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Interview - Anishta Teeluck, Vice-Championne d'Afrique, 100 m et 200 m dos

UN RENFORT DE CHOIX POURLA NATATION MAURICIENNE

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La natation mauricienne a-t-elle trouvé en la dossiste Anishta Teeluck un renfort de choix en prévision de futurs événements ? La réponse n’est pas vraiment difficile à deviner.

Pour sa toute première sortie sportive continentale, à la fois sur un plan personnel et sous les couleurs de Maurice, elle a fait ses preuves avec succès en devenant double vice-championne d’Afrique aux 100m et 200m dos à l’occasion du 15e rendez-vous continental de natation à Tunis.

Pour la nageuse de 21 ans, c’est donc toute une aventure qu’elle vient d’entamer avec la natation locale. Et de fort belle manière !

Anishta Teeluck, vous avez participé pour la première fois à une compétition continentale, les 15es championnats d’Afrique, avec l’équipe de Maurice. Quelles sont vos impressions ?

D’abord, je tiens à remercier la Fédération mauricienne de natation d’avoir cru en moi. Représenter et défendre fièrement les couleurs de Maurice était une ambition que je nourrissais depuis l’adolescence.

D’ailleurs, à chaque fois que je venais au pays pour des vacances avec mes parents, cette envie de faire partie de l’équipe nationale devenait de plus en plus pressante. Au bout du compte, les conditions ont été réunies pour me permettre d’atteindre cet objectif.

En ce qui concerne ma première participation à une compétition avec l’équipe nationale, je dirais que j’étais à la fois heureuse et émue ; heureuse dans le sens d’avoir réalisé mon rêve sur le plan sportif et émue d’avoir représenté le pays de mes origines avec lequel j’ai gardé un lien indélébile, surtout en présence de ma maman et de mon papa qui étaient venus assister à ces championnats d’Afrique.

Lors de cette compétition, vous avez été qualifiée pour disputer quatre finales. Vous avez obtenu deux médailles d’argent, aux 100m et 200m dos, qui font de vous la double vice-championne d’Afrique. Comment réagissezvous à cette performance ?

Je pense que j’ai apporté, à ma manière, ma contribution à l’équipe par le biais de mes deux médailles d’argent. C’était un honneur pour moi de consentir des efforts afin de réaliser une bonne performance pour la moisson du pays.

Qu’en était-il de l’entente avec vos coéquipiers ?

L’entente a été bonne. Je les ai déjà côtoyés du fait que j’ai participé à deux compétitions avec mon club de Maurice, qui est le CNS Pamplemousses, en avril et juin derniers. Ensuite, nous étions régulièrement en contact via un groupe sur WhatsApp pour ceux concernés par les championnats d’Afrique. Nous avons participé au préalable à des visioconférences. Tout cela nous a permis de mieux nous connaître et a également favorisé la bonne cohésion du groupe.

Quel était votre état d’esprit avant ces championnats africains ?

Pour être honnête, j’étais un peu tendue dans la mesure où je savais pertinemment que pour cette première sélection, le pays attendait quelque chose de moi. En quelque sorte, je devais faire mes preuves pour justifier ma place en sélection non seulement en termes de chrono, mais surtout en tentant de faire un podium en Tunisie.

J’étais quelque peu inquiète à l’approche de l’échéance. Dans le souci de bien faire, l’inquiétude figure parmi les éléments qui font partie de manière générale de la réaction de l’athlète, surtout à l’entame d’une compétition, peu importe son importance.

Fort heureusement, j’ai pu apporter une certaine satisfaction au sein du groupe. Tant mieux pour l’image et la cohésion. Cette performance me donne davantage de courage et de détermination pour appréhender les prochains événements.

Être double vice-championne d’Afrique dès votre première participation, c’est tout de même une performance remarquable…

Ces championnats étaient pour moi en quelque sorte un test grandeur nature surtout pour la suite de ma présence au sein de l’équipe de Maurice. Je pense que mes résultats prouvent que j’y ai ma place.

Grâce à vos performances chronométriques, vous êtes désormais la dossiste titulaire de l’équipe de Maurice avec déjà deux records nationaux en poche…

Mon objectif est d’aider l’équipe au maximum. Cela étant dit, je vais continuer à m’entraîner avec mon club ici à Milan (ACQUA 13) comme je le fais à raison de deux heures et demie à trois heures, six fois par semaine. Sans compter des séances de gym.

Avant ces championnats d’Afrique, je nageais des kilomètres par jour, puis mon entraîneur a apporté une modification à mon programme afin que je me concentre beaucoup plus sur la nage dos. Mais, désormais, il sera aussi question de la nage libre.

Je dois faire ressortir que mes entraînements dépendent aussi de mon emploi du temps universitaire. Tout cela se fait en harmonie pour que l’un ne prenne pas le dessus sur l’autre.

Quelles sont vos perspectives avec l’équipe de Maurice ?

Comme je l’ai dit précédemment, faire de mon mieux pour aider l’équipe. Il se trouve que les Jeux des îles de l’océan Indien en 2023 font partie de mes objectifs tout comme d’autres compétitions. Mais le tout repose sur ma progression à travers mes séances d’entraînement pour être encore plus percutante à l’avenir.

Réalisée par Danielo Ramsamy

BIO

Née en mai 2001 à Milan, Italie, de parents mauriciens venant de Mahébourg, Anishta Teeluck débute la natation à l’âge de 6 ans au sein du club Gis Milano. Depuis, elle est baignée dans cette discipline. Elle a pratiqué brièvement le volley-ball. A l’école, elle faisait de l’athlétisme, plus précisément les longues distances.

« C’est ma maman qui m’emmenait à la piscine. Je n’ai pas pris du temps pour prendre goût à nager. » Sa meilleure performance en natation en Italie a été une place en finale au 200m des Youth Championships en 2019. Si à Milan elle est licenciée du club ACQUA 13, à Maurice elle est sociétaire du CNS Pamplemousses (CNSP).

D’ailleurs, elle a représenté le CNSP en deux occasions cette année, en avril pour le Grand Prix et aux championnats nationaux d’hiver en juin. Anishta est fan de l’équipe de football AC Milan. « J’assiste par moments à des matches au stade San Siro ».

Elle commence ce mois-ci sa troisième et dernière année d’études d’économie et finances à la Catholic University of the Sacred Heart. Elle parle l’italien, l’anglais, l’espagnol et, à un moindre degré, le créole mauricien.