Technique Agricole 05/2021

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Mai 2021

MÉCANISATION EN MONTAGNE La voie large fait son chemin Sortir les griffes en douceur Système de broyage modulaire Protéger les fourches d’un chariot élévateur


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Mai 2021 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4 6

Éditorial

Initiatives phytos: allez voter! En bref

Marché 12 16

Chez Reform, le changement c’est tous les jours Valtra: 5e génération des séries «N» et «T»

Thème principal: mécanisation en montagne

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En toute sécurité dans les pentes Motofaucheuses à voie large Soutenir activement les abeilles Effets sur la traction et stabilité du véhicule Kit d’entraînement électrique pour les monoaxes L’esprit d’innovation est un moteur Lutte contre les vers blancs en zone de montagne

Roman Engeler

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Impression 42 44 46 48 50 52 56

Rauch «Axis M30.2 EMC»: un épandage précis Mélange sans risque de lisier pour des dosages précis Clôturer avec le Gallagher «Smart Fence 2.0» Le monoaxe électrique Rapid «URI» Roues jumelées hydrauliquement escamotables Le Gruber «SM 850» peut réguler l’épandage L’Ecorobotix «ARA» conquiert du terrain

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ASETA 59

Construire son propre système de guidage

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Sécurité 60 62

Éviter les accidents lors de la récolte de fourrage Portail de clôture à fermeture automatique

Plate-forme 63 66

Élaboration d’un système de broyage modulaire L’inventeur de machines de Heimisbach

Management 68

Chariot élévateur: protéger fourches et pointes sur la route

Passion 70 72

Les tracteurs Warchalowski et leurs moteurs en V En savoir plus Forte préférence pour les applications météo

ASETA 74 78 79

Communications des sections L’engagé Gian Risch Tscharner Les cours et l’impressum

Page de couverture Pour les régions de montagne, la mécanisation agricole revêt une grande importance. Les équipements sont de haut niveau et n’ont rien à envier à leurs homologues de plaine.

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

La mécanisation de l’agriculture de montagne demeure, encore et toujours, une mission aussi captivante qu’exigeante, disent nos interlocuteurs de l’usine Reform, qui s’expriment dans l’interview en page 12. En plus des propriétés indispensables en plaine – puissance, rendement et durabilité –, la sécurité revêt un rôle central pour les matériels destinés aux régions accidentées. Cet aspect est largement traité dans plusieurs contributions des pages 18 et suivantes consacrées au thème central de cette édition, la mécanisation en montagne et la circulation en sécurité dans les pentes. Les jours qui viennent vont à coup sûr être des moments astreignants pour l’agriculture suisse. Il reste un petit mois pour convaincre une majorité de votantes et de votants de déposer dans les urnes un «Non» aux deux initiatives dites «agricoles». Les éléments de la campagne sont en place et les banderoles s’affichent en maints endroits. Il s’agit maintenant de se mobiliser, écrit le président de l’ASETA, le conseiller aux États Werner Salzmann, en page 4. Il nous faut nous impliquer tous ensemble, inciter nos proches, nos voisins, nos collègues, les camarades des associations, toutes les personnes de notre cercle de connaissances à se rendre aux urnes déposer un double «Non» contre ces deux objets. «Le résultat du scrutin dépend de la réussite de cette mobilisation», estime le président de notre association. Défi par-ci, défi par-là, défis de toutes parts: celui-ci est aussi intéressant que passionnant, mais on préfèrerait parfois pouvoir vivre un peu plus tranquillement. L’édition no 6-7 paraîtra le 17 juin.

Photo: Roman Engeler

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xxx | xxx ASETA | Comité

2× non dans les urnes Le 13 juin 2021, l’agriculture et la filière alimentaire suisse seront confrontées à des enjeux de taille. Nous ne pourrons éviter le pire qu’en nous mobilisant massivement! Werner Salzmann

Le 13 juin prochain, le peuple suisse se prononcera sur les deux initiatives, dites «agricoles» ou «sur les produits phyto­ sanitaires». Pour mieux refléter leur contenu, elles devraient porter les titres d’initiatives «sur l’importation de denrées ali­ mentaires» (et non «pour une eau potable propre») et «faim» (au lieu de «pour une Suisse libre de pesticides»). Ces projets abordent certes des thèmes qu’il est légitime de débattre, mais ils sont tout sauf concluants. Ils sont néanmoins détermi­ nants pour l’agriculture suisse. Leur acceptation aurait en outre des conséquences négatives bien au-delà de ce secteur. L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) s’associe à la campagne menée par l’Union suisse des paysans (USP) et la soutient. Mais cela ne suffit pas, et la mobilisa­ tion de chacun d’entre nous est nécessaire.

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Mobilisation Nous sommes tous mobilisés: assurez-vous que vos proches, vos voisins, vos collègues et toutes vos connaissances exercent leur droit de vote, se rendent aux urnes et répondent à ces deux propositions par un «Non». Le résultat du scrutin dé­ pend de cette mobilisation. Les paysans: des ambassadeurs Il est en outre primordial d’être présent dans les médias avec des lettres de lecteurs, jusqu’à la dernière minute qui précède la fermeture des bureaux de vote. On recourra aussi bien aux médias traditionnels que sociaux, par exemple Facebook, Ins­ tagram et Twitter. Pour convaincre les citoyens, on doit trou­ ver les bons arguments, parmi ceux, nombreux et rationnels,


Comité xxx | ASETA | xxx

Nourriture saine, suffisante et variée Les 8 millions d’habitants de la Suisse et les 8 milliards d’hu­ mains sur la planète veulent avoir accès à une nourriture saine, suffisante et variée, alors que la surface agricole utile tend à diminuer. Pour y parvenir, le recours aux produits phytosani­ taires est nécessaire, prétendre le contraire est faire preuve d’égoïsme ou adopter une attitude sélective. Les équipements agricoles actuels sont en mesure d’appliquer les produits phy­ tosanitaires de manière ciblée. Les pulvérisateurs sont réguliè­ rement testés afin d’assurer qu’ils fonctionnent correctement. Les quantités épandues de produits phytosanitaires n’ont ces­ sé de se réduire ces dernières années, et des solutions alterna­ tives sont constamment éprouvées sur le terrain. Les initiatives sur «l’eau potable» et «les pesticides» réduiraient toutefois ces progrès et déplaceraient le problème à l’étranger.

qui existent contre ces deux initiatives. Les premiers concernés par les mesures proposées, les familles paysannes, les agri­ cultrices et les agriculteurs, sont les ambassadeurs les plus cré­ dibles et les interlocuteurs les mieux placés pour donner leur point de vue! Adoptez un ton courtois, mais utilisez une argumentation irréfu­table! Ne pas se monter les uns contre les autres Différents médias, la télévision suisse en particulier, s’ef­ forcent infatigablement, avec des arguments peu fondés, voire totalement faux, de faire triompher les deux initiatives. On essaie encore et toujours de semer la zizanie entre les agri­ culteurs bios et conventionnels, d’opposer de façon quasi­ ment manichéenne les «bons» et les «méchants». On passe sous silence le fait que les exploitations biologiques subiraient elles aussi des effets négatifs. Ne nous laissons pas monter les uns contre les autres. Les deux modes de production ont leur raison d’être.

Conclusion Les initiatives extrêmes pour une eau potable propre et pour une Suisse sans pesticides de synthèse manquent leur objectif. Elles compromettent la production locale et auraient pour conséquence le renchérissement des denrées alimentaires pour tous! L’environnement ne bénéficierait pas non plus des effets positifs espérés par leurs auteurs, bien au contraire. Si elles étaient acceptées, la Suisse dépendrait da­ vantage de l’Europe pour tous les produits agricoles. Le taux d’autoapprovision­ nement baisserait, et se situe­rait entre 30 et 40 % selon la denrée. Aucun pays au monde ne peut se saboter ainsi et compro­ mettre à la fois sa produc­ tion et sa subsistance.

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Actualité

En bref SDF devient partenaire technologique du Kazakhstan pour l’agriculture 4.0. Rapid a affiché un chiffre d’affaires total de 46,5 millions de francs l’an dernier, en baisse d’environ 10 %. La maison a néanmoins presque doublé son bénéfice, à 2,1 millions de francs par rapport à 2019, grâce à des gains de productivité. En 2020, Stihl a réalisé un chiffre d’affaires de 4,58 milliards d’euros (+16,5 % sur un an), avec une croissance principalement dans le segment des équipements à accus. L’Indice général du climat des affaires pour l’industrie européenne des machines agricoles est à son plus haut depuis 2011. Mais il y a encore des goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement. L’Eima, salon de la machine agricole de Bologne (I), maintient ses dates pour 2021. Les organisateurs ont confirmé la tenue de la manifestation du 19 au 23 octobre 2021. Amazone lance une nouvelle génération de son pulvérisateur automoteur «Pantera». Werner Salzmann, conseiller aux Etats et président de l’ASETA, a été élu président de l’Association suisses des producteurs de légumes par ses délégués.

Débroussailler sans fil La nouvelle débroussailleuse sans fil Stihl «FSA 135» est idéale pour couper l’herbe ou les broussailles sur les terrains accidentés et également dans les zones sensibles au bruit, écrit le constructeur dans un communiqué de presse. «Elle a été conçue pour des interventions professionnelles dans les zones habitées des localités, dans l’horticulture et l’aménagement paysager.» Le puissant moteur EC démarre sur simple pression d’un bouton et offre un couple élevé. Pour une efficacité énergétique optimale, le régime peut être réglé sur trois niveau en fonction des besoins, ou bien en continu. Un filtre à air assure un refroidissement optimal du

Robot désherbeur nouveau-né manière sûre et efficace dans les cultures afin d’identifier, de contrôler et d’éliminer les mauvaises herbes.

Fenaco a ouvert un nouveau centre de protection durable des cultures à Aesch (BL), dans le but aussi de promouvoir les nouvelles technologies dans l’agriculture. Manitou prévoit d’investir environ 80 millions d’euros d’ici à 2025 dans l’expansion et le renouvellement de ses installations de production en France. Krampe optimise ses remorques: l’arrière de la benne «Big Body» et celui de la benne de terrassement «SK» présente désormais une meilleure résistance et un nouveau dispositif d’accroche des goulottes. Fliegl veut établir un nouveau standard dans la logistique de récolte avec le «TransFarmer», dont la benne possède une paroi latérale abaissable et un entraînement par chenilles. Manuel Boss dirigera le domaine de compétence «Plantes et produits végétaux» à Agroscope à partir du 1er juin 2021. Mitas élargit sa gamme de pneus toutes saisons à faible résistance au roulement pour un usage universel dans la voirie. Fin avril, Reform a ouvert un nouveau centre pour ses clients et ses employés à son siège de Wels (A).

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moteur et une longue durée de vie. Cette «faux sans fil» tire son énergie d’une batterie lithium-ion de 36 V du système Stihl «AP». La «FSA 135» est disponible en version faucheuse avec une poignée à deux mains et une lame de coupe d’herbe standard ou en version universelle «FSA 135 R» avec une poignée polyvalente et une tête de coupe à fil.

La société Carbon Robotics, basée à Seattle, aux Etats-Unis, a lancé sa troisième génération de désherbeur autonome. Il faut appel à un mariage de robotique, d’intelligence artificielle et de technologie laser pour se déplacer de

Toutefois, la machine ne sera pas disponible sur le marché avant l’an prochain. Contrairement à d’autres technologies, ce robot utilise des lasers à haute puissance pour éliminer les adventices. Il n’y aurait aucun dommage au sol. La technologie de Carbon Robotics est conçue pour les cultures en ligne. Un seul robot serait capable de désherber environ 5 hectares par jour.

Champion suisse Pascal Hofstetter (Wildhaus SG), a remporté les SwissSkills 2021 en machinisme agricole. Le jeune homme de 20 ans a fini son apprentissage chez Gebr. Huser AG à Wildhaus (SG). Il a devancé 31 concurrents à ces championnats professionnels, fin mars à Aarberg (BE). Les deuxième et troisième places vont à Jens Eigenmann (Niederhelfenschwil SG), apprenti chez Rotach Landmaschinen à

Zuckenriet (SG) et à Lukas Moser, apprenti chez Jutzeler Landmaschinen, dans son village d’Oberwil i. S. (BE).


Actualité

En réseau Dans le domaine numérique, Pöttinger propose de nombreuses options pour faciliter le travail quotidien et le rendre plus efficace et plus pratique. A titre d’exemple, le fabricant autrichien présente le semoir pneumatique «Aerosem 4002 ADD» en combinaison avec une herse rotative «Lion 403» et l’équipement «Seed Complet». Le cœur de cette combinaison, outre l’entraînement électrique de comptage, est le terminal «CCI 1200» avec l’équipement «Seed Complet». «Seed Complet» est un ensemble de solutions agricoles intelligentes. Selon Pöttinger, cela permet d’utiliser le «Variable Rate Control» (la dose de semence est précisément adaptée aux conditions individuelles du sol grâce à des cartes d’application préalablement créées sur un ordinateur) et le «Seed Complet» (le dosage en bout de champ s’active et se désactive automatiquement). Il est également possible d’échanger des données et de communiquer avec la plateforme «Agrirouter» et le système de cartographie des surfaces cultivées «Next Farming «Seed Complet».

Partenariat La marque suisse de tracteurs «Hürlimann» soutient Joel Strebel (à d.) en qualité de sponsor principal sur son chemin vers la Fête fédérale de lutte et des jeux alpestres 2022, ainsi que dans son métier de paysagiste. Un tracteur Hürlimann prête ses chevaux à la ferme de ses parents. A 23 ans, Joel Strebel est déjà l’un des meilleurs lutteurs du pays, puisqu’il a remporté l’une des rares couronnes de la fête fédérale de Zoug en 2019, selon Andres Graf de Same DeutzFahr (Suisse). «Sa carrière dans les ronds de sciure ne fait que commencer, mais il a déjà 15 couronnes et une victoire à une fête à son actif.»

Air et pression Hatzenbichler, qui produit des herses originales depuis plus d’un demi-siècle, a mis au point un système qui permet de régler en continu la pression des dents au sol tout en gardant le même angle d’attaque. La dent est maintenue par un vérin pneumatique qui, avec une course du ressort de seulement 30 mm, permet une déviation de 45°. L’alimentation centrale en air est assurée par le compresseur du système de freinage pneumatique du tracteur. Un régulateur de pression proportionnel permet de précharger le vérin dans une plage entre 1/10 e bar et 6 bar. Cela permet de traiter uniformément les billons et les irrégularités du sol. L’angle et l’agressivité des dents peuvent être réglés dans une plage entre 55° et 128°. Le hersage de cultures hautes est possible grâce à la liberté de passage de 590 mm. La commande se fait depuis la cabine du tracteur et la pression des dents peut être réglée depuis chaque unité de herses.

Visibilité mieux assurée Krampe a toujours été une référence en matière de sécurité et de convivialité. «Etant un des principaux constructeurs de véhicules agricoles, nous fournissons depuis le début de l’année des remorques avec homologation UE. Outre une immatriculation sans problème dans toute l’Europe, cette homologation apporte d’importantes améliorations techniques liées à la sécurité du véhicule, notamment en termes d’éclairage. «Les feux de position arrière font désormais partie de l’équipement standard de Krampe, avec émission de lumière blanche à l’avant et de lumière rouge à l’arrière. Dans l’obscurité, le conducteur peut clairement voir où s’arrête son véhicule. Il est ainsi plus facile pour les usagers qui le suivent de voir qu’un véhicule large participe à la circulation devant eux. «Les feux de gabarit jaunes sur le côté et les feux de gabarit blancs à l’avant apportent une sécurité supplémentaire en augmentant la visibilité.»

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Actualité

Pour des prairies aux petits soins Le français Carré, spécialiste du travail du sol, propose un équipement unique pour l’entretien des prairies, le régénérateur «Prairial». Il effectue jusqu’à 5 actions en un seul passage, sur 3 à 6 mètres selon les modèles: scarifier, niveler, enlever la mousse et les plantes mortes, semer et réimplanter. Douze solides couteaux éventrent l’herbe et scarifient la terre sur une profondeur de plusieurs centimètres. L’aération du sol est ainsi améliorée et l’écoulement de l’eau de pluie favorisée. Par ailleurs, une infestation éventuelle de campagnols est diminuée du fait de la destruction des galeries. Les tôles attachées à l’arrière, nommées «Flexiboard», étalent les buttes de terre et les bouses de vache uniformément et aplanissent le sol. Le fourrage est ainsi moins souillé lors de la récolte, et il est de meilleure qualité.

Deuxième génération Hauer lance la deuxième génération révisée de sa gamme de chargeurs frontaux «XB Bionic». Elle impressionne par sa conception modifiée, son poids réduit et l’excellente visibilité sur la zone de travail, mais aussi par de nouvelles options telle que la lubrification centrale. Le nom «XB Bionic» se réfère à l’intégration complète des vérins de basculement et du guidage parallèle mécanique grâce à la «X-cinématique» brevetée. Cela signifie que tous les composants sont non seulement protégés de manière optimale pour une utilisation quotidienne, mais qu’ils peuvent également être nettoyés rapidement et facilement. Pour les tracteurs légers Alpine et compacts, le poids des bras du chargeur a été réduit grâce à des matériaux de haute qualité et la visibilité de l’attache rapide a

Rapport annuel «SFF» La fertilisation à l’aide de drones et de cartes des sols, les techniques de culture et de binage précises pour lutter contre les adventices, des capteurs pour le semis des betteraves sucrières et un nouveau cours modulaire. L’équipe de la «Swiss Future Farm» (SFF) à Tänikon (TG) a abordé ces thèmes principaux et bien d’autres dans son rapport annuel (uniquement en allemand) de 86 pages. Les expériences sont toujours basées sur un problème pratique pour lequel une solution doit être trouvée. Dans la mesure du possible, le SFF utilise des outils numériques et les coordonne de manière optimale. Les résultats confirment que les technologies d’agriculture intelligente génèrent des revenus supplémentaires en économisant sur les pesticides et les engrais.

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été améliorée.La nouvelle traverse étant alignée sur le champ de vision du conducteur, même les dents des palettes bénéficient d’une excellente visibilité. Sur les gros tracteurs, la visibilité est assurée en option par une caméra frontale montée au centre. Les zones de travail sombres peuvent être éclairées par des projecteurs LED sur le bras oscillant.

Relevage pour rampes à lisier Walterscheid propose un organe de relevage complet (photo) prêt à installer sur les citernes à lisier. Cet attelage peut accueillir les rampes à pendillards ou à sabots en toute sécurité. Ce cadre d’attelage n’est pas, a priori, conçu pour postéquiper des citernes existantes; il est installé sur des modèles neufs. C’est un attelage à 3 ou 4 points qui est fourni actuellement à deux grands constructeurs de matériels d’épandage de lisier. Ce relevage peut accueillir des rampes jusqu’à 1500 kilos environ. Les tracteurs étant équipés de pneumatiques toujours plus larges et plus gros, l’espace autour de l’attelage arrière rétrécit en conséquence. La réponse de Walterscheid consiste en des bras inférieurs à triple courbure, dont l’objectif est de maintenir la pleine capacité de l’attelage et du relevage.


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Actualité

Faucher avec respect et efficacité La «bonne vieille» barre de coupe revient au goût du jour pour le fauchage des prés, des prairies fleuries et des prairies protégées. Köppl propose un large assortiment de faucheuses à entraînement central ou à portique. Elles n’ont, à bien des égards, rien à envier aux faucheuses rotatives, grâce à la technologie «Duocut» innovante, avec ses presse-lames efficaces et ses patins en fonte de forme aérodynamique. Ils autorisent des rayons de braquage très serrés sans endommager la surface herbeuse ni le terrain, et des manœuvres aisées et sans effort. Le choix de matériaux robustes et une installation à l’extrémité de la barre de coupe garantissent un fonctionnement sans bourrage et une longue durée de vie. Côtés roues, les pointes innovantes «Hill-Spikes» sont une alternative parfaite aux crampons en gomme ou aux pointes en acier.

Annuaire en ligne Autrefois publié en version imprimée, l’annuaire de référence «Agrartechnik» n’est désormais plus disponible qu’en version numérique en allemand et en anglais sur le site jahrbuch-agrartechnik.de. Son contenu réactualisé demeure très informatif et détaillé. La 32e édition a été mise en ligne en avril. Les chapitres «Evolution des tracteurs» («Gesamtentwicklung Traktoren») et «Moteurs et transmissions des tracteurs» («Motoren und Getriebe bei Traktoren») ont une fois de plus bénéficié d’un soutien substantiel de la Haute école de Zollikofen (HAFL), sous la coordination de Roger Stirnimann, professeur de machinisme.

Polyvalence avant tout Landini présente son nouveau «5-085». Ce tracteur polyvalent est destiné à une grande variété de tâches, aussi bien à la ferme que dans les champs. Il est équipé d’un moteur FPT 4-cylindres de 3,4 litres avec intercooler et injection à rampe commune. Il développe 75 chevaux et un couple de 375 Nm et il est conforme à la norme d’émissions Etape 5, sans réduction catalytique sélective ni AdBlue. Pour le confort de conduite et la visibilité panoramique, la cabine à quatre montants est installée sur quatre silentblocs indépendants, offrant un environnement de travail protégé avec de faibles niveaux de bruit et de vibrations. La transmission est assurée par une boîte powershift à 2 ou 3 rapports sous charge. Le chargeur frontal peut être piloté par un joystick indépendant. Le 3-points arrière de catégorie 2 offre une capacité de relevage jusqu’à 3900 kg, tandis que le relevage avant peut lever jusqu’à 1700 kg. Les cinq distributeurs sont alimentés par une pompe débitant 56 l/min; une deuxième pompe débitant jusqu’à 34 litres/min alimente la direction. 10

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Marché | Interview

Clemens Malina-Altzinger (à d.) et Reinhard Riepl (à g.) travaillent ensemble depuis plus de 20 ans. Reinhard Riepl reprend maintenant les rênes de la direction et Clemens Malina-Altzinger passe au conseil de surveillance. Photo: Reform

Chez Reform, le changement c’est tous les jours Une relève va se dérouler le mois prochain à la tête de Reform. Son propriétaire principal, qui la dirige depuis de longues années, Clemens Malina-Altzinger, va passer de la direction au conseil de surveillance. Il sera remplacé par Reinhard Riepl. Les deux hommes s’expriment ici sur l’évolution à venir de cette entreprise familiale autrichienne. Roman Engeler

Technique Agricole: Quelle est la situation de la maison Reform? Clemens Malina-Altzinger: Les usines Reform vont bien. Grâce à nos concepts de sécurité efficaces, nous surmontons bien la crise de la covid. Les nouveautés présentées en automne 2020, le «Metrac H75» et les «Muli T7X» et «T8X», ont percé sur le marché. Nous avons le vent en poupe! 12

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La pandémie a-t-elle entraîné des changements dans la production et la distribution de vos machines? Avezvous dû réorganiser vos processus habituels, changer de fournisseurs? C. Malina-Altzinger: Avant les annonces des premiers confinements, et pendant ces périodes, nous avons tout fait pour augmenter nos réserves de pièces et aussi de

véhicules. Cette mesure a surtout concerné notre filiale Agromont, qui alimente le marché suisse, important pour nous. Reinhard Riepl: Concernant la production, au début nous pensions qu’avancer de deux semaines les vacances de l’entreprise réglerait le problème. Nombre de nos fournisseurs sont en Italie, pays où la pandémie a commencé en Europe. Heu-


Interview | Marché

reusement, nous avons eu peu de retards de livraisons, y compris d’Italie. Par la suite, nous avons réalisé que cette crise allait durer et que pour mener correctement nos activités, nous allions devoir nous adapter. Les premiers problèmes d’approvisionnement ne sont appa­rus que plus tard, ce qui a obligé chacun de nous à faire preuve d’une grande flexibilité. Beaucoup de manifestations, de salons et d’autres événements ont dû être annulés. Comment avez-vous assuré la présence de Reform auprès de vos clients et de vos distributeurs? C. Malina-Altzinger: Nous nous étions fixé comme but de garder si possible un contact direct avec nos clients et partenaires. Nous y sommes parvenus en participant encore en automne 2020 à un salon en France, et en mettant en place des alternatives numériques. Nous avons boosté notre communication sur les réseaux sociaux et d’autres canaux. Comme nous ne pouvions pas dévoiler nos nouveautés dans des salons, nous les avons présentées à de petits groupes de concessionnaires et de clients. Ça nous a bien réussi. Pouvez-vous nous donner quelques chiffres concernant l’exercice écoulé à la fin septembre 2020? R. Riepl: Fin mars 2020, soit avant la pandémie, la première moitié de l’exercice 2020 était déjà écoulée et les résultats honorables. À fin septembre, nous n’affichions qu’un recul de 3 % par rapport à l’exercice précédent. Nous sommes satisfaits. Nous nous attendions à un recul plus important. Le nouvel exercice a bien

débuté, avec un résultat supérieur de 20 % comparé au début 2020, avant le déclenchement de la pandémie. Avec des écarts entre marchés? R. Riepl: Oui. D’abord entre pays, mais aussi entre les secteurs agricole et communal. Les différences ne sont pas uniformes. Le secteur agricole reste globalement très fort. Dans le secteur communal, pour ne vous citer qu’un exemple, nous enregistrons un recul de 50 % en Allemagne, mais une forte progression en France. Comment se répartissent vos activités entre les secteurs agricole et communal? Quelle va être leur évolution respective? R. Riepl: Le ratio actuel entre l’agricole et le communal est de 2 pour 1. Il va tendre vers 50:50 environ, pas parce que l’agricole va baisser, mais parce que notre activité dans le communal va progresser. La mécanisation agricole de montagne reste certainement un secteur intéressant, mais est-il lucratif? C. Malina-Altzinger: Bonne question! La mécanisation agricole de montagne reste un domaine captivant pour une clientèle passionnante. Ce sont encore des exploitations familiales, des gens avec lesquels on noue des relations étroites. Le matériel est mis à rude épreuve et c’est un marché de niche, de plus en plus encadré par des prescriptions. Sur le plan commercial, nous avons la chance de pouvoir répartir nos coûts de recherche et développement entre ces deux piliers que sont les secteurs agricole et communal.

Des différences entre ces marchés? C. Malina-Altzinger: Oui, les applications sont radicalement différentes, de même que le profil des utilisateurs. Vous avez d’un côté des exploitations familiales et de l’autre des communes et des collectivités publiques avec leurs collaborateurs. Sur l’aspect technique, de nombreuses synergies existent entre ces deux secteurs. Nous constatons que les exigences varient selon les régions. Ainsi, le Sud-­ Tyrol a d’autres attentes que le canton suisse voisin des Grisons. Mais la diversité de notre assortiment nous permet de couvrir l’ensemble des besoins. Monsieur Malina, vous avez dirigé pendant 35 ans l’entreprise familiale Reform. Vous avez marqué son évolution de votre empreinte. Début juin, vous quittez vos fonctions qui vont passer quasi en «mains étrangères». Le moment est-il bien choisi? C. Malina-Altzinger: J’en suis convaincu. Quant aux «mains étrangères», permettez-moi de préciser que Reinhard Riepl et moi travaillons efficacement côte-à-côte

«La mécanisation agricole de montagne reste un domaine captivant, pour une clientèle passionnante.»

depuis plus de 20 ans. De surcroît, je lui ai déjà confié en 2019 la direction industrielle des usines Reform. Quels sont les événements qui vous ont le plus marqué au cours de ces 35 ans? C. Malina-Altzinger: Pour moi, la phase de démarrage, il y a 35 ans, a été déterminante. Car à une forte progression a succédé un quasi-effondrement. L’agriculture connut des années difficiles, Reform aussi, qui a dû affronter une douloureuse série de licenciements. Dans les années 1990, nous sommes parvenus à inverser la tendance avec de nouveaux produits comme le «Metrac H5» ou le «Mounty».

«Quand on est, comme Reform, présent depuis 111 ans sur le marché, c’est qu’on a déjà réalisé pas mal de choses dans le bon sens», estiment Clemens Malina-Altzinger et Reinhard Riepl dans l’entretien avec Technique Agricole. Photo: Heinz Röthlisberger

Quels sont les prochains grands défis que devront relever la mécanisation de l’agriculture de montagne en général et Reform en particulier? C. Malina-Altzinger: La crise de la covid s’est clairement traduite par une meilleure 5

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Marché | Interview

estime pour l’agriculture de montagne. Je dirais donc que la conjoncture dans ce secteur est nettement mieux orientée qu’il y a quelques années. Et quand nos clients vont mieux, nous nous portons mieux aussi. Un défi majeur que nous devons relever comme fabricant pour ce secteur de niche, est de satisfaire aux prescriptions toujours croissantes, de les décortiquer pour pouvoir les ap­pliquer à nos petits volumes de production. De plus, il devient de plus en plus difficile de déceler dans la foule de normes et de lois ce qui est pertinent pour l’utilisateur. La tendance générale dans le machinisme se focalise sur deux grands thèmes du moment, la numérisation et le développement durable. Comment Reform affirme-t-elle sa présence dans ces deux domaines? C.  Malina-Altzinger: Le développement durable a toujours été à l’ordre du jour chez Reform. La longévité de nos machines en est une démonstration. R. Riepl: Pour citer un exemple dans le domaine du numérique, on parle d’entretien préventif ou prévisible chez Reform aussi. Mais pour nous, le plus important est plutôt de savoir ce que le client fait de

«On parle d’entretien préventif chez Reform aussi.»

sa machine et si apporter une innovation numérique à celle-ci lui procurera vraiment un avantage supplémentaire. L’agriculteur de montagne s’intéresse-t-il vraiment aux technologies numériques? R. Riepl: Les uns s’y intéressent, d’autres non. C’est, en partie, une question de génération. Nous sommes ouverts à tous les courants et proposons donc pour chacun des produits correspondants. Ceci dit, il faut rappeler qu’une technologie numérique n’a de sens que si elle offre vraiment un avantage au client. Où décelez-vous encore un potentiel d’évolution pour vos machines? R. Riepl: L’augmentation des performances reste presque toujours un point central. Concernant les machines prévues pour la montagne, la sécurité que celles-ci offrent sur les terrains en pente et le respect des 14

Technique Agricole 5

2021

Clemens Malina-Altzinger n’a aucun doute: «La crise du coronavirus a conduit a encore améliorer l’estime dont jouissait déjà l’agriculture de montagne.» Photo: Heinz Röthlisberger

sols sont aussi des sujets primordiaux. Et l’aspect écologique compte de plus en plus. Reform aura-t-elle prochainement des propositions en matière d’entraînement électrique? R. Riepl: Nous devons y songer! Et penser aussi à l’hydrogène. Mais pour les modes de propulsion alternatifs, il faudra toujours vérifier au préalable que les approvisionnements en énergie correspondante soient garantis. Avec le «Metron», Reform roule déjà «autrement». Où en est cette innovation? R. Riepl: Il s’agit d’un projet dans le cadre duquel nous testons différentes nouvelles technologies qui vont du moteur hybride à des capteurs en passant par le système de commande. Mais pour arriver à maturité commerciale, ce projet va devoir franchir encore quelques étapes d’évolution. Concernant le «Mounty», cela fait longtemps que nous n’avons pas vu de nouvelle mise à jour. Ce véhicule va-t-il encore être amélioré? R. Riepl: Le «Mounty» est un engin parvenu à maturité, que nous allons bien évidemment garder dans notre assortiment et aussi continuer à améliorer. Concernant l’évolution de ses machines, sur quels aspects Reform metelle l’accent. Qu’avez-vous de concret «dans les tuyaux»? R. Riepl: Comprenez que nous ne pouvons rien dévoiler actuellement, pas même à notre service de ventes. Je ne peux donc

rien vous communiquer d’exclusif dans ce domaine. Je peux en revanche vous garantir que des innovations Reform seront présentées cet automne. Dans la catégorie des monoaxes, vous coopérez depuis quelque temps déjà avec le constructeur suisse Rapid. Comment cette collaboration vat-elle se poursuivre? R. Riepl: Cette coopération fonctionne parfaitement et nous nous y sentons très à l’aise. Nous croyons pouvoir affirmer qu’il en est de même pour Rapid. Cette coopération porte d’une part sur la commercialisation, via notre réseau de distributeurs, de tout l’assortiment Rapid, dans sa couleur verte caractéristique, et d’autre part sur quelques produits Rapid que nous positionnons sur le marché, lesquels arborent la robe rouge des équipements Reform. Quel a été pour vous l’impact de l’acquisition de Brielmaier par Rapid? R. Riepl: Cette acquisition est toute récente. Tout n’est donc pas encore réglé concernant le nouveau positionnement des produits Brielmaier dans les différents canaux de distribution. Reform a acquis en 2013 un paquet d’actions Rapid. Cette prise de participation a-t-elle été augmentée depuis lors? R. Riepl: Non, elle n’a pas changé et nous sommes pleinement contents ainsi. Vous êtes présents sur le marché Suisse via votre filiale Agromont depuis 1968. Que représente ce marché pour vous?


Interview | Marché

R. Riepl: Le marché suisse est pour Reform le marché le plus important et aussi le plus vaste car nous fournissons à la fois l’agriculture de montagne et les communes. J’ajoute que pour réussir dans le secteur de l’agriculture de montagne, il faut être capable de réussir en Suisse. Agromont s’acquitte à merveille de la tâche. En quoi, le marché suisse est-il pour Reform un marché différent des autres? R. Riepl: Tout d’abord parce qu’il est trilingue. Ensuite parce qu’il peut y avoir, sur certains points, de grosses différences sur un petit territoire. Enfin parce que les exigences du client suisse sont de haut niveau en matière de qualité. Concernant la Suisse, dans quels domaines n’avez-vous pas encore exploité tout votre potentiel? R. Riepl: Reform dispose certes de substantielles parts de marché en Suisse, mais nous pensons en effet que nous n’avons pas encore exploité tout notre potentiel, notamment dans le domaine des équipe-

ments destinés aux communes, un secteur où il nous reste encore une marge de progression. Vous reste-t-il du potentiel à exploiter sur d’autres marchés nationaux? R.  Riepl: Nous avons encore de nombreuses zones blanches en Europe! Nous allons les exploiter mais sans négliger nos marchés-clés. Monsieur Riepl, à quels changements peut-on s’attendre avec la nouvelle équipe de direction et votre nomi­ nation à la présidence du conseil d’administration? R. Riepl: Quand, comme Reform, on est présent sur le marché depuis 111 ans, cela signifie qu’on a probablement déjà réalisé beaucoup de choses dans le bon sens. Vu sous cet angle, je dirais, me concernant, qu’il n’y a pas de grande révolution à attendre de moi mais plutôt une évolution, c’est à dire une adaptation de l’entreprise à chaque nouvelle situa­tion, en gardant ce qui est satisfai-

n o i Act ! é t d‘é

sant, supprimant ce qui l’est moins et restant ouvert à l’innovation. Autrement dit, des choses vont certainement changer, mais pour Reform ce ne seront pas des changements extraordinaires. Quant à vous, Monsieur Malina, vous entrez au conseil de surveillance. Que comptez-vous apporter à Reform dans un proche avenir en votre qualité de principal propriétaire? C. Malina-Altzinger: Selon la législation, un membre du conseil de surveillance a une mission clairement définie, dans le cadre de laquelle il est chargé de la planification, de la stratégie et du budget. C’est donc à ce niveau que je vais continuer de m’investir pour l’entreprise. Et, si on me le demande, j’accepterai très volontiers d’être un partenaire d’entraînement, un «sparring-partner». J’espère aussi garder des relations avec des clients ou des partenaires de l’entreprise, et même de manière plus dynamique que je n’ai pu le faire ces derniers temps à cause de la crise sanitaire.

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2021 Technique Agricole

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Marché | Nouveautés

Confort et smart farming Les dix modèles, trois pour la série «N» et sept pour la «T», «regorgent de fonctionnalités innovantes», selon les termes utilisés lors d’une présentation en ligne par le constructeur Valtra. Les cabines réaménagées attirent particulièrement l’attention. Dotées d’écrans actualisés et intelligents, elles devraient contribuer à faciliter le maniement des machines neuves, en général, et des technologies de smart farming. L’une des innovations les plus notables est l’écran en couleurs monté sur le montant droit. Il remplace le tableau de bord situé d’ordinaire derrière le volant et affiche toutes les informations importantes.

Quatre variantes d’équipement On éprouve une sensation de conduite inédite dans la cabine d’un Valtra «T255 Direct» pourvue d’écrans sur l’accoudoir «SmartTouch» et sur son montant droit. Photo: Valtra

Cinquième génération Valtra lance sa cinquième génération de ses tracteurs en dévoilant les séries «N» et «T». Les chargeurs frontaux sont dotés de nouvelles fonctionnalités. Roman Engeler

Valtra célèbre ses 70 ans et donne à cette occasion un coup de jeune à ses tracteurs. Le constructeur finnois a mis les séries «G» et «A» sur le marché respectivement en 2020 et en début d’année. Il

poursuit le développement de tracteurs de cinquième génération dans ses séries «N» et «T» qui sortent actuellement ainsi que dans la série «S». Cette dernière devrait être dévoilée dans quelques mois.

Chargeurs frontaux «intelligents»

Les séries Valtra «N» et «T» en chiffres Modèle N135

16

Puissance (ch) 135/99

Boost (ch)

Couple (Nm, standard/boost)

145/107

570/620

N155 Eco

155/114

165/121

660/700

N155

155/114

165/121

610/660

N175

165/121

201/148

680/800

T145

155/114

170/125

640/680

T155

165/121

180/132

680/740

T175 Eco

175/129

190/140

740/850 780/900

T195

195/143

210/154

800/870

T215

215/158

230/169

870/910

T235

235/173

250/169

930/1000

T235D

220/162

250/169

900/930

T255

235/173

271/199

930/1000

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Les séries «N» et «T» se déclinent dans les variantes d’équipement «Hitech», «Active» et «Versu» (dotées de transmissions à cinq rapports commutables sous charge et 4 gammes de vitesses) ainsi que «Direct» (transmission à variation continue). Les modèles de la série «N» sont pourvus du moteur Agco 4-cylindres bien connu de 4,9 litres de cylindrée, conforme aux normes d’émissions de phase 5, avec des catalyseurs d’oxydation diesel (DOC) et SCR ainsi qu’un filtre à particules diesel. Valtra propose un moteur 6-cylindres sur l’ensem­ble de la série «T», de 6,6 litres de cylindrées pour les deux modèles d’entrée de gamme et de 7,4 litres pour les autres. Le constructeur annonce que ces tracteurs sont d’ores et déjà en vente et que la production a dé­marré ce printemps dans son usine en Finlande.

En même temps que ses tracteurs de cinquième génération, Valtra enrichit ses chargeurs frontaux de fonctionnalités de pointe regroupées sous le terme «Pre­cision Lift & Load». Ils sont désormais pourvus d’une balance qui pèse les charges. Des limites supérieure et inférieure de hauteur de levage peuvent être définies, ainsi que leur seuil de renver­ sement. À cela s’ajoute une fonction de secouage. Toutes ces fonctionnalités s’activent via l’écran tactile situé sur l’ac­ coudoir «SmartTouch». Les réglages des différentes opérations du chargeur frontal peuvent être enregistrés. Le conducteur peut dès lors à chaque fois sélectionner le profil le plus approprié à la tâche à accomplir.


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En toute sécurité dans les pentes En zone de montagne, la mécanisation a une importance toute particulière. Son niveau est bon et n’a rien à envier au machinisme agricole en général. Les exploitations paient cependant un coût élevé en matière de contrainte au sol et de finance. Ruedi Hunger


MÉCANISATION EN MONTAGNE

La faucheuse à deux essieux a pour atouts sa sécurité, son faible poids et sa maniabilité inégalée. Photo: Ruedi Hunger

La zone de montagne se caractérise souvent par des pentes abruptes, de longs trajets de transport, une manutention conséquente, une maigre main d’œuvre, mais aussi par une mécanisation spécifique et coûteuse. Dans la région alpine en particulier, le nombre limité de jours de travail sur le terrain constitue une difficulté supplémentaire. Le terme «zone de montagne» est souvent associé à des régions de montagne aux pentes abruptes. Cette définition est correcte, mais un peu réductrice. Comme le tableau 1 le montre, des pentes nécessitant une mécanisation spécifique ne sont pas cantonnées aux régions de montagne.

Déplacements sûrs… Dans la mécanisation de montagne, l’accent est mis sur la sécurité lors des déplacements dans les champs, les pentes et sur la route, sans oublier l’efficacité du travail. L’angle de renversement statique d’un vé-

La répartition des tâches, claire autrefois, entre le tracteur et la faucheuse à deux essieux devient de plus en plus floue. Photo: Aebi

hicule peut se définir assez aisément au moyen d’une plateforme de basculement. Ce n’est cependant pas déterminant dans la pratique. Les véhicules agricoles roulent en effet sur différentes surfaces, avec des charges variées, plusieurs types de pneus, de pressions de gonflage, de systèmes de suspension et de direction. Ces facteurs rendent la définition de l’angle de renversement dynamique, essentiel en l’occurrence, beaucoup plus compliquée.

… sur la route Par définition, les chemins d’améliorations foncières servent à perfectionner les conditions de production, de vie et d’exploitation, tout en respectant les prescriptions en matière d’écologie et d’aménagement du territoire. Ils permettent donc de préserver et de promouvoir l’espace rural. Pour l’agriculteur de montagne, cela signifie des trajets routiers plus nombreux et plus longs, en tracteur, en transporter ou

Tableau 1: part des surfaces en plaine et en pente Surfaces donnant droit aux contributions avec Déclivité de 18 à 35 % ha Déclivité de 35 à 50 % ha Déclivité au-dessus de 50 % ha Totalité des surfaces ha Nombre d'exploitations Surfaces donnant droit aux ha contributions (> 35 %)

Région de Région de Région de Total plaine collines montagne 26 599 17 % 60 458 38 % 70 868 45 % 157 925 2 896 6 % 11 810 24 % 34 602 70 % 49 308 1 356 5 % 4 139 15 % 21 831 80 % 27 326 234 558 30 850 76 407 127 301 34 817 10 893 11 184 12 740 175 0,05 %

Contributions pour surfaces en pente 2019. Rapport agricole 2020

2 699

7,9 %

32 126

92 %

34 999

en faucheuse à deux essieux. Le confort de conduite est compromis par les vitesses supérieures (40 km/h) et des déplacements plus longs qui engendrent des chocs incontrôlés et autres mouvements brusques dus à l’état de la route. Les véhicules réagissent à des degrés divers à l’état de la route selon la charge tractée, la répartition du chargement, le type de pneus et leur pression. Ces dernières années, les concepteurs ont consenti de gros efforts et installé des systèmes de suspension sur les essieux et les cabines (siège du conducteur compris). L’amortisseur de vibrations du relevage avant permet également de réduire les pics de charge provoqués par les outils portés. Ces mesures améliorent certes le confort de conduite, mais en premier lieu la sécurité sur la route.

… et dans le terrain Il n’existe aucune condition de roulage normalisée pour un véhicule agricole. La surface du terrain, le type de chargement, la charge des outils à l’avant et l’arrière du véhicule, la pression des pneus, la pente changent perpétuellement et exercent donc une grande influence sur la dynamique de conduite. Le type de direction joue un bien plus grand rôle si le terrain est en pente que s’il est plat. La faucheuse à deux essieux était déjà pionnière, il y a plusieurs décennies, en matière de types de direction. Aujourd’hui, les transporters et les tracteurs adaptés aux pentes disposent également de différentes directions inté5

2021 Technique Agricole

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

grales en option qui améliorent la maniabilité et la préservation du sol. Elles assurent également une meilleure stabilité dans les pentes. En combinant la direction intégrale à la marche en crabe, le déplacement longitudinal est plus stable qu’avec la seule direction sur les roues avant, qui implique de fréquentes corrections du volant pour maintenir la trajectoire.

Tendances des faucheuses à deux essieux La faucheuse à deux essieux a toujours été un véhicule spécifique de l’agriculture de montagne. Aujourd’hui, elle s’est muée en un porte-outil polyvalent disposant d’un équipement électronique moderne. Certains moteurs sont déjà conformes à la norme antipollution 5. Elle dispose en plus

cheuse est caractérisée par un centre de gravité bas et une bonne adhérence au sol, avec en général des pneus Terra. Son équipement hydraulique peut se comparer à celui de tracteurs plus simples. Les paramètres de réglage des outils portés peuvent être partiellement mémorisés.

Tendances des transporters L’évolution technologique des transporters utilisés en zone de montagne ne nécessite pas d’être étudiée sur un demi-siècle, parce qu’un pas de géant a été franchi cette derniè­re décennie. Auparavant, et pendant longtemps, ils étaient de conception assez simple, comme leur équipement. Ces dernières années, le transporter s’est transformé en un porte-outils polyvalent doté d’une gestion moderne des données. Ces

L’idée que les régions de montagne ne comprennent que des pentes abruptes est tout aussi erronée que de penser que seules des surfaces planes s’exploitent en plaine. d’une cabine de pilotage ergonomique munie d’une commande par joystick, de deux espaces d’équipement avec dispositif de levage hydraulique indépendant. À cela s’ajoutent une transmission intégrale hydrostatique et une direction sur les quatre roues offrant différents modes de conduite. Subsistant depuis sa «naissance», la fau-

véhicules sont produits à parts presque égales pour les secteurs agricole et communal et conçus à ces deux fins. Équipés selon leur utilisation, ils disposent de moteurs d’une puissance atteignant 128 kW (175 chevaux) et sont conformes aux normes antipollution actuelles (Phase 4/5). Les transmissions hybrides et e-drive ga-

gneront fortement en importance à l’avenir. Elles sont déjà proposées et se développeront encore pour une utilisation combinée dans l’agriculture et le tourisme. Une transmission à variation continue, un différentiel longitudinal verrouillable, des freins sans usure, une suspension à roues indépendantes mécanique ou hydropneumatique et un amortissement de torsion entre l’avant et l’arrière sont aussi disponibles, ainsi que les différents modes de direction et la détection des outils.

Tendances des tracteurs de montagne Les conditions fixées aux tracteurs adaptés à la montagne et aux pentes ont conduit certains constructeurs à exploiter cette niche de deux manières. Les tracteurs issus du groupe à voie étroite destinés aux vignes et aux vergers sont adaptés aux besoins de l’agriculture de montagne. Certains constructeurs adaptent tout leur assor­timent, ou du moins une partie, à cette agriculture. Il s’agit notamment de concepts de transmission à variation continue et de différents types de direction intégrale. Ces tracteurs n’ont rien à envier à leurs homologues de plaine en matière de numérisation. Certains d’entre eux disposent désormais d’une détection des outils avec réglage automatique. Cela s’avère intéressant en particulier lorsque le travail s’effectue au sein d’un cercle de machines ou dans le secteur communal.

Tracteur ou faucheuse à deux essieux? Des véhicules spéciaux issus de l’arboriculture et de la viticulture sautent souvent dans la brèche.

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

Dans les terrains en pente modérée, on ne nécessite pas de machine spéciale en plus du tracteur.

Photo: Lindner

Tendances de l’évolution: tout se présente bien!

du moteur ou des roues en force de trac­ tion élevée avec peu de glissement. Ils doivent également assurer une bonne sta­ bilité latérale lors des déplacements per­ pendiculaires à la pente. Les dégâts causés à l’herbage lors des montées sont liés au patinage des roues. La stabilité latérale, et donc le glissement, dépendent fortement de l’état du terrain (humidité), mais aussi de sa déclivité et des propriétés des pneus. En ce qui concerne la préservation du sol et donc la production durable de fourrage, le tracteur peut s’utiliser sans restriction jusqu’à une pente d’environ 35 %. Les li­ mites d’utilisation, aussi bien théoriques que pratiques, se situent au-delà. Cepen­ dant, il faut s’attendre à des dommages sur le terrain, selon son état, dès que la pente atteint 35 à 40 %. Les roues jumelées ou les pneus larges augmentent la surface de contact au sol. Pour ces derniers, cela ne vaut que partiel­ lement, car la pénétration dans le sol est meilleure avec les roues jumelées, de trac­ teurs en particulier. Toutefois, le risque de glissement peut augmenter sur un sol très sec, car la plus grande surface de contact avec une pression spécifique moindre rend plus difficile la pénétration des crampons du pneu dans le terrain. Il faut bien admettre que le transporter est un véhicule de niche onéreux. Les tracteurs spéciaux de montagne ont évidemment aussi leur prix. Grâce à une technologie de gestion moderne, l’essieu moteur est de­ venu directeur et constitue une solution

Tout est possible de nos jours avec ces vé­ hicules spéciaux sur les plans numériques et techniques. Les constructeurs de fau­ cheuses à deux essieux, de transporters et de tracteurs spécialisés doivent cependant composer avec un faible nombre d’unités produites. Contrairement aux fabricants globaux de tracteurs et de véhicules, ils ne peuvent pas vraiment profiter d’écono­ mies d’échelle1). Les conséquences sont connues: les équipements destinés à l’agri­ culture de montagne restent coûteux. Pour bien des exploitations, cela se mani­ feste par des contraintes financières dont elles peinent à se libérer. En réalité, le pro­ blème tient moins au prix d’achat qu’au faible taux d’utilisation de ces véhicules. C’est ainsi que bon nombre d’exploitations de montagne ne profiteront jamais d’une quelconque «économie d’échelle»! Un peu plus de 200 heures de travail sont fré­ quentes, bien que les longues journées de travail ne soient pas rares. Ce phénomène se renforce d’autant plus que la mécani­ sation d’une exploitation est diversifiée (tracteur + transporter + faucheuse à deux essieux + motofaucheuse, voir aussi à ce sujet Technique Agricole 9 2020, p. 30).

Tracteur ou transporter Les facultés du transporter sur les terrains en pente sont considérées subjectivement comme meilleures. Une comparaison ob­ jective n’est possible que si chaque roue 22

Technique Agricole 5

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est utilisée pour l’entraînement, soit entre le tracteur attelé à une remorque avec es­ sieu moteur (directeur) et le transporter. Un attelage tracteur/autochargeuse est plus long, mais avec un essieu moteur di­ recteur, le diamètre de braquage n’est que légèrement supérieur à celui d’un trans­ porter. D’après les essais réalisés conjoin­ tement par l’institut d’enseignement et de recherche Francisco Josephinum et l’office fédéral de machinisme agricole (BLT) de Wieselburg en 2014, la vitesse de charge­ ment du transporter n’est que d’environ 15 % supérieure à celle de la combinaison tracteur/autochargeuse avec essieu mo­ teur. En revanche, le temps nécessaire au demi-tour est jusqu’à 40  % inférieur qu’avec l’attelage tracteur/autochargeuse (sans essieu directeur). Les petites roues du transporter endommagent davantage l’herbage en montée que les trois essieux moteurs, munis de roues en partie plus grandes, du tracteur et de l’autochar­ geuse. Les performances de chargement et la consommation de carburant à l’heure s’avèrent comparables. Le coût total par tonne dépend principalement du taux d’utilisation. Les véhicules dotés de quatre roues directrices et d’une transmission à variation continue, tant les tracteurs que les transporters, ont en outre l’avantage de mieux préserver le sol, grâce aux arrêts et aux démarrages en douceur. Les véhicules adaptés aux terrains escarpés ne sont pas seulement censés transmettre de manière optimale le couple disponible


MÉCANISATION EN MONTAGNE

optimale pour la mécanisation des trac­ teurs. Il faut considérer des coûts de niveau comparable. Le tracteur, un véhicule polyvalent, se ré­ vèle une variante de mécanisation d’autant plus favorable s’il est utilisé ailleurs dans l’exploitation. Il se montre de surcroît plus économique pour les grandes distances entre la ferme et le champ, grâce à la ca­ pacité supérieure de l’autochargeuse.

Tracteur ou faucheuse à deux essieux En comparant un tracteur et une faucheuse à deux essieux, tous deux associés à un dis­ positif de coupe, le centre de gravité plus bas de cette dernière se remarque d’em­ blée. La maniabilité du tracteur, même mu­ ni de quatre roues directrices, est moins bonne à cause de sa longueur. Grâce à des pneus plus imposants, le tracteur muni de roues jumelées franchit mieux les pentes que la faucheuse à deux essieux, mais cause des dégâts à l’herbage. Outre le diamètre supérieur des pneus et la plus grande sur­ face de contact, le profil AS joue un rôle déterminant. Lors de l’essai comparatif de Wieselburg, presque aucune différence de l’état du sol n’a été observée jusqu’à une pente de 35 %. À partir de 35 %, le sol a été beau­ coup plus endommagé par le profil AS que par le Terra. Cependant, le profil Terra pré­ sentait une stabilité latérale dans les pentes bien moindre que celle du profil AS. Re­ vers de la médaille, ce dernier arrache de

grosses mottes de terre et contamine ain­ si considérablement le fourrage.

La faucheuse à deux essieux marque des points… De 30 à 40 % de déclivité, on ne constate presque aucune différence entre le tracteur et la faucheuse à deux essieux. La meilleure maniabilité du véhicule spécial se ma­ nifeste lorsque la pente augmente. La conduite en ligne préserve généralement mieux le sol et permet d’économiser de l’énergie, le dénivelé à accomplir étant in­ férieur. Dans les situations critiques, il est cependant plus sûr de travailler dans le sens de la pente. Le poids plus élevé et la moins bonne maniabilité du tracteur (sans direc­

La mécanisation de la montagne présente un intérêt pour l’ensemble de la région alpine, mais aussi au-delà de cette zone. tion intégrale) plaident contre son utilisa­ tion dans ce cas. La limite réelle de renver­ sement est rarement atteinte. Le tracteur ne se retourne généralement que lorsqu’il glisse de côté et heurte un obstacle. La faucheuse à deux essieux supplante le tracteur standard sur les pentes raides en raison de son centre de gravité bas et de ses pneus Terra préservant le sol. L’état de

celui-ci et la composition botanique de l’herbage constituent également des fac­ teurs d’influence importants.

… et le tracteur en perd! La fauche dans les pentes reste le facteur limitant de toutes les méthodes. Cela pro­ vient du poids de la faucheuse et du risque de déraper sur l’herbe humide fraî­ chement coupée. Cette opération est donc plus critique que le fanage et l’an­ dainage ultérieurs. Une limite de fonc­ tionnement moyenne de 35 % est évo­ quée à titre indicatif. Selon les conditions, la fauche peut cependant s’effectuer jusqu’à 42 %, voire 50 % avec des trac­ teurs à quatre roues motrices et des roues jumelées. Cependant, cela reste décon­ seillé, car les dommages au terrain et la contamination du fourrage augmentent considérablement. Les faucheuses à deux essieux restent opérationnelles sur des pentes maximales de 45 % à 55 %, no­ tamment grâce à la marche en crabe. Pente mise à part, c’est surtout le dé­ coupage des parcelles et la marge de manœuvre limitée qui entravent l’utilisa­ tion du tracteur.

Lourd ou léger? Autant que nécessaire, aussi peu que pos­ sible. Que signifie «autant que nécessaire»? Un certain poids est indispensable pour as­ surer une sécurité de travail suffisante et pour obtenir un résultat de travail satisfaisant. Mais la marge d’interprétation de ces deux

Seul un tracteur équipé de pneus parfaitement adaptés est à utiliser dans des conditions difficiles.

Photo: Fendt

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2021 Technique Agricole

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

Tableau 2: définition de région de montagne et déclivité La désignation «zone de montagne» n’implique pas forcément des pentes extrêmes, comme le montre l’image de la Haute-Engadine, où les zones de culture en fond de vallée sont parfaitement plates. Par conséquent, de grandes et puissantes machines peuvent s’utiliser dans ces zones idéales pour la mécanisation des travaux. Inversement, l’appellation «zone de plaine» ne signifie pas que seuls des terrains plats sont exploités. Quelque 13 % des terres exploitées dans la région de plaine ont des pentes de 18 à 50 % (voir tableau 1). Les légères pentes, comme on en trouve en plaine, ne constituent pas un obstacle majeur pour les tracteurs actuels. Néanmoins, il faut s’attendre à des dégâts sur le terrain, selon l’état du sol, des pneus et la façon de conduire. Le tracteur s’impose dans les exploitations dont la pente va jusqu’à 35 %. Cependant, des autochargeuses surbaissées sont utilisées pour des raisons de sécurité. Les transporters ou les faucheuses à deux essieux ne sont cependant pas d’actualité.

Équipé de roues jumelées sur les deux essieux, le tracteur surmonte également les pentes de plus de 35 %. Les presses à balles rondes peuvent aussi s’utiliser dans des conditions extrêmes. Elles sont alors équipées de pneus AS pour des raisons de sécurité. Toutefois, en fonction des conditions du sol, les dommages au terrain sont déjà plus fréquents. La limite d’utilisation sur les pentes est atteinte en premier lieu avec la faucheuse frontale, car le passage sur de l’herbe humide et fauchée réduit la pénétration du pneu dans le sol. Le tracteur constitue une bonne solution, même sur les pentes à forte déclivité. La condition préalable est que son poids soit adapté au lieu d’utilisation. Les deux essieux doivent être équipés de roues jumelées. Moyennant la combinaison avec un essieu moteur, il est possible de franchir des pentes qui seraient réservées sinon au seul transporter. Grâce à des roues (et une surface de contact) plus grandes, cette combinaison peut même offrir de meilleures capacités en montée qu’un transporter. Avec un essieu moteur directeur, la maniabilité n’a pas grandchose à envier au transporter. Le transporter, certes une machine spéciale coûteuse, est la solution la plus judicieuse pour de nombreuses exploitations en zone montagneuse. Son adéquation aux terrains en pente s’avère convaincante. Les roues jumelées sur les deux essieux et les concepts d’entraînement modernes réduisent les risques sur les terrains raides et accidentés. «Ce n’est pas l’équipement utilisé qui détermine le coût de la mécanisation de la montagne, mais son taux d’utilisation.» Cette constatation met bien le doigt sur le problème. L’exploitation de montagne moyenne n’a guère le loisir d’utiliser la mécanisation à une intensité propre à maintenir les coûts à un niveau bas. Sur les pentes extrêmes, un travail manuel considérable est nécessaire en plus de la motofaucheuse dirigée à la main. Ces dernières années, des outils tels que le «Twister» ont facilité le travail. Sur les pentes dont l’inclinaison dépasse les limites des tracteurs, des transporters et des faucheuses à deux essieux peuvent être utilisés pour pousser le foin latéralement ou verticalement jusqu’aux zones carrossables ou aux chemins. On estime que la pente de 12 % des terrains des régions de plaine, de collines et de montagne dépasse 50 % (pourcentage de la surface = surface donnant droit aux contributions).

éléments est limitée sur un terrain en pente. Que veut dire «aussi peu que possible»? La capacité de traction sur les pentes dépend de la charge sur les roues et de l’état du sol. Si le patinage des roues est excessif, cela signifie que la limite inférieure de la charge sur les roues n’est pas atteinte ou que le poids du chargement à tracter est trop important. L’état du sol joue dans ce cas un rôle prépondérant qui n’est pas toujours suffisamment pris en considération. La charge sur les roues peut être augmentée, dans une mesure raisonnable, en rajoutant des contrepoids supplémentaires, pour améliorer la capacité de trac24

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tion. Dans l’intérêt du sol, il est malheureusement trop peu fait mention, par conséquent, de la diminution de la capacité de traction. Cela n’est possible qu’en utilisant des véhicules plus petits et plus légers. Une réticence à parler de véhicules plus petits et plus légers se manifeste en zone de montagne, comme en plaine. La tendance en montagne est également marquée par davantage de puissance et donc des véhicules plus lourds. L’utilisation d’un essieu moteur sur l’autochargeuse ou la presse à balles rondes permet d’atténuer, au moins partiellement, la tendance à l’augmentation du poids.

Conclusion La mécanisation est essentielle pour l’exploitation des zones montagneuses et des terrains en pente. Elle ne doit cependant pas engendrer un endettement excessif des exploitants, ni conduire à une spirale infernale. Néanmoins, le seuil limite est difficile à atteindre, sinon les agriculteurs opteraient davantage pour l’utilisation de machines en commun malgré les difficultés occasionnées. 1) Une économie d’échelle correspond à la baisse du coût unitaire d’un produit qu’obtient une entreprise en accroissant la quantité de sa production (Wikipédia).


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pentes raides, fidèles à elles-mêmes. Ces dernières ne changent pas, contrairement aux motofaucheuses, dont les concepteurs et les techniciens ont essayé de tirer le meilleur parti. Les modèles actuels sont très légers et maniables, mais aussi beaucoup plus sûrs qu’«autrefois». Voici près de trois décennies, certains fabricants (Brielmaier) installaient déjà des transmissions hydrauliques sous forme de moteurs de roue à la place des boîtes de vitesses mécaniques avec changement de vitesse. Aujourd’hui, les faucheuses collent littéralement à la pente tout en ménageant le sol. L’inconvénient est leur prix élevé, très élevé même. Cela n’est pas seulement dû à la technologie utilisée, mais surtout aux faibles quantités produites (économies d’échelle).

De la roue à crampons…

La tonte à l’ancienne: une motofaucheuse lourde et trapue a rapidement besoin de «soutien» en pente. Photo: Aebi

La voie large fait son chemin Une voie large est caractérisée par un écartement plus important que la moyenne. Seule la largeur effective de la voie et des roues d’une motofaucheuse est plus grande que la norme. Grâce à son fort écartement, la motofaucheuse est aujourd’hui plus stable que jamais. Ruedi Hunger

L’été approche à grands pas. Dans les semaines et mois à venir, des milliers de motofaucheuses vrombiront dans les prés, fauchant l’herbe sur des pentes raides comme s’il s’agissait d’un défi. La situation était bien différente il y a 70 ans. Les motofaucheuses lourdes et trapues d’Aebi, de Bure König ou de Motrac (et bien d’autres) ne s’aventuraient que timidement sur les terrains escarpés. Certaines d’entre elles faisaient la «culbute», non pas par plaisir, mais 26

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par manque de stabilité. Le fauchage en dévers était toujours associé à un danger considérable sans parler des efforts physiques intenses de l’opérateur. La plupart de machines ne comportaient en effet qu’un essieu rigide, le plus souvent sans différentiel.

Tempi passati Cette époque est révolue, mais non la motofaucheuse, toujours présente, bien que sous une forme plus moderne, et les

Même si les premières «roues à crampons», plutôt étroites, n’élargissaient que très peu la voie, elles empêchaient la faucheuse de glisser sur l’herbe fauchée et humide. Elles étaient très agressives et endommageaient le couvert végétal, notamment lors des travaux de retournement. Leur forme a été conservée très longtemps, presque sans modifications. En 2013/2014, les premiers travaux scientifiques ont été réalisés sur plusieurs types de roues et de rouleaux pour motofaucheuses à l’occasion d’un travail de master à l’Institut d’ingénierie agricole de l’Université de Hohenheim (Heiler). Les forces latérales transmissibles de quatre types de roues ont été mesurées sur différentes surfaces. Le glissement résultant de leur traction a également été étudié. Certains des résultats ont ensuite été inté­grés dans les produits de la société Rapid.

… aux roues à ergots flexibles On recourt à différents procédés pour élargir la voie. Ils ne servent toutefois qu’à améliorer la stabilité. Les roues doivent disposer d’éléments additionnels

Avec des roues spéciales, il arrive que l’herbe s’enroule. Un déflecteur anti-enroulement sur la bride de montage est donc habituel sur ce genre de machine


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L’évolution de la roue à crampons d’il y a 70 ans à la gaine à pointes flexible

Photos: Aebi, Ruedi Hunger et Brielmaier.

pouvant pénétrer le sol de manière limitée pour éviter que la motofaucheuse ne glisse, mais qu’elle puisse mieux gravir les pentes. Par rapport à un simple pneu profilé en caoutchouc de type AS, toute roue supplémentaire ajoutée améliore la conduite latérale. De même, les pneus Terra et les roues jumelées, en lieu et place des pneus AS relativement étroits,

améliorent déjà la situation. En conditions très sèches, de simples pneus en caoutchouc avec profil AS peuvent mal adhérer au sol, voire pas du tout.

Le couvert végétal est décisif Lors de la transmission de la puissance avec des roues spéciales, les dégâts au sol, le glissement dû à la traction et la

force latérale sont des facteurs déterminants. Le couvert végétal sur la «piste» a une influence majeure sur tous les paramètres. Comme on le sait, le fauchage consiste à rouler sur de l’herbe fraîchement fauchée et encore humide. Il est difficile d’obtenir une transmission mécanique de la puissance par les seuls pneus lorsqu’il y a une couche d’herbe coupée. En revanche, des ergots en forme de croix ou de cône peuvent pénétrer dans la couche herbeuse et se fixer dans le sol, mais de manière variable. Si l’herbe ou le foin déjà séché est enlevé juste avant le passage, et que le sol est plus ou moins sec, alors tous les types de roues spéciales peuvent mieux accrocher et tenir sur le sol. Toutefois, des différences subsistent.

Conclusion

On travaille dans des conditions extrêmes pour maintenir les surfaces agricoles en haute montagne. Photo: Benedict Strohmaier (Brielmaier)

On ne peut pas réellement faucher sur des pentes extrêmes sans des roues spéciales. Celles-ci sont disponibles sous la forme d’un jumelage de roues simples avec couplage rapide, de chaînes métalliques de type Hill Spikes montées sur les pneus en caoutchouc d’origine ou sous la forme de véritables rouleaux à pointes en aluminium. La roue pneumatique en caoutchouc et la gaine flexible dotée de pointes en plastique renforcé de fibre de verre sont encore relativement nouvelles. 5

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«apisuisse» «apisuisse» est l’organisation faîtière qui rassemble les associations apicoles helvétiques. En font partie la Société Romande d’Apiculture (SAR), la Federazione Ticinese Apicoltori (FTA) et BienenSchweiz (Suisse alémanique et romanche). L’effectif est de 18 000 apicultrices et apiculteurs provenant de toutes les régions de notre pays.

diminution de l’exposition aux pesticides et l’évitement des pertes dues aux faucheuses-conditionneuses. Afin de préserver et favoriser les abeilles sauvages, très menacées, il est également primordial de leur offrir des sites de nidification, par exemple les sols nus des talus de route en jachère, du bois mort dans les haies ou des arbres morts laissés sur pied.

Mathias Götti Limacher, de Maienfeld (GR), est le président de l’organisation faîtière «apisuisse», qui regroupe les associations apicoles helvétiques. Photo: Mathias Götti

Le conditionneur: un piège mortel? Ce n’est pas une fatalité! Les cultures et les prairies en fleurs sont une source de nourriture pour les abeilles et les autres pollinisateurs. Dans notre interview, Mathias Götti Limacher, président d’«apisuisse», évoque les pertes d’abeilles dues aux faucheuses-conditionneuses et aux broyeurs. Ruedi Hunger

Technique Agricole: l’agriculture est consciente de l’importance des abeilles. Comment promouvoir les abeilles quand on est agriculteur? Mathias Götti Limacher: la première chose est de mettre des fleurs à leur disposition. Pour les abeilles comme pour tous les êtres vivants, l’offre de nourriture est essentielle. Les plantes en fleurs sont les principales sources de nectar et de pollen des abeilles, qui doivent avoir un approvision28

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nement varié et en quantité suffisante tout au long de la saison. Les abeilles continuent de dépendre des fleurs après la grande floraison printanière des cultures de fruits et de colza ou des pissenlits dans les prairies. Les arbustes à fleurs dans les haies et en lisière de forêt, les bandes fleuries et, depuis quelques années, les surfaces de promotion de la biodiversité ainsi que les prairies riches en espèces jouent à cet égard un rôle crucial, tout comme la

Les faucheuses rotatives, particulièrement avec conditionneurs, posent problème. Pour l’agriculteur, ces machines sont importantes. Comment doit-il les utiliser? Je tiens à préciser que selon des essais menés par Agroscope, les pertes ne sont que de 5% avec une faucheuse. Avec un conditionneur, elles sont nettement plus importantes, de l’ordre de 60%. Lorsqu’on utilise cette machine, il faut garder à l’esprit ce que cela signifie pour les abeilles. On comptabilise par exemple des pertes de 12 000 abeilles par hectare, soit la moitié d’une colonie, pendant le travail de fauche, s’il y en a deux par mètre carré. Vous dites que les abeilles volent beaucoup moins avant 7 heures et après 18 heures; cela sous-entend que l’agriculteur devrait allonger sa journée de travail. Les apiculteurs s’en rendent-ils compte? Ces horaires sont fixés par les abeilles, les apiculteurs n’ont aucune influence sur ce point (rires). Fondamentalement, nous apprécions toute prise en considération des abeilles par les agriculteurs! Mais j’apporte volontiers quelques précisions pour que ce soit faisable. Le facteur décisif pour que les abeilles restent ou non dans un

«Les pertes dans le conditionneur sont très importantes, de l’ordre de 60%.»


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champ est l’offre de nourriture fournie par les plantes. Dans le cas du trèfle blanc, par exemple, il se peut que le nectar se tarisse par temps chaud et légèrement venteux, par ailleurs idéal pour sécher le fourrage, et qu’aucune abeille ne vole dans la prairie à partir de midi ou même avant. Ainsi, rien ne s’oppose au fauchage. En outre, on ne trouve pas forcément des plantes à fleurs dans toutes les prairies. Lors de la récolte du fourrage, les pertes d’abeilles sont-elles aussi élevées à haute altitude qu’à basse altitu­de? Oui, ce danger est en tout cas à classer comme égal, voire supérieur. À des altitudes plus élevées, on trouve encore davantage de pâturages riches en fleurs. Ils sont d’autant plus précieux pour les abeilles et les insectes, qu’ils sont dangereux en matière de pertes. Sur ce point également, je me permets d’exprimer mon opinion de cultivateur: l’utilisation d’un conditionneur doit être mûrement réfléchie, surtout dans les régions de montagne. Les inconvénients tels que le poids, le risque de pertes par brisure, la consommation de carburant et, en fin de compte, les coûts jouent aussi un grand rôle dans ces régions. Un agriculteur peut-il «attirer» les abeilles loin des prairies exploitées de manière intensive en créant des bandes fleuries et des surfaces de promotion de la biodiversité? Non, pas vraiment. Les abeilles à miel survolent de manière très sélective les

Les prairies avec une forte proportion de trèfle blanc posent un problème. D’où la recommandation de faucher ces champs tôt le matin, avant que les abeilles ne commencent à voler, ou le soir, lorsqu’elles ne volent plus.

Voici comment vous pouvez soutenir activement les abeilles Recommandations de Mathias Götti • Les prairies de pissenlits ne sont à faucher que lorsqu’ils sont fanés. Ancien professeur de production végétale au Plantahof, je pense aussi que cela profite à la culture fourragère. Le bon moment pour faucher les graminées est avant l’émergence des panicules. À ce stade, la valeur fourragère est bonne, le rendement élevé et la floraison du pissenlit est en principe terminée. • Les prairies fleuries extensives ne doivent pas être fauchées avec un conditionneur. En utiliser un dans une prairie écologique fauchée tardivement n’a aucun sens, donc ce n’est pas vraiment une restriction. La perte de petites bêtes serait très élevée

zones qui leur offrent le plus de nectar et de pollen. Les pissenlits et le trèfle blanc en particulier les attirent beaucoup et il est difficile de les en éloigner. Cependant, comme nous l’avons mentionné plus haut, il se peut qu’elles se déplacent vers les surfaces de promotion de la biodiversité pendant la journée, lorsque le flux de nectar se tarit sur les plantes qu’elles apprécient. Les broyeurs sont comparables aux faucheuses-conditionneuses quant aux dommages causés aux abeilles. Comment les utiliser? Il faut dans tous les cas veiller à n’utiliser un broyeur que lorsque les abeilles ne volent

Les disques (1) ou tambours à rotation horizontale causent 5% des pertes d’abeilles dues aux faucheuses rotatives, contre 57% pour l’arbre de rotor (2) ou les rouleaux de broyage. (Agroscope).

dans les surfaces de promotion de la biodiversité où elles trouvent justement refuge. • Il ne faut pas faucher les champs de trèfle blanc s’il y a plus d’une abeille sur deux mètres carrés. Les prairies avec une forte proportion de trèfle blanc sont problématiques. Ce végétal fleurit en été dans les prairies où l’utilisation du conditionneur se justifie du point de vue de la culture fourragère. Comme il est plutôt petit, les abeilles s’enfoncent dans l’herbe et meurent en grand nombre lorsqu’elles passent dans le conditionneur. Les pertes sont donc particulièrement élevées. Si, en tant qu’agri­ culteur, vous suivez cette règle, vous pouvez les réduire considérablement.

pas. Sinon, les conséquences sont tout aussi dramatiques. Pour terminer, j’adresse un grand merci à tous les agriculteurs qui font attention aux abeilles et qui sont conscients de l’importance des pollinisateurs. Au final, l’action de chacun est décisive.

«On estime que 12 000 abeilles par hectare meurent pendant la fauche avec un conditionneur, s’il y en a deux par mètre carré.»

Ne faucher les prairies que lorsque les pissenlits sont fanés, c’est-à-dire juste avant l’apparition de la panicule des graminées.

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

Angle de dérive

Axe longitudinal du tracteur

Courbe de niveau

Sens de déplacement du centre de gravité du tracteur

L’«angle de dérive» désigne, dans une trajectoire en dévers, l’angle formé par l’axe longitudinal du tracteur et la direction de déplacement du véhicule en raison de la dérive de son essieu arrière. Schéma: BLT

Sortir les griffes en douceur Dans les terrains en pente, l’humidité du sol, le type de pneumatiques et leur profil jouent un rôle déterminant, non pas tant pour leurs effets sur la traction ou la stabilité du véhicule, mais pour le respect de la couche herbeuse et pour la sécurité. Ruedi Hunger

Les différences entre les types de pneus restent un thème fort discuté parmi les praticiens. Les opinions sont en général fort subjectives, du fait qu’on ne dispose pas de possibilités de comparaison. La dissimilitude des véhicules tracteurs avec des roues chargées et chaussées diversement altère l’objectivité du jugement. L’influence de la pente et celle de l’orientation des parcelles sont aussi importantes. Mais des observations pratiques ont été confirmées à plusieurs reprises par des essais des stations de recherches en machinisme Agroscope (CH) et BLT Wieselburg (A).

Il était une fois … En plaine, notamment en grandes cultures, ce sont surtout la force de trac30

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tion et le patinage qui retiennent l’attention, parallèlement à la protection du sol. Dans les zones plus accidentées, la tenue dans les pentes et dévers devient primordiale. En 1978, l’arrivée du pneu radial AS a incité la Station fédérale de recherches de Tänikon (FAT) à se pencher sur la dérive et la déformation des pneus de tracteurs. Les essais ont montré que le glissement latéral dans les dévers dépendait assez peu de la structure de la carcasse du pneu mais que la conception de sa bande de roulement jouait un rôle prépondérant. Le rapport FAT no 131 conclut qu’en dévers les pneus radiaux se déforment bien plus que les pneus à carcasse diagonale comparables. Malgré tout, lorsque leur dimension et leur pression sont cor-

rectes, les pneus radiaux peuvent être utilisés sans problème pour travailler dans des dévers jusqu’à 30% environ.

… et aujourd’hui? La technologie des pneumatiques a fait de grands progrès en 40 ans. Les pneus terra sont apparus, notamment pour les transporters et les faucheuses à deux essieux; ils contribuent activement à ménager les sols. Certains principes restent toutefois valables pour les déplacements dans les dévers. Les auteurs du rapport FAT remarquaient que les bandes de roulement avec une zone centrale étroite sont moins susceptibles de déraper en raison du large chevauchement de leurs barrettes allongées mais pas trop hautes. On


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les appelle aujourd’hui «pneus pour prairie». Les pneus à barrettes hautes et anguleuses, pourvus de grandes ouvertures au centre de leur bande de roulement, donnent de très bons résultats en sols arables difficiles, mais sont peu avantageux pour rouler dans les dévers.

Direction sur les roues avant

Direction sur les quatre roues

Le rôle du gonflage La résistance d’un pneu aux forces latérales dépend de la pression de gonflage et de la structure de sa carcasse. Ces facteurs restent valables, aujourd’hui comme hier. Il convient de ne pas jouer avec la pression des pneus lorsqu’on circule sur des pentes de 30% et plus, avec des charges élevées sur l’essieu arrière du tracteur. Les recommandations des fabricants doivent être observées à la lettre. Les pneus très gonflés, subissant des contraintes élevées, que ce soit en raison de la charge de l’essieu et/ou des efforts supplémentaires résultant de la configuration de la pente, entaillent profondément la couche herbeuse. Une pression de gonflage trop faible provoque un écrasement de la roue et, en dévers, un dangereux déplacement du centre de gravité vers le bas. En outre, les pneus diagonaux peuvent subir une contrainte excessive par plissement de leurs flancs. Quant aux pneus à profil bas, ils risquent d’éclater s’ils ne sont pas suffisamment gonflés.

ce Av a n e ab r en c a

Représentation schématique des différents systèmes de direction.

rences réelles dans le rapport traction-patinage, ou les valeurs de dérive pour une force latérale donnée sont largement déterminées par l’humidité du sol. Cela ne facilite pas l’énoncé de recommandations pratiques. En plus de la protection des sols et de la sécurité, les paramètres relatifs à la traction ont aussi un impact direct sur l’efficacité de la conversion énergétique ou, en d’autres termes, sur la consommation de carburant.

Sol et topographie déterminants Autres éléments décisifs Dans les pentes, la limite d’utilisation des machines de récolte de fourrage est tributaire de nombreux facteurs. A la sécurité du travail vient encore et toujours s’ajouter, au premier plan, la protection de la pelouse. La déclivité n’est qu’un facteur parmi d’autres. La planéité du terrain a aussi une influence marquante. Les diffé-

Quelles que soient les conditions d’utilisation, une capacité de traction suffisante des roues reste toujours une condition préalable au transfert optimal de la puissance au sol et un élément de sécurité capital. Si le véhicule se déplace en dévers, parallèlement à la pente, en suivant les courbes de niveau, son poids tend à se transférer sur ses roues aval, phénomène

Tableau 1: Les types de direction et leurs caractéristiques

Avec l’avance en crabe, les trajectoires des quatre roues sont parallèles mais décalées. L’avance en crabe a un effet positif sur la stabilité latérale du véhicule en terrain escarpé.

Pneus larges et direction sur les quatre roues. Ce mode de direction agit simultanément sur les deux paires de roues, mais à angles inversés. La direction sur les quatre roues améliore la stabilité du véhicule en dévers.

Sur les transporters, la direction intégrale permet notamment de franchir aisément les bordures de champs et les arêtes en terrains difficiles.

Schéma: BLT

qui accentue la pression au sol de ce côté et augmente le risque de renversement. La circulation et le travail en dévers sont normalement moins agressifs pour le sol et permettent d’économiser de l’énergie, car le véhicule n’a pas à franchir de dénivelé. A l’inverse, en circulant perpendiculairement à la pente, il est possible d’atteindre des terrains plus raides. Cependant, le risque d’endommager la couche herbeuse augmente, surtout à la montée. Selon la topographie, les véhicules agricoles sont souvent conduits à leurs limites dynamiques. Il est donc d’autant plus important qu’ils présentent des propriétés dynamiques adéquates pour garantir leur sécurité. Dans les pentes, des facteurs comme le type et l’humidité du sol, ainsi que la robustesse de la couche herbeuse, jouent un rôle déterminant. Une pelouse régulière est plus aisée à parcourir. Les pelouses ouvertes, irrégulières, présentent une résistance au cisaillement réduite. En outre, les sols lourds, limoneux et à forte teneur en argile sont plus difficilement praticables, dû au fait qu’ils sèchent (trop) lentement. Mais ces mêmes sols peuvent s’assécher très fortement, avec pour conséquence que la bande de roulement du pneu ne peut pas pénétrer l’horizon superficiel, ou seulement de manière insuffisante.

Pneus, direction et outils Les pneus (type, dimension, pression et état) influencent le comportement du véhicule. L’âge des pneus joue aussi un rôle, les gommes ayant tendance à durcir en vieillissant. Le type de direction a une influence supplémentaire sur la dérive. Les transper5

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ters récents et les faucheuses à deux essieux, voire les tracteurs, peuvent être équipés en option d’une direction intégrale. Ces quatre roues directrices permettent de réduire la dérive. Celle-ci ne dépend pas uniquement du véhicule. L’association du véhicule et de l’outil porté (faucheuse frontale/latérale, accessoire frontal ou arrière en général) a aussi une forte influence, tout comme les dispositifs de décharge.

L’adhérence n’est pas un détail Les fabricants proposent différents pneus pour les faucheuses à deux essieux et les transporters. Pour les premières, les pneus terra jumelés à des pneu AS étroits constituent une option appréciée. Elle est également possible sur les transporters, et le jumelage de deux pneus AS de largeurs différentes est tout aussi courante. Les tracteurs sont généralement dotés de pneus à barrettes, donc de pneus AS. Les divers facteurs entrant en jeu sont trop variés pour qu’on puisse émettre des recommandations générales. La part de trajets effectués sur la route est aussi un critère important. Utilisés trop fréquemment et trop longuement sur des routes ou des chemins de dessertes en dur, les pneus terra doivent être remplacés au bout d’une ou deux saisons seulement. Glissement et dérive, en d’autres termes la perte d’adhérence, augmentent avec l’usure de la bande de roulement. Les pneus terra endommagent moins l’herbe, avec une diminution de la contamination du fourrage à la clé. En revanche, la stabilité latérale en dévers est nettement moindre qu’avec des pneus à barrettes. Le profil modeste des pneus terra affecte la stabilité du véhicule dans

Que ce soit sur un tracteur, un transporter ou une faucheuse à deux essieux, les roues jumelées peuvent sauver des vies. Photo: Ruedi Hunger

les pentes, surtout avec des outils (fauche). Le dilemme est le suivant: l’utilisateur doit choisir entre des pneus qui «cramponnent» bien mais endommagent la couche végétale (contamination du fourrage), ou une stabilité et des dommages moindres à la couche herbeuse. Jumeler différents types de pneus est probablement un compromis pour de nombreuses situations, sachant que tout compromis entraîne la renonciation à cer-

Tableau 2: Variantes de montes pneumatiques, avantages et inconvénients

taines exigences absolues.Les roues ju melées ont une surface de contact 15 à 20% supérieure à celle de pneus larges. La charge des roues est donc répartie sur une plus grande assise, ce qui réduit la pression au sol. En conditions très sèches et sur sol dur, le contact avec le sol est moins bon car la pression spécifique au sol est faible. Cependant, les roues jumelées offrent généralement une meilleure stabilité en pente que les pneus larges (voir Technique Agricole 9/2020). Elles se déforment moins et possèdent de fait une double carcasse pour supporter le poids du véhicule.

Conclusion

Les pneus terra équipent Jumelage de deux pneus AS. Pneus larges, profil à barrettes souvent les faucheuses à deux Ils assurent un bon maintien relativement fines dont les essieux. Les nombreux profils latéral et une bonne accroche extrémités se croisent au anduleux n’accrochent touteaussi bien en montée qu’en centre de la bande de roulefois pas toujours suffisamdescente et en dévers. Mais ment. Ils réduisent la dérive en ment dans l’herbe lors du c’est au prix de dégâts plus dévers et offrent une adhéfauchage. Les profils terra importants à la couche herrence moyenne à bonne dans s’usent rapidement sur la beuse, avec souillure potenles montées et descentes. route. tielle du fourrage.

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Sur un sol normalement sec, les différences entre les types de pneus sont relativement faibles, selon les mesures d’Agroscope (2002). Pour une force latérale donnée, les grands pneus larges offrent un meilleur rapport traction-glissement. Dans le cas des petits pneus, Agroscope n’a pas trouvé de différences décisives en termes de force de traction, même avec des bandes de roulement différentes. Il a été confirmé que les pneus avec un profil terra endommagent légèrement moins le sol. Dans tous les cas, l’humidité de ce dernier est le facteur d’influence décisif.


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Gian Caduff travaille avec une motofaucheuse convertie en «ePowerUnit». L’entraînement électrique permet une fauche plus détendue, sans gaz d’échappement et avec moins de bruit. Photos: Ruedi Hunger

La batterie est le centre de l’«ePowerUnit» «Le développement d’une machine à entraînement électrique, phase d’essai comprise, nécessite au moins trois ans.» Voilà ce qu’indique Gian Caduff d’OC Engineers GmbH, à Morissen (GR). Il travaille depuis longtemps sur un kit d’entraînement électrique destiné aux monoaxes. Ruedi Hunger L’automne dernier, Technique Agricole a rendu visite à cet ingénieur en machines passionné. Nous avons alors vu en action une motofaucheuse équipée d’un kit d’entraînement électrique. Nous avons continué à suivre ce projet et nous sommes retournés chez OC Engineers à la fin avril. «Depuis l’été dernier, nous avons développé notre kit de conversion sous le nom de ‹ePowerUnit› et franchi un pas supplémentaire. Nous avons par exemple développé un nouveau moteur électrique en collaboration avec une entreprise spécialisée dans les sys34

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tèmes d’entraînement électrique», explique Gian Caduff. Il donne pour raison que dans le secteur des systèmes 48 V, l’offre en unités d’entraînement adaptées à cet usage est très restreinte. «De plus, nous nous retrouvons encore avec de très petites quantités, bien que le champ d’application s’élargisse de plus en plus. Outre les différents types de motofaucheuses, la demande de conversion existe pour les souffleuses à neige et les moto­neiges, ainsi d’ailleurs que pour les outils et accessoires utilisés avec les véhicu­les électriques», précise-t-il.

La batterie au centre La batterie doit être au centre de la conception d’un entraînement électrique. Tout l’appareil doit se monter autour d’elle. Les fabricants utilisent cette méthode, en définissant une batterie, puis en préparant une palette d’outils en fonction d’elle. Ce concept montrera la voie aux machines agricoles de demain. Cela signifie que la batterie envisagée par OC Engineers pour l’«ePowerUnit», après son utilisation saisonnière sur la motofaucheuse, devrait être recyclée sur le chargeur de ferme par


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mono­axe, Gian Caduff recommande une batterie de 10 kWh ou de 15 kWh. Le prix indicatif de la batterie s’élève à quelque 1000 francs par kWh. Cela signi­ fie que les batteries de deux fois 5 kWh coûtent près de 10 000 francs. L’«ePower­ Unit» complète, montage compris, coûte donc environ 15 000 francs. Une batterie mobile peut peser jusqu’à 25 kg s’il est souhaité que le système d’échange soit efficace. Dans un nouveau projet sur lequel il ne veut pas encore s’ex­ primer, Gian Caduff collabore avec l’Öko­ zentrum Langenbruck en tant que parte­ naire de recherche pour développer une batterie mobile plus petite et, semble-t-il, très prometteuse. Le moteur nouvellement mis au point est monté ici avec une nouvelle bride de fixation.

exemple, ou comme unité de stockage pour l’installation photovoltaïque et servir ainsi toute l’année. Cela permet égale­ ment de relativiser son prix.

Concept modulaire Gian Caduff prévoit d’installer deux bat­ teries de 5 kWh à l’avenir, comme sur le prototype de l’année dernière équipé d’une batterie fixe de 10 kWh. Cela per­ met d’en changer au besoin, ce qui est compliqué avec une batterie de 10 kWh ou 15 kWh pour des raisons de poids. En revanche, cette dernière délivre davantage de puissance. Par exemple, la consommation d’électrici­ té de la motofaucheuse équipée de la batte­rie de 5 kWh est limitée à quelque 3,5 kW par l’unité de commande. Cela si­ gnifie que l’on peut faucher pendant deux bonnes heures avec les batteries de deux fois 5 kWh prévues. Cela dépend cepen­ dant beaucoup de la configuration de la

motofaucheuse. Le type de barre de coupe, de pneus et la qualité des lames constituent des éléments essentiels qui n’étaient pas prépondérants avec l’utilisa­ tion d’un moteur à essence. Il est aisément possible de tirer davantage de puissance, pendant une courte pé­ riode, d’une batterie de 5 kWh ou de 10 kWh. Elle peut même fournir jusqu’au double de sa capacité moyennant un re­ froidissement actif (à l’eau par exemple). Selon Gian Caduff, cela est exclu pour une motofaucheuse. Ainsi, l’«ePowerUnit» est conçu de manière qu’un simple refroidis­ sement par air suffise, même avec des températures estivales de 40 degrés.

Ouvrir de nouveaux horizons «La présentation de l’automne dernier (voir Technique Agricole 9 2020) a suscité beaucoup d’intérêt», se félicite Gian Ca­ duff. Mais il a dû se rendre à l’évidence que le prix constituait un obstacle à ne pas sous-estimer. Le monoaxe est une ma­ chine polyvalente, raison pour laquelle de nouveaux domaines d’application pour la version électrique ont été recherchés pen­ dant l’hiver. Lors des présentations réali­ sées dans des endroits touristiques, les émissions de bruit étaient bien sûr la prin­ cipale préoccupation, surtout tôt le matin. Grâce à l’entraînement électrique, et donc sans bruit de moteur, le déneigement s’est effectué en toute discrétion, sans que les touristes ne remarquent quoi que ce soit.

Conclusion Actuellement un peu moins de mille francs par kilowatt Le poids de la batterie de 5 kWh, de 30 kg, reste élevé, mais il n’existe aucune autre possibilité pour l’instant. Si un client sou­ haite exploiter toute la puissance du

L’exemple de l’électrification d’une moto­ faucheuse démontre qu’il est irréaliste de penser que cette opération puisse se réa­ liser du jour au lendemain. Les processus doivent être repensés et analysés pour chaque application.

Vision «ePowerUnit» Pour Gian Caduff, la vision de l’«ePower­ Unit» en combinaison avec la motofau­ cheuse est la suivante: il s’agit de prolon­ ger la durée de vie des motofaucheuses et de rendre plus conviviale leur utilisa­ tion en éliminant bruit et gaz d’échappe­ ment. Ainsi, l’utilisation des faucheuses à deux essieux et des faucheuses rotatives pourra être limitée dans les régions de montagne, ce qui permettra de préserver les ressources, les sols et les insectes en contribuant ainsi activement à la protec­ tion du climat.

La bride de fixation, l’unité de commande et le moteur électrique ont été retravaillés ou sont nouveaux.

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

Croire au succès d’un nouveau produit est ce qui permet l’innovation.

Photos: Ruedi Hunger

L’esprit d’innovation, moteur des équipements de montagne La mécanisation en montagne est souvent synonyme de produits de niche coûteux, qui ne peuvent être fabriqués qu’en petits nombres d’exemplaires. Mais malgré cela, de précieuses innovations sont présentées chaque année. Ruedi Hunger Dans le domaine de la mécanisation en montagne, toutes les innovations poursuivent à peu près les mêmes objectifs: • améliorer la sécurité des machines engagées sur des terrains en forte pente, par exemple à l’aide de télécommandes radio; • faciliter l’utilisation et le pilotage des machines au moyen de la numérisation, et • préserver les sols et l’environnement tout en soulageant physiquement le conducteur de la machine.

«… le produit a quatre roues» C’est par ces mots que l’ancien chef du département gestion de produits de l’entreprise Reform, à Wels (A), avait annoncé la 36

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sortie d’un nouveau produit lors du congrès «Landtechnik im Alpenraum 2018», ou mécanisation agricole en zone alpine. Après deux années d’expérience, Reform a présenté l’an passé ce projet tenu jusquelà secret: le «Metron P48 RC», un tracteur porte-outils télécommandé doté d’un entraînement entièrement électrique. Le porte-outil tire son énergie d’une batterie couplée à un moteur à combustion (moteur de 35 kW, 48 chevaux pour l’entraînement du générateur). Le véhicule est intéressant pour l’exploitation en montagne et de terrains en pente dans la mesure où, grâce à ses cinq modes de direction, il permet de faucher, d’entretenir et de maintenir des surfaces même très escarpées. L’utilisateur peut se tenir à distance en toute sécurité.

Les opportunités de la numérisation… La transformation numérique s’est aussi emparée de la mécanisation de montagne. Mais si l’on en parle beaucoup, ceux qui utilisent judicieusement l’équipement numérique de leurs véhicules sont encore rares. Le fabricant tyrolien Lindner met l’accent sur l’équipement numérique de ses tracteurs et de transporters. C’est le cas du système de reconnaissance d’outils «TracLink», intégrant le couplage auto­ matique d’outils et la prise en charge auto­mati­sée du réglage des outils. Pour un tracteur, il peut s’appliquer par exemple à la faucheuse frontale, en assurant la sélection automatique de la vitesse de fauche, du régime de prise de force approprié ainsi que du débit hydraulique nécessaire.

… et de l’électrification Ne serait-ce qu’en raison de leur taille, les motofaucheuses se prêtent bien au montage de nouveaux systèmes d’entraînement. Ainsi, en été 2020, la société OC Engineers a présenté un kit de conversion pour motofaucheuses. Avec une batterie et un moteur électrique, une motofaucheuse modifiée en conséquence dotée d’une barre de coupe à double lame de 3 mètres peut faucher pendant environ deux heures en faisant moins de bruit et sans émissions. Il y a quelques semaines, la société Rapid Technic a présenté quant à elle le porte-­ outils entièrement électrique «URI». Même si celui-ci ne remplace pas encore tout à fait une motofaucheuse de montagne perfor-


MÉCANISATION EN MONTAGNE

mante, ces deux exemples montrent la direction dans laquelle les motofaucheuses et les porte-outils pourraient évoluer dans un proche avenir.

Sursemis localisé Lors du colloque mécanisation agricole en zone alpine qui s’est déroulé en ligne en 2020, Agroscope (Markus Sax, Thomas Anken) a présenté un procédé automatique pour le sursemis localisé de prairies, développé dans un projet de promotion de l’innovation CTI. En voici les objectifs: • reconnaissance automatique des trous dans la couche herbeuse, • dépôt des semences uniquement dans les trous détectés, • développement d’un système auto­ matique de semis localisé en tant que proto­t ype, • diminution significative de la quantité de semence nécessaire lors du sursemis, et ainsi • réduction des coûts des semences pour le sursemis. Les résultats montrent qu’une reconnaissance et un sursemis automatiques des trous dans la couche herbeuse sont pos-

Derrière un système d’entraînement électrique pour motofaucheuse se cache beaucoup d’esprit d’innovation.

sibles. Actuellement, les différentes conditions de luminosité sont encore une source d’erreurs dans la détection. Le système automatique de semis localisé permet de

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réduire les coûts des sursemis de prairies. Pour les essais pratiques, des optimisations du logiciel et des équipements seront toutefois encore nécessaires.

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

Corpus delicti. Le décompte a fait apparaître plus de 300 vers blancs par mètre carré.

Photos: Ruedi Hunger

Des machines pour lutter contre les vers blancs Les vers blancs peuvent causer des dégâts considérables. Depuis des années déjà, une méthode de lutte efficace contre les larves de hannetons utilise un champignon. Mais l’on rencontre toujours des problèmes lors de l’épandage. C’est pourquoi des premiers essais ont été réalisés avec une suspension de spores fongiques dans un liquide. Ruedi Hunger

Bêche à la main. Christian Schweizer, du groupe de recherche «Protection écologique des végétaux en grandes cultures» d’Agroscope, a réalisé un profil pédologique. Plus il creusait en profondeur, plus il voyait apparaître des vers blancs. «Ils sont enfouis profondément dans le sol, car à Furna (Prättigau), à 1400 mètres d’altitude, la température n’est pas très élevée», explique-t-il, fort de ses 40 années d’expérience dans la lutte contre les hannetons. Il a comptabilisé plus de 320 vers blancs au mètre carré. «La limite des dégâts supportables est de 40 individus», ajoute le scientifique.

Un champignon mortel Pour lutter contre les vers blancs, on inocule depuis des années déjà le champignon «Beauveria brongniartii» sur des 38

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grains d’orge stérilisés incorporés ensuite dans le sol. Ce champignon ne s’attaque de façon naturelle qu’au hanneton à ses différents stades de développement. Il est donc anodin pour les autres organismes vivants. Le centre de compétence Agro­ scope a développé à partir d‘isolats indigènes de ce champignon un procédé de lutte biologique efficace. La société belge Mycelia cultive le champignon Beauveria sur des grains d‘orge stérilisés et fournit les semences à l’association Maschinenring Graubünden, qui fait mûrir les différentes doses dans des conditions de stockage contrôlées au LBBZ (centre de formation et de conseils agricoles) Plantahof à Landquart (GR) jusqu’à ce que le nombre de spores nécessaires soit atteint. Les semences inoculées au champignon sont ensuite incorporées au sol par un mode de

semis approprié. Il est primordial que les socs assurent que la profondeur de semis nécessaire, de 8 à 10 cm, sera atteinte. Dans le sol, le champignon se développe sur les grains et forme des spores qui s’attaquent aux vers blancs et les détruisent. Les meilleurs résultats s’obtiennent lorsque le traitement est effectué au printemps, lorsque les ravages sont les plus importants. Les effets du traitement durent de dix à quinze ans.

Symptomatologie observable Alors que les hannetons passent de préférence leur vie dans les lisières forestières ou sur des arbres isolés que, selon les essences, ils peuvent ravager complètement, les vers blancs s’attaquent aux prairies en dévorant les racines. Pour la ponte, les hannetons femelles préfèrent les prairies


MÉCANISATION EN MONTAGNE

fauchées présentant une couche herbeuse clairsemée. On peut empêcher la ponte en recouvrant les zones à risque (par des filets anti-grêle). • Dommages primaires Les vers blancs vivent sous terre et se nourrissent de racines. Leur voracité peut entraîner pour les plantes des dommages si importants qu’elles meurent. En cas d’attaque massive, la couche herbeuse peut être totalement détruite. On constate alors qu’elle peut être soulevée ou tirée comme un tapis. Faute d‘être retenue par les racines, la couche superficielle perd sa stabilité. En montagne ou sur les sols en pente, les fortes précipitations s‘accompagnent d‘un risque de glissement de terrain et rouler sur des surfaces endommagées devient dangereux, voire impossible. • Dommages secondaires Lorsqu’ils recherchent des vers blancs dont ils sont très friands, les oiseaux, sangliers, blaireaux, etc. causent des dommages secondaires. Ce phénomène a été constaté ces dernières années sur la parcelle d’essai. «Ici, on aurait souvent dit que des sangliers avaient labouré le sol après les passages nocturnes de blaireaux en quête de vers blancs», nous a confié Roman Egli, propriétaire du terrain.

Un suivi scientifique… Dès 2019, un projet impliquant des expériences dans la lutte contre les vers blancs a été lancé conjointement par Agroscope,

Injecter plutôt que semer. La suspension de spores fongiques sous forme liquide est introduite dans le sol à l’aide de l’Ibex «MMexit».

les cantons des Grisons, de Saint-Gall, de Berne et d’Uri ainsi que l’association Maschinenring Graubünden. On est passé des semences sèches, utilisées jusqu’alors, aux semences humides. On entend par «semences humides» des semences séchées dans des proportions leur permettant encore d’être semées. Pour incor­ porer une quantité suffisante de spores fongiques dans le sol, il faut épandre près de 60 kg/ha de grains d’orge inoculés au champignon. Il est surprenant de constater que l‘utilisation de semences humides permet un taux d’infection fongique de 50% des vers blancs au bout d’un mois et demi déjà. Avec des semences sèches, cette valeur ne s’obtient en général qu’au bout de six mois. Un autre aspect étudié

dans ce projet a consisté à déterminer la période optimale d’incorporation des semences. Il y a dix ans encore, la bonne période était le printemps. Ces dernières années, on a aussi obtenu de bons résultats avec un épandage en automne.

… pour une procédure d’autorisation Ces expériences ont intégré également l’application du champignon Beauveria sous forme liquide (produit dont le nom commercial est Melocont). L’idée de la formulation liquide des champignons entomopathogènes est née il y a trois ans, lorsque la société Kwizda, basée en Autriche, a mis sur le marché une poudre dispersible dans l’eau comportant un champignon entomopathogène en tant que «stimulateur des défenses naturelles des plantes» et qui serait efficace contre les vers blancs (informations communiquées par Giselher Grabenweger, Agroscope). La Suisse n’autorise actuellement aucune suspension de spores fongiques sous forme liquide (Melocont). Lors d’une procédure d’autorisation qui s’est déroulée sur plusieurs années, un premier essai scientifique a été réalisé au printemps 2020 sur un champ du Val Maderan (UR). Une machine avait été louée dans le Vorarlberg

Le «MMexit» en chiffres

Le liquide est introduit à travers les ouvertures latérales, au moment où les «picots» pénètrent dans le sol.

Poids de l’Ibex «G2»: 620 kg, «MMexit» et charge liquide compris Poids du rouleau d’injection: env. 50 kg Dimensions de l’équipement attelé: (l × l × h) 1,40 m × 0,90 m × 1,70 m Dimensions de l’équipement standard: (l × l × h) 2,45 m × 2,35 m × 1,70 m

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

L’essai scientifique est suivi par Christian Schweizer, d’Agroscope.

pour l’application sous forme liquide. Les coûts ont été pris en charge par le canton d’Uri. Un deuxième essai de grande envergure a été réalisé à la fin avril 2021 par Agroscope à Furna (Prättigau, GR).

Équipements pour les fortes pentes Les dégâts sont causés à la couche herbeuse par les vers blancs surtout sur les terrains en pente abrupte peu fertilisés. La méthode pour rouler sur ce type de terrains est à définir rapidement. La couche herbeuse endom­ magée réduit la prise des pneus crantés des tracteurs et constitue un danger pour la sécurité. Pour l’épandage des grains d’orge, l’entreprise «Marugg Lohnarbeiten

«Fiche signalétique» du hanneton En Suisse, quatre espèces de coléoptères sont responsables des attaques des racines: le hanneton commun, le hanneton de la Saint-Jean, le hanneton européen et le hanneton horticole. Les dégâts dans les prairies utilisées à des fins agricoles sont principalement occasionnés par les larves du hanneton commun. Les vers blancs dévorent les racines de presque toutes les plantes cultivées, réduisant ainsi drastiquement leur capacité d’absorption de l‘eau et des substances fertilisantes. Si la densité en vers blancs est très élevée, des taches brunes apparaissent sur les surfaces touchées, où, dans les cas extrêmes, la végétation finit par mourir. Dans la plupart des régions de Suisse, le hanneton à un cycle de développement synchrone de trois ans (cycle bâlois, cycle bernois, cycle uranais). On a observé de plus en plus fréquemment ces deux dernières décennies que les hannetons peuvent se développer en deux ans si les conditions leur sont favorables.

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GmbH» de Flerden (GR) utilise des tracteurs conçus pour la méthode du semis direct. Alors que sur les pentes légères à modérées, un épandage efficace des semences inoculées au champignon est réalisable par un semoir de semis direct, les difficultés augmentent à mesure que la pente s’accentue. L’aspect de la dégradation du sol ne doit pas être négligé. Le tracteur atteint ses limites à un certain moment, malgré son excellente aptitude à l’usage en tout-terrain. D’où la nécessité de développer des équipements plus légers, aptes à rouler sur les terrains en forte pente. La société TerraTec, située dans le Vorarlberg, a apporté la solution, avec son «MMexit». Ce dernier ouvre un nouveau champ d’application pour son porte-outil monoaxe Ibex. TerraTec y voit une solution efficace de lutte contre les vers blancs adaptée au milieu alpin.

… seule une formulation liquide TerraTec s’est fondé sur la méthode Cultan, connue depuis des années, pour développer le «MMexit», un prototype pour l’application des produits phytosanitaires liquides sur les pentes. À cet effet, les picots (sur les rouleaux à picots) ont été rem-

placés par des injecteurs, de 7,5 cm de long permettant d’introduire la suspension dans le sol à une profondeur de 5 à 7 cm. Les injecteurs réalisent ainsi 80 in­ cisions par mètre carré. L’appareil, de 2,35 mètres de large, est doté d’un réservoir d’eau de 117 litres. Il peut épandre un maximum de 450 litres par heure. Parallèlement à l’épandage de produits liquides pour lutter contre les vers blancs, il est possible de procéder à un sursemis (semences d‘herbe) à l’aide d’un semoir pneumatique. Grâce à un axe coulissant (jusqu’à 35 cm), le centre de gravité peut être déplacé afin que le «MMexit» soit dirigé à tout moment de manière optimale.

Organisation et coûts Les demandes concernant les parcelles à remettre en état sont à adresser au LBBZ Plantahof à Landquart. L’association Maschinenring Graubünden prend en charge la commande des semences, le stockage, l’organisation des interventions et la facturation (www.maschinenring.ch/ graubuenden). Claudio Müller, gérant du Maschinenring Graubünden, précise que «les coûts s’élèvent à 1000 francs par hectare. Le canton en paie une moitié, l’autre étant à la charge de l’exploitant agricole».

Conclusion Les vers blancs constituent un problème notamment pour les exploitations situées en montagne ou sur des terrains en pente. Lutter contre les vers blancs avec le champignon Beauveria a fait ses preuves. Comme les hannetons vivent à des altitudes de plus en plus élevées et que les déclivités extrêmes limitent l’intervention des tracteurs, le prototype de TerraTec arrive à point nommé. Il rend possible l’épandage du champignon sous forme d’une suspension liquide.

Le tracteur pour semis direct sème les grains d’orge inoculés au champignon même sur les terrains en pente abrupte.


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Impression | Rapport d’expérience

de l‘«Axis», est régulé par le système EMC (contrôle électronique de masse), un système sophistiqué de mesure du débit massique développé par Rauch il y a plus de vingt ans et constamment perfectionné depuis lors. Par rapport aux techniques conventionnelles consistant à peser la trémie dans sa totalité, «EMC» a l’avantage de mesurer précisément le débit aux deux disques, grâce à des capteurs de couple magnétostrictifs modernes opérant sans contact. Le système permet de réguler en continu la position des vannes de dosage séparément pour chaque côté. Le système «EMC» est insensible aux perturbations extérieures comme le dévers de la machine.

Un débit massique constant

L’épandeur d‘engrais Rauch «Axis M30.2 EMC» muni de son octuple dispositif de gestion par section «VariSpread Pro» en pleine activité dans un champ de blé. Photos: Heinz Röthlisberger

Une précision d’épandage inégalée Les distributeurs d’engrais «Axis» de Rauch offrent automatisation, convivialité et précision. Technique Agricole a assisté à la présentation d’un «Axis M30.2 EMC» doté du système de gestion par section «VariSpread Pro». Heinz Röthlisberger

On le sait, la précision est de nos jours un facteur essentiel. Dans les discussions sur la réduction des produits phytosanitaires et des engrais, la précision des équipements d‘épandage et les économies potentielles qu’ils offrent sont des arguments souvent avancés. Quant aux distributeurs d‘engrais, ils bénéficient pleinement de ces technologies. Les distributeurs double disque «Axis» du constructeur allemand Rauch en sont une illustration parfaite. Ce printemps, Technique Agricole a eu l’occasion d’assister, sur le Bucherhof à Meikirch (BE), à la démonstration d’un «Axis M30.2 EMC Vari­Spread Pro», un distributeur de milieu de gamme équipé du système de gestion par section «VariSpread Pro» et du boîtier 42

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de commande «Quantron-A» qui se distingue par son aptitude à l’automatisation, son confort d’utilisation et sa précision d‘épandage.

«EMC» assure la commande indivi­ duelle des vannes de dosage Le distributeur «Axis M30.2 EMC Vari­ Spread Pro» est à entraînement mécanique. Sa trémie offre une capacité maximale de 1400 litres et une charge utile de 3200 kg. Il couvre trois largeurs de travail comprises entre 12 et 42 mètres selon le type de disque utilisé. La machine du Bucher­hof est équipée de disques «S4» qui lui permettent d’assurer une portée d’épandage de 18 à 28 mètres. Le débit

Avant chaque utilisation, l’épandeur procède automatiquement à une brève «mesure à vide» afin de connaître la résistance en l’absence d’éjection d‘engrais. Cette connaissance est indispensable à la régulation automatique du débit du flux d‘engrais. L’automatisme de dosage associé au système «EMC» régule le débit pour maintenir une quantité d’épandage constante, indépendamment de la vitesse d’avancement au champ. Il faut avoir auparavant calibré l’électronique de l‘«Axis» selon la vitesse du tracteur. Le mélangeur tourne à 17 tr/min seulement, pour préserver les granulés et favoriser l’écoulement de l’engrais même dans un système à deux disques.

Gestion par section avec «Vari­ Spread Pro» Le distributeur d‘engrais utilisé sur le Bucher­ hof fait appel au système «Vari­ Spread Pro», associé au terminal propriétaire de Rauch, le «Quantron-A», capable de gérer les sections par paliers. Autrement dit, le terminal permet la gestion de huit sections, quatre vers la gauche et autant vers la droite. Les sections sont activées manuellement en cours d‘épandage à l’aide du terminal et le contrôleur régule le débit massique et le profil d‘épandage en faisant varier le point de chute au moyen d’un dispo­ sitif électronique. Les servo­ moteurs «SpeedServo» assurent une réaction rapide des vannes de dosage. Le système «Vari­ Spread Pro» gère les pointes dans les deux sens: de l’intérieur vers l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur. Il est également utile lorsque le nombre de voies de passage est inapproprié. C’est dans la version Isobus asso­ciée au «Section Control» que le «Vari­ Spread Pro» s’avère le plus convivial en permet­ tant une régulation continue des


Rapport d’expérience | Impression

engrais, dont ceux qui sont couramment utilisés en Suisse. Un total de 30 engrais diffé­rents avec leurs réglages peuvent être mémorisés sur le boîtier «Quantron-A».

Précision en bordure de champ

Le boîtier «Quantron-A» commande l’automatisme de dosage «EMC», assure la coupure des tronçons et régule le débit massique selon la vitesse d‘avancement.

sections. En association avec le boîtier de commande «Quantron-A», l’excellente gestion des sections par palier peut être combinée en partie avec un GPS existant. Grâce au «VariSpread Pro», l’engrais est distribué de manière ciblée. La preuve en a été fournie sur une parcelle en pointe étroite, où la quantité d’engrais épandue était en fin de compte conforme aux quantités théoriques prévues.

La commande «Quantron-A» La commande de la machine est d’une grande simplicité. Pour un travail rapide et confortable, le terminal 11 pouces «Quantron-A» met à portée de main la commande des principales fonctions, à savoir marche/arrêt, coupure de tronçons et bouton de retour à la largeur initiale. Sur la page principale s’affichent des informations telles que la quantité d’épandage en kg, la vitesse d’avancement et le débit d‘épandage. Rauch propose une application qui permet d’appeler des tableaux reproduisant les réglages correspondant aux principaux

L‘«Axis» utilisé sur le Bucherhof est équipé du déflecteur de bordure «Telimat» et du limiteur d’épandage «GSE 30». Les deux peuvent être déployés ou escamotés par une commande hydraulique depuis le siège du conducteur. Le «GSE 30», qui nécessite un réglage manuel au préalable, est conçu pour un épandage de précision sur la moitié du champ, vers la gauche ou la droite, tandis que le «Telimat» permet un épandage précis en bordure dès le premier passage. Les angles des déflecteurs se règlent conformément aux spécifications applicables, à l’aide d’une double séquence définie par des chiffres et des lettres. Dans une application, Rauch propose un tableau de réglages pour la plupart des engrais couramment utilisés. Les deux dispositifs ont été testés et jugés convaincants. Tous les réglages sont effectués sans outil.

niques d’épandage. Citons à ce titre l’affichage visuel des dispositifs pour l’épandage en bordure de champ («Telimat» et «GSE»), la bâche de recouvrement de la trémie, facile à actionner sur le côté, les bavettes antiprojections devant les roues du tracteur, l’éclairage par LED, le dispositif de vidange rapide, la prépondérance des éléments en acier inoxydable et les deux couches de peinture en poudre, témoins d’un niveau de finition élevé et responsables de l’excellente longévité de la machine.

Les servomoteurs «SpeedServo» assurent une réaction rapide des vannes de dosage et font varier le point de chute pour la gestion par section.

Conclusion Les épandeurs d’engrais de Rauch se situent dans le haut de gamme des équipements de ce type. En témoigne le prix de l’épandeur testé, en l’occurrence un «Axis M30.2 EMC VariSpread Pro» qui figure au catalogue pour 23 950 francs, un prix justifié par la précision dont il fait preuve. Il existe aussi des modèles plus simples dotés d’’équipements moins onéreux. Un agriculteur soucieux de précision et de réduction ne devrait pas rechigner à investir les sommes nécessaires. La machine offre un important gain de temps, car elle fait l’économie du contrôle de débit et permet, si les conditions sont favorables, une vitesse allant jusqu’à 20 km/h, sans préjudice pour la précision. De nombreux détails attestent que Rauch est à la hauteur de sa réputation de spécialiste des tech-

Le limiteur d’épandage «GSE» (à gauche) est conçu pour un épandage précis jusqu’en limite de champ. Quant au «Telimat», il permet un épandage en bordure précis dès le premier passage.

L'«Axis M30.2 EMC VariSpread Pro» en chiffres Largeur de travail de l’épandeur à deux disques: 12 à 42 m; 3 disques d’épandage disponibles; machine testée dotée de disques de type «S4» de 18 à 28 m Trémie: 1400 l, jusqu’à 3200 l en option Entraînement: prise de force 540 tr/min, plage de travail de 350 à 650 tr/min Électronique: machine testée avec boîtier «Quantron-A», alternativement avec commande Isobus Dosage: automatique par «EMC» Gestion par section: «VariSpread Pro». 8 sections sur la machine testée dotée du boîtier «Quantron-A», régulation continue sur les machines Isobus Épandage en bordure de champ: possible dès le premier passage grâce au «Telimat» (déflecteur de bordure); de la bordure vers l‘intérieur de la parcelle, grâce au «GSE 30» Poids: charge utile maximale 3200 kg; poids à vide de la machine de base 335 kg; poids de la machine testée avec divers accessoires 420 kg Hauteur et largeur de remplissage: 107 cm et 230 cm Prix: dès CHF 18 880.– (TVA incluse, machine de base uniquement, avec disques d’épandage sans accessoire); machine testée: CHF 23 950.– (TVA incluse) Données du constructeur

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Impression | Rapport d’expérience

Le lisier est un effluent liquide particulièrement précieux, que l’on peut encore compléter par des additifs.

Photos: Roman Engeler

Un mélange sans risques pour des dosages précis Peter Briner AG est une société spécialiste de l’épandage du lisier. Elle utilise depuis cette saison un matériel particulier qui incorpore en les dosant des additifs liquides au lisier directement dans le flux d’épandage. On évite ainsi de devoir procéder à un mélange préalable, toujours source de dangers. Roman Engeler

De graves accidents se produisent régulièrement quand on brasse du lisier, notamment lorsqu’on ajoute des additifs durant le processus. Quand le lisier est en mou­vement, des tourbillons de gaz nocifs peuvent s’en libérer subitement. Au moment d’ajouter des additifs, des réactions chimiques peuvent en outre se produire et libérer de nouveaux gaz de leur côté. Le danger est moindre tant que l’on perçoit l’odeur des émanations. Mais quand les gaz paralysent les organes olfactifs, et que ceux-ci cessent de fonctionner, la si44

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tuation devient dangereuse, aussi bien pour les êtres humains que pour les animaux. Beaucoup d’agriculteurs souhaitent cependant enrichir le lisier avec des additifs avant l’épandage. Quand le mélange se fait dans une fosse ou un bassin, il faut veiller à une aération suffisante pour maintenir un faible niveau de concentration des gaz. Et personne ni aucun animal ne doit séjourner dans la zone à risques. Il convient d’être particulièrement vigilant par temps chaud.

Le «Brinamon» Le «Brinamon» est une solution de sulfate d’ammonium à 8 % d’azote et 8,5 % de soufre. L’ajout de 10 kg de cette solution à un mètre cube de lisier enrichit ce dernier d’un petit kilo d’azote et d’autant de soufre. Lors d’un épandage à hauteur de 25 m³/ha, l’apport supplémentaire atteint 20 kg d’azote et 21 kg de soufre par hectare. En plus, le processus rend le lisier plus homogène et l’ajout de soufre permet d’améliorer la mobilisation de l’azote qu’il contient en propre.


Rapport d’expérience | Impression

Incorporation directe dans le flux de lisier Depuis cette saison, Peter Briner AG, spécialiste du traitement et de l’épandage du lisier, utilise un matériel particulier mis au point par l’entreprise lucernoise de travaux agricoles Estermann. Cet équipement se substitue au mélange préalable et dangereux des additifs. Technique Agricole a suivi sur le terrain un épandage avec incorporation directe de sulfate d’ammonium «Brinamon» au lisier. Le lisier est extrait directement d’une fosse enterrée par une pompe Doda. Celle-ci, entraînée par la prise de force d’un tracteur, est montée sur une citerne contenant 7000 litres d’additif «Brinamon». Le lisier traverse l’élément by-pass de la pompe où il est enrichi avec l’additif. Puis il est envoyé dans un réseau de tuyaux et épandu sur le terrain au moyen d’une rampe portée de 15 mètres de large. Sur le terminal du tracteur, tout est surveillé par GPS. On reconnaît donc les surfaces qui ont déjà été parcourues.

Dosage précis La quantité d’additif à incorporer par mètre cube de lisier se règle sur le boîtier de commande de l’unité de dosage. Celleci est alimentée par un câble électrique branché au tracteur. On peut incorporer entre 5 et 20 litres de solution par mètre cube de lisier. Le débit horaire du système atteint environ 120 mètres cubes. Un compteur volumétrique mesure en permanence le flux de lisier. Si, pour une raison ou une autre, ce flux diminue, l’additif excédentaire est renvoyé dans la citerne par une soupape de sécurité. Une soupape anti-retour empêche le reflux de lisier vers la fosse dans les cas où un fort dénivelé sépare le lieu d’épandage de la station de pompage. En plus du système décrit ci-dessus avec citerne et entraînement par prise de force, Peter Briner AG propose une solution mobile plus simple. Le matériel est installé sur une remorque de voiture. Le courant est tiré du réseau ou fourni par

Le lisier aspiré par la pompe orange traverse le dispositif by-pass où il est enrichi d’additifs provenant de la citerne. On distingue la soupape anti-retour (en bleu) au sommet du col-de-cygne.

L’unité de contrôle servant à régler le dosage et sur laquelle peut s’afficher le flux d’épandage.

une génératrice. Les additifs sont contenus dans des cuves en plastique. Briner facture 185 francs la tonne de sulfate d’ammonium, incorporation incluse. S’y ajoute le tarif d’épandage, qui varie selon la saison entre 4 et 6 francs par mètre cube de lisier.

Une installation plus simple, mobile, montée sur une remorque de voiture. Elle peut être alimentée à partir du réseau ou au moyen d’une génératrice. Les additifs sont contenus dans une cuve.

www.g40.ch Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans.

circuler en sécurité www.facebook.com/g40svlt

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Impression | Rapport de test

Dans la configuration standard de «Smart Fence 2.0», le fil du bas est susceptible de favoriser la dérivation d’un fort courant électrique à travers la masse végétale. Photos: Martin Abderhalden

Un système de clôture astucieux Grâce au système «Smart Fence 2.0» de Gallagher, une clôture complète de 100 mètres de long peut être installée ou démantelée en quelques minutes seulement. Il permet de créer un enclos pour moutons, chèvres ou bovins. Technique Agricole a eu l‘occasion de tester huit ensembles de ce type pour en évaluer la mise en œuvre. Martin Abderhalden*

L‘histoire de Bill Gallagher, un fabricant de clôtures de renommée mondiale commence au début des années 1930 en Nouvelle-Zélande. Voyant son cheval Joe se frotter contre sa voiture chaque fois qu’il avait des démangeaisons, Bill Gallagher a voulu l’en tenir éloigné. Il a conçu un circuit électrique délivrant une brève impulsion légèrement douloureuse. La clôture électrique fut ainsi inventée en 1938.

Un ensemble compact La désignation «Smart Fence 2.0» (clôture intelligente 2.0) suffit à évoquer une technique innovante. L‘ensemble se compose * Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

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d‘un piquet coiffé d‘un boîtier regroupant quatre enrouleurs actionnés par une manivelle. Trois d’entre eux sont garnis de 100 mètres de fil électrique (3 mm d‘épaisseur) de qualité «Power Line», le quatrième de 100 mètres de fil orange de qualité «Turbo Line» capable de véhiculer un courant de forte intensité. L’ensemble se complète par un kit de neuf piquets. Le système permet de réaliser en quelques minutes une clôture électrique à quatre fils tendus entre une dizaine de piquets intermédiaires. À l’origine mis au point pour remplacer le traditionnel «filet pour moutons», le «Smart Fence 2.0» est encore couramment utilisé pour garder ces animaux. Il sert encore à garder des génisses ainsi que des vaches laitières et allaitantes. L‘ensemble, d’un poids de 9 kg, comporte

une grosse poignée facilitant son transport. La sangle optionnelle libère les mains pour travailler ou porter d’autres outils. Les huit piquets intermédiaires peuvent être répartis librement sur les 100 mètres

Bref descriptif + pose facile des piquets + réalisation rapide d’une clôture + sécurité optimale avec quatre fils + sept ans de garantie sur les pièces − équipement coûteux − longueur de la clôture limitée à 100 m (200 m avec deux fils serait plus pratique) − nécessité de prévoir des piquets intermédiaires sur terrain difficile


Rapport de test | Impression

Le Gallagher «Smart Fence 2.0» en chiffres Portée: 100 m Nombre de fils: 4 Poids: 9 kg par ensemble Résistance: 0,10 Ohm/m Hauteur: 100 cm (fil du bas réglable en hauteur) Prix: CHF 259.– par ensemble, jeu de 4 CHF 914.– (TVA incluse) Données du constructeur

de longueur. On peut prévoir des piquets supplémentaires pour certaines situations. Les intervalles de 11 mètres ont suffi sur un terrain plat ou légèrement en pente.

Mécanisme d‘enroulement simple Le mécanisme d‘enroulement, simple mais efficace, comporte quatre enrouleurs enfi­ lés sur un arbre traversant le boîtier. Les en­ rouleurs, qui peuvent tourner librement, sont séparés par une bague spéciale en plas­ tique qui fait office d‘embrayage à friction. L’arbre est prolongé par une manivelle sécu­ risée par une goupille rabattable. Sur le cô­ té opposé se trouve une vis de serrage mu­ nie d‘une grosse poignée offrant une bonne prise. Pour installer la clôture et dérouler les fils, il suffit de dévisser la vis de serrage pour permettre une rotation libre des enrouleurs. Inversement, le fait de serrer la vis à la main a pour effet de bloquer les enrouleurs qui sont comprimés par les bagues en plastique. Une fois la clôture installée, la manivelle sert à tendre les fils ou inversement à les ré­ enrouler lorsqu’on veut démanteler la clô­ ture. Les enrouleurs ont la particularité de tourner indépendamment les uns des autres, chacun tendant son propre fil. Le résultat donne une clôture parfaitement tendue.

par défaut respectivement à 17 cm et à 100 cm du sol. Les deux autres fils sont en­ filés à travers les piquets à des hauteurs de 38 et 56 cm. Une telle disposition est par­ faite pour les moutons et les chèvres, sauf que le fil du bas génère d‘importantes pertes de courant à travers la végétation. Comme la clôture installée devait héber­ ger un troupeau de vaches laitières, un changement de hauteur s‘imposait. Galla­ gher avait heureusement prévu sur les pi­ quets deux traversées libres supplémen­ taires pour le fil du bas. Autrement dit, le fil peut être enfilé tout en bas (15 cm), au deuxième niveau à compter du bas (20 cm) ou à travers le deuxième trou à compter du haut (76 cm). Il suffit, à l’état enroulé, de désenfiler le fil du bas en le tirant vers l’enrouleur après avoir desserré la borne sur le premier piquet à l’aide d’une clé de 7 mm. Ensuite on extrait du support de rouleau inférieur la traversée avec le mé­ canisme de frein intégré pour la remonter plus haut. Il reste à enfiler le fil à travers le deuxième trou des piquets à compter du haut pour le reconnecter aux trois autres fils à l’aide de la borne. Il faut environ 6 mi­ nutes à un monteur exercé pour adapter le système aux conditions locales et aux animaux à garder. À condition d‘utiliser un électrificateur de qualité, on obtient une clôture à quatre fils d’une longueur de 600 mètres dotée d’un bon niveau de per­ formance, en l’occurrence 8,0 kV.

Clôture installée d‘une seule traite

Les fils inférieur et supérieur sont réglés

Pour installer une clôture, on commence par dévisser la vis de serrage pour débloquer les enrouleurs, puis on plante le premier piquet. Ce dernier, comme la moitié de ses congé­ nères, est muni d’une corde orange termi­ née par une sardine d’ancrage. Après avoir enfoncé celle-ci avec le pied, il faut tendre la corde avec le tendeur intégré pour amener le piquet en position verticale. Ensuite, on avance tout en tenant dans la main l‘en­

La courroie de transport optionnelle permet de garder les mains libres pour travailler ou pour porter d’autres outils.

Les quatre enrouleurs tournent séparément. On peut les bloquer à l’aide de la vis de serrage pour tendre ou enrouler les fils.

Le fil du bas est réglable en hauteur

semble «Smart Fence 2.0» dont les fils vont se dérouler. L‘autre main reste libre pour sai­ sir les piquets suivants du kit et les planter. La pointe durcie des piquets permet de les planter facilement même en bord de route ou dans un terrain empierré. On termine en plantant le piquet qui sup­ porte le boîtier des enrouleurs à un angle de 90° par rapport à la direction de la clô­ ture en serrant le hauban d’ancrage dans la direction opposée au sens de la traction. Il reste à tourner la vis de serrage pour en­ suite tendre les quatre fils à l’aide de la ma­ nivelle. Raccorder ensuite l‘ensemble sui­ vant avec le câble de raccordement fourni et à l‘aide des deux bornes. Ne pas exer­ cer un effort de traction excessif sur les bornes, au risque d‘arracher les cosses. La clôture se démonte en procédant dans l‘ordre inverse et en enroulant soigneuse­ ment le fil au fur et à mesure. Si un fil se rompt, il peut être rafistolé à l’aide d’un nœud plat. Les gros nœuds risquent de se coincer dans les traversées du dispositif d‘enroulement.

Conclusion L’enclos pour vaches laitières réalisé avec le système «Smart Fence 2.0» de Gallagher a fait bonne impression. Le système est fonc­ tionnel. Une clôture peut être rapidement mise en place sans aucun outil. Une brève période de prise en main suffit pour se fami­ liariser avec les manipulations. Comme le fil du bas est réglable en hauteur, le système convient pour plusieurs espèces d‘animaux. Pour réaliser une clôture destinée aux bo­ vins, une version à deux fils seulement, mais avec des rouleaux de 200 mètres, serait in­ téressante. Le système, plutôt onéreux, per­ met néanmoins de réaliser des clôtures intel­ ligentes très performantes.

Les piquets d‘angle sont à haubaner avec des cordes d’ancrage. Le système est stable, même par vent fort et en cas d’intempérie.

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Impression | Rapport de test

Le Rapid «URI» se déplace en produisant peu d’émissions avec un moteur de 1,2 kW et un moteur pour la prise de force.

Photos: Roman Engeler

Monoaxe électrique Avec le modèle «URI», Rapid entre dans l’ère de l’entraînement entièrement électrique. Cette machine, basée sur une technologie connue, impressionne par ses faibles émissions sonores et son absence d’émission de CO2. Roman Engeler

«URI» n’est pas seulement le nom d’un canton fondateur de la Suisse. Dans le cas présent, «URI» évoque aussi le «Swissness» raffiné de ce développe­ ment. Il réfère en outre à la loi d’Ohm

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«U est égale à R fois I», la tension élec­ trique est égale à l’intensité multipliée par la résistance. Technique Agricole a testé un modèle de présérie de ce monoaxe de la maison Ra­ pid avec différents outils.

Bref descriptif

Accumulateurs ions-lithium

+ Facile à manœuvrer + Finition robuste + Faibles émissions − Enclenchement du blocage du différentiel − Autonomie en «utilisation lourde» − Affichage de l’écran en présence de soleil

L’«URI» tire son énergie d’une batterie d’accumulateurs de 48 volts (60 am­ pères/heure) de 22 kg, fixés sur une plateforme à la place du moteur ther­ mique. Un écran indique au moyen d’une échelle l’état de charge et la tension de la batterie. Après avoir branché la prise et appuyé sur le commutateur, la machine est prête à travailler.

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Enfin, la mise en route s’effectue au moyen d’une puce RFID à maintenir sur le symbole de la clé situé au milieu du guidon. Là se trouve un petit écran, dont on déplore le manque de lisibilité par temps ensoleillé. Il donne des informa­ tions sur le nombre d’heures de travail, l’état de charge de la batterie, le régime de la prise de force et les éventuels dérange­ments. La batterie offre une autonomie de 2 à 6 heures, selon l’intensité du travail. Quand sa capacité chute à 5%, l’en­ traîne­ment de la prise de force s’arrête. Ainsi, la puissance restante suffit pour que l’on puisse ramener la machine jusqu’à la station de chargement.


Rapport de test | Impression

comporte dix positions et trois inclinaisons différentes, dont l’une com­ plètement verticale. Ces configurations permet­tent d’obtenir une position de transport peu encombrante. Le monoaxe peut être adapté aux différents outils proposés en étant équipé d’un support pour contrepoids proposé en option. Ce dernier est utile afin de maintenir une répartition du poids toujours optimale. Le bouton pour l’engagement de la prise de force se trouve sur le montant gauche du guidon.

L’énergie est fournie par une batterie d’accumulateurs ion-lithium de 48 volts qui pèsent 22 kilos.

Avec un chargeur de 230 volts, la batterie est rechargée en près de 7 heures. Un chargeur rapide optionnel permet de la charger complètement en deux heures avec une alimentation en courant fort. La capacité de la batterie est réduite à moins de 75% après quelque 4500 cycles de charge. La possession de plusieurs batteries prêtes à l’emploi s’avère avantageuse pour travailler avec ce mono­axe.

prise de force est réglé entre 500 et 950 tr/min au moyen de deux boutons.

Homme-mort gauche et droit Des dispositifs d’homme-mort indépendants sont installés sur les poignées droite et gauche. Celui de la poignée droite s’avère particulièrement pratique: la conduite d’une seule main est presque possible. Quand le dispositif d’hommemort est relâché, l’avancement et l’en­ traînement de l’outil s’arrêtent. Le frein de parking est automatiquement activé. Une poignée tournante installée sur la droite permet d’avancer (rotation vers la droite) ou de reculer (rotation vers la gauche) en continu. La vitesse d’avancement maximale est de 7,6 km/h. Elle se limite à 3,6 km/h en marche arrière. La prise de force est enclenchée en appuyant sur le bouton jaune installé au milieu du montant gauche. Le régime de la

La hauteur et l’inclinaison du guidon sont rapidement ajustables via deux leviers.

Deux moteurs électriques L’appareil dispose de deux moteurs électriques; l’un pour la prise de force de 3 kW et l’autre pour l’entraînement de l’essieu d’une puissance de 1,2 kW. Au final, les performances de l’«URI» équi­ valent à celles d’un monoaxe équipé d’un moteur thermique de 10 chevaux. Le bras gauche comprend le blocage du différentiel (cliquet). On peut l’engager d’une seule main, mais plusieurs tentatives sont souvent nécessaires pour y parvenir. Il est aussi possible de désengager la transmission pour déplacer la machine quand la batterie est vide. Cette dernière doit toutefois être débranchée auparavant.

Équilibré Le guidon peut être pivoté sans outil, depuis le montant droit, d’abord d’environ 50 degrés vers la gauche et la droite. Ensuite, en desserrant un arrêtoir, il est possible de le pivoter jusqu’à 180 degrés. Le dispositif offre en tout six positions. Il est également possible de monter le guidon à la verticale, sans outil. Le guidon

Le temps de recharge est d’environ sept heures avec le chargeur standard.

Compatibilité La plupart des outils proposés jusqu’ici pour les monoaxes Rapid peuvent être utilisés avec le nouveau modèle «URI». Ils doivent juste être équipés d’un axe de fixation d’un diamètre de 52 à 54 mm. Le cas échéant l’entraînement par la prise de force nécessite l’ajout d’une petite pièce intermédiaire. Le Rapid «URI» présente déjà un large assortiment et différentes combinaisons de roues (roues à pointes et rouleaux inclus).

Conclusion Le Rapid «URI» arrive silencieusement et sur la pointe des pieds. En mode avancement pur, il ne produit que quelque 60 dB(A). Si la prise de force est engagée, le bruit peut monter à 80 db(A) selon l’outil utilisé. Dans l’ensemble, le Rapid «URI» est déjà un produit abouti. Les défauts de jeunesse ont déjà été effacés. Le prix de la machine de base est de 12 310 francs. Pour une batterie et avec chargeurs, une plus-­ value de 2700 francs est annoncée.

Le Rapid «URI» en chiffres Moteurs de la prise de force et de l’essieu: 3 kW et 1,2 kW Source d’énergie: batterie Li-Ion avec 2,9 kWh de capacité, 48 V, 60 Ah Puissance maximale: 4,2 kW Poids: 116 kg (sans roues ni batterie); batterie 22 kg Adaptation à la pente: 60 % maximum Entraînement: électrique, monovitesse jusqu’à 7,6 km/h en avant et 3,1 km/h en arrière Prise de force: 880 tr/min (standard), régime réglable en continu 500 à 950 tr/min Fixation de l’outil: système de changement rapide sans outils, Ø 52/54 mm Prix: machine standard CHF 12 310.–, set de batteries: CHF 2700.–; pneus AS 4×10 CHF 284.– (TVA incluse dans tous les prix) Données du constructeur

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Impression | Rapport d’expérience

La roue jumelée Becklönne est ici déployée dans un champ, lors de la plantation des pommes de terre.

Photos: Heinz Röthlisberger et Roman Engeler

Hydrauliquement escamotable La société Trachsel Technik, à Mettmenstetten (ZH), a repris l’importation pour la Suisse du système de roues doubles à réglage hydraulique du constructeur Becklönne. Technique Agricole l’a examiné alors qu’il était monté sur un tracteur travaillant dans un champ. Roman Engeler et Heinz Röthlisberger

Les roues doubles ou jumelées sont utilisées lorsque l’on souhaite diminuer la pression au sol, limiter le risque de glissement sur des terrains en pentes ou, plus généralement, améliorer la stabilité. Dans le cas des cultures sur buttes ou en lignes, il est également souhaitable que la roue jumelée garde une certaine distance par rapport à la roue principale, afin de ne pas endommager la culture. Diverses solutions existent déjà sur le marché avec des bagues d’écartement fixes. Mais elles peuvent être en conflit avec les dispositions légales car la largeur autorisée du véhicule est généralement dépassée. Le fabricant allemand Becklönne a donc développé une roue jumelée hydraulique50

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ment escamotable. Il avait pour objectif que l’on puisse rouler sur la voie publique en toute légalité avec les roues rétractées (mot clé «roues jumelées variables»), et dans les champs avec un écartement des roues adaptable. Ce système est distribué en Suisse par l’entreprise Trachsel Technik, à Mettmenstetten (ZH).

Montage Le dispositif de réglage hydraulique des roues jumelées est fourni sous forme compacte et peut se fixer aux cercles de trous des roues arrière du tracteur et des roues jumelées. Ils sont disponibles en trois tailles (335, 430 et 860 mm). La rétractation s’effectue via un cylindre hy-

draulique interne. Il s’agit de raccorder en premier lieu deux tuyaux de l’hydraulique embarquée du tracteur, idéalement à une soupape à double effet disposant

Bref descriptif + Adaptation rapide pour diverses largeurs de voie + Pas de transport de roues démontées + Pas de manipulation de lourdes roues jumelées − Coût − Poids


Rapport d’expérience | Impression

Deux tuyaux sont connectés au système hydraulique embarqué du tracteur pour le processus de changement de largeur de voie.

également d’une commande externe. Une soupape de verrouillage garantit que les roues ne se déplacent pas d’ellesmêmes en cours de fonctionnement.

Processus de rétractation Six arbres d’un diamètre de 100 mm assurent la transmission de la puissance de la roue principale à la roue jumelée et six autres arbres d’un diamètre de 25 mm sont installés en tant que butées du proces­ sus de rétractation. Des petites bagues optionnelles peuvent être montées pour limiter l’écartement. Au total, les douze arbres permettent d’écarter et d’escamoter les roues de près de 25 cm des deux côtés, sans à-coup et en continu. Avant d’engager le processus de rétractation, la roue extérieure doit être libérée en surélevant la roue principale, par exemple sur une cale en bois.

Utilisation pratique Technique Agricole a passé ce système à la loupe, à la fois sur le modèle et durant son utilisation. Marc et Stefan Leiser, de Wiler bei Seedorf (BE), fournissent des

’oie patte d u socs

KG35

La roue principale est posée sur une cale en bois durant les opérations de déploiement et de rétraction de la roue jumelée.

prestations spécialisées dans le domaine de la culture de pommes de terre. Ils ont utilisé ce dispositif de roues jumelées à déplacement hydraulique ce printemps pour la première fois, lorsqu’ils ont planté les tubercules. Les roues jumelées munies de pneus «300/90R50» ont été montées sur un Fendt «516 Vario», utilisé avec la planteuse Grimme «GL 420». Cet achat a été effectué dans les objectifs de protéger le sol, d’emprunter les routes conformément aux règles de la circulation et de ne pas rouler la butte à former. Auparavant, les Leiser avaient toujours utilisé des anneaux d’écartement rigide. Ce dispositif de déplacement hydraulique ménage la santé, le dos en particulier. Il n’est ainsi plus nécessaire de déplacer les lourdes roues jumelées ou de les transporter au champ. L’on bénéficie aussi d’une certaine flexibilité pour changer la largeur de la voie selon les différentes cultures. Le dispositif de réglage hydraulique des roues jumelées peut également être démonté et transféré au besoin sur un autre tracteur. Son poids de près de 400 kg par unité n’est cependant pas négligeable lors d’une telle opération.

Conclusion Le fonctionnement de ce système de roues jumelées hydrauliques nous a convaincu. Dès les premières utilisations, Marc et Stefan Leiser ont également été plus que satisfaits. Le coût de deux unités s’élève à près de 20 000 francs. L’importateur Trachsel Technik prévoit de développer une solution helvétique plus légère, conçue pour des charges par essieu d’environ 6 tonnes (au lieu des 10 tonnes de la version actuelle) et qui devrait être moins chère. Son lancement sur le marché est prévu en 2022.

Six arbres de transmission de puissance et autant d’arbres de guidage relient la roue principale à la roue extérieure et assurent un déplacement sans à-coup.

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Nouveau Saph

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Impression | Rapport de test

La commande électrohydraulique permet un épandage fin et régulier du fumier avec l’épandeur «SM 850» de Gruber. Photos: Johannes Paar

L’épandeur exact Gruber propose une régulation automatique des quantités pour ses épandeurs à fumier. Le modèle «SM 850», le plus grand modèle à un essieu du constructeur autrichien, a été testé. Johannes Paar*

Pour le lisier, tout le monde parle aujour­ d’hui d’épandage exact. On ne discute pas seulement de mètres cubes par hectare (m3/ha), mais aussi de régulation en fonc­ tion des différents fertilisants. Jusqu’ici, seuls quelques constructeurs d’épandeurs à fumier ou à compost proposent des ré­ gulations de quantité épandue basées sur la vitesse d’avancement. Gruber présente la régulation automatique de la quantité épandue «flowControl» en option sur son plus petit épandeur alpin «SM 350» comme sur son plus gros «SM 1250».

«proControl» et «flowControl» La régulation de la quantité épandue se­ lon la vitesse nécessite une commande

* Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.

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électrohydraulique. Le bloc de commande adapté à cette option, le «proControl», est installé, bien protégé, sous le plateau, à l’avant gauche de la machine. Il gère les fonctions hydrauliques (porte guillotine optionnelle ou protection du dispositif d’épandage exigée par la loi) et la quanti­ té épandue grâce à un distributeur pro­ portionnel installé sur l’entraînement du fond mouvant. Le tracteur doit être équipé d’un distribu­ teur double ou simple effet avec retour libre. Ce boîtier est aussi compatible load-sensing. Le dispositif de régulation comporte encore une unité de commande avec un écran digital et une ventouse ainsi que des capteurs sur le cardan de la prise de force, l’entraînement du fond mouvant, la porte guillotine et la protection du dis­ positif d’épandage. Un câble d’alimenta­ tion complète le dispositif.

Fonctionnement de l’épandage auto­matique La vitesse du fond mouvant dépend de celle du tracteur. Ce système est intéres­ sant sur les terrains vallonnés. Le conduc­ teur peut se concentrer sur la conduite. S’il doit rétrograder à la descente, le système

Bref descriptif + Commande confortable + Répartition régulière + Fond mouvant renforcé − Pas d’indication de la fermeture du dispositif de protection du système d’épandage − Mode automatique devant toujours être réactivé − Absence de signal d’alarme si la porte guillotine est ouverte pendant un trajet sur route


Rapport de test | Impression

ralentit automatiquement la vitesse du fond mouvant pour que la quantité épandue reste constante. L’unité de contrôle se compose d’un écran couleur, de trois niveaux de menus et de plusieurs boutons de fonction. Une molette permet de commander manuellement le fond mouvant. Une pression sur le bouton et le fond mouvant se déplace vers l’arrière. La vitesse s’adapte en tournant la molette. Une pression de trois secondes sur le bouton le fait revenir vers l’avant. Si l’épandeur n’est pas utilisé pendant une longue période, l’unité de commande peut être débranchée. Le conducteur doit introduire au préalable la quantité à épandre en m³/ha, activer l’hydraulique, ouvrir la protection et engager la prise de force à au moins 450 tr/min (650 sont optimaux). En mode automatique, le système gère le reste. La quantité à épandre est définie par la vitesse et par la taille de l’ouverture de la porte guillotine. L’épandage commence à 3 km/h. À une vitesse inférieure, le fond mouvant s’arrête. Lorsque tous les facteurs sont atteints, l’indicateur du fond mouvant de l’écran passe de l’orange au vert et le système gère la quantité à épandre. La différence entre la quantité souhaitée et la quantité actuellement effectivement épandue est indiquée sur une échelle colorée. Celle-ci se colore en rouge si la vitesse est trop rapide pour l’épandage. Dans cette situation, c’est au conducteur de décider si l’aspect visuel de l’épandage lui convient et s’il continue le travail avec les données actuelles ou s’il désire modifier la vitesse d’avancement ou la quantité à épandre. L’épandage peut aussi être stoppé.

Impressions Le bouton-poussoir installé sur l’écran a plu aux testeurs. Il permet de faire accélérer rapidement le fond mouvant pour, par

exemple, combler l’espace entre la porte guillotine et le dispositif d’épandage ou pour terminer l’épandage du reste de chargement contenu dans la caisse. Cette action ne modifie pas les réglages enregistrés. La valeur, aussi modifiable, de cette accélération est de 80 %. Il est néanmoins difficile d’obtenir un épandage précis en début et en fin de chargement. Le fait de devoir redémarrer le mode auto­matique après chaque mise en route du tracteur a été estimé gênant. En outre, des indicateurs supplémentaires pour les fonctions «protection de l’épandage fermée» et «porte guillotine ouverte» auraient été appréciés. Quand la porte guillotine est ouverte, l’épandeur dépasse les 4 mètres de hauteur. Du point de vue de la sécurité, un signal d’avertissement se déclenchant quand la vitesse dépasse les 20 km/h et que la porte guillotine est ouverte serait avantageux. En cas de défaillance d’un capteur, les valeurs peuvent être introduites manuellement afin que l’épandage en cours puisse être terminé.

Le dispositif d’épandage Sur la route, le dispositif d’épandage est complètement fermé par la porte, même sur sa face inférieure, empêchant toute perte de fumier. En position ouverte, la protection est relevée haut au-dessus du dispositif. Elle ne perturbe ainsi pas l’épandage. Les quatre rouleaux verticaux du hérisson sont entraînés par un arbre à cardan. L’arbre de transmission est soutenu en trois points depuis l’avant de la machine. Quatre boîtiers de transfert à bain d’huile animent les rouleaux verticaux. La protection contre la surcharge, un boulon de cisaillement, est facile d’accès, à l’avant de la machine. À l’arrière, le cardan dispose d’une roue libre. L’entretien des roulements supérieurs des rouleaux du héris-

son figure parmi les points forts de cette machine. Ils sont en effet équipés d’un graissage centralisé facilement accessible. Les 144 couteaux vissés sur les rouleaux peuvent être retournés. La hauteur du passage est de 1,30 mètre. L’épandage est régulier. Les rouleaux sont inclinés de 10 degrés en direction du tracteur. Il en résulte une alimentation plus régulière du dispositif d’épandage. En fonction du type de fumier travaillé, la largeur d’épandage varie de 6 à 9 mètres.

Un pont de chargement pour 9,5 tonnes Le «SM 850» est le plus petit modèle de grand épandeur de Gruber. Il est proposé en version à un essieu avec un poids total autorisé de 9500 kg. Les parois latérales vissées mesurent 80 cm de haut. Le pont de chargement mesure 4,5 x 1,9 mètres. Ces dimensions offrent un volume de 11,3 m³. Les parois latérales étaient équipées de la protection supérieure en bois proposée en option par le constructeur. La porte guillotine en option permet un démarrage à vide du dispositif d’épandage. Elle améliore aussi la régularité du dosage. La robuste paroi est actionnée par deux vérins hydrauliques intégrés dans ses parois latérales. Le fond mouvant est aussi solide. Les quatre chaînes sont automatiquement tendues à l’avant de la machine. Selon le constructeur, leur force de traction est de 12 tonnes. Le fond de caisse en panneaux contreplaqués est nouveau. La grille de protection placée à l’avant de la caisse permet une vue dégagée sur le travail. Sa hauteur a été calculée pour offrir une bonne protection au conducteur et à la cabine du tracteur. Une échelle installée sur la paroi frontale ainsi qu’une béquille complètent l’équipement. Le Gruber «SM 850» doté de la régulation d’épandage «flowControl» a donné une bonne impres-

La régulation de la quantité épandue est pilotée par différents capteurs installés sur la prise de force et sur le fond mouvant (voir les flèches).

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Impression | Rapport de test

L’épandeur Gruber «SM 850» en chiffres Charge utile: 6700 kg Poids à vide: 2800 kg Charge utile admissible: 9500 kg Dimensions du pont: 4,5 × 1,9 m Hauteur des parois: 80 cm Volume à la hauteur du dispositif d’épandage: 11,3 m³ Hauteur de passage du dispositif d’épandage: 1,3 m Fond mouvant: 4 chaînes, tension automatique Pneumatiques: 560/45-22,5 Hauteur de chargement (bordure de la paroi latérale): 2,08 m Prix: EUR 41 317.– (équipement du test, hors TVA) Données du constructeur

sion générale aux testeurs. Sa conception est propre. Entièrement galvanisé, l’épandeur est facile à entretenir. Le dispositif composé de quatre rouleaux verticaux et de 144 couteaux de fraise permet un épandage fin du fumier. La régulation de dosage «flowControl» proposée en option apporte

Le boîtier de commande est bien protégé à l’avant droit de la machine.

une amélioration significative de la qualité de l’épandage. Bien que la régulation ne travaille actuellement «que» de façon volumétrique, elle représente une grande avancée vers la précision. Le constructeur annonce qu’il mettra prochainement au point une régulation gravimétrique qui justifiera encore

plus la dénomination d’épandeur de précision. Le but est que des capteurs de poids gèrent la régulation. La question du prix d’une telle technologie est encore ouverte. L’épandeur «SM 850» testé, équipé de la régulation «flowControl», coûte 41 317 euros (hors TVA).

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Impression | Rapport d’expérience

Contre les rumex, «ARA» permet d’économiser jusqu’à 95 % de bouillie par rapport à une application intégrale.

Photos: Ruedi Burkhalter

Perfectionner plutôt qu’interdire Un matériel révolutionnaire, l’«ARA», du constructeur suisse Ecorobotix, conquiert prairies et champs cultivés. Cet équipement permet de réduire les volumes de produits appliqués, supprime la dérive et le traitement «collatéral» d’insectes. Ruedi Burkhalter

«Les phytos, c’est le diable, ils détruisent l’environnement et doivent par conséquent être proscrits». Tel est le discours simpliste pervertissant la réalité que propagent avec zèle les initiateurs et les partisans des deux initiatives dites «agricoles». Ce discours pervertit la réalité car il faudrait aussi interdire l’industrie chimique, les médicaments, les détergents, de nombreux cosmétiques et produits de nettoyage. Mais voilà, il est facile de tenir un discours culpabilisant dans des domaines où on n’est pas directement affectés ou impliqués, c’est de notoriété publique. 56

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95% d’économies possibles Dans la campagne d’avant les votations, de plus en plus marquée par l’irrespect, la diffusion d’informations fallacieuses («fake news»), des actes de vandalisme sur les affiches, bien des faits sont ignorés ou mis entre parenthèses. L’un d’eux, c’est que grâce aux efforts de la recherche, de l’agriculture et de l’industrie, les techniques d’application en protection des cultures ne cessent de progresser. Tous les espoirs sont permis: dans un avenir proche, on pourra employer les produits phytosanitaires de manière à sauvegarder les rendements tout en ménageant l’envi-

ronnement, équilibre qui rendra les interdictions superflues. Le pulvérisateur «ARA», produit en série depuis ce printemps par l’entreprise Ecorobotix d’Yverdon-les-Bains (VD), en fournit un exemple. Selon les domaines d’utilisation, il atteint une efficacité totale tout en réduisant jusqu’à 95% les quantités appliquées. Traiter la cible seule Les produits de traitement posent des problèmes lorsqu’ils atteignent des zones qui ne sont pas leur cible. On s’est donc bien évidemment mis à chercher des alternatives automatisées au traitement


Rapport d’expérience | Impression

Les buses pinceaux sont espacées de 4 centimètres, et traitent un rectangle de 3 × 8 centimètres par impulsion.

plante par plante généralement pratiqué à la main. «ARA» est une machine de haute précision que l’on peut maintenant acquérir pour mécaniser les application individuelle et atteindre un rendement surfacique élevé et sans préjudice en terme d’efficacité. Au passage, cette nouvelle technologie résout d’autres problèmes, à l’exemple de la dérive: la pulvérisation se déroule sous un carter de protection efficace même par vent fort. Si l’on décide de traiter les rumex, les abeilles auront été au préalable éloignées par ce carter protection, et pratiquement seuls les rumex entreront en contact avec la substance active, sans risque pour les abeilles, même en plein floraison des pissenlits. «ARA» fait faire un bond en avant à l’application des «phytos». L’entreprise Andrey+Schafer SA en utilise un exemplaire de présérie cette première saison pour lutter contre les rumex sur prairie. Elle doit faire face à une énorme demande et a déjà traité 250 hectares. Quantité déterminée par le traitement La machine traite des rectangles de 8 × 3 cm que l’on peut comparer aux pixels d’un appareil de photo numérique. Sur un hectare, on distingue 4,67 millions de microzones, qui sont ou non traitées sur la base de l’analyse de leurs images et d’un algorithme. Seules sont traitées les microzones dont une plante nuisible définie dans l’algorithme couvre une certaine proportion. La quantité de bouillie appliquée est donc déterminée pendant le traitement; elle est directement liée à la surface foliaire présente de la plante à éliminer. «Jusqu’à présent, les volumes de bouillie appliqués à l’hectare ont oscillé entre 1,5 et 30 litres seule-

Les images prises par les six caméras haute définition se chevauchent largement, de sorte à obtenir plusieurs images de chaque plante.

ment», rapporte Fernand Andrey, patron de l’entreprise. Pour atteindre une précision élevée, ce pulvérisateur est muni de 156 buses de haute précision espacées de 4 centimètres. Chacune est équipée d’une vanne à commande électronique à ouverture et fermeture instantanées.

Plusieurs photos de chaque rumex Les plantes cibles sont prises en images par six caméras optiques à haute résolution qui prennent des photos à l’intérieur du carter à l’aide de sources de lumière flash spécialement adaptées à cet effet. Les photos sont analysées en une fraction de seconde et les zones où la présence de la plante est détectée sont immédiatement. Chaque photo couvre une surface de un mètre carré. Chacun des six appareils prend 20 photos par seconde, ce qui donne un total de 120 photos par seconde. Cela signifie que le système «voit» chaque rumex sur de plusieurs images, sous différents angles. «La capacité de détection est donc très élevée, tout comme la fiabilité dans la reconnaissance des plantes», souligne Claude Juriens, d’Ecorobotix. Pour parvenir à analyser la grande masse d’images en quelques fractions de seconde après la prise de vue, il faut recourir aux cartes graphiques et aux ordinateurs les plus puissants actuellement disponibles. L’éclairage du peuplement végétal par des flashes artificiels présente plusieurs avantages. Les caméras et le programme d’analyse travaillent en permanence dans des conditions d’éclairage optimales et normalisées, ce qui se traduit par une fiabilité optimale aussi. La machine peut même intervenir après la tombée du jour,

dans la nuit noire. Elle peut théoriquement traiter 94 hectares par 24 heures, sans interruption. En pratique, ce rendement surfacique est plus réduit car il faut compter avec les interruptions en bouts de champs, les opérations de réglage, les préparatifs et les déplacements. L’algorithme apprend par l’image L’algorithme utilisé par le système pour identifier les zones cibles se base sur des milliers de photos où apparaissent des rumex, sous toutes les formes et tailles possibles, et qui ont été marquées manuellement. Si des zones cibles ne sont pas reconnues de manière répétée, l’algorithme peut «se perfectionner» au moyen d’images complémentaires. Au cours des premiers traitements effectués par Andrey+Schafer, il a été constaté que les petits rumex passaient souvent entre les

L’«ARA» en chiffres Entraînement: 3 kW électriques générés à partir de la prise de force du tracteur Largeur d’intervention: 6 m Dimensions: 2,6 × 2,8 × 3,3 m (position de transport) Masses: unité frontale 700 kg (pleine); module de pulvérisation 900 kg Vitesse de travail: 7 km/h Rendement surfacique: jusqu’à 4 ha/h Commande: par application sur tablette Reconnaissance des plantes: par 6 caméras haute définition sous le capot Pulvérisateur: 156 buses pinceaux à vannes électromagnétiques individuelles Prix: dès CHF 85 000.– Données du constructeur

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Impression | Rapport d’expérience

mailles du filet. Ce défaut provenait du fait qu’à l’automne, lors de la progammation du système, les grands rumex dominaient. Pour corriger la chose, Ecorobotix a analysé plus de 3000 photos supplémentaires de rumex plus petits qui ont servi à enrichir l’algorithme. «Deux semaines plus tard, Ecorobotix installait un nouveau logiciel et dès lors les petits rumex n’ont plus échappés au traitement», rapporte Fernand Andrey. «L’algorithme est en mesure d’assimiler des données à tout moment; le système peut s’adapter aux caractéristiques régionales de la végétation», explique Claude Juriens. Le pulvérisateur est composé de trois sections de 2 mètres. Les deux éléments externes se replient, réduisant la largeur de l’ensemble à 2,8 mètres pour circuler sur route. Pour un résultat optimal, les buses sont guidées à 20 centimètres au-dessus de la cible. Les rideaux doivent obturer au mieux la zone pour protéger le système de la lumière, du vent et de la poussière. Les barres avec les buses et les rideaux sont équipés de mécanismes de réglage facilement atteignables à l’extérieur de l’appareil.

Les 600 litres d’eau claire du réservoir frontal suffisent pour une journée de traitement.

connue à l’avance, nous ne transportons que de l’eau fraîche sur le terrain, dans un réservoir de 600 litres monté à l’avant du tracteur.» Il ajoute que la préparation de la bouillie s’effectue en deux phases dans une plus petite cuve de 100 litres.

«ARA» atteint une précision individuelle qui n’a rien à envier à un traitement manuel classique au «fusil».

Eau claire dans le réservoir frontal «Cette machine fonctionne d’une manière un peu différente des pulvérisateurs conventionnels», explique Benoît Boschung, directeur d’Andrey+Schafer. «Comme la quantité de bouillie nécessaire pour une parcele n’est jamais 58

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«On commence par préparer un petit volume de bouillie pour traiter le tour du champ. On peut alors en déduire la quantité exacte nécessaire pour traiter la parcelle, de sorte à éviter au mieux les volumes résiduels.» Sur le plan logistique, cette technologie apporte d’énormes

simplifications: étant donné que quelques litres de bouillie à l’hectare suffisent pour un traitement anti-rumex, la cuve de 600 litres permet de couvrir les besoins d’une journée. Les domaines d’utilisation de l’«ARA» sont variés. Au désherbage de prairies s’ajoutent le traitement de cultures en ligne et de cultures spéciales pendant la période de végétation. Andrey+Schafer facture actuellement à ses clients une moyenne de 250 francs par hectare. Elle applique des tarifs dégressifs pour les plus grandes surfaces. Conclusion La nouvelle technologie offre diverses possibilités d’extension. Exemple: Ecorobotix a fait breveter une variante qui fonctionne avec deux barres de buses et deux systèmes de flux liquides indépendants. Cette configuration doit permettre, par exemple, de traiter en un seul passage les rumex avec une matière active A, et les chardons avec une matière active B. Le système n’est pas réservé aux herbicides. Il convient aussi aux traitements fongicides ou insecticides, avec une même parcimonie. Dans un tels cas, le travail se fait de manière inversée. Seules les adventices se voient appliquer de l’herbicides, tandis que la culture reçoit ses doses de fongicides et d’insecticides. Le système peut être utilisé pour le traitement de cultures et de plantations atteignant jusqu’à 40 centimètres de hauteur. Quatre machines sont actuellement en service en Suisse. Une tourne dans l’entreprise de travaux agricoles Estermann et deux fonctionnent chez Fenaco.


Coursxxx | ASETA | xxx

Construire son propre système de guidage Technique Agricole a présenté dans son édition de mars un système de guidage low cost qu’Andreas Pfister, étudiant en sciences agronomiques et jeune agriculteur, a construit lui-même. L’ASETA propose maintenant un cours d’un jour (pour le moment uniquement en allemand) dans lequel les participants pourront à leur tour en réaliser un. Cours I: 2 juillet 2021 et cours II: 9 juillet 2021

Contenu - Aperçu du logiciel «AgOpenGPS» (théorie) - Soudage d’une carte de circuit imprimé - Installation de l’ «AgOpenGPS» sur la tablette - Assemblage et tests - Commande du système en théorie et en pratique (sur la tablette) - Conseils pour le montage sur le tracteur à la maison Matériel nécessaire - Fer à souder et fil d’apport - 2 tournevis (plats) de 1,5 et 3,0 - Clé à six pans (5,0 et 5,5 mm) - Pince coupante - Couteau (p. ex. couteau de poche; pour enlever l’isolation du câble) - Pince à dénuder - Pince à sertir - Indiquer lors de l’inscription tout élément non trouvable!

Informations: www.agrartechnik.ch/Kurse

Renseignements pratiques Horaire: De 9 à 18 heures Lieu: Secrétariat de l’ASETA Ausserdorfstrasse 23, 5223 Riniken Prix: Cours: CHF 180.– matériel: CHF 2320.– total: CHF 2500.– Nombre de participants: Limité à 5 personnes Conditions: savoir l’allemand; avoir accès à un signal RTK, une certaine habileté manuelle et un téléphone portable avec une connexion internet Inscription: Jusqu’au 31 mai 2021 sur le site www.agrartechnik.ch/kurse Informations: zs@agrartechnik.ch Paiement: Le cours sera facturé après l’inscription. Le paiement doit être effectué au préalable. Responsable du cours: Andreas Pfister, 8610 Uster 5

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Sécurité | Prévention des accidents

À partir de 3 mètres de porte-à-faux avant, des rétroviseurs de vision latérale doivent être installés. De 4 à 5 mètres, c’est un système caméra-moniteur homologué ainsi qu’un feu orange de danger qui sont nécessaires. La charge sur l’essieu avant ainsi que la capacité de charge des pneus doivent être respectées. Photos: SPAA

Récolte de fourrage sans accident Le stress, les mauvais comportements, l’imprudence ainsi que le non-respect délibéré des règles fondamentales de sécurité sont toujours des facteurs de risque. Des machines sûres et bien entretenues et des routines de travail sûres contribuent à éviter les accidents graves. Cornelia Stelzer*

Les véhicules et les machines circulant sur la voie publique doivent être équipés conformément à la législation actuelle. Lors d’une bifurcation à gauche, de graves collisions surviennent toujours et encore, notamment lors du dépassement par un motard. Il est indispensable de rouler avec des rétroviseurs bien réglés, de clignoter à temps, de se mettre en présélection, de regarder attentivement dans le rétroviseur et d’être prêt à freiner. Les clignotants doivent être en bon état, propres et bien visibles par tous les usagers de la route. Par beau temps, sur les routes étroites, on rencontre de nombreuses personnes à pied ou à vélo. Croiser ou dépasser n’importe comment est non seulement imprudent et risqué, mais aussi préjudiciable à l’image de l’agriculture.

*Cornelia Stelzer travaille au Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), à Schöftland.

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Les vélos électriques doivent faire l’objet d’une attention accrue, car ils peuvent vite se trouver dans un angle mort, en particulier en cas de bifurcation à droite.

Travail en pente Pour travailler en pente, il est indispensable de disposer de véhicules avec une cabine de sécurité, équipés de ceintures de sécurité, d’une transmission à quatre roues motrices et de pneumatiques au profil suffisant. Si le véhicule se renverse, la ceinture de sécurité retient le conducteur à l’abri dans un espace de survie suffisant, et lui sauve ainsi la vie. Les ceintures à enrouleur avec système ALR sont adaptées à l’utilisation en pente. Elles se bloquent à la longueur souhaitée et peuvent également être retirées lorsque le véhicule n’est pas au plat. L’utilisation de vieux tracteurs sans protection du conducteur, particulièrement irresponsable en pente, est à éviter.

Éléments de sécurité Les éléments de sécurité doivent être régulièrement entretenus et contrôlés. Les prises de force doivent être équipées d’une protection complète avec les chaînettes de retenue nécessaires. Avant le début des opérations, il faut s’assurer que toutes les protections et les systèmes de protection sont montés.

La fauche est dangereuse Des couteaux des faucheuses rotatives et des corps étrangers peuvent s’envoler et frapper des tiers ou causer des dégâts matériels. Avant le début du travail, il faut vérifier le bon positionnement et l’usure des supports et des couteaux. Pendant la fauche, tous les capots doivent être en position de protection. Lors des travaux de fauche, aucune autre personne ne doit se trouver à proximité de la machine. Avant de travailler sur ou autour de la faucheuse, il faut attendre son arrêt complet.


Prévention des accidents | Sécurité

Pirouetter et andainer Le danger de se faire happer par les bras rotatifs de ces machines en marche et d’être grièvement blessé est à prendre au sérieux. Les machines doivent donc être arrêtées lors du réglage de la hauteur de travail depuis le sol. Pour les travaux en pente, on n’utilisera que des machines adaptées. Il faut être très prudent lors des virages, car les machines avec un attelage pivotant peuvent se déporter latéralement et faire basculer le tracteur.

Ramasser Les marches arrière «à l’aveugle» avec une autochargeuse pleine sont risquées, surtout lorsque des enfants sont dans les parages. Les autochargeuses peuvent être équipées de roues jumelées jusqu’à une largeur de 3 mètres. La conduite dans des fortes pentes doit être laissée à des conducteurs expérimentés connaissant bien la situation topographique. Les interventions sur les machines en marche entraînent des accidents graves. Il faut impérativement procéder à la sécurisation des machines avant la suppression de la panne avec un arrêt de sécurité.

Les balles rondes «folles» ont un grand potentiel de destruction et doivent donc être disposées dans le dévers de manière à ne pas pouvoir rouler. Le poids total des remorques ne doit pas être dépassé, cependant le poids des balles d’ensilage est souvent sous-estimé. Pour le transport, un arrimage correct avec des sangles ou des dispositifs de sécu­rité équivalents sur la remorque de transport est indispensable. Le transport de bottes ou de balles sur la route n’est pas autorisé avec un chargeur frontal, un chargeur de ferme ou un chargeur télescopique.

Organisation du travail Tous les collaborateurs doivent être fa­ miliarisés avec leur mission, les machines et les circonstances. Dans les véhicules, les enfants de moins de 7 ans doivent être correctement installés dans un siège adapté; ils ne doivent pas être emmenés dans les parcelles en pentes. Un plan d’urgence doit indiquer les mesures les plus importantes à prendre en cas d’urgence et être connu de tous les employés.

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Une installation après coup de la ceinture de sécurité est toujours intéressante, même pour des véhicules plus anciens.

Le transport de grandes balles doit être sécurisé correctement, avec suffisamment de sangles d’arrimage.


Sécurité | Ferme et champs

solide vis d’ancrage qu’on aura eu soin de visser dans le sol.» Les «Flow-Gates» résistent aux intempéries et peuvent être laissés dehors en hiver. La base et la porte sont numérotées et ainsi «elles peuvent être réassemblées au printemps, si on a décidé de les ranger pour l’hiver». La «Flow-Gate» est de construction robuste; il peut s’intégrer dans une clôture électrique. Sa taille standard est d’un mètre de haut sur un mètre de large et il pèse 18 kilos, selon les données de son concepteur. Il est possible d’y apposer de la publicité ou un compteur de passages, à titre d’équipement optionnel.

Pour les régions de motards

Les cyclistes n’ont plus à quitter leur monture: il leur suffit de pousser le portail avec la roue avant du vélo. Le «Flow-Gate» se referme automatiquement après leur passage. Photos: ldd

«Clédars» toujours fermés, pour des nerfs apaisés

Vendu au prix unitaire de 790 francs, le portail n’est pas vraiment bon marché. Un tarif dégressif est appliqué pour les grandes quantités. «Le ‹Flow-Gate› prend tout son sens si une région entière misant sur le tourisme à vélo équipe ses itinéraires cyclables qui traversent ses pâturages de ces portillons automatiques.» Plusieurs régions ont déjà opté pour des «clédars» d’Eymann. L’inventeur a aussi pu écouler des portails à des agriculteurs et à des particuliers, indique l’inventeur. Au final, tout le monde en profite. Les «vététistes», le tourisme et aussi les agriculteurs, qui n’ont plus à s’inquiéter des portails laissés ouverts sur leurs pâturages.

Le «Flow-Gate» est un portail de clôture pour le bétail, à fermeture automatique. Il empêche les vaches de s’échapper, mais pas les cyclistes de passer. Ce «clédar» a été mis au point par Alex Eymann, de Grindelwald (BE). Heinz Röthlisberger

Le problème se répète, encore et encore: des randonneurs et des cyclistes ne ferment pas les portails des clôtures lorsqu’ils passent dans les pâturages. Et, avec le boom actuel du vélo, les choses ne vont pas en s’améliorant. Si les portails restent ouverts, les vaches, le bétail et les autres animaux peuvent facilement s’échapper du pâturage. Les agriculteurs doivent partir à leur recherche, ce qui ne leur fait pas particulièrement plaisir. Pour éviter ces désagréments, le portail de clôture de pâturage à fermeture automatique «Flow-Gate» peut constituer une solution. Ce «clédar» a été développé par l’entreprise suisse Eymann Werks de Grindelwald; il peut être franchi sans pro62

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blème et sans risques par les cyclistes. Ces derniers n’ont même pas à descendre de leur monture. Les vaches restent donc sur le pâturage, et les cyclistes sur le chemin. Les bovins ne poussent pas le portail de leur propre chef. Ce dernier a été conçu par le Suisse Alex Eymann, qui a grandi dans une ferme au Québec (Canada); il est aujourd’hui moniteur de ski et de vélo à Grindelwald. Il a commencé à bricoler il y a environ six ans et n’a cessé depuis d’améliorer son invention.

Le matériel et l’outillage nécessaires au montage du portail, avec la vis d’ancrage.

Monté sur une vis d’ancrage «L’installation d’un ‹Flow-Gate› sur le terrain est simple et rapide», explique Alex Eymann. «Ce portail est monté sur une

Les régions fréquentées par les «vététistes» utilisent volontiers le «Flow-Gate».


Recherche | Plate-forme

Des disques verticaux acérés coupent et réduisent les racines en petits morceaux. Cette opération s’effectue après leur passage dans le broyeur. Photos: TH Köln

Plus efficace avec le système de broyage modulaire Des chercheurs de la TH Köln ont mis au point un système modulaire capable de broyer les résidus de récolte à des degrés d’intensité variables et de les incorporer au sol, le tout en un seul passage. Il s’ensuit un gain de temps et une accélération de la décomposition. Heinz Röthlisberger

Les résidus de culture doivent être traités dans un laps de temps très court entre la récolte de la culture précédente et le semis de la culture suivante. Sinon, les champignons pathogènes impliqués dans la décomposition menacent la culture suivante et rendent les traitements chimiques nécessaires. Plusieurs opérations sont généralement nécessaires pour broyer les résidus de récolte et les incorporer au sol. Des chercheurs de l’Université des sciences appliquées de Cologne (TH Köln), en collaboration avec les fabricants Müthing et Güttler et d’autres partenaires, ont mis au point, dans un projet de recherche, un système modulaire qui traite de manière plus ef-

ficace les résidus de récolte des céréales, du colza ou de la paille de maïs. Selon l’objectif recherché, il les broie plus ou moins intensément et les incorpore au sol en un seul passage.

Deux modules d’outils Le système se compose d’un broyeur conventionnel. Les partenaires du projet l’on doté de deux modules d’outils supplé­ mentaires développés par l’Université des sciences appliquées de Cologne, permet­tant différentes intensités de broyage des résidus de récolte et de les mélanger à la terre. Le premier module comprend des outils rotatifs en forme d’étoile. «Ceux-ci saisissent les

Les outils rotatifs en forme d’étoile saisissent les chaumes qui jonchent le sol après la récolte et les redressent pour que la machine puisse mieux les broyer.

chaumes qui jonchent le sol après la récolte et les redressent pour que la machine puisse mieux les broyer», explique Wolfgang Kath-Petersen, de l’Université de Cologne. Le deuxième module est constitué de disques verticaux. Après avoir été ramassés et traités par le broyeur, les chaumes sont coupés de façon nette dans le sol le long de la ligne de semis. Il s’agit de bien déchiqueter les racines afin que les ravageurs tels que la pyrale du maïs ne puissent pas s’y installer pour l’hiver.

Accélération de la décomposition L’ensemble du système a été testé lors d’essais sur le terrain. «Nous avons pu prouver que le processus modulaire permet de gagner du temps par rapport aux méthodes conventionnelles», constatent les chercheurs de l’Université des sciences appliquées de Cologne. «En outre, ce combi-broyeur accélère plus efficacement la décomposition, ce qui diminue les risques d’infection par des agents pathogènes et donc le recours aux pesticides», ajoute Wolfgang Kath-Petersen. Le système doit maintenant être optimisé lors d’autres études menées en collaboration avec les fabricants. 5

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L’agriculture va souvent de pair avec des quantités de poussière importantes qui mettent à rude épreuve autant l’homme que les équipements techniques. Parallèlement, une main-d’œuvre toujours moins nombreuse doit venir à bout de volumes de production nettement plus importants au cours de périodes de récolte de plus en plus courtes. Afin de répondre aux exigences accrues en matière de sécurité biologique, de sécurité des produits et au travail, une très bonne gestion de l’hygiène et des solutions de nettoyage adéquates sont nécessaires. En ce qui concerne le personnel, un lieu de travail sans poussière augmente la motivation et réduit les jours de maladie; quant aux machines, il prévient les dégâts. De plus, il mène la vie dure voire rend impossible aux parasites végétaux et animaux. La règle d’or est de ne pas laisser s’installer la poussière et d’évacuer de la chaîne de processus la saleté inévitable de manière aussi anticipée et complète que possible. Plus et mieux que le balai Les cultivateurs qui récoltent des pommes de terre ou des oignons savent combien de tonnes de terre des champs parviennent dans l’exploitation avant d’y être réduites en poussière pendant le tri, le transbordement, l’ensachage et l’emballage. La circulation des véhicules au sein de l’exploitation contribue également à la propagation des particules fines. Un balai permet, certes, d’éliminer une partie de la poussière, mais il la soulève surtout plus qu’autre chose et cette dernière va se déposer sur les machines, les tables de travail et les rayonnages, les poutres en hauteur et la charpente du toit. Plus la poussière se déplace vers le haut, plus elle représente un danger. Sous l’effet de l’humidité de l’air, de la moisissure et des mycotoxines peuvent se former dans des endroits non visibles ou bien des parasites peuvent s’installer. Cette problématique ne peut être contrée qu’en veillant au respect des exigences en matière d’hygiène et en employant la technique de nettoyage adéquate. 64

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L’emploi quotidien d’aspirateurs et/ou de balayeuses permet de ramasser facilement les particules et de les ramener d’où elles viennent: aux champs. À l’aide d’aspirateurs eau et poussières disposant d’un décolmatage automatique du filtre, la poussière peut être éliminée sans interruption et efficacement, même en grande quantité. Par ailleurs, des appareils multifonctions permettent d’aspirer des liquides et débarrassent aisément les cabines des tracteurs, silos de stockage, rayonnages, poutres ou autres objets de la poussière. Chaque particule en moins est une victoire La poussière est inévitable dans la culture des céréales et son élimination est un défi, de la moisson jusqu’à la livraison au moulin en passant par le transport et la mise en silo. Toutefois, seule une élimination systématique des particules fines pendant toutes les étapes de la production aide à protéger la santé du personnel – surtout en ce qui concerne les maladies pulmonaires –, à préserver la qualité des matières récoltées pendant toute la durée du stockage, et à ménager les bâtiments ainsi que les machines. La réparation d’une moissonneuse-batteuse est souvent nettement plus coûteuse que l’investissement dans le matériel de nettoyage capable d’éviter les dégâts dus à la poussière. Mais quelles sont les solutions recommandées? Très utilisés, les compresseurs débarrassent les surfaces de la poussière, mais la propagent par la même occasion dans les environs et sollicitent énormément l’utilisateur. Avec un aspirateur eau et poussières, les particules sont éliminées efficacement sans être dispersées, ce qui permet par exemple un bon nettoyage des composants essentiels d’une moissonneuse-batteuse. Sur les pièces telles que le mécanisme de coupe, qui n’ont pas besoin de rester au sec, un nettoyeur haute pression peut être utilisé. Un nettoyage en profondeur des entrepôts et silos avant la mise en silo empêche les contaminations parasitaires de la nouvelle récolte par l’ancienne. De plus, cela permet d’éliminer les nids, plantes spontanées ou moisissures. Ainsi, les conditions néces-


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Un balai ne fait que propager la poussière alors qu’une balayeuse permet son élimination efficace, à l’extérieur…

Afin de garantir l’hygiène pendant le stockage du fourrage, les silos extérieurs doivent faire l’objet de contrôles réguliers et d’un nettoyage en profondeur au moins une fois par an.

… comme dans les ateliers et entrepôts.

Les gros aspirateurs eau et poussières avec suceur «voirie» aident à débarrasser les sols de la poussière et des saletés.

• L (risque modéré): la VLEP (valeur limite d’exposition professionnelle) selon DIN EN 60335-2-69 est supérieure à 1 mg/m3. Pas d’exigences particulières en matière de filtration/d’élimination. • M (risque moyen): la VLEP se situe entre 0,1 et 1 mg/m3. La capacité filtrante présente une perméabilité inférieure à 0,1 %. • H (risque élevé): pour une VLEP inférieure à 0,1 mg/m3, une perméabilité du filtre inférieure à 0,005 % est nécessaire. L’élimination des poussières produites doit s’effectuer sans aucune perte.

Tous les détails importent Compte tenu de la réduction des médicaments, notamment des antibiotiques, un fourrage hygiéniquement irréprochable devient de plus en plus la base fondamentale d’un élevage réussi. Lorsque les céréales ou autres composants tels que les sources de protéines ou le fourrage minéral sortent de l’entrepôt, toutes les sources de contamination doivent être neutralisées pendant la préparation. Seul un travail minutieux permet d’éviter la mise en danger de la santé animale par des rongeurs, par d’autres parasites ainsi que par la moisissure et les mycotoxines. Il convient donc d’éliminer régulièrement Les aspirateurs eau et poussières conviennent aussi parfaitement pour nettoyer l’habitacle des la poussière et les impuretés, non seulevéhicules. ment dans les silos mais aussi au niveau du moulin concasseur et de la mélangeuse à fourrage. Les aspisaires pour pouvoir stocker les céréales pendant une année voire rateurs eau et poussières et les balayeuses sont parfaitement plus sont établies. Un aspirateur approprié, doté d’un flexible de adaptés à ce type de tâche. rallonge, fait en sorte que la poussière ne soit pas soulevée mais Une attention particulière doit être portée aux silos extérieurs, collectée sur les murs et autres surfaces. Les sols peuvent être netdont le contenu est exposé à des variations de température toyés efficacement à l’aide de balayeuses ou d’un gros aspirateur quotidiennes et donc à la formation de condensat. Un contrôle muni d’un suceur modèle «voirie». avant chaque remplissage et un nettoyage en profondeur au Les appareils performants aident aussi à éliminer la poussière soulenettoyeur haute pression au moins une fois par an devraient vée lors de la mise en silo des céréales à travers une rigole. Selon le être la procédure standard. site, il est obligatoire de mettre en place des installations d’aspiration stationnaires dont les paramètres découlent des réglementaConclusion tions nationales respectives. En l’absence d’installation d’aspiration, Une chose est sûre: si l’hygiène est systématiquement prise au le système de transport complet, toutes les voies de transport ainsi sérieux, il n’en résulte que des avantages pour le responsable que les machines utilisées doivent régulièrement être passés à l’asde l’exploitation. Les collaborateurs en bonne santé sont motipirateur, en premier lieu pour réduire nettement la charge pesant vés au travail, les animaux en bonne santé fournissent des persur le personnel. Par ailleurs, un nettoyage régulier offre l’avantage formances élevées, les frais de vétérinaire sont réduits, et la réd’éliminer les résidus de céréales restés dans le système de transputation de l’exploitation est irréprochable. port avant qu’ils ne germent ou que de la moisissure ne se propage. 5

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Plate-forme | Reportage

Vue dans l’atelier de développement d’Agrarmaschinenbau Linder GmbH à Heimisbach: Matthias Linder pose aux côtés de sa nouvelle récolteuse intégrale d’herbes aromatiques. Photos: Heinz Röthlisberger et Matthias Linder

La maison des inventions du Géo Trouvetou de Heimisbach Matthias Linder, de Heimisbach (BE), conçoit des machines très spéciales. Parmi ses innovations figurent, entre autres, une planteuse de doucette et, toute dernière invention, une récolteuse d’herbes aromatiques. Le «Flunick» sort aussi de son atelier. Heinz Röthlisberger

Quand on arrive à la ferme de Matthias Linder, située un peu au-dessus de Heimisbach, rien n’indique que c’est ici que plus d’une idée agricole novatrice a vu le jour. Cela fait un bail que ce polymécanicien et technicien en machines diplômé, âgé de 38 ans, s’est fait un nom dans la branche en tant que concepteur-inventeur de solutions destinées surtout à des

Série «Entreprises suisses» Dans cette série, Technique Agricole présente épisodiquement des constructeurs et des distributeurs suisses d’équipements agricoles.

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cultures spéciales. Il a fondé son entreprise en 2012 – Agrarmaschinenbau Linder GmbH – et a rencontré d’emblée un franc succès auprès des maraîchers avec sa planteuse de doucette. «Cette planteuse a été mon premier projet important en tant qu’indépendant», explique Matthias Linder. Les maraîchers appré­ cient cette machine notamment pour ses performances, sa maniabilité et le fait que son train roulant rappuie la plate-bande uniformément sur toute sa largeur. Ce tassage garantit aux plantes fraîchement mises en terre une bonne alimen­tation en eau, réduit ainsi les besoins en irrigation et donc aussi le risque de mala­dies pour ces végétaux. Actuel­ lement, cinq machines de ce type sont

en service sur des exploitations suisses. «Pour moi, cinq c’est beaucoup», explique Matthias Linder, qui travaille seul et qui, en plus, exploite avec son père les 12 hectares de la ferme familiale biologique.

Des prototypes chez Aebi Matthias Linder construit ses machines dans l’atelier de la ferme. «Il n’est pas grand, mais il est bien équipé et il me suffit», explique-t-il. Notre interlocuteur possède un niveau très enviable de connaissances et d’expérience en conception et application d’idées novatrices; il a travaillé 9 ans au département «Construction de prototypes et essais» de la fabrique de machines agricoles Aebi à Berthoud (BE), où il a notamment participé au dévelop-


Reportage | Plate-forme

pement du premier prototype de transporter «VT 450». Matthias Linder a aussi été chargé, dans ce qui était la maison Fobro-Kress à Hüswil (BE), du montage du tracteur viticole enjambeur «Ohard» qui fit sensation à l’Agritechnica 2011 à Hanovre (D).

Aspirateur à mouches blanches Depuis qu’il est à son compte, Matthias Linder a inventé et construit non seulement la planteuse de doucette mais aussi d’autres machines comme, par exemple, un système d’aspiration d’insectes nuisibles permettant de combattre, en l’aspirant, la mouche blanche qui attaque les choux (choux frisés entre autres). Autres exemples: une récolteuse d’asperges automotrice et une herse-étrille rotative pour le désherbage des cultures en lignes. Pour réaliser cette dernière, il a monté sur les bras d’un andaineur des dents Treffler, qui tournent au-dessus du thym, de la menthe ou de la sauge. L’avantage de cette technique d’étrillage rotatif par rapport aux herses-étrilles traditionnelles? Les étrilles éliminent la mauvaise herbe en peignant aussi les lignes latéralement, dans les deux sens. Quelques exemplaires de cette machine sont déjà en service.

Nouvelle sur le métier: la récolteuse intégrale d’herbes aromatiques Sur son domaine en production bio, la famille Linder cultive 80 ares de plantes aromatiques. La récolte de ces herbes prend beaucoup de temps et ce travail est parfois éreintant. Mais peut-être plus pour longtemps car Matthias Linder vient de construire une récolteuse d’herbes aromatiques, qui pourrait grandement faciliter la tâche des producteurs. «Cette idée, je l’ai depuis longtemps en tête, mais je n’avais jamais pris le temps de la concrétiser. J’ai maintenant consacré bien des heures à ce projet et je viens de construire cette récolteuse. Nous allons l’utiliser pour la première fois cette saison. Avant cela, nous allons devoir la tester et voir si elle fonctionne…», explique Matthias Linder avec un brin d’humour. Cette récolteuse possède, comme la planteuse de doucette, un train roulant à chenilles qui ne dégrade pas le sol. Mue par un moteur Kubota «D1305», elle est équipée d’une barre de coupe avec rabatteur, d’un convoyeur et d’une trémie. La largeur de fauchage est un peu supérieure à 1,7 mètre pour une voie de 1,5 mètre. «Nous allons pouvoir faucher de grandes surfaces sans écraser les herbes.»

La récolteuse à plantes aromatiques est montée sur un train roulant à chenilles. On distingue les rabatteurs, le convoyeur et la trémie. Elle va tourner cette saison pour la première fois.

La mise au point du «Flunick» Où Matthias Linder va-t-il chercher ses inspirations? «Beaucoup me viennent à l’esprit quand des personnes ne trouvent pas dans le commerce les machines qu’elles souhaitent», explique-t-il. «Ces gens me rendent visite pour m’exposer leurs idées; j’essaie ensuite de les concré-

tiser.» Ainsi est né le «Flunick», une machine automotrice et semi-autonome (voir Technique Agricole d’octobre 2020). Suite à cette invention, qui a remporté en 2018 le prix spécial du machinisme dans le cadre de l’AgroPrix, Matthias Linder a fondé avec Andreas Reichenbach, Anton Zimmermann et Markus Fuchs la société Semesis AG, avec siège à Uster (ZH). Des améliorations sont continûment apportées au «Flunick». Il est d’ailleurs revenu l’automne dernier chez Matthias Linder pour y recevoir son nouveau train roulant à chenilles, le même qui équipe aussi la récolteuse d’herbes.

Des idées déjà prêtes Matthias Linder a pas mal fait sensation chez les maraîchers avec sa planteuse à doucette inventée en 2013.

L’étrille rotative construite sur la base d’un andaineur est un outil pour désherber les cultures en lignes.

Matthias Linder est un expert de la conception et de la construction de machines spéciales destinées aux cultures maraichères et autres productions bien spécifiques. «Ces branches ont besoin de machines particulières», remarque-t-il. Si un maraîcher peut gagner du temps avec ce type d’engins, celui-ci s’amortit rapidement, même s’il est plus cher qu’un produit fabriqué en série. Lorsque l’on discute avec Matthias Linder, on ressent immédiatement la passion qui anime ce constructeur. C’est sûr, il va encore faire parler de lui car, comme ce concepteur engagé le dit lui-même, «j’ai déjà de nouvelles idées!». Mais le public va devoir patienter encore un peu avant de les découvrir. 5

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Management | Question de lecteur

Une solution pour sécuriser les fourches d’un chariot élévateur. Cet étrier se rabat sur les fourches. Une fois remonté, il est maintenu en position haute par deux petits arrêtoirs. Photo: M. Etter

Protéger fourches et pointes sur la route Celui qui se déplace sur la route avec un chariot élévateur à fourches, un véhicule de manutention ou d’autres engins avec des éléments comportant des arêtes tranchantes, des pointes ou des dents doit les recouvrir et les marquer. Heinz Röthlisberger

«Conduite d’un chariot de travail (chariot élévateur) non équipé conformément aux prescriptions, en négligeant de marquer et de protéger les fourches. XY est déclaré coupable de conduite d’un véhicule non conforme et d’infraction à l’Ordonnance réglant l’admission à la circulation routière.» Tel est le verdict d’une procédure pénale du ministère public dans une affaire dont 68

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Technique Agricole a eu connaissance, impliquant le conducteur d’un chariot élévateur qui circulait sur une route principale. Il a été contrôlé par la police. À l’issue de la procédure, il a reçu une amende (sans inscription au casier judiciaire) et a dû en outre supporter les frais. Cet arrêt montre que la conduite d’un véhicule de travail sur la route doit respecter la loi sur la circulation routière.

Chariot élévateur dans le trafic routier Pour pouvoir circuler sur la route, un chariot élévateur doit être équipé d’une plaque d’immatriculation verte (uniquement pour les déplacements agricoles) ou d’une plaque bleue (trajets industriels). Une autorisation spéciale est possible pour le trafic interne d’une entreprise. Des règles particulières s’appliquent à la


Question de lecteur | Management

conduite d’un chariot élévateur sur la voie publique: • Les fourches doivent être démontées ou rabattues. Sinon, elles doivent être munies d’une protection. Cela signifie que les fourches doivent être recouvertes à l’avant et signalées par des surfaces de marquage rouges et blanches. • Les chariots élévateurs doivent être équipés pour circuler sur la voie publique (éclairage, clignotants, rétroviseurs, etc.) et autorisés à le faire (plaque d’immatriculation). • Le conducteur du chariot élévateur doit être titulaire du certificat de formation de cariste R1 (chariot élévateur à contrepoids) et d’un permis de conducteur valable de catégorie F (véhicules dont la vitesse maximale n’excède pas 45 km/h, à l’exception des motocycles) ou B (véhicules jusqu’à 3,5 tonnes), selon la Loi fédérale sur la circulation routière (LCR). • Les véhicules de travail tels que les chariots élévateurs, les chargeurs télescopiques et articulés ainsi que les tracteurs avec frontal ne doivent pas transporter des marchandises sur la route.

Couvrir les pointes et les arêtes tranchantes La couverture des parties saillantes ne doit pas être négligée pour les véhicules de travail et leurs accessoires. C’est ce qui ressort de l’exemple du canton de Thurgovie. L’automne dernier, selon le Thurgauer Bauer, on y a dénoncé des agriculteurs qui se déplaçaient avec des semoirs munis de barres

à dents faisant saillie vers l’arrière et dont les dents n’étaient pas protégées. Dans sa brochure intitulée «Marquer, protéger, éclairer correctement», le Service de prévention des accidents dans l’agriculture écrit: «Toutes les pièces qui dépassent du profil du tracteur doivent être signalisées visible­ment par des panneaux ou des drapeaux. Il faut protéger les pointes, les parties tranchantes et les arêtes vives. Des panneaux de signalisation sont nécessaires lorsque des parties difficilement reconnaissables dépassent le profil du tracteur de plus de 15 cm. […] Les pointes et parties tranchantes qui peuvent s’avérer dangereuses lors d’une collision par l’arrière doivent être couvertes. […] Les bennes usées (arête < 5 mm) sont considérées comme tranchantes et doivent être protégées.»

Où est-ce que le bât blesse? Quelles sont les préoccupations des membres des sections de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)? Quels soucis rencontrent-ils dans leur pratique quotidienne? Dans une série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions qui sont soumises à l’ASETA. Pour de plus amples renseignements, s’adresser à l’ASETA à Riniken (AG), tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch.

Permis de conduire et plaque d’immatriculation suisses

Dans l’édition de mars, Technique Agricole a publié l’article «Sur quoi veiller concernant les permis étrangers?». La durée de conduite autorisée avec un permis de conduire étranger est limitée à un an pour les étrangers résidant en Suisse. À l’issue de cette période, le permis doit être remplacé par un permis de conduire suisse. Un lecteur signale subsidiairement que, dès que le travailleur étranger dispose du permis suisse, il doit aussi mettre une plaque d’immatriculation suisse sur sa voiture personnelle à la place de

l’ancienne plaque. En effet, selon la législation douanière, on ne peut pas utiliser en Suisse, avec le permis de conduire suisse, une voiture privée immatriculée à l’étranger, si cette voiture n’a été dédouanée et taxée qu’à l’étranger. En d’autres termes, les véhicules à moteur et les remorques étrangers doivent être munis d’un permis de circulation et de plaques suisses, si le détenteur séjourne en Suisse depuis plus d’un an sans interruption de plus de trois mois consécutifs et si le véhicule y est utilisé pendant plus d’un mois. L’employeur ne peut être tenu responsable si ses employés étrangers ne se déplacent pas conformément aux règles. C’est une affaire personnelle. L’employeur doit cependant informer et attirer l’attention de ses salariés sur ces dispositions, surtout si ces collaborateurs viennent de l’étranger et ne connaissent pas les lois suisses.

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Passion | Oldtimer

Magnifique Warchalowski d’époque dans le vignoble de Maienfeld (GR).

Photos: Paul Jenni

Les tracteurs Warchalowski et leurs moteurs en «V» Il y a 163 ans naissait à Vienne l’enseigne Maschinenfabrik J. Warchalowski, un constructeur de moteurs stationnaires. Après la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise se lança dans la production de ses propres tracteurs à moteurs en «V» et refroidis à l’air. La fin de l’histoire sonna en 1980. Paul Jenni*

En 1858, Jakob Warchalowski fonde une fabrique de machines en raison individuelle, la «Maschinenfabrik J.  Warchalowski». Il implante son affaire dans la capitale autrichienne et se met à construire des machines diverses dans un petit atelier. À l’apparition des premiers moteurs à combustion interne de Nikolaus August * Paul Jenni, agriculteur retraité de Scherzingen (TG), écrit depuis des années des articles de fond sur des sujets divers dans le magazine Alte Landtechnik.

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Otto et de Rudolf Diesel, Jakob Warchalowski saisit immédiatement le potentiel d’avenir de cette invention. Il se lance dans la production de moteurs stationnaires qui seront bientôt vendus dans tout l’empire. Ses fils continuent à développer l’entreprise, y intégrant des nouveautés en tous genres; ils déposent de nombreux brevets. Ils vont entretenir des relations commerciales avec d’autres sociétés de construction de machines. En 1913 et dans la foulée de ces collaborations, August Warchalowski fonde les usines

Warchalowski – Eissler & Co, qui vont bientôt occuper 2000 employés.

3-cylindres asymétriques gauchedroite Les usines sont presque entièrement détruites pendant la Seconde Guerre mondiale, mais leur reconstruction intervient en un temps record et donne naissance à une nouvelle entreprise individuelle, la Motorenfabrik J. Warchalowski, Wien III, soit Fabrique de moteurs J. Warchalowski, Vienne 3e arrondissement. La production


Oldtimer | Passion

de moteurs stationnaires reprend sans délai, tandis que les ingénieurs développent un moteur diesel à refroidissement à air. Le coup d’envoi de la construction des tracteurs intervient dans la foulée. Avec ses 14 chevaux, le «WT 14» se révèle trop faible, mais un 2-cylindres de 20 chevaux connaît un véritable succès. Caractéristique des moteurs Warchalowski: la disposition de leurs cylindres en «V». Ultérieurement, les tracteurs se verront équipés de «moulins» de 30, puis de 40 chevaux. Le 3-cylindres en «V» est une rareté qui possède un nombre asymétrique de cylindres à droite et à gauche. Ce modèle est devenu quasi introuvable de nos jours. La marque vendit aussi des tracteurs de montagne, ainsi que des quatre-roues motrices et une version à voie étroite. ZF fournit la plupart des transmissions et Bosch le système hydraulique. Le silencieux intégré au carter de l’embrayage est une spécificité des Warchalowski, mise au point par les ingénieurs de la maison.

Moteurs de grande qualité Les moteurs sont de grande qualité et s’expor­tent aux USA, au Brésil et en Indo­ chine. De nombreux constructeurs euro­ péens font aussi appel à des War­cha­low­ ski. En Autriche, Lindner, Krasser, Kirchner et Waibel dotent leurs tracteurs d’un moteur «LW 20». Anton Gottfried a longtemps monté ce moteur sur son transporter «Steinbock». En Suisse, il entraîne le Merk «Pullax» et le Motrac «Vario». Dans l’ancienne République fédérale d’Allemagne (RFA), Huber & Wössner équipe la version diesel de son transporter «Mulag» d’un Warchalowski, qui remplace les ILO, de la version essence.

Licences pour la RDA En République démocratique allemande (RDA, Allemagne de l’Est), l’usine de

Le moteur 4-cylindres «D 41» de 40 chevaux est le plus grand que Warchalowski a produit pour ses tracteurs. Il possède la configuration en «V» typique de la marque, et un refroidissement à air.

Le «WT 32 A» est l’un des derniers modèles fabriqués par Warchalowski.

moteurs de Cunewalde acquiert une licence pour ce 30 chevaux. L’IFA, l’association étatique pour la construction de véhicules de RDA, avec ses usines à Nordhausen, Schönebeck, Brandenbourg et Cunewalde, équipe le tracteur «Akti-

vist RS 30» d’un Warchalowski. Dès 1958, une des rares entreprises privées de RDA, Münch & Co. à Grumbach, dote son propre «Aktivist RS 30» d’un moteur fabriqué sous licence Warchalowski par l’usine IFA de Cunewalde.

Plus de 11 300 tracteurs Warchalowski ont été construits jusqu’en 1980 Au cours des années 1960, les ventes de tracteurs et de moteurs Warchalowski connaissent aussi une baisse de régime. Dès 1968, la fabrication de moteurs cesse et on équipe les tracteurs de moteurs à refroidissement à eau de marque IHC. L’usine autrichienne achète aussi d’autres composants à l’extérieur et construit d’autres modèles de tracteurs, de 44 et de 50 chevaux. L’usine accumule les pertes et les problèmes financiers. En 1970, elle est reprise par Case International Harvester Company. La baisse des ventes empêche le développement de nouveaux tracteurs Warchalowski et, pour cette raison, Case IH met fin à leur production en 1980. À Vienne, passé 11 300 tracteurs ont été construits. Case IH leur préfère ses propres modèles assemblés à Neuss, en République fédérale allemande (RFA). Pendant quelques années, le constructeur de trac-

teurs italien De Nardi, pas très connu, vendit en Autriche ses propres modèles sous le nom et le logo Warchalowski. Vers 1990 cependant, le glas sonna définitivement pour la marque autrichienne.

En Suisse, les tracteurs Warchalowski ont été commercialisés sous le nom d’Austro-­Diesel.

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En savoir plus | Pratique

tions, souvent imprécises par temps incertain, annoncent les orages très peu à l’avance». Une des raisons de cette immédiateté tient au fait que les applications reprennent les données de services météo et actualisent leurs prévisions en continu. Il faut donc les consulter plusieurs fois par jour pour connaître les conditions et les prévisions du moment. En soi, ce n’est pas problématique car l’enquête montre que les utilisateurs consultent régulièrement leur portable pour suivre cette évolution.

La TV et la radio gardent la cote

Une grande partie des agriculteurs suivent les prévisions du temps via l’une des nombreuses applications pour smartphone. Les bulletins météo de la télévision et de la radio restent populaires. Photo: Heinz Röthlisberger

Vents en poupe pour les applications météo

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L’enquête révèle qu’en plus des applis météo, les bulletins de la radio et de la télé restent les plus utilisés. Si on ne considère que les médias TV et radio, sans les «app», plus de 52 % des participants à l’enquête utilisent à la fois la radio et la télé. Ce n’est pas sans raison que le bulletin météo qui suit immédiatement le téléjournal du soir reste l’une des émissions les plus regardées de la télévision suisse. À la question «Consultez-vous les services météo en ligne sur ordinateur, tablette ou smartphone?», ce dernier arrive ici aussi en tête avec 46 % de personnes qui le placent en numéro 1. 31 % des participants utilisent leur ordinateur et 23 % une tablette.

Un tiers de propriétaires de station

Un grand nombre d’agriculteurs se renseignent sur la météo en consultant des applications sur leur smartphone, révèle l’enquête de Technique Agricole. Près d’un tiers des participants possèdent aussi une station en propre.

Une autre possibilité est le recours à une station météorologique propre à l’exploitation. Presque un tiers (31 %) des parti­ cipants à l’enquête en possèdent une, montrant que nombre de gens tiennent à leurs propres observations sur place. Les stations météorologiques offrent des mesures supplémentaires, avec des anémomètres, des pluviomètres, des hygromètres et des baromètres. Et souvent une unité de prévision.

Heinz Röthlisberger

Un coup d’œil au ciel? Une routine!

Suivez-vous les prévisions météo à la radio et/ou à la TV ou consultez-vous plusieurs fois par jour une application sur votre téléphone portable? Possédez-vous une station météorologique ou vous fiezvous à vos observations de la nature et du ciel? Technique Agricole voulait que ses lectrices et ses lecteurs donnent leur point de vue sur ces sujets et les a invités dans l’édition d’avril (page 14 et ss) à participer à son enquête en ligne intitulée «Comment procédez-vous pour vous informer sur la météo?» Les réponses l’ont

30 % des participants affirment qu’ils se fient également à leurs propres observations de la nature et du ciel. Un participant remarque que «regarder le ciel, ou l’endroit d’où proviennent habituellement les orages, fait simplement partie des gestes du quotidien». Qu’il s’agisse d’un téléphone portable, d’un téléviseur, d’une radio ou d’une station météorologique, au fil des ans, les répondants développent une routine et un sens des prévisions météorologiques. Un participant note que, «avec des informations provenant de différentes sources, je peux avoir une meilleure vue d’ensemble».

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montré clairement: les applications météo destinées aux téléphones portables sont très appréciées. En effet, 91 % des personnes interrogées les consultent plusieurs fois par jour. Les informations météorologiques tiennent de plus en plus souvent dans une poche de la veste, de la ceinture ou du pantalon.

Un coup d’œil sur l’appli plusieurs fois par jour Un participant écrit au sujet de la fiabilité des prévisions en ligne que «les applica-


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circuler en sécurité Le G40, cours pratique de conduite de véhicules agricoles, de l’Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge de 14 ans.

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L’original! Eprouvé et couronné de succès! ASETA | SVLT Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture Téléphone 056 462 32 00


AG Cours Ecodrive ou économiser en roulant Vendredi 4 juin, de 8 à 16 h Centre agricole de Liebegg, Gränichen Durant ce cours, les participants reçoivent des informations sur les nombreuses possibilités de réduire la consommation de carburant du tracteur. La partie théorique abordera le mode de consommation d’un tracteur et la partie pratique sera consacrée à des exercices que les participants feront au volant de leur tracteur (qu’ils auront amené sur le lieu du cours avec une remorque). Ils expérimenteront la manière dont la consommation change selon le mode de conduire. Responsable du cours: Hansjörg Furter. Prix: CHF 210.–, matériel de cours et repas de midi inclus Inscription: jusqu’au 21 mai au centre agricole de Liebegg, secrétariat, 5722 Gränichen, Ramona Jutzeler, 062 855 86 15, kurse@liebegg.ch

Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) peuvent être respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés en automne 2021: jeudis 23 et 30 septembre de 18 h 30 à 21 h au BVA à Muri; jeudis 4 et 11 novembre de 18 h 30 à 21 h au centre ASETA à Riniken. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch

Tests de pulvérisateurs de grandes cultures Ce sont 137 pulvérisateurs de grandes cultures qui ont été contrôlés durant 6 jours sur quatre sites. L’utilisation à Villigen et à Tegerfelden du bac de la section lucernoise (photo) servant à récupérer l’eau utilisée durant ces tests a permis de respecter nouvelles exigences édictées à ce sujet.

dage, de transport et de culture sont répartis sur différents sites dans toute la Suisse. En avril de cette année par exemple, des exercices ont été effectués à Olssberg (AG), au siège de l’association IG Arbeitspferde Schweiz (photo). Les participants ont en outre appris à mener des attelages de trois chevaux avec une faucheuse I&J récente à entraînement par roue provenant des Etats-Unis. Un attelage à un cheval avec un semoir Aebi de 1948 (ou 1950) muni de socs neufs a semé 50 ares d’orge d’été en une heure. Les chevaux tassent moins le sol que les tracteurs ou les machines automotrices et contribuent ainsi à épargner sa teneur en eau, le cheval En outre, ils prélèvent leur part de «carburant» en travaillant, ce qui va sans le sens de la durabilité de l’élevage. Photo: Paul Müri

BE Cours préparatoires 2021 au permis G/M Que dois-je faire pour suivre un cours préparatoire et passer le permis? 1. Toutes les informations se trouvent sur le site www.bvlt.ch, sous la rubrique «Führerprüfung». 2. Inscription à un cours d’instruction. 3. Cours non obligatoire. 4. Préparation à l’examen. 5. Inscription à l’examen et test de vision chez l’opticien (au plus tôt 60 jours avant le 14 e anniversaire). 6. Confirmation de l’inscription par l’Office de la circulation routière de Berne 7. Réservation d’une date d’examen (au plus tôt deux semaines avant le 14 e anniversaire). 8. Examen… Bravo: examen réussi. Inscription à un cours d’instruction: cette formation d’une dureée de trois heures a lieu sur plusieurs sites dans le canton de Berne. Les cours sont planifiés en fonction du nombre d’inscriptions. Leur contenu porte essentiellement sur le droit de priorité qui constitue près de 50% des questions de l’examen. La manière correcte de s’inscrire à l’examen et son déroulement exact sont aussi abordés.

Tests de pulvérisateurs 2021

Le cours «travail avec le cheval» porte ses fruits Le cours d’une semaine travail avec le cheval est proposé depuis sept ans. Il est organisé conjointement par le centre agricole de Liebegg, à Gränichen et l’association IG Arbeitspferde Schweiz. L’introduction d’un jour a toujours lieu au centre de Liebegg. Ensuite, des travaux de débar-

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Technique Agricole 5 2021

Tous les pulvérisateurs testés pour la dernière fois en 2017 doivent l’être cette année. Pourquoi faire tester les pulvérisateurs par la BVLT? Elle offre une évaluation neutre de toutes les marques avec son installation à la pointe. Vous êtes présents et en qualité de client, nous vous contactons tous les trois ans automatiquement au contrôle périodique, et vous recevrez une confirmation d’inscription. Cela peut être important lors d’un contrôle PER anticipé. Tarifs en vigueur en 2021: CHF 90.– pour les membres et CHF 120.– pour les non-membres pour une rampe d’une largeur de 15 m; CHF 100.–/130.– pour 18 m; CHF 110.–/140.– pour 21 m; CHF 120.–/150.– pour 24 m; CHF 130.–/160.– pour 27 m; CHF 140.–/170.– pour 30 m. À partir de 2023, un système de nettoyage intérieur sera obligatoire pour tous les pulvérisateurs avec une cuve d’une contenance égale ou supérieure à 400 litres. Le démarrage du rinçage et son déroulement doivent être possibles sans descendre du tracteur. On peut utiliser indifféremment


Sections | ASETA

un système de nettoyage continu ou séquentiel. Les nouveaux pulvérisateurs importés avec un certificat «CE», ou ayant passé avec succès un test reconnu par l’UE, sont aussi considérés en Suisse comme contrôlés et devront l’être à nouveau, selon la loi, lorsque les trois années civiles seront écoulées.

Prix: CHF 70.– pour les membres et CHF 70.– pour les non-membres. Les frais pour l’examen et le permis de conduire ne sont pas inclus. Ils sont facturés séparément par l’office des automobiles. Inscription en ligne: www.svlt-gr.ch Informations et inscriptions: Gianni Largiadèr, Chapella 231, 7526 Cinuos-­chel, 079 560 83 30, svlt.kurse@gmail.com

Inscription: Peter Gerber, gérant de la BVLT, 031 879 17 45, 079 411 02 33; bvlt@bluewin.ch; www.bvlt.ch

LU

FR

Offre de cours actuelle

157 membres ont voté par correspondance Ce sont 158 membres de la section Fribourg (AFETA) qui ont participé au vote par correspondance de l’assemblée générale 2021. Florian Bapst a été élu à l’unanimité réviseur des comptes. Le rapport d’activités et les comptes 2020 ont été approuvés par 156 voix et une abstention. Le programme d’activités et le budget 2021 sont tous deux acceptés avec 154 voix et 3 abstentions. Le président Olivier Kolly écrit dans son rapport: «Il est évident que 2020 fût bien malgré nous dénuée d’activités et de manifestations physiques, les restrictions sanitaires nous l’interdisant. Nous avons donc choisi de faire un geste envers vous nos fidèles membres, avec des bons qui vous ont été envoyés en fin d’année, à faire valoir auprès de 3 de nos sponsors. Nous n’avons eu que très peu de frais de fonctionnement en 2020 et l’ASETA nous a exceptionnellement ristourné cinq francs pas membre, ce qui nous a également aidé à financer cette action.» Une démonstration de déchaumage à Estavayer le Lac et une excursion d’un jour fixées respectivement le jeudi 12 août et le samedi 13 novembre «seront les points d’orgue de cette année, pour autant qu’on puisse les réaliser, on croise les doigts».

GR Cours préparatoires au permis F/G Les jeunes conducteurs (dès leur 13e anniversaire) qui suivent les cours de la section Grisons de l’ASETA reçoivent une bonne formation de base sur la théorie de la circulation. L’examen en vue de l’obtention du permis de catégorie G a lieu à la fin du deuxième jour de cour. Ce permis donne le droit de conduire des cyclomoteurs ou des véhicules agricoles limités à 30 km/h dès le 14e anniversaire.

Lieu

Date/heure 1 partie e

2 partie et examen e

3

Ilanz

Me 26.05.2021 13h30 à 17h Me 09.06.2021 13h45 à 16h45

4

Samedan

Me 02.06.2021 13h30 à 17h Me 16.06.2021 14h00 à 17h00

5

Landquart Me 02.06.2021 13h30 à 17h Me 16.06.2021 14h00 à 17h00

6

Thusis

Sa 12.06.2021

7

Ilanz

Ma 03.08.2021 13h30 à 17h Me 11.08.2021 13h45 à 16h45

8

Landquart Me 04.08.2021 13h30 à 17h Me 18.08.2021 14h00 à 17h00

9

Ilanz

Me 25.08.2021 13h30 à 17h Me 08.09.2021 13h45 à 16h45

10 Landquart Sa 02.10.2021 11 Thusis

13h30 à 17h Me 23.06.2021 13h30 à 16h30

13h30 à 17h Me 20.10.2021 14h00 à 17h00

Me 06.10.2021 13h30 à 17h Me 27.10.2021 13h30 à 16h30

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates du prochain cours : Mercredi 23 juin à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30. En cas de forte demande, un cours sera organisé en juin. Veillez consulter à ce sujet notre site internet. Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties : CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 603 pour scooter et moto 1re partie : samedi 22 mai, de 13 à 17 heures 2e partie : samedi 29 mai, de 13 à 17 heures 3e partie : samedi 5 juin, de 13 à 17 heures Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Si l’OFSP devait édicter de nouvelles directives sur le coronavirus, les cours seraient annulés ou reportés à court terme. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons. Le prochain cours inten­sif commence probablement le 11 juin. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

TG Voyage dans le Jura Du jeudi 10 au dimanche 13 juin La section thurgovienne de l’ASETA a organisé un voyage en car à destination du Jura qui aura lieu du jeudi 10 au dimanche 13 juin. Au programme du premier jour: découverte de la Fondation pour le cheval, maison de retraite pour vieux chevaux, poneys et ânes, au Roselet, promenade à cheval et à voiture à cheval dans les Franches-Montagnes et visite d’une ferme de buffles à Val-de-Travers. Deuxième jour: visite des moulins souterrains du Locle (photo), balade dans la Sibérie de la Suisse en passant par La Brévine, le lac des Taillères, les Verrières, lieu du désarme-

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Technique Agricole

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ASETA | Sections

ment de l’armée de Bourbaki composée de plus de 80’000 soldats en 1871, Val-de-Travers, Les Creux-du-Van; pause de midi à la Ferme du Soliat, un restaurant d’alpage. Troisième jour: visite de l’exploitation Pavillard à Orges, découverte du Juraparc, et, avec un peu de chance, observation de bisons, de loups et d’ours, ascension de la Dent de Vaulion récompensée par un panorama superbe. Dernier jour: excursion en bateau sur le lac de Joux, ascension sur une montagne sur un et dégustation, poursuite de la route en direction du col du Marchairuz, en direction du lac Léman, repas de midi au Signal de Bougy et voyage de retour en Thurgovie. Les nuitées sont prévues à La Chaux-de-Fonds et au lac de Joux (Le Sentier). Prix par personne: CHF 920.– en chambre double, CHF 920.– de supplément pour chambre individuelle. Sont inclus dans le prix: trajets en car, tous les péages routiers et taxes, séjours en demi-pension dans les hôtels, repas de midi du premier jour, promenade à cheval, promenade en voiture à cheval, entrées/contributions notamment pour les visites de la ferme des buffles avec dégustation, des moulins souterrains, l’exploitation Pavillard avec une collation à midi, du Juraparc, billets de bateau. Inscription: au plus tard jusqu’au 20 mai (nombre de places limité), auprès de la gérance VTL\Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstr. 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43 oder info@tvlt.ch

Davide Cadenazzi sont reconduits dans leurs fonctions au comité pour quatre ans. Carolina Pedretti succède à Claudia Buzzi au secrétariat. Le programme prévoit pour l’année en cours des tests de pulvérisateurs de grandes cultures et de pulvérisateurs avec souffleuses pour les cultures fruitières et viticoles, et des cours de conduite G40. Il est rappelé qu’un certificat de formation selon la directive CFST 6508 est nécessaire pour la conduite d’élévateurs à fourche et de chargeurs télescopiques. Des cours permettant de se former en conséquence et d’obtenir l’attestation demandée sont proposés dans quelques écoles au Tessin. Dans la commune de Cadenazzo, le transit vers la plaine de Magadino pose des problèmes pour la circulation de véhicules agricoles d’un poids dépassant un poids de 12 tonnes et pour l’approvisionnement des exploitations. «Nous cherchons à rencontrer les autorités de la commune parce que cette situation délicate doit rapidement être résolue», écrit Stefano Antonioli.

ZH Cours préparatoires au permis de tracteur

TI Consentement tacite Les membres de la section tessinoise de l’ASETA ont reçu par courrier les documents donnant les informations nécessaires sur les points de l’ordre du jour de l’assemblée générale. Ils ont eu la possibilité d’exprimer jusqu’au 16 avril leur désaccord éventuel au sujet des comptes, du rapport du président, des élections, du rapport d’activités 2021 et du maintien de la cotisation à 90 francs en 2021. En l’absence d’opposition, les affaires ont été approuvées par consentement tacite. Stefano Antonioli, président, Luigi Cattori, Paolo Gabaglio, Jean-Claude (Bibo) Antonioli et

Photo: Facebook «Non aux initiatives phytos extrêmes»

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Technique Agricole 5 2021

29 mai, 25 septembre, 27 novembre, de 8 à 14 heures

La section ASETA Zurich aide les futurs conductrices et conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch Renseignements et inscription à l’examen : auprès du service des automobiles


Sections | ASETA

SG

AR

AI

GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2021 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach

Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi

Wangs, Parkhotel Sa 15.05.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 09.06.2021 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 26.05.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 16. 06.2021 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 29.05.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 30.06.2021 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 19.06.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

14.07.2021

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 07.07.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn

11.08.2021

Wangs, Parkhotel Sa 14.08.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels

08.09.2021

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 28.08.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 29.09.2021

St. Peterzell, Schulhaus Sa 18.09.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

08.12.2021

Wangs, Parkhotel Sa 06.11.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels

01.12.2021

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 13.11.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

15.12.2021

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 24.11.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn

22.12.2021

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE

Trogen Me 18.08.2021 Trogen / Trogen StVA Trogen 15.09.2021

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 01.09.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

Widnau, Rest. Rosengarten Me 03.11.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

22.09.2021

20.10.2021

Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 25.09.2021 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 27.10.2021

Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

www.agrartechnik.ch

VD Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Dates de cours : 29.05.2021, 25.09.2021, 27.11.2021. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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2021

Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Engagé Gian Risch Tscharner est un jeune agriculteur très engagé. Il travaille sur le domaine familial Sax, une ferme bio d’Alvaneu Dorf (GR). Gian Risch Tscharner est agro-technicien ES et chef d’exploitation diplômé. Il enseigne la sécurité des machines dans les cours inter-entreprises au Centre de formation et de vulgarisation agricole Plantahof à Landquart (GR), et forme aussi un apprenti sur l’exploitation familiale. Il est gérant de la section grisonne de l’ASETA et membre du comité de la coopérative de machines d’Alvaneu Bad (15 membres). Accessoirement, il travaille sur appel comme monteur de commandes de téléskis pour la société d’un oncle, qui opère dans le monde entier. Son hobby, décrit-il, c’est son engagement aux pompiers, dans le groupe de porteurs d’appareils respiratoires. Bien qu’il n’emploie pas de «phytos» sur sa ferme bio, il est farouchement opposé aux initiatives extrémistes sur l’eau potable et les pesticides: «À mon avis, l’utilisation correcte des produits de traitement est inoffensive. L’agrochimie a évolué ces dernières années. L’adoption de ces initiatives entraînerait une augmentation des achats de fourrages et des importations de denrées alimentaires. Les prix des produits bio chuteraient. Je vote deux fois ‹non›, avec conviction.» Il s’inquiète: les agriculteurs ne représentent que quelque 2% de l’électorat et ils sont à la merci d’une majorité écrasante qui n’est guère en mesure de juger des problèmes réels de la production agricole en Suisse. Sur le papier, c’est encore le père Risch Tscharner qui est chef d’exploitation de la ferme laitière de 52 hectares. En réalité, c’est une exploitation familiale par excellence, où les quatre frères et sœurs donnent régulièrement un coup de main, notamment pour les foins. Ils sont aussi impliqués dans les décisions d’investissement. L’ouvrage ne manque pas. Il faut s’occuper des 55 laitières brown swiss issues de l’élevage du domaine, des veaux à l’engrais et des bovins élevés au pâturage. Quelques cultures – maïs ensilage, orge de brasserie et fleurs coupées à cueillir soi-même – complètent le tableau d’une exploitation orientée vers l’élevage bovin de cette vallée de l’Albula peu pluvieuse, où, accessoirement, les cerfs abondent. On y trouve même des loups ci et là, mais ils ne posent aucun problème. Près de la ferme Sax, une pierre de 40 mètres de haut marque le centre géographique exact des Grisons. Amoureux de leurs animaux, Risch et Gian Risch Tscharner ont à cœur d’accompagner chaque vache non seulement jusqu’à, mais bien jusque dans l’abattoir. «Mon idée est de construire dans un avenir proche, si c’est possible, un abattoir à la ferme», explique Gian Risch. Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 5

2021


Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA

Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actua­liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

nouv eau

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum 83e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2021 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)

Prochain numéro Thème principal «Préparation des sols» Le sol est le capital de production de l’agriculture. Trouver le système adapté à l’emplacement et à l’exploitation est la clé du succès. L’édition 6-7 2021 paraîtra le 17.06.2021. Clôture de la rédaction 31.05.2021 Clôture des annonces: 07.06.2021

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2021

Technique Agricole

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Robert Aebi Landtechnik AG Riedthofstrasse 100 CH-8105 Regensdorf

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Vente Suisse orientale: Jeannot Hermann | N +41 79 871 36 90 Vente Suisse centrale: Xaver Meier | N +41 79 365 58 89 Vente Suisse romande: Joël Fracheboud | N +41 79 861 08 35

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