Technique Agricole 05/2019

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Mai 2019

BINER ET ÉTRILLER Dents plutôt que chimie ? Le désherbage mécanique s’est fait un nom Biogaz : augmenter le rendement en méthane Porte-à-faux et caméras de vision latérale


www.agrartechnik.ch Occasionen Schäffer 3560 T, 2012, 60/45 PS/kW, 200h, Preis: SFR 59.800,- (Normalsatz (7,7 %)) Kronenberg Hans, 6130 Willisau, Tel.: +41 41 9702133, www.h-kronenberg.ch L2092622 New Holland 8560/M160, 1999, 161/119 PS/kW, 9070h, A, EHR, K, KL, PSH, Preis: SFR 39.800,- (Normalsatz (7,7 %)) Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L2016365 Grimme SE 140, 2019, Preis: auf Anfrage. Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L1973654 Iseki TH 4330, 2009, Preis: SFR 25.500,(Normalsatz (7,7 %)) Studer AG Lyssach, 3421 Lyssach, Tel.: +41 34 4474444, www.studer-landtechnik.ch

L1475395 Mengele ES 6700, 2015, 9m³, Preis: SFR 25.700,- (Normalsatz (7,7 %)) Kronenberg Hans, 6130 Willisau, Tel.: +41 41 9702133, www.h-kronenberg.ch

L2145643 Weidemann 2070 LP T, 50/37 PS/kW, Preis: auf Anfrage. Kuoni Landtechnik AG, 5062 Oberhof, Tel.: +41 62 8676060, www.kuoni-landtechnik.ch

L2115685 Pöttinger Vitasem 302 Classic, Preis: auf Anfrage. Kuoni Landtechnik AG, 5062 Oberhof, Tel.: +41 62 8676060, www.kuoni-landtechnik.ch

L2101478 Joskin Modulo2 5000 ME, 2019, 5000l, Preis: SFR 14.500,- (Normalsatz (7,7 %)) Kuoni Landtechnik AG, 5062 Oberhof, Tel.: +41 62 8676060, www.kuoni-landtechnik.ch

L1494017 New Holland 6090 Combi, 2008, Preis: SFR 28.500,- (Normalsatz (7,7 %)) Guthauser GmbH, Land- und Erntetechnik, 5024 Küttigen, Niklaus Guthauser, Tel.: +41 62 827 14 14, www.guthauser-gmbh.ch

L1436872 New Holland 5060, 2013, 120/89 PS/kW, 350h, KL, K, Preis: SFR 79.000,(Normalsatz (7,7 %)) Guthauser GmbH, Land- und Erntetechnik, 5024 Küttigen, Niklaus Guthauser, Tel.: +41 62 827 14 14, www.guthauser-gmbh.ch

L1176941 New Holland T7.185, 2011, 175/129 PS/kW, 750h, Preis: SFR 99.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Guthauser GmbH, Land- und Erntetechnik, 5024 Küttigen, Niklaus Guthauser, Tel.: +41 62 827 14 14, www.guthauser-gmbh.ch

L1113281 Hemek Steber BGS, 1997, 120/89 PS/kW, 6500h, Preis: SFR 75.000,- (exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Stefan Keller, Tel.: +41 32 636 04 44, www.keller-forstmaschinen.ch

L1243425 Palax 55T TR, 2011, Preis: SFR 1.889,(exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Tel.: +41 32 6360444, www.keller-forstmaschinen.ch

L1610282 Cranab CRH 16, 2000, 9500h, Preis: auf Anfrage. KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Stefan Keller, Tel.: +41 32 636 04 44, www.keller-forstmaschinen.ch

L2161503 John Deere 6105MC, 2018, 105/78 PS/kW, 54h, A, DLB, EHR, FH, K, KL, LS, PSH, Preis: SFR 89.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch OL 3600, Preis: SFR 39.800,- (Normalsatz (7,7 %)) VÖLLMIN LANDTECHNIK AG, 4466 Ormalingen, Tel.: +41 61 9858666, www.voellmin-landtec hnik.ch

L2152280 Lemken EurOpal 5 3+1 N 100 4 Schar, 2019, STK, Preis: auf Anfrage. Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Tel.: +41 62 9223565, www.schaer-landtechnik.ch

L2149346 Krone Fortima V 1500, 2019, auto, NB, RNH, SW, Preis: SFR 56.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch OL 1400, Preis: SFR 2.766,VÖLLMIN LANDTECHNIK AG, 4466 Ormalingen, Tel.: +41 61 9858666, www.voellmin-landtec hnik.ch

L2063973 John Deere 6130R, 2018, 155/114 PS/kW, 50h, A, DLB, EHR, FH, FZW, gVA, K, KL, PSH, Preis: auf Anfrage. Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch

L2163517

L2155000 Pöttinger Trend 1, 1990, 28m³, Preis: SFR 5.000,- (Normalsatz (7,7 %)) Erni Landmaschinen AG, 6122 Menznau, Patrik Erni, Tel.: +41 41 493 10 33, www.erni-landmaschinen.ch

L2162020

L2144710 Same Dorado 100.4, 2019, 100/74 PS/kW, 25h, A, FH, FZW, K, KRG, LS, PSH, Preis: SFR 59.900,- (Normalsatz (7,7 %)) Erni Landmaschinen AG, 6122 Menznau, Patrik Erni, Tel.: +41 41 493 10 33, www.erni-landmaschinen.ch

L1475418

L2162021 OL TDK 120, Preis: SFR 18.000,(Normalsatz (7,7 %)) VÖLLMIN LANDTECHNIK AG, 4466 Ormalingen, Tel.: +41 61 9858666, www.voellmin-landtechnik.ch

L2144687 Farmtech TDK 1300, 2019, 13m³, PBW, STL, Preis: SFR 18.800,- (Normalsatz (7,7 %)) Erni Landmaschinen AG, 6122 Menznau, Patrik Erni, Tel.: +41 41 493 10 33, www.erni-landmaschinen.ch


Mai 2019 | Éditorial • Sommaire

Actualités 4

Éditorial

En bref

Marché 8 11 12 14 18 24 26

Roman Engeler

Michael Horsch préconise l’agriculture hybride Isobus fête son anniversaire avec des nouveautés Un Lely « Astronaut » de seconde main Thème principal : biner et étriller Le désherbage mécanique se fait un nom Des dents plutôt que de la chimie Machine-clé : la herse-étrille A la recherche de méthodes de substitution au désherbage chimique

Impression 30 32 35 36

Moitié citerne à lisier, moitié « pulvé » Etriller et herser avec Treffler Siloking avec mise à niveau « e-mix » « BambiKam » sauve les faons

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Management 40

Systèmes caméra-moniteur : premiers modèles homologués

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Plate-forme 44 46 48 53

Installations de biogaz : optimisation du substrat Bauma : le plus grand salon mondial de la construction Innovations à la « Forst live » d’Offenbourg En savoir plus Soudure sous protection gazeuse : efficace et simple

Sécurité 54

Un accident de prise de force et ses conséquences

54

Passion 56

Un Fiat « Winner » a marqué la famille Krieg

ASETA 58 59 62 63

Adoption de « FarmX » par une communauté d’utilisation de machines Communications des sections Simon Häfeli : vie de haut vol Les cours et l’impressum

Page de couverture : Le désherbage mécanique ­ gagne du terrain. L’offre de herses-­étrilles et de sarcleuses s’étoffe. Photo : Ruedi Hunger

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

« Le désherbage mécanique se fait un nom », titre Ruedi Hunger pour introduire le thème principal de ce numéro, en page 14. Les plus récentes technologies ne sont pas étrangères à cette évolution. Elles permettront – des progrès sont encore attendus – d’améliorer l’efficacité agronomique et peut-être aussi économique du désherbage mécanique, jusqu’à le rendre concurrentiel avec les herbicides chimiques. Recourra-­t-on à des robots agissant ponctuellement ou à des machines intervenant sur l’intégralité des surfaces ? Les spécialistes eux-mêmes n’arrivent pas à trancher. «De niche pour l’agriculture biologique, cette façon de lutter contre les adventices va trouver sa voie en conventionnel aussi», pense Michael Horsch dans l’interview de la page 8. Il a créé la notion d’« agriculture hybride » et veut marier les éléments positifs de ces deux types de cultures dans de nouvelles machines. Ces dernières seront dotées de caméras ou de capteurs en nombre croissant. Les premières sont déjà obligatoires pour tirer avantage de l’assouplissement de la réglementation sur les porte-à-faux. Heinz Röthlisberger passe en revue les détails des nouvelles prescriptions en page 40 ; il décrit aussi les premiers systèmes homologués. Les caméras sont au service de la sécurité et évitent des accidents. Le sauvetage des faons en profite aussi. « Des drones à caméras thermiques permettent de détecter les animaux. Peut-être pourront-ils bientôt assurer eux-mêmes leur sauvetage », relate Ruedi Burkhalter en page 36. Ces exemples montrent que l’agriculture ne cesse de s’améliorer, dans le sens de la durabilité. L’édition no 6-7 paraîtra le 20 juin 2019.

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Actualité

En bref Le Sima aura désormais lieu en novembre et non plus en février. La prochaine édition se déroulera du 8 au 12 novembre 2020 à Paris. Apollo Vredestein a conclu un partenariat avec l’usine John Deere de Mannheim (D) pour la livraison de pneumatiques. On peut dès à présent obtenir des tracteurs des gammes « 6R » et « 6M » chaussés de pneus « Traxion » en première monte. Kuhn obtient le sigle « DLG anerkannt » pour la « Prolander 6000 ». Cette déchaumeuse a été testée pour la préparation de sols destinés à des dérobées. Le « Manure Sensing » de John Deere analyse la teneur en fertilisants des lisiers durant l’épandage au moyen du « HarvestLab 3000 » ; il vient d’obtenir un prix du jury du « Land and Soil Management Award ». Lely poursuit son recentrage d’activités et se sépare de son secteur éolien. Lemken divise dès à présent ses pièces de rechange en deux types d’exécution, une ligne « Dural » pour sa durabilité, et une ligne « DuraMaxx » pour les conditions les plus exigeantes. Trioliet a mis en service la première installation de thermolaquage bicouche à haute efficacité énergétique du monde. La guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Europe pourrait déboucher sur des droits de douane de rétorsion sur les tracteurs fabriqués aux USA. Le site resi.ch fourni des renseignements sur les lieux et la manière de recycler les films d’ensilage. Rapid rachète l’allemand KommTek GmbH, une entreprise qui développe et distribue des machines de voirie. Le groupe zurichois renforce ainsi sa présence en Allemagne et élargit la palette de ses produits, avec notamment des chenillettes télécommandées. Sulky a vendu au Brésil son centième épandeur d’engrais automoteur grâce à un partenariat stratégique avec Jacto. La boutique d’articles dédiés Reform propose maintenant des vêtements de travail aux armes du spécialiste autrichien de machines pour la montagne. Schäffer lance la production en série de ses chargeurs électriques « 23e » et « 24e ». Deux batteries Li-io sont proposées au choix. Zürn, fabricant de têtes de récolte, a acquis la majorité du capital de l’anglais Garford, fabricant de broyeurs.

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Attention, ça coupe ! En 2017, le spécialiste autrichien en métaux durs et en outillages Boehlerit établissait un nouveau standard qualitatif dans le domaine du travail du sol avec ses socs pour déchaumeuses en métal dur, de 50 et 80 mm. Il propose maintenant des pattes d’oies pour le déchaumage et le désherbage, un produit qui se distingue d’entre tous les autres par son design inimitable. Sa mise au point s’est focalisée sur le tranchant continu des socs. L’arrête en métal dur, segmentée, qui déborde par dessus le corps de l’élément, génère une effet analogue à celui d’une incisive de castor. L’acier plus tendre s’use plus rapidement que le métal dur restant, ce qui permet à ce dernier de s’affûter en cours d’utilisation. C’est un

avantage considérable. Autre élément à évoquer, les segments étroits en métal dur ne génèrent pas de lissage au sol, ce qui permet à l’eau de continuer à s’infiltrer et ne colmate pas les galeries des vers de terre.

Le « Strip Master » fait bandes à part Bednar propose avec son nouveau « Strip Master EN » un outil de travail du sol en bandes. Cette déchaumeuse de 6 mètres de large utilise huit éléments distants de 70/75 centimètres, descendant au maximum à 35 centimètres dans le sol. Comme d’autres équipements comparables pour la culture en bandes, ces unités sont dotées d’un rouleau de maintien, de roues étoiles, de dents pour ouvrir le sol, de disques et d’un rouleau niveleur. La profondeur de travail de chaque unité est contrôlée par un parallèlogramme. L’incorporation de lisier, de digestat ou d’en-

grais minéral est possible à deux niveaux de profondeur. Le cadre est pourvu de roues. Le « Strip Master » peut évacuer de grandes quantités de résidus organiques qui encombreraient les lignes de semis, comme c’est par exemple le cas derrière une récolte de maïs-grain.

Les tracteurs « Expert » arrivent Tout comme ses deux marques sœurs du groupe, New Holland et Case IH, Steyr va commercialiser une nouvelle gamme de tracteurs dans la catégorie de puissance de 100 chevaux. Ces modèles sont dotés d’une transmission à variation continue, d’un moteur de 4,5 litres conforme à la norme de dépollution étape 5. Ces « Expert CVT » et leur silhouette typique s’adressent à des utilisateurs souhaitant un tracteur puissant, compact, mais confortable. La gamme est déclinée en quatre modèles de 100 chevaux (« 4100 Expert CVT »), 110 chevaux (« 4110 Ex-

pert CVT »), 120 chevaux (« 4210 Expert CVT ») et 130 chevaux (« 4130 Expert CVT »). Le dispositif de traitement des gaz d’échappement est logé dans un module sous le capot du moteur. La cabine est à quatre montants et le bloc hydraulique débite 110 l/min.


Actualité

Binage et sarclage dans l’air du temps « Renoncer aux herbicides en grandes cultures » était le thème de l’exposition de printemps de Robert Aebi Landtechnik AG à Ersigen (BE). Markus Hofer, de l’Inforama, a montré les principes qui président à l’abandon des herbicides. Il a fourni des informations sur les programmes d’incitation de la Confédération et du canton. Mais il a aussi rappelé que renoncer aux herbicides peut entraîner des effets économiques négatifs, malgré la contribution fédérale, notamment pour les cultures de pommes de terre. Thomas Hatzenbichler, directeur du constructeur autrichien du même nom, a présenté la gamme de sarcleuses, étrilles et bineuses de la marque ; il a montré comment régler ces machines. Fondée en 1952, la maison Thomas

« Pantera 4503 » Avec le nouveau « Pantera 4503 », Amazone met sur le marché un pulvérisateur automoteur doté du nouveau pack « Confort 1 » et d’un système de suivi de rampe actif tout aussi innovant. Le 6-cylindres Deutz et ses 218 chevaux est le cœur du « Pantera 4503 ». Il offre des performances maximales et garantit une consommation de carburant minimale. Le pulvérisateur est conforme à la norme antipollution tier 5. Sous le capot gauche se cache le « SmartCenter » avec le bac incorporateur et le tableau de commande complet, y compris les raccords de remplissage. Le pack « Confort 1 » du nouveau « Pantera », équipé du « TwinTerminal 3.0 » sur le tableau de commande, rend le pilotage de la machine encore plus confortable. Le « Pantera » peut aussi être équipé du pack « Confort 2 », incluant une pompe d’eau claire supplémentaire.

Hatzenbichler Agro-Technik GmbH a acquis un vaste savoir-faire dans son domaine. Elle propose depuis cinq ans une caméra de guidage automatique pour les outils. Urs Galliker, de Robert Aebi, a procédé à la présentation des «  AutoTrac » et « AutoTrac-Vision » de John Deere. Ces dispositifs de guidage automatique d’outils portés utilisent aussi des caméras et permettent de travailler jusqu’à 16 km/h. Leur utilisation est soumise à la possession d’un tracteur avec « AutoTrac » intégré, d’une réception « StarFire », d’un écran de 10 pouces « 4600 »

ou « 4640 » avec activation « Premium » et d’une caméra « AutoTrac-Vision ». Le système sera proposé dès l’automne 2019, a expliqué Urs Galliker. Sur la photo, une bineuse à roues-étoiles 4-rangs Hatzenbichler pour maïs, avec guidage automatique intégré des outils.

Caméra extra-lucide Fliegl a réuni en une seule unité sa caméra de recul haute définition « Xpert+ » et un puissant projecteur. Le résultat s’appelle « Osprey », une caméra à monter sur les véhicules avec un projecteur de travail pour une vision parfaite de la zone de manœuvre. Là où les caméras conventionnelles ne distinguent que du noir, l’« Osprey » voit clair et loin. Elle associe en un seul bloc un appareil digital robuste et à vision grand angle avec un projecteur à LED performant.

L’objectif occupe la partie centrale du boîtier où il est entouré de huit diodes lumineuses de 40 watts.

BKT inaugure son centre Début avril, le fabricant indien de pneus BKT a inauguré en grande pompe son centre européen à Seregno près de Milan (I). A cette occasion, la direction venue d’Inde in corpore, avec en tête la famille Poddar, propriétaire de l’entreprise, a dévoilé la nouvelle formule publicitaire « Next Level ». « Elle illustre un projet stratégique et un objectif clair : conquérir la première place dans le pneu non routier », a déclaré Arvind Poddar, le patron. BKT a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 900 millions de dollars US. Pour faire face à la pénurie de matières premières comme le caoutchouc et le noir de carbone, BKT va ouvrir une installation de fabrication de

noir de carbone. Le centre inclut aussi un institut de formation et d’information. Pour témoigner de son engagement social, BKT a offert un chèque de 5000 euros à une œuvre de bienfaisance de la région.

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Actualité

Hürlimann a 90 ans La marque de tracteurs Hürlimann fête ses 90 ans cette année, l’occasion de jeter un regard sur une histoire riche, marquée par la personnalité de Hans Hürlimann. Ce fils de paysans a commercialisé un premier tracteur en 1929, un monocylindre à essence doté d’une barre de coupe latérale. Ce modèle fut construit à 416 exemplaires. Il fut suivi de nombreux autres, à l’exemple du légendaire « D90 » lancé en 1959. A la fin des années 1970, les héritiers de Hans Hürlimann cédèrent l’entreprise à Same. Ce constructeur italien changea son nom en « Same Lamborghini Hürlimann » (SLH), puis en « Same Deutz-Fahr » (SDF) après l’intégration de Deutz-Fahr. La fête pour les 90 ans de Hürlimann s’est déroulée au Centre de formation agricole argovien du Liebegg, fin avril. A la journée des concessionnaires succéda une exposition de nouveautés avec vente promotionnelle. Quatorze tracteurs étaient exposés qui ont permis aux visiteurs de découvrir un modèle de chaque catégorie de puissance. La nouvelle gamme « XLPro » était présentée pour la première fois. Avec elle, la marque passe la barre des 250 chevaux. Cette gamme inclut 5 modèles, livrables avec transmission automatisée ou à variation continue. D’autres segments de clientèle, agriculteurs de montagne et de zone de collines au premier chef, se voient proposer le nouveau « XF V-Drive Hillrider 2019 ». Ce modèle de haut de gamme à moteur 4-cylindres développe 113 chevaux. Il mesure moins de 2,49 mètres de haut. Ces

Nouvelle charrue portée Kuhn complète sa gamme de charrues avec la « Vari-Master L Onland », de 4 à 6 corps, pour les nouvelles séries de tracteurs de 200 à 300 chevaux. La « Master L » se positionne entre la « Master 153 » et la « 183 ». Cette version hors sillon permet d’exploiter la totalité de la capacité de traction des tracteurs à pneus larges ou à chenilles, tout en préservant les sols de la compaction. Sa conception répond aux trois attentes fondamentales des agriculteurs : efficacité, confort d’utilisation et qualité de travail. La conception de la « Vari-Master L Onland » vise à optimiser son coût d’utilisation. Sa cinématique spécifique annule les éventuelles dérives liées à un changement de déport ou de largeur de coupe. La charrue reste toujours alignée et permet des économies considérables de carburant et de pièces d’usure. Kuhn propose un réglage breveté de l’angle d’attaque des rasettes.

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journées ont permis aux clients de profiter d’un rabais de 90% accordé sur 90 options. Ils pouvaient, par exemple, acquérir un système GPS et un relevage frontal pour un « XL 140 » pour la somme de CHF 1958.– en lieu et place du prix normal de CH 19 581.–. Cette action se poursuit ; elle est limitée à 45 tracteurs. Directeur des ventes, Thomas Hahme s’est félicité du succès de la manifestation et reste convaincu du potentiel de la marque Hürlimann, en se réjouissant déjà de fêter son centenaire.

Laboureurs cherchent renforts L’Association suisse des laboureurs (Pflüger-Vereinigung, SPV) cherche des jeunes pour renforcer ses rangs et assurer la relève. Beat Sprenger, compétiteur international, a déposé une motion lors de l’assemblée générale de la société. La création de nouvelles catégories devrait attirer plus de concurrents et concurrentes et donc plus de spectateurs au Championnat suisse. Un groupe de travail présidé par Beat Sprenger va plancher sur l’introduction de deux catégories supplémentaires dans ce championnat. Il soumettra une proposition à l’assemblée 2020. Le 40e Championnat suisse a lieu les 10 et 11 août à Bonau/Wigoltingen (TG). Les 30 et 31 août, Marco Angst et Peter Ulrich représentent la Suisse aux mondiaux, aux USA. Sur la photo, de g. à d. : remise des distinctions à l’équipe du Championnat d’Europe 2018 : Willi Zollinger (chef accompagnateur), Michael Stamm (juge), Toni Stadelmann (laboureur), Markus Stöcklin (coach) et Ueli Hagen (laboureur).


Actualité

« Precision Center » Pour mieux répondre aux besoins actuels de l’agriculture en matière de numérisation, Bucher Landtechnik réunit l’intégralité de ses compétences dans son nouveau « Precision Center ». L’agriculture vit depuis quelques temps de profondes mutations dans le domaine de la numérisation et de l’agriculture de précision, communique Bucher Landtechnik. La maison va se pencher plus intensément sur ces thèmes, « raison pour laquelle nous avons créé un département qui leur est dédié ». Il mettra à profit le vaste savoir-faire des départements « New Holland Center Suisse », « Case Steyr Center », « Kuhn Center Suisse », ainsi que celui du secteur qui a été repris de Grunderco SA, et l’associera dans un centre de compétence unique baptisé «  Precision Center  ». Il s’agit d’une entité indépendante des marques. Son objectif est clair : elle deviendra l’interlocuteur no 1 pour les questions ayant trait aux systèmes de guidage GPS et à l’agriculture de précision sur le marché suisse. La création et la direction de ce département est confiée à Fritz Hofer et André Laubacher.

Transporter 100% électrique Depuis début février dernier, un transporter Aebi « VT 450 » entièrement électrique circule dans le village sans voitures de Stoos (SZ). Cet « EVT 450 Vario », de son vrai nom, est le premier transporter à entraînement 100% électrique Aebi. Il a été construit en partenariat avec Ecovolta de Brunnen (SZ) qui a développé et breveté les batteries. Ces dernières peuvent équiper et alimenter divers types de véhicules, écrit Aebi dans un communiqué. Le paquet d’accumulateurs de l’Aebi « EVT 450 Vario » comprend 12 batteries de 840 cellules chacune pour une capacité totale de 120 kWh. Les organes d’entraînement développent une puissance de 80 kW. Durant la première phase de test, le transporter a montré une autonomie de fonctionnement de quatre heures pour une charge. Il faut autant de temps pour recharger les accus à 80%, selon le constructeur. Aebi va maintenant soumettre son transporter électrique doté de trains de chenilles à un ensemble de tests complet.

« Momentum » Fendt veut prendre pied au Brésil. La marque l’a annoncé lors du salon « Agrishow », du 29 avril au 3 mai à Ribeirão Preto. Elle y exposait, aux côtés de grandes machines telles que la gamme de tracteurs « 1000 Vario » et des moissonneuses-batteuses de type « Ideal », son nouveau semoir monograine « Momentum ». Il existe en versions à 24, 30 et 40 rangs, espacés de 45 centimètres. Cet interligne peut être élargi à 50 centimètres en retirant deux éléments semoirs de la machine. Tandis que les plus petits modèles sont dotés de trémies pour 4000 kg de fertilisant, le semoir à 40 rangs en possède une pour 5300 kg d’engrais. D’après Fendt, ce dernier est le plus grand semoir monograine avec distributeur d’engrais en ligne jamais proposé au Brésil. Le semoir a été intégralement développé dans ce pays, où il est aussi fabriqué. Il est géré par la technologie «  vApply  » de l’entreprise Precision Planting qu’Agco a rachetée il y a quelques temps et qui doit, du coup, faire face à un différend avec John Deere pour une question de brevet qui n’a pas encore trouvé son épilogue.

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un Fendt « 724 Vario » à l’échelle 1 :32.

Un SMS et gagnez avec :

LMG Landmaschinen AG Oberdorfstrasse 71 3365 Grasswil (BE)

Envoyez un SMS ( coût 1 CHF ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de Fendt « 724 Vario ». Eric Maeder, de La Brévine (NE), est l’heureux gagnant du modèle de tracteur New Holland avec remorque mis en jeu dans l’édition d’avril de Technique Agricole.

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Marché | Interview

Né en 1959 et père de quatre enfants, Michael Horsch est le fondateur de la société Horsch Maschinen GmbH qu’il gère avec son frère Philipp. Sa femme Cornelia est responsable du marketing, des services et de la distribution. Photos : Roman Engeler et ldd

L’agriculture hybride : un modèle d’avenir Longtemps pionnier du travail du sol minimal, Horsch s’est forgé une solide réputation de constructeur d’équipements spécialisés pour les grandes cultures. Technique Agricole s’est entretenu avec Michael Horsch pour passer en revue l’évolution et les projets d’avenir de son entreprise. Roman Engeler Technique Agricole : l’an passé, votre entreprise a enregistré 402 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2017. Selon vous, à quoi est dû un tel bond ? Michael Horsch : comment vous l’expliquez ? Nous avions déjà enregistré une augmentation de notre chiffre d’affaires les années précédentes, de sorte que nous avons simplement continué sur notre lancée. Je voudrais cependant souligner que la croissance constante ou le 8

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gain de parts de marché n’est pas notre objectif principal : il nous importe d’offrir aux agriculteurs des engins agricoles utiles et adaptés. Qu’entendez-vous par là ? Je vous explique. Nous comprenons sans doute mieux que personne les problèmes propres à l’agriculture. En effet, mon frère et moi sommes agriculteurs et connaissons parfaitement les difficultés du terrain. Nous nous proposons de créer une machine dans un but précis, pour telle uti-

lisation spécifique, afin que, sur ce sol, on puisse par exemple semer du blé plus facilement qu’avec les machines qui existent déjà. Ensuite, nous élaborons des prototypes qui sont testés dans nos champs ou par les clients et, si le résultat est probant, nous lançons la construction en série de cette machine. En moyenne, combien de projets menez-vous de front ? Nous avons actuellement entre 20 et 30 projets en cours. Certains auront du


Interview | Marché

succès et feront partie de nos nouveaux produits, d’autres en revanche resteront dans un tiroir. Sont-ils nés de vos propres idées ou concrétisent-ils plutôt des souhaits de vos clients ? Nous n’allons pas vers nos clients pour leur demander ce qu’ils voudraient avoir. Nous sommes sur le terrain en personne et cherchons des solutions adaptées à des situations bien précises. C’est aussi la raison pour laquelle notre entreprise dépend très peu de la conjoncture. Nous ne copions pas non plus la concurrence, nous sommes plutôt copiés par elle ! Mais vous brevetez sans doute vos constructions ? Oui, en effet. Mais le fait que nos concurrents nous copient est parfois une bonne chose. Nous pouvons alors dire que c’est nous qui avons réalisé l’original. Et les clients préfèrent l’original à la copie. Nous voyons cela comme une compétition sportive et ne faisons pas systématiquement appel à un avocat. Revenons aux chiffres du dernier exercice : quelles machines ont été particulièrement appréciées des clients ? Notre atout est la diversité de notre gamme. Il est donc difficile de citer un seul type de produit qui aurait été particulièrement apprécié. La ligne de produits la plus demandée demeure sans doute la gamme « Focus » : notre semoir pour culture en bande connaît un succès grandissant, aussi pour la culture du colza sur les terres noires de Roumanie ou d’Ukraine. Comme je l’ai dit, nous misons sur la diversité de notre gamme, appelée à se développer encore, que ce soit pour les semis, le travail du sol ou la pulvérisation. Le nombre d’unités par produit n’est pas toujours très élevé, mais l’ensemble de notre production et de notre logistique est organisé pour que nous maîtrisions cette diversité, même avec une production par article plutôt faible. Cela aussi représente un avantage concurrentiel. Quels marchés ont particulièrement contribué à cet essor ? Permettez-moi de ne pas citer un marché précis. Disons toutefois que nous réalisons un chiffre d’affaires intéressant grâce à la vente de grosses machines aux grandes exploitations d’Europe de l’Est, c’est-àdire en Pologne, République tchèque,

Hongrie, Roumanie, Ukraine, Russie et jusqu’au Kazakhstan. Cette région constitue un marché en forte croissance pour Horsch, car notre diversité y est particulièrement appréciée. Les constructeurs de tracteurs veulent de plus en plus proposer une gamme complète et exigent l’exclusivité des revendeurs. Ne craignez-vous pas d’être évincés du marché ? Finalement, qui détermine cette exclusivité ? Les gros constructeurs de machines agricoles qui proposent selon vous une gamme complète ? Ou le client ? Le client la détermine en jetant son dévolu sur un produit ou un autre, mais le revendeur fait en quelque sorte écran … … oui, vous avez raison sur cet aspect. Par exemple, nous avons délibérément pris nos distances par rapport au réseau John Deere

« Nous ne demandons pas à nos clients ce qu’ils voudraient avoir. » ces dernières années, pas au point de nous en séparer complètement, mais nous en avons diminué l’importance, car nous avons flairé un certain danger. Ce n’est pas le cas d’Agco, ni du groupe CNH. En effet, ces entreprises ont désormais compris que Horsch pouvait augmenter son chiffre d’affaires,

même si nous nous sommes séparés de certains revendeurs. J’estime que nous sommes aujourd’hui suffisamment grands et que notre connaissance de notre clientèle et de ses problèmes nous confère une certaine force en faisant de nous des spécialistes du travail du sol, du semis et de la pulvérisation. Il y a 50 ans, votre père est arrivé à Stelzenhof et a commencé à labourer sans charrue … … cela remonte à un peu plus loin en fait. Après la Seconde Guerre mondiale, ma famille (mes parents et mon oncle) a pu accroître considérablement la superficie de

« Nous avons donc besoin de compromis que nous devons négocier avec la nature. »

son exploitation agricole. A l’époque, elle possédait déjà plus de 300 à 400 hectares de terres. Mais les sols étaient pour la plupart caillouteux, et elle s’aperçut rapidement que la charrue ne servirait à rien. Il lui fallut donc trouver un autre moyen. Cependant, personne ne pouvait l’aider. On lui disait que, sans charrue, c’était peine perdue. Ma famille a donc simplement commencé à faire des essais. Comment en êtes-vous venus à la production de machines ? C’est de notre père qui avait un esprit pionnier que nous tenons cette passion de l’ex-

Baignant depuis tout petit dans l’esprit pionnier dont son père faisait preuve, Michael Horsch s’est tourné tout naturellement vers la production de machines.

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Marché | Interview

périmentation. Nous voulions aussi avoir une grande exploitation, la cultiver sans labour, mais nous ne pouvions pas tous rester à la ferme. C’est le plus jeune d’entre nous qui en a finalement hérité. C’est pourquoi mon frère Philipp et moi nous sommes lancés dans la production de machines. Au début, ce n’était pas pour développer une entreprise, mais plutôt pour acheter notre propre ferme avec les bénéfices, et pour pouvoir ensuite l’agrandir. Vous êtes aujourd’hui le spécialiste du travail du sol minimal. N’avez-vous pas envie d’offrir une gamme complète dans ce secteur ? Pourquoi le devrais-je ? Je le redis : ne sommes-nous pas assez grands ? En fait, la taille et la croissance ne m’intéressent absolument pas. Nous avons bien sûr envie d’avoir du succès, mais ce n’est pas l’objectif principal de notre activité. Nous ne voulons pas écraser la concurrence et simplement nous remplir les poches. Vous estimez que l’agriculture hybride est la nouvelle tendance. Pourriez-vous brièvement nous expliquer ce que vous entendez par là ? Ceux qui nous ont observés ces dernières années nous connaissent bien : Horsch se remet toujours en question. Faisons-nous ou avons-nous fait les choses de la bonne manière ? Avons-nous été trop loin ? Bref, dans le monde actuel de rotation rapprochée des cultures de l’agriculture intensive et du recours massif aux produits chimiques, on se retrouve inévitablement dans une impasse. C’est clairement mon avis. La nature va riposter, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain. Nous avons donc besoin de nouvelles approches, de compromis par exemple, que nous devons négocier avec la nature. Outre cette dernière, la société, avec ses idées et ses besoins, joue aussi un rôle de plus en plus important. L’agriculture bio n’est cependant pas la solution. Pourquoi pas ? Si tous les agriculteurs passent au bio, l’humanité n’aura plus de quoi se nourrir. Alors, tout cet argent ne servira à rien. Comprenez-moi bien, il doit tout de même y avoir une agriculture bio, mais nous avons besoin des deux : l’agriculture biologique et l’agriculture classique. Il faut mélanger, diversifier, c’est ce que j’entends par agriculture hybride. Il faut maintenant déterminer ce qui est à changer. Quelles sont les limites des agricultures 10

Technique Agricole 5 2019

« Nous proposerons prochainement une nouveauté dans le domaine de l’automatisation et de la robotique », révèle Michael Horsch.

classique et biologique ? Quels sont, le cas échéant, leurs points communs ? Je n’ai pas encore les réponses à ces questions. Mais vous avez certainement une ou deux idées de machine en tête ? Bien sûr. Nous avons déjà certaines idées à mettre en place pour l’agriculture hybride que je défends, et vous renvoie à ce sujet à la dernière édition du magazin terraHorsch 17/2018. Nous sommes par exemple conscients de la problématique

« La technologie en essaims est à mon avis complètement insensée. »

de la résistance du vulpin des champs dans les exploitations intensives de céréales. Le recours à un désherbage mécanique est ici la bonne solution. Il est encore possible de semer avec une largeur de travail de 6 mètres. Mais si on doit biner en 6 mètres, on en finit plus. Si je souhaite biner en 12 mètres, je ne peux toutefois pas semer en 6 mètres. On doit alors semer en largeur et les semis doivent être tous alignés. L’interrang doit également être suffisant pour pouvoir travailler rapidement avec une bineuse. Avez-vous d’autres idées ? Oh oui, je vous réserve des surprises. Nous aurons bientôt quelque chose à proposer

dans les domaines de l’automatisation et de la robotique, où nous entendons être à la pointe, mais toujours avec de grandes largeurs de travail. Donc pas de technologie en essaims ? Non, selon moi cette technologie est complètement insensée. Chaque robot a besoin d’une multitude de caméras, capteurs et ordinateurs de bord. Rien que cet équipement coûte près de 20 000 euros, auquels s’ajoute le prix du logiciel. Je vous laisse calculer le prix final de dix petits robots. Je préfère encore payer un tel montant une seule fois pour une grosse machine. En ce qui concerne les véhicules autonomes, il reste des obstacles légaux à surmonter. Nous y travaillons toutefois car, comme je vous l’ai dit, nous souhaitons être à la pointe de ce secteur. La gamme « Leeb vous met-elle sur la voie de la pulvérisation classique ? Quel est l’avenir de ce secteur ? Le recours aux produits chimiques est un sujet toujours plus délicat. La société, les milieux politiques, tout le monde veut avoir voix au chapitre. On ne peut pas s’en passer complètement, particulièrement des fongicides et des insecticides, car nous n’aurions plus rien à manger. Nous devons donc trouver une solution intelligente. Cela signifie que nous devons constamment réduire l’application de produits chimiques et la cibler toujours mieux. Des appareils de pointe sont donc nécessaires, et c’est là que notre gamme « Leeb » entre en jeu.


Nouveautés | Marché

le marché. Ainsi, lorsqu’un tracteur est équipé d’un semoir monograine à l’arrière et d’un réservoir frontal pour fertilisants, deux terminaux universels complets sont déjà intégrés dans le « CCI 1200 ». En conséquence, les deux machines s’affichent côte à côte et peuvent être utilisées en même temps. Le « CCI 1200 » peut gérer automatiquement jusqu’à 254 sections sur une surface déjà travaillée ou une tournière. Afin d’exploiter toutes ces possibilités, il prend en charge les semoirs, pulvérisateurs, distributeurs d’engrais, épandeurs universels, tonnes à lisier, faucheuses et andaineurs.

Système d’assistance « CCI.Help » Le « CCI 1200 » est doté d’un écran suffisamment grand pour afficher simultanément plusieurs applications. Photos : CCI

Think Isobus : « CCl 1200 » Le « CCl 1200 » avec son utilisation « multi-touch » est le tout nouveau terminal Isobus du Centre de compétence Isobus. Il est en pleine phase de commercialisation. Ruedi Hunger En unités électroniques, dix ans représentent une éternité. Bien que le système Isobus soit omniprésent sur le marché, l’exploitation agricole suisse moyenne compte encore peu de machines qui soient compatibles Isobus. Dès lors, il n’est pas surprenant que le nouveau terminal Isobus « CCI 1200 », présenté à l’automne 2017 déjà par le Centre de compétence Isobus (CCI), ne soit vraiment utilisé que depuis quelques mois. Son écran de 12,1 pouces offre un affichage flexible s’adaptant au type de travail effectué. Avec sa surface particulièrement réactive à technologie multi-tactile, l’écran permet la saisie de données du bout des doigts. L’utilisation simultanée de deux machines Isobus est en outre rendue possible par l’intégration de deux terminaux universels. D’autres appli­ cations gérant la coupure auto­ matique des tronçons et un épandage modu­lé garantissent un traitement précis.

multané de plusieurs applications. Selon l’utilisation, le conducteur peut personnaliser la présentation. L’affichage standard montre deux applications de même format côte à côte. Le conducteur peut choisir comme bon lui semble le mode portrait ou le mode paysage. Le « CCI 1200 » reprend les icônes de ses prédécesseurs (« CCI 50 », « 100 » et « 200 »), de sorte que les utilisateurs expérimen­ tés de terminaux « CCI » s’y retrou­vent rapidement. Le « CCI 1200 » possède néanmoins un concept de fonctionnement totalement inédit. Associé à la navigation du nouveau menu, le terminal permet une utilisation simple, similaire à celle d’un smartphone. Des aides au réglage expliquent étape par étape les tâches complexes telles que le choix du temps de latence idéal pour la coupure automatique des tronçons.

Aussi précis qu’un GPS Affichage adaptable Le large écran du « CCI 1200 » offre suffisamment de place pour l’affichage si­

De plus en plus de machines compatibles avec le système Isobus, et pouvant être utilisées ensemble, seront proposées sur

La fonction « CCI.Help » fournit à l’opérateur l’assistance et les indications relatives à l’utilisation d’une machine qu’il ne trouvait auparavant qu’en consultant des notices imprimées ou en suivant des formations. Elle télécharge des informations sur les fonctionnalités des applications ouver­ tes, en temps réel sur le terminal. Le logiciel et le manuel d’utilisation d’un équipement donné disposent toujours de la même version. Grâce à l’écran partagé du « CCI 1200 », le système de support « CCI.Help » peut être visualisé à proximité immédiate de la commande Isobus de la machine, dans une fenêtre de taille identique. Fonction et explication sont reconnaissables en un clin d’œil et sans se chevaucher.

Conclusion Le « CCI 1200 » est en pleine phase de commercialisation à grande échelle. En offrant la possibilité d’utiliser deux terminaux universels, il contribue à en réduire le nombre de moitié dans la cabine.

Le système d’assistance embarqué « CCI.Help » est déjà utilisé par plus de cinq fabricants.

Centre de compétence Isobus Fondé en 2009 par les sociétés Amazone, Grimme, Krone, Kuhn, Lemken et Rauch, le Centre de compétence Isobus (CCI) est une association dont le but est la promotion du système Isobus et à laquelle se sont jointes d’autres entreprises actives dans le machinisme agricole. www.cc-isobus.com

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Marché | Sociétés

Une seconde vie pour l’« Astronaut » Pour celui qui ne veut pas investir dans un robot de traite neuf, l’achat d’un appareil d’occasion peut constituer une bonne solution. Le programme « Taurus » de Lely consiste à reconditionner des robots de seconde main et à les munir d’une garantie d’usine d’un an. Heinz Röthlisberger

Le robot de traite de type « Astronaut A3 » ci-dessus est en train d’être mis à niveau au Lely Center à Härkingen (AG). Cet exemplaire était auparavant en service en Allemagne. Photos : Heinz Röthlisberger et ldd

Aucun doute, les robots de traite se sont imposés et sont devenus indispensables sur de nombreuses exploitations laitières suisses. Cependant, ces machines sont encore trop chères pour beaucoup d’agriculteurs. Ceux qui veulent tout de même traire leurs vaches automatiquement ont la possibilité de recourir à un robot d’occasion. L’offre est abondante : plusieurs propositions s’affichent lorsque l’on tape le terme « robot de traite » ou le nom d’un constructeur avec la désignation du type de machine sur une plate-forme de internationale de commerce en ligne. On trouve ces articles surtout en Allemagne ou en Hollande, peut-être moins en Suisse où ils s’échangent directement entre particuliers.

Certifiés et avec un an de garantie Il y a quelques années, Lely a lancé le programme « Taurus » pour assurer une seconde vie sans faille à ses robots de traite « Astronaut ». Ceux-ci sont révisés, remis à niveau, certifiés et garantis un an. Le certificat « Taurus » est également délivré par le Lely Center de Härkingen (AG) de12

Technique Agricole 5 2019

puis deux ans. « La demande en robots de deuxième main est très forte », indique Fabian Fischer, responsable des occasions et du service après-vente du centre. Il l’attribue au fait que des éleveurs avec moins de 30 vaches sont toujours plus nombreux à souhaiter un tel appareil. L’acquisition d’un robot neuf s’avère cependant trop chère pour eux.

Plus avantageux à l’achat mais pas au kilo de lait « Un ‹ Astronaut › d’occasion remis à niveau coûte entre 30 et 40 % moins cher à l’achat qu’un neuf, souligne Fabian Fischer. Cependant, le coût effectif par kilo de lait est le même qu’avec un robot neuf, car la durée d’amortissement est raccourcie en conséquence ». A titre de comparaison, un «  Astronaut  » neuf coûte aujourd’hui entre 160  000 et 230 000 francs selon son équipement. A ces montants viennent s’ajouter des coûts d’installation, qui sont identiques pour tous les modèles d’« Astronaut », quel que soit leur ancienneté.

Planification indispensable Comment l’opération se déroule-t-elle ? « Soit l’éleveur trouve lui-même un robot de traite, l’achète et nous en informe, soit nous lui en obtenons un. Cela se fait généralement par l’intermédiaire de notre réseau européen de concessionnaires », explique Fabian Fischer. Bien entendu, l’état du robot, son type, son prix, ainsi que les options supplémentaires dont l’agriculteur souhaite disposer sont attentivement étudiés par le Lely Center Härkingen. Celui-ci gère aussi de près la planification du montage sur le nouveau site, qui inclut des plans d’installation détaillés, ainsi que le suivi des travaux.

Risque de défauts cachés Cependant, des défauts cachés et des risques difficiles à calculer peuvent rapidement rendre un appareil de seconde main très onéreux. Il y a souvent des occasions de 10 ans d’âge proposées sur internet à très bas prix. Lorsqu’on examine la machine au moment de l’acheter, il est souvent difficile de déterminer quels dé-


Sociétés | Marché

Lely « Astronaut », l’historique Type et chronologie A2 de 1995 à 2006 A3 de 2006 à 2010 A3 Next de 2009 à 2011 A4 de 2011 à 2018 A5 dès 2018

fauts elle présente, surtout si l’on n’a jamais eu affaire à un robot de traite. « Des agriculteurs l’ont appris à leurs dépens. Par exemple, un budget de 80 000 francs se voit largement dépassé pour atteindre soudainement 130 000 francs à cause du taux de change de l’euro et des adaptations techniques nécessaires. C’est pourquoi il est préférable que nous soyons présents dès le début, signale Fabian Fischer. Ainsi, nous pouvons procéder à une évaluation réaliste et honnête de la machine et estimer les coûts en collaboration avec le client. »

Les câbles rongés par des souris et endommagés sont systématiquement remplacés.

L’absence de dommages mécaniques et de corrosion des contacts électriques est vérifiée.

Tous les composants du pulsateur sont remplacés et testés.

La capacité de la pompe à vide est vérifiée. Elle est remplacée au besoin.

Tous les vérins pneumatiques sont étanchéifiés et testés.

Composant important du robot, le compresseur à air, sans huile, est aussi révisé.

Les éléments et conduites à lait sont soumis à un examen approfondi.

Fabian Fischer (g.) et Christoph Brunner, deux responsables du Lely Center Härkingen.

Il faut que ça marche, tout de suite Fabian Fischer rajoute que l’achat d’un robot de traite de seconde main n’est en rien comparable avec celui d’un tracteur d’occasion. Un tracteur, on peut généralement s’en passer quelques jours en cas de panne imprévue. Au contraire, le robot installé sur le nouveau site doit fonctionner correctement dès le début parce qu’il représente le cœur de la ferme laitière. « C’est pourquoi l’on ne doit accepter aucun compromis, ni devoir tâtonner d’aucune sorte avec les robots de traite reconditionnés », souligne-t-il. Le Lely Center Härkingen dispose d’un personnel qualifié pour remettre les robots de traite en bon état, sous la houlette du chef d’atelier Christoph Brunner. « Une fois que le robot arrive dans nos locaux, il est d’abord nettoyé à fond, ce qui permet de déterminer avec certitude les composants à remplacer. »

Batterie de tests finaux avant remise en service Les pièces en silicone et en plastique sont remplacées systématiquement. Les capteurs de vide et de qualité du lait, tel le système complet de pulsation, sont également changés. Tous les dispositifs informatiques, tant les équipements que les logiciels, sont actualisés. « Chaque composant peut être installé ultérieurement sur le robot de traite Lely grâce à sa conception modulaire  », affirme Chris-

toph Brunner. Un compteur de cellules, les unités de production de vapeur « Pura » et de dosage de liquide « Titania », le système de lavage des sabots « Meteor », celui de pesage des animaux, ainsi que les dispositifs de mesure de la graisse, des protéines, du lactose et de la température du lait, sans oublier une extension du distributeur d’aliments, sont disponibles sur demande. En fin de processus, le robot est soumis à des tests approfondis. « Nous connectons l’électricité, l’eau, l’air et le réseau en vérifiant ainsi si le robot est vraiment apte au montage et à l’utilisation », conclut Christoph Brunner.

Plus de 10 robots par an Le reconditionnement d’un robot de traite nécessite quelque 160 heures de travail. Il va en outre recevoir pour plus de 25 000 francs (prix de revient) de composants neufs. Les spécialistes du Lely Center sont en mesure d’équiper n’importe quel modèle d’« Astronaut », ou de procéder à sa révision générale. La demande est forte : le centre révise entre 10 et 15 robots de traite par an, auxquels il offre une « deuxième vie » et une certification « Taurus » en bonne et due forme.

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Biner et étriller

Les méthodes de désherbage sans recours à la chimie suscitent un vif intérêt sur le terrain.

Photos : Ruedi Hunger

Le désherbage mécanique se fait un nom Le désherbage mécanique intervient directement dans le rapport de concurrence naturel entre les plantes cultivées et les adventices. Il s’agit principalement de donner aux premières l’avantage de la mainmise sur les éléments fertilisants, l’eau et la lumière. Ruedi Hunger

Les méthodes de culture, mais surtout le désherbage effectué avec des charrues, des herses et des bineuses, ainsi que l’emploi d’herbicides spécifiques ont favorisé certaines communautés d’adventices. Leur composition est à son tour influencée par le moment et le type de désherbage mis en œuvre, et plus généralement par les cultures elles-mêmes et les rotations. Les populations d’adventices sont flexi14

Technique Agricole 5 2019

bles, c’est-à-dire qu’elles s’adaptent aux mesures ciblées employées pour en réguler la présence. Le changement se fait lentement, mais sûrement. Les populations d’adventices des années 1960 et 1970 sont différentes de celles d’aujourd’hui, parce que le traitement du sol, les cultures et les mesures de régulation (herbicides compris) ont évolué durant tout ce temps.

Qu’est-ce que les « adventices » ? Plusieurs caractéristiques font d’une plante une adventice (improprement appelée « mauvaise herbe ») : • La concurrence : un végétal considéré comme une adventice est en concurrence directe avec les plantes cultivées pour l’accès aux éléments fertilisants, à la lumière et à l’eau. Cela a une influence négative sur le rendement.


Biner et étriller

• La présence en masse : la présence de graines à haut potentiel dans le sol et la dispersion éoliennes des semences permettent à des plantes de germer, croître et se propager vite et en masse. Les longs réseaux racinaires (chiendent, par exemple) favorisent aussi une diffusion rapide. • Une exploitation plus difficile : la présence de plantes indésirables complique le travail du sol, ce qui se traduit par une dégradation massive des récoltes et des coûts plus importants de traitement post-récolte (céréales par exemple) engendrant des pertes de qualité. • La toxicité  : une forte présence de plantes toxiques peuvent nuire au rendement. En culture fourragère, c’est par exemple le cas du colchique.

Les aspects positifs des adventices Lorsqu’on prend en compte les dépenses et les efforts liés au désherbage, on s’imagine mal que les adventices puissent avoir des aspects positifs. Mais en y regardant de près, force est de constater qu’elles contribuent, dans les cultures en rangs, à protéger le sol de l’exposition directe aux rayons du soleil et de l’érosion. De plus, les adventices fournissent de la nourriture à différents insectes utiles sous forme de nectar et de pollen, ainsi qu’un habitat à certains ravageurs qui s’attaquent plutôt à elles qu’aux plantes cultivées. Ceux-ci constituent une épée à double tranchant, mais se justifient malgré tout dans une démarche biologique.

Nécessité fait loi Solution de remplacement aux herbicides (qui, soit dit en passant, peuvent s’appli-

Robots ou équipements pour grandes surfaces ? Des minirobots autonomes peuvent permettre à des exploitations de taille petite à moyenne de profiter du progrès technique, sans être contraintes de s’agrandir pour amortir des équipements pour grandes surfaces. C’est en tout cas l’avis des experts. Elles n’ont pas toujours la possibilité de s’étendre ; comment les robots pour les cultures se développeront-ils reste une question ouverte. D’un point de vue agronomique, les robots petits et légers permettent enfin de ménager le sol. Les conditions de croissance sont plus propices pour les cultures et le risque d’érosion va diminuant, au moins tendanciellement. Leur

quer avec une précision extrême, voir Technique Agricole 3/2019), la régulation mécanique des adventices a également atteint un haut potentiel. Les critères décisifs pour l’utiliser à grande échelle sont: efficacité, fiabilité, coûts et charge de travail. Cette régulation mécanique ne saurait être exclue des réflexions sur l’avenir du désherbage, face aux résistances aux herbicides, aux restrictions croissantes relatives à l’homologation de nouveaux produits et à l’acceptation de cette méthode par le grand public. Le désherbage mécanique est toujours une course contre la montre. Il exige, en terme de moyens, une « force de frappe » importante pour pouvoir profiter des courtes fenêtres d’interventions possibles. Il est illusoire de vouloir remporter la lutte contre les adventices. S’il est possible de les vaincre, cela ne se fait qu’au prix d’une

aptitude à travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre permet d’utiliser les robots au meilleurs moments. Les matériels et les technologies pour grandes surfaces affrontent des vents contraires. Ils ne viennent pas que de l’agriculture. La question de l’acceptation par le consommateur se pose également. Ces équipements peuvent apparaître comme menaçants, dangereux, dans l’esprit de personnes peu informées, influencées par des « fake news ». La vie des minirobots est plus facile, même si certaines voix affirment déjà que robots et agriculture biologique sont antinomiques.

dépense et d’efforts importants et, dans le meilleur des cas, pour une période de végétation seulement.

Peu de jours à disposition Les laps de temps où l’on peut intervenir sont déterminés d’abord par la météo; le type de sol joue aussi un rôle majeur. Il peut y avoir des différences importantes entre parcelles, sans parler de la diversité des sols au sein même de petits espaces. Les interventions pour réguler efficacement les adventices, qui doivent se faire tôt au printemps, ne peuvent souvent avoir lieu que dans une fenêtre de temps limitée, grosso modo entre quatre et vingt jours. Les courtes périodes propices permettent juste le passage d’une étrille, dans un intervalle comparable à ce qui est requis pour une application d’herbicides au pulvérisateur. Les printemps tendanciellement plus secs laissent plus de jours propices dans les sols plus difficiles.

Un besoin de temps accru

Au départ, il faut beaucoup de courage pour changer de système.

Le temps total nécessaire pour la régulation des adventices est déterminé par le degré de mécanisation. S’il est faible, par exemple pour deux hectares de surface cultivée, pulvérisateurs et herses-étrilles requièrent environ 0,5 unité de main d’œuvre (UMO) par hectare. La herseétrille travaille des bandes plus étroites que le pulvérisateur, mais elle avance plus vite et sans temps de remplissage ou de rinçage. Une sarcleuse de précision demande déjà plus de 2,0 UMO par hectare et la combinaison d’une sarcleuse et d’une étrille requiert presque 3,0 UMO par hectare. Lorsque la surface cultivée augmente, le temps total requis par unité de surface diminue, de sorte que, pour un total de 5 2019 Technique Agricole

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Biner et étriller

20 hectares, cette combinaison sarcleuseherse-étrille ne demande plus que 0,6 UMO à l’hectare.

Ne pas voir que le positif Des raisons agronomiques jouent un rôle central dans la renaissance du sarclage et du hersage. Les adventices sont de plus en plus résistantes aux herbicides et la question des résidus préoccupe tout agriculteur un tant soit peu consciencieux. Dans le petit pays qu’est la Suisse, où tout le monde voit ce que chacun fait, la moindre apparition d’un pulvérisateur suscite la rédaction de scénarios d’horreur et l’acceptance des herbicides par la population chute. Malgré une sympathie légitime et même parfois une certaine euphorie envers la régulation mécanique des adventices, il ne faut pas oublier ses effets négatifs sur le terrain. Chaque intervention mécanique a des répercussions sur les organismes du sol (tout comme les herbicides) et favorise l’assèchement des nappes phréatiques et l’érosion. Les procédés de régulation thermiques des adventices, appliqués à de grandes surfaces, demandent du temps, de l’énergie et sont coûteux; ils sont aussi difficiles à mettre en œuvre, raison pour laquelle ils se justifient surtout dans les cultures spéciales, plutôt sur de petites surfaces, et de manière bien ciblées sur les adventices. Enfin, seul l’avenir nous dira si l’on pourra un jour réguler les populations d’adventices en les soumettant à un courant électrique qui les traverse jusque dans la terre pour revenir ensuite à sa source.

Il y a brouillard et brouillard: de la vapeur remplace ici celui de la pulvérisation.

vrai que le guidage numérique s’est fait une place de choix dans le secteur. Il nécessite l’assistance de caméras et de capteurs. La tâche de ces derniers consiste à faciliter autant que possible le guidage des appareils et des outils. Certains d’entre eux sont déjà fonctionnels pour ce travail dans les lignes. La véritable innovation encore à venir consistera à distinguer avec une précision croissante les facteurs de différenciation et de prolonger la période d’utilisation des appareils à technologie numérique.

L’assistance des capteurs

Passé et avenir de la reconnaissance d’images

Les innovations à venir ces prochaines années auront surtout trait au désherbage à l’intérieur des rangs. C’est d’autant plus

La tâche des systèmes d’imagerie consiste à différencier aussi nettement que possible les plantes cultivées des adventices.

On le faisant dans le passé au moyen de la couleur (teinte des feuilles, etc.). L’avenir réside dans le phénotypage des plantes individuelles. Cela signifie que chaque végétal est aussi identifié par la forme de ses feuilles et de son port. Pour accroître la vitesse des matériels et leur « force de frappe », il faut que cette reconnaissance des plantes soit plus rapide et plus sûre. Il existe déjà des équipements pour le désherbage mécanique automatique. Ils présentent un grand intérêt pour les praticiens. Mais les experts pensent que le bouleversement de systèmes de culture établis, qui constitue un changement de paradigme, prendra du temps. Les investissements dans les technologies numériques novatrices ne se feront pas du jour au lendemain. Ils seront très progressifs.

Conclusion

L’agriculture suisse ne peut être accusée d’immobilisme. Pour réguler les adventices, la recherche s’oriente aussi vers l’usage de films biodégradables.

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Technique Agricole 5 2019

Les adventices sont et resteront un souci pour les agriculteurs et les maraîchers. Même s’il ne s’agit pas de remporter une victoire définitive contre les plantes indésirables, différentes solutions existent. Les outils mécaniques ont atteint un niveau technique aussi élevé que les pulvérisateurs. Le cultivateur suisse moyen n’a cependant pas accès à cette technologie de pointe. La herse-étrille de six mètres de large et la sarcleuse dirigée à la main par un ou une personne auxiliaire resteront la norme pas mal de temps encore. Et on continuera de discuter et d’évaluer les coûts de ces travaux.


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Biner et étriller

Guidage par ultrasons : les voies de passage, le bord des buttes ou les lignes de plantes servent de points de référence. Photo : Reichhardt

Des dents plutôt que la chimie : le retour aux origines ? Le recours à la lutte mécanique contre les adventices en tant qu’alternative à l’utilisation d’herbicides prend de plus en plus d’importance. Une grande variété de produits est disponible sur le marché. Le désherbage mécanique complet nécessite en général plusieurs appareils, ce qui entraîne des coûts à prendre en considération. Ruedi Hunger La régulation consiste à intervenir dans la concurrence à laquelle se livrent les plantes cultivées et les adventices. L’enjeu est l’accès aux nutriments, à l’eau et à la lumière. La compétition pour les éléments nutritifs commence dès la germination et peut déjà avoir des conséquences durables sur les plantes cultivées. La recherche de lumière peut également se constater rapidement, selon la densité des adventices. En revanche, la lutte pour l’eau se manifeste ultérieurement et surtout pendant les périodes d’étiage, mais de manière d’autant plus prononcée.

Nouvel essor de la sarcleuse et de l’étrille Jusqu’à l’introduction des herbicides, le sarclage constituait l’une des méthodes standard de lutte contre les adventices. Parallèlement au développement du désherbage chimique, les sarcleuses se sont 18

Technique Agricole 5 2019

retrouvées confinées dans les remises de nombreuses fermes. Pendant longtemps, seules les fermes bio ont maintenu ce procédé qui reprend maintenant vie dans les grandes cultures et le maraîchage parce que l’utilisation d’herbicides se voit de plus en plus contestée. La maîtrise des herbes indésirables commence par la rotation des cultures, les cultures dérobées et le travail du sol. Dès les années 1950, des études ont confirmé qu’un grand nombre de graines d’adventices germent et lèvent après le hersage de préparation du lit de semence. Ce moment constitue par conséquent le point de départ d’un désherbage mécanique efficace.

Une grande diversité d’équipements Dans les pages suivantes, la distinction est faite entre les dispositifs désherbant toute la surface, ceux qui agissent sur l’interligne, et ceux qui traitent la zone délicate

de la ligne. Enfin, les machines utilisées pour lutter contre les adventices dans les cultures en buttes comme les pommes de terre sont également mentionnées.

Régulation des mauvaises herbes sur toute la surface •Houe rotative (ou rotary hoe en anglais) La houe rotative travaille sur toute la surface, indépendamment des lignes. Elle dispose d’outils roulants munis d’embouts en forme de cuillère qui brisent la croûte et ameublissent le terrain. Les éléments sont décalés et ont une suspension flexible. Les dents en forme de cuillère déracinent ou recouvrent les adventices Pour un effet optimal, l’appareil doit être utilisé aux stades précoces de développement des herbes indésirables. Les sols croûtés ou limoneux sont bien ameublis. La houe rotative fonctionne à des vitesses de travail relativement élevées de 15 à 20 km/h.


Biner et étriller

• Etrille rotative L’étrille rotative est utilisée indépendamment des rangs et travaille sur toute la surface. L’action peut être comparée à celle de la herse-étrille : elle arrache et recouvre les adventices. L’effet dans les lignes (plante cultivée) est plus intense qu’avec la herse-étrille. Les roues en plastique munies de tiges ont un angle d’attaque de

des dents reste ainsi constante sur toute la course du ressort, même à différentes hauteurs comme dans les cultures en buttes. Treffler a poursuivi le développement de cette nouvelle herse pour finalement la commercialiser. APV distribue depuis deux ans la herse Vario qui fonctionne selon un concept comparable.

Régulation des adventices situées dans la zone de l’interligne

Tout travail du sol donne aussi le signal de départ de la germination des adventices. Cela est d’autant plus important que la compétitivité de la culture est faible.

30° (sens de la marche). Les tiges/dents sont également capables d’ameublir les sols durcis et/ou boueux. La combinaison d’une herse à soc et d’une étrille rotative partielle s’avère judicieuse. • Herse à prairie et herse-étrille La herse-étrille constituait à l’origine un perfectionnement de la herse à prairie qui disposait de tiges courtes fixées sous une chaîne ou un filet métallique. Lancée sur le marché par Rabe au début des années 1980, elle est aujourd’hui la machine clé pour le désherbage mécanique. L’agressivité des dents est en grande partie réglée directement et de manière centralisée. Il y a une dizaine d’années, un agriculteur bavarois a développé une herse dont chaque dent est précontrainte indirectement et individuellement par un ressort. La pression

• Bineuse à brosses Les brosses en nylon disposées de biais adoptent une technique éprouvée pour le désherbage précoce des cultures maraîchères. Elles peuvent être adaptées à différents espacements entre les rangs si nécessaire grâce au dispositif de conception modulaire, et conviennent aux cultures à développement vertical. Les plantes cultivées sont protégées par un tunnel. Insensible aux pierres, la bineuse à brosses à entraînement hydraulique se révèle particulièrement adaptée aux cultures maraîchères. • Bineuse à cerceaux La bineuse à cerceaux comporte deux éléments en forme de paniers disposés l’un derrière l’autre qui tournent entre les rangées de plantes à une profondeur de travail allant de un à quatre centimètres. Le panier avant entraîne le panier arrière par l’intermédiaire d’une chaîne (avec démultiplication). Pour les grandes largeurs de travail, les paniers à cerceaux sont entraînés des deux côtés. Le premier panier (sens de la marche) brise la croûte sans effet de poussée. Le panier à cerceaux arrière, de même diamètre, tourne plus vite grâce à une démultiplication, émiette le sol et dépose les mauvaises herbes et les germes à la surface. Cet appareil convient aux cultures à

La caméra donne des images contribuant au guidage précis de l’appareil le long des rangées de plantes. Photo : Carré

L’outil est guidé par GPS via un dispositif hydraulique de déplacement latéral des bras inférieurs. Photo : John Deere

interligne de 20 cm ou davantage. Les cerceaux sont livrés à des largeurs allant de 14 à 38 cm. La vitesse d’avancement adéquate varie de 5 à 12 km/h. • Sarcleuse à étoiles (houe rotative) La sarcleuse à étoiles est un dispositif de désherbage éprouvé pour le maïs. Les outils en étoiles travaillent à gauche ou à droite et peuvent herser en déracinant le rang de maïs ou en le buttant. L’effet recherché est non seulement d’arracher les adventices, mais surtout de les enfouir dans la terre. Les éléments de hersage sont réglables en fonction de l’écartement des rangs. Les étoiles peuvent aussi être enlevées individuellement. La sarcleuse à étoiles est moyennement sensible aux pierres. • Broyeur interligne D’une largeur totale de 3 m, le broyeur interligne peut traiter 6 inter-rangs (de 50 cm chacun). Il est monté de préférence sur le relevage hydraulique avant ou arrière lorsque qu’un dispositif d’inversion est disponible. Il permet de contrôler et de broyer les adventices entre les lignes de culture. L’outil, équipé d’un entraînement actif, ne pénètre pas dans le sol et ses couteaux à rotation horizontale travaillent en surface. La culture elle-même n’est pas touchée. Les pierres se trouvant en surface risquent d’endommager les couteaux. • Sarcleuse à socs La sarcleuse à socs constitue l’équipement standard de nombreuses fermes de cultures sarclées, en sus de la herseétrille. Des dents à ressort, des socs pattes d’oie ou des couteaux incurvés (entre autres) peuvent être utilisés comme outils. Ils sont reliés au châssis porteur par le parallélogramme et tirés uniformément à plat sur le sol. Le contrôle précis de la profondeur est assuré par le parallélogramme et des roues de jauge sur les dispositifs à dents rigides et à dents à ressort. La profondeur de travail se règle in5 2019 Technique Agricole

19


Biner et étriller

Qu’entend-on exactement par « adventices » Les plantes sont qualifiées d’adventices, ou plus souvent, mais improprement, de « mauvaises », lorsqu’elles… … constituent une concurrence

… compliquent l’exploitation

… se développent massivement

… sont toxiques

Les adventices entrent en compétition avec les plantes cultivées pour l’accès aux nutriments, à la lumière et à l’eau, ce qui influence le rendement de ces dernières.

Les plantes indésirables compromettent la culture d’une zone en s’y introduisant (dans les végétaux ou leurs semences).

Les adventices se propagent par le vol de graines, de très longs réseaux radiculaires et la pression sur les concurrents, telles les plantes cultivées.

Il s’agit de plantes qui, à cause de leur forte présence et de leur toxicité, ont une influence nuisible sur le rendement d’une parcelle.

Celui qui commence tôt a toutes les chances de maîtriser les adventices. Photo : Kongskilde

dividuellement sur le jeu des premiers. Au stade précoce, les cultures sont protégées par des disques creux latéraux ou un tunnel de protection. Ensuite, la sarcleuse opère le buttage qui entraîne l’enfouissement de nombreuses adventices le long des cultures. L’effet obtenu dépend de la vitesse d’avancement. Les sarcleuses à socs peuvent s’atteler à l’avant, entre les essieux et à l’arrière du véhicule.

en rangs fortement infestées d’herbes indésirables (ainsi qu’aux semis sous litière). Les disques travaillent le sol horizontalement, juste sous la surface. Des roues à flasques sont placées quelques centimètres devant les disques et tranchent le sol verticalement, assurant ainsi un fonctionnement sans bourrage. Le « Chopstar-Hybrid » peut être équipé en option d’un guidage automatique par caméra.

• Bineuse à disques Sous le nom de « Chopstar-Hybrid », Einböck propose une bineuse à disques, d’un diamètre de 40 cm, destinée aux cultures

Régulation des adventices sur la ligne • Rotor à doigts « Ecoweeder » L’« Ecoweeder », entraîné activement par

l’arbre à cardan, possède deux rotors verticaux par rangée qui tournent en sens opposés. Les outils effectifs de travail sont des tiges ou des doigts vissés sur les rotors. La profondeur de travail se sélectionne par le réglage vertical des rotors. Grâce à la commande manuelle, les rotors sont guidés individuellement entre les différentes plantes, à l’intérieur et à l’extérieur de la rangée, ou autour d’elles. Par conséquent, un opérateur par rangée est nécessaire, ce qui évite de faire appel à une technologie par caméra coûteuse. La machine est principalement destinée au maraîchage. La combinaison d’un mouvement circulaire et d’un mouvement oscillant autour des plantes cultivées arrache les adventices ou les recouvre. • Bineuse à torsion Les éléments de sarclage sont fixés sur le châssis. Ils se composent de deux dents en acier flexibles à ressort, par rangée, placées sur le dispositif de sarclage. Grâce à leur petite taille, ils s’adaptent également au montage avant et/ou entre essieux. Les deux dents à ressort déracinent et enfouissent les herbes indésirables par des vibrations et des frottements à proximité immédiate des rangées de plantes (selon le réglage). • Sarcleuse à doigts Des crochets à doigts attaquant latéralement dans les rangées et autour de la plante cultivée permettent d’éliminer les adventices. Ils travaillent dans une zone inatteignable aux sarcleuses conventionnelles. L’utilisation de la sarcleuse à doigts implique que la culture est déjà bien enracinée. La vitesse de travail est comprise entre 4 et 15 km/h. Les doigts en matière synthétique montrent une grande résistance à l’usure. Différents niveaux de dureté du plastique sont disponibles en option. Cela permet de tenir compte des exigences particulières et des spécificités des

Sarcleuses travaillant sur la ligne de plantation Type de machine

Entraînement

Largeur de travail

20

Technique Agricole 5 2019

Effet sur les adventices

Sarcleuse à doigts

Passif

Dépendant de la ligne

Bineuse à torsion

Passif

Dépendant de la ligne

Arrachage, déracineProfondeur de travail et ment et dépôt sur la vitesse d’avancement surface Arrachage, déracinement et dépôt sur la surface Profondeur de travail et Déracinement et réglage des dents enfouissement

Butteuse à disques

Passif

Dépendant de la ligne

Profondeur de travail et Enfouissement et vitesse d’avancement déracinement

Actif, à Dépendant de Rotor à doigts rotation la ligne « Ecoweeder » horizontale (ans la ligne)

La régulation automatique des adventices s’avère particulièrement intéressante pour les cultures maraîchères. Photo : Garford

Effet conjugué


Biner et étriller

différentes cultures. Les sarcleuses à doigts sont généralement utilisées en combinaison avec les sarcleuses à socs. Les supports peuvent être déplacés verticalement et horizontalement. Leur inclinaison peut désormais se régler sur deux positions. Cela permet d’adapter le degré d’agressivité selon la culture. Schmotzer recommande un angle d’attaque de 40° pour les cultures sensibles. Toutefois, un angle de 20° est conseillé pour les grandes cultures et les fortes densités d’adventices. • « Amonceleur » (en combinaison) Un «  amonceleur « est ajouté à la sarcleuse à socs, en vissant les outils sur le châssis de sarclage, derrière les socs pattes d’oie. Les outils sont mobiles et peuvent donc s’adapter selon les diffé-

Régulation des adventices dans les cultures en buttes • Butteuse à disques La butteuse à disques (creux) constitue également, au sens large, un « dispositif de sarclage » qui enfouit les adventices. Elle provoque un effet d’accumulation prononcé (pommes de terre) et sert à former la butte. L’effet d’amoncellement est obtenu par les disques creux rotatifs qui rassemblent la terre. Les disques sont reliés par paires au châssis porteur. Leur conception permet de travailler sans bourrage. La butteuse à disques est très peu sensible aux pierres

Tendances et nouveautés Celui qui possède une certaine expérience du désherbage mécanique sait que la concentration diminue lorsque des allers-retours entre les rangs sont réalisés pendant une longue période. Les systèmes de guidage assisté par caméra soulagent à l’évidence l’opérateur. Les constructeurs concentrent leurs efforts sur ce thème tout particulièrement. Quelques exemples à ce propos sont présentés ci-dessous. • Réglage électronique de la profondeur des herses-étrilles Treffler équipe sur demande les herses à

Le guidage par caméra s’avère particulièrement utile du point de vue économique si le temps de travail nécessaire, et donc la maind’œuvre, sont réduits de manière significative.

rents espacements de lignes. Les «amonceleurs » en forme de V poussent le matériau du sol vers la culture et permettent ainsi d’obtenir un effet de sarclage. Les adventices sont recouvertes de terre.

Les sarcleuses à socs sont privilégiées pour éviter une éventuelle infestation tardive de plantes nuisibles. Photo : Ruedi Hunger

Caractéristiques des sarcleuses travaillant dans la zone de l’interligne Type de machine

Entraînement

Largeur de travail

Effet conjugué

Effet sur les adventices

Sarcleuse étoile

Passif, roulant

Zone de l’interligne

Inclinaison et vitesse d’avancement « épand ou rassemble »

Arrachage et enfouissement

Bineuse à cerceaux

Passif/ actif

Zone de l’interligne

Régimes de rotation différents des rouleaux avant et arrière

Arrachage et dépôt sur la surface

Sarcleuse à socs

Passif

Zone de l’interligne (partiellement)

Profondeur de travail et espacement des socs (influence sur le buttage)

Coupe et enfouissement

Amonceleuse

Passif

Zone de l’interligne

(En association avec arcleuseà socs)

Enfouissement et amoncellement (ligne)

Bineuse à brosses

Actif, à rotation verticale

Zone de l’interligne

Broyeur interligne

Actif, à rotation horizontale e

Zone de l’interligne

Régime et vitesse d’avancement

Broyage (mulch en anglais)

Bineuse à disques

Actif, à rotation horizontale

Zone de l’interligne

Régime, vitesse d’avancement et changement du sens de rotation

Arrachage et léger entassement

Arrachage et dépôt sur la surface

5 2019 Technique Agricole

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Biner et étriller

Valeurs de références pour le calcul économique (KTBL 2018/2019) Largeur de travail (m)

Tracteur (kW)

km/h

Pulvérisateur, 1000 l

18

45

7

25 800.–

Pulvérisateur, 3000 l

24

67

7

51 100.–

Herse-étrille

3

37

10

2 500.–

Herse-étrille

6

67

10

6 800.–

Herse-étrille

18

120

10

37 000.–

Sarcleuse, 4 rangs

3

45

4,5

6 200.–

Sarcleuse, 8 rangs

6

63

4,5

15 000.–

Sarcleuse, 12 rangs

9

83

4,5

24 500.–

Sarcleuse de précision, 4 rangs

3

37

7

24 200.–

Type de machine

Le désherbage est particulièrement délicat à proximité immédiate des plantes. Photo : ldd

dents de précision d’un contrôle électronique de la profondeur. Pour ce faire, certaines dents, dites de référence, sont équipées d’un capteur de position. Un système de contrôle utilise les données de position pour régler la précontrainte hydraulique (ressort) et assure ainsi une profondeur de travail constante. • Guidage par caméra Lors de l’Agritechnica 2017 déjà, des médailles d’argent ont été attribuées à des systèmes de guidage destinés à des machines de sarclage. Le projet « AutoTrac Implement Guidance » a été distingué. Il s’agit d’un projet mené conjointement par John Deere et Monosem pour le contrôle automatique des outils portés. Ce système ne nécessite pas le châssis coulissant habituel. En effet, ce dernier est remplacé par des stabilisateurs hydrauliques latéraux placés sur les bras inférieurs qui assurent le déplacement latéral de la sarcleuse. Le système utilise une caméra pour déterminer préalablement le tracé le long des rangées de plantes. EUn autre projet commun, développé par Claas et les fabricants de sarcleuses Carré, Einböck, Hatzenbichler et Bednar, avait été distingué. Il vise à assurer un guidage précis, même dans des conditions de travail difficiles. La nouvelle caméra stéréoscopique peut modéliser en 3D des peuple-

Sarcleuse de précision, 8 rangs

6

67

7

40 000.–

Sarcleuse de précision, 12 rangs

9

83

7

49 500.–

Brûleur

3

45

3,5

17 000.–

Brûleur

6

67

3,5

33 500.–

ments végétaux. Les systèmes bien connus de hersage entre les lignes de Claas ou Garford fonctionnent selon le même principe de base : la caméra a un champ de vision portant sur deux rangs de plantes, analyse leur tracé et contrôle le châssis coulissant transversal. Des vitesses supérieures à 10 km/h sont possibles (Agroscope Transfer 130/2016). La commande par capteur d’une sarcleuse coûte entre 10’000 et 30’000 francs selon le modèle. • Guidage par ultrasons Le système Reichhardt dispose de capteurs à ultrasons se fondant sur la structure du terrain comme les rangées de plantes ou buttes de plantation. Contrairement aux systèmes par caméras, il n’est soumis à aucune exigence en matière d’éclairage. • Guidage par satellite Lorsque le semis ou la plantation a déjà

Sarcleuses travaillant indépendamment des rangs Entraînement

22

Largeur de travail

Effet conjugé

Effet sur les adventices

Herse-étrille

Passif

Indépendant des Vitesse d’avancement rangs, toute la et inclinaison des dents surface

Houe rotative (rotary hoe en anglais)

Passif

Indépendant des Vitesse d’avancement Dégagement, déracinerangs, toute la (plus elle est lente, plus ment et enfouissement surface l’action est agressive)

Etrille rotative

Passif

Indépendant des rangs, toute la surface

Technique Agricole 5 2019

Prix d’acquisition en €

Vitesse d’avancement

Enfouissement et arrachage

Arrachage et enfouissement

été effectué avec un tracteur guidé par satellite, le tracé enregistré peut ensuite être utilisé pour le hersage. Seuls des écarts minimes seront alors constatés. Les

Le désherbage mécanique donne de meilleurs résultats lorsque deux machines différentes sont utilisées en combinaison. Outre la technologie, c’est avant tout le moment opportun qui se révèle décisif pour le succès.

systèmes guidés par satellite ne sont pas influencés par les caractéristiques de la culture, à la différence des appareils contrôlés par caméra ou par ultrasons. Les systèmes de guidage par satellite coûtent de 15’000 à 25’000 francs, compte tenu des frais supplémentaires éventuels pour les signaux de correction. • Déplacement parallèle La dérive du tracteur dans les pentes, avec un déplacement linéaire conventionnel et de grandes largeurs de travail, engendre des risques d’imprécision. Un parallélogramme horizontal permet d’éviter ce problème et de guider l’appareil de sarclage en toute sécurité le long des rangs de cultures dans les terrains pentus. L’amplitude de déplacement est supérieure à 60 cm. La caméra néces-


Biner et étriller

saire à la détection des lignes peut être installée au milieu de la trace. • Contrôle de section EleL’électronique et le guidage GPS ne se limitent pas non plus aux dispositifs mécaniques de désherbage. Einböck propose ainsi un relevage hydraulique des différents éléments de sarclage. Le levage, dont la hauteur peut atteindre 30 cm, s’effectue manuellement par un interrupteur à bascule ou via le GPS moyennant la prédéfinition des paramètres de la parcelle ou un système automatique de retournement en bout de champ..

En bref : ça ne deviendra pas meilleur marché ! Bien au contraire ! Un ou plusieurs passages avec une « sarcleuse », selon la culture, sont nécessaires, de même que pour l’application d’herbicide avec un pulvérisateur. Avec une sarcleuse simple, une personne supplémentaire est nécessaire pour assurer le guidage de l’appareil. Le guidage peut bien sûr être automatisé dans une large mesure, ce qui s’avère particulièrement intéressant pour

La technique a accompli de grands progrès : même le contrôle de section est possible aujourd’hui. Photo : Ruedi Hunger

les exploitations maraîchères. Le degré d’automatisation évolue et se complexifie, ce qui a naturellement son prix. Un taux d’utilisation suffisant et l’économie de main d’œuvre coûteuse sont nécessaires pour assurer un amortissement convenable de l’investissement.

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5 2019 Technique Agricole

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Biner et étriller

mites entre « trop tôt » ou « trop tard » ainsi qu’entre « trop tranchant » ou « trop prudent » jouent un rôle essentiel. En un premier temps, le hersage provoque un certain stress sur la plante. Si celle-ci n’est pas soumise à d’autres agressions comme le gel, l’action bénéfique du hersage devrait bientôt se manifester, estompant le premier choc, en particulier par l’effet intense de minéralisation.

Le hersage précoce est la formule du succès. Quand la végétation augmente, son effet sur les adventices diminue rapidement. Différents types de herses

Le hersage consiste à l’enfouissement des adventices (70%) et à leur arrachage (30%).

Photo : ldd

La herse-étrille : une machine-clé Herser demande du courage, à chaque fois, il faut prendre sur soi. Même si à première vue, la herse-étrille semble être un engin simple, il faut veiller à bien l’utiliser, surtout quand on démarre un nouveau procédé de culture. Ruedi Hunger

« Regarde vers l’avant et jamais en arrière », ce principe aide les novices à surmonter leurs craintes. Il faut vraiment du courage à un agriculteur qui décide de tourner le dos aux produits phytosanitaires chimiques et qui est sur le point de passer la herse pour la première fois dans 24

Technique Agricole 5 2019

ses champs. L’effet du hersage consiste en grande partie à enfouir les adventices et dans une moindre mesure à les arracher. Deux conditions préalables essentielles doivent d’ores et déjà être réunies : il faut choisir le moment opportun, et l’état du sol doit permettre le recouvrement. Les li-

La plupart des étrilles disponibles sur le marché disposent de dents à suspension directe. On en varie l’agressivité en modifiant l’angle d’attaque. Le réglage hydraulique à partir de la cabine, disponible sur demande, peut se substituer au manuel. Carré, Einböck et Hatzenbichler figurent parmi les constructeurs connus qui proposent un vaste choix de herses Avec la fixation indirecte des dents de son étrille, la société Treffler poursuit une nouvelle approche qui la distingue de tous les autres fabricants. Chaque dent est fixée individuellement par un ressort de traction, ce dernier étant à son tour relié à un arbre central par un câble en acier. On règle la pression des dents en tournant l’arbre et en tendant les ressorts. Ainsi, ce n’est plus uniquement l’angle d’inclinaison mais la précontrainte du ressort qui assure l’agressivité des dents.

Le « bon moment » Quand on se représente l’effet d’enfouissement de la herse, on comprend aisément que le lit de semence doit être le plus plat possible et de surcroît friable. C’est la condition préalable pour que la herse à dents puisse déplacer suffisamment le sol et ainsi recouvrir les plantules. En outre, c’est uniquement à un stade de croissance précoce qu’on peut efficacement recouvrir ou arracher les adventices. L’effet du hersage est d’autant meilleur que la mesure est exécutée tôt. Le hersage en aveugle est particulièrement efficace par météo favorable. Dans la lutte concurrentielle contre les adventices germant à plat, il est particulièrement bénéfique pour les cultures


Biner et étriller

semées en profondeur, comme les légumineuses à grains.

Créneaux possibles pour le hersage Nivellement

Un premier passage de la herse avant la préparation du lit de semence détruit la première vague d’adventices

Hersage en aveugle

iLe hersage en aveugle est une mesure efficace entre la semence et peu avant que la plante cultivée ne perce le sol, à prendre sur une période de trois à huit jours. Cela dépend de la culture, de la température et de l’humidité

Hersage

On peut passer la herse avec succès dès que les céréales présentent trois à quatre feuilles et que les autres cultures atteignent un stade de croissance similaire

Passage ciblé trop tardif

En règle générale, une utilisation ultérieure de la herse n’est pas efficace. Cependant, il est recommandé de faire très tard un grand passage avec une herse moderne afin d’extirper les adventices grimpantes

Pause forcée La herse reste à la ferme depuis le moment où les plantes cultivées sont tout près de percer la surface du sol jusqu’à ce que qu’elles aient trois ou quatre feuilles. Sinon, elles subiront le même sort que les adventices, en étant recouvertes ou arrachées. Dans les sols lourds, le créneau idéal pour passer la herse ne dure qu’un à trois jours et l’effet de recouvrement suffise rarement. Le cas échéant il convient de passer préalablement le rouleau pour casser la croûte.

Beaucoup d’efforts pour peu d’effets Suivre la devise «  beaucoup apporte beaucoup » n’est pas recommandé pour les travaux de hersage. Il ne faut pas herser à tout prix, surtout si les contrôles répétés des champs ne révèlent aucun besoin (céréales). En règle générale il suffit de procéder au hersage une à deux fois. Selon la culture concernée, après le hersage en aveugle et un premier passage précoce, un second hersage peut s’avérer judicieux. En principe, les traitements trop fréquents contre les adventices sont le plus souvent improductifs car leur efficacité diminue au fur et à mesure que la végétation augmente.

tels qu’une mauvaise rotation de cultures, un traitement à un moment inapproprié ou des dommages structurels dans le sol. Les plantes cultivées doivent pouvoir offrir

d’elles-mêmes une concurrence suffisante à la croissance des mauvaises herbes. Vu sous cet angle, le hersage constitue uniquement un moyen auxiliaire.

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Compatibilité Toutes les adventices ne réagissent pas avec la même sensibilité à la herse. Les différences résultent en particulier des différents stades de croissance. En outre, grâce à la forte formation de leurs racines, les adventices vivaces sont plus résistantes. On peut régler l’agressivité de chaque herse selon l’état du sol, le moment du traitement et la culture. La vitesse de déplacement influence également l’agressivité. Les plantes cultivées ne supportent pas toutes de la même manière un (ou deux) passages de herse. Le blé, l’épeautre, les féveroles et l’avoine présentent une bonne tolérance au hersage. Les triticales, l’orge, le maïs et le tournesol (et le seigle) réagissent de manière plus sensible. Enfin, les petits pois (et le seigle) ont une résistance moindre.

Conclusion Dans des conditions optimales, le hersage améliore l’aération du sol et il apporte le bénéfice supplémentaire de la minéralisation de l’azote. Le hersage ne peut cependant pas corriger les défauts de procédés

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Biner et étriller

Le brûlage est un procédé pouvant se substituer au désherbage chimique. Photo: Ruedi Hunger

À la recherche de méthodes adaptées Dans nos sociétés, le recours aux produits phytosanitaires chimiques suscite un rejet croissant. Mais existe-t-il des moyens autres que le désherbage mécanique? La réponse est oui, même si les agriculteurs n’y trouvent pas toujours leur compte. Ruedi Hunger

Les solutions de substitution au désherbage chimique sont au cœur de l’actualité. Reste à savoir dans quelle mesure elles répondent aux besoins de l’agriculture. Certes, les équipements de désherbage mécanique sont sans cesse perfectionnés, mais les solutions thermiques ou électriques développées sont plutôt spécifiques des applications communales.

Procédés thermiques Le désherbage thermique peut être réalisé à l’aide d’appareils à flamme directe ou à infrarouge, mais aussi par projection de vapeur ou d’eau bouillante. Une température de 50 à 70°C suffit pour détruire les adventices. Dès 42°C, les protéines des cellules végétales se désintègrent et les 26

Technique Agricole 5 2019

parties aériennes des plantes dépérissent, sauf les graines, qui conservent généralement leurs facultés germinatives. Inutile en revanche de brûler les plantes dans leur totalité, ne serait-ce que par souci d’économiser l’énergie. Les procédés thermiques ont l’avantage de ne pas développer de résistances, mais les différentes espèces végétales n’ont pas toutes la même sensibilité à la chaleur. Les plantes tolérantes à la chaleur sont celles dont les organes vitaux sont protégés par plusieurs couches de tissus cellulaires. Quant aux plantes sensibles, leurs tissus végétatifs sont proches de la surface et ne sont donc que faiblement protégés. Par ailleurs, l’emploi des procédés thermiques doit s’accompagner de mesures de précaution adéquates.

• Brûleurs L’idée de détruire les adventices à la flamme ne date pas d’aujourd’hui. L’utilisation de brûleurs pour défaner les pommes de terre remonte aux années 1980. Un inconvénient majeur de cette méthode est son absence de sélectivité. En effet, le risque d’endommager les cultures est important. Pour ne rien arranger, une grande partie de l’énergie est dissipée en pure perte entre le brûleur et les plantes cibles, d’où une importante consommation d’énergie et des coûts élevés (Dierauer, 2000). Le brûlage peut être aussi efficace qu’un herbicide de contact, mais le rendement, différent selon les espèces et le


Biner et étriller

CNHi annonce la commercialisation «à partir de 2019» de la technologie X-Power de désherbage par circulation de courant électrique dans le sol. Photo: CNH/Zasso

nombre d’adventices à traiter, dépend de la période et des conditions météo. • P rocédés à la vapeur ou à l’eau bouillante L’eau bouillante et la mousse chaude peuvent constituer un moyen efficace, et surtout non chimique, de contrôle des adventices. Elles agissent par contact avec les feuilles et portent les cellules végétales à une température létale. La mousse fait office d’isolant thermique et sert à retarder le refroidissement de la vapeur. L’effet à long terme sur les adventices pérennes dépend des réserves en nutriments et de la position du bourgeon terminal de la plante cible. Le diamètre des gouttelettes, le débit et la température de l’eau, ainsi que le taux d’humidité sont également déterminants. Les services

communaux ont couramment recours à ces techniques pour le désherbage de la voirie urbaine. Quant aux agriculteurs, ils utilisent la vapeur et l’eau bouillante dans la lutte sélective contre le rumex, domaine dans lequel le procédé a fait ses preuves. • Brûleurs à infrarouges La publicité vante le désherbage thermique à infrarouge pour son action silencieuse et l’absence de produits toxiques et de flamme ouverte. Principe de fonctionnement : des combustibles en céramique sont portés à une température supérieure à 1000°C. Le rayonnement infrarouge intense qu’ils émettent provoque l’éclatement des protéines des cellules des plantes exposées (espérons qu’il s’agisse seulement

d’adventices) et celles-ci commencent à se faner. Les graines volantes restées à la surface sont également détruites. Le rayonnement infrarouge ne pénètre que de quelques millimètres dans le sol, ce qui laisse les micro-organismes largement intacts. Principales utilisations : traitement des pierres composites, des allées en dalles ou en gravier, des toits en terrasse. Ce procédé est utilisé surtout par les services municipaux des parcs et promenades, les services communaux chargés de l’entretien de la voirie et des cimetières, et les gérances immobilières.

La technologie «Elektroherb» Les possibilités offertes par l’électricité ont aussi été envisagées. Utilisé initialement au Brésil à grande échelle sur des surfaces cultivées en bio ou en semis directs, le sys-

Aperçu des procédés de protection phytosanitaires Procédés chimiques Pesticides fongicide insecticides herbicides nématicides biorégulateurs

Procédés physiques

Méchaniques thermiques irradiation

Procédés Ackerbauliche Travail du sol rotation des cultures extermination des foyers d’infestation des hôtes secondaires et intermédiaires matériel de semis et de reproduction

Procédés biologiques

Arthropodes utiles pathogènes utilisation d’organismes antagonistes variétés résistantes Résistance induite

Procédés biotechniques

Stimuli physiques ou chimiques utilisation de phéromones régulateurs de la fertilité et du développement

5 2019 Technique Agricole

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Biner et étriller

Procédés thermiques de contrôle des adventices Eau bouillante

Mousse chaude

Vapeur chaude

Air chaud

Brûlage

Jusqu’à 98°C L’eau bouillante tue les organes aériens de la plante et les racines sous-jacentes

>100°C La production de vapeur est complétée par de la mousse. Cette dernière retarde le refroidissement de la vapeur

>100°C fLa vapeur tue les organes aériens de la plante. Le transfert thermique est moins efficace que dans le cas de l’eau bouillante. Les racines restent souvent indemnes

>350°C Les adventices sont tués par la chaleur intense de l’air

>400°C Le brûlage au gaz produit une flamme qui échauffe les plantes et entraîne leur dépérissement

Contraintes sur l’enfironneent

Faibles

Faibles

Moyennes

Faibles

Faibles

Effets

Plante, racines et graines affaiblies et/ ou détruites

Plantes affaiblies et/ou détruites effet réduit en profondeur

Plantes affaiblies et/ou détruites effet réduit en profondeur

Plantes détruites en surface effet réduit en profondeur

Plantes brûlées en surface effet réduit en profondeur

Nuisances sonores

Faibles

Faibles

Moyennes

Moyennes

Moyennes

Particularités

Utilisable quel que soit le sol adapté même aux endroits critiques ou difficiles d’accès

Utilisable quel que soit le sol adapté même aux endroits critiques ou difficiles d’accès

Utilisable quel que soit le sol adapté même aux endroits critiques ou difficiles d’accès

Inefficace par temps humide

Non utilisable en cas de sécheresse extrême inefficace par temps humide

Température et action(s)

tème «Electroherb» débarque en Europe, où les premiers essais sont en cours. Principe de fonctionnement : la technologie «Electroherb» consiste à électriser les plantes en faisant circuler à travers leurs feuilles un courant continu à haute tension ou un courant alternatif à haute fréquence. L’énergie électrique, 30 ampères sous 5000 à 15000 volts, provient d’une géné-

ratrice animée par la prise de force. Les plantes sont détruites entièrement, sans pesticides, par l’action «systémique» du courant qui circule jusqu’aux racines en détruisant les cellules au passage. Le courant est transmis aux plantes par une rangée d’applicateurs électriques. Une deuxième rangée d’applicateurs assure le contact avec la terre et ferme ainsi le circuit.

Un «coup de jus» Pour assurer la destruction des vaisseaux conducteurs et la dessiccation des plantes en quelques heures, ces dernières sont électrocutées par une impulsion de 30 ampères sous 5000 à 15000 volts. Selon les indications du constructeur, l’énergie extraite d’un litre de diesel suffit pour tuer entre 15000 et 150000 plantes. Ce chiffre n’est guère parlant, car personne ne connaît le nombre de plantes adventices qui poussent dans son champ. Pour se faire une idée, considérons qu’il faut entre trois et trente litres de diesel, selon l’importance de l’enherbement, pour traiter un hectare. Compte tenu d’une largeur de travail de 3 m, la vitesse d’avancement est comprise entre 3 et 6 km/h, selon la densité des adventices. Aux dernières nouvelles, il y a six mois environ, CNH Industrial (CNHi) a signé avec la société allemande Zasso GmbH, à Aix-laChapelle, un accord de coopération stratégique dont le principal enjeu est le système de désherbage électrique «X-Power».

Désherbage au laser

Les désherbeurs à infrarouge peuvent être dirigés à la main ou utilisés en tant qu’outils portés sur un monoaxe ou un tracteur. Photo: Adler

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Technique Agricole 5 2019

À la différence du rayonnement électromagnétique classique, les rayons laser se distinguent par une faible largeur de raie du spectre, une forte concentration, une intensité élevée du faisceau (ou une forte énergie de rayonnement) et possèdent la faculté de générer des impulsions lumi-


Biner et étriller

neuses extrêmement brèves. À l’instar des procédés thermiques, le laser à dioxyde de carbone génère une température élevée, mais de manière beaucoup plus ciblée. Le désherbage au laser permet ainsi de détruire des plantes choisies sans endommager les cultures, ni nuire à la faune. L’Institut Frauenhofer des technologies au laser, à Aix-la-Chapelle (D), a procédé à des études spectroscopiques pour connaître la manière dont les différentes longueurs d’ondes sont absorbées, réfléchies ou transmises par les tissus végétaux.

tion minimale pour laquelle la probabilité du succès est maximale est de 25 Joules. Pour réduire les besoins en énergie, donc les coûts, il faut traiter sans tarder, une règle qui vaut tant pour le laser que pour les autres méthodes. Le désherbage au laser doit être associé à un système automatique d’identification des plantes. Il englobe l’acquisition des données par caméra, l’analyse (ou le traitement) des images et l’élimination des adventices par le laser. Les technologies au laser s’inscrivent ainsi dans une protection phytosanitaire de précision.

Plantes «cramées»

Conclusion

Le rayon laser est dirigé au «cœur» de la plante, sur le bourgeon terminal, pour le «cramer». Il présente l’avantage, par rapport au désherbage chimique, d’éviter que les plantes ne développent des résistances. La consommation d’énergie dépend de l’intensité du rayonnement et de la puissance du laser, du temps d’application et du diamètre du rayon. L’énergie d’applica-

Une certaine désillusion se fait jour. Les solutions de rechange au désherbage chimique font certes régulièrement la une des médias, mais, à l’exception notable des technologies «Electroherb», elles ne sont pas encore applicables sur des exploitations de grandes cultures à cause de leur débit de chantier insuffisant ou de leur coût trop élevé.

Les appareils thermiques portés à l’avant et aptes à traiter les cultures sur butte sont plutôt rares. Photo: Reinert

Traitement des bordures à l’eau bouillante, celle-ci pouvant aussi être combinée à la vapeur. Photo: Keckex

Constructeurs d’appareils thermiques Elmo Therm D-48 432 Rheine

Système à eau bouillante et mousse écologique, embarqué ou mobile (taille similaire à celle d’un nettoyeur à haute pression). Système Vario monté sur une remorque de voiture

www.elmotherm.eu

Heatweed D-59 199 Bönen

Systèmes à eau bouillante. Systèmes portés ou embarqués, mobiles ou montés sur une remorque de voiture

https://heatweed.com www.zimmermannag.net

Geysir D-39 326 Loitsche

Systèmes à mélange d’eau bouillante et de vapeur. Outils servant au désherbage sans chimie des chemins, places ou autres surfaces pavées ou de terre battue

www.geysir-pur.de

Keckex GmbH A-6832 Sulz

Systèmes à eau bouillante pour le désherbage sans chimie, à destination des services chargés de l’entretien de la voirie, des prestataires de services, des agriculteurs, horticulteurs et arboriculteurs

www.keckex.com

Mantis ULV D-21 502 Geesthacht

Systèmes de pulvérisation d’eau bouillante pour l’élimination thermique des adventices à petite ou grande échelle sur la voirie, ainsi que sur les cultures en ligne en agriculture biologique

Brûleurs mobiles à déplacement manuel spécialement conçus pour désherber Stella GmbH Engineering des endroits difficiles d’accès. L’air est chauffé au propane à une température de D-51 789 Lindlar 320°C

www.mantis-ulv.com

www.stella-engineering.de

Werner GmbH D-66 482 Zweibrücken

Désherbeurs thermiques à infrarouge pour traiter des chemins, des places, des surfaces dallées en pierres composites ou en terre battue, des caniveaux ou des voies ferrées

www.werner-zw-de

BB Brühwiler Maschinen AG 8362 Balterswil

Désherbeurs à infrarouge pour l’élimination sans chimie ni substances toxiques des plantes indésirables, destinés aux services municipaux des parcs et promenades, aux services communaux chargés de l’entretien des voiries et des cime-

www.infraweeder.ch

Adler GmbH D-48 356 Nordwalde

Brûleurs IR mobiles ou portés pour le désherbage des surfaces pavées, des chemins pédestres, et des surfaces en terre battue

www.adler-arbeitsmaschinen.de

Reinert Metallbau D-91 746 Weidenbach

Brûleurs alimentés par un combustible gazeux ou liquide. Appareils destinés à l’agriculture pour le désherbage total, ou celui de l’inter-rang des cultures en ligne, ou pour le traitement sous-foliaire des cultures sur ados ou sur buttes

www.abflammtechnik.de

5 2019 Technique Agricole

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Impression | Rapport d’expérience

Grâce à sa bonne compatibilité avec les plantes, on peut épandre le « Brinotato » avant le semis ou dans les peuplements végétaux existants, soit pour valoriser le lisier ou soit directement comme pur en­ grais NPK (NPK correspond à l’abréviation des composants chimiques N pour azote, P pour phospore et K pour potassium). Il nécessite cependant un dispositif spécial d’épandage. La quantité à épandre, de 2 à 5 tonnes par hectare, est à la fois trop élevée pour un pulvérisateur convention­ nel et trop faible pour une citerne à lisier avec une rampe d’épandage.

Dispositif d’épandage La citerne à pompe épand l’engrais avec 10 tronçons et en tout 60 soupapes dans des tuyaux fins proches du sol et réduisant les émissions. Photos : Roman Engeler

Moitié citerne à lisier, moitié pulvérisateur Les traitements particuliers nécessitent des équipements spécialisés. C’est notamment le cas de la pulvérisation d’un engrais liquide dont la consistance se situe entre le lisier et une solution aqueuse. Roman Engeler Peter Briner commercialise des engrais or­ ganiques de ferme et issus de procédés de recyclage. Il propose en outre un service de livraison et d’épandage de ses fertili­ sants avec des tracteurs ou de véhicules automoteurs. Peter Briner exploite encore une structure d’utilisation en commun de ces engrais, tant liquides que solides. Peter Briner et son équipe n’aiment pas faire les choses à moitié. Il a pourtant fait une exception avec sa dernière nouveau­ té, quasiment moitié citerne à lisier, moi­ tié pulvérisateur.

Le «  Brinotato  » est agréé pour l’agri­ culture biologique en Suisse en tant qu’engrais composé. La teneur de ses composants est de 2,5 % d’azote total, 12 % de phosphore et 7 % de potassium. La teneur en matière sèche est de 42 %, celle de la substance organique de 27,5 %.

En conséquence, Peter Briner a développé avec des partenaires une solution inédite : une citerne à lisier combinée à un pulvéri­ sateur tracté. La citerne, réalisée par Jansky & Partner, a une contenance de 8 mètres cube. Elle est équipée en outre d‘un réservoir d’eau propre de 850 litres et montée sur un châssis de Wienhoff dont la capacité de charge est de 14 tonnes. D’une largeur extérieure de 2,98 mètres, le véhicule est immatriculé avec une plaque de contrôle brune. À la lisière du champ, on peut remplir l’épandeur en cinq minutes à peine à par­ tir d’un camion-citerne ou d’un lieu de stockage via un tuyau. Il est muni d’un filtre de 3 mm servant à récupérer les pe­ tits corps solides et à empêcher qu’ils ne bouchent le dispositif d’épandage. En association avec un dispositif de ré­ glage de la pression, les pneumatiques 750 assurent une protection maximale des sols. Leur pression doit être de 0,8 bar dans le champ et de 2,5 bars sur la route. Le dégonflage dure environ deux minutes et demie, l’opération in­ verse demande trois fois plus de temps.

Nouvel engrais liquide Un nouvel engrais liquide a inspiré le pro­ duit le plus récent de Briner, commerciali­ sé sous le nom de « Brinotato ». Il résulte de l’extraction de la fécule de pomme de terre. Après avoir écrasé les tubercules, on sépare les fibres brutes, la purée (qui deviendra de la fécule) et l’eau de végéta­ tion, à partir de laquelle on récupère les protéines. On épaissit le liquide restant, qui peut alors être utilisé comme engrais. 30

Technique Agricole 5 2019

La rampe de pulvérisation est pourvue de vannes à manchon en acier inoxydable qui remplacent les buses.


Rapport d’expérience | Impression

Rampe de pulvérisation Au lieu d’un dispositif d’épandage, on a monté une rampe de pulvérisation d’Amazone triplement repliable d’une largeur de 15 mètres sur la citerne à pompe. Cette rampe est composée de dix secteurs que l‘on peut ouvrir ou fermer automatiquement en utilisant la fonction GPS du tracteur, selon le principe du contrôle des sections. Mais pour l’application de l’engrais liquide « Brinotato », il a fallu choisir des câbles de sections et des vannes de régulation plus grandes que ceux d’un pulvérisateur pour grandes cultures. De surcroît, on a monté deux vannes couplées par section en raison de la plus grande quantité d’épandage. Par ailleurs, des tuyaux souples et fins servent à déposer l’engrais précisément, près du sol, pour réduire les émissions. On a installé des vannes à manchon en acier inoxydable à la place des buses. Grâce à des ressorts correspondants, les vannes du fabricant Festo garantissent une fermeture sûre jusqu’à une pression de fluide de 6 bars. Elles sont spécialement conçues pour transporter des liquides contenant des matières solides ou

L’engrais pareil à de la mélasse nécessite un système d’épandage adapté.

des fluides hautement visqueux ou abrasifs. Les flux et reflux sont mesurés dans le système pour régler la quantité exacte et calculer la différence.

Coûts Peter Briner a investi 280 000 francs pour développer et construire cette citerne avec les rampes spéciales de pulvérisation. Les quantités d’épandage varient de 1000 à 7000 l/ha, selon les besoins des cultures en fertilisants. La vitesse d’avancement atteint entre 8 et 10 km/h. L’engrais coûte 300 francs la tonne, auxquels

s’additionnent 100 francs par hectare pour son épandage. D’après les calculs de Peter Briner, on peut épandre près de 4000 tonnes par an avec cette citerne.

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5 2019 Technique Agricole

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Impression | Rapport d’expérience

Cette herse-étrille de Treffler se distingue par sa largeur de travail de 9 mètres, ses cinq ressorts, son châssis à six roues et son semoir. Photos : Ruedi Hunger

Treffler réalise un coup de maître Depuis l’année dernière, Hansjörg et Walter Egloff utilisent une herse-étrille d’une largeur de 9 mètres et un vibroculteur Treffler. Technique Agricole a pu observer les deux appareils de précision dans le feu de l’action. Ruedi Hunger

« Une remarque faite par un confrère, il y a quelques années, nous a orientés vers la herse-étrille de Treffler  », répond Hansjörg Egloff à la question : « Comment avez-vous découvert la marque ? » En 2016, la coopérative agricole a enfin acheté une herse-étrille Treffler que plusieurs agriculteurs se partagent désormais. Conscients que la réussite du désherbage mécanique dépend de l’élimination précoce des plantules, les frères Egloff ont acheté en 2018 une herseétrille de précision d’une largeur de 9 mètres pour leur propre exploitation. 32

Technique Agricole 5 2019

Le terme « précision » prend tout son sens

cité de la société Treffler. Cela ne doit rien au hasard. Ce qu’elle entend par précision, et ce que les clients apprécient, ce sont le mécanisme d’attache des dents et le réglage de leur pression.

Basée près de Munich (D), l’entreprise Treffler Maschinenbau fabrique des produits pour les domaines de la minoterie et du biogaz, mais aussi des équipements agricoles. Sur ce dernier point, l’offre se concentre exclusivement sur des appareils destinés au travail du sol et à la régulation des adventices. Le terme « précision » revêt un sens tout particulier dans la publi-

• Mécanisme de suspension des dents Contrairement à leurs concurrentes, les dents sont oscillantes dans le sens de la marche et leur jeu est limité latéralement. Leur longueur et leur diamètre provoquent une torsion qui permet aux plantes cultivées de plier, tandis que les adventices se trouvant dans leurs intervalles de 2,8 cm

Cette machine peut être employée tant dans les champs que dans les prairies.


Rapport d’expérience | Impression

sont ensevelies. Ce mécanisme de suspension des dents breveté permet de compenser efficacement les inégalités du sol. La pression des dents peut être ajustée sur une plage étendue allant de 200 à 5000 grammes. La prétension se fait de façon hydraulique pour le modèle « TS 920/ M3/5 ». Pour régler l’agressivité, Treffler utilise pour chaque dent un système sophistiqué consistant à connecter une liaison dent-ressort à un arbre central par un câble en acier. Quand l’opérateur manipule l’appareil de commande, le cylindre hydraulique et le câble métallique provoquent la rotation de l’arbre, ce qui engendre la forte prétension ou le fort desserrement de chaque ressort, et ce de façon homogène. Le conducteur surveille le réglage sur une échelle dotée de nombres inscrits en grands caractères allant de 0 à 9. Le mécanisme de suspension des dents permet également d’utiliser la herse-étrille en prélevée dans un champ de pommes de terre. Grâce à la prétension homogène, la pression des dents est pratiquement identique de part et d’autre des buttes. • Six roues de jauge Treffler ne se contente pas de deux roues de jauge qui empêchent tout basculement. Le deuxième « élément de précision » sur le « TS 920/M3/5 » est le mécanisme de déplacement, composé de quatre roues porteuses réglables en hauteur (extérieur-milieu-milieu-extérieur) dans le sens de la marche à l’avant et de deux roues porteuses de suivi dans le compartiment à dents du milieu à l’arrière. La profondeur de la herse-étrille est contrôlée avec précision dans le mécanisme de déplacement. En outre, le bras supérieur est guidé dans un trou oblong. Des tourillons d’attache permettent de régler toutes les roues en hauteur.

Réaliser un sursemis si nécessaire Cette année, les Egloff ont utilisé la herse-étrille dans les prairies au début du

Les roues de jauge assurent un guidage en profondeur régulier de la machine sur une largeur de travail de 9 mètres.

printemps et ils en sont satisfaits : « Le résultat est meilleur qu’avec les herses à prairie conventionnelles. » Un mélange pour sursemis est semé là où c’est nécessaire avec un semoir pneumatique intégré (Krummenacher EPS 5). Le ventilateur pour l’air de transport est entraîné par voie hydraulique et a une consommation d’huile de 15 à 20 l/min. La pression variable des dent permet à la grande partie des semences d’atteindre le sol.

Ce support permet de fixer deux dents indépendamment l’une de l’autre.

Vibroculteur de précision de Treffler Au vu de l’expérience réussie avec la herse-étrille, Hansjörg et Walter Egloff ont décidé d’acheter le vibroculteur de précision, qu’ils partagent avec une exploitation voisine. « Nous cherchions un appareil pour le déchaumage homogène et superficiel et nous voulions également pouvoir réaliser un semis », souligne Walter Egloff. Ils sont convaincus d’avoir trouvé le produit qui répond à leurs attentes en optant pour le vibroculteur « TF 530 »

Le conducteur peut choisir la prétension des ressorts à l’aide d’une échelle comportant des nombres inscrits en grands caractères.

Herse-étrille « TS 920/M3/5 » Largeur de travail Largeur de transport Repliage Nombre de ressorts Poids Nombre de roues de jauge Accessoire Puissance requise /tracteur Prix (équipement de base)

9,00 m 3,00 m Hydraulique 1 × 3,00 m + 2 × 2,35 m + 2 × 0,75 m 900 kg 4 avant + 2 arrière (pour un bon suivi) Semoir pneumatique 44 kW (60 ch) CHF 21 000.− (TVA incluse)

5 2019 Technique Agricole

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Impression | Rapport d’expérience

de Treffler. La bonne garde au sol des dents vibrantes et de l’étrille qui les suit est frappante. L’appareil fonctionne ainsi sans bourrages même avec une grande quantité de matière.

À propos de l’exploitation Egloff

Dent à ressort un peu différente La dent à ressort en forme de S est, depuis des dizaines d’années, l’outil éprouvé pour les vibroculteurs tractés destinés au travail du sol. Elle a moins fait ses preuves dans le déchaumage. C’est une raison suffisante pour que Treffler emprunte une autre voie et opte pour une dent plate et courbée en acier à ressort. C’est justement pour le déchaumage superficiel, pour lequel l’outil ne pénètre que de quelques centimètres dans le sol, qu’il est important que les dents ne puissent pas simplement se déplacer latéralement si la résistance du sol augmente soudainement. Par conséquent, elles sont contraintes de respecter une distance entre elles d’une largeur de près de neuf centimètres et demi. Les 55 dents sont réparties sur six montants. Deux types de socs sont possibles pour la pièce d’usure. Dans l’exploitation de Nagelhausen, le choix s’est porté sur des socs réversibles étroits. Une herse-étrille à trois rangées, composées d’une combinaison de dents en acier à profil rond et plat, poursuit ensuite ce travail de précision. Cette herseétrille peut être réglée par une trame perforée précise avec des tourillons d’attache. Les grandes roues de jauge du « TF 530 » sautent aux yeux. Chaque dent à ressort est équipée d’une roue mesurant 18x8,5. Le réglage en hauteur se fait via une manivelle, une échelle de 0 à 16 servant de repère.

Lorsque ce « TF 530 » est replié de façon compacte, on ne soupçonne pas que sa largeur de travail dépasse 5 mètres.

Hansjörg et Walter Egloff à conclure qu’ils pourront l’utiliser longtemps.

Les frères Egloff gèrent l’exploitation « Nagelhausen » à Tägerwilen (TG) depuis qu’ils ont, ensemble, pris la relève de leur père. En 2017, ils ont décidé de relever un nouveau défi et de gérer l’exploitation selon les directives bio. La superficie de l’exploitation est de 20 hectares de terres cultivables et 17 hectares de surfaces à vocation fourragère. Parmi les cultures arables, on retrouve du blé, du maïs, des betteraves sucrières et des pommes de terre. L’étable abrite 30 vaches laitières.

Sécurité Tant la herse-étrille pliable que le vibroculteur sont dotés d’un mécanisme de repliage conçu de sorte que les dents des compartiments repliés reposent à l’intérieur du compartiment central fixe. Le risque de dents qui dépasseraient est de la sorte écarté. En outre, les appareils sont équipés de la signalisation règlementaire, éclairage inclus.

Conclusion Les deux produits Treffler observés par Technique Agricole dans l’exploitation de Nagelhausen des frères Egloff séduisent grâce à leur construction axée sur la pra-

tique. Déjà dans sa publicité, Treffler insiste sur la mise en œuvre par ses constructeurs des retours reçus après l’utilisation dans la pratique. Pour une fois, nous en sommes réellement convaincus. Tant la herse-étrille que le vibroculteur sont de construction robuste. Cela a aussi son prix.

Robuste et stable La herse se compose du châssis avec les différents compartiments renforcés en diagonale (en croix). Le poids est dès lors plus élevé que sur un outil comparable. Toutefois, cette herse plus robuste incite

Les dents vibrantes en acier à profil plat et le châssis massif caractérisent ce vibroculteur.

Vibroculteur « TF 530 » Largeur de travail Largeur de transport Repliage Nombre de ressorts Poids Nombre de dents/interrang Nombre de roues de jauge Puissance requise/tracteur Prix (équipement de base)

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Technique Agricole 5 2019

5,30 m 2,99 m Hydraulique 1 × 2,99 m + 2 × 1,15 m 1100 kg 55/9,70 cm 2+2 66 kW (90 ch) CHF 17 000.− (TVA incluse)


Rapport d’expérience | Impression

Siloking « TrailedLine Compact 8 » mit 8 m3 Volumen in der Ausführung « e-mix » mit elektrischem Antrieb von Schnecke und Fahrwerk. Bilder : R. Engeler

L’unité de commande avec son volant peut pivoter vers la gauche et vers la droite. Photos : Roman Engeler

Mélanger et affourager à l‘électricité En raison de leurs faibles niveaux d’émissions ainsi que, globalement, de coûts énergétiques et totaux plus avantageux, les mélangeuses à propulsion électrique sont à la mode bien que près de deux fois plus chères à l’achat.

via un orbitrol et pour l’en­traînement du tout, est également mue électriquement. Cet entraînement s’effectue en continu grâce à une roue en caoutchouc plein d’une capacité de charge de 2,9 tonnes, qui peut virer à 150 degrés. L’alimentation électrique est assurée par une fiche de 63 A et un câble atteignant 55 mètres de long pouvant être enroulé et déroulé depuis un enrouleur robuste. Un onduleur de grande capacité contribue à ce que la mélangeuse fonctionne également dans des conditions de démarrage difficiles et qu’elle traite des balles de silo d’herbe entières. Après le démarrage, le moteur électrique accélère progressivement et atteint la vitesse normale de rotation à 50 hertz après une dizaine de secondes. La vidange du reliquat s’effectue automatiquement. Dès qu’il reste dans la mélangeuse moins que la quantité de ration définie à l’écran, la vitesse de rotation de la vis est multipliée jusqu’à trois fois, de sorte que le contenant se vide en près d’une minute et demie.

Pas livrable d’usine Le fabricant Siloking ne propose pas directe­ ment la variante « e-mix », mais collabore avec des partenaires qui effectuent les adaptations pour les marchés régio­naux. Le coût de la mise à niveau correspond à peu près à celui de la mélangeuse elle-même, mais se justifie si l’on calcule sur le long terme.

Roman Engeler

Depuis peu, Thomas Hollenstein, propriétaire de l’entreprise Brunner Spezialwerkstatt AG à Schwarzenbach (SG), propose une conversion à la propulsion électrique des mélangeuses des gammes « TrailedLine 4.0 Compact » et « Premium » du constructeur allemand Siloking. La tête d’entraînement électrique que Thomas Hollenstein a développée lui-même est montée en lieu et place du timon sur les points de raccordements existants. Elle est constituée d’une plate-forme entourée d’un garde-corps ainsi que d’une armature pouvant pivoter à droite et à gauche grâce à un volant et un boîtier de commande refroidi par air. Si nécessaire, il est possible de remettre le timon d’origine et de faire fonctionner la mélangeuse de manière conventionnelle avec un tracteur par la prise de force.

Les mélangeuses sont dotées de moteurs électriques, de 22 kW pour une capacité atteignant 10 m³ pour une contenance de 14 m³. Ces deux groupes moteurs proviennent de la société Nord Drivesystems et équipent également les mélangeuses stationnaires de Siloking. Les modèles à deux vis de taille supérieure (capacité de 14 à 30 m³) disposent toujours de deux moteurs.

Fonctionnement Le motoréducteur électrique actionne directe­ ment l’engrenage planétaire de la mélangeuse par un accouplement à griffes. La pompe hydraulique tandem, nécessaire pour la vanne de sortie, le tapis roulant pour la distribution du fourrage des deux côtés et pour le desserrage du frein à ressort, mais aussi pour la direc­tion

Aperçu de l’intérieur du boîtier de commande avec l’onduleur (à gauche).

Appréciation brève + Bonne visibilité grâce au fonctionnement pivotant + V idange automatique des reliquats − Techniquement complexe, segment de prix supérieur − Encore peu d’expérience sur le terrain

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Impression | Rapport d’expérience

La « BambiKam » associée à un drone le transforme en outil de détection. Pas besoin sans connaissances particulières. Son but est de réduire le coût de la détection, afin d’éviter des scènes comme sur l’image de gauche. Photos: Martin Baumgartner / Ruedi Burkhalter

« BambiKam » sauve les faons Le sauvetage des faons est un thème qui s’impose en cette saison. La nouvelle « BambiKam » rend la détection par drone plus facile et plus accessible que jamais. Ruedi Burkhalter

Devoir achever un faon dont on vient d’arracher les pattes avec la faucheuse est une épreuve qui vous prend aux tripes. Un tel geste vous gâche définitivement la journée. Les techniques actuellement disponibles sont à même d’éviter ces drames. Parmi elles figure la « BambiKam ». C’est un kit à monter soi-même, sans connaissances particulières, sur des drones couramment vendus dans le commerce, de types «  DJI Mavic Pro/Platinum  » ou « Mavic 2Pro/Zoom »; il les transforme en outils de détection professionnels. Cet appareillage a été mis au point par Martin Baumgartner, Konstantin Fuchs et Bruno Holliger, trois pilotes de drones de l’association « Sauvetage Faons ». 36

Technique Agricole 5 2019

Montage sans vis Le cœur de la « BambiKam » est une console légère sur laquelle se fixent tous les composants. Elle peut être découpée au laser dans du bois croisé pour modèle d’avion, à moins qu’elle soit réalisée en plastique avec une imprimante 3D. Ce support accueille donc la caméra thermique « FLIR Boson », plus un émetteur et son antenne. Grâce à la conception astucieuse de cette armature , les deux composants s’encliquent ensemble sous des drones standard, sans aucune vis. Les drones eux-mêmes ne requièrent aucune adaptation; on ne touche donc pas à leur caméra d’origine qui continue à fonctionner lorsque l’aéronef est utilisé pour la re-

cherche de faons. Plusieurs options sont proposées (voir tableau) aux acquéreurs d’un tel kit de détection.

« BambiKam Easy » Les « BambiKam » peuvent être alimentées en électricité de deux manières. Variante 1: le courant est prélevé sur l’accumulateur du drone, ce qui exige qu’on y installe une petite prise électrique supplémentaire. Martin Baumgartner opte pour la variante 2 et rajoute avec de la bande adhésive un accumulateur Li-po sur la batterie du drone. Ces accus supplémentaires doivent certes être rechargés séparément, mais ils n’influencent pas l’alimentation du drone. La variante 1 est


Rapport d’expérience | Impression

moins pesante, mais elle peut entraîner l’annulation de la garantie constructeur du multicoptère. La caméra thermique existe aussi en deux variantes, en réalité avec deux objectifs d’angles différents, de 50° ou 32°. Le grand angle permet de prospecter plus avant sous les arbres et à l’intérieur des lisières, mais la planification du vol du drone est plus délicate, car l’appareil doit évoluer près du sol. En volant plus haut, à une cinquantaine de mètres d’altitude, il évite la plupart des obstacles comme les arbres et les pylônes.

Cinq fois 20 minutes Pour qu’une équipe de sauvetage de faons (toujours constituée d’au moins un pilote de drone et d’un sauveteur) puisse utiliser au mieux la fenêtre de temps propice jusque, avant 9 heures du matin environ, il est recommandé d’acheter cinq jeux d’accumulateurs. Une charge assure en effet une autonomie de recherche de 16 à 18 minutes, en fonction d’un taux de décharge qu’il convient de ne pas sous-estimer. Ce laps de temps suffit théoriquement à passer à la caméra une surface jusqu’à 6 hectares; c’est souvent bien moins dans la réalité du terrain. Les enregistrements effectués par Martin Baumgartner montrent qu’il a une fois réussi, en une matinée complète, à inspecter douze parcelles totalisant 18 hectares. Ces chiffres peuvent varier fortement selon la taille des prairies, la distance entre parcelles et le nombre de faons détectés. Il y a trois manières de se doter d’une

Rassemblés sur une console ultralégère, la caméra, l’émetteur et son antenne se montent d’un bloc sous le drone.

« BambiKam Easy ». Les bricoleurs avertis peuvent télécharger gratuitement un plan sur www.bambikam.ch pour la fabriquer de leur propres mains. A la même adresse, on peut commander un kit de construction à monter soi-même ou un ensemble déjà terminé, prêt à l’usage. Léger, il est élaboré par stéréolithographie (imprimante 3D) et inclut une caméra thermique légère (60 grammes), plus l’émetteur et son antenne. Avec cette dernière variante, il suffit de clipser la caméra sur le support et de brancher la prise pour commencer les recherches.

On cherche des pilotes

vetage Faons » n’a jamais connu pareille croissance. Mais ces spécialistes sont encore bien trop peu nombreux. On continue de déplorer la mort de quelque 1500 faons touchés par des faucheuses. Ce ne sont que les cas annoncés. Les experts estiment que ce chiffre est largement en deça de la réalité, en raison des très nombreux cas qui sont passés sous silence. Plusieurs milliers de jeunes chevreuils sont en réalité tués chaque année. Pour inspecter l’ensemble des prairies à risque de Suisse en période de récolte, l’association estime qu’il faudrait plus de 1500 pilotes de drones, équipés et formés. Il sont moins de cent aujourd’hui.

A l’aube de la saison 2019, le nombre de sauveteurs formés par l’association « Sau-

La méthode HAFL est au point La méthode de détection utilisée aujourd’hui a été développée par la Haute école en sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL); elle est techniquement aboutie. Le drone survole la

Plate-forme en construction

Un plan de vol avec points de passage (« waypoints ») selon la méthode HAFL, qui permet un survol automatique par un drone.

Il est prévu dans un avenir proche que les agriculteurs souhaitant faire inspecter leurs prairies par des drones les annoncent sur www.rehkitzrettung.ch. L’association transmettrait ces demandes et les plans de vol aux équipes sur le terrain, via la plateforme « UAVEditor » spécialement développée à cette fin. Ce dispositif étant encore en développement, les agriculteurs doivent, pour cette saison, continuer à contacter directement les pilotes de drones et/ou les gardes-faune. C’est aussi valable dans les cantons comme Appenzell Rhodes-Intérieures ou les Grisons qui sont en train de mettre sur pied des projets et où les opérations restent manuelles, sans points de passages planifiés.

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Impression | Rapport d’expérience

prairie à faucher à une vitesse entre 14 et 18 km/h. Il évolue en autopilotage au-dessus de la parcelle préalablement mémorisée dans l’ordinateur. Pour une sécurité maximale, les passages se chevauchent afin que la détection s’effectue dans deux directions, à l’aller et au retour. Les images sont transmises sur deux écrans, respectivement celui du pilote et celui du sauveteur. En raison de leur température corporelle, les faons apparaissent sous forme de taches claires sur le fond sombre de la prairie. Lorsqu’un objet suspect est détecté, la recherche se poursuit mais une saisie d’écran est enregistrée pour mémoriser la position de l’objet. Certains appareils, plus coûteux, permettent d’enregistrer la position d’un faon pour effectuer un second survol de l’endroit. Le système dont il est question ici ne propose pas encore cette option. Ce n’est qu’une fois le champ entièrement inspecté que le multicoptère est ramené au-dessus des endroits où des faons ont été découverts. Dirigé par le pilote, le sauveteur se rend alors vers le faon et le maintient en place en le recouvrant d’une caisse qui restera durant l’opération de fauchage. Le drone ne sert donc pas qu’à localiser les animaux, il aide aussi leur sauveteur, en restant en vol stationnaire au-dessus du point chaud. La caisse est recouverte d’herbe pour qu’elle reste à l’ombre, lestée d’une grosse pierre et signalée dans l’herbe haute par un piquet de clôture fiché en terre. Pour faciliter les opérations, l’agriculteur aura déposé ces accessoires en bout de champ la veille au soir. A lui de décider ensuite s’il transporte le petit chevreuil dans la forêt ou s’il le laisse dans l’herbe en contournant la caisse. Le fauchage terminé, il récupère la caisse. Le faon et sa mère se retrouveront par leurs appels.

Des opérations à planifier Techniques et matériels ne manquent donc pas. Mais ils ne font pas tout. Sou-

Matériels de base recommandés Produits

Fournisseurs

Prix en CHF

DJI Mavic Pro Platinum Fly More Combo avec 3 accumulateurs

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900.–

2 accus pour DJI Mavic supplémentaires

dans le commerce spécialisé

200.–

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Low Profile Boson VPC Interface Module

oemcameras.com

125.–

BambiKam Easy Premium

www.bambikam.ch

350.–

2 écrans x ACME FPV-FCHD77

Acme Online

380.–

Fly Litchi

flylitchi.com

Total

vent, la décision de faucher est prise à très court terme et le temps manque pour effectuer une recherche avec un drone. En outre, et c’est problématique, cette recherche ne peut se faire correctement qu’aux premières heures du jour, tant que la différence de température entre le faon et son environnement est aussi élevée que possible. Dès que le soleil a réchauffé les lieux, les taupinières, les cailloux et les amas d’herbe forment aussi des taches claires sur l’écran. La détection est alors plus difficile et, surtout, moins fiable. Pour cette raison, il arrive souvent que les prairies soient déjà inspectées dans la semaine qui précède le fauchage. L’équipe de sauvetage peut ainsi surveiller un ensemble de parcelles pour plusieurs agriculteurs et travailler plus efficacement avant qu’elles ne soient fauchées. La collaboration avec les gardes-faune et les chasseurs locaux permet également d’améliorer substantiellement l’efficacité des opérations. Un certain nombre de points doivent être pris en compte lors du sauvetage proprement dit. Les faons ne devraient pas être maintenus sous les caisses plus de 2 ou 3 heures. Les animaux un peu plus âgés ont tendance à fuir lorsqu’on essaye de les sauver; le risque est grand qu’ils reviennent ensuite dans la parcelle. Il fau-

Les faons une fois repérés sont cachés et maintenus en place sous des harasses pendant le passage de la faucheuse. Ils retrouveront leurs mères plus tard.

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1580.–

24.– 3559.–

Le drone « Mavic » ne demande aucune adaptation et il peut en tout temps être utilisé normalement, sans la « BambiKam ». L’accu supplémentaire est collé à la batterie principale.

drait donc faucher les prairies dans les plus brefs délais possibles après leur inspection. « Technique Agricole » reviendra en détail cet automne sur les opérations de sauvetage de l’été et fournira les informations relatives aux préparatifs pour la saison 2020 et à la formation des pilotes de drones.

Conclusion Le recours aux drones et aux caméras thermiques constitue aujourd’hui la méthode la plus fiable et la plus rapide qui soit pour détecter les faons dans les champs. D’autres technologies encore en cours de développement, comme le capteur « Sensosafe » à infrarouge de Pöttinger qui se monte directement sur les faucheuses, n’ont pas encore fait totalement leur preuve sur le terrain. La « BambiKam » constitue un système efficace, accessible et aisé à installer et à mettre en œuvre. Il est malgré tout conseillé de suivre un des cours donnés par « Sauvetage Faons » pour se familiariser avec le système. Les équipes de sauvetage au bénéfice d’une formation de l’association sont dédommagées à hauteur CHF 50.–/jour et de CHF 5.–/hectare inspecté.


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Management | Equipement

En Suisse, un système caméra-moniteur homologué est obligatoire lorsque les équipements dépassent de plus de 4 mètres vers l’avant du tracteur. Photos: Heinz Röthlisberger et ldd

Caméras: homologation obligatoire Depuis ce 1er mai 2019, un porte-à-faux* atteignant 5 mètres est autorisé pour les tracteurs. Ce n’est toutefois possible qu’avec un ensemble caméra-moniteur testé et homologué en Suisse. Actuellement, deux systèmes sont disponibles. De plus, un feu de signalisation clignotant jaune est requis sur l’outil porté. Heinz Röthlisberger

Depuis le 1er mai, le porte-à-faux* avant autorisé passe à 5 mètres. Les tracteurs équipés d’outils attelés frontaux peuvent donc circuler avec un dépassement de 5 mètres mesuré à partir du centre du volant (voir aussi Technique Agricole 1/2019). Lorsque le porte-à-faux dépasse 4 mètres, un système caméra-moniteur de vision latérale homologué en Suisse doit être installé à l’avant de l’outil. Les équipements de déneigement ne sont pas concernés par cette réglementation. Par commodité, nous adoptons dans cet article le terme «porte-à-faux», employé dans le langage courant mais absent de la législation routière. Cette dernière utilise la notion de «dépassement vers l’avant», mesuré à partir du centre du dispositif de direction (volant), alors que le porte-à-faux au sens strict désigne la partie du véhicule au-dessus du vide. Attention, dans la pratique, à ne pas confondre ces deux mesures!

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Technique Agricole 5 2019

Le système de surveillance par caméra pour outils portés avant (appelé parfois «caméra de circulation transversale»), doit être monté aussi loin à l’avant que possible (au plus à 2,5 mètres en retrait de l’extrémité avant). De plus, si le porteà-faux est supérieur à 4 mètres, l’outil doit être équipé d’un feu de signalisation clignotant jaune visible vers l’avant et sur les deux côtés. Il ne doit être activé que si la sécurité routière l’exige. Ce feu jaune n’a pas besoin d’être testé en Suisse, mais doit être conforme à la norme «ECE-R65» (Directive européenne sur la signalisation lumineuse). Le certificat d’homologation de la caméra doit se trouver dans le tracteur.

Deux systèmes testés-homologués Il n’est pas permis de monter n’importe quel système caméra-moniteur. Seuls sont

autorisés ceux testés par le Dynamic Test Center SA (DTC) à Vauffelin (BE) ou le centre de tests Fakt AG à Sennwald (SG), et qui ont obtenu une attestation de conformité. A ce jour, Remund + Berger d’Oberbottigen (BE) (fabrication Motec/ Ametek), ainsi que W. Blaser AG de Berthoud (BE) (système Blaser Vision QVK, fabrication Mekra) ont obtenu une attesta-

Les systèmes homologués Deux systèmes de caméras et moniteurs ont été testés et homologués en Suisse: • Le «VKMS» (fabrication Motec/Ametek), commercialisé par Remund+Berger, Rizenbach/Oberbottigen (BE) • Le «Blaser-Visio-QVK», (fabrication Mekra), vendu par W. Blaser AG, Berthoud (BE).


Equipement | Management

Le système de caméras «VKMS» et ses clignotants sur un dispositif d’attelage rapide Remund + Berger.

L’écran Motec affiche les images des deux caméras bien distinctes, sur un appareil de 7 pouces.

tion de conformité. A notre connaissance, au moins un système proposé par un autre fournisseur se trouve en phase d’essai. Nous ne savons cependant pas si et quand ce dispositif obtiendra son homologation.

Montage correct important Le meilleur système caméra-moniteur se révèle inutile s’il n’est pas monté correctement. Les supports spéciaux et les systèmes de verrouillage rapide, destinés à garantir la position correcte des éléments, ont également été testés. Les instructions de montage doivent être respectées lors de l’installation et les spécifications concernant le champ de vision et les réglages de la caméra sont à observer strictement. Bien que le système puisse également être installé par l’utilisateur, il est fortement recommandé de faire appel à un spécialiste ou à un atelier de machines agricoles. Cela inclut également la détermination précise des dispositifs de fixation nécessaires. Si plusieurs outils frontaux sont utilisés, un dispositif de changement rapide s’impose. Cela signifie que les caméras peuvent aussi s’utiliser avec d’autres outils. Un montage fixe est bien sûr également possible. Il ne faut pas oublier le gyrophare jaune obligatoire (voir encadré).

Berger + Remund propose un système de montage latéral pour les outils portés à l’avant de grande hauteur.

Champs de vision latéraux avec caméra frontale Champ de vision direct du conducteur

L’installation du système de caméras implique que les instructions de montage et les spécifications concernant le champ de vision et les réglages de la caméra et du système soient respectés.

Montage latéral de la caméra Pour les équipements frontaux «hauts», comme les enrouleurs à tuyaux, les épandeurs d’engrais et les réservoirs frontaux, Remund + Berger propose aussi un montage latéral de la caméra, également homologué. Les caméras sont placées à gauche et à droite de l’outil. Des plaques de base avec fixation rapide sont également disponibles dans ce cas afin que les caméras puissent être déplacées. Attention: en cas d’attelages frontaux hauts, le conducteur

max. 2,50 m Position de montage autorisée Position de montage optimale

Point oculaire

Les caméras doivent être montées aussi loin que possible à l’avant de l’outil, au maximum à 2,5 mètres du point le plus avancé. Schémas: Remund + Berger

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Management | Equipement

Vérifier la charge par essieu et la capacité des pneus Lorsqu’on attelle des outils portés à l’avant, il est important de ne pas dépasser les charges admissibles par essieu des tracteurs et la capacité de charge des pneus! Il est conseillé de bien vérifier ces éléments. La charge par essieu, la capacité de résistance des pneus et la répartition du poids peuvent, dans de nombreux cas, constituer les facteurs limitants du porte-à-faux avant.

du tracteur doit disposer d’une visibilité dans un demi-cercle d’un rayon de 12 mètres à une hauteur d’œil de 0,75 mètre au-dessus de la surface du siège. Il est recommandé d’examiner attentivement les différentes options de montage proposées par les fournisseurs.

Moniteurs de qualité Il existe également des différences en matière de moniteurs. Il est important qu’ils satisfassent aux exigences de qualité (voir encadré). Comme ils sont testés, cela ne devrait poser aucun problème. Blaser et Remund  +  Berger disposent tous deux d’un moniteur testé de 7 pouces au format paysage dans leur programme. Les images des deux caméras sont affichées simultanément côte-à-côte. Blaser propose également un jeu de moniteurs avec deux éléments séparés de 7 pouces au format portrait. Si cette variante prend plus de place dans l’habitacle, l’image est deux fois plus grande. Les moniteurs de ces deux fournisseurs peuvent également s’utiliser sur le terrain pour afficher, par exemple, les images

d’une caméra de recul. Cela signifie que le moniteur peut être utilisé avec des caméras supplémentaires. Il est conseillé de bein vérifier les possibilités concrètes qu’offre chaque modèle. Coûts Les prix des systèmes caméra-moniteur démarrent autour de 3000 francs, incluant un

Rétroviseurs latéraux Jusqu’à un dépassement de 3 mètres vers l’avant (mesurés depuis le centre du volant), aucune mesure particulière n’est requise. Si ce porte-à-faux dépasse 3 mètres mais reste inférieur à 4 m, l’installation de miroirs de vision latérale est obligatoire. Ces rétroviseurs doivent cependant posséder une surface convexe (bombée vers l’extérieur) d’au moins 500 cm2. Ils doivent être montés à l’avant, sans être placés à plus de 2,0 m de l’extrémité avant de l’outil. Les outils mis en service avant le 1er mai 2019 peuvent encore être utilisés avec de plus petits rétroviseurs (300 cm2). Il est recommandé de procéder à un montage ultérieur conforme aux nouvelles prescriptions. Au lieu de rétroviseurs de vision latérale, il est également possible d’utiliser un système caméra-moniteur testé et homologué en Suisse. (Photo: Pöttinger Suisse)

Le système proposé par Blaser offre deux options d’écran. A g., deux écrans de 7 pouces en position verticale, à d., un écran de 7 pouces de diagonales affichant deux images.

«Blaser-Visio-QVK»: les deux caméras sont ici montées directement sur le support des miroirs de vision latérale.

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Technique Agricole 5 2019

Les caméras du même «Blaser-Visio-QVK» sont installées ici directement sur l’attelage, avec les clignotants de danger intégrés.


Equipement | Management

Exigences des systèmes caméra-moniteur

Feux clignotants

• Les systèmes caméra-moniteur comportent au moins deux caméras de vision latérale et un moniteur. • Les angles d’ouverture horizontaux de chacune des caméras de vision latérale gauche et droite doivent être de 50 à 70 degrés. • Les images doivent être transmises instantanément aux moniteurs (ce qui n’est pas possible avec une liaison radio). • Les images vers la gauche et vers la droite doivent s’afficher simultanément dans le réglage standard. • En cas d’utilisation d’un écran unique, les images de gauche et de droite doivent clairement se distinguer sur ce moniteur. • Les images doivent avoir une dimension en diagonale d’au moins 4,5 pouces.

Les outils portés qui dépassent de plus de 4 mètres vers l’avant (mesuré à partir du centre du volant) doivent, en plus d’un système caméra-moniteur, être équipés d’au moins un feu de danger visible vers l’avant et sur les côtés. Ce dispositif de clignotants n’a pas besoin d’être testé en Suisse, mais il doit être conforme à la norme «ECE-R65» (Directive européenne sur les feux de signalisation). Ce dispositif ne doit être enclenché que si la sécurité du trafic l’exige, par exemple aux intersections. Le dispositif clignotant de Remund + Berger s’enclenche automatiquement lorsque les clignotants de direction du tracteur sont activés; ils s’éteignent automatiquement après 15 secondes environ. Avec le système Blaser le dispositif de feux clignotants de signalisation avant s’enclenche à l’aide d’un interrupteur.

jeu de caméras, les supports, les câbles de raccordement mais pas le montage. Selon le nombre de supports, de câbles électriques, de dispositifs fixation rapide, de feux de danger et les travaux de montage, le coût global peut vite dépasser 5000 francs. Voire plus, si plusieurs tracteurs et outils doivent être équipés.

• Un objet haut de 1,80 mètre et large de 0,60 mètre vu à une distance de 70 mètres, doit être visible sur l’image affichée à l’écran et mesurer au moins 3 millimètres de haut. • La luminosité des moniteurs doit être réglable. • Les moniteurs ne doivent pas produire d’éblouissement. • Les caméras latérales doivent être en mesure d’afficher des images distinctes même en plein soleil. La valeur Blooming doit être maintenue afin éviter la surexposition. • Les objectifs de la caméra ou ses couvercles de protection doivent être fabriqués dans des matériaux restant toujours translucides.

Le temps est compté

su exactement à quelles exigences les systèmes caméra-moniteur étaient soumis pour être conformes et utilisables sur les routes suisses. C’est la raison pour laquelle le premier système n’a été testé qu’à mi-mars. La commercialisation de systèmes caméra-moniteur n’a été lancée qu’à partir de cette date, six semaines à peine avant l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation.

Même si des systèmes homologués se sont déjà commercialisés, le temps disponible pour équiper tous les tracteurs concernés, ainsi que leurs outils, est extrêmement court et la grande majorité d’entre eux ne le sont pas encore, loin s’en faut. Ce n’est qu’en novembre dernier, peu avant l’Agrama, que la nouvelle réglementation a été adoptée par le Conseil fédéral. Longtemps, personne n’a

Demande importante La demande est très importante depuis lors et il n’est pas exclu que des problèmes d’approvisionnement surviennent. Selon certaines estimations, plus de 2000 tracteurs et leurs outils doivent être équipés de tels systèmes. Sur les tracteurs 6 cylindres surtout, le porte-à-faux avant de 4 mètres est généralement dépassé,

les 5 mètres étant atteints sans problème la plupart du temps. Il est fortement recommandé de mesurer précisément ce porte-à-faux, ou plutôt ce «dépassement vers l’avant depuis le centre du dispositif de direction», pour reprendre les termes de la législation.

Système de caméra embarquée (VKMS) Votre représentation pour la Suisse: Remund + Berger AG Tel: 031 981 36 27 Mobil: 079 651 68 84 E-Mail: berger@remund-berger.ch www.remund-berger.ch

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Plate-forme | Recherche

Les exploitants des installations de biogaz décideront d’un éventuel traitement du substrat selon le matériau initial.

Photo : Ruedi Hunger

Optimisation des entrées et sorties du substrat La Suisse compte près de 160 installations de production de biogaz. Dans les années à venir, 40 à 50 nouvelles devraient être mises en service. Localement, cela peut entraîner une aggravation de l’approvisionnement en substrat. Ruedi Hunger

Un moyen d’améliorer le potentiel énergétique de la biomasse est le traitement mécanique du biosubstrat. L’objectif de cette mesure est d’accélérer la dégradation de la biomasse et d’augmenter le potentiel en méthane. Il ne faut pas non plus négliger l’amélioration de la capacité de remuer la masse dans le fermenteur et du pompage du substrat. A l’Institut bavarois d’agriculture (Bayrische Landesanstalt für Landwirtschaft, en abrégé LfL), on a analysé plusieurs technologies de broyage avec différents substrats. Selon le substrat, deux procédés ont révélé des meilleurs résultats que d’autres technologies de broyage. Il s’agissait d’une part, d’un broyeur à marteaux, un procédé produisant un effet cinétique. Il a permis d’obtenir une hausse de 10 et de 15% lors de l’utilisation d’ensilage d’herbe et de fumier de bovins. Le deuxième procédé qui a apporté une augmentation de 10% du ren44

Technique Agricole 5 2019

dement en méthane, consistait en un conditionnement physique et mécanique. Outre le meilleur résultat obtenu avec le fumier de bovin, ce procédé a apporté une amélioration dans l’utilisation d’ensilage de plantes énergétiques. Le rendement plus élevé en méthane s’explique du fait qu’en utilisant la technologie de broyage, on agrandit la surface du substrat. Lors des essais du LfL, la productivité du méthane s’est accrue de 8% pour l’ensilage de maïs et de 22% pour le fumier de bovin.

Utilisation de fumier de cheval Selon Agroscope, le cheptel chevalin suisse s’élevait en 2016 à quelque 100’000 animaux. En prenant pour base une production annuelle de 15 t de fumier par cheval, on obtient un total de 1,5 million de tonnes. Ce fumier contient en moyenne 50 à 70% de paille. Il peut être judicieusement mis en œuvre pour une utilisation

énergétique dans des installations de biogaz, tant que l’on n’y ajoute pas de copeaux ou de sciure. La forte teneur en fibres constitue toutefois un défi technologique. Le fumier de cheval frais apporte un rendement de méthane pouvant atteindre 24%de plus que le fumier stocké. La paille est faite de plantes (entières ou en partie) présentant une forte teneur en fibres. La lignocellulose rend la dégradation difficile, c’est la raison pour laquelle un traitement mécanique améliore la dégradation ultérieure en anaérobiose. Selon l’université de Hohenheim (D), le broyage d’une grandeur de particule de dix à un millimètre augmente le rendement de méthane de 30 pour cent. Pour le broyage du substrat, on a notamment utilisé un déchiqueteur à courant transversal. Les tests réalisés en Allemagne montrent que le fumier de cheval avec un paillage jusqu’à une teneur en substrat de 50% se prête bien à l’utilisa-


Recherche | Plate-forme

tion comme substrat pour le processus de biogaz. Avec un traitement mécanique préalable, on a même atteint une utilisation de 89%, pour autant que le le fumier de cheval soit mis dans le fermenteur immédiatement après le traitement (pertes).

Prétraitement biologique Le traitement mécanique ou thermique broie le substrat, ouvre des structures en créant ainsi des surfaces et en le préparant pour la décomposition qui suit. Le traitement microbien ou enzymatique dégrade certains composants du substrat de manière ciblée, afin de les rendre accessibles plus rapidement ou en plus grands volume pour la fermentation et pour la production de méthane. Pour examiner ces étapes de manière plus précise, le professeur Urs Baier, à l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW), utilise plusieurs microorganismes qui ne sont normalement pas présents dans le fermenteur. Cela permet de faire fermenter des parties du substrat qui, avec les procédés habituels, ne se dégraderaient pas complètement, voire pas du tout. Lors du prétraitement, on a utilisé des enzymes, des microorganismes aérobiques, des bactéries lactiques (ensilage), des microorganismes anaéro-

biques ainsi que des champignons aérobiques et anaérobiques. Les chercheurs ont conclu que les procédés biologiques sont rentables et qu’ils complètent bien les méthodes mécaniques. Avec certains substrats, une augmentation de 20 à 30% de biogaz est réaliste. Des questions se posent concernant la durée souvent plus longue, la pertinence d’un bioréacteur supplémentaire éventuel, ainsi que la consommation indésirable de substrat par les microorganismes. Ce procédé est largement inexploré à l’échelle industrielle.

une solution optimale. Après l’étape finale, on dispose de deux produits : le « concentrat » et le « condensat ». Selon Olivier Arnold, on obtient avec le condensat une réduction de 90% de volume de digestat à stocker et/ou à transporter. Sa teneur en substance sèche peut atteindre jusqu’à 30% et il contient 99,99% de des substances organiques contenues dans le produit de base. Le procédé est inodore vu qu’il a lieu dans des conditions de vide. On atteint 4 l d’évaporation d’eau par puissance kWtherm grâce au procédé en plusieurs étapes.

Concentration

Conclusion

Un autre procédé d’optimisation du substrat consiste en la vaporisation sous vide. Les exploitants de biogaz ont à résoudre les questions de stockage et de transport. Une déshydratation des restes de fermentation permet d’y répondre en partie. On s’efforce de séparer autant que possible les nutriments. Les procédés de séparation, de filtrage ou de séchage des matières fibreuses donnent des effet résultats insignifiants ou sont coûteux. Oliver Arnold, de l’entreprise Arnold & Partner AG à Schachen (LU), estime que l’évaporation thermique du digestat pompable constitue

Les différents procédés d’optimisation et les possibilités d’entrée et de sortie du substrat ont été présentés et discutés lors d’un séminaire de formation destiné aux installation de production de biogaz. Chacune de ces installations est une « particularité » en soi. Le substrat initial varie tellement d’une installation à l’autre qu’on ne peut pas généraliser les possibilités d’optimisation. Cela veut dire que c’est en expérimentant que chaque exploitant d’usine de biogaz doit découvrir lui-même le procédé d’optimisation adapté pour un meilleur rendement en méthane.

Installations de biogaz biogaz en en Suisse Suisse 180 180

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En Suisse, le nombre d’installations de biogaz, d’environ 160 actuellement, augmentera d’une cinquantaine d’unités ces prochaines années. Schéma : Biomasse Suisse

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La Bauma, plus grand salon mondial des machines de chantier, a attiré passé 600 000 visiteurs sur 60 hectares de surface d’exposition. Photos : Roman Engeler et ldd

Davantage de numérique et d’électronique Lors du salon international des machines de chantier Bauma à Munich (D), les fabricants ont présenté des machines conventionnelles et de nombreux systèmes d’entraînements innovants. La numérisation progresse aussi dans le secteur du génie civil. Roman Engeler Qu’est-ce qui a égaré un spécialiste de machinisme agricole dans un salon de machines de chantier ? En regardant les publicités de l’exposition intitulées « les robots et les drones gagnent du terrain », « les fabricants de moteurs veulent produire des systèmes d’entraînement alternatifs », « les machines fonctionneront à l’électricité et seront bientôt autonomes », « il existe des applications pour la location de machines » ou « tout devient digital », on reconnaît que les intérêts entre les équipements agricoles et les machines de nombre de fabricants travaillent dans les deux secteurs et les véhicules tout-terrain (off-road) sont utilisés aussi bien dans l’agriculture que sur les chantiers. Il est quasi impossible de visiter tout le salon en un jour, parce qu’il couvre 60 hectares et accueille 3700 exposants. Il faut se contenter de repérer les tendances et de prendre connaissance de la documentation sur quelques nouveautés, peutêtre découvertes par hasard. 46

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Des capteurs pour davantage de sécurité Le thème du maniement sûr des machines avec un système d’assistance muni de capteurs a été abordé par quelques exposants. Ainsi, Liebherr propose différents systèmes d’assistance intelligents pour des chargeurs sur roues, entre autres une reconnaissance active des personnes présentes dans l’angle mort. Ce dispositif est doté de capteurs lui permettant de distinguer automatiquement les être humains des objets statiques. Si une personne est mise en danger, l’alerte réagit à une distance plus grande avec le véhicule que s’il s’agit d’obstacles comme des murs ou des piliers. L’application du concepteur de systèmes et de logiciels ITK Engineering n’est pas dépendante du fabricant. Le système d’assistance à caméra reconnaît les personnes et les objets autour du véhicule et avertit le conducteur des possibles dangers. Outre les caméras, on utilise de plus en plus les radars, qui ont une longue portée

et ne se salissent presque pas. Brigade Elektronik a développé un système de radar avec la technologie Canbus pour les secteurs de la construction et de l’agriculture qui doit garantir la sécurité même dans des conditions de travail difficiles, telles que de fortes chutes de neige ou de denses nuages de poussière. Le système de radar diminue à la fois le risque de dommage au véhicule, ainsi que les collisions, et informe le conducteur de la distance entre le véhicule et les obstacles, qu’ils soient mobiles ou fixes. Il est conçu pour résister à des chocs mécaniques allant jusqu’à 100 G et peut fonctionner correctement à une température allant de –40°C à +85°C. Avec un maximum de huit capteurs, il assure une surveillance complète de l’environnement des machines de travail et peut intervenir activement en cas de danger par son intégration dans le système de commandes ; si nécessaire il peut mettre le véhicule à l’arrêt. Preco Electronics a présenté un produit similaire, dont la technologie de capteurs est utilisée par exemple sur le tracteur autonome « Magnum » de Case IH. Les véhicules autonomes qui se déplacent sans intervention humaine sont encore rares dans l’agriculture ou dans la construction, mais cela ne saurait tarder, comme on a pu le voir au salon du Bauma sur le stand Hamm qui présentait le concept d’un rouleau autonome. Selon les informations de la firme, les essais ont été prometteurs, car la qualité et l’efficacité ont permis de réduire sensiblement le compactage du sol.

Télématique Des solutions nouvelles ou améliorées ont pu être trouvées dans la gestion des parcs de machines et des machines, à commencer par la tronçonneuse Stihl en passant par la benne basculante Schmitz pour arriver au grand modèle de compacteur Ammann. Le capteur « Smart Connector » de Stihl d’un diamètre de près de 5 cm peut par exemple être monté sur de petits appareils pour enregistrer les heures de travail et transmettre cette information à un cloud via un smartphone. Les smartphones peuvent également être utilisés sur les chantiers pour la location de machines. L’application « klickcheck » de Zeppelin permet de rassembler tous les documents nécessaires dans un cloud pour le prêt de machines. Ces dernières sont identifiées par un code QR et vérifiées sur le smartphone à l’aide de listes de contrôle. Les utilisateurs et les propriétaires peuvent aussi documenter numéri-


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quement les dommages et les défauts à l’aide de photos et de textes.

Solutions électriques Qu’il s’agisse des gaz d’échappement ou du bruit, le secteur de la construction est sous pression pour les limiter. Les machines produisant peu d’émissions, voire pas du tout, sont déjà demandées aujourd’hui, surtout pour les travaux dans les centres-villes. L’utilisation toujours plus fréquente d’entraînements électriques donnerait une solution à cette exigence. Les fabricants ont déjà développé des solutions électriques pour les petites machines. Wacker Neuson (Kramer) présentait au salon sur son pavillon « Zéro-émissions » les premières machines à entraînement électriques et annonçait la création d’une gamme complète électrifiée, du compacteur à accus au chargeur sur roues. Chez Volvo également, les ingénieurs portent de plus en plus leurs efforts sur l’électrification. La société suédoise a développé un chargeur sur roues électrique compacte et une excavatrice compacte entièrement électrique qui a d’abord servi de prototype. Bobcat indique que la « E10e » est la première mini-pelle mécanique entièrement électrique de la catégorie des 1 t sans déport arrière. La machine a la même apparence que la mini-pelle mécanique classique « E10 », dont plus de 10 000 exemplaires ont déjà été mis sur le marché. Cette machine peut passer les portes, car elle mesure seulement 72 cm de large ; elle n’émet aucune émission et travaille en silence. Elle est dès lors idéale pour travailler à l’intérieur des bâtiments. La «E10e» peut être connectée au chargeur rapide Bobcat pendant les pauses, mais devrait pouvoir fonctionner pendant toute une journée avec une seule charge.

Les solutions hybrides Il est encore difficile de trouver des solutions électriques dans le secteur de la haute performance, car le travail à effectuer demande une énergie trop importante. Les spécialistes estiment que pour alimenter une pelleteuse de 15 tonnes en énergie pour un jour, l’ensemble des batteries nécessaires pèserait environ 8 tonnes en l’état actuel de la technologie ; c’est pourquoi les moteurs hybrides sont considérés comme une solution meilleure. Pour les activités légères, comme le déplacement, la machine fonctionne à l’électricité ; le moteur thermique est mis en marche lorsqu’une puissance

maximale est requise. Kubota a présenté le système micro-hybride « Power Assist », conçu pour donner une réponse rapide aux pointes de surcharge. Le système électrique assiste le moteur thermique jusqu’à 10 kW. Cela signifie qu’un moteur micro-hybride à trois cylindres peut atteindre des performances similaires à celles d’un moteur conventionnel à quatre cylindres, ce qui permet ainsi de réduire sa puissance. Des solutions hybrides ont également été présentées par Perkins, avec trois nouveaux systèmes mécaniques (avec l’intégration d’un volant), hydraulique (accumulateur hydraulique) et électrique (générateur). Selon Perkins, ces technologies seront bientôt utilisées dans les moteurs de 10 à plus de 600 chevaux.

Le petit « bouton » de Stihl : il enregistre les heures de travail et les transmet à un cloud via un smartphone.

Du méthane dans le réservoir Case a présenté le projet « Tetra », soit un chargeur sur roues fonctionnant au méthane, comme une solution pragmatique pour le secteur de la construction. Le moteur de FPT, avec une puissance allant jusqu’à 230 chevaux et 1184 Nm, fonctionne de préférence avec du biométhane produit dans les usines de compostage. La production de biométhane est neutre en CO2 et fonctionne en cycle énergétique fermé en transformant les déchets en énergie utile. Le fabricant souligne que les principales données de performances sont comparables à celles d’un moteur diesel classique et que, par rapport à ce dernier, le nouveau moteur est plus souple et plus silencieux.

Système d’alerte radar « Backsense » de Brigade-Elektronik avertissant les conducteurs de la présence d’obstacles en mouvement ou fixes avec des alarmes différenciées.

Présentation par Perkins de moteurs hybrides avec une conception inédite des systèmes électrique, hydraulique et mécanique.

Technologie diesel avancéee Mais le moteur diesel lui-même devient plus innovant, plus efficace, plus propre et toujours plus connecté et automatisé. La plupart des fabricants de moteurs sont convaincus que la technologie diesel de pointe jouera encore un rôle prépondérant pour les véhicules tout-terrain ces prochaines années. Grâce notamment au rendement énergétique du diesel, les moteurs pourront répondre aux exigences commerciales des clients tout en améliorant leurs performances environnementales. La norme de dépollution 5 de l’Union européenne a été adoptée par les fabricants pour toutes les classes de puissance nécessaires. Bien qu’il existe différentes stratégies pour atteindre ce but, la plupart s’appuient sur la technologie RCS en combinaison avec un filtre à particules et beaucoup proposent une solution globale tout-en-un.

Le projet « Tetra » d’une chargeuse sur pneus avec un moteur à gaz Case équipée des pneus sans air « Tweel » de Michelin

Petite et électrique : la première mini-pelle mécanique entièrement électrique « E10e » de Bobcat, classe 1 tonne, sans déport arrière.

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La scie à bois de feu à grand débit Boschert « RS 703 VarioCut » utilise un rotor d’alimentation horizontal et jusqu’à trois lames circulaires.

Innovations entre bûches et plaquettes Dans le secteur forestier, la « Forst live » présente des machines en activité comme aucune autre exposition. Ruedi Burkhalter La « Forst live », au parc des expositions d’Offenbourg (D), possède un caractère exclusif d’exposition-démonstration pour matériels forestiers et dédiés au bois-énergie ; les visiteurs qui déambulent sur les 4,6 hectares du parc ont le privilège de voir fonctionner une proportion inhabituelle des machines exposées. En outre, le forum attenant a permis d’aborder des sujets aussi brûlants que la canicule, la sécheresse ou les bostryches. Auxquels il convient d’ajouter l’utilisation de tronçonneuses électriques pour le bûcheronnage, les émissions de particules fines des chauffages à bois ou encore la prévention des accidents.

L’affûteuse qui reproduit le geste du forestier Les Usines Métallurgiques de Vallorbe (UMV) présentaient une innovation décrite comme rien de moins que « La révolution dans le domaine de l’affûtage ». 48

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Cette affûteuse automatique est baptisée « V | OAK » et elle n’a pas d’égale car, au contraire des autres outils présents sur le marché qui font appel à des disques abrasifs, elle utilise les mêmes limes plates et rondes que les forestiers qui aiguisent leurs chaînes à la main. Elle présente un

La nouvelle affûteuse automatique de Vallorbe reproduit le geste du forestier, avec limes plate et ronde. Photos Ruedi Burkhalter

avantage comparatif évident, puisque les gouges et les limiteurs de profondeur des chaînes ne subissent pas d’échauffement. En outre, le processus d’affûtage est extrêmement précis, régulier, et taille des angles de coupe proches de l’idéal. Cette affûteuse obtient les meilleurs résultats d’un test comparatif réalisé par la revue professionnelle « LA FORÊT », aussi bien en termes de précision des angles que d’égalisation des limiteurs de profondeur. La « V | OAK » marie technologie du dernier cri et tradition, dans le sens où elle associe limes rondes et limes plates pour reproduire les mouvements de l’affûtage manuel. Une lime de chaque type est montées sur les deux glissières pour un affûtage simultané des deux côtés de la chaîne. Durant l’opération, les deux supports de limes se déplacent en alternance


Exposition | Plate-forme

sur leur crémaillère pour aiguiser gouges et limiteurs de profondeur droits et gauches. Avant de démarrer, l’utilisateur introduit le nombre de dents sur l’écran de la machine ; il indique la pression qu’elle doit exercer et le nombre de coups de lime à appliquer sur chaque élément. L’appareil commence par deux coups de lime appuyés pour éviter que des bavures ne subsistent en fin d’opération. L’angle d’affûtage est réglable de 10° à 35° pour s’adapter aux exigences et aux préférences de chaque utilisateur. La machine est simple à employer et n’exige pas de qualifications particulières. L’essentiel est de lui indiquer correctement si l’aiguisage commence par une gouge orientée à gauche ou à droite. L’affûtage d’une chaîne à 72 dents prend environ une quart d’heure. L’entraînement de la machine ne nécessite qu’une alimentation en 12 ou 24 volts, permettant d’utiliser cette affûteuse à l’extérieur en la branchant sur la batterie d’un véhicule. Cet appareil coûte environ 5000 CHF, ce qui le situe dans le segment médian des affûteuses automatiques.

Elagage sylvicole rapide Advaligno a présenté à Offenbourg une autre « révolution », qui touche au do-

maine de l’élagage sylvicole. Ce nouvel appareil s’appelle « Patas », du nom d’une des espèces les plus rapides de singes arboricoles. L’élagage d’arbres sur pied permet d’améliorer considérablement la valeur marchande des futures grumes ; cet opération est le plus souvent effectuée à la main. Les appareils proposés à ce jour pour mécaniser l’élagage en hauteur ont connu des succès mitigés en raison de leurs pannes fréquentes et des dégâts qu’ils infligent à l’écorce des sujets. Le « singe grimpeur » proposé par Advaligno utilise un procédé inédit, réduit le coût global de l’élagage de 70%, et redéfinit donc fondamentalement le rapport coût/rendement de l’élagage sylvicole. A la main, une personne va traiter entre quatre et six arbres par heure, jusqu’à 8 mètres de hauteur. Avec le « Patas », deux opérateurs parviennent à élaguer entre 40 et 60 tiges par heure, jusqu’à 12 à 15 mètres de hauteur, ce qui représente un gain considérable. L’ensemble de l’équipement est constitué d’un bloc hydraulique à atteler au troispoints d’un tracteur d’au moins 50 chevaux, et d’une unité qui grimpe à l’arbre, reliée au bloc par une torche de tuyaux hydrauliques longue de 25 mètres. Cette seconde unité pèse une cinquantaine de ki-

Avec le « Patas », Advaligno redéfinit l’élagage sylvicole. L’opération d’élagage complète d’un arbre est achevée en 8 secondes.

los ; elle possède deux poignées pour être emmenée par deux personnes qui vont l’installer autour des troncs d’arbres. Elle réalise l’entier du processus d’élagage, montée et descente comprise, en un temps à peine imaginable de 8 à 10 secondes. L’association de couteaux courbes spéciaux, très affûtés, dirigés avec une

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menter la polyvalence de ses « Forest Master RW12-RW14 », un système de bras de levage (lift) à crochet. Il permet de transporter hors saison des conteneurs standard, des citernes, des bennes et bien d’autres accessoires tels qu’une déchiqueteuse spéciale transportable. La remorque, son châssis et sa grue s’utilisent ainsi toute l’année. Le bras de levage à crochet peut aussi s’installer sur d’autres remorques à châssis en échelle (double poutrelle), en post-équipement.

Cloisons pour bennes basculantes En dotant sa remorque d’un bras de levage à crochet, Engel Forsttechnik lui permet d’être utilisée à des fins diverses, toute l’année.

Le coin d’abattage Forstreich « TR300 » peut être actionné par radiocommande (jusqu’à 100 mètres), permettant à l’opérateur de maintenir une distance de sécurité avec l’arbre.

grande précision, et d’une vitesse élevée de 4 mètres/seconde permet d’obtenir des coupes franches, sans esquilles ni autres dégâts. L’appareil vient à bout de branches jusqu’à 3,5 centimètres de diamètre. Ses couteaux standard sont prévus pour des troncs de 11 à 23 centimètres de diamètre à hauteur de poitrine (DHP). Il existe des couteaux en option pour des troncs jusqu’à 25 centimètres de DHP. L’appareil accroche au tronc par deux courroies en matière synthétique souple, disposées à 90°. La pression des roues d’entraînement se règle par un dispositif pneumatique. L’unité de grimpe est commandée directement ou à distance.

comme le montrait la maison Engel qui exposait diverses variantes de remorques forestières basculantes. Avec ses grappins à godets et ses autres outils, la grue de la remorque peut manipuler des marchandises en vrac, des balles et bien d’autres matériels. Plus des grumes, bien sûr, grâce aux ranchets amovibles de la remorque. Engel présentait une autre innovation pour aug-

Polyvalence encore, vue sous un angle un peu différent : le constructeur de véhicules Sigg a pensé aux fournisseurs de bois de feu. Ils sont nombreux à être confrontés au même problème. Ils doivent livrer plusieurs petits lots de à des clients différents. Le tout irait sur la remorque basculante. Mais faute d’équipement adéquat, ils doivent soit effectuer plusieurs voyages avec la remorque à demi pleine, soit décharger chaque lot conditionné séparément à la main. Sigg propose une solution simple, sous forme d’un dispositif de compartimentage de la remorque avec des éléments enfichables. On peut ainsi livrer plusieurs clients en un seul voyage et réduire les frais de transport en conséquence. Ces cloisons solides permettent de vider chaque lot en basculant la benne, sans que les bois d’autres lots ne risquent de quitter inopinément la remorque

Le mariage de la hache, du merlin et de la panne synthétique Autre exemple de polyvalence chez Erwin Halder KG. Cette maison a mis au point le « Simplex », hache, merlin et masse pour coins et piquets, selon les pannes interchangeables dont il est doté. Les deux pannes sont fixées séparément à la partie centrale

Pour des machines en propre, mais multifonctionnelles S’il y avait bien quelques grandes machines de récolte exposées sur le salon, elles occupaient une place marginale car la Forst live est surtout orientée vers la petite mécanisation en forêt privée. Le caractère polyvalent des remorques de débardage avec grue est bien mis en évidence, 50

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Le marchepied dynamique « Grifa softstep » remonte lorsqu’on pose le pied sur la marche.


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en acier creuse, elle-même reliée au manche en hyckory protégé par une gaine massive en métal. La fixation à vis permet d’échanger les pannes en un clin d’œil. La panne en plastique de haute qualité peut être combinée avec une hache, un merlin pour les coins à fendre ou un merlin à fendre.

Coin d’abattage télécommandé Il y avait aussi quelques innovations à découvrir dans le secteur de l’abattage. Le constructeur de machines Forstreich en présentait plusieurs, à commencer par le coin « TR300 » qui permet à l’utilisateur de déclencher la chute d’un arbre par radio en se tenant à bonne distance. A l’inverse du « TR30-AQ », déjà répandu, le nouveau modèle n’est pas mû par une visseuse à accu traditionnelle mais par un entraînement intégré utilisant un moteur de perceuse. Le coin fournit une poussée maximale de 25 tonnes et un écartement jusqu’à 60 mm. La radiocommande bidirectionnelle offre un rayon d’action d’une centaine de mètres. Une batterie de 5 Ah suffit pour une journée de travail normale ; le poids de l’engin reste en deça de 10 kilos. Pour un usage intensif, on peut opter pur une batterie de 9 Ah. Autre nou-

Le « Simplex » réunit masse synthétique et hache ou merlin en un seul outil.

veauté parmi les coins, le petit « TR24AQ » est désormais commercialisé en version à accumulateur avec une visseuse de petite dimension. Ce modèle pèse 4,8 kilos ; il exerce une poussée maximale de 8 tonnes pour un écartement atteignant 40 mm. Il est spécialement conçu pour l’abattage de bois de diamètre moyen. Les deux modèles sont aussi disponibles avec la classique clé à cliquets à manche télescopique. C’est un tout autre auxiliaire

d’abattage qu’exposait la maison suédoise Reipal. Le « RH-Pusher » apparaissait pour la première fois dans un pays germanophone. Cet outil est répandu depuis plus de 50 ans en Scandinavie, mais inconnu dans les forêts plus au sud. Il s’agit d’un cric télescopique qui permet d’exercer depuis le sol une poussée sur les arbres à abattre jusqu’à 2,7 mètres de haut. Par rapport au coin, l’effet de ce long levier est meilleur. Il permettrait aussi d’orienter

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Plate-forme | Exposition

plus précisément l’arbre dans la direction de chute. Si nécessaire, le cric peut être raccourci sans la moindre secousse au moyen du mécanisme interne à câble. Le «  RH-Pusher  » existe en six tailles, de 1500 à 3600 kg de poussée, et pèse entre 12 et 24 kilos. La longueur utile s’échelonne de 115 à 255 centimètres pour le plus petit modèle, de 135 à 270 centimètres pour le plus grand. La course est de 85 centimètres pour tous les modèles. L’outil accroche à l’arbre par le biais d’une griffe acérée. Une entaille n’est indispensable que sur les troncs fortement gelés.

marchepied dynamique s’escamote automatiquement une fois le machiniste dans la cabine et libère l’espace entre le sol et l’engin qui peut évoluer et travailler sans encombres. Cette première marche se remet en place et descend en même temps que l’opérateur lorsqu’il reressort du véhicule ; elle l’accompagne et le soutient jusque près du sol. En descente, le poids de la personne est freiné par un ralentisseur électrique réglable. On peut installer facilement ce dispositif soi-même sur les machines de chantier, les engins forestiers et autres tracteurs agricoles.

Accès et descente facilités

Le boom des scies à bûches

Il y avait aussi des innovations dans le domaine de la sécurité. La « Grifa Softstep », est un marchepied mobile qui résoud un problème bien connu dans le machinisme forestier. Les premières marches des échelles d’accès aux cabines des engins forestiers sont toujours trop près du sol quand la machine est en mouvement, mais trop haute pour le confort de l’utilisateur. De plus, elles restent rarement intactes longtemps. Les chauffeurs doivent donc sauter pour descendre de leur cabine, ce qui occasionne de fréquents accidents. Ce

De nombreuses nouveautés témoignent de la renaissance que connaît le bois de feu en bûches. Dans le domaine des scies circulaires, plusieurs scies automatiques à lame inclinée étaient exposées, machines plus avantageuses que les modèles à tambour, à l’exemple de la « Diacut OL 700 SSM/SSH » de la marque Oehler. Le rendement de ces scies est mois élevé que celui des modèles à tambour mais elles sont plus confortables et moins pénibles à employer que les machines à chargement manuel. La goulotte qui accueille les quar-

tiers est à bonne hauteur et les bois se placent tous seuls en butée pour être coupés à la longueur désirée. Pendant qu’un bois se déplace dans la machine, l’opérateur a le temps de préparer le quartier ou le rondin suivant. Un nouveau type de scie à haut débit pour bois de feu attirait l’attention avec son rotor d’alimentation horizontal. Cette « RS 703 VarioCut » a été développée par Boschert et utilise, contrairement aux scies à tambour, jusqu’à trois lames circulaires simultanément. La longueur de coupe peut être modifiée en quelques minutes, à 25, 33 ou 50 centimètres. A 25 centimètres, les bûches ou quartiers sont débités simultanément par trois lames alignées côte-à-côte et entraînées mécaniquement. Une nouvelle grumette ou un nouveau quartier peut être introduit toutes les deux secondes, ce qui permet d’atteindre un rythme de 90 traits de coupe par minute. Le rendement est donc plus élevé que celui d’une scie à tambour et l’alimentation est plus ergonomique et moins fatigante. Un convoyeur à inclinaison variable et orientable sur 90° évacue les bûches à la sortie de la machine.

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Terminologie | En savoir plus

quincailleries proposent des modèles d’entrée de gamme pour amateurs dès 200 francs, celui qui souhaite une utilisation durable prendra la peine de se faire conseiller auprès d’un vendeur qualifié dans un commerce professionnel.

Les appareils de soudage modernes au gaz de protection sont désormais portables et utilisables en déplacement. Photos : ldd

Universel et simple La soudure sous protection gazeuse s’est établie comme méthode très efficace et simple. Elle convient pour la plupart des métaux. Heinz Röthlisberger La soudure, par exemple à l’autogène ou à l’électrode, demande beaucoup d’adresse et d’exercice. Elle est donc plutôt réservée aux professionnels. La soudure sous protection gazeuse peut, quant à elle, être apprise relativement facile­ment par les profanes et les artisans-bricoleurs. Cette dernière est aussi très appréciée pour sa polyvalence et sa facilité de mise en œuvre. En plus des postes de soudage MIG/MAG, on rencontre aussi des appareils WIG (voir les définitions ci-dessous). Le procédé MIG/ MAG reste toutefois le plus utilisé.

Fonctionnement Les postes MIG/MAG sont adaptés pour la soudure de très nombreux matériaux métalliques. Comme le chalumeau peut entrer en contact avec la zone à assembler, la réalisation d’un bon cordon de

soudure est plus facile. Cette technique utilise un fil d’apport ainsi qu’un gaz de protection. Ces deux éléments sont guidés vers le chalumeau au travers d’un tuyau flexible. Ce fil d’apport sert également d’électrode pour la création de l’arc lumineux. Par sa fonte continue, le matériau du fil sert aussi de liant. L’utilisation d’un gaz de protection présente l’avantage d’éviter l’oxydation.

Avantageux ou cher ? Pour une soudure parfaite, il est nécessaire de pouvoir régler l’avancement du fil et son diamètre, la force du flux ainsi que l’alimentation en gaz, tout au long du travail. Il est profitable de tenir compte de ces fonctions lors de l’acquisition d’équipements de soudage. Ces paramètres peuvent être ajustés finement sur de bons appareils. Même si toutes les

Soudage à l’arc en atmosphère active ou MAG La soudure MAG (acronyme du terme anglais metal active gas) utilise du dioxyde de carbone et de l’oxygène ou un mélange de gaz contenant de l’argon. Comme elle est principalement utilisée sur les aciers ordinaires, on la rencontre entre autres dans la construction de carrosseries et de véhicules. Ce procédé produit des cordons de soudure de forte résistan­ce. Soudage à l’arc en atmosphère inerte ou MIG La soudure MIG (acronyme du terme anglais metal inert gas) lie les métaux non-ferreux en utilisant des gaz inertes et non actifs comme dans le procédé MAG. Ce qualificatif désigne des gaz ayant une faible réactivité chimique. Le gaz le plus courant est l’argon, mais l’hélium peut aussi être utilisé. La soudure MIG est principalement choisie pour assem­bler le cuivre, l’aluminium ainsi que d’autres métaux non-ferreux. Soudage à l’arc en atmosphère inerte avec électrode de tungstène ou TIG Contrairement aux deux autres procédés sous gaz de protection, le soudage TIG (acronyme du terme anglais tungsten inert gas) utilise une électrode de tungstène qui ne brûle pas. L’argon, l’hélium, l’hydrogène et différents mélanges de ces gaz servent de protection. Le procédé TIG permet la réalisation de soudures de très haute qualité. Il est toutefois un peu plus lent que le soudage MIG avec une électrode consommable. Le « soudage au plasma » a été abordé dans l’édition d’avril 2019 de Technique Agricole.

« Terminologie » Déjà paru dans la série « Terminologie » : « AdBlue », « common rail », « convertisseur de couple », « injecteur », « galvanisé », « lampe halogène », « loadsensing », « DOC », « éclairage LED », « capteur NIR », « waste gate », « écran tactile », « télématique », « droplegs », « régulateur ALB » et « découpe au plasma ».

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Sécurité | Reportage

bras droit, lésions aux côtes ainsi qu’à l’omoplate et à l’oreille droites. On dénombrera en tout 14 fractures. Avec le recul, Dominique Menoud a la certitude que son bras a retenu le bol de protection de la prise de force et empêché ainsi son enroulement complet autour de l’arbre. La chaînette qui doit toujours retenir la protection de la prise de force était arrachée. « Cela s’est passé tellement vite que je n’ai pas eu le temps de crier. Je me suis immédiatement évanoui, immobilisé dans le tissu des vêtements. Heureusement que mon père, qui s’occupait du bétail, était présent. » Paul Menoud, 72 ans, comprend en un éclair ce qui s’est passé. Il saute sur le tracteur, arrête la prise de force, attrape le couteau qu’il a toujours dans sa poche et entreprend de couper les habits de son fils, toujours inconscient. Ce dernier tombe alors au sol, comme mort. Mais il recommence à respirer. Le père appelle immédiatement les secours et la police. L’ambulance arrive très vite sur place. L’urgence est extrême, Dominique Menoud reprend conscience. La douleur s’accroît et empire, jusqu’à devenir « horrible ». L’ambulance fait appel à un hélicoptère de sauvetage qui transportera le blessé au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne. La première opération chirurgicale commencera dès son arrivée.

Coma artificiel La victime de l’accident, Dominique Menoud, change la position du levier du compresseur (reconstitution). Photo : Dominik Senn

Presque mort après un accident de prise de force En cas d’accident individuel, la procédure pénale est le plus souvent interrompue rapidement et sans enquête approfondie. Il est recommandé de faire appel à un avocat après un accident causant des dommages durables. Dominik Senn Par un matin froid, Dominique Menoud, agriculteur à Besencens (FR), démarre son tracteur et la prise de force qui anime le compresseur de sa citerne à lisier. Puis, il se place entre le tracteur et la citerne pour tourner la poignée qui commande l’aspiration du lisier : une action avec des conséquences gravissimes. En moins d’une seconde, la vie de ce père de trois enfants va être complètement bouleversée. 54

Technique Agricole 5 2019

Que s’est-il passé ? Au moment de prendre la poignée du compresseur, l’intérieur de la poche droite de la veste de l’agriculteur s’accroche à la cloche de protection du cardan de la prise de force. Neuf tours par seconde suffisent pour que la moitié de la veste, du pullover et du maillot s’enroulent autour de l’axe. Le corps a frappé le compresseur de la citerne et été gravement blessé: trois fractures ouvertes au

« Là, on m’a mis dans le coma artificiel pendant un jour et demi. L’opération principale a duré neuf heures », confie Dominique Menoud. Les équipes de médecins ont fait un travail remarquable, aussi pendant les opérations suivantes : tendons des muscles à relier ou rediriger, faire les greffes de morceau de la peau des jambes sur les bras, réduire les fractures et recoudre l’oreille. Par chance, les poumons n’ont pas été endommagés. Dominique Menoud accepte les défigurations d’un haussement d’épaule. Une grande consommation de médicaments lui permet de faire face aux atteintes psychologiques. Toutefois, le manque de mobilité de son bras droit et l’absence de sensation de son pouce l’inquiètent parce qu’il ne peut plus assurer la traite de ses vaches. Pendant les premiers mois, le service de dépannage a coûté beaucoup d’argent. « Ces frais et les diverses hospitalisations étaient difficiles, mais j’ai accepté mon sort. L’assurance-invalidité est informée. Sans ses subsides, j’ignore comment les frais de réadaptation seraient pris en charge. Je ne peux pas encore exploiter la


Reportage | Sécurité

Questions à l’avocat Technique Agricole : que dit l’article 310 du code de procédure pénal (CCP) ? Stephan Stulz  (photo): le Ministère public rend immédiatement une ordonnance de non-entrée en matière s’il ressort de la dénonciation ou du rapport de police que les éléments constitutifs de l’infraction ou les conditions à l’ouverture de l’action pénale ne sont manifestement pas réunis. Dans le cas présent, la description ainsi que les constatations de la police prouvent qu’aucun tiers n’est impliqué dans l’accident. La poursuite de la procédure pénale est donc obsolète. Quelles sont les conséquences de l’ordonnance de non-lieu pour l’accidenté ? Au préalable, cela signifie qu’aucun nouvel examen de police sur le déroulement de l’accident n’est nécessaire. Il n’y aura plus non plus d’enquête sur le déroulement effectif et exact de l’accident. Dans de tels cas, les frais de procédure sont régulièrement pris en charge par l’Etat. Sans procédure pénale, la victime n’a droit à aucune prestation d’aide aux victimes. Dans le cas présent, aucun tiers n’était présent sur le lieu de l’accident. Cela ne signifie toutefois pas toujours que personne d’autre n’est impliqué. Il est envisageable qu’une machine produise une situation dangereuse ou présente un défaut de construction. Lors de telles situations, il est très important que les autorités judiciaires, donc la police et le Ministère public, fassent les constatations et relèvent les preuves nécessaires ainsi qu’elles exigent des rapports d’experts sur le déroulement de l’accident. Les preuves et rapports d’expert récoltés pendant la procédure pénale serviront plus tard de base pour les demandes d’indemnisations ainsi que pour les prestations d’assurances. Qui paie quoi ? Dans cet exemple, il n’y a pas de jugement pénal. Par conséquent, ce sont les dispositions du droit civil et administratif qui sont appliquées. Le déroulement de l’accident (les circonstances, dans le langage juridique) n’a pas été vraiment établi. Il manque par exemple un rapport du Service de prévention

ferme seul et je pense à y apporter des adaptations pour le futur. Bien qu’il soit encore trop tôt pour connaître l’évolution de ma situation, je souhaite de tout cœur conserver mon activité agricole.»

Enquête de police La police cantonale a questionné Dominique Menoud sur les circonstances de

des accidents dans l’agriculture (SPAA) sur l’état des équipements de la prise de force sur la citerne à pression. Les autorités judiciaires n’ont constaté ici aucun défaut. Dans le rapport d’accident et dans la procédure de non-lieu, l’affirmation du propriétaire de la machine disant que la prise de force était correctement installée est simplement citée. Les lacunes dans l’examen des faits peuvent avoir des conséquences négatives pour l’assuré si une assurance ou un tiers responsable cesse ses prestations en faisant valoir son absence de responsabilité ou une grande responsabilité de l’accidenté (faute grave). Dans cette situation, c’est à la victime de l’accident de prouver la responsabilité de tiers, ou l’absence de faute grave de sa part. En général, il est presque impossible pour l’assuré d’apporter cette preuve parce que les éléments de preuve ont évolué ou ne sont plus disponibles. Généralement, l’assurance accident obligatoire prend en charge les coûts des opérations et des hospitalisations. Les dommages matériels consécutifs et l’engagement de service de remplacement sur l’exploitation sont aussi pris en charge. Dès que des montants importants entrent en jeu, les assurances mettent tout en œuvre pour réduire au maximum leurs prestations financières. Après ce grave accident, on peut supposer que l’agriculteur ne pourra plus exploiter son exploitation seul. Il devra peut-être l’affermer et suivre une réorientation professionnelle. Que doit entreprendre Dominique Menoud ? Dans un accident aussi grave, je conseille à la victime de faire un état de lieux (avec l’aide de spécialistes) et de se poser les questions suivantes  : que puis-je encore faire et comment ? Quels travaux ne puis-je plus accomplir ?

sibles, cet état des lieux est utilisé pour définir la meilleure réintégration dans la vie active. Le but est de permettre une nouvelle indépendance économique. Si ceci n’est pas possible sur l’exploitation, une reconversion professionnelle est à envisager. Que conseillez-vous en cas d’accident grave ? En tout premier, la victime d’accident devrait définir exactement le déroulement de l’accident en respectant la vérité et récoltant un maximum de documentation. Ensuite, comme déjà expliqué, un état des lieux de « l’après-accident » doit être réalisé dès que possible. Je conseille vivement à la personne concernée de recourir aux services d’un avocat. Lors des interrogatoires et des prises de contact des assurances, on doit être conscient que tout est documenté. L’expérience démontre que toutes ces archives serviront plus tard à réduire les prestations des assurances à un strict minimum. Je travaille actuellement sur le cas d’un médecin qui a documenté un bon processus de guérison après une opération de la colonne vertébrale. La patiente ne présentait pratiquement plus de symptômes. Plusieurs années plus tard, l’assurance responsabilité civile utilise ces archives pour réduire les prestations d’assurance que la patiente a touchées pendant des années après l’opération pour des douleurs dorsales.

Qu’est-ce que je peux changer sur mon exploitation ? L’assurance accident et l’assurance-invalidité (AI) sont fondamentalement intéressées par la meilleure réadaptation d’une personne accidentée. Quand des dommages à long terme et une invalidité (partielle) sont prévi-

l’accident un mois plus tard. Elle a rédigé un rapport de l’accident, utilisé par le Ministère public dans une ordonnance de non-entrée en matière selon l’article 310 du code de procédure pénale (CPP). La justification est qu’aucun comportement punissable de la personne concernée n’a été constaté et, selon les autorités judiciaires, qu’aucun tiers n’est impliqué dans

l’accident. Les coûts de procédure sont à la charge de l’Etat.

Description des faits Technique Agricole a demandé à l’avocat Stephan Stulz, à Baden (AG), d’estimer les circonstances et les conséquences de l’ordonnance de non-lieu pour Dominique Menoud (voir encadré ci-dessus). 5 2019 Technique Agricole

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Passion | Youngtimer

Christoph Krieg, son père Fritz et son frère Adrian (de g. à d.) devant le Fiat « Winner F110 » et un «Bigbaler» New Holland». Photos: LD/D/Dominik

Senn

« Winner » gagnant L’entreprise de travaux agricoles « Krieg Säriswil » et l’exploitation laitière et de grandes cultures attenante sont constituées en communauté d’exploitation intergénérationnelle entre Fritz Krieg et ses fils Marcel, Adrian et Christoph. Un Fiat « Winner F110 » de 1991 a marqué les origines de l’entreprise. Dominik Senn Fritz Krieg est né en 1958. Il exploitait un domaine en fermage à Krauchtal (BE), où il a créé, parallèlement à la culture de céréales et à la production laitière, une entreprise de battage, de pressage de balles et de service hivernal. Quatre ans après son mariage avec Theres, née Marbot, Fritz Krieg a vu se vendre le domaine qu’il louait. Le couple a donc repris la ferme des Marbot à Säriswil (BE). « Je suis parti de zéro pour créer l’entreprise de travaux agricoles, explique Fritz. J’ai ça dans le sang: soit on est entrepreneur soit on ne l’est pas. » Dès le départ, il a pu compter sur une moissonneuse-batteuse Laverda « 3350 » avec correcteur de dévers et sur le Fiat « Winner F110 » de 1991, acquis en 1995, auquel il a attelé sa première presse à balles parallèlipipédiques NH « 4820 » de couleur brune. « J’ai fait mes 56

Technique Agricole 5 2019

débuts avec le <Winner>, de mon point de vue le tracteur d’entrepreneur par excellence. »

Communauté d’exploitation L’entreprise de travaux agricoles «  Fritz Krieg Säriswil » s’est d’abord appuyée sur le « Winner », auquel se sont ajoutés au fil des ans un Fiat « 70-90 », puis trois New Holland, un « TM 150 » de 2003, un « TM 140 » puis un « 7050 » de 2009. Entre 2014 et 2019 trois Fendt les ont rejoints, un « 818 », un « 516 » et un « 310 ». L’offre de prestations a été beaucoup élargie: semis, fauchage, andainage, pressage, battage, transports (y compris de lisier). Organisés depuis 2015 en communauté d’exploitation intergénérationnelle, Fritz Krieg et ses fils Marcel (agriculteur), Adrian (maître agriculteur) et Christoph (agricul-

teur et mécanicien de machines agricoles) connaissent un véritable succès. « Il n’y a pas que le < Winner >; mes fils aussi ont contribué au renouveau de l’entreprise de travaux agricoles », souligne Fritz Krieg. « Tous trois se sont impliqués dès leur plus jeune âge dans son développement. »

13 500 heures au compteur Le compteur du Fiat «  Winner  » affiche 13  500 heures de service. Son moteur Fiat-Iveco de 110 chevaux n’a jamais nécessité de réparations – « on touche du bois » – et ce 6-cylindres réagit « avec beaucoup de souplesse et de puissance », explique Christoph Krieg, qui met à profit ses compétences en machinisme pour maintenir en état l’impressionnant parc de matériel. Il n’a que des éloges pour la boîte à vitesses 32AV/16AR Hi-Lo de ce tracteur à inverseur


Youngtimer | Passion

synchronisé, ainsi que pour ses freins sur les quatre roues qui étaient à l’époque des éléments d’avant-garde sur un tracteur. Une caractéristique de cette première génération de tracteurs munis d’équipements électroniques? Ils tombaient souvent en panne en raison de ces composants. Heureusement pour les finances du domaine qu’il n’a pas fallu trop en remplacer. Les pièces de rechange, éléments mécaniques compris, sont encore toutes disponibles.

Un rôle clé et du matériel moderne Outre les prestations de service, l’élevage laitier a aussi connu une forte croissance ces dernières années. Actuellement, l’exploitation emploie 8 personnes à plein temps. En période de hausse des coûts de personnel et de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, le quatuor Krieg est constamment à la recherche de solutions pour optimiser l’efficacité du travail. Les robots de traite et pour l’évacuation du fumier, des machines performantes pour traiter de grandes surfaces, le guidage GPS, la gestion de données dans le cloud, le nuage informatique, font maintenant partie du quotidien de l’exploitation. Il faut souvent que le taux d’utilisation d’une machine soit élevé pour assurer sa rentabilité. C’est précisément là-dessus que les agro-entrepreneurs et les communautés d’utilisation de machines jouent un rôle clé en Suisse, s’exclament en chœur les Krieg.

Sur le modèle hollandais Exemple l’an dernier, lorsque les Krieg ont acheté, au sein d’une communauté

voisine d’utilisateurs de machines, une mélangeuse à fourrage automotrice Strautmann. Particularités de cette opération: chaque participant utilise quotidiennement la machine mais c’est l’entreprise Krieg qui la conduit, qui s’occupe de la maintenance et qui, le cas échéant, procède aux réparations. En pratique, les agriculteurs fournissent les ressources fourragères mais un des conducteurs de l’entreprise passe l’entier de sa matinée à préparer le fourrage pour les cinq exploitations participantes. Pendant les mois d’hiver, une seule machine sert ainsi à préparer le fourrage de 400 vaches laitières et de 100 têtes de jeune bétail. Selon Fritz Krieg, un tel service est courant en Hollande.

Un support très pratique pour ranger l’attelage Rockinger, qu’on a ainsi toujours sous la main.

De Fiat à CNH En Suisse, il n’existe pas de chiffres exacts sur les ventes de tracteurs Fiat, car ils n’ont pas été saisis par voie électronique. En 1899, Giovanni Agnelli et quelques associés ont créé la « Fabbrica Italiana Automobili Torino », autrement dit la Fiat. Dès 1919, elle construit son premier tracteur de série, le modèle « 702 ». En 1950 naît la gamme « 50 » à quatre roues motrices et, dès 1973, apparaissent des tracteurs de plus de 100 chevaux sont lancés sur le marché. En 1984, Fiat Trattori devient Fiatagri, la marque de tracteurs du groupe Fiat qui achètera ensuite le département tracteurs de la Ford Motor Company. En 1991, juste avant de racheter Ford New Holland, Fia-

tagri lance la série « Winner ». Les tracteurs de la série « 90 » offrent des puissances de 55 à 180 chevaux. Ils sont équipés de cabines bien insonorisées, de commandes et de réglages électroniques, de transmissions synchronisées ou powershift et de moteurs modernes Fiat-Iveco. Dès 1995, les tracteurs sont commercialisés sous le nom New Holland, que Ford a cédé à Fiat. En 1999, New Holland et le fabricant de machines agricoles et de chantiers Case Corporation fusionnent pour former Case-New Holland, CNH, dont 90% des actions sont détenues par le groupe Fiat. Aujourd’hui, CNH est le deuxième constructeur mondial de tracteurs derrière John Deere.

L’entreprise « Fritz Krieg Säriswil » a pris son premier élan avec une presse attelée à un « Winner ». Un succès jamais démenti.

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ASETA | Services

location. La plate-forme facture aux pro­ priétaires des machines un forfait annuel de 40 francs pour chaque machine louée au moins une fois dans l’année. Ce tarif est de 20 francs par machine pour les propriétaires qui louent un grand nombre d’équipements. « La plate-forme ne fac­ ture pas d’autres coûts de fonctionne­ ment ni aux loueurs ni aux locataires », ont expliqué les responsables de la CUMA. De son côté, « FarmX » estime que la plate-forme sera devenue l’outil standard pour la gestion des échanges de machines d’ici à la fin de l’année. Louer des machines via un smartphone est un jeu d’enfant grâce à « FarmX ». Photos : Roman Engeler

Plate-forme à l’échelle suisse

« FarmX » pour support La Communauté d’utilisation de machines (CUMA) de Rheinklingen (TG) a adopté « FarmX » pour gérer les réservations et la facturation des machines en location. Roman Engeler Début mars dernier, la trentaine d’adhé­ rents de la Communauté d’utilisation de machines (CUMA) de Rheinklingen (TG) a décidé de numériser la gestion des ré­ servations et de la facturation des machi­ nes louées par son intermédiaire. Elle a choisi à cette fin la plate-forme « FarmX » lancée mi-février 2019. Président de la CUMA, Daniel Vetterli a jugé détermi­ nant le fait que les outils de location et de facturation soient liés, afin d’alléger effectivement la tâche de l’administra­ teur. « En outre, ajoute Daniel Vetterli, les coûts d’utilisation de cette plate-forme sont prévisibles et permettent de réaliser des calculs prévisionnels. » Dans un premier temps, les données rela­ tives aux clients et aux machines ont été

saisies sur la plate-forme, avec l’aide de Maschinenring Schweiz. Après Pâques, les membres ont bénéficié d’une session de formation préalable, « pour que le passage du cahier de notes en papier à la saisie sur smartphone devienne partie inté­grante de la pratique ». Les respon­ sables de la CUMA de Rheinklingen et de Maschinenring sont convaincus que les adhérents vont rapidement s’adapter au système de réservation électronique.

«  FarmX  » est une plate-forme suisse d’échanges de machines agricoles. Sa création est le fruit d’une collaboration entre des agriculteurs et diverses com­ munautés de machines ; elle a ensuite été testée en grandeur réelle. Depuis mi-­ février, cet outil fonctionne soit sous forme d’application pour smartphone ou en ligne sur internet. Lancée à l’origine par la Chambre jurassienne d’agriculture et des organisations partenaires avec le soutien de l’Office fédéral de l’agri­ culture, « FarmX » bénéficie aujourd’hui de nombreux soutiens parmi lesquels fi­ gurent l’Association suisse pour l’équipe­ ment technique de l’agriculture (ASETA) et Maschinenring Schweiz.

Passé 900 agriculteurs Passé 900 exploitants sont enregistrés sur « FarmX ». C’est un succès pour la plate-forme, qui saisit cette occasion pour simplifier et réduire la taille de son système de facturation des machines en

Systèmes de pompage

Technique de traitement du lisier Systèmes de pompage des eaux usées

Les 30 agriculteurs de la CUMA de Rhein­ klingen possèdent ensemble 45 machines gérées via « FarmX ».

Appareils pour cidreries Fabrication mécanique

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Technique Agricole 5 2019

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Tel. 062 745 20 40

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Sections | ASETA

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Examen pour le permis de catégorie F/G La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2019 (nés en 2005), ou plus âgés. Cours préparatoire : mercredi 30 octobre 2019, 13 h 30 Examen : samedi 16 novembre 2019, 9 h Lieu du cours : centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 1 Lieu de l’examen : Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein Prix : CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription : au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@­ gmx.ch ; merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

FR La campagne de tests de freins 2019 L’AFETA maintient sa campagne de tests de freins pendant l’année 2019. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km/h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. Ces tests ont lieu dans l’atelier agréé le plus proche de votre domicile. La liste des ateliers peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Important : les convois doivent être équipés pour les tests de freins de service hydraulique ou pneumatique. Depuis cette année, l’AFETA propose, en plus de soutenir les nouvelles immatriculations de remorques. Avantage : l’AFETA prend en charge pour ses membres un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test ainsi que 50 francs par essieu pour une première immatriculation. Pour cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture ou du permis de circulation pour une nouvelle immatriculation à l’adresse suivante : AFETA / FVLT, Samuel Reinhard, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux. Cette offre n’est pas valable pour l’achat de nouveau matériel ou en cas de convocation ultérieure à une expertise.

LU Championnat lucernois de conduite de tracteur Dimanche 16 juin 2019, à partir de 9 h Centre de formation professionnelle Nature et Alimentation (BBZN), à Hohenrain La LVLT organise la 12e édition des éliminatoires cantonales pour le championnat de conduite de tracteuraura qui aura lieu le dimanche 16 juin 2019 à partir de 9 heures au BBZN à Hohenrain. Un parcours intéressant, des prix attrayants et un lieu de restauration festif attendent les amateurs de compétition et les conducteurs de tracteur chevronnés qui devront en outre faire preuve de bonnes connaissances techniques dans les domaines de la motorisation, des tracteurs, des travaux d’entretien, ainsi que de la loi sur la circulation routière. Inscription : en ligne sur le site www.lvlt.ch

Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire des cyclo­ moteurs ou des tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : 70 francs pour les membres et 90 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : mercredi 3 juillet 2019 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 ; mercredi 28 août 2019 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 . Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour 29 francs. Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, 300 francs pour les membres et 320 francs pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 605, samedis 15 et 22 juin 2019, de 12 à 16 h. Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf : 220 francs pour les membres et 240 francs pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 404 , quatre soirs, les mercredis et jeudis 12 et 13 ainsi que les 19 et 20 juin 2019, de 19 h à 21 h, à Sursee. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) /  cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons) ; 539 francs pour les membres, 579 francs pour les non-membres. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Le prochain cours commence le 3 août 2019 à Lucerne. Informations et inscription : (sous réserve de changements de lieux, de contenus, de prix ou de durée de cours) auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch.

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Assemblées de cercles et conférences Il est aussi possible d’assister aux assemblées des autres cercles.

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2019 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi Salez, Rheinhof Sa 25.05.2019 Wangs, Parkhotel / StVA Mels

19.06.2019

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 29.05.2019 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

26.06.2019

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 08.06.2019 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 03.07.2019 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 22.06.2019 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

17.07.2019

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ASETA | Sections

Wangs, Parkhotel Sa 06.07.2019 Wangs, Parkhotel / StVA Mels

14.08.2019

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 10.07.2019 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

28.08.2019

Trogen, Rest.Krone Me 21.08.1019 Trogen, Rest. Krone / StVA Trogen

11.09.2019

SO Championnat solorois de conduite de tracteur Dimanche 16 juin 2019, site de Landi, à Subingen

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 31.08.2019 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

18.09.2019

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 04.09.2019 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

25.09.2019

Salez, Rheinhof Sa 14.09.2019 Wangs, Parkhotel / StVA Mels

09.10.2019

St. Peterzell, Schulhaus Sa 21.09.2019 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA

16.10.2019

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 28.09.2019 Kaltbrunn Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn

23.10.2019

Widnau, Rest. Rosengarten Me 30.10.2019 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA

27.11.2019

Cours de préparation au permis à conduire de tracteur Samedis 15 juin, 21 septembre et 16 novembre, de 9 h 30 à 15 h 30 La participation est possible 4 à 6 mois avant la date du 14 e anniversaire (des certificats de premiers secours et de théorie de la circulation ne sont pas encore obligatoires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l'ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Un CD didactique (ou une clé USB) et le repas de midi accompagné d’une boisson sont inclus dans le prix. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch, www.svlt-zh.ch, ASETA Zurich, contacter le 058 105 99 52 pour de plus amples renseignements.

SH Championnat schaffhousois de conduite de tracteur Dimanche 2 juin 2019, GVS Getreidesammelstelle, à Gächlingen Lors du championnat schaffhousois de conduite de tracteur, les concurrents pourront déployer leurs connaissances et leur habileté à manier des machines agricoles. Le parcours comprend 8 postes. Les vainqueurs des catégories «Dames», «Juniors» et «Messieurs» seront qualifiés pour le championnat suisse de 2019. On peut encore faire la compétition par équipe dans un parcours prévu à cet effet. La participation est possible à partir de 14 ans à condition d’être titulaire d’un permis de «catégorie G». Inscription et début de la compétition: à partir de 9 h 00, GVS Getreidesammelstelle, à Gächlingen. A partir de 11 h 30: apéro-concert avec un chœur en costume folklorique.

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Technique Agricole 5 2019

La section soloroise organise le championnat de conduite de tracteur le 16 juin 2019 sur le site de Landi, à Subingen. Les inscriptions peuvent se faire sur place de 9 à 14 h. Des parcours seront spécialement conçus pour les participants à partir de 14 ans et pour les juniors âgés de 10 à 13 ans. Une course de tracteurs sera mise sur pied pour les petits enfants. Le départ de la compétition par équipes sera donné l’après-midi, à 15 h. Tous les participants recevront un prix.

VD Journée technique agricole à Aigle Jeudi 29 août 2019 dès 14 h à Aigle La section vaudoise de l'ASETA invite à une journée de technique agricole le jeudi 29 août 2019, dès 14 h 00, à Aigle. Programme : présentation de la manutention dans l'agriculture, exposition des essais de semences de maïs grains UFA, visite de l'exploitation d'engraissement de taureaux de la famille Angst. Restauration sur place et animation en soirée. Pour davantage d'informations : consulter le site Internet www.asetavaud.ch


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Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

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AG Lieux et dates de cours : Muri, 12.09.2019 et 1909.2019, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Riniken, 21.11.2019 et 28.11.2019, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Liebegg, 27.02.2020 et 05.03.2020, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Frick, 07.05.2020 et 14.052020, de 18 h 30 à 20 h 30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Lieu de cours : Ebenrain, Sissach : 30.10.2019, 13 h 30 Leux et dates d'examen : MFP Münchenstein : 25.05.2019, 16.11.2019 Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact :. Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL

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Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Martin Müller, Haldenhof 286, 8213 Neunkirch, 079 656 74 58, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Lieux et dates de cours : Bürglen, 24.08.2019 et 07.09.2019 ; Müllheim : 26.10.2019 et 06.11.2019 ; Fritschen, 07.12.2019 et 18.12.2019 Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours : Oulens-sous-Echallens ; dates de cours : juin et octobre 2019 Contact : ASETA-Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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be strong, be KUHN 5 2019 Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Vie de haut vol « Notre présence ici-bas ne dure qu’un temps. Je veux en faire le meilleur usage possible et viser haut, des objectifs élevés. » Ces paroles ne viennent pas d’un vieux sage mais d’un jeune homme. Simon Häfeli est né en 1992 et habite au Fornholz, à Seon (AG). Depuis la fin de son apprentissage, cet agriculteur utilise son temps… à plein temps sur la ferme familiale ! Sur ses 60 hectares, on y pratique l’engraissement de gros bétail (110 places), la production laitière (53 vaches) et végétale (12 hectares d’épeautre, autant de maïs et encore une douzaine d’hectares de prairies extensives). L’exploitation propose aussi des travaux pour tiers. Simon Häfeli a également achevé une formation commerciale, réussi la maîtrise, effectué un séjour linguistique aux États-Unis. Il est chauffeur de camions pour l’entreprise de travaux agricoles Hirter & Tschanz à Safenwil (AG) et, sur appel, pour le transporteur Hauri à Seon. C’est encore lui qui tient les manettes de la « souris » à betteraves de la coopérative « Rüben­ umschlag » et il fait partie de son comité depuis 2018. Il vient en outre d’entrer au comité de la Fédération suisse des betteraviers. Par contre, ses hobbys ont peu à voir avec l’agriculture. Il pilote des petits avions et donne des coups de main à l’aérodrome de Birrfeld (AG), où il est responsable de service, des déclarations de douane et de la sécurité. En cas d’urgence, il prend aussi le volant du camion d’extinc­tion de la place d’aviation. Pour compléter le tout, il suit actuellement la formation de pilote d’héli­ coptère. « La maîtrise du vol stationnaire sera un joli plus », dit-il pour expliquer sa motivation. « Le pilotage est une sorte de compensation intellectuelle au travaux physiques », explique-t-il, même si la conduite des tracteurs est aussi technique que le pilotage d’un petit avion. Le virus du ciel, il l’a attrapé voici vingt ans, lorsqu’un spécialiste de la photo aérienne décollait du Fornholz et laissait son avion pour la nuit près de la ferme. Il l’a plusieurs fois invité à voler. « Je me suis pris au jeu », raconte Simon Häfeli. Dans cinq ans, à la retraite de son père, Simon reprendra la ferme. Sa sœur Sabine n’y trouve pas d’inconvénients ; elle est employée de l’Union des paysans argoviens. Le jeune agriculteur voit déjà comment dessiner son avenir et celui de l’exploitation. « Je vais pousser l’automatisation, en premier lieu celle de la traite et de l’affouragement. J’y gagnerai en flexibilité. L’agriculture intelligente, le ‹ smart farming ›, ça me parle, c’est une chance à saisir pour redorer le blason de l’agriculture. » Il se passe là aussi déjà des choses : depuis deux ans, le Fornholz participe à un essai de plein champ sur les sous-semis dans le maïs conduit par l’École polytechnique fédérale de Zurich, le Centre agricole du Liebegg et la Landi Unteres Seetal, dans le but de réduire l’usage des produits phytosanitaires.

Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 5 2019


Cours | ASETA

Les cours ASETA Lieux des cours de conduite G40

Cours de conduite G40

1260 *Nyon VD 1302 Vufflens-la-Ville VD* (nouveau) 1315 *La Sarraz VD 1510 *Moudon VD 1562 *Corcelles-près-Payerne VD 1630 **Bulle FR 1786 **Sugiez FR 1860 *Aigle VD 1920 *Martigny VS 1964 *Conthey VS 2208 *Les Hauts-Geneveys NE 2720 *Tramelan BE 2852 *Courtételle JU 3150 Schwarzenburg BE 3186 **Düdingen FR 3250 Lyss BE 3270 Aarberg BE 3421 Lyssach BE 3510 Konolfingen BE 3550 Langnau i. E. BE 3770 Zweisimmen BE 3800 Interlaken BE 3818 Grindelwald BE 3930 Visp VS 4222 Zwingen BL 4415 Lausen BL 4538 Oberbipp BE 4702 Oensingen SO 5040 Schöftland AG 5505 Brunegg AG 6056 Kägiswil OW

Le cours de conduite G40 de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Voir le site www.fahrkurse.ch pour davantage d’information.

6130 Willisau LU 6170 Schüpfheim LU 6210 Sursee LU 6276 Hohenrain LU 6430 Schwyz SZ 6472 Erstfeld UR 6702 ***Claro TI 7130 Ilanz GR 7302 Landquart GR 7430 Thusis GR 7524 Zuoz GR 7550 Scuol GR 7742 Poschiavo GR*** (nouveau) 8180 Bülach ZH 8200 Schaffhausen SH 8315 Lindau ZH 8460 Marthalen ZH 8500 Frauenfeld TG 8625 Gossau ZH 8836 Biberbrugg SZ 8856 Tuggen SZ 8867 Niederurnen GL 8932 Mettmenstetten ZH 9133 Sitterdorf TG 9436 Balgach SG 9465 Salez SG 9602 Bazenheid SG * en français ** en français et en allemand *** en italien **** en italien et en allemand

Cours de conduite « G40 » de l’ASETA Ce code QR vous permet d’accéder directement au calendrier des cours de conduite G40 de l’ASETA et de vous y inscrire.

Formation OACP

Lieu : Riniken AG

Module Date Véhicules et technique, allemand

sur demande

OTR1 et tachygraphie, allemand

22.07.2019

Premiers secours, allemand

sur demande

Assurer la charge, allemand 05.08.2019

Cours pour caristes Approuvé par la Suva, contrepoids, chariots télescopiques et élévateurs

Lieu et langue

1re journée

2e journée

Ardon VS, français

sur demande

sur demande

Chavornay VD, français

sur demande

sur demande

Goldach SG, allemand

29.10.2019

30.10.2019

Oberbipp BE, allemand

16.10.2019

17.10.2019

Oberbipp BE, allemand

18.10.2019

19.10.2019

Rümlang ZH, allemand

sur demande

sur demande

Cours de soudure

Lieu : Riniken AG

Type de cours Soudage de métal sous gaz de protection, allemand

Dates

04. et 05.11.2019

Soudage à l’arc, allemand

11. et 12.11.2019

Soudage Wolfram sous gaz de protection, allemand

20. et 21.11.2019

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, au 056 462 32 00 ou par courriel : zs@agrartechnik.ch

Impressum 81e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable : 2019 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue) Prochain numéro Thème principal Comment réussir le déchaumage En savoir plus Electrification de certaines fonctions des faucheuses Management Quand vaut-il mieux acheter une machine? Plate-forme Impression d’équipements agricoles L’édition 06-07 2019 paraîtra le 20 juin 2019. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 7 juin 2019.

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INSCRIPTION POUR LA DÉMONSTRATION

Régis Wintenberger 021 811 20 20


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