Empreintes magazine n°49

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NUMÉRO 49

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ÉDITO

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renez du soleil dans le creux de vos mains et partez au loin, Laissez-vous portez par le vent de l’automne Il est des chemins si aériens, inconnus des hommes… Ne regrettez pas ce que vous quittez Regardez au loin, là-bas, l’horizon briller !

« Dans le parc … » Albert Samain

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ans le parc aux lointains voilés de brume, sous les grands arbres d’où tombent avec un frôlement très doux l’adieu des feuilles d’or parmi la solitude. Sous le ciel pâlissant comme de lassitude, nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents, bercer l’été qui meurt dans nos cœurs indolents. Nous marcherons parmi les muettes allées aux divins parfums qu’ont les herbes foulées, les pépinières, les bosquets, les eaux, les arbres et les parterres nus où grelottent les marbres. Le silence, et le grand charme langoureux que verse en nous l’automne exquis et doucereux, baigneront paisiblement nos âmes tout un jour, comme une étole ancienne qui sent encore l’amour. Pour toi…

Patrick Bibert Directeur de la publication

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Bijoutier Joaillier Sertisseur

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SOMMAIRE

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Mode de vie News boutiques Tendances Les femmes Hermès Dries Van Noten Le style Vartan Jenna Lyons Francesco Smalto Guerlain Portfolio Carmen Dell’Orefice Les Parfums Dior Tourisme La Source des Sens Resort Barrière Ribeauvillé Destination Neige Hôtel Theresa Gastronomie Allez-y de notre part L'Arnsbourg Les Recettes de l'Automne Mécanique News auto News moto Arts et lettres Expo : Kandinsky, Marc Bettina Ballard Entre les lignes Agenda

Empreintes N° 49 Régie : Feuille à Feuilles - 204, avenue de Colmar - 67100 Strasbourg - Tél. : 06 85 02 14 33 Contact : empreintes.magazine@yahoo.fr Directeur de la publication : Patrick Bibert - E-Mail: patrick.bibert@laposte.net Éditeur : ALICK, 3 quai Kléber 67000 Strasbourg - Imprimé en CEE Rédaction : Valérie Bisson, Catherine Blayac, Clémence Pierre, Alexandre Bibert Crédit Photo couverture : Fabrice Keusch N° ISSN: en cours. Dépôt légal: à parution Tous nos remerciements aux annonceurs qui nous ont accordé leur confiance, ainsi qu’à toute l’équipe qui a permis la réalisation de ce magazine. Les pages rédactionnelles sont données à titre d’information sans aucun but puplicitaire. L’envoi des textes et photos implique l’accord des auteurs, la rédaction n’en saurait être responsable. Tous droits de reproduction réservés, la reproduction même partielle est interdite. Les prix indiqués, le sont à titre informatif : ils peuvent être sujets à variation après la période indiquée, de ce fait, ils sont donnés sous toute réserve.


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Ateliers de la Maille

Institut de la Robertsau Empreinte Un must de l'esthétique

L’Atelier lingerie

À 50 m de la Cathédrale à Strasbourg, découvrez la chaleureuse boutique « Ateliers de la Maille ». Cette marque parisienne spécialiste de mailles pour Homme et Femme en fibres naturelles et végétales est une maison française établie depuis 1979 avec un véritable savoir-faire. Elle recherche à travers le monde les meilleures qualités de fils et les matières les plus innovantes provenant de la nature… La collection exclusive est créée à Paris, dans des matières nobles en cachemire majoritairement mais également en soie, lin, coton, bambou, alpaga etc. et décline une mode raffinée, naturelle mais authentique et subtilement luxueuse qui vous séduira ! Pas moins d’une vingtaine de coloris se coordonnent entièrement à chaque saison. La douceur des matières avec lesquelles sont fabriqués les Pulls, cardigans, teeshirt, robes, manteaux, accessoires vous surprendra… ainsi que les multiples détails qui caractérisent les modèles. Cette mode raffinée, authentique et naturelle mais subtilement luxueuse fait partie de la philosophie de la marque avec sa collection « nature à porter »…

L’institut de la Robertsau décline depuis plus d’une décennie le must en matière de soins de beauté et de bien-être, s’appuyant pour cela sur le prestige et l’efficacité de lignes cosmétiques renommées comme Carita, Cinq Mondes et Thémaé. Fort de son expérience, reconnue dans la région, l’institut vous propose des soins du visage et du corps exceptionnels et rares aux résultats réels et performants. Et ceci en associant les rituels Spa et des techniques esthétiques nouvelles générations, l’institut de la Robertsau avec son équipe répond à toutes les attentes en matière de beauté. Les soins Carita du visage et du corps dispensés avec l'appareil Cine-tic sont une alternative à la chirurgie esthétique. Et en exclusivité à Strasbourg : Cryo 21 et le ICE-IOS associés à la chromathérapie sont le nec plus ultra des techniques d’amincissement qui s’appuie sur les vertus du froid glacial et les effets du choc thermique pour détruire la surcharge de cellules adipeuses et faire fondre les rondeurs disgracieuses. Sublimez votre beauté, ressourcez-vous… Retrouvez votre jeunesse et votre ligne.

La marque Empreinte synonyme de qualité et d’élégance à la française, met son savoir-faire d’artisan corsetier a votre service dans un lieu prestigieux dédié au bien-être des femmes. L'Atelier lingerie innove dans le paysage de la lingerie et offre une expérience originale et innovante Ce concept store incarne les valeurs chères à la marque telles : l’élégance, l’innovation, la générosité. L’Atelier lingerie se distingue par son cachet et son unicité avec de confortables et spacieux salons d’essayages, un atelier de personnalisation, une table digitale comme « coach mode »… Tout est mis en œuvre pour vous offrir un moment exclusif avec des conseils avisés et de nombreux services. Le plus : l’Atelier de personnalisation. Empreinte vous invite à transformer votre parure en unique. Chaque femme peut ainsi apporter sa « petite touche personnelle » et repartir avec sa pièce unique. Noeuds, dentelles, broderies, tout est permis…

Ateliers de la Maille

Institut de la Robertsau

Empreinte L’Atelier lingerie

6 Rue des Juifs 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 22 42 06

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La douceur des matières

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Mode

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Les tendances

automne-hiver 2016/2017 La Nouvelle saison rime avec nouvelles tendances. L’un des mots d’ordre de la mode cet hiver est : Audace !

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vec des silhouettes aux caractères affirmés et aux allures tout simplement explosives. La couleur est au rendez-vous. Côté formes, c’est le mix des styles, les épaules redessinent un esprit 80 début 90, la taille se souligne de corsets nouvelle génération, l’oversize s’affirme, très streetwear, les effets matelassés gagnent du terrain…

Les bonnes couleurs Pour cette prochaine saison, cap sur les couleurs solaires épicées et gourmandes d’hiver, du curcuma jusqu’aux teintes ambrées roussies comme la cassonade. On mise aussi sur les verts olive et bronze, les bruns denses et profonds, de l’acajou jusqu’à l’ébène. Plus flashy, le rose fuchsia devient mode, même si le carmin couture continue de nous sublimer. Également dans la palette de cet hiver, les violines, mauve, orchidée et pourpre. Le bleu nuit, encré comme le nouveau noir. Enfin, les métallisés couleurs, avec l’or assombri et mordoré, qui seront absolument sublimes notamment pour les fêtes de fin d’année. Les neutres chauds et gourmands s’intensifient avec la continuité des rouges, ou s’adoucissent avec les teintes pastel. Les roses et violines s’associent quant à eux avec les gris urbains cendrés, acier et kaki. Les plus audacieuses mélangeront les violines encrées profonds avec les jaunes safranés. Les clairs d’hiver, joliment lactés, jouent plutôt l'innovation avec des accents vifs artificiels, azur, lemon, aqua, corail... Les sombres diurnes aux tonalités forestières sont quant à eux à électriser de vifs radiants : or noir, bleu électrique ou plus floral (rose et violine).

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Les imprimés et matières stars On fait place aux motifs léopard et zèbre, seuls ou mixés avec des fleurs en multiples variations de techniques : imprimés, façon jacquard, dévorés... Et on décline aussi avec l’accessoire. Prince de Galles et tartan d’hiver sont cet hiver atténués dans des teintes plus traditionnelles de beiges grisés, et s’encanaillent avec des jeux d’échelle en version costard ou maxi manteau. Les motifs patchés s’amusent en multiples versions : folk, narratifs et campus vintage. La "veloursmania" est plus que jamais là ! Souple et soyeux, moiré, ras, le velours s’affiche sur vêtements et accessoires cet hiver. La brillance rayonne à travers les lamés couleurs, le lurex et le cuir glamour vinyl. Sans oublier le satin du soir. Les constellations d’étoiles font aussi leur star au rayon des imprimés. La fleur demeure, et se maximise même cet hiver. Esprit floral ou géométrique (manteau, veste, jupe, robe), plus soir voire opulent dans un esprit ornemental art nouveau, le jacquard est lui aussi de la partie.

Les tendances à suivre Une des grandes tendances sera de s’habiller comme une châtelaine dans l’esprit victorien avec ses envolées romantiques… Chemises à jabots, cols à froufrous, lavallière, tartan et pantalons carottes, tels sont les mots d’ordre de la tendance. Avec les volants en finition sur la maille esprit rétro ou sur les blouses et robes bohèmes font partie intégrante du dressing d’hiver. Sans oublier les manches ballons ou bouffantes au charme rétro pour des hauts sur maille angora, popeline et crêpe de soie.

/ Empreintes ©Diego_cervo / 123RF


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Autre tendance de cette saison l’ampleur oversize des années 80, en version street outdoor confortwear ou plus pointue façon tailoring. On aime le "power shoulder" : la carrure se renforce avec des épaules marquées. À coup de vestes XXL, de bananes et de matières lamées qui seront à la fois coloré, fun et indécemment vintage. L’extra long façon années 90 revient en force. La silhouette se rallonge alors et dessine une ligne élancée, le manteau devient long pour s'associer aux robes et jupes aux nouvelles longueurs également. Les bas de jambes de pantalons et même de manches exagèrent aussi démesurément leur longueur.

Top des pièces à adopter Indéniablement le manteau long XXL, la doudoune en ville, le power blazer. On pourra se parer du trench fluide et long, de la parka bi-matières, du blouson néoaviateur, du bomber, du manteau Teddy fausse fourrure moutonnée, de la veste denim plus oversize années 90 ou du blazer velours. Pour le haut on misera sur l’esprit corset, la blouse néovictorienne voire col montant esprit collerette, et le bustier pour le soir qu’on envisagera cependant de plus en plus en journée. On adoptera le porté bretelles et le pantalon masculin cool ainsi que la slip-dress longueur années 90 ou la jupe asymétrique.

Les styles à la mode Le style gipsy, avec une touche rock vintage sera très en vogue… Un jean taille haute avec bas effiloché et patchs fantaisies à associer avec un haut, jeu d’épaules découvertes et blouson en daim vintage raccourci. On accessoirise avec des sandales esprit 70’s à hauts talons rectangulaires ou avec des boots pointues, et une boucle d’oreille pendentif dépareillée. Pour une version plus "dark" : une robe longue en dentelle transparente longueur asymétrique ou en mousseline fleurie à porter superposée sur un short ou un jean, avec un blouson sans manches. Aux pieds, des boots pointues ou des godillots plus 90’s. Le style masculin s’installera bel et bien dans les placards des fashionistas. Si l’an dernier il arrivait timidement, maintenant il est une tendance à part entière avec un côté masculin/néo-victorien : un costume d’homme avec des volumes XXL mixée avec une blouse plastron. Le tout à accessoiriser d’une paire de derbies ou de boots à bouts pointus. Le style street couture : une chemise d’homme déstructurée ou de longueur asymétrique avec un sweat et une jupe pencil en cuir. A compléter avec des sneakers urbaines et un mini sac banane. Avec l’influence du streetwear, on adopte le maxi sweat-shirt en version tunique ou la mini-robe à porter jambes nues ou avec un jean skinny. Vous avez tous les secrets : à vous de jouer !

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Mode

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Avec Véronique Nichanian, Nadège Vanhee Cybulski, Bali Barret et Christine Nagel les femmes sont à la manœuvre chez Hermès !

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uillaume de Seynès, codirecteur général du groupe Hermès et descendant du fondateur Thierry Hermès, le reconnaît volontiers dans une interview : « il y a chez Hermès une philosophie influencée par les valeurs protestantes : travail bien fait, importance du long terme et discrétion ». Pourtant derrière cette rigueur qui peut sembler bien austère règne également de la fantaisie et surtout une créativité folle qui revisite ce patrimoine inspiré du monde équestre. Aujourd’hui ce sont quatre femmes qui incarnent cet esprit. Véronique Nichanian est la plus ancienne de ce quatuor. Formée chez Nino Cerruti, elle est en charge des collections de prêt-à-porter pour hommes. Depuis ses débuts dans la maison, elle déploie un chic décontracté voire un négligé sophistiqué des plus raffinés. Sa démarche s’inscrit naturellement dans la continuité de l’esprit Hermès : sens du détail, goût des belles matières et des tissus d’exception. « Ce qui m’intéresse, c’est travailler la forme, la coupe, le millimètre, la proportion. Un vêtement c’est de l’émotion. C’est cette alchimie qui fait qu’un vêtement est réussi. C’est une maison de matières et j’ai pu développer des tissus, des cuirs, des motifs inouïs ! ». Également fidèle à l’esprit de discrétion de la maison, elle a développé dans chacune de ses collections des détails secrets, invisibles

pour le regard extérieur : un fond de poche en agneau ou un pull en shetland doublé cachemire par exemple. Véronique Nichanian le reconnaît volontiers, elle n’est pas dans le cycle de la mode : ce qui l’intéresse véritablement : trouver de saison en saison de nouvelles manière de décliner le mot raffinement. Sa collègue Nadège Vanhee Cybulski, directrice des collections de prêt-à-porter féminin, cultive la même démarche, mais y joint une dimension rock’n roll. Avec une efficacité sans tapage, elle libère les classiques de leurs connotations péjoratives et rigides : la jupe plissée s’érotise avec des fibres de soie et le lycra se mêle à la maille de soie. Quasiment inconnue du grand public, cette jeune femme à l’allure préraphaélite appartient à cette « génération studio », qui fait ses preuves sans tapage dans les coulisses des grandes maisons. Son parcours est sans faute : formation à l’Académie royale des Beaux Arts d’Anvers puis à l’Institut Français de la Mode (IFM) avant de travailler chez Delvaux, grand maroquinier belge, puis chez Martin Margiela. Elle s’envole ensuite à Londres pour rejoindre Phoebe Philo en qualité de senior designer chez Céline avant de prendre, à New York, la responsabilité de la création de The Row, la griffe des sœurs Olsen. Le parcours se

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Véronique Nic

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Christine Nagel © Matthieu Dortomb Bali Barret © Liz Collins

mène sous le signe de l’épure. Mais attention ! Chez Hermès, il se fait cool et débouche sur une sensualité joyeuse : « le but ultime est que le vêtement soit un stimulant, un révélateur. Pas d’un statut, mais de la réalisation de soi-même », souligne-t-elle dans une de ses rares interviews. Bali Barret, la troisième de cette team, est une parisienne pur sucre à la voix embrumée par la cigarette et invariablement vêtue d’un pantalon en cuir ou d’un jean blanc et d’une veste d’homme. En 2003, Pierre Alexis Dumas lui propose d’imaginer une série de carrés de soie. La jeune femme est à l’époque à la tête de sa propre griffe mais, dotée d’une curiosité inépuisable et d’un sens de l’aventure, elle accepte la proposition. Cette mini-collection, baptisée Soie belle, remporte un vif succès et la direction de la maison lui propose alors de faire du 90 x 90 son terrain de jeu régulier à travers une collaboration permanente. Aujourd’hui, tout en coordonnant les relations entre les différents départements de l’univers féminin (cuir maroquinerie, bijouterie, prêt-à-porter, chaussures), elle continue de superviser la création de ces somptueux carrés en sélectionnant les propositions d’une cinquantaine de dessinateurs free lance âgés de 25 à 80 ans. « Qu’est ce que l’on a pas encore fait ? » « Comment dire les choses autrement ? » sont ces deux interrogations quotidiennes. Sous son impulsion la soie s’est mélangée au cuir, a été perforée au laser ; le carré s’est fait losange et les proportions ont été bousculées. La japonaise Rei Kawakubo, créatrice de Comme des Garçons, Claude Viallat, cofondateur du mouvement Support/Surfaces ou encore le photographe Hiroshi Sugimoto ont donné leur vision du carré et enrichi cette impressionnante carréothèque qui rassemble à Lyon, chacun soigneusement accrochés sur un cintre, tous les carrés créés depuis 1937.

Christine Nagel est enfin la dernière de cette formidable escouade. Elle vient d’entrer dernièrement dans la lumière avec le lancement de son Eau de rhubarbe écarlate. Cette italienne élevée en Suisse remplace Jean-Claude Ellena, le légendaire nez de la maison, parti à la retraite en signant une ultime Cologne, un néroli jaune. Mais avant d’être un nez, Christine Nagel est surtout une ancienne étudiante en chimie. Elle reconnaît volontiers que cette « connaissance parfaite de la technique lui autorise aujourd’hui une immense liberté créative ». À son tableau de chasse, elle accumule quelques beaux succès : Eau de Cartier, For Her de Narciso Rodriguez (avec Francis Kurkdjian), Miss Dior chérie, Si de Armani. Pour Elisabeth de Feydeau historienne de la parfumerie, « ses parfums sont inattendus, audacieux volontaires. Ils ont la sensualité rythmée d’un tango, ne craignent pas le choc des matières pour mieux exploser sur la peau ». Pendant deux ans, Christine Nagel a observé le patrimoine du sellier : usine de Normandie, boutique historique du Faubourg Saint-Honoré, laboratoire de Pantin et atelier de création à Cabris dans les Alpes-Maritimes. Comment s’inscrire dans la continuité de cette maison ? « J’ai eu le loisir de regarder Jean-Claude Ellena travailler, de comprendre comment, avec son style, il captait l’esprit d’Hermès », explique-t-elle volontiers. Ce qu’il m’a transmis ? Savoir rester libre ». Aussi avec son Eau de Rhubarbe écarlate, elle avoue avoir voulu « apporter quelque chose de nouveau dans la fraicheur. Je cherchais un ingrédient assez puissant pour se substituer aux hespéridés classiques, alors j’ai choisi cette plante herbacée et je lui ai adjoint des muscs pour lui donner du volume, du gonflant, un peu comme un jupon sous une robe », note-t-elle avec poésie et esprit. Ces quatre femmes avec leur histoire, leur passé et leur talent surtout, conjuguent l’épure et la fougue pour libérer au grand galop le classique de ces connotations péjoratives. Elles continuent d’écrire avec brio l’histoire de cette luxueuse maison française. Nadège Vanhee

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Cybulski © Vo

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Dries Van Noten, L’art et la matière

Depuis près de 30 ans le créateur belge issu du groupe nommé group d’Anvers et ayant fortement marqué la mode des années 90 a évolué en marge du mode system ; renouvelant son style mêlant ligne claire et arts décoratifs. Dries van Noten marche seul et séduit une clientèle pointue et inconditionnelle.

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ries Van Noten est né à Anvers le 12 mai 1958 au sein d'une famille de tailleurs ; son père exploitait une boutique de vêtements masculins et son grand-père était tailleur. Tout jeune, il accompagne son père aux défilés et dans les salons de Milan, Düsseldorf et Paris, mais décidera de dessiner la mode plutôt que de la vendre. En 1976, il entre à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers et obtient son diplôme en 1981. Il devient styliste freelance et travaille conjointement comme acheteur pour les boutiques de son père. En 1986, il se rend à Londres pour présenter sa première collection pendant la Fashion Week avec cinq autres de ses camarades (Ann Demeulemeester, Marina Yee, Walter Van Beirendonck, Dirk Van Saene, Dirk Bikkembergs, ceux qu’on surnommera les « Six d'Anvers » ou « Groupe des Six ». La reconnaissance internationale ne tarde pas à se manifester. Il vend alors ses créations à New York, Londres et Amsterdam. En septembre 1986, il ouvre une petite boutique à Anvers et vend des collections femme et homme réalisées dans le même tissu. En 1989, la boutique déménage sur Nationalstraat, elles’appelle Het Modepaleis.

À partir du milieu des années 1990, il crée également les costumes de plusieurs ballets de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker. Sa notoriété ne cessant d’augmenter, Dries Van Noten pose ses marques dans le Marais à Paris en 1991 et présente sa collection masculine. En octobre 1993, il fait défiler sa collection féminine à Paris. Cette installation en dehors des murs d’Anvers est rapidement suivie par l’ouverture d’un showroom à Milan. Après la disparition, en 1999, de Christine Mathys, sa partenaire et bras droit depuis ses années d’études, il quitte le cœur de la ville d'Anvers pour un ancien entrepôt des musées d’Anvers de 5 500 mètres carrés au bord des docks. Ce natif de la cité de Rubens devait le ramener vers le port, carrefour des tailleurs, des marchands, des cultures, des rencontres improbables qui génèrent un imaginaire riche et éclectique. C’est précisément par ce mélange des genres mêlé à une rigueur formelle issus de la culture protestante que son travail se caractérise. Des imprimés, des motifs aux inspirations ethniques, couleurs fauves, des matières textiles originales comme le léopard, le crocodile ou



bien plus traditionnellement le cuir se déclinent en robes, jupes, pantalons et s’associent souvent à Sa pièce fétiche : la veste de costume, qu’il décline comme un hommage à la tradition du métier de tailleur qu’exerçait son père « Je respecte au plus haut point la tradition et l’artisanat. C’est quelque chose que j’aime montrer dans chacune de mes créations. ». Mille-feuilles de lumière posés sur le corps, voile imprimé de tatouages au henné qui dessinent des arabesques sur la peau, souffle de tulle assagi sous une veste d'homme, au fil des collections, son art du métissage entraîne sur la route des Indes, libère un parfum d'Orient tempéré par la rigueur flamande. « Les lieux ont beaucoup d'importance pour moi, j'aime bien recréer une ambiance dans sa totalité... Le XXIe siècle inaugure une série d’ouvertures de boutiques à Paris, Tokyo, Hong Kong, Singapour, au Koweit… En 2008, Dries Van Noten reçoit un prix international du CFDA et la distinction de Royal Designer for Industry par la Royal Society of Arts de Londres En 2009, Dries Van Noten devient Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres à Paris ; la Chambre de Commerce flamande le fait entrer dans la Galerie des Eminents ; l’Académie Royale flamande de Belgique lui remet la Médaille d’Or, et le Couture Council of the Museum at FIT l’honore de la statuette du Couture Council Award for Artistry of Fashion. En 2010, Dries Van Noten sera le président du jury de la vingtcinquième édition du Festival International de mode et de photographie de Hyères. Dries Van Noten travaille et vit toujours à Anvers. « Il est vital pour moi de rester quelque peu éloigné de tout le petit cirque.» C'est un homme prolixe et affairé à

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diriger sa société qui se dévoile dans sa ville natale et dans son havre de paix et de fleurs. « Au début, je voyageais beaucoup pour m'inspirer. Aujourd'hui, la vue d'une petite photo me suffit pour m'évader, rêver et ajouter plein d'autres idées autour. Partout, mon but est de surprendre, de comprendre et de faire évoluer les règles autour de l'esthétisme. Sûrement pas du jour au lendemain, car j'ai une responsabilité envers 95 employés et quelque 500 clients. Mais savoir que j'en ai la possibilité suffit à me stimuler. » Les plans quinquennaux n'existent pas dans cette maison mais, à la différence de celui de nombre d'autres designers, le travail de Van Noten ne se cantonne pas à la création. Il y a aussi la gestion de l'entreprise, la vente et la production « J'aime être à l'origine d'un projet et le suivre jusqu'au bout. Je ne suis vraiment pas de ceux qui lancent des idées à leurs assistants et reviennent quinze jours plus tard voir ce que ça donne. Cette haute implication m'est essentielle sur le plan personnel. » Un homme heureux dont sa mode est le reflet.

Photo Alex de Brabant


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s Mode

Le style Vartan Sylvie Vartan fédère toujours un large public. Au fil des décennies, il a su largement se renouveler. À ses fans de la première heure, qui lui sont toujours restés fidèles, se sont greffés de nouvelles générations…

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travers une image soigneusement travaillée, la chanteuse a su, grâce à des collaborations artistiques pointues, anticiper chaque tendance : tout à tour teenager qui twiste, créature fatale, tigresse, exécutive woman et enfin chanteuse à la maturité triomphante, elle a su mieux que personne se mettre en scène et éviter tout passage à vide. Dès ses débuts, Sylvie Vartan affiche une vraie modernité : sur la pochette d’un de ses premiers 45 tours, elle pose comme un garçon les cheveux courts, en jean et tee-shirt noir. Mais très rapidement la jeune chanteuse va laisser éclater une féminité qui ne se démentira jamais et dont vont s’emparer les magazines de mode. ELLE et MarieClaire en particulier, en font l’égérie des années 60 quand Bardot était celle de la décennie précédente. Dans les premières années de sa carrière, la jeune chanteuse fait confiance à Arlette Nasta et Hélène Vager qui sont à la tête de la griffe REAL. Les deux créatrices innovent et déploient un style spécifique pour les jeunes filles, distinct de celui que portent leurs mères. « Elles étaient à l’avant

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garde inventives. Elles ont créé un style, des vêtements qui ne ressemblaient pas à ce qui se faisait ailleurs, se souvient aujourd’hui Sylvie Vartan. Elles étaient originales dans leurs choix de matières aussi, comme la mousseline, leurs couleurs étaient toujours pastel ». Elles habillent la jeune artiste, qui deviendra l’ambassadrice de leur griffe aux Etats-Unis, pour ses apparitions sur scène, ses pochettes de disque, ses premiers films, ses tournées et même son mariage avec Johnny Hallyday. Mais Sylvie Vartan qui ramène de chacun de ses voyages à travers le monde des montagnes de vêtements, accessoires et chaussures (dont les fameuses baskets Adidas à trois bandes rouges qu’elle contribuera à populariser), se forge progressivement un style propre : « Du matin au soir, Sylvie pilote la mode junior. Toute une génération se reconnaît dans sa manière de vivre » titre Marie-Claire en août 1964. Bientôt on lui propose de lancer sa propre ligne de vêtements. En 1965, adoubée par Christiane Bailly et Emmanuelle Khahn, les deux grandes stylistes en vogue à cette époque-là, elle présente ses premiers modèles avec pour griffe la marguerite qui complète sa signature. Bientôt une première boutique Sylvie Vartan ouvre ses portes au 15 avenue Victor Hugo dans le seizième arrondissement. Elle sera suivie de nombreuses autres à travers la France. Pour la chanteuse les succès s’enchaînent : en 1964 elle est la plus belle pour aller danser, à l’Olympia notamment, où elle partage la scène avec les Beatles ; trois ans plus tard, elle triomphe avec Comme un garçon et en 1968, c’est La Maritza, qui fait pleurer ses fans.


À chaque nouvelle chanson, un nouveau look. Pour La Maritza, elle fait confiance à Yves Saint Laurent qui lui imagine une minirobe d’une incroyable fraicheur. Entre le couturier et la jeune star, la collaboration sera fructueuse et éclatera surtout dans les années 70. Le créateur imagine alors une minirobe à paillette, un ensemble en jean customisé de faux diamants, une combinaison brodée or et surtout une spectaculaire combinaison de daim rouge dessinée sur toiles à même son corps et qui s’inspire de Barbarella et d’Emma Peel. Durant ces années Sylvie Vartan s’impose comme une show girl, notamment dans ses spectacles au Palais des Congrès. À l’aube des années 70, elle est partie aux États Unis chercher de nouvelles idées et se former à la danse. Elle est revenue plus tonique, avec une tonalité tout à la fois plus rock, plus pop, plus soul qui séduit la France entière, notamment lors des fameux « Top à », les mythiques émissions du samedi soir orchestrées par Marithie et Gilbert Carpentier. Dans ses shows télévisés, elle est habillée par le costumier Michel Fresnay qui l’habillera un temps à la scène. Progressivement se développe, dans le sillage notamment des photos d’Helmut Newton, réalisées pour Vogue, une image plus animale, plus wild de Sylvie Vartan. Bob Mackie, créateur américain, va exalter cette image dans des robes en stretch échancrées ou frangées qui n’entravent pas la danse et des fourreaux sirènes rappelant la grande époque hollywoodienne. Dans les années 80, la chanteuse se réinvente une nouvelle fois et donne l’image d’une femme saine et

sportive. Elle pose en collants de danse et bodys de gym à l’instar d’une Jane Fonda aux Etats Unis. C’est l’image d’une femme bien dans son corps, bien dans sa peau, pleine d’assurance. Divorcée de Johnny Hallyday et amoureuse de Tony Scotti, un producteur de spectacles, elle joue toujours sur scène la carte de la femme fatale, mais à la ville se fait plus sobre, plus discrète, dans des tailleurs crées par Marc Bohan pour Dior. C’est encore en Dior, mais cette fois habillée par Gianfranco Ferré, qu’elle fait, dans les années 90, son retour aux sources, en se produisant à Sofia, au Palais de la Culture. C’est désormais une femme à la maturité triomphante qui opte pour des noirs et des blancs et renoue avec le cinéma sous le regard du réalisateur Jean-Claude Brisseau. Au fil des années, ses apparitions se font plus rares, mais dans les années 2000, elle remonte quelquefois sur scène. Ces nouveaux spectacles sont l’occasion de nouvelles collaborations, avec Jean-Paul Gaultier, Stéphane Rolland et surtout Karl Lagerfeld. Chacun, avec son propre style, exalte les facettes d’une féminité toujours renouvelée, « empreinte de force et de fragilité », comme le souligne le maquilleur François Nars,. En 2004, le musée Galliera lui consacre une exposition saluant son style au goût affirmé, qui sut influencer des générations de femmes. Aujourd’hui, Sylvie Vartan n’a renoncé à rien et est prête à relever tous les défis, soucieuse d’anticiper, comme toujours, les tendances avant qu’elles ne s’imposent.

Photo Tony Kent pour Vogue

© Getty

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s n o y L a n n e J Jenna Lyons, directrice artistique de J. Crew est la nouvelle icône qui fascine l’Amérique.

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n France, Jenna Lyons demeure une quasi inconnue. Aux Etats-Unis, la directrice artistique de la griffe J. Crew est une icône dont l’aura dépasse largement la sphère des modeuses. Chacune de ses apparitions, qu’elle soit publique ou volée par les paparazzis, est scrutée, décortiquée, disséquée sur la toile. Tout y passe : la coupe de son pantalon, la nuance de son manteau, la hauteur de ses talons, la matière de ses blouses et le choix de ses accessoires. Les réseaux sociaux se préparent déjà à commenter ses prochaines montures de lunettes ! Alors qui est cette femme qui par son style, son aura, son attitude est devenue la meilleure ambassadrice de la griffe qu’elle dirige ? Et J. Crew c’est quoi au fait ? Fondée en 1983, la marque est d’abord vendue par cor-

respondance. L’ensemble se développe sans esbrouffe et ronronne gentiment sans affoler les fashionistas. En 2003, Millard – Mickey pour les intimes - Drexler prend les rênes de la maison. Surnommé le Merchant prince, il arrive précédé d’une flatteuse réputation. C’est lui, en effet, qui a redressé le géant américain Gap, longtemps en perte de vitesse. En cultivant un style preppy chic accessible, Drexler va positionner en une dizaine d’années J. Crew entre Gap et Ralph Lauren. Le chiffre d’affaires de la griffe va progressivement enfler pour atteindre aujourd’hui 2,2 milliards de dollars grâce entre autres à l’ouverture de plus de 200 boutiques à travers le monde et un catalogue distribué à 80 millions d’exemplaires relevant davantage du Style guide que de la brochure publicitaire.



Jenna Lyons intègre quant à elle la maison à 21 ans, bien avant l’arrivée de Drexler. Elle est recrutée, comme elle le dit aujourd’hui avec beaucoup d’humour, en qualité « d’assistante de l’assistante d’une assistante ». En résumé au bas de l’échelle. Elle gravit peu à peu les échelons mais c’est l’arrivée de Drexler qui donne un formidable coup d’accélérateur à sa carrière. Peu de temps après son arrivée, il réunit le staff de création et désigne la jeune femme en lui demandant de jeter au sol tous les éléments de la dernière collection qui ne lui plaisent pas. Déterminée, et disons-le courageuse, elle jette les trois cinquièmes des pièces. Impressionné par tant de franchise, Drexler lui propose de reprendre la création en main. Elle ne tarde pas à impulser son propre style à la griffe : pas de logo ni d’esbroufe ; de bons basiques de bonne qualité mêlés à des pièces plus audacieuses à l’instar de jupes à sequins, de marinières ourlées de fourrures ou d’étoles acides. « Tout réside dans l’assemblage », glisse-t-elle malicieusement. De saison elle définit un classicisme casual. Son habile mix’n march profite de l’essor des blogs. Les internautes, d’abord intrigués puis fascinés, observent ce style pointu qu’ils peuvent s’approprier. Rapidement on se passionne pour son histoire : son enfance à Palos Verdes, une petite ville du sud de la Californie, marquée par une maladie génétique qui entraine perte de cheveux, dents difformes et cica-

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trices sur tout le corps ; sa difficulté à assumer sa grande taille (1,82) et surtout à trouver des vêtements adaptés ; ses premiers mix’n matches avec un short de surfer old school et une blazer Brooks and Brothers. Aujourd’hui on décortique non seulement son style mais également ses faits et gestes : sa décision de quitter son mari pour emménager avec une femme ou les principes d’éducation qu’elle inculque à son fils. Jenna Lyons se prête volontiers au jeu : elle laisse photographier son bureau situé dans l’East Village, son appartement de Brooklyn, participe au clip de Jay Z Picasso Baby, joue dans Girl la série de Lena Dunham et s’affiche aux côtés du duc et de la duchesse de Cambridge. Elle répond aussi aux questions tout azimut : sa journée type, son latte préféré, sa manière de remercier après une invitation ou comment devenir une muse avec un physique hors norme. Jenna Lyons est aujourd’hui une femme puissante qui habille aussi bien les stars d’Hollywood que la First Lady et ses filles et gagne 5 millions de dollars par an sans compter les bonus. Elle s’inscrit dans la continuité des Diane von Furstenberg et Donna Karan qui chacune à leur époque, ont su imposer leur vision. Jenna Lyons surnommée « The woman who dresses America » a définitivement imposé son empreinte sur notre époque.


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Francesco « Imaginez que vous soyez assise à un dîner près d’un inconnu. Si vous remarquez que le col de son complet ne couvre pas complètement le col de sa chemise ; que ses manches, tout en cachant sa montre, ne trempent pas dans son assiette, vous pouvez déjà soupçonner Smalto.

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i une fois debout, vous remarquez que sa veste est à égale distance du sol et que son pantalon tombe sur ses chaussures sans l’empêcher de marcher, la possibilité devient probabilité. Si vous allez danser avec lui et que le tissu est à la fois superbe, moelleux et chaud, vous pouvez en être sûre. Et surtout si vous cédez à l’un ou à l’autre, à l’inconnu ou à Smalto, vous pourrez voir au petit matin que les ourlets sont dix fois plus soignés, dix fois plus solides et bien finis que les vôtres ». Cet hommage de Françoise Sagan au travail de Francesco Smalto et de ses tailleurs fut une formidable publicité pour la griffe. A l’époque, dans les années 70, la maison parisienne habille aussi bien le roi Hassan II que François Mitterrand, Sean Connery que Roger Moore, le show business que la politique. Le petit gars né à Reggio di Calabria en 1927 a réussi à faire de son nom une griffe internationale. Quand il débarque dans les années qui suivent la Seconde Guerre Mondiale, dans les ateliers de Camps, le tailleur le plus prestigieux de Paris, Francesco Smalto n’a que l’audace de sa jeunesse, une ténacité à déplacer les montagnes, une conscience aigüe de son talent et

un savoir faire acquis dans les ateliers situés au fin fond de sa province natale. Pour un seul homme, c’est déjà pas mal. Chez Camps, il réclame une place de coupeur et ment sur son âge, la jeunesse étant dans certaines circonstances un handicap. Monsieur Camps, qui habille sans tapage toutes les sommités parisiennes est interloqué par tant de culot. « Mes coupeurs ont plus de cinquante ans et je passe encore souvent derrière eux » lui lâche-t-il en guise de non recevoir. Le jeune insolent ne se laisse pas démonter et lui rétorque qu’il est capable de reproduire un costume Camps rien qu’en l’observant dans la rue. Le vieux tailleur va


prendre le jeune homme au mot et lui propose de relever le défi : durant trois mois, sans aucune rétribution, il aura une table de coupe à sa disposition et l’aide de deux ouvriers. En revanche l’atelier de style où sont conservés tous les secrets de fabrication, lui sera fermé. Smalto accepte et au bout des trois mois impartis, il triomphe et est engagé dans le vénérable atelier. Bientôt on se chuchote son nom dans les salons d’essayage et les dîners en ville et les clients demandent des costumes taillés par Smalto. Très rapidement il devient quatrième puis premier coupeur. Mais le jeune homme est ambitieux et veut devenir son propre maître. Toutefois l’époque est en train de changer, le sur-mesure, très cher et exigeant de considérables délais d’attente, est en net déclin. La mode féminine commence à découvrir le prêt-à-porter et on ne parle plus que de ces fameux sack suit américains qui se répandent dans les universités de la Ivy League et qui nécessitent trois heures pour être fabriqués au lieu des 70 pour un costume traditionnel. Smalto est conscient qu’il doit apprendre ces nouvelles méthodes pour s’adapter à ces nouvelles mutations. Grâce à un riche client qui passe chez Harris une commande de 15 costumes à condition qu’ils soient coupés par monsieur Smalto, il se fait engager chez Harris, le tailleur de John Fitzgerald Kennedy. Généreux ce même client passera plus tard une seconde commande pour permettre au tailleur d’approfondir sa connaissance et sa maitrise des nouvelles techniques.

En 1962, à son retour à Paris, Francesco Smalto s’installe à son propre compte, rue de la Boétie. Très rapidement, il entreprend, fort de son expérience américaine, de bousculer les codes et de dépoussiérer le classicisme des costumes. Il les libère des structures rigides, s’intéresse à la silhouette jusque là négligée. Il imagine cette dernière plus ajustée, quasi géométrique, avec des épaules étroites et légèrement tournantes, des emmanchures très hautes et une ligne près du corps à l’instar de celle proposée par Cardin. Il invente le concept de « costume seconde peau » qui deviendra une de ses obsessions. En 1967, il propose un prêt-àporter haut de gamme fabriqué dans de petits ateliers de son Italie natale et préfigure ainsi deux décennies d’expansion qui verront la création d’un petit empire. Parallèlement il développe des campagnes de publicité et attire l’attention des médias. Bientôt le siège, désormais installé rue François Ier, s’étend sur quatre étages et dans les années 80 la griffe emploie 170 salariés dans 18 boutiques et vend 45 000 costumes par an. La maison s’adapte aux variations des tendances en cultivant un style qui mêle luxe et sobriété. La maison est prospère mais connaît également des turbulences notamment en 1995 lorsqu’elle est condamnée pour avoir offert au président Omar Bongo les prestations de call-girl. Francesco Smalto, décédé en avril 2015, a continué de dessiner les collections de la maison jusqu’à l’aube de l’an 2000 avant de passer la main à Franck Boclet. Aujourd’hui c’est la suisse d’origine coréenne Youn Chong Bak qui veille avec brio sur le style de la maison.


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Guerlain Shalimar, Jicky, Vol de Nuit, Habit Rouge, Mitsouko ; des parfums aux noms exotiques ou sibyllins. On les adore ou on les déteste. Pas de demi-mesure. Mais ces fragrances sont toutes immédiatement reconnaissables tant elles sont inscrites dans l’inconscient collectif. EIles palpitent, dénudent ou habillent, laissant un sillage sensuel, vertigineux, troublant et ambigu.

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n 2008 Jean-Paul Guerlain, dernier descendant d’une longue dynastie, a confié à Thierry Wasser, le livre des formules. Précieux et secret, ce dernier décrit toutes les formules en terme d’ingrédients, de dosage mais également de rythmes d’inclusion des différents composants et extraits. Surtout, il raconte une très longue histoire. L’aventure commence en 1828 rue de Rivoli avec Pierre François Pascal Guerlain, un chimiste originaire d’Abbeville, formé en Angleterre, qui s’installe dans la galerie de l’hôtel Meurice en qualité de parfumeur vinaigrier. A l’époque on aime les odeurs florales, virginales et on bannit l’ambre et le musc. Rapidement ses compositions font fureur à l’instar de son Bouquet Esterhazy, mélange de fleur d’oranger, vanille et rose triple. Habile et plein d’imagination, capable de personnaliser une fragrance pour des clients particuliers (il imagine spécialement une eau de toilette pour Balzac, qui souhaite écrire César Birotteau, l’histoire d’un parfumeur). En 1842 il détient le brevet de fournisseur des cours de Belgique, du Wurtemberg, du Grand Duché de Bade et fournit aussi bien la reine Victoria que le tsar Ferdinand de Bulgarie. Il réalise également en 1853 une eau fraiche aux « élans hespéridés », baptisée Eau de Cologne Impériale pour la nouvelle épouse de Napoléon III, Eugénie, et contenue dans un flacon couvert de 69 abeilles.

Les successeurs de Pierre François Pascal Guerlain poursuivent les expérimentations : son fils Aimé utilise le premier les molécules de synthèse : la vanilline apparaît non à partir d’une gousse de vanille mais d’un dérivé de sève de conifère, l’éther sulfurique restitue l’odeur de la fleur. Au fil des décennies, le livre des formules ne cesse de s’enrichir : « tous les parfumeurs de la lignée furent de très fortes personnalités qui ont toujours suivi leur instinct et fait de leur propres vies, de leurs rencontres, de leurs amours, de leurs infidélités, de leurs passions mais, aussi de leurs engouements et de leurs lubies, les sujets principaux de leurs créations », souligne Thierry Wasser. En 1889, nait Jicky, basé sur l’émotion du souvenir d’une recontre avec une jeune anglaise. Ce parfum avec sa note animale issue


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des glandes anales de la civette qui contrebalance la lavande, l’iris et la coumarine déroute la clientèle féminine mais enchante les dandys. En 1912 ; l’Heure Bleue, « caresse de santal adoucie d’iris, d’héliotrope et de vanille », imaginée par Jacques Guerlain, fait référence à ce moment de la journée où « le jour n’a pas encore cédé à la nuit et que le bleu du ciel atteint son insondable profondeur », note Elisabeth Barillé dans le petit ouvrage qu’elle consacre à la maison aux éditions Assouline. En 1919, Mitsouko, qui sera le parfum préféré de Diaghilev au point d’en faire asperger le rideau de scène avant chaque représentation, tire son nom d’une héroïne d’un roman de Claude Farrère, la Bataille. Quant à Shalimar, né du mélange d’un échantillon de vanilline dans un flacon de Jicky, son nom est un hommage à la princesse Mumtaz Mahal pour laquelle son époux fit construire le Taj Mahal. Ces fragrances intemporelles on les croit anciennes pourtant certaines sont relativement récentes à l’instar d’Habit Rouge créé en 1965 ; une nouvelle fois le parfum déroute son public avec ses notes fraîches de citron, d’orange, de bergamote qui « s’estompent lentement pour laisser place à un univers chaud oriental, vanillé avec des nuances de cuir et de fumée ». Pourtant ces parfums aussi célèbres soient-ils ne représentent que 39 % du chiffre d’affaires de la maison. Celle-ci s’est en effet très tôt diversifiée. Son fondateur, Pierre François Pascal Guerlain, dès son installation rue de Rivoli, fabrique des sapoceti, des savons au blanc de baleine parfumés aux essences naturelles. En 1836, il imagine un baume de la Ferté destiné à protéger les seins des nourrices mais très rapidement il est

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détourné pour redonner de la souplesse aux lèvres ; pour l’impératrice Elisabeth d’Autriche, Sissi, il met au point une crème de fraise pour les mains. Ses successeurs creusent davantage le sillon et déclinent les parfums en cosmétiques : dans les années 1920 est lancée la brillantine parfumée à l’Heure Bleue, en 1925 les Shalima Powder. Les innovations sont constantes et dans les années 80 on voit apparaître la fameuse gamme Terracotta dont un exemplaire se vend toujours toutes les vingt secondes dans le monde. La maison aujourd’hui passée dans le giron du groupe LVMH, exploite continuellement sa longue histoire mais ne vit pas pour autant dans le passé. Elle continue d’innover, notamment sous la houlette de Thierry Wasser. C’est à lui qu’on doit La petite robe noire, un des plus grands succès de parfumerie de ces dernières années.


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es mannequins seniors sont actuellement à la mode : Jane Fonda monte allègrement les marches du Festival de Cannes pour l’Oréal, l’écrivain Joan Didion pose pour la maison Céline, on découvre en France l’extravagante égérie new-yorkaise Iris Apfel qui, après une ligne de maquillage pour les cosmétiques Mac, fait découvrir les charmes et le confort de la nouvelle DS 3 de Citroën, enfin Ari Seth Cohen est suivi quotidiennement par plus de cinquante mille followers sur son blog Advanced Style, où il photographie des élégantes septuagénaires particulièrement lookées. Mais au cœur de cette tendance, Carmen Dell’Orefice est assurément la plus fascinante. Il faut la voir défiler pour Alberta Ferretti ou Jean-Paul Gaultier, juchée, impériale, sur dix centimètres de talons. On ne voit qu’elle, splendide tanagra aux cheveux blancs, la silhouette fine, le port de tête altier, le regard fier. A 85 ans elle éclipse toutes ses jeunes consœurs par son inimitable distinction. En 2009, à 80 ans passés, elle a sérieusement repris du service après avoir été ruinée par l’escroquerie montée par Bernard Madoff. Elle avait en effet placé l’intégralité de la fortune léguée par son troisième mari dans le système mis au point par l’homme d’affaires véreux. Carmen Dell’Orefice n’a pourtant jamais rompu avec le milieu de la mode. « Je suppose que si j’avais vécu un mariage stable, si j’avais eu la famille de mes rêves, j’aurais arrêté le mannequinat », explique-t-elle pudiquement. Carmen n’a qu’une fille d’une soixantaine d’années aujourd’hui. Depuis de nombreuses années, les deux femmes ne se parlent plus ; « pas facile pour une fille d’avoir une mère que tout le monde regardait comme plus importante que la femme qu’elle était en réalité », lâche-t-elle mystérieusement. On ne saura pas s’il y a dans cette phrase des regrets ou du dédain. « Mais ma vie a fait que le mannequinat fut toujours un soutien ».

Carmen Dell’Orefice est actuellement le mannequin le plus âgé encore en activité.


Après une enfance misérable, c’est pour aider financièrement sa mère, une immigrée d’origine hongroise, que Carmen commence à jouer les cover-girl. L’aventure pour elle commence au lendemain de la seconde guerre mondiale. A 13 ans, elle fait la connaissance de Salvador Dali et, sans savoir qui il est, pose pour lui seins nus. Trois ans plus tard, elle fait sa première couverture de Vogue. Bientôt elle travaille avec les plus grands photographes du moment : Erwin Blumenfeld, Irving Penn, Francesco Scavillo, Cecil Beaton, Richard Avedon, Norman Parkinson ou Melvin Sokolky ; ses consœurs se nomment China Machado, Dovima, Suzy Parker, Bettina. On est au cœur des années 50. Quand on l’interroge sur les clés de son succès, elle répond laconique : « en étant professionnelle, courtoise, ponctuelle, en prenant ce qu’on me proposait, en comprenant ce que le photographe ou le rédacteur du moment désiraient. Je jouais un rôle comme l’actrice d’un film muet. Il s’agissait de mettre un produit en valeur ou de comprendre quelle était l’histoire derrière la photo. Certains photographes connaissaient mes compétences et tant qu’ils étaient en vie, ils ont continué à me faire travailler. Heureusement certains étaient des gens extraordinaires, cultivés, dotés d’un goût exquis, ils ont vécu longtemps et revenaient à moi même parfois après des années. Ils sont devenus mes amis, ma famille. » Aussi après sa fracassante ruine, le premier choc passé et le sens de l’humour retrouvé (« dans le fond ce n’est pas si grave, à mon âge je n’avais pas besoin de tous ces

millions »), elle a rappelé son agence de mannequins et a surfé sur cette nouvelles tendance qui mettait les mannequins seniors en avant. Très rapidement elle multiplie les couvertures de magazines, devient l’égérie de Rolex, remonte, malgré ses prothèses aux deux genoux, sur les podiums et fait parler d’elle. Carmen Dell’Orefice sait en effet occuper l’espace par des déclarations stupéfiantes, notamment quand elle avoue sans tabou dans un magazine américain que oui, à son âge, elle a toujours une vie sexuelle épanouie et qu’il est tout a fait normal de travailler à mi-temps et d’être payée à plein temps. Elle confie également les clés de son succès : un bon héritage génétique, pas de cigarettes, peu d’alcool, de la discipline et une bonne dose de silicone. Carmen Dell’Orefice reconnaît volontiers avoir eu recours à la chirurgie esthétique pour des implants de silicone et de réguliers meulages de l’épiderme. Mais surtout à l’instar d’une Marlene Dietrich avec laquelle elle cultive volontiers une certaine ressemblance, elle impose ses choix, sait se mettre en valeur et en scène, sait ce qui lui va et ne lui va pas. Elle ne se laisse jamais contredire : « je sais enfin qui je suis, ce que je veux et ne veux pas … et ça ne fait pas très longtemps », avoue-t-elle avec humour et esprit. Enfin dans ce monde d’artifice, elle n’élude pas la question de la mort et reconnaît « je ne dois rien rater et vivre au présent. Je ne vais pas en rajeunissant. Je garde le meilleur de chaque jour et chaque jour est un cadeau. »

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Les parfums Dior « Voilà pourquoi je suis devenu parfumeur : pour qu’il suffise de déboucher un flacon pour voir surgir toutes mes robes et pour que chaque femme que j’habille laisse derrière elle un sillage de désirs. Le parfum, c’est le complément indispensable de la personnalité féminine, c’est la finishing touch d’une robe, c’est la rose dont Lancret signait ses toiles ». Christian Dior

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e père du New Look se considérait autant parfumeur que couturier. Avant même le lancement de sa maison, en 1947, Christian Dior songe déjà à un parfum. Ce sera Miss Dior. Depuis, la maison de l’avenue Montaigne a lancé, entre parfums, jus et eaux, près de 90 fragrances. Les dernières, imaginées par le nez de la maison François Demachy, forment la Collection privée de Christian Dior. L’ensemble de ces parfums sont tous entrés en symbiose avec leur époque, l’anticipant même quelquefois ; certains par une rupture radicale ont en effet constitué un choc. Avant même la présentation de sa première collection, Christian Dior songe donc avec son ami d’enfance Serge Heftler-Louiche, alors directeur financier de Coty, la marque de parfumerie la plus prestigieuse de

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l’époque, à un parfum. Il veut quelque chose de chic, d’alluré, de désinvolte, « tour à tour sentimental et grandiose ». A Paul Vacher chargé d’élaborer le jus, il donne pour consigne « faites-moi quelque chose qui sente l’amour ». Ce sera « un chef d’œuvre néoromantique » avec de l’essence de mandarine d’Italie, du jasmin d’Egypte, du patchouli d’Indonésie. Un véritable jardin olfactif. Le jour de son premier défilé en février 1947, dans un Paris glacial encore soumis aux restrictions et autres cartes de rationnement, il fera vaporiser dans ses salons néo-Louis XVI imaginés par Victor Grandpierre plus d’un litre de ce parfum qui ne sera en définitive commercialisé qu’en décembre dans un flacon en forme d’amphore rappelant les formes galbées de la ligne 8, symbole du New Look. Ce sera un triomphe.


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design

CINQ MONDES


D’autres parfums suivront : Diorama, Eau Fraîche, Diorissimo, Diorling. Ils accompagneront leur époque. En 1966, est lancé Eau Sauvage, un jus imaginé par Edmond Roudnitska, le nez les plus célèbre de son temps. Si le créateur voit dans son parfum l’expression d’une nature sauvage, celle de la garrigue, avec ses odeurs de pin et de lavande, le dessinateur René Gruau, qui assure les campagnes publicitaires de la maison, imagine plutôt un homme à moitié nu occupé à sa toilette. Cette idée sera reprise en 1987 par la photographe Dominique Issermann qui met en scène un mystérieux homme nu au physique athlétique, une simple serviette blanche ceint autour des reins. A ce mannequin succéderont différentes icônes : Corto Maltese, Zinedine Zidane et aujourd’hui Alain Delon dans une photo prise en 1966, année du lancement du parfum, par Jean-Marie Périer sur le tournage de la Piscine.` Après Diorella en 1972, Dioressence en 1979 et Jules en 1980, Poison constitue, en 1985, une rupture dans les parfums de la mythique maison. Ce nouveau jus, qui mêle coriandre, tubéreuse et opoponax s’inscrit dans la lignée initiée par Opium d’Yves Saint Laurent quelques saisons plutôt. Ce sont les années de l’outrance, du pouvoir, du fric. Les femmes sont déterminées et offensives. Isabelle Adjani, nimbée de son César pour l’Eté meurtrier, est la marraine du parfum lancé lors d’une somptueuse soirée donnée le 17 septembre 1985 au château de Vaux le Vicomte. 1200 invités en « cravate noire, robe longue couleur émeraude et améthyste », comme le précisait le carton d’invitation, profitent du parc éclairé par des milliers de torchères et voient le ciel s’embrasser sous l’effet d’un somptueux 50

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feu d’artifice orchestré par le décorateur Jacques Grange. Ce bal, conçu comme un parfum laissant derrière lui « un sillage de souvenirs inoubliables » est une nouvelle façon d’assurer la promotion et sera repris pour la lancement de Dune en 1991. En 1988, Fahrenheit, mandarine de Sicile, violette, cuir et boisé, marque une autre rupture. Au culte du corps et du pouvoir alors en vogue, se substitue une image introspective et spirituelle mise en scène par un film publicitaire avec un homme marchant sur un ponton dans le désert australien et traversant les éléments déchainés avec sérénité. En 2005, nouvelle révolution avec Dior Homme imaginé par Olivier Polge et successivement incarné par Jamie Dornan et Robert Pattinson. La maison rompt avec l’odeur de lessive alors en cours dans les années 80-90 et brouille l’image de la masculinité dans l’art olfactif. Il « accompagne la nouvelle masculinité initiée par Hedi Slimane, Christian Dior Monsieur étant remplacé par Dior Homme, le tweed et le prince de galles par le jean et le cuir. En 2010, François Demachy choisit d’illustrer la vie de Christian Dior de façon « tour à tour littérale et conceptuelle, diaphane et intimement concrète, accessible et énigmatique ». Pour Christian Dior, un parfum était « un univers retrouvé » et chacune des fragrances de cette Collection Privée est une figure de style : Granville, « frais, vif, aromatique autour de notes puissantes et revigorantes », évoque l’enfance du couturier ; New Look 1947 est « féminin, sensuel, surprenant comme l’a été le New Look » ; Mitzah, un oriental mystérieux très sensuel rend hommage à la plus proche collaboratrice de Dior, Mitzah Bricard, « le point de vue du Ritz », selon le couturier. Quant à Grand Bal, qui commence par un « tournoiement de jasmin », il fait écho aux grandes robes de bal du maître. Ces parfums, en fûts de verre avec des bouchons en bakélite noirs gravés de sillons, forment avec leurs matières nobles soigneusement sélectionnées et fabriquées de manière artisanale des partis pris olfactifs forts. Ils s’inscrivent dans la continuité de la haute couture, avec sa rigueur, ses secrets et reflètent surtout une créativité sans limite qui enrichissent un patrimoine et permettent, comme le souligne François Demachy, à « la légende de continuer à s’écrire avec exigence ».


L’Atelier lingerie 13 rue Saint-Florentin 75008 PARIS

L’Atelier lingerie 30 rue du Dôme 67000 STRASBOURG

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L’Atelier lingerie

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s Joaillerie

Bijouterie Kreiter Bijoutier - Joaillier - Sertisseur

Le métier de bijoutier-joaillier est un métier complet : il faut être créatif, rigoureux, avoir le sens de l’esthétisme, des proportions et surtout le goût de la perfection !

S

ébastien KREITER possède cette maîtrise du geste, des techniques, d’un savoir-faire acquis de père en fils, aux Arts Décoratifs et à l’École du Louvre. Installé à Strasbourg depuis vingt ans déjà, sa connaissance des pierres précieuses lui permet de créer des pièces uniques et de personnaliser chaque bijou, l’essence même du métier… Au fil du temps, il a affiné et confirmé ses qualités de bijoutier, joaillier, sertisseur spécialisé en gemmologie et sertissage des pierres. C’est dans la bijouterie entièrement repensée de la rue Gutenberg que Sébastien KREITER officie, accessible et disponible ; un esprit qui illustre parfaitement les qualités d’un véritable artisan. Pour lui, savoir écouter et comprendre le client pour lui proposer ce qui lui correspond est une qualité essentielle. Dans son atelier de réparation, fabrication et création, il saura vous répondre et satisfaire vos demandes, que vous souhaitiez faire estimer vos bijoux, les faire réparer ou pour les transformer. Si vous souhaitez une création pure, du dessin à la maquette jusqu’à la réalisation, Sébastien KREITER vous accompagnera dans vos choix. Il travaille également avec des joailliers parisiens de renom qui réalisent des pièces de grande valeur sous leur signature. Il a l’art unique de choisir et de monter les pierres précieuses ou fines pour les transformer en pièces exceptionnelles. Classiques ou actuelles, simples ou sophistiquées, les créations de Sébastien KREITER sont dessinées et réalisées avec maestria et sauront vous séduire pour symboliser les moments importants de votre vie.

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Des montres à la création de bijoux Sportive, classique, précieuse, vous êtes assurés de trouver ici le modèle de montre exprimant le mieux votre personnalité. Le choix d’une montre pour soimême ou pour offrir est un véritable moment de plaisir, alors laissez parler votre caractère et laissez-vous simplement guider. Vous avez envie de donner une seconde vie à d’anciens bijoux ? Ils peuvent renaître par le biais de transformations car le joaillier a ce don de métamorphoser une pièce ancienne en une création plus actuelle. Attiré par la magie d’une création ? Elle débute par un croquis, d’abord au tableau noir sur le mur de l’atelier, puis l’artiste révèle ses choix pour les matières, les pierres et leur assemblage pour obtenir l’esquisse de votre futur bijou. Le dessin au crayon à main levée définit ensuite les contours du projet, de la couleur s’ajoute pour visualiser au mieux la future réalisation… La pièce sera réalisée par Sébastien KREITER luimême, dans son atelier où il traduira son dessin en pièce de joaillerie. Un moule en cire sera réalisé pour transformer la création sur papier, en pièce à manipuler et à tester à la dimension réelle. Puis il fondra le métal, or jaune, blanc, argent, platine et sertira les pierres précieuses et/ou semi-précieuses. Après un travail minutieux d’assemblage, le bijou sera poli pour donner tout son éclat, sur vous…


Bijouterie KREITER Bijoutier - Joaillier - Sertisseur 12 Rue Gutenberg 67000 STRASBOURG Téléphone : 03 88 32 18 66

Ouvert le lundi de 14h à 18h, du mardi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 19h et le samedi de 10h à 18h30 www.bijouterie-kreiter.com


s Tourisme

La Source des Sens **** Véritable havre de paix et de ressourcement, cet hôtel étonnant porte la belle alchimie du bien-être à son apogée !

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ituée aux portes du parc naturel régional des Vosges du Nord, à 30 minutes de la capitale alsacienne, La Source des Sens, avec son espace de près de 2 000 m2 dédié au spa, peut s’enorgueillir d’être l’un des plus grands spas du Grand Est de la France et l’un des plus beaux d’Alsace !

Hymne au bien-être S’introduire dans le spa de la Source des Sens, c’est comme pénétrer dans un monde merveilleux où tout est voué au bonheur du corps et de l’esprit ! D’entrée de jeu, vous serez bluffé par la conception architecturale qui dévoile d’extravagants volumes ponctués de trans­parence et une incroyable géométrie, cernée par un haut plafond à l’ossature en bois clair. Lignes contem­ poraines fluides, éclairage étudié, matériaux naturels de belle facture, ainsi qu’une palette de couleurs douces, forment un très bel ensemble propice à la re­laxation. Or, que ce soit à la réception du spa, dans les huit cabines de soins, dans la lumineuse salle de repos agrémentée de lits à eau flottants, dans les nombreux espaces dédiés à la détente, ou encore le long de ce large couloir de desserte où des canapés contemporains font salon devant d’immenses baies vitrées, le décor compose un dialogue vivant entre nature et design.

Évasion sensorielle Le « clou » du spa tourne autour d’un concept exclusif, original et innovant, baptisé la « Parenthèse », pour vous faire vivre une évasion sensorielle à part. Imaginé par Anne et Pierre Weller, ce concept s’articule autour de sept expériences, dont chacune a sa propre particu­ larité, et se cadence seul ou en duo dans sept salles dif­ férentes à la mise en scène étudiée. La surprise est de taille…on ne vous en dira pas plus, à vous de l’expéri­ menter.

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L’autre pièce maîtresse du spa porte un nom évoca­ teur : « l’Exclusive ». Ce spa privé avec sauna, ham­ mam, aire de repos avec lits à eau et jacuzzi à l’air libre, se révèle à son tour une très belle invitation pour un voyage sensoriel intimiste ou entre amis. On s’enchante également en découvrant la belle piscine extérieure, chauffée toute l’année (34°C). Celle située à l’intérieur, terriblement séduisante, distille une ambiance lumi­ neuse bleutée des plus envoûtantes. De leur côté, le « Jardin zen », la fameuse « Grotte de sel » à la bruine saline, la zone de chaleur sèche et humide avec saunas et hammam, le bassin d’eau saline et une multitude d’espaces exaltants à l’équipement de pointe, laissent présager de grands moments de détente et de ressour­ cement. L’institut de beauté, griffé Carita, Cinq Mondes et Terraké, décline une carte de soins étoffée qui autorise bien des bonheurs, d’autant qu’ils sont menés par une équipe aux doigts de fée.

Un écrin de douceur Aussi, pour prolonger les instants de volupté cueillis au spa, que diriez-vous de poser votre valise, le temps d’une ou plusieurs nuitées, dans une de ces chambres « Nature », belles comme le jour ? Ces écrins de dou­ ceur ont fait le pari d’une ambiance contemporaine très tendance, notamment à la faveur d’une grande surface vitrée qui joue le côté dedans-dehors pour être au plus proche de la nature. Et, pour boucler la boucle du bien-être absolu, laissez-vous envoûter par la cuisine créative et raffinée du chef qui n’est autre que Pierre Weller lui-même ! Sa cuisine mérite les éloges… Elle conquiert tous les épicuriens et mériterait de se voir récompensée par le guide Michelin… d’une étoile !

La Source des Sens

19, route de Haguenau F-67360 Morsbronn-Les-Bains Tél. : +33 3 88 09 30 53

www.lasourcedessens.fr


« Forfait Source des Sens » • 1 nuit en chambre double avec petit-déjeuner • 1 menu de 5 plats • Le rituel Spa « la « Parenthèse » avec ses 7 expériences • Accès au Spa Prix par personne : de 210 € à 270 € (Selon le type de chambre et jours de la semaine)

Day Spa : 4 heures 45 € « La Parenthèse » :

par personne

rituel d’exception en 7 expériences sensorielles Durée 1h45 – Prix 95 €/pers en duo, 140 € en solo

Large offre de BONS CADEAUX


s Tourisme

Resort Barrière Ribeauvillé **** L’espace balnéo du Resort Barrière Ribeauvillé concentre à lui seul tous les superlatifs. La diversité et la beauté de ses aménagements le rendent terriblement séduisant et son offre, axée sur la détente et la remise en forme autour de l’élément aquatique, est tout simplement irrésistible !

U

n établissement prestigieux Le Resort Barrière Ribeauvillé à l’architecture contemporaine ne manque pas d’atouts pour séduire une clientèle exigeante en jouant la carte de la qualité haut de gamme. Sur un site fabuleux de 12,2 hectares, face à un horizon enchanteur où la ligne bleue des Vosges se ponctue de châteaux médiévaux, dont le célèbre château du Haut-Koenigsbourg, ce complexe hôtelier d’exception, du groupe Lucien Barrière, offre tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un établissement de prestige. Le Resort Barrière abrite un hôtel 4 étoiles de 54 chambres et 2 suites, un casino, deux restaurants, trois bars, une salle de spectacle, une balnéo et un Spa.

Une balnéo époustouflante de 3 600 m² ! Les différents espaces dédiés au bien-être affichent des décors remarquables qui invitent à l’évasion senso-

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rielle. Trois bassins et 740 m3 d’eau y déploient indoor et outdoor un parcours aquatique saisissant avec pas moins de 120 animations, où l’on se plaît à conjuguer à l’infini les plaisirs de l’eau sous forme de jets, de bulles, de cascades, de chutes, de geysers, de bassins de nage à contre-courant, de banquettes bouillonnantes, de jacuzzis, etc. Et lorsque, de surcroît, ces parcours et ces bassins s’approprient la chromothérapie et la musique subaquatiques, ils finissent par ressembler à un parc d’attraction luxueux. L’espace aquatique intérieur, avec ses deux bassins, multiplie les exercices de style en jouant sur l’esthétisme des formes, des lignes et des matériaux. Dans ce cadre fascinant, un bassin se dessine en forme de lagune, plantée de gros rochers d’où jaillissent de frémissantes cascades. À côté, le « Lac du silence » se révèle


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à partir de 383 € prix pour deux personnes

une véritable ode à l’eau et à la chromothérapie. Ce bassin à débordement déroule ses eaux calmes aux différents reflets où l’on se laisse simplement bercer au son d’une musique subaquatique… L’esprit s’évade, le corps se détend. En totale symbiose avec la nature, le superbe bassin « Lac des cratères » s’épanouit joyeusement à l’air libre : ses alcôves à bulles et à remous, reliées entre elles par des couloirs et des lacets d’eau à contre-courant, ainsi que ses rivières, dotées de jets de massage, offrent un formidable parcours de détente et de remise en forme dans une eau délicieusement chauffée à 34°. La nuit tombée, une pluie de fibres lumineuses et des jeux de lumière subaquatiques improvisent sur les flots bleus azur une chorégraphie féerique… Un véritable spectacle d’eau et de lumière ! Magique !

Bien-être au Spa et à l’espace sauna Symbole d’excellence, le U Spa Barrière exploite avec expertise et doigté les subtiles propriétés de lignes de cosmétiques naturelles : « Rose & Pepper » et « Évadesens ». Une équipe de 6 esthéticiennes, prévenantes et attentionnées, dispense une riche palette de soins visage et corps, et de divins rituels de saison ou des modelages d’inspiration asiatique. Beauté et bienêtre assurés ! Un sauna finlandais panoramique taille XXL, un somptueux hammam au ciel étoilé, tapissé de remarquables mosaïques irisées et des douches sensorielles suffisent à cadencer agréablement les séances « au chaud ».

• 1 nuit en chambre double « Vue Vignoble » avec les petits déjeuners • 1 dîner au restaurant pour deux personnes (hors boissons) avec une coupe de Champagne en apéritif • 1 soin de 35 min par personne en Cabine Duo (sous réserve de disponibilité), à choisir sur la carte des «Best Of» • 2 accès illimités à l’espace Balnéo • 10 € de jetons par personne valables au Casino Barrière de Ribeauvillé Boutique en ligne : www.ribeauville-barriere.secretbox.fr

Resort Barrière Ribeauvillé Hôtel – Balnéo Spa – Casino Route départementale 106 F-68150 Ribeauvillé Tél. +33 (0)3 89 73 43 44 www.resort-ribeauville.com

Centre Balnéo Ouvert à la clientèle extérieure à l’hôtel Ouvert aux enfants de plus de 1,50 m accompagnés d’un adulte Forfait 2 heures 15 € - 3 heures 21 € Forfait journée illimité 24 € et 25 € du vendredi au dimanche - jours fériés - période congés scolaires Horaires : de 10h à 22h du lundi au jeudi Dimanche : de 10h 21h Les vendredis et samedis de 10h à 23h

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s Gastronomie

allez-y de notre part ... Le JY’S Le restaurant est déjà unique à sa façon et reflète toutes les belles idées que se fait Jean-Yves Schillinger de la restauration. Ce chef doublement étoilé au guide Michelin a confié à Kathia, sa charmante épouse, le soin d’y faire épanouir une ambiance intime, moderne et chaleureuse. Quoique résolument contemporain le décor du JY’S suscite une sensation enveloppante d’un cadre cosy. Ce raffinement – sans ostentation – sied à l’expression du chef, proposant à ses hôtes une approche de la cuisine fusion, concoctée à l’aune du quotidien, qui s’égaye de créations audacieuses et de plats revisités avec modernité et pertinence. Cette approche nouvelle et très personnelle fait florès... De la « Langoustine Royale avec des asperges vertes en chaud-froid de parmesan, navets glaçon et sauce satey », à « l’Araignée de mer avec sa chair en nems et rouleaux de mangue, pickles de légumes, salade d'algues à l'huile de sésame et vinaigrette aux fruits de la passion» en passant par le « Pavé de cabillaud sur un risotto de frégola Sarda à la carotte, salade Thaï croustillante, sauce au lait de noix de coco & gingembre. » Toutes ces tendances sont délivrées au gré de ses sensations telle la « Noix de St-Jacques en croûte de soja avec des algues wakamé aux fines nouilles de sarrasin et son émulsion au parmesan ». Le chef invente et réinvente, personnalise, accentuant avec malice selon les désirs de l’un et de l’autre comme pour le « Ris de veau rôti entier sur un pain perdu épicé, gnocchis de pommes de terre et petits pois, grémolata et sauce massala » ou le superbe « Faux Filet (origine Wagyu du Japon) poêlé avec des champignons shimeji, pak choy, riz frit aux cébettes et radis roses, jus

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corsé ». Les desserts révèlent, également, le talent du chef avec les « Quetsches rôties et cannelloni farci avec une chantilly à l'eau-de-vie, crème glacée à la cannelle, bavarois à la vanille, meringue et crumble » ou le « Millefeuille et Arlette croustillante aux framboises avec une mousseline, crème glacée à la vanille. » Finalement, Jean-Yves Schillinger ne se lasse pas d’honorer cette culture qui l’a vu s’émanciper. Il rayonne, passionnément imprégné de cet esprit des cuisines du monde qu’il apprécie tant.

LE BON PLAN Uniquement valable au déjeuner, sauf week-end et jours fériés, le Menu 3 plats, sagement tarifé à 45 € est une vraie aubaine avec entrée, plat et dessert, agrémenté de deux services de pré-dessert.

EN EXERGUE Le Menu 7 plats vous fera vivre une expérience gustative peu commune avec ses 7 actes aussi délectables les uns que les autres ! C’est franchement une cuisine remarquable et surprenante qui vous fera voyager et goûter, le temps d’un repas, aux saveurs des cuisines du monde !

Le JY’S 17, rue de la Poissonnerie 68000 Colmar Tél. 03 89 215 360 Ouverture : du mardi au samedi soir Menu déjeuner en semaine 45 € Menu 4 plats 69 € et menu 7 plats 99 €


Retrouvez le soleil et les fêtes à l’italienne ! Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.villacasella.fr notre page facebook ou contactez-nous au 03.88.32.50.50.

Villa Casella - restaurant italien - 5 rue du Paon - 67000 Strasbourg - du lundi au samedi de 12h00 à 14h30 et 19h00 à 23h30. Réservations au : 03.88.32.50.50 - Retrouvez-nous sur www.villacasella.fr Emporio Casella - artisan traiteur - 13 boulevard Tauler - 67000 Strasbourg - ouvert du lundi au vendredi de 10h00 à 14h30 et 16h30 à 20h00 et le samedi de 10h00 à 14h30. Fermé le dimanche. Réservations au : 03.88.36.78.34. Retrouvez-nous sur www.emporiocasella.fr


s Gastronomie

L'Arnsbourg Auréolé de 2 étoiles Michelin, Au Cygne à Gundershoffen, Fabien Mengus et son épouse Laure, des âmes bien nées, ont décidé de se lancer dans un rêve un peu fou… Celui de faire vivre « L’Arnsbourg » à leur façon, en toute humilité et respect pour ce légendaire sanctuaire de la Haute Gastronomie française.

C

e jeune couple, sympathique et attachant, n'a pas reculé devant cette gageure : prendre les rênes de ce restaurant mythique l’Arnsbourg, de Jean-Georges Klein et de sa sœur Cathy, triplement étoilé au guide Michelin… Tel est le défi immense que se sont fixés Laure et Fabien Mengus. Tout y est repensé, de la carte au décor, en passant par des prix allégés.

Une vocation précoce Originaire d’Alsace, Fabien n’a pas tergiversé entre plusieurs carrières : « Je voulais tellement cuisiner ! ». Le voilà rapidement lâché dans une cuisine professionnelle. « La première semaine, c’est compliqué car cela ne ressemble à rien de connu, il faut trouver sa place ! Toutes les tâches ont leur utilité et comprendre l’importance de ce que l’on fait pour l’ensemble de l’équipe prend du temps. » Le déclic se produit lorsqu’il remplacera au pied levé un chef de partie. « En montrant que je pouvais assurer, ma relation avec le chef Monsieur Paul, a évolué. Précédemment chef doublement étoilé au Cygne à

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Gundershoffen, il m’a pris sous son aile, donné des responsabilités et fait confiance : une formule magique pour s’épanouir en cuisine ! Quand le chef ne fait pas de vous qu’un simple exécutant, mais accepte de transmettre son savoir, ça change tout. »

Une cuisine astucieuse « Dans la cuisine, le produit reste la base. Ma cuisine plonge là-dedans... J’aime la cuisine gourmande et raffinée, avec des détails qui font “waouh”. » Ses plats plébiscités : « Le poisson étant le produit que je préfère travailler, le défi est de le sublimer par la cuisine et il s’agit de surprendre les gastronomes avec des plats accessibles, mais avec une plus-value technique aboutie. » De ce jeune chef, bien dans ses baskets, émane une sérénité et un enthousiasme peu commun. « La question pour moi n’a pourtant jamais été de savoir si je pouvais être chef, mais si je pouvais être un bon chef ! » Fabien est l’un de ces chefs brillants qui séduisent à merveille nos sens gustatifs. Sa cuisine toute en émotion reste fidèle aux codes d’un répertoire culinaire


inventif et raffiné. De son amour du produit de saison, associé à de vibrants mariages de légumes et d’herbes du jardin, naissent des compositions délicates qu’il interprète magistralement avec des textures aux arômes subtils.

Une carte qui chante le bonheur La carte met en scène une symphonie gastronomique pimentée de créativité qui met à l’honneur des plats aux bases traditionnelles et aux produits nobles, tels le « Homard bleu de nos côtes, « charbon » au citron, navets jaunes et asperges vertes aux segments de pamplemousse, crème de langoustine ; le « Bar sauvage, choux rave confit au poivre Sichuan, lait mentholé» ou le « Carré d’agneau du Bourdonnais, cannelloni de courgette, ratatouille, mousse de tomate blanche à la lavande, caviar d’aubergine, jus corsé ». Quant aux plats proposés dans les menus, comme le « Menu plaisir » (4 plats – 55 €) uniquement à midi en semaine ou le « menu Partition » (5 plats – 110 €), ce sont des exemples convaincants de la créativité du Chef. Le fabuleux « Menu Intuition » (7 plats, un « éveil du palais » et des « douceurs de fin de repas » – 140 €) est carrément un plaisir des sens à s’offrir généreusement. De leur côté, les desserts ne sont pas en reste et promettent une parenthèse exquise pour clôturer le repas

en beauté. En voici quelques-uns tirés de la carte : « châtaigne, bavarois de marron cœur glacé, marmelade d’airelles, tuile craquante aux marrons et écume » ou la « Compotée de coing d’Alsace au miel, cube de mascarpone vanillé, crumble au sarrasin, amandes caramélisées, sorbet coing ». Succombez sans tarder à tant de délices !

Un accueil fait de charme Ensuite, c’est la chaleur de l’accueil qui plaît durablement. En effet, pour la jeune et souriante Laure Mengus, à la personnalité épanouie, la prévenance et l’art de recevoir constituent une vraie vocation, un vrai savoir-vivre... À l’Arnsbourg, on se sent extrêmement bien ! Laure et Fabien vous feront vivre une véritable parenthèse de bonheur qui allie plaisirs gustatifs et convivialité. Qu’attendez-vous pour découvrir et vous laissez séduire par le nouvel envol de ce restaurant mythique !

L’Arnsbourg 18 Untermuhlthal 57230 Baerenthal +33 3 87 06 50 85

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s GASTRONOMIE

Les

Recettes de l'Automne Fabien Mengus

Relais & Châteaux L'Arnsbourg

18 Untermuhlthal I 57230 Baerenthal Tel : +33 (0)3 87 06 50 85

CRAQUELIN DE CHOUX À LA PISTACHE, COMPOTÉE DE MYRTILLES ET SON SORBET Ingrédients pour 4 personnes : Pâte à choux : 125g d’eau 125g de lait 115g de beurre 140g de farine 1 pincé de sel 4 œufs

Crème pâtissière pistache : 250g de lait ½ gousse de vanille 1 jaune œuf 35g de sucre 10g de pâte pistache 20g de poudre à crème

Craquelin : 50g de beurre 60g de cassonade 60g de farine

Compotée de myrtille : 500g de myrtille 35g de sucre 10g de crème de myrtille

Dans une casserole, faire bouillir l’eau et le lait, avec 115 grammes de beurre coupé en petits morceaux. Une fois que le mélange a bouilli, éteindre le feu et ajouter 140 grammes de farine en une seule fois. Commencer à remuer vigoureusement. On obtient la formation d'une boule de pâte au bout de quelques minutes. Cette dernière doit se détacher facilement des parois. Une fois la boule de pâte formée, la reporter de nouveau sur feu doux pendant quelques secondes, pour qu'elle dessèche Placer la pâte dans un saladier. Ajouter un premier œuf, en remuant énergiquement jusqu'à ce qu'il soit parfaitement intégré à la pâte. Répéter l'opération trois fois en prenant bien soin d'incorporer les œufs les uns après les autres. Lorsque votre pâte est bien souple, la placer dans une poche à douille. Placer une feuille de papier sulfurisé sur une plaque allant au four. Former les choux en appuyant légèrement sur la poche et en maintenant la pointe de la douille contre la feuille. Une fois le chou formé, tiré d'un coup sec - en 62

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cessant d'appuyer sur la douille - pour "casser" le filet de pâte et former la petite pointe. Réaliser le craquelin en mélangeant les ingrédients. Puis étaler la pâte, détailler des ronds de la forme des choux. Les déposér sur les choux avant cuisson. Mélanger le sucre avec les jaunes d'œufs puis ajouter la poudre à crème. Chauffer le lait à frémissement et en verser la moitié sur le mélange d'œuf tout en mélangeant. Reverser le tout dans la casserole et porter à peine à ébullition, 30 s max 1 min, sans cesser de mélanger jusqu'à ce que la crème

épaississe. Passer au mixeur (pour plus de finesse) et incorporer la pâte de pistache. Dans une casserole cuire les myrtilles, le sucre et la crème de myrtille afin d’obtenir une marmelade. Au fond de l’assiette, déposer une cuillère de marmelade, puis trois petits choux farcis à la pistache recouvert d’une quenelle de sorbet myrtille.


FLORILÈGE DE LÉGUMES CRUS, COULIS DE PETIT POIS, VINAIGRETTE AUX SÉSAMES GRILLÉS Ingrédients pour 4 personnes Purée de petit pois : 300g de petits pois Glaçon Sel Légumes : 4 asperges vertes 1 courgette verte 2 betteraves Chioggia 2 radis « Ostergruss » 1 betterave jaune Fleur de sel, poivre du moulin Vinaigrette sésame : 50 cl huile de sésame grillé 10 cl de vinaigre balsamique blanc

Cuire les petits pois dans une grande quantité d’eau salée. Passer au mixer avec quelques glaçons pour stopper la cuisson et garder leur couleur verte. Passer à travers une passoire fine. Rectifier l’assaisonnement et la consistance. Réserver sur glace. Blanchir les asperges vertes. Puis les réserver au frais.

Tailler les autres légumes crus finement. Assaisonner tous les légumes de sel et poivre et de vinaigrette. Au fond de l’assiette, mettre la purée de petit pois, disposer joliment les légumes et terminer par un filet de vinaigrette.

DOS DE BAR SAUVAGE, FENOUIL CONFIT, TOMBÉE D’ÉPINARDS AU BEURRE, CRÈME AROMATISÉE À LA BAIE DE GENIÈVRE Ingrédients pour 4 personnes 4 pavés de bar sauvage épais Huile d’olive Sel, poivre Légumes : 4 fenouils 3 kg de sel gros Huile d’olive Fleur de sel, poivre du moulin 1kg d’épinard frais Crème de pommes de terre à la baie de genièvre : 3 pommes de terre 20 cl de bouillon de légumes 1 cuil à soupe de beurre 2 cuil à soupe de miel 20 baies de genièvre 20 cl de lait 1 cuill à soupe de beurre

Dans un plat, déposer les fenouils sur le gros sel, puis les recouvrir entièrement de sel. Cuire au four à 180 degrés pendant 45 minutes. Puis laisser reposer une quinzaine de minute hors du four. Casser la croûte de sel, prendre les fenouils puis les recouvrir de papier aluminium pendant 30 minutes. Retirer les premières peaux et tailler des quartiers avec le cœur et réserver. Cuire les pommes de terre en robe des champs. Mixer les pommes de terre épluchées, avec le beurre et le bouillon de légumes, assaisonner et réserver.

Chauffer le miel sans coloration jusqu'à ce qu’il soit mousseux, ajouter le beurre ainsi que les baies et le lait froid. Porter à ébullition, passer le tout au chinois et réserver. Mettre le poisson en cuisson dans une poêle antiadhésive pendant 3 à 4 minutes avec un filet d’huile d’olive. Mélanger le lait de genièvre avec 3 à 4 cuillères à soupe d’appareil de pomme de terre. Faire tomber les épinards à l’huile d’olive. Dans l’assiette, déposer la crème de pomme de terre à la genièvre 2 cuillères à soupe, puis la tombée d’épinard, le bar sauvage ainsi que le fenouil confit.

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s Tourisme

Destination Neige LES DOLOMITES… Classées au patrimoine mondial de l’Unesco, ces montagnes magiques des Alpes italiennes se rejoignent aisément en moins de 6 heures au départ de la capitale alsacienne et offrent un gigantesque eldorado pour les skieurs, classé dans le « Top Ten » des meilleurs domaines de ski au monde avec 1 220 km de pistes ensoleillées accessibles avec un seul forfait. Site Internet : www.dolomitisuperski.com

Alpina Dolomites Gardena Health Lodge & Spa ***** Ce 5 étoiles d’exception, membre du prestigieux label « The Leading Hotels of the World », symbolise un art de vivre placé sous le signe de l’élégance et du raffinement dans les moindres détails. Une station de ski à 1 860 m d’altitude au cœur des paysages féeriques de l’Alpe di Siusi, le plus bel alpage d’Europe, un cadre contemporain fabuleux aux accents douillets, un panorama époustouflant, des prestations haut de gamme, une table gastronomique au top, un Spa de 2 000 m² réservant une multitude d’instants magiques et un vaste programme d’activités sportives coachées, sont les composants d’un séjour de rêve. Un vrai paradis pour les mordus de glisse ! Site Internet : www.alpinadolomites.it.

Séjour Alpina Relax 4 nuits en demi-pension, plus 3 soins. Du 7.12.16 au 18.12.16 Et du 12.03.17 au 02.04.17 à partir de 1 002 € Offre « Semaine Grand Ski » du 10.01.16 au 7.02.16 • 7 nuits en demi-pension, services « Spécial Alpina Dolomites » inclus • 6 jours « Skipass Dolomiti Superski » • 6 jours (du dimanche au vendredi) de ski-guiding avec notre moniteur de ski • 6 jours de location gratuite de skis dernier modèle au Pro shop de l’Alpina Dolomites • 1 bain bien-être au choix • 1 massage classique partiel • Programme d’activités physiques coachées Prix par personne : à partir de 2 029 € (selon la catégorie de chambre) Consultez d’autres offres hivernales sur le site

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Relais & Châteaux Gardena Grödnerhof ***** Véritable condensé d’excellence, ce prestigieux Relais & Châteaux – maison mère de l’Alpina Dolomites – décline l’hospitalité au superlatif. Situé dans le Val Gardena, élu « Meilleure destination de sports d’hiver d’Italie » l'année dernière, à quelques lattes des remontées mécaniques de même qu’à quelques pas seulement de la zone piétonne d’Ortisei (l’une des stations les plus prisées des Alpes italiennes), l’hôtel Gardena Grödnerhof se révèle une destination de rêve pour les sports d’hiver. Avec ses ambiances élégantes et feutrées, son service d’excellence et ses prestations de haut niveau, les amateurs de grand confort ne seront pas en reste. De son côté, le restaurant gastronomique « Anna Stuben », honoré d’une étoile au Michelin, propose une cuisine raffinée et inventive qui ravira les plus fins gourmets. Son magnifique spa se révèle un havre de paix et de sérénité où tout est fait pour la détente et la remise en forme. Une très belle adresse pour hédonistes exigeants ! Et comme la famille Bernardi, des hôteliers d’exception à l’esprit visionnaire, a toujours une longueur d’avance pour offrir des « must » à leurs hôtes, leur dernier-né, la Résidence Chalets Gardena, présage de fantastiques surprises sous le concept « Feel at home in the Dolomites » ! En effet, ce luxueux refuge montagnard, constitué de trois chalets contemporains, ouvrira ses portes en décembre. Situé à côté de l’hôtel, il accueille des appartements haut de gamme qui réinterprètent le style alpin dans un esprit contemporain et offrent un cadre idéal aux couples ou aux familles en quête d’intimité, dans un univers luxueux et hyper confortable. Site Internet : www.gardena.it et www.gardenachalets.it

Offre « Semaines Ski, Bien-Être et Gastronomie » Du 29.01.17 au 12.02.17 • 7 nuits en demi-pension « Gourmet », services « Spécial Gardena » inclus • 1 menu dégustation de 6 plats au restaurant gastronomique « Anna Stuben » • 4 jours de randonnées à ski avec le moniteur de l’hôtel • 6 jours de Skipass Dolomiti Superski • 6 jours de location gratuite de skis dernier modèle au service de location de l’hôtel • 1 bain bien-être au choix • 1 massage relaxant du corps • Programme quotidien de fitness et de détente Prix par personne : à partir 2 171 €

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s Tourisme

Theresa Wellness & Genießer HÔTEL ****S Avec ses nouveautés de taille, le bien-être est plus que jamais hissé au firmament au cœur de cette perle hôtelière comptant parmi les meilleurs Wellness hôtels du Tyrol !

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ne maison pleinement épanouie C’est au cœur de la rayonnante vallée du Zillertal dans le Tyrol autrichien que cet hôtel familial de renom met tout en œuvre pour combler ses hôtes. Preuve en sont les nombreuses distinctions récoltées grâce à l’immense sens de l’hospitalité qu’exprime avec cœur et générosité la famille Egger, ses charmants propriétaires.

Sports d’hiver au superlatif Avec 640 km de pistes à l’enneigement garanti, les domaines skiables de la « Zillertaler Arena » et du glacier « Zillertal-Hintertuxer Gletscher », comptent parmi les meilleurs domaines de ski du pays pour la pratique de la glisse sans limites. Par ailleurs, dans ce paradis blanc, toutes les autres activités hivernales se déclinent dans les meilleures conditions.

Un hôtel au charme tyrolien Depuis cinq décennies, le leitmotiv de cet hôtel de charme demeure l’élégance, le souci du détail et le confort haut de gamme. Au fil des espaces à vivre se succèdent des ambiances tyroliennes romantiques et

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feutrées qui t­émoignent d’un vrai cachet attaché aux traditions. Bois massif, matières nobles de belle facture, tonalités douces, verreries de Murano, antiquités, objets de charme et touches contemporaines constituent un décor distingué où chaque dé­tail trouve son sens. L’univers du sommeil compte 72 chambres et suites au confort parfait. Réparties en plusieurs catégories, elles se révèlent toutes de véritables cocons douillets. En particulier, les plus récentes, logées dans le « Landhaus », et qui affichent un style alpin contemporain aussi élégant que chaleureux. Dans le même esprit cocooning, le nouveau lounge avec cheminée, distille de son côté, une ambiance des plus feutrées pour de douces parenthèses au coin du feu.

Une table pleine de tonus Le registre culinaire a du tempérament. Stefan Egger, maître aux fourneaux, sait s’y prendre non seulement pour titiller vos papilles, mais aussi pour préserver votre équilibre alimentaire grâce à des produits frais et bio issus de la production locale. Saine, goûteuse et raffinée, sa cuisine est composée sur le mode « Gourmet »


et s’inspire des influences méditerranéennes et du terroir. Vous vous délecterez de la formule pension «Wellness » qui se décline autour d’un buffet royal au petit-déjeuner, d’un buffet -lunch savoureux, d’un goûter gourmand et d’un dîner de cinq plats au choix. Buffets à thèmes, dîner de gala et dégustation de vins s’inscrivent au programme culinaire de la semaine.

Un Spa d’exception Comme partout dans la maison, le bien-être des hôtes est décliné en majuscules. Le Spa de 3 000 m² ne fait pas exception. Il cadence dans un décor serein un institut de beauté avec 15 cabines et un Spa lounge, une magnifique salle de fitness (160 m²), un espace bains doté d’un hammam turc, d’un laconium, d’un bain à vapeur aux herbes aromatiques, d’un sauna alpin, d’un bio sauna, d’un pavillon de relaxation avec cheminée et d’une salle de repos panoramique. Une équipe performante d’une dizaine d’esthéticiennes et de physiothérapeutes sont à votre service pour vous choyer, corps, âme et esprit, autour d’un large panel de soins. Pléthore d’activités physiques coachées se hissent au niveau de la perfection pour vous permettre de retrouver équilibre et harmonie. On cueille les plaisirs aquatiques dans la piscine intérieure avec jacuzzi ou dans celles situées à l’extérieur (32°, chauffée toute l’année) dont un magnifique bassin de nage de 25 m de long réservé aux adultes qui côtoie celui d'eau saline agrémenté de musique subaquatique et de bancs de relaxation à bulles d’où la beauté du paysage enneigé s’admire à l’infini. Comme quoi, au Theresa, s’activer ou se reposer, se relaxer, se ressourcer, déconnecter, se faire chouchouter ou ne rien faire sont autant de verbes qui résument à merveille l’idée de vraies vacances. Et, pour permettre aux parents de souffler un peu, les « magiciens » du Theresa ont concocté pour les enfants un superbe programme animé par une monitrice. Bref, que du bonheur du matin jusqu’au soir !

Theresa Wellness & Genießer Hôtel A-6280 Zell im Zillertal Tél. 0043 5282 22 86 0 E-mail : info@theresa.at

Site Internet : www.theresa.at

Offre « Ski et Bien-être »

Du 08.01.17 au 23.04.17 7 nuits en chambre double « Landhaus » • ¾ pension Wellness • 3 randonnée à skis guidées • Randonnées hivernales • Cours de Snowbike, parties de luge, promenade aux flambeaux • Programme de fitness et de Wellness coaché • Entrée au Spa de 3 000 m² • Garage gratuit • Animations pour les enfants

Prix par personne : à partir de 1 085 € Forfait de ski « Ski Pass Zillertal » 6 jours 237 € par adulte (non compris dans l'offre)

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s NEWS AUTO

Mercedes AMG GT Roadster De quoi être décoiffé ! Mercedes ne s’est pas contenté d’enlever le haut de son coupé. Les évolutions techniques sont importantes, à commencer par le moteur. Le V8 bi-turbo délivre en effet encore plus de puissance : 476 ch. et 557 ch. pour la « C ». Cette dernière passe de 0 à 100 km/h en 3,7 s et atteint 316 km/h en pointe. Cette Mercedes AMG GT Roadster sera présenté au Mondial de l'automobile 2016.

Jaguar le coupé F-TYPE Le coupé ultime… C’est la voiture la plus dynamique et la plus performante que Jaguar n’ait jamais construite. La puissance et l’efficacité du moteur V6 3 litres suralimenté de 340 ch. offrent des sensations exceptionnelles, avec une accélération de 0 à 100 km/h en 5,3 secondes et une vitesse de pointe de 260 km/h. l’échappement sport de la F-TYPE émet un son distinctif dès le démarrage, véritable hommage à la course automobile.

Land Rover Discovery Sport Le style consensuel Sans se départir de la touche Land Rover : posture altière, surface vitrée généreuse, vrai profil de 4x4. Sous sa carapace d’aventurier, le Discovery Sport propose une habitabilité généreuse (coffre et places arrière) et même une configuration sept places (ou plutôt 5+2). Avec ses 150 ch et une boîte automatique plutôt orientée vers le confort, le Discovery Sport ne court pas comme un lévrier. Mais ses qualités sont ailleurs… Il vous fait voyager loin avec sérénité !

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s NEWS MoTO

Yamaha Yamaha MT-10 Un rêve de puissance La MT-10 est la moto dont vous rêviez : de la puissance et de la précision ! C'est de loin la MT la plus puissante créée à ce jour. Dotée d'un moteur « crossplane » de 998 cm³ délivrant un couple important de bas à mi-régime et d'un châssis Deltabox en aluminium léger à empattement ultracourt offrant une position de conduite naturelle. La MT-10 vous propose ce qui se fait de mieux en matière de puissance, d'agilité et de maniabilité. Yamaha Motos Sohn 230 Avenue de Colmar 67100 Strasbourg Tél.:+33 3 88 40 21 40

Triumph La Speed Triple R Fortes sensations

Cette moto satisfera les demandeurs de sensations fortes et de pilotage en conditions réelles. Équipée d’une fourche Öhlins de 43 mm et d’un amortisseur arrière entièrement réglables, la Speed Triple R offre des niveaux de confiance inédits et des performances inégalées sur routes comme sur pistes. Tout le monde sait exactement à qui il a affaire… Avec un moteur 3 cylindres en ligne, 12 soupapes, double arbre à cames en tête !

Ducati La 1299 Panigale S Anniversario Édition spéciale Pour célébrer 90 ans d’avant-gardisme en termes de design et de performances, Ducati a conçu la 1299 Panigale S Anniversario. Une édition spéciale numérotée produite à 500 exemplaires. Le moteur de 1285 cm³ est intégré au châssis monocoque et délivre 205 chevaux de puissance ! Les évolutions technologiques permettent un pilotage de précision à des niveaux très élevés, avec des sensations qu’on ne retrouve que chez Ducati.

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Triumph Strasbourg Rue des Menuisiers 67460 Souffelweyersheim Tél. 03 88 18 24 70


s Exposition

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Kandinsky, Marc, Der Blaue Reiter Jusqu’au 22 janvier 2017

Pour la première fois depuis 30 ans, la Suisse consacre une vaste exposition à l’un des chapitres les plus fascinants de l’art moderne, entré dans l’histoire sous le titre de Der Blaue Reiter, « Le Cavalier bleu ».

FONDATION BEYELER Baselstrasse 77 CH-Riehen/Basel +41 61 645 97 00 74

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© 2016, ProLitteris, Zurich

Membres du « Blaue Reiter » sur le balcon du 36, Ainmillerstrasse,

d’une nouvelle appréhension de l’art et du monde, révolutionnaire pour l’époque, qui ne s’attachait plus à reproduire la réalité visible, mais à illustrer des interrogations mentales. Ce souci apparaît principalement dans une libération de la couleur, inspirée par le paysage des Préalpes au sud de Munich. Cette réflexion, qui a servi de toile de fond à l’évolution, surtout de Kandinsky et de Marc, vers l’abstraction, a conduit à un tournant de la conception artistique occidentale et a marqué plusieurs générations de peintres – jusqu’à aujourd’hui. Cette exposition où l’on pourra voir environ 70 œuvres et un total de plus de 90 objets présentera également l’almanach et illustrera la révolution de la peinture qui a eu lieu entre 1908 et 1914, principalement à l’aide d’ensembles d’œuvres marquantes de Kandinsky et Marc. Munich, 1911/1912 - Photo: Gabriele Münter

L'

exposition munichoise de 1911 et le mouvement d’artistes du même nom ont été à l’origine d’une expérience artistique d’une nouveauté révolutionnaire. À partir des œuvres de Wassily Kandinsky appartenant à la Collection Beyeler, le public se voit offrir un aperçu de la création d’un groupe d’artistes d’avant-garde, dont la Première Guerre mondiale est venue mettre un terme aux principes d’ouverture d’esprit et d’internationalité. Der Blaue Reiter : tel est le nom du légendaire almanach édité par Wassily Kandinsky (1866-1944) et Franz Marc (1880-1916), qui fut publié à Munich en 1912. Kandinsky et Marc avaient rassemblé dans ce recueil des textes et des images issus de cultures diverses, réalisés par différents artistes. Cet almanach devait être l’expression de la nécessité d’une transformation radicale des arts en ce début du XXe siècle. Il témoigne


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Huile sur toile, 200 x 300 cm Galerie d’État Tretiakov, Moscou © Galerie d’État Tretiakov

Huile sur toile, 140,5 x 189,2 cm

Solomon R. Guggenheim Museum, New York, Solomon R. Guggenheim Founding Collection

Wassily Kandinsky - Composition VII, 1913

© Städel Museum - U. Edelmann - ARTOTHEK

heim Founding Collection, donation

Franz Marc - La Vache jaune, 1911

Huile sur toile, 50 x 60 cm Städel Museum, Francfort/Main

Solomon R. Guggenheim Museum, New York, Solomon R. Guggen-

August Macke - Les jouets du petit Walter, 1912

Huile sur toile, 106 x 96,6 cm

Wassily Kandinsky - La Montagne bleue, 1908/1909


s Mode

Bettina Ballard Entre les années 30 et les années 50, l’américaine Bettina Ballard œuvra chez Vogue. Ses mémoires viennent d’être enfin publiés en français. Un pur régal.

B

ettina Ballard le reconnaît bien volontiers, sa carrière dans la mode a été accidentelle. C’est sa critique, publiée dans le New Yorker, d’un article du photographe Cecil Beaton paru dans Vogue qui attira l’attention d’Edna Chase. La rédactrice en chef du prestigieux magazine de Conde Nast, impressionnée, lui propose alors de rejoindre les éditrices de mode. Elle sera chargée de traduire en mots la vision de l’élégance de ces dernières. Mais la jeune femme ne tarde pas à être mutée dans le bureau parisien de la revue. Sa mission : rendre compte des tendances, des potins, des cocktails en un mot de l’atmosphère régnant dans les milieux chics et feutrés de la capitale française. Si elle met quelque temps à s’adapter à nos mœurs et à notre rythme et surtout au style des femmes françaises, Bettina Ballard se sent bientôt comme un poisson dans l’eau au milieu des couturiers, photographes de mode, femmes du monde et membres adoubés de la Cafe Society : « Une atmosphère d’élégance et de frivolité effrénée régnait dans le Paris d’avant-guerre. Au sommet de leur puissance, les femmes du monde influentes étaient les arbitres incontestés d’un art de vivre luxueux et plein de fantaisie. L’affection que leur portait leur entourage ne contribuait guère à leur pouvoir : celui-ci reposait essentiellement sur leur capacité à imposer leur manière de s’habiller, de recevoir ou de parler et à lancer les endroits et les gens qu’elles fréquentaient. (….) Ce n’était pas une époque où les femmes jeunes avaient leur mot à dire. Une femme n’était considérée à Paris que lorsqu’elle avait atteint la trentaine, qu’elle avait eu ses enfants et qu’elle avait tout le temps et l’énergie nécessaires pour mener une existence élégante », souligne-t-elle. Bettina Ballard comprend néanmoins que derrière l’opulence des brocarts et la légèreté des mousselines 76

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s’agite un monde arrogant, égocentrique et jaloux mais ô combien indispensable au bon fonctionnement du système : « j’appartiens à cette classe sociale inutile et superficielle dont l’importance réside dans sa capacité à inspirer le luxe – à le demander, plus exactement. C’est pour nous que sont créés les bijoux les plus nouveaux et les plus beaux, les vêtements et les fourrures les plus extravagants, les automobiles les plus luxueuses et les plus rapides. Nous stimulons l’instinct créatif des marchands du monde entier. Si nous n’étions pas là qui encouragerait la mode ? », lui glisse un jour une richissime cliente italienne. Pourtant au milieu de cette faune excentrique et capricieuse, Bettina Ballard lucide et nullement dupe conserve sa capacité d’enthousiasme et d’émerveillement. Elle noue tout d’abord des relations privilégiées


avec les plus grands couturiers du moment : Chanel et Schiaparelli bien entendu mais aussi Balenciaga « ombrageux et obsédé par la perfection, capable de détruire une manche parce que celle-ci ne lui convenait pas » et dont les théories au fond étaient proches de celles de Chanel : fabriquer des vêtements dans lesquels les femmes se sentent à l’aise, dans lesquels elle peuvent bouger librement et qu’elles peuvent enfiler sans difficulté ». Enfin n’oublions pas Dior auquel un chapitre entier est consacré et qui apparaît plus gourmand que gourmet, obsédé, lui, par une omelette au caviar ou un soufflé au homard. Bettina Ballard devient également une intime de nombreux artistes : Christian Bérard, tout à la fois fort et fragile avec sa grosse barbe où se mêlent continuellement des reliefs de nourriture ou Cecil Beaton qui lui garde un fond de rancune depuis cet article du New Yorker mais qui lui dispense recommandations et maximes du style : « la chose la plus importante à emporter quand on part en voyage est une bonne femme de chambre. Si la vôtre n’est pas à la hauteur, engagez en une autre pour l’occasion » ou « ne conduisez jamais votre propre voiture, ma chère, sauf quand vous portez des vêtements de sport. Mais jamais après 5 heures ». La guerre balaye cette époque où pour pénétrer dans les milieux huppés d’une ville inconnue, il fallait des lettres de recommandations. Le temps n’est plus à la fête ni aux politesses mais aux restrictions et aux attaques aériennes. Ces troubles n’entament pas dans un premier temps la créativité des couturiers et heureusement Hermès fabrique des étuis pour y glisser son masque à gaz. Bettina Ballard s’engage rapidement dans la Croix Rouge américaine. Elle emporte dans son paquetage une veste de shantung rose shocking et un pyjama vert pomme, une robe de jersey noir de Norell et une spectaculaire écharpe brodée de paillettes noires ; « rien de tout cela n’était évidemment sur la liste officielle, mais cela figurait en tête de ma liste personnelle », glisse-telle, fidèle en toute chose à son statut de journaliste chic de Vogue.

A la fin du conflit, elle retrouve un Paris dans un état de désolation avancé où les clientes traditionnelles des maisons de couture ont été remplacées par des femmes enrichies grâce au marché noir. La capitale française, dans les mémoires de la journaliste est un personnage à part entière, avec sa beauté, ses couleurs, ses nuances, ses humeurs et ses contradictions. Bettina Ballard aime cette ville comme elle aime la mode : avec passion. Mais les temps changent : les modes italienne et britannique émergent lentement et Bettina rejoint la maison mère à New York. La 7e Avenue remplace l’avenue Montaigne. De nouvelles personnalités apparaissent à l’instar de Diana Vreeland et les élégantes qui ont les faveurs des pages de Vogue ont désormais moins de 35 ans. Les rédactrices cèdent le pas devant les départements marketing et publicité et ont pour consigne de ne pas froisser les annonceurs. Le temps s’accélère, le prêt-à-porter talonne la haute couture, être élégante ne semble plus obliger à des efforts incommensurables : « nous tourbillonnons à toute vitesse à travers une mode qui ne nous laisse guère le sentiment d’avoir une vie élégante. Mais peut-être est-ce juste une tristesse passagère que j’éprouve en me rappelant combien ces frivolités me semblaient incroyablement fascinantes la première fois que j’écrivais à Paris un mémo pour Vogue sur la manière dont la princesse Baba de Faucigny-Lucinge nouait un ruban noir dans ses cheveux. » Il est temps pour Bettina Ballard de tirer sa révérence. Elle publie ses souvenirs en 1960 et s’éteint un an plus tard.

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s LittÉrature

entre

les lignes . . .

Les âmes rouges Paul Greveillac Gallimard Ce livre accompagne la vie adulte d’un personnage, ni héros ni antihéros, Vladimir Katouchkov, dont le parcours finalement banal, n’est pas sans intérêt. Fonctionnaire de l’administration littéraire en Union soviétique, Katouchkov aime la littérature. Description d’un cercle d’ami, d’une vie d’un individu avec ses ratés et ses réussites, le roman offre un panorama minutieux et dense des réseaux littéraires dans le bloc de l’Est, des années 1950 à la chute de l’URSS. L’écriture est légère, comme elle est sans jugement, elle pourrait être décrite comme froide. En réalité, elle est précise et extrêmement élégante. Paul Greveillac signe avec les âmes rouges son premier roman. Il est encore jeune et nous nous réjouissons de lire son prochain livre. Nous souhaitons à celui-ci d’être distingué par un prix littéraire important.

Repose-toi sur moi Serge Joncour Flammarion Le livre de Serge Joncour narre une rencontre entre deux personnages qui ont a priori peu de choses en commun à en juger par leur parcours : Aurore est une styliste reconnue, Ludovic un agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Les deux voisins sont confrontés à un problème commun, anodin qui leur permet de sonder leurs différences mais aussi leurs points de convergence. Par son intervention Ludovic parvient à libérer Aurore d’une crainte. Dès lors, l’un pourra se reposer sur l’autre face à l’adversité. Ce roman offre une vision attachante du rapprochement de deux êtres dont la tendresse est plus forte que leurs aprioris.

Robert K. Julian Fellowes JC Lattès Julian Fellowes, le scénariste de Gosford Park, conserve, dans ce nouvel ouvrage, son intérêt pour la bonne société britannique. Des roturiers riches fréquentent l’aristocratie et cherchent à s’y agréger. L’amour a, lui, ses propres forces. La belle Sophia Trenchard se rapproche d’un vicomte, Edmund Bellasis. À la veille de la bataille de Waterloo, ils échangent dans la plus grande intimité un serment de fidélité, mais celui-ci, secret, est contestable. En peu de temps, les deux protagonistes vont mourir : Bellasis à la bataille, Sophia en couches. Mais, l’enfant né de cette union va survivre. Vingt-cinq ans plus tard, il s’agira de faire reconnaître son rang.

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Robespierre Jean-Clément Martin Perrin Robespierre est un des acteurs les plus controversés de la Révolution française et une de ses figures les plus emblématiques. Celui qui fut surnommé « l’Incorruptible » n’a pourtant exercé aucune magistrature suprême avant de tomber en disgrâce et d’être exécuté le 9 thermidor 1794. Après sa chute, il demeure l’objet d’une perception très clivée. Sous la plume de Jean-Clément Marin, professeur émérite à la Sorbonne, paraît une nouvelle biographie qui se lit très aisément et fait la part entre le mythe et la réalité de cette figure majeure de l’histoire française et du débat politique dans notre pays.

1936, Le monde du Front populaire Anomalia

Belgravia

Choix d'Alexandre Bibert

Laura Gustafsson Grasset À plusieurs reprises, ce livre a été comparé à un équivalent littéraire des films de Tarantino. De fait, il est trash. Malchanceux et douloureux, trois destins sont racontés par Laura Gustafsson, une jeune auteure finlandaise, avec la brutalité de leur réalité. Les histoires que la romancière a choisi de présenter tournent ici autour de l’enfance et de la parenté. Le style varie : l’auteur alterne narration, interpellation du lecteur, pièce de théâtre. Ce procédé peut effectivement faire penser au génial film Kill Bill, sans toutefois atteindre le même achèvement dans l’esthétisation de la violence. En fait, bien plus reflet de la culture américaine que dans la culture nordique, ce livre dépeint, en tout cas, un monde dans lequel on n’a pas envie de vivre, mais qui, à n’en pas douter, nous côtoie...

Serge Wolikow Cherche midi L’intérêt de ce livre réside dans la présentation très didactique du Front populaire, non seulement en tant que coalition de gouvernement au pouvoir entre 1936 et 1938, mais surtout en tant que mouvement d’alliance de toute la gauche autour d’un programme commun. Le gouvernement du Front populaire a, en effet, été le fruit d’évolutions trouvant notamment leurs origines dans les épreuves rencontrées par la république parlementaire au cours des années précédentes. Mais, de fait, le Front populaire n’est pas qu’une affaire concernant les élites politiques, il a aussi été une mobilisation exemplaire rassemblant ouvriers et employés, hommes et femmes, Français et étrangers autour de l’antifascisme et des revendications sociales. Serge Wolikow, spécialiste de l’histoire du mouvement ouvrier, propose sur environ 260 pages une synthèse agréable à lire, il présente une efficace mise en contexte d’un des épisodes les plus marquants dans l’histoire des luttes sociales.



s Accessoire

Montblanc Édition Shakespeare

Tous les ans depuis 1992, Montblanc lance une Édition Écrivains strictement limitée pour rendre hommage aux grands noms de l'histoire de la littérature. À l'occasion du 400ème anniversaire de sa mort, Montblanc célèbre cette année l'illustre dramaturge, poète et acteur William Shakespeare, auteur de chefs-d'œuvres tels Roméo & Juliette, Hamlet, Macbeth et tant d'autres.

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énie littéraire et magicien des mots, Shakespeare a écrit plus de 150 sonnets et 37 pièces de théâtre. La richesse de son verbe a fourni de nombreuses expressions et pépites exprimant la sagesse humaine qui font encore aujourd'hui partie intégrante de la langue anglaise. La diversité et la richesse de l'œuvre de Shakespeare sont célébrées par les nombreux détails de l'Édition Écrivains William Shakespeare, créée avec les plus beaux matériaux et le plus grand soin par des maîtres artisans aguerris. Le design de l'Édition Écrivains William Shakespeare s’inspire du large spectre des pièces écrites par le dramaturge, des tragédies les plus sombres aux comédies les plus légères. L'alliance de résine précieuse noire et blanche sur le corps et le capuchon symbolise les couleurs des drapeaux qui étaient hissés sur le toit du théâtre suivant le genre de la pièce qui s'y jouait, à savoir le noir pour une tragédie, et le blanc pour une comédie. Le corps de l'instrument d'écriture est gravé d'un délicat motif évoquant la plume qu'utilisait Shakespeare pour coucher ses œuvres. À l'extrémité de l'agrafe, une bague fait écho à la boucle d’oreille dorée que portait Shakespeare sur le célèbre portrait du barde peint par Chandos. Pour saluer ce grand portraitiste de l'âme humaine, l'instrument d'écriture est ceint d'une bague dorée gravée de symboles représentant ses

sept pièces majeures. Une rose et une dague pour Roméo et Juliette, un crâne pour Hamlet, deux pièces d'échecs pour le Roi Lear, une croix pour Henry V, une couronne pour Macbeth, un nuage tourbillonnant pour La Tempête et une couronne de lauriers en forme de 'C' pour Jules César. Inspiré par la forme du Globe, le théâtre circulaire innovant de Shakespeare qui permettait à chaque membre du public de se retrouver au beau milieu de l'action, le capuchon de l'instrument d'écriture se présente avec une forme octogonale tandis que son sommet reprend la forme du toit du théâtre. Au centre, pour évoquer la cour et la scène ouvertes sur le ciel, l'emblème Montblanc blanc vient couronner l'édition. La gravure de la plume en or 18 K rend hommage au Globe Theatre, affectueusement surnommé le « O de bois » par le dramaturge, et représente la scène à plusieurs étages au centre de cet univers spécial qu'il avait créé pour son public. L'œuvre de Shakespeare, basée sur des personnages et des situations de temps lointains, était pionnière et continue d'influencer la pensée et la culture contemporaines. Cette Édition Écrivains reflète les valeurs de tradition et de modernité portées par la Maison Montblanc, et rend hommage à un grand nom de l’histoire de la littérature.

Boutique Montblanc 18 rue de la Mésange Strasbourg Tél. ; 03 88 22 20 98

www.montblanc-boutique-strasbourg.com

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AGENDA Théâtre Le Temps et la Chambre

Le 20 octobre à 20h30 Le Point d’Eau Ce fantastique duo voix-contrebasse, Petra Magoni et Ferruccio Spinetti sont passés maîtres dans l’art de déshabiller les œuvres musicales, qu’elles soient connues ou non, qu’elles appartiennent au répertoire Lyrique, Jazz, Pop ou Soul, pour n’en retenir que la substantifique moelle. Avec complicité et humour dans une joute musicale sensible réunissant leurs deux personnalités artistiques incroyables, ils vous emportent dans une expérience frissonnante intime et originale dont vous vous souviendrez longtemps ! Contact et infos : 03 88 30 17 17

Du 3 au 18 novembre à 20h Le 6 à 16h et relâche le 11 TNS

Les 21, 25 octobre à 20h, le 23 à 15h Les 2, 4, 7 novembre à 20h

Le jeune et naïf Nemorino n’en peut plus de tous ces râteaux que la fière et capricieuse Adina lui inflige. Alors qu’un élixir d’amour pourrait lui donner gain de cause, l’occasion est trop belle pour ne pas la tenter. Mais son coût en vaut-il vraiment le flacon ? Si l’amour a un prix, il ne s’achète pas forcément... Contact et infos : 03 68 98 51 80

Classique Les couleurs du feu Les 27 et 28 octobre PMC Un programme enflammé où le feu donne évidemment toutes ses couleurs à l’oiseau du conte russe mis en musique par Stravinski. Le feu est aussi brûlant de tragédie dans la célébrissime 25e Symphonie de Mozart et de tension infernale dans le Concerto de Chostakovitch dont le 2e mouvement crépite en une "danse démoniaque". Contact et infos : 03 68 98 68 15 82

/ Empreintes

Cette pièce écrite par Botho Strauss, l’un des auteurs allemands les plus joués en Europe, bouscule les codes habituels de narration. Dans la première partie, l’arrivée de Marie Steuber vient bouleverser le quotidien et l’espace de Julius et Olaf, un couple de sages sceptiques. À sa suite, surgissent L’Homme sans montre, L’Impatiente, La Femme Sommeil portée par L’Homme en manteau d’hiver et tous les autres… La seconde partie retrace le parcours de Marie Steuber, ses rencontres avec les hommes, son rapport au monde du travail. Alain Françon s’empare de cette pièce mystérieuse et pleine d’humour qui déjoue les habitudes du théâtre, de l’espace et du temps. Contact et infos : 03 88 24 88 24

préfigure depuis sa naissance cette fusion qui fut peut-être la valeur absolue du troisième âge des musiques électriques. Entre fureur et technicité jazzistique, entre évidence des émotions et complexité des compositions, la musique de Magma a embarqué plus d’un dans d’étranges aventures… Le groupe réapparaît régulièrement plus cohérent et mystérieux que jamais, pour venir accoster au quai des légendes… Contact et infos : 03 88 23 72 37

Humour Origines Le 29 novembre à 20h30 L’Illiade Après avoir réuni plus de 150 000 spectateurs avec son premier one-man-show, Baptiste Lecaplain est de retour sur scène avec un nouveau spectacle : Origines. Dans son show, il y a beaucoup de monde : un chat qui fait « miaow », son père en slip, sa mère aussi, un saumon qui parle et plein d’autres choses qu’il vous expliquera… Contact et infos : 03 88 65 31 06

Cirque Made in Finland Du 10 au 22 décembre Horaires multiples durée :1h30 Théâtre de Hautepierre

Danse Cupidon s’en fout Du 16 au19 novembre à 20h Le 20 à 15h Opéra Et si dans une société où tout est contrôlé, le vent de la rébellion se mettait tout à coup à souffler ? Le jeune chorégraphe Étienne Béchard, issu du prestigieux Ballet Béjart de Lausanne, s’amuse à inventer un ballet d’anticipation pour mieux dénoncer les travers de nos sociétés actuelles. Parfois les corps sont plus parlants que les mots… Contact et infos : 03 68 98 51 80

Jazz Magma « Endless Tour » Le 22 novembre à 20h La laiterie En activité depuis 45 ans, Magma, la volcanique formation de Christian Vander, rappelle, à chacune de ses éruptions qu’elle

© Sébastien Armengol

Opéra L’Élisir d’amore

© Courbou Michel

Concert Musica Nuda

Sept femmes au centre de la piste, toutes sont finlandaises… Elles nous offrent un spectacle rempli d’humour, de tendresse et d’énergie. On y parle du jour et de la nuit, des cabanes, de l’hiver, du ski, des saunas...Tout y passe ! C’est aussi un spectacle sur le choix de vivre le cirque au quotidien, son itinérance, ses numéros poussés au plus haut niveau et la prise de risque qui l’accompagne… Le tout sur une musique rock déjantée, interprétée en direct, c’est un spectacle généreux d’une beauté simple Contact et infos : 03 88 27 61 81


HHHH

HÔTEL

Chambre double à partir de 136 € *

pour deux personnes et accès illimité à l’espace Balnéo inclus.

ESPACE BALNÉO & SPA ouvert au public** tous les jours : du dimanche au jeudi de 10 h 00 à 22 h 00, vendredi, samedi et veilles de jours fériés de 10 h 00 à 23 h 00

Suite spacieuse et luxueuse de 54 m²

Forfait journée à partir de 24 € (1) Forfait nocturne à partir de 13,90 € (de 19 h 00 à la fermeture). (1)

Forfait journée : 24 € du lundi au jeudi et 25 € les vendredis, samedis, dimanches, veilles de jours fériés et pendant les périodes de congés scolaires.

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Renseignements +33 (0)3 89 73 43 44 Boutique en ligne : www.ribeauville-barriere.secretbox.fr Tarifs et données suceptibles d’être changée à tout moment sans préavis. * Prix indicatif du tarif le plus bas en basse saison, sous réserve de disponibilité. Photos non contractuelles. ** L’accès à l’espace Balnéo est ouvert aux enfants de plus de 1,50 m accompagnés d’un adulte. Pour des raisons d’hygiène, l’accès au Hammam et au Sauna se fait sans maillot de bain. Des paravents sont prévus à cet effet dans cet espace. Pensez à vous munir d’une serviette. L’accès à l’espace Balnéo se fait muni d’un maillot de bain (SHORT DE BAIN INTERDIT) , d’une serviette ou d’un peignoir, d’une paire de mules en plastique. *** L’accès au casino est réservé aux personnes majeures, non interdites de jeu, sur présentation d’une pièce d’identité.

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ouvert de 10 h à 4 h le week-end et veilles de fêtes, de 10 h à 3 h en semaine.


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