 22 Jeu de construction danois en plastique très répandu dans le monde 23 Province francophone du Canada 24 Horizons superficiels d’une parcelle exploités pour produire des cultures 25 Quantité d’énergie par unité de temps fournie par un moteur Verticalement 26 Machines dotées d’un moteur et se déplaçant sans aide extérieure 27 État de l’ouest des USA ayant pour capitale Salt Lake City 28 Pierre semi-précieuse composée de silice hydratée

29 Canton du Tessin 30 Liquide visqueux d’oléagineux 31 Exploitation des oliviers 32 Canton de Genève 33 Confédération Helvétique 34 Coup fatal aux échecs 35 Signe de qualité d’un produit qualifiant sa provenance 36 Unité de mesure de superficie 37 Leader d’une secte 38 Groupe religieux 39 Initiales d’un pays austral d’îles et de verts pâturages 40 Conjonction 41 Unité de mesure des ondes émises par un smartphone 42 Appenzell Rhodes-Extérieures 43 Péripétie imprévue que l’on vit 44 Bouffons du roi 45 Alcool aromatisé au genièvre 46 Peut se porter en bandoulière 47 Phénomène météo survenant à basse température 48 Initiales d’un circuit hydraulique à détection de charge 49 Engrais azoté soluble en anglais 50 Organe qui alimente un circuit hydraulique 51 Cube aux faces numérotées 52 Met en culture une parcelle 1

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À gagner: • Un sac à dos Motorex «Lifestyle Collection» • Un spray universel de graissage et de protection contre la corrosion «Intact MX 50» (500 ml) • Un spray d’imprégnation pour textiles et cuir «Protex» (500 ml)

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Le mot à découvrir en avril était: FERTILISANT Le gagnant est Pierre-Yves Cardinaux Route de Bulle 51 1699 Bouloz (FR)

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Grille élaborée par Matthieu Schubnel

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Sections | ASETA

BL/BS

OW

Nouveau membre au comité

Cohérence à l’assemblée générale

Markus Schaffner, agriculteur à Bennwil et enseignant au centre Ebenrain, a été élu au comité de la section des deux Bâle, qui a tenu sa 70e assemblée générale à Sissach.

Après une année d’interruption, le tiers des membres de la section obwaldienne présents à l’assemblée générale a apprécié ce moment d’échanges.

Dominik Senn

Roman Engeler

La 70e assemblée générale de la section des deux Bâle s’est déroulée au centre agricole Ebenrain, à Sissach. Elle a été exceptionnellement dirigée par Paul Buri. La soixantaine d’adhérents qui s’étaient déplacés pour l’occasion ont réélu à l’unanimité les membres sortants du comité pour un nouveau mandat, à l’exception d’Hubert Huber qui a démissionné. Ce dernier est remplacé par Markus Schaffner, agriculteur à Bennwil (BL). À titre accessoire, Markus Schaffner enseigne la mécanisation et dispense le cours interentreprises au centre Ebenrain. La collaboration entre cette institution et la section bâloise pourra ainsi être renforcée. Le gérant Marcel Itin est revenu sur les résultats du scrutin de l’assemblée générale écrite de 2021. Le comité avait dépouillé 82 bulletins de vote sur 508. Les objets ont tous été plébiscités avec au moins 80 voix. L’assemblée 2022 a approuvé à l’unanimité le rapport du président, les comptes 2021 à l’équilibre, la cotisation annuelle inchangée de 95 francs, le budget 2022 qui prévoit une perte de plus de 7000 francs. Elle a également accepté de maintenir à 2000 francs la contribution destinée à l’Union des paysans des deux Bâle pour soutenir la campagne contre l’initiative sur l’élevage intensif. Depuis 2020, l’organisation des tests de pulvérisateurs incombe à la section des deux Bâle et non plus au centre d’Ebenrain, même si Matthias Lüthy, collaborateur de cette institution, prend toujours en charge les contrôles. En qualité de membre du comité de l’ASETA, Stephan Plattner a délivré un message de salutations de l’association faîtière et du secrétariat de Riniken. Il a évoqué différents points épineux en lien avec l’utilisation des machines agricoles.

Après une pause d’un an imposée par la pandémie de coronavirus, les membres de la section obwaldienne se sont à nouveau rencontrés début avril. Leur assemblée générale s’est tenue pendant le repas au restaurant «Neuer Adler», à Kägiswil. Dans son rapport, le président Josef Frunz est revenu sur les activités des deux dernières années qui ont été limitées pour les raisons que l’on sait. Il a d’autant plus loué l’action de l’association faîtière, notamment l’exploration de différents thèmes ainsi que le succès des cours et du périodique. Le trésorier Thomas Wagner étant absent, les comptes 2020 et 2021 ont été présentés par Markus Langensand, membre du comité. Ils affichent un résultat positif, en bonne partie grâce au remboursement d’une partie de la contribution de la section par l’ASETA. La cotisation reste fixée à 90 francs. Herbert Wolf, Markus Langensand et Andreas Huber ont brillamment été réélus pour un nouveau mandat. Le comité projette d’organiser l’an prochain, conjointement avec la section nidwaldienne voisine, l’éliminatoire cantonale du challenge de conduite de tracteur. Les mieux classés représenteront les couleurs de leur région lors du championnat suisse qui se déroulera le 20 août 2023 à Tänikon (TG). La section obwaldienne prévoit de proposer à nouveau le cours de tracteur destiné aux femmes, soit en automne 2022, soit au printemps 2023, les mois d’été convenant moins bien dans cette contrée alpine. Roman Engeler, directeur de l’ASETA, a transmis un message de salutations du secrétariat et du comité. Il a ensuite présenté l’actualité de l’association faîtière et abordé quelques thématiques liées au machinisme agricole.

Marcel Itin, gérant, Urs Zimmermann, président, Stephan Plattner (de g. à d.) et les autres membres du comité entament un mandat de quatre ans. Photo: Dominik Senn

Les membres du comité de la section d’Obwald présents à l’assemblée posent en compagnie de leur président Josef Frunz (assis devant, à d.). Photo: Roman Engeler

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Technique Agricole

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ASETA | Sections

SZ/UR

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ZH

(Presque) tout sur le lisier

Machinisme agricole de précision

Beat Süess, de la société Hochdorfer Technik, a abordé dans sa conférence le lisier sous toutes ses coutures: mélange, pompage, séparation et rinçage.

La présentation du Precision Center de Bucher Landtechnik figurait en bonne place au programme de l’assemblée générale de la section zurichoise de l’ASETA.

Roman Engeler

Roman Engeler

Une quarantaine de membres de la section Schwyz-Uri de l’ASETA ont retrouvé le chemin vers le «Märchtstübli» de Rothenthurm (SZ). C’est dans ce cadre habituel que le président Armin Brun a ouvert l’assemblée générale. Les affaires statutaires n’ont pas donné lieu à de longues discussions. Le gérant Florian Kälin a présenté les comptes des années 2021 et 2022 qui affichent respectivement un déficit et un bénéfice. La cotisation est maintenue à 85 francs. La section espère pouvoir enfin accueillir l’assemblée des délégués de l’ASETA, après avoir dû l’annuler deux fois, en 2020 et en 2021. Les membres du comité ont été réélus pour un nouveau mandat à l’exception de Kobi Bissig qui voulait quitter le comité. Il a cependant accepté d’y siéger jusqu’à ce que son successeur, d’ores et déjà désigné, puisse entrer en fonction, dans un an. Roman Engeler, directeur de l’ASETA, a transmis les salutations du secrétariat et donné des informations sur l’actualité de l’association faîtière. Le conseiller national Marcel Dettling a expliqué les tenants et aboutissants de l’initiative sur l’élevage intensif qui est dangereuse pour l’agriculture. Il a exhorté l’assistance à prendre ce projet au sérieux. Il l’a appelée à recommander aux familles paysannes et à leur entourage de glisser un «Non» dans les urnes. Beat Süess, responsable commercial de la société Hochdorfer Technik, basée à Küssnacht am Rigi, a donné une conférence très exhaustive sur le mélange, le pompage, la séparation et le rinçage du lisier. Hochdorfer Technik bénéficie d’une expérience de plus de cent ans dans ce domaine. Il propose un assortiment complet de matériels qui va de la préparation à l’épandage des engrais de ferme. Selon Beat Süess, cet assortiment s’est encore étoffé après le rachat de la société Fankhauser. Le conférencier a également invité l’auditoire à apporter une attention particulière à différents points, notamment la construction des fosses à lisier, des brasseurs et des distributeurs ou des installations de séparation.

Les membres de la section zurichoise de l’ASETA ont tenu leur 95e assemblée générale au Case Steyr Center de la société Bucher Landtechnik, à Niederweningen. Ils ont été accueillis par le chef des ventes Patrik Busslinger. Un apéritif leur a été servi au milieu d’un large éventail d’équipements agricoles. Le rapport annuel du président Urs Wegmann mentionne que 100 jeunes conducteurs ont été préparés à l’examen théorique en vue du permis «G» et que 80 ont suivi le cours «G40». Les contrôles ont été effectués sur les installations électriques de 34 exploitations, 100 atomiseurs et 174 pulvérisateurs de grandes cultures. Un banc d’essai a été acquis conjointement avec les sections voisines. Les comptes ont été bouclés avec un joli bénéfice, dû notamment au remboursement des contributions opéré par le secrétariat central. Robert Schmutz quitte le comité. Ses collègues Stefan Pünter et Hans Burri l’ont félicité pour son dévouement de longue date. La nomination de remplacement est reportée à la prochaine assemblée. Pendant huit ans, Daniel Häberli était responsable des tests de pulvérisateurs. Il démissionne de ce poste, mais reste dans l’équipe. Severin Holderegger lui succède. Une fois les affaires statutaires réglées, Bernhard Läubli, responsable du Precision Center, a présenté ce secteur de Bucher Landtechnik, et donné des informations sur les guidages et d’autres systèmes numériques. Il s’est arrêté plus longuement sur le pulvérisateur «Ara» d’Ecorobotix. Équipé de caméras ultra-sensibles, de nombreuses buses et de logiciels de pointe, l’«Ara» détec­te les adventices et, désormais, des agents pathogènes. Il cible beaucoup mieux que ses concurrents l’application des produits phytosanitaires et la quantité épandue est réduite. «Les exigences écologiques continuent à augmenter, mais la numérisation peut contribuer grandement à y satisfaire», a conclu Bernhard Läubli.

Armin Brun, président de la section Schwyz-Uri est à la droite de l’orateur du jour Beat Süess, de la société Hochdorfer Technik. Photo: Roman Engeler

Robert Schmutz et Urs Wegmann, respectivement membre sortant et président, sont entou­rés par les autres membres du comité de la section zurichoise. Photo: Roman Engeler

Technique Agricole

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2022


Sections | ASETA

Agro-entrepreneurs Suisse Christian Kuhn nouveau président Président par intérim d’Agro-entrepreneurs Suisse depuis juillet dernier, Christian Kuhn a été officiellement élu à ce poste. Heinz Röthlisberger

Les vice-présidents d’Agro-entrepreneurs Suisse sont désormais Fernand Andrey (qui succède à Christian Kuhn) et Daniel Haffa. Le président nouvellement élu Christian Kuhn s’est réjoui de pouvoir à nouveau diriger une assemblée générale en mode présentiel. «Désormais, le programme s’étend à nouveau sur le long terme et devrait, je l’espère, offrir de nombreuses opportunités», a indiqué l’agriculteur et agro-entrepreneur de Zurich. Les comptes bouclés avec un solde positif et le budget équilibré de 2022 ont été approuvés. L’effectif s’élevait à 371 membres à la fin décembre 2021, soit 4 de moins qu’en 2020. Le programme d’activités prévoit notamment des cours, une soirée barbecue et la participation au salon Agrama de Berne en novembre. L’organisation y tiendra un stand et projette d’organiser un débat quotidien. En outre, il est prévu d’instaurer une rencontre annuelle de jeunes agro-entrepreneurs. La première réunion devrait avoir lieu en novembre prochain. «Le cours sur la sécurité lors des transports d’engrais organiques et de sous-produits a rencontré un franc succès», a déclaré Rolf Haller, membre du comité. Selon lui, une étape importante a été franchie avec «la mise sur les rails du Certificat de protection phytosanitaire». Des inscriptions ont d’ores et déjà été enregistrées. Daniel Haffa a présenté le projet de recyclage des films d’ensilage de la société «Erde Schweiz». Le nouveau système de collecte des matières plastiques à usage agricole vient d’être lancé. Il sera évalué dans son ensemble, y compris les coûts qu’il génère pour les entrepreneurs. Le taux de recyclage sera également déterminé. Martin Rufer, directeur de l’Union suisse des paysans, a évoqué dans son intervention les défis auxquels l’agriculture est confrontée (notamment l’initiative sur l’élevage intensif). Quant à Roman Engeler, directeur de l’ASETA, il a informé l’assistance de la situation juridique actuelle au sujet de l’établissement d’un signal RTK gratuit pour l’agriculture.

Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Nous proposons chaque mois une offre spéciale aux membres de l’ASETA.

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Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés.

Christian Kuhn (à d.) est le nouveau président d’Agro-entrepreneurs Suisse. Fernand Andrey (à g.) partagera la fonction de vice-président avec Daniel Haffa. Photo: Heinz Röthlisberger

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Sections | ASETA

Assemblées générales SO L’assemblée générale aura lieu le mardi 7 juin.

Communications BS

BL

Examen pour le permis F/G 2022 La section des deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2022 (nés en 2008), ou plus âgés. Cours 3: mercredi 9 novembre, 13 h 30; examen: samedi 19 novembre, 9 h. Lieu: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3 Prix: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription: au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours: Mercredi 22 juin au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30. G40: le cours G40 organisé par l’ASETA a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40. Examen théorique de scooter ou de voiture: préparation en ligne pour CHF 24.– Cours de base de scooter ou de moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours: n° 611 pour scooter et moto 1ère partie: samedi 14 mai, de 8 à 12 h 2e partie: samedi 21 mai, de 8 à 12 h 3e partie:, samedi 28 mai, de 8 à 12 h Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les nonmembres. Prochain cours: n° 407, au BBZN de Sursee: Il aura lieu en août et septembre 2022; les dates seront publiées sur le site www.lvlt.ch Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

www.agrartechnik.ch

ZH Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l’ASETA Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vous-même l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres. Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

Cours préparatoires au permis de tracteur La section ASETA Zurich propose des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours de secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Dates: samedis 4 juin, 10 septembre et 19 novembre, de 8 à 14 h. Prix: CHF 80.– pour les membres, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription: SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52.

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Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2022 Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès de Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi Sa 14.05.2022 Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel/StVA Mels 08.06.2022

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 21.05.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 22.06.2022 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 18.06.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 13.07.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.07.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 10.08.2022

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Technique Agricole

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ASETA | Sections

Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel/StVA Mels

Sa 13.08.2022 07.09.2022

Lieu

Cours M/G De 8h30 à 11h30

4 Müllheim Samedi 11.06.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 17.08.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 07.09.2022 5 Bürglen 2 Samedi 20.08.2022 6 Amriswil Samedi 29.10.2022 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 27.08.20 222 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 14.09.2022 7 Friltschen Samedi 19.11.2022

St. Peterzell, Schulhaus Sa 031.08.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

Cours M/G De 8h30 à 11h30 Samedi 18.06.2022 Samedi 03.09.2022 Samedi 12.11.2022 Samedi 03.12.2022

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St. Peterzell, Schulhaus Sa 17. 09.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 19.10.2022

Formation pour le permis F/G

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 24.09.2022 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 26.10.2022

Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

Wangs, Parkhotel Sa 05.11.2022 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 30.11.2022 Widnau, Rest. Rosengarten Me 09.11.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 07.12.2022

AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL, BS Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 12.11.2022 Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 14.12.2022 BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

TG

FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

Tests 2022 de pulvérisateurs de grandes cultures

GR Lieux de cours: Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact: Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

La section de Thurgovie effectue les tests sur les sites suivants: Lieu Frauenfeld Helsighausen Engishofen Bonau

Adresse Beat Meier, Ifang Willi Wittwer, Lindenstr. 7 Oliver Engeli, Lerchenhof Hansjörg Uhlmann, Neugrüt

Date Ma 07.06.2022 Ve 10.06.2022 Ma 14.06.2022 Me 17.08.2022

Cours théoriques 2022 pour les permis M/G Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenus auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’Office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen (qui peut être passé au plus tôt un mois avant le quatorzième anniversaire). Les cours durent deux demi-journées, afin de préparer les jeunes conducteurs de manière optimale à cet examen. Ils ont lieu le samedi matin. Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section thurgovienne et CHF 90.– pour les non-membres, CD didactique et questions officielles d’examens inclus. Les taxes d’examen de l’Office de la circulation routière seront facturées séparément. Inscription: VTL\Landtechnik, info@tvlt.ch, Markus Koller, Weierhof­ strasse 9, 9542 Münchwilen.

NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

www.agrartechnik.ch 65

Technique Agricole

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ASETA | Portrait

60 hectares, 1 téléski Le pain de seigle de montagne de la boulangerie appenzelloise Böhli est un «concept». Un partie du grain entrant dans sa composition provient du domaine Hütten, une ferme laitière de Gonten (AI). Son exploitant, Dominik Schnider, 30 ans tout rond, en sème sur un hectare. Avec son épouse Karin, de deux ans sa cadette, ils s’occupent aussi de la station amont du double téléski «Alpsteinblick», au sommet de la large piste d’un kilomètre si prisée des familles. Le couple régale encore les hôtes du restaurant Hütten, partie intégrante de la ferme. Il est ouvert quand le téléski tourne, donc aussi longtemps qu’il y a de la neige, et peut accueillir 30 personnes à l’intérieur, quatre fois plus en terrasse. Les Schnider et d’autres riverains se partagent la propriété du tire-fesses. La piste est assez bien enneigée, la station amont et la ferme Hütten se trouvant à 1100 mètres d’altitude. Après le décès de son père malade, en 2012, Dominik Schnider a d’abord été salarié de sa mère, cheffe de cette exploitation située en zone de montagne 2 et comptant alors 30 hectares. Il l’a achetée en 2015. Un événement inattendu survient l’année suivante: la fondation thurgovienne du château Herdern (qui s’occupe de personnes atteintes de troubles mentaux et possède des pâturages d’estivage et des sites de soins) propose à Dominik Schnider de lui louer 30 hectares de prairies. L’agriculteur accepte. Après mûre réflexion, car doubler d’un coup, à 60 hectares, la surface agricole utile d’un domaine, ce n’est pas rien. Un bail emphytéotique est conclu. Auparavant, Dominik s’est assuré du soutien de sa compagne, devenue son épouse en 2017, des deux familles, et de plusieurs collègues. Un an plus tard, le couple complète son parc de machines avec deux tracteurs, une faucheuse à deux essieux Aebi «Terratrac» neuve et une autochargeuse à essieu tandem. Il faut aussi créer des places pour des vaches supplémentaires. La famille s’est agrandie avec l’arrivée de Leo (4 ans), Louis (2 ans) et Lino (6 mois). Un projet d’étable et grange pour 70 vaches avec robot de traite est lancé. Dominik Schnider prévoit d’entamer les travaux ce printemps et de les terminer l’année prochaine, avant l’hiver. Détail notable, les 60 hectares sont d’un seul tenant. Un réseau de tuyaux enterrés de 600 mètres permet de puriner l’entier des surfaces. Jusque dans les coins. La citerne à lisier? Dominik Schnider ne connaît pas! Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua­ liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

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Cours de conduite Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 84 e année

www.agrartechnik.ch

Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2022 Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue) ISSN 1023-1552

Prochain numéro Thème principal «Le déchaumage» Après la moisson, le combat contre les adventices recommence avec le déchaumage. Il est alors essentiel de réaliser un travail régulier et superficiel. L’édition 06/07 2022 paraîtra le 16.06.2022 Clôture de la rédaction: 30.05.2022 Clôture des annonces: 03.06.2022

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Technique Agricole

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Articles inside

Dominik Schnider: 60 hectares et un téléski

4min
pages 66-68

Drones et robots dans les vignes

9min
pages 54-57

La famille Bösch et son Bührer fait maison

5min
pages 58-59

Solide savoir-faire pour la remise en culture

4min
pages 52-53

Tracteur rendu intelligent

4min
pages 50-51

Le plein d’innovations à l’Agrovina

10min
pages 44-47

Spécialiste de l’enfonçage de pieux

4min
pages 48-49

JCB «Fastrac Icon»: un bond en avant numérique

9min
pages 38-40

Bien voir derrière soi est une obligation

2min
page 41

Conseils: les erreurs d’attelage ont de graves conséquences

3min
pages 42-43

Tronçonneuse Stihl «MSA 300»: à plein gaz avec batterie

5min
pages 36-37

L’automatisation dans le maraîchage

7min
pages 32-35

Mieux documenter les composants du lisier?

7min
pages 29-31

Rendement dans l’œil des capteurs

7min
pages 26-28

Ne pas avoir peur de l’intelligence artificielle

6min
pages 24-25

En bref

11min
pages 4-7

Merlo vise 10 000 télescopiques par an

5min
pages 14-15

Transition logique dans l’ère numérique

6min
pages 18-21

Nouveaux tracteurs spécialisés de MF

5min
pages 12-13

Le combat contre la dérive et le ruissellement

10min
pages 8-11

Lancement du «Swiss Innovation Award 2022»

2min
pages 16-17

L’agriculture numérique est-elle durable?

4min
pages 22-23
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