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AESH, un métier comme les autres

AESH

un métier comme les autres !

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AED, enseignant.e.s et personnels administratifs contractuel.le.s, agent.e.s d’entretien… Aujourd’hui, ¼ des personnels de l’Éducation nationale sont des contractuel.le.s qui subissent la précarité. Face à l’épidémie de Covid, le ministère choisit de renforcer le stock des contractuels à l’horizon 2022. Zoom sur le métier d’Accompagnant.e d’élèves en situation de handicap.

Depuis quand fais-tu le métier d’AESH ? Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Sandrine – « Je suis devenue AESH en 2007, après avoir fait deux années où j’étais EVS (Emploi de Vie Scolaire), un contrat aidé de l’ANPE où je faisais de l’administratif, l’ATSEM, l’informatique, des photocopies, de l’aide aux enfants en difficulté dans les classes. Cela fait donc 15 ans que je travaille dans l’Éducation nationale dont 13 années en tant qu’AESH. Désormais, je suis AESH titulaire d’un CDI. Je suis arrivée à ce métier un peu par hasard. J’ai une maîtrise en génie de l’environnement mais je ne trouvais pas de travail (une jeune femme dans le monde de l’industrie, des métiers d’hommes où je devais imposer des règles de sécurité, et de protection de l’environnement, pas simple). J’ai donc épluché les annonces de l’ANPE (pas encore Pôle emploi). Ils recherchaient des gens pour bosser à mi-temps dans les écoles pour deux ans max. Je me suis dit que c’était une bonne idée pour continuer à chercher du boulot tout en bossant un peu. J’ai fait mes deux années et en fin de contrat, les professeurs et autres intervenant.e.s étaient déçus de me voir partir. Ils étaient content.e.s de mon travail et pensaient que c’était quelque chose qui m’allait bien. Je crois que c’est la médecin scolaire qui intervenait dans une de mes écoles qui m’a demandé si cela ne m’intéresserait pas de devenir AVS, qu’ils avaient besoin de monde. J’ai donc décidé de continuer. J’aime travailler au contact des enfants, je me sens utile et c’est très valorisant de voir les progrès de certains élèves grâce à notre travail. C’est un vrai travail d’équipe entre l’élève, les professeurs et nous. »

La création des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) en 2019 a-t-elle conduit à des changements dans ton travail ?

« Les PIAL induisent une logique de mutualisation : un.e AESH peut intervenir avec trois, quatre, voire cinq élèves. Donc certains enfants peuvent avoir deux ou trois AESH différent.e.s. Cela réduit aussi le nombre d’heures de suivi des élèves car chaque PIAL dispose d’un compte d’heures globales qu’il peut répartir selon les besoins. S’il n’y a pas suffisamment d’heures globales, les élèves en subissent les conséquences et ne peuvent avoir, par exemple, que 5h de suivi hebdomadaire. Ce qui peut être positif ou négatif selon l’élève. Positif dans le sens où l’élève va être obligé de gagner en autonomie. Chaque AESH a sa façon de travailler et cela peut éviter de créer une certaine monotonie dans la relation entre l’élève et son accompagnante. Néanmoins, pour certains élèves qui manquent de confiance et qui ont besoin de repères, de stabilité, c’est très compliqué de changer d’AESH tout le temps. De même, lorsqu’on est AESH individualisée (l’accompagnant.e ne suit qu’un seul élève) on a une vision globale de la classe qui peut être intéressante pour les professeurs (quand on passe 20h par semaine avec un même effectif, on perçoit bien les changements de comportements chez certains élèves et dire, « untel ne va pas bien en ce moment, tenez en compte… »). Et en ce qui concerne le suivi de l’élève, on sait ce qui a été vu, comment ça a été abordé, on sait où l’on va, ce qu’on va faire… En étant mutualisé, on ne sait pas du tout ce qui a été fait l’heure de maths précédente, par exemple. Les PIAL induisent également une répartition des AESH sur beaucoup d’établissements. C’est à dire que l’on peut être amené à travailler à 30 kilomètres de chez soi, sans être défrayé. On peut également être amené à travailler dans trois établissements différents dans la même journée. Dans mon département, nous avons beaucoup de chance car nos responsables sont très à l’écoute et essaient de nous faire travailler au plus près de chez nous. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres départements. Les PIAL fonctionnent selon les besoins et peuvent, du jour au lendemain, enlever des heures à un élève estimant qu’il a besoin de moins d’heures ou nous faire changer d’établissement ou d’élève de la même façon. »

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